Diagnostic participatif de la commune urbaine de KSAR EL KEBIR
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Diagnostic participatif de la commune urbaine de KSAR EL KEBIR
Gouvernance Locale et Participation Citoyenne dans les villes de la Méditerranée Diagnostic participatif de la commune urbaine de KSAR EL KEBIR DECEMBRE 2011 Cette étude a été élaborée avec l’appui technique de M. Abdellatif JABRANI, Consultant indépendant 1 Liste des sigles et abréviations ADPN Agence pour le Développement des Provinces du Nord AGR Activités Génératrices de Revenus CD Coopération Décentralisée CMRD Centre Marocain pour la Recherche et le Développement CU Commune Urbaine DGCL Direction Générale des Collectivités Locales GPEC Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences CPEC Commission de Parité et d’Egalité des Chances INDH Initiative Nationale pour le Développement Humains MHUAS Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement spatial MTE Ministère du Transport et de l'Equipement ONE Office National de l'Electricité ONEP Office National de l'Eau Potable PCD Plan Communal de Développement RNI Rassemblement National des Indépendants SAP Sans Appartenance Politique 2 Sommaire I. CONTEXTE ET MÉTHODOLOGIE………… ……………………………………………..………..……………………4 1. Contexte de l'étude: Décentralisation au Maroc et" Projet Local Med"……………………. ………4 2. Méthodologie et approche du Diagnostic participatif et institutionnel……………………. ….….6 II. DIAGNOSTIC DE LA VILLE DE KSAR EL KÉBIR : VARIABLES D’ANALYSE……………………..….9 1. Présentation de la ville de Ksar El Kébir……………………………………………………………………….10 2. Variables d’analyse…………….…………………………………………………………………………………….…..12 • Fonctionnement du conseil communal et performance des services: Constats et analyses……………………………………………………………………………………….…………….……………………12 • Processus de planification, de suivi et d'évaluation des politiques communales et situation des PCD………………………………………………………………………….…………………….………….15 • Politiques publiques sectorielles de la ville (développement local et cohésion sociale) …………………………………………………………………………………………………………………………...18 • Transparence, reddition des comptes, écoute et information des citoyens…. ……………………………………………………………………………………………………………………….22 • Tissu associatif et participation des citoyens dans le processus de planification et de prise de décisions……………………………………………………………………………………………………………24 • Actions de Partenariat avec les autres acteurs publics……………………………….……………….26 • Coopération décentralisée et actions internationales de la ville…………………………………27 III. PISTES D’ACTION PROPOSEES POUR AMELIORER LA GOUVERNANCE ET LES POLITIQUES PUBLIQUES LOCALES A LA VILLE DE KSAR EL KEBIR............................................ .. 30 1. Pistes liées au fonctionnement du Conseil de la ville et performance des services......31 2. Pistes liées au tissu associatif et participation des citoyens dans le processus de planification et de prise de décisions................................................................31 3. Pistes liées aux politiques sectorielles de la ville (développement local et cohésion sociale)....................................................................................................32 4. Pistes liées à la transparence, reddition des comptes, écoute et information des citoyens………………………………………………………………………............................................ 32 5. Pistes liées à la coopération décentralisée et actions internationales de la ville….…….32 3 I. CONTEXTE ET METHODOLOGIE 1. Contexte de l’étude : Décentralisation au Maroc et" Projet Local Med" La décentralisation au Maroc a connu ces dernières années de grands chantiers de réforme de l’administration communale, notamment à l’occasion des dernières révisions de la loi sur la décentralisation en 2003 et 2009. Ces réformes ont consisté à mettre en place un cadre institutionnel et participatif en charge de l’administration décentralisée dont la mise en œuvre nécessite de nouvelles pratiques de gouvernance locale et une démarche de participation et de collaboration entre les acteurs déconcentrés, décentralisés et les représentants de la société civile à tous les niveaux du territoire en vue d’en assurer une administration efficace et efficiente. De surcroît, Les résultats des dernières élections communales de Juin 2009 ont été innovants quant à la représentativité politique de la femme dans les instances élues puisque le nombre des femmes Elu(e)s est passé de 128 à 3428 soit une augmentation de 12% par rapport au scrutin de 2003. Si l’évaluation des politiques publiques locales a permis de relever que les communes disposant d’une administration mieux structurée et plus fonctionnelle ont réalisé des progrès considérables et enregistré des résultats concrets, la majorité des communes n’est pas en mesure d’assurer un fonctionnement optimal de ses services et de promouvoir une véritable économie locale à partir d’une dynamique et synergies locales. C'est dans la perspective de corriger ces dysfonctionnements que les nouvelles réformes constitutionnelles et régionales envisagent des mesures tendant à améliorer la gouvernance des affaires publiques régionales et locales sur des bases participatives. Par ailleurs, la coopération internationale -l’Union Européenne, ONG et autres bailleurs de fonds- s'est toujours engagée à poursuivre fermement l’accompagnement des communes pour qu’elles améliorent leurs capacités institutionnelles sur la base des acquis de l’expérience de la décentralisation lancée depuis 1976, et ce à travers des programmes d'appui institutionnel aux communes marocaines visant à rehausser quantitativement et qualitativement le niveau des services rendus aux populations ,et à renforcer, d’autre part ,les capacités des communes à gérer les affaires publiques locales. L’objectif principal étant d’assurer l’amélioration des conditions de vie sociale et économique des populations dans un contexte de gouvernance locale participative et démocratique. L’objectif spécifique, compte tenu de l’évolution du contexte et des acquis des actions mises en œuvre depuis le démarrage de la décentralisation, s’inscrit dans une logique d'accompagnement et de responsabilisation des acteurs locaux de gouvernance publique locale. 4 Les communes, espaces de citoyenneté, doivent être capables de fournir des services citoyens, et ce grâce à la mobilisation de moyens viables permettant à ces entités d’accomplir leur mission de facilitation du développement d’une économie locale sociale et solidaire dans un contexte institutionnel adapté aux différents enjeux de la réforme. Généralement, trois résultats sont recherchés à travers les initiatives réformatrices : Résultat 1 : Les communes renforcent leurs capacités institutionnelles d'administration et de communication en vue d’assurer aux citoyens des services de proximité et de meilleure qualité et de promouvoir la participation de ses citoyens dans la gestion des affaires publiques locales. Résultat 2 : Les communes mettent en œuvre à cet effet leurs Plans Communaux de Développement (PCD) et réalisent dans ce cadre les services administratifs, sociaux, économiques et culturels répondant à leurs besoins réels conformément à une stratégie de développement humain mettant à l'épreuve L'Etat et les Collectivités locales. Résultat 3 : La tutelle qu’exercent les services de l’Etat sur les collectivités locales doit dans ce contexte laisser place à des initiatives d’accompagnement et de soutien améliorant l’exercice de leurs missions dans une optique de développement local humain et participatif. C’est dans cette optique, et plus particulièrement pour l’atteinte du résultat 1, qu’un diagnostic participatif est lancé dans le cadre du Projet « LOCAL MED » par l'ONG marocaine CMRD (Centre Marocain Pour la Recherche et le Développement) et l’ONG espagnole PROYECTO LOCAL, avec l'appui financier de la Mairie de Barcelone, en vue de dresser la situation de référence des capacités institutionnelles et de participation de quatre villes méditerranéennes relevant de la région de Tanger /Tétouan, notamment : Chefchaouen, Ksar El Kébir, Assilah et Fnideq . Il consiste aussi à dégager les axes stratégiques d’intervention susceptibles de concevoir et d’élaborer un plan de renforcement de leurs capacités institutionnelles et de management participatif et concerté. Ce rapport de diagnostic en présente pour la commune précitée les résultats complets de cette étude en relevant à la fois pour chaque dimension d'analyse, les constats généraux et spécifiques, ainsi que les axes d'intervention et d'appui à la commune pour améliorer sa gouvernance institutionnelle et participative. Face aux changements que connaît le monde aujourd’hui, il convient aussi de faire apparaître la contribution de la coopération décentralisation dans ce processus de mise à niveau de la gouvernance locale. Pour ces considérations, les collectivités locales marocaines sont amenées de manière générale, àtisser de nouvelles formes de relations internationales, autour d’un agenda, centré sur des thèmes de développement, de cohésion sociale, d’intelligence territoriale et de politique de proximité. Ce contexte inscrit la logique du Projet Local Med qui, part d'une stratégie impliquant internationalement les acteurs locaux et infra étatiques des deux pays – Espagne et Marocdans des actions de développement local durable et participatif. 5 Ce diagnostic a été rendu possible grâce à l'adoption d'une démarche ayant permis une approche basée sur l'analyse de l'existant pour faire ressortir les axes d'intervention et d'appui susceptibles d’améliorer le constat au niveau de la commune de Ksar El Kebir à travers sa politique publique locale. 2. Méthodologie et approches du Diagnostic participatif de la ville de Ksar El Kebir Investigations de base et complémentaires Dans un premier temps, la revue de la documentation disponible sur la commune par l’enquête a permis de collecter et d’analyser des études et rapports comportant des données et informations sur des domaines précis ou généraux portant sur la commune en tant qu’entité décentralisée (Etudes monographiques, documentation, informations, études, organigrammes…..). Ces documents récents ont permis de disposer d’informations et données qui peuvent être valablement utilisées dans le cadre de l’établissement de l’état des lieux afin d’éviter des redondances et valoriser l’existant. En raison de l’inexistence d’une base de données spécifique à la décentralisation, en général, et malgré l’éparpillement des données recherchées, la revue documentaire a permis de préciser et de cadrer la démarche pour l’ensemble du processus de réalisation du diagnostic c'est-à-dire d’établir préalablement des fiches d’analyse documentaires permettant une synthèse et une analyse des données pertinentes sur la commune objet de l’enquête. Elle a permis aussi d’avoir une première perception du système de fonctionnement de la commune et des associations ainsi que les insuffisances qui les caractérisent. Dans une seconde phase d’investigation, des questionnaires ont été mis en œuvre auprès d'un échantillon représentatif construit autour du public ciblé suivant : Elu(e) s, Secrétaire général, responsables communaux (chefs de Divisions, chefs de services…) et le tissu associatif de la commune. Echantillons représentatifs Elu(e)s Président Ville Ksar El Kébir Vice Secrétaire Responsables général communaux associations services déconcentrés Président 1 7 1 7 Total personnes questionnées : 28 6 6 A mi-parcours de l’enquête, sur la base du dépouillement des questionnaires préliminaires remplis par la commune et le tissu associatif de la ville, des documents 6 complémentaires ont été établis en vue de compléter ou de clarifier des éléments d’analyse relevant de la phase d’investigation de base menée dans la commune pour le diagnostic (Grilles d'entretien, documents et études disponibles…..).. Ces instruments ont permis à partir d’un certain nombre de constats analysés, de dégager les facteurs ou éléments complémentaires susceptibles d’apporter des éclairages et précisions sur les marges de progrès institutionnel et participatif au niveau de la ville. Difficultés rencontrés Les difficultés rencontrées dans le cadre de cette recherche dans la El Kebir peuvent se résumer comme suit : commune de Ksar L’indisponibilité des enquêtés pour des séances d’entretien, et surtout lors des investigations complémentaires ; Les difficultés d’accès aux documents disponibles au niveau des services communaux : statistiques, textes, rapports et comptes rendus de réunions, documents (PCD) ; Les grands retards dans la restitution des questionnaires par les personnes faisant partie de l’échantillon représentatif ; Contexte politique : Mobilisation des Elu(e)s, Cadres et associations des communes concernées pour participer au référendum du 1er Juillet portant sur les réformes constitutionnelles et régionales Variables d'analyse Le diagnostic en question repose sur des éléments et des variables adaptés au profil des personnes questionnées. Ces questionnaires sont remplis de manière déclarative par la commune (Elu(e)s et cadres) et les associations. Toutefois, des questions de recoupement permettent de limiter les risques liés aux informations déclaratives par une confirmation contradictoire de certaines informations et une vérification/validation lors des investigations de terrain. Sur la base des termes de référence communiqués par « Projet local Med » et en fonction des données à rechercher en exécution de la démarche habituelle du diagnostic, les questionnaires sont bâtis en trois structures superposées comme suit : Tronc commun : Il comporte des questions fermées susceptibles de dégager des variables et des éléments uniformes à l’ensemble des publics ciblés. Eléments d’identification de la population ciblée : statut et activités… Cadre organisationnel : administrations communales et associations. Variables structurantes: 7 En concertation avec les commanditaires du diagnostic, il a été convenu de porter le diagnostic sur l'analyser de variables significatives regroupées selon les dimensions suivantes: 1. Fonctionnement du conseil communal et performance des services: Constats et analyses 2. Processus de planification, de suivi et d'évaluation des politiques communales et situation des PCD 3. Politiques sectorielles de la ville 4. Transparence, reddition des comptes, écoute et information des citoyens 5. Tissu associatif et participation des citoyens dans le processus de planification et de prise de décisions 6. Actions de Partenariat avec les autres acteurs publics 7. Coopération décentralisée et actions internationales de la ville Pistes d’actions proposées L'analyse des données recueillies doit permettre de faire ressortir les principales faiblesses et les facteurs de blocage entravant les processus d'évolution de la ville. Les résultats de ces investigations de base et complémentaires amènent en conséquence à proposer des actions et des axes d'interventions possibles à l'appui de la ville par rapport aux mesures et objectifs stratégiques du projet Local Med. Ces recommandations s'articulent autour des différents volets de travail liées aux variables analysées et à la définition des mesures pour améliorer la gouvernance locale 8 II. DIAGNOSTIC de LA VILLE de Ksar El kébir: VARIABLES d’ANALYSE 9 1. Présentation de la ville de Ksar El Kébir 1. Aperçu historique Etymologiquement, Le nom de la ville Ksar el-Kébir, Alcazarquivir (en espagnol). Signifie en arabe "le grand ksar" (grand palais ou grande forteresse). Localement, ce nom est couramment abrégé en el-Ksar ou al-Qsar. Elle constitue historiquement,"La grande citadelle" la plus ancienne du Maroc, une étape importante de la dynastie des Almohades.En effet, l’urbanisation et la fortification de Ksar el-Kébir (anciennement connue sous les noms de Ksar Ketama, Ksar Sanhaja, etc.), sont attribués aux califes almohades. De tous temps, Ksar el-Kébir a accueilli érudits, mystiques, réfugiés d’al-Andalus et d’Algarve. Ibn Ghalib, originaire de Silves, s’y installe et y fait venir plusieurs disciples d’ibn al-Arif, grand mystique d’Alméria. À sa mort (entre 1177 et 1183), ibn Ghalib est déclaré saint patron de la ville ; Fatima alAndalusiyya, autre mystique originaire de l’Algarve, est considérée comme la seconde sainte de Ksar el-Kébir. Après la reconquête chrétienne, les habitants de Santarem, Evora, Alcacer de Sal et Silves y trouvent refuge. Aussi, les annales de l’histoire de la ville relatent les faits marquants de la Bataille des trois Rois ou de Oued Al Makhazen. En effet,Le 4 août 1578, près de l’oued ElMakhazen, à proximité de Ksar el-Kébir, le roi du Portugal, Sébastien Ier du Portugal, allié à Mohamed al-Moutawakil, ex-roi et prétendant au trône du Maroc, tenta de renverser le sultan du Maroc, Abu Marwan Abd al-Malik. Les cavaliers du sultan au nombre de 50 000 anéantirent les troupes ibériques. Abd el-Malik, Mohamed alMoutawakil et Sébastien sont tués au cours de cette bataille. Enfin, l’histoire contemporaine du XXe siècle, et plus précisément aprè la conférence d'Algésiras met le Maroc sous l’occupation Française et Espagnole. Les villes de Larache, Asilah et Ksar-el-Kébir furent placées sous la domination espagnole jusqu’en 1956, date de l’indépendance du Maroc. Par son histoire, la ville de KSAR EL KEBIR constitue l'une des plus anciennes villes du Maroc. Elle abrite les plus beaux sites historiques et touristiques du Maroc. La ville compte beaucoup de monuments historiques, à savoir: le minaret de la caserne de l'armée coloniale, et d’autres monuments comme la mosquée de JAMAA L'KBIR, qui était une ancienne église de l'époque romaine : ce monument contient encore des écritures antiques. On cite aussi l'église catholique de Ksar el Kébir. 2- Situation géographique Située dans la région de Tanger-Tétouan, La commune urbaine de Ksar El Kébir relève administrativement de la province de Larache. Elle se situe sur une altitude de 1 1518m. Les villes voisines de KSAR EL KEBIR sont Larache, Tanger et Ouezzane, la ville se situe à 129 km de Tanger et 154 km de Rabat, la capitale du Maroc. 3. Données démographiques D’après les résultats du recensement général de la population légale de 2004, la ville de KSAR EL KEBIR a pu enregistrer les résultats suivants : Indicateurs démographiques 1994 2004 107 065 107380 Taux d'accroissement 2,81 2,91 Nombre de ménages 20.431 22 532 Nombre des habitants de la commune Source : Recensement général légal de la Population en 2004 Selon les prévisions démographiques recueillies auprès de la ville de Ksar El Kébir, le taux d’accroissement démographique passera de 2,17 en 2010 à 1,17 en 2015, soit une évolution de la population pour la même période de 124 821 à 130 000 habitants. L’analyse de la structure de la population démontre, d’après le recensement de 2004, que la population de la commune de Ksar El Kébir est répartie entre les deux sexes comme suit: 51,2% pour le sexe féminin contre 48,8% pour le sexe masculin. La lecture de la population par groupes d’âge révèle qu’environ 49% concerne les tranches de populations oscillant entre 15 et 44 ans, 12% de 45 à 60 ans, 9 % plus de 60 ans par contre ceux ayant moins de 15 ans représentent environ 30%. Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2004 a permis de dégager une population active totale de la ville de Ksar El Kébir estimée à 38,09% de l’ensemble de la population. Dans cet ensemble actif, les femmes représentent le taux le plus faible 9.09%, soit 9.242 1 2. Variables d’analyse Variable 1. Fonctionnement du Conseil de la ville et performance des services : La performance du management public communal s’apprécie à travers les orientations et les résultats de sa politique publique locale, et plus précisément les vertus de gestion et de communication politique et citoyenne dont devrait faire preuve ses ressources humaines (Elu(e)s et cadres communaux) lors de la mise en œuvre des grandes orientations retenues délibérément en matière de développement, économique, social, culture et environnemental . La recherche de ces éléments de performance nous amène à évaluer et à analyser le degré d’efficacité et d’efficience de l’action communale à travers l’organisation et le fonctionnement du conseil et des services administratifs et techniques chargés de l’exécution des décisions prises par l’assemblée délibérante. 1.1 Organisation du Conseil communal Le conseil de la ville de Ksar El Kébir pour la période élective, 2009-2015 compte 39 élu(e)s dont 20 sièges sont représentés par des conseillers du PJD (Parti pour la Justice et le Développement).Ils constituent une majorité politique qui jouit d’une certaine symbiose et convivialité politiques. Les femmes représentent 11,42 % de l’effectif total des Elu(e) s, soit 04 femmes. La structure du conseil communal, de son bureau ainsi que ses organes auxiliaires se présente comme suit : Le bureau du conseil compte 09 membres (PJD). 1 Le conseil communal prépare ses orientations de politique locale au sein des commissions suivantes: La Commission chargée de la Planification, des Affaires Economiques, du Budget et des Finances dont le Président est de tendance PJD : 26 Elus dont 03 de sexe féminin ; La Commission chargée de l'Urbanisme, de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement : 25 Elus dont 4 de sexe féminin ; La Commission Chargée du Développement Humain, des Affaires Sociales, Culturelles et Sportives : 21 Elus dont 2 de sexe féminin ; La Commission chargée des Services Publics : 20 Elus dont 3 de sexe féminin. L’’évaluation des stratégies du Conseil Communal de Ksar El Kébir vis à vis de sa politique de ville, nous amène à porter l’analyse en premier lieu sur les moyens mis à sa disposition en vue de mettre en œuvre ses grandes orientations et stratégies sectorielles dans des domaines relevant de ses compétences, à savoir: l’état d’organisation des services communaux, les compétences disponibles, la qualité du leadership en place, et ses moyens financiers. 1.2 Organisation et performance des services: Dysfonctionnements et carences La structure d’encadrement de la CU de Ksar El Kébir fait apparaître un effectif global en ressources humaines de 514 fonctionnaires dont la répartition par catégories se présente comme suit : Catégories de cadres Cadres supérieurs Cadres moyens Agents subalternes Ensemble Effectifs Part 51 59 404 514 9,93 % 11,48 % 78,59 % 100 % Source : Commune urbaine de Ksar El Kébir La faiblesse du taux d’encadrement, soit au niveau de l’encadrement supérieur égal à 9%, soit au niveau du ratio d’encadrement de 5 agents pour 1000 habitants, constitue l’une des entraves à la bonne gouvernance de la ville. Aussi, l’encadrement supérieur technique ne représente que 25,49% de l’ensemble de la structure d’encadrement supérieur contre 74,51% pour les cadres supérieurs administratifs. Toutefois, les cadres techniques moyens représentent plus de 95% de l’effectif d’encadrement moyen. 1 Le leadership en place dispose-t-il des compétences désirées pour la conception, la mise en œuvre, l’évaluation et le suivi des dossiers de sa politique publique locale dans la perspective de réaliser la performance des services communaux tant attendue par les élu(e) s que les citoyens de la ville… ? Des investigations auprès des ressources humaines de la commune (Elu(e) s et cadres communaux) ont permis de soulever que le meilleur palliatif à des situations de dysfonctionnement pour des questions de compétences et d’aptitudes professionnelles en est la mise à niveau et la professionnalisation des compétences disponibles au moyen de la formation continue. Dans ce sens, il parait que dans le cadre des orientations du PCD, le leadership ( opte pour une politique de gestion des ressources humaines axée principalement sur la valorisation des compétences disponibles pour disposer des compétences en mesure de réaliser des projets de développement économique, socioculturel et environnemental. Par ailleurs, l’évaluation du niveau de performance des services administratifs et techniques nous amène à chercher les éléments d’appréciation significatifs et susceptibles de mesurer cette variable. A l’instar des autres communes, il est difficile sinon impossible de trancher pour la disponibilité d’un dispositif fiable de suivi et d’évaluation des différentes politiques publiques sectorielles menées par le conseil communal de la ville de Ksar El Kébir. En réalité, le leadership en place mène une politique de ville et d’intégration(s) multidimensionnelle(s) en l’absence d’instruments et outils d’évaluation et d’appréciation de ses impacts sur les populations locales. Autrement dit, ils manquent d’indicateurs et tableaux de bord permettant d’évaluer les résultats de leurs efforts et de vérifier s’ils ont satisfaits les aspirations et attentes de ces populations. Nonobstant leurs bonnes volontés, les décideurs de la ville se réduisent à des tâches classiques et routinières sans adéquation avec les principes et normes de bonne gouvernance locale. Il y a lieu de signaler que l'organigramme adopté par la commune sous forme de services et bureaux n’est pas en mesure de concrétiser les ambitions et les bonnes intentions déclarées par le leadership. L’organisation fonctionnelle, opérationnelle et élective manque de structures stratégiques, et encore pour une ville comptant plus de 100 000 habitants, permettant d’accomplir la mission d’évaluation et de communication des résultats des politiques publiques déclarées. L’absence d’un descriptif de l'emploi (Missions, Tâches, activités) explique l’imprécision de la mission confiée aux ressources humaines de la commune (Elu(e) s et cadres). Ceci est de nature à poser des difficultés d’évaluation des structures communales en termes de performances stratégiques à atteindre et de compétences induites à maîtriser. En outre, l’absence d’un manuel de procédures administratives, budgétaires et techniques permettant de garantir la performance en termes d’organisation et de rendement des services, pose des difficultés de management pour les responsables communaux. 1 La nature des projets et programmes en cours de réalisation au niveau de la ville de Ksar El Kébir impose la nécessité d’adopter un organigramme opérationnel, souple et évolutif, en mesure d’adapter le profil des ressources humaines disponibles ou à recruter à la mission dévolue eu égard à l’ampleur des responsabilités à la charge du management de la commune en termes de développement local. En définitive, la performance tant recherchée au niveau des services communaux pour garantir l’efficacité et l’efficience des initiatives communales ne peut être atteinte qu’au moyen d’une politique de gestion des ressources humaines basée sur la valorisation des compétences disponibles et la fiabilité du système d’évaluation. Variable 2. Processus de planification, de suivi et d'évaluation des politiques communales et situation des PCD 3.1 Evaluation des capacités en matière de suivi et d’évaluation De ce qui précède il semble que la politique de la ville de Ksar El Kébir dans ses différentes dimensions manque de ressources et instruments d’appréciation et d'évaluation des politiques publiques locales menées par le conseil communal par rapport aux attentes des populations locales. En effet, l'analyse de la structure d'encadrement de la commune fait apparaître de grands déficits en compétences techniques capables de prendre en charge la mission de suivi et d'évaluation des actions de la commune. La prédominance de l’encadrement technique moyen ne peut combler ce déficit compte tenu de l’importance des projets de développement en cours de réalisation et qui requièrent un certain professionnalisme et savoir faire. Cela suppose aussi la disponibilité de données qualitatives susceptibles de les assister pour évaluer le niveau de satisfaction de la population locale au regard des résultats obtenus pour les projets réalisés et/ou en cours de réalisation. De manière générale, les investigations entreprises auprès des responsables communaux (questions/entretiens) ont permis d’expliquer ces dysfonctionnements à partir de l’insuffisance voire l’absence d’outils signalés ci-dessus et de paramètres de gouvernance tels que : public ; Faible voire l’absence de la démarche qualité dans la gestion du service Repli dans les processus d’évaluation des résultats et impacts des plans et projets communaux ; Faible transparence et reddition des comptes dans la gestion participative des affaires de la commune. 1 De l’avis de l’ensemble des ressources humaines de la commune urbaine de Ksar El Kébir, la réussite et le succès d’une véritable politique publique locale demeure tributaire d’une politique de GRH tendant à améliorer et à revaloriser les compétences et les performances des ressources humaines (Elu(e)s et Cadres) par la formation continue, et plus particulièrement dans les thématiques suivantes: Démarche qualité dans la gestion des Services Publics Locaux ; Conduite, pilotage et gestion des projets de développement local ; Gestion des projets axée sur le résultat ; Approche participative et gestion du développement local ; Pratiques de suivi et de l’évaluation en coopération décentralisée. 3.2 Planification stratégique participative : Evaluation de l’accompagnement au processus d’élaboration du PCD de la ville. Il convient de signaler de prime abord que la préparation du PCD s’est effectuée avec le soutien du programme ART GOLD et ce dans le cadre d’une assistance technique au processus d’élaboration des PCD par les communes de la Région Tanger-Tétouan. Le cadre général de préparation du PCD s’est déroulé selon les phases suivantes : Phase de pré planification : préparation des planificateurs, méthodologie, questionnements, formation…IL s’agit d’une approche de préparation du PCD qui s’assigne deux objectifs essentiels : Mise au point définitive du Plan d’action proposé par le Bureau d’Etudes pour la préparation du PCD. Mise à niveau des capacités techniques des fonctionnaires communaux compte tenu des compétences requises pour la préparation du PCD, et ce à travers un diagnostic et une analyse du management interne de la commune portant sur les fonctions suivantes : Fonctions opérationnelles : la gestion urbaine, la promotion économique, la santé publique, la gestion des services publics locaux, l’urbanisme, la gestion du patrimoine et la promotion sociale, culturelle et sportive. Fonctions de soutien et d’appui : la gestion budgétaire, la gestion des ressources financières et humaines, le Partenariat, la gestion déléguée…etc. Fonctions de leadership et de contrôle interne : Modes de gestion des services communaux en régie directe ou indirecte, les Sociétés de Développement Local. Le contrôle interne à travers les fonctions de coordination et de communication : Le secrétariat Général, Bureau d’ordre, communication institutionnelle, communication citoyenne et les Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication(NTIC). Phase de planification stratégique : Elaboration du document PCD en deux (2) étapes. 1 Formulation de la vision stratégique : les orientations de la planification et les objectifs qualitatifs à satisfaire ; Diagnostic participatif : Résultats de l’état des lieux et du diagnostic participatif, à savoir le bilan social et économique, les potentialités de la commune, les opportunités offertes, les besoins réels et pressants de la population locale, les solutions envisageables et les priorités à satisfaire. Phase de programmation des grands projets de la commune : Il s’agit de décliner les objectifs spécifiques et les résultats attendus de la stratégie en projets concrets articulés en un Plan d’actions priorisées sur trois années accompagné d’une programmation financière correspondante. L’Equipe Technique Communale (ETC) devrait être accompagnée par les services extérieurs durant les travaux en ateliers qui se déroulent sur des bases participatives dans le cadre de trois ateliers : • • • Atelier : Gestion urbaine de la ville ; Atelier : Investissements et emploi ; Atelier : Projets sociaux et projets de proximité. Phase de communication des résultats à la population locale en l’informant des choix arrêtés par la commune, les réajustements et revalorisations effectués lors de la phase d’harmonisation. Il importe aussi de justifier les choix et arbitrages opérés lors des différentes phases de la planification. Phase d’approbation du PCD par le Conseil Communal. Les élu(e)s, les cadres communaux et le tissu associatif, ont déclaré lors de notre enquête que le processus d’élaboration du PCD de la ville de Ksar El Kébir s’est déroulé dans de très bonnes conditions de communication et les enseignements tirés de cette expérience ont permis de : Renforcer les capacités de planification de l’institution communale ; Initier les services de la commune, les services déconcentrés de l’Etat et les associations au processus méthodologique de l’élaboration du PCD, la définition de la vision stratégique du PCD, les objectifs à atteindre et les actions à entreprendre ; Initier les trois acteurs précités à travailler ensemble sur des bases participatives pour le bien de la collectivité. Néanmoins, le processus de préparation du PCD s’est heurté pratiquement à un certain nombre de difficultés majeures au niveau des phases de pré planification, de planification stratégique et de programmation. Ces difficultés se résument essentiellement comme suit : Problème de qualification des membres de l’Equipe Technique Communale (ETC) en matière de planification stratégique ; 1 Insuffisance des moyens humains et matériels mobilisés par la commune durant le processus d’élaboration du PCD ; Difficulté de collecter des données auprès des services déconcentrés de l’Etat et des associations. Faible perception de la démarche participative et des processus participatifs (Forum de diagnostic participatif) par l’ensemble des acteurs locaux. Variable 3. Politiques publiques sectorielles de la ville Les principales politiques sectorielles de la ville de Ksar El Kébir se présentent comme suit : 4.1 Politiques Sociales : Orientations et infrastructures Les équipements de la ville à caractère social souffrent d’un grand déficit qu’il importe de résorber progressivement par la couverture du tissu urbain en équipements socioéducatifs tendant à satisfaire les besoins de la population locale, à savoir : 4.1.1. Infrastructures éducatives et de formation : Selon le dernier recensement légal 2004, le taux d’analphabétisation des populations de plus de 10 ans est de l’ordre de 31,50% .Ce taux est de 20% chez le sexe féminin contre 42% pour le sexe masculin. Pour atténuer l’ampleur de ce taux, le conseil communal de Ksar El Kébir programme plusieurs actions et projets dans le cadre d’une politique publique locale de lutte contre l’analphabétisme. Plus important encore, la ville dispose d’une importante infrastructure scolaire et de qualification professionnelle : Scolarisation Féminin Masculin Ensemble % Etablissements Population scolarisée 13921 14395 28316 100 37 % Primaire 7707 7593 15300 54% 26 Secondaire collégial 3864 4535 8399 30% 07 Secondaire qualifiant 2350 2267 4617 16% 04 Source : HCP 2004 La formation des ressources humaines constitue une préoccupation majeure des autorités élu(e)s de la ville de Ksar El Kébir pour disposer d’une main d’œuvre qualifiée. La ville dispose en 2010 de deux établissements de formation professionnelle et 1 programme l’installation d’un autre pour satisfaire une demande croissante. Ce projet vient renforcer le dispositif de formation en forte progression pour accompagner l'essor économique et social de la ville et dans des secteurs porteurs en termes d'emploi et d'insertion 4.1.2. Infrastructures sanitaires La mobilisation des moyens de la commune pour renforcer l’infrastructure sanitaire de la ville vient en complément des efforts déployés par l’Etat dans ce secteur afin de satisfaire les besoins de la population en soins et couverture médicale. La ville compte un hôpital local et cinq centres urbains de santé, une infrastructure sanitaire qui vise l’amélioration de l’accès de la population de la ville aux prestations sanitaires. L’encadrement sanitaire tant au niveau qualitatif que quantitatif, demeure très faible par rapport à une population comptant plus de 100 000 habitants. 4.1.3. Infrastructures socioculturelles et sportives Le conseil de ville contribue à la promotion sociale et culturelle de la ville en concertation avec les institutions publiques chargées de la culture, la jeunesse, le sport et l’action sociale. Aussi, il encourage et soutient les initiatives des organisations et associations à caractère social, culturel et sportif. En effet, l’indice de pauvreté des populations de la ville demeure encore élevé et mérite d’être souligné dans le cadre d’une politique publique tendant à atténuer les effets de la pauvreté. Ménages Ménages inférieurs au seuil de pauvreté relative Ménages inférieurs au seuil de la vulnérabilité Source : HCP 2004 Indice de développement humain 34 959 100 2073 9,2 3042 13,5 0,68 (X) Indice de développement (X) La situation social des personnes à besoins spécifiques (handicaps) ne devrait être ignorée dans les programmes sociaux de la ville. Les indicateurs sociaux ci-après justifient l’inscription d’une véritable politique sociale dans les stratégies de la commune : population moins de 18 ans 40372 100 avec handicap Population de 18 à 59 ans avec handicap Pourcentage en emploi sans handicap Pourcentage en emploi Population de 60 ans et plus avec handicap source : HCP 2004 361 57421 1327 16,8 56094 42,8 9327 1159 0,9 100 2,3 (X) 97,7 (X) 100 12,4 1 Le renforcement des équipements socioculturels et sportifs de la ville devrait s’inscrire en priorité dans une politique publique de promotion sociale et culturelle. Vu sa taille démographique, la ville dispose de très peu d’équipements dans ce sens, à savoir : Equipements sociaux : le Centre d’accueil Féminin de Oued El Makhazine et d’une Maison des Jeunes (El Harizi). Equipements culturels : le conservatoire de musique, la bibliothèque du centre culturel et la bibliothèque des sciences islamiques. Martiaux. Equipements sportifs : un terrain de Football et 06 salles d’Arts 4.2 Politiques économiques La ville n’est pas en mesure d’attirer des investissements importants, à l’exception de ceux liés aux cultures sucrières. La majorité des investissements se présente en petits commerces de colportage et d’étalagistes, cafés, alimentation, couture et tissage, promotion immobilière, contrebande…etc. l’absence d’une zone industrielle ou d’une zone d’activités économiques constitue l’une des principales entraves à toute(s) politique(s) publique(s) tendant à promouvoir le tissu économique de la ville. Ces facteurs expliquent aussi l’absence d’activités industrielles, d’où l’importance du taux de chômage enregistré à Ksar El Kébir, soit 29.4% contre un taux national dans l’urbain de 26%. Ce taux touche beaucoup plus les femmes, soit 52.7% Par contre l’agriculture présente des opportunités à exploiter pour développer une industrie agricole et /ou agroalimentaire. En effet, Les environs de la ville de Ksar El Kébir avec une superficie agricole utile de l’ordre de 147 300 hectares connaissent une activité agricole susceptible de se développer et de s’améliorer en raison de la disponibilité de ressources importantes en eaux de surface, souterraines, et une pluviométrie annuelle enregistrant plus de 700 mm, en plus le barrage Oued El Makhazine sur l’oued Loukkous qui constitue l’une des plus grandes stations hydrauliques du Royaume. La valeur de la production agricole (1000 DHS) 1.365.459 dhs concerne les cultures sucrières, les céréales, le Riz et les cultures maraîchères. L’élevage compte plus de 493 000 têtes réparties entre bovins, ovins, caprins et équidés. Néanmoins, ces opportunités souffrent de l’insuffisance des moyens d’accès au financement d’investissements agricoles et industriels, ainsi que l’absence d’un encadrement des petits agriculteurs pour valoriser la production et la commercialisation de leurs produits sur le marché local ou auprès des villes avoisinantes. Aussi, le processus d’urbanisation de la ville se fait aux dépens des terres agricoles périphériques. 2 Le secteur de l’artisanat compte près de 580 unités (ateliers) qui emploient près de 2067 artisans, 07 coopératives artisanales et 14 associations professionnelles. Les activités artisanales portent essentiellement sur la couture, le tissage, la poterie, la menuiserie, la ferronerie et la bijouterie. Le secteur souffre d’un certain nombre de dysfonctionnements : Difficultés de commercialiser les produits artisanaux ; Faible appui et soutien de la part des institutions d’accompagnement (département de l’artisanat, commune …) ; Modes de production archaïques et classiques : instruments et techniques de travail ; Expositions périodiques et ponctuelles des produits locaux de l’artisanat. Le Tourisme reste le parent pauvre de l’économie locale nonobstant la présence d’un patrimoine historique. La ville de Ksar El Kébir est l’une des plus anciennes cités du Royaume qui abrite des sites historiques susceptibles de constituer des opportunités touristiques à investir dans les stratégies du conseil de ville. Encore, la ville manque d’infrastructures d’accueil pour les visites touristiques. Malgré sa position géographique au centre de l’axe Casablanca-Tanger et sa proximité de l’autoroute, la ville connait une activité commerciale de moindre importance pour son essor économique. Les petits commerces se développent dans le centre et les quartiers populaires, mais à faibles revenus. Ils s’inscrivent principalement dans un commerce non structuré et informel. Par ailleurs, l’infrastructure routière de la ville s’avère sans rapport avec ses besoins en voies de communication sur les plans quantitatif et qualitatif. Le réseau routier couvre à peine 50% des besoins de la ville. Plus grave encore, ce réseau est principalement dégradé et mal entretenu. La longueur du réseau routier urbain est de 50,56 Kms dont seulement 40% en bitume. 4.3 Politique environnementale de la ville Le conseil de la ville de Ksar El Kébir fait de la politique environnementale l’un des volets les plus importants de son programme de mise à niveau de la ville lancé sur des bases participatives et partenariales. Le réseau d’assainissement liquide d’une longueur de 135 Kms couvre à peu près 80% des besoins de l’ensemble des quartiers de la ville. Toutefois, des quartiers manquent d’égouts d’évacuation des eaux usées qui sont versées directement sur des terres agricoles. Ceci explique les états de pollution constatés dans des quartiers périphériques (Douar Si Abdellah et Zoubida) et terres agricoles réceptionnant ces eaux usées. Pour remédier à cette situation, il incombe dès lors au conseil de ville d’inscrire au programme de mise à niveau de la ville en fonction de ses moyens les priorités suivantes : Une station d’épuration et de traitement des eaux usées ; 2 Organiser des campagnes de sensibilisation à la protection de l’environnement ; Requalifier des ressources humaines dans la maintenance et l’entretien des réseaux d’assainissement Enfin, la question de la collecte et de l’évacuation des déchets solides constitue l’une des préoccupations fondamentales des responsables de la ville de Ksar El Kébir. Les moyens techniques et humains mobilisés à cette fin s’avèrent insuffisants en vue de satisfaire totalement la demande d’une population comptant plus de 22 000 ménages. La quantité des déchets à gérer s’élève à 100 tonnes par jour dont 26 tonnes ne sont pas collectés (l’ancienne médina, quartiers marginalisés, bidonvilles..). La ville de Ksar El Kébir souffre d’une pluviométrie annuelle excessive causant des inondations et déversements qui mettent la population dans des situations d’isolement préjudiciables à leur égard. A la recherche de défis pour surmonter les conséquences de cette situation, le conseil de ville a lancé une étude de construction d’une digue de protection ou d’un grand canal d’évacuation des eaux pluviales dont le coût s’élève à 120 millions de dirhams. Le projet en question sera réalisé dans le cadre d’un partenariat entre les intervenants suivants : Etat (Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau) : 47,5 MDH, Etat( Ministère de l’Intérieur/DGCL) : 47,5 MDH, Conseil Régional de Tanger-Tétouan : 10 MDH. Conseil de ville Variable 4. Transparence, information des citoyens : : reddition des 5 MDH comptes, 39,58% ; 39,58% ; 8,33% ; 4,16% écoute et Le choix par le conseil communal du logo « Pour une Commune Citoyenne » à la page d’accueil de son Portail explique en principe la consécration chez ses membres de penchants de citoyenneté et de la transparence dans la gestion des affaires publique locales. Conscients de leurs engagements à l’égard de la société civile, l’équipe locale à majorité PJD ne cesse de déclarer ses intentions de gouverner sur des bases transparentes et son attachement dévoué aux principes et fondements les plus aimés et les plus talentueux de la démocratie participative locale. En effet, la démocratie participative est en pleine effervescence non seulement dans les discours du conseil communal et ses proches collaborateurs, mais aussi à travers les approches d’élaboration des documents de la commune, notamment le PCD et le programme de mise à niveau de la ville. Toutefois, on relève la pauvreté des pratiques de transparence et de reddition des comptes dans le management de la commune urbaine de Ksar El Kébir. La réalité de la 2 communication et de l’information auprès du public parait en divorce avec le discours et les bonnes volontés. La légitimité d’une action publique réside dans sa transparence et les processus mis en place en vue de permettre au citoyen de s’informer et d’apprendre à vivre les rouages de l’administration communale et à partager avec les Elu(e)s, leurs soucis et préoccupations, les opportunités offertes, les contraintes à défier et la meilleure image à idéaliser pour la ville citoyenne. D’après nos investigations, on pense que ces dysfonctionnements informels sont dus au fait que, l’information n’est pas très bien structurée et préparée au niveau des services en vue de permettre sa diffusion auprès du public. Aussi, la communication financière est complètement absente dans le Portail de la commune et les autres documents faisant l’objet d’une large diffusion auprès de la société civile. Nul besoin de rappeler que la législation financière des collectivités locales et de leurs groupements (loi 45-08 portant organisation des finances des collectivités locales et de leurs groupements) ne consacre la nécessité d’une gouvernance financière basée sur l’information, la participation et la reddition des comptes aussi bien pour le budget de la commune que les autres actes à incidence financière. Pour remédier à cette situation, il est recommandé à l’encontre des dérives précitées les mesures suivantes : Présenter le Portail de la commune avec des indicateurs de transparence financière et de reddition des comptes : situations financières, réajustements budgétaires, marchés, état d’avancement des projets en cours de réalisation Inciter les Elu(e) s à organiser des réunions régulières avec les citoyens de leurs circonscriptions pour les informer de leurs réalisations, et éventuellement de leurs contraintes ; Traiter les réclamations des citoyens selon des procédures administratives portées à leur connaissance (lieux de dépôt, délais de réponse…) ; Elaborer des guides et manuels de procédures administratives et financières (fiscalité locale, autorisations de construire, Permis d’habiter…) pour les mettre à la disposition des citoyens. Variable 5. Tissu associatif et participation des citoyens dans le processus de planification et de prise de décisions La ville de Ksar El Kébir abrite un potentiel associatif œuvrant dans des activités socio culturelles, sportives et environnementales en vue de répondre à des demandes 2 sociales de citoyens souffrant de situations d’indigence et d’exclusion sociales. Des activités associatives dont l’impact dépend largement d’une gouvernance locale participative basée sur des modes de décision participatifs et un contexte de réalisations sociales dans la symbiose et la convivialité avec le partenaire communal. 6.1 Tissu associatif Le tissu associatif de la ville de Ksar El Kébir est représenté par 138 associations pour une population de plus de 100 000 habitants, soit une moyenne de 776 habitants par association. Les actions associatives portent principalement sur des activités à caractère social, culturel, sportif et environnemental. La répartition de ces associations par catégories se présente comme suit : Associations dans la ville de Ksar El Kébir Associations Ass . Sociales à vocation locale Ass. Culturelles Ass. A vocation sportive Ass. Formation professionnelle Ass. d’actions environnementales Total Nombre 50 38 27 19 04 138 Source : Commune urbaine de Ksar El Kébir D’après notre enquête, des éléments associatifs ont jugé moins satisfaisantes les relations associations/commune et souligné par la même occasion la faible perception de l’approche participative par les responsables de la commune pour les raisons suivantes : L’absence ou l’insuffisance de la volonté de gérer les projets de développement local sur des bases participatives ; La faible perception de l’approche participative chez l’ensemble des acteurs locaux ; La complexité des réseaux relationnels (public, privé, associatif…) ; Les contraintes financières ; Le manque de fluidité de l’information entre la commune et les associations locales. Or, on relève que le programme INDH pour l’année 2010 inscrit dans ses interventions près de 20 projets au profit des associations locales d’un montant global de 5 804 180 dirhams pour la réalisation de projets en partenariat avec la commune urbaine de Ksar El Kébir dans des domaines concernant : Activités Génératrices de Revenus, Protection de l’environnement, soutien des personnes en difficultés, animations culturelles et sportives, 2 scolarisation, lutte contre l’analphabétisme, formation professionnelle….etc. On signale à ce propos le nombre réduit des associations féminines par rapport à une population féminine qui représente 50,60% de la population de la ville. Conscients de la nécessité de profiter des vertus de la communication participative et de proximité en matière de gouvernance locale, ils recommandent le recours sans hésitation à une approche de quartier dans la perspective de mettre en place des espaces de participation ouverts aux femmes, jeunes, enfants, personnes âgées, retraités et personnes aux besoins spécifiques. Ils posent aussi comme condition à la promotion du mouvement associatif au sein de la ville de Ksar El Kébir, le renforcement des capacités des acteurs associatifs sur les plans organisationnel, institutionnel, opérationnel et stratégique afin qu’ils puissent assumer aisément les charges qui leur sont dévolues en matière de gouvernance sociale. 6.2 Mécanismes de participation citoyenne : Acquis et difficultés La Commission de la Parité, de l’Egalité des Chances, instituée à l’occasion de la dernière révision de la charte communale intervenue en 2009, continue de nos jours a faire l’objet d’un plaidoyer associatif revendiquant son opérationnalité dans les faits communaux. Ils soulignent avec insistance lors de notre enquête son utilité pour la gestion des affaires de la ville dans le sens d’amener le décideur communal à intégrer l’approche genre dans la conception et la mise en œuvre des projets communaux. Elle s’avère la garantie institutionnelle incontournable d’instaurer et de mettre en pratique des mécanismes et processus de participation citoyenne dans la gestion des différentes politiques sectorielles de la ville. Cependant, il y a lieu de signaler que l’opérationnalité et la mise en action de ladite commission dans le social et les approches genre demeure tributaire de la volonté des Elu(e)s d’en faire une institution de consultation et de concertation citoyenne pour la prise de décisions collégiales, légitimes et crédibles faisant l’unanimité de toutes les forces publiques et privées de la ville. A l’unanimité les acteurs associatifs ont déclaré l’insuffisance des processus et mécanismes participatifs mis en place par la commune, à l’exception de quelques initiatives et actions ponctuelles à l’occasion de l’organisation de manifestations culturelles et sportives en collaboration avec les associations actives (festival, festivités…). Ils soutiennent que la création de la Commission de la Parité, de l’Egalité des chances instituée par l’article 14 de la charte communale est très utile pour la CU de Ksar El Kébir dans la mesure où elle servira à : 2 • Faire prévaloir les revendications des jeunes, des femmes, des personnes âgées et des personnes à besoins spécifiques dans les actions stratégiques locales et les programmes de développement de la ville ; • Instrumentaliser les politiques publiques locales en les dotant d’une institution représentative et de défense des intérêts de la société civile ; • Institutionnaliser les mécanismes et les formes de participation citoyenne : l’information, l’intervention orale dans les sessions publiques, l’audience avec ou sans proposition, droit à l’initiative, consultation populaire, jury de citoyens, projets participatifs….etc. • Renforcer les fondements d’une gouvernance locale basée sur des modes de prise de décisions participatifs axés sur le genre. En définitive, la société civile de la ville ne cesse de revendiquer sa participation dans l’élaboration et l’exécution des politiques publiques menées par le conseil des Elu(e)s. Ceci nous amène à se poser les questions suivantes : les Elu(e)s de la ville ont-ils vraiment la volonté de faire participer les populations locales à la gestion des affaires publiques du moins au travers les associations qui les représentent. Aussi, la commune dispose-t-elle de moyens suffisants- humains, financiers et matériels- pour mettre en exergue les processus et mécanismes de participation au niveau de l’espace citoyen. Variable 6. Actions de partenariat avec les autres niveaux de l’administration publique. Pour faire face à l’indigence de ses moyens en ressources humaines et financières, il semble que le conseil de ville s’oriente sans relâche dans des initiatives partenariales dans le cadre de programmes nationaux, régionaux ou locaux, avec d’autres acteurs publics, en vue d’optimiser ses actions. En effet, les actions de partenariat entreprises dans ce sens ont permis à la ville de réaliser des projets à impact économique, socioculturel, environnemental et de mise à niveau urbaine. Ces partenariats ont porté au titre de l’année 2011 sur les projets ci-dessous présentés. Actions de Partenariat de la commune avec les opérateurs privés et Publics pour 2011 Opérateurs publics Domaines Durée Ministère de la Santé + autres opérateurs Santé- social 3 ans Jeunesses et Sport + autres opérateurs Terrains de sport piscines et maisons de jeunes 3 ans Travaux Publics + autres opérateurs Dédoublement de voie KSAR EL KEBIR-Larache 3 ans 2 Ministère de l’Intérieur dans le cadre de la mise à niveau + autres opérateurs Infrastructures et voieries 1 an Source : CU Ksar El Kébir On peut citer aussi d’autres conventions de partenariat signées avec la commune antérieurement avec d’autres acteurs publics : Opérateurs publics Domaines Année Agence de Développement Social DS, Wilaya Tanger-Tétouan, Conseil Régional Mise à niveau urbaine 2009 Ministère de l’Education Nationale Programme de lutte contre l’analphabétisme 2008 Régie intercommunale de distribution Eau& Electricité, Prov Larache Schéma Directeur d’Assainissement 2008 Comité Provincial du développement Humain & associations locales Projets INDH 2007-08 Ministère de la Culture Equipements de lecture 2008 Ministère chargé de l’habitat, Province Larache Mise à niveau de l’ancienne Médina 2006 Ministère de la Culture Maison de la culture 2005 Source : CU Ksar El Kébir Variable 7. Coopération décentralisée et action internationales de la ville Les expériences de la ville de Ksar El Kébir en matière de coopération internationale sont très riches en enseignements, échanges et réalisations en micro - projets et appuis -institutionnels- pour le renforcement des capacités des Elu(e)s et cadres de la commune. Ses relations de coopération sont généralement avec les partenaires espagnoles et en particulier avec la junta de Andalucia. En effet, sur la base d’une convention de coopération signée entre la Junta de Andalucia et la commune de Ksar El Kébir le 01 juin 2006, les projets ci-après ont été retenus comme axes de coopération bilatérale : 2 Nature projet Plan guide de la ville en 4 langues Coût (dirhams) Coût (Euros) 262.075,00 23.825,00 202.248,00 Réhabilitation de draz el kebir sis quartier diwan hay kattanine. 2.224.728,00 Réhabilitation dar dbagha sise ancienne médina. 4.243.447,45 385.767,95 Réhabilitation de l’espace public de l’ancienne médina 1.409.749,55 128.159,05 Etude sur la muraille de KSAR EL KEBIR et plan de sauvegarde 660.000,00 60.000,00 Formations, Colloques, Expositions…… 660.000,00 60.000,00 9.460.000,00 860.000,00 Total D’autres conventions de coopération décentralisée s’inscrivent dans ses annales de coopération et de solidarité internationale, on peut citer : 2 Accord- Cadre de Collaboration Technique, Culturelle et Entrepreneuriale entre la commune urbaine de KSAR EL KEBIR et la Fondation ESAN pour le Développement et l’Innovation de l’Europe du Sud et de l’Afrique du Nord en vertu duquel il se mettent en relations de coopération dans les domaines sociaux, culturels et d’entreprenariat présentant un intérêt majeur pour le développement de la ville de KSAR EL KEBIR. Cet accord a donné lieu à une convention approuvée le 16 janvier 2008. 2ème convention de coopération avec la junta Andalucia (en cours) : la Consejería de Obras Públicas y Transporte PAD MAROC (Programme Appui à la Décentralisation) : Elaboration de cartes d’identités territoriales en vue d’un jumelage avec une commune française. D’autre part, la ville ne manque pas de vertus et dynamisme pour développer ses qualités diplomatiques et de coopération vis à vis des organismes régionaux ou internationaux de coopération décentralisée, à savoir : Art Gold Maroc: - Actions de formation pour le renforcement des capacités des Elu(e)s et cadres de la commune de Ksar El Kébir ; Assistance et appui pour l’élaboration du PCD de la ville. FAMSI : Promotion et vulgarisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). Formation Elu(e) s et cadres Par ailleurs, la ville de Ksar El Kébir s’implique aussi dans ses activités de coopération dans le multilatéralisme à travers sa présence et son adhésion au sein de deux organisations respectivement internationale et régionale non gouvernementales des pouvoirs publics locaux susceptibles de l’inscrire à leurs agendas de coopération avec les villes du Nord, d’une part, ses homologues du Sud (coopération Sud Sud), notamment : CGLU : CGLUA : Cités Gouvernements Locaux Unis ; Cités Gouvernements Locaux Unis d’Afrique. En réalité, la présence au niveau de l’organigramme communal d’une structure chargée de la coopération décentralisée témoigne de qualités diplomatiques et d’ouverture du leadership en place à la coopération internationale pour s’enquérir des expériences 2 positives et des bonnes pratiques de coopération et de solidarité avec des collectivités territoriales étrangères. L’effervescence d’une volonté délibérée de promouvoir la coopération décentralisée Internationale au niveau de la commune de Ksar El Kébir participe en quelque sorte à ces mouvements d’intégration et d’harmonisation de la société civile dans l’espace méditerranéen dont l’objectif humainement admis étant de doter le concept de société civile d’une dimension internationale c'est-à-dire le substituer à celui d’Etats et de nations. Il s’agit ici d’instaurer une société civile transnationale consacrant une démocratie participative aux affaires de l’espace international. 3 III. PISTES D’ACTION PROPOSEES POUR AMELIORER LA GOUVERNANCE ET LES POLITIQUES PUBLIQUES LOCALES AU NIVEAU DE LA VILLE DE KSAR EL KEBIR Quelques orientations pour définir des mesures de bonne gouvernance locale 3 Le présent diagnostic sur la ville de Ksar El Kébir consiste à dégager les points forts et les points faibles de la gouvernance locale dans ses différentes dimensions. La recherche de variables d’analyse, leur quantification et leur traitement ont permis de faire ressortir des constats et propositions d’appui susceptibles de corriger des dysfonctionnements institutionnels et participatifs portant préjudice aux logiques de tout ordre présidant la bonne gouvernance locale. Ceci révèle l’existence d’opportunités susceptibles de constituer des pistes d’appui et de soutien que Projet Local Med et ses partenaires pourront saisir en vue de corriger des situations de dérapages institutionnels relevés au niveau de l’action publique locale. En d’autres termes, l’exploitation et le dépouillement des résultats de l’enquête effectuée auprès des Elu(e)s, des cadres communaux et du tissu associatif ont permis de dégager un diagnostic riche en observations, orientations et propositions en mesure de tracer l’image de la ville de Ksar El Kébir d’aujourd’hui, et celle que l’on pourrait envisager pour l’avenir. Dans ce contexte, le Projet Local Med pourrait, compte tenu de ses objectifs stratégiques, porter son appui aux décideurs de la ville en vue de mettre en place les processus et les mécanismes qui s’imposent pour mettre en action une politique publique locale consacrant ce passage voulu et revendiqué incessamment par la société civile, celui de la démocratie représentative à la démocratie participative. Sans perdre de vue des spécificités de la ville de Ksar El Kébir, on suggère que les actions à entreprendre pour corriger les déviations relevées soient ventilées en quatre pistes. Cependant, il serait souhaitable que les mesures d’appui envisageables soient en cohérence et harmonie avec celles en cours de réalisation avec d’autres partenaires étrangers (Junta Andalucia, Fondation ESAN….) afin d’éviter les redondances et doubles emplois dans les actions de coopération. 1. Pistes liées au fonctionnement du Conseil de la ville et performance des services : Initier les Elu(e)s et les cadres communaux aux techniques et outils de l’évaluation et de la communication institutionnelle, et en particulier la communication financière qui fait défaut dans les essais de transparence et de reddition des comptes de la commune. 2. Pistes liées au tissu associatif et participation des citoyens dans le processus de planification et de prise de décisions : Réengager un débat sur la Commission de la Parité et de l'Egalité des Chances pour la rendre plus opérationnelle dans ses contributions à la promotion de la participation citoyenne (composition, règlement intérieur, mécanismes et processus de fonctionnement..); 3 Assister la commune dans la mise en place de ses participatifs : charte de participation citoyenne, NTIC……. processus et mécanismes 3. Pistes liées aux politiques sectorielles (développement local et cohésion sociale) : de la ville Instaurer des espaces de formation professionnelle pour la jeunesse de la ville s’avère l’une des solutions susceptibles d’atténuer le taux élevé de chômage. Elaborer des micro-projets présentant de grandes opportunités pour doter la femme d’un savoir faire dans les métiers générateurs de revenus. Créer des zones d’activités artisanales et une plateforme de commercialisation des produits artisanaux (formation : production et commercialisation). 4. Pistes liées à la transparence, reddition des comptes, écoute et information des citoyens : Accompagner la commune dans la mise en place de manuelles de procédures permettant l’accès aux services de la commune de manière transparente ; Développer le site Web de la commune à même de diffuser l’information sur les acticités de la commune au public ; 5. Pistes liées à la coopération internationales de la ville : décentralisée et actions Améliorer les capacités de gestion du service de coopération déjà en pace au sein de la commune, et renforcer les capacités des Elu(e)s, fonctionnaires et des membres des associations en matière de négociation et de coopération internationale décentralisée ; Renforcer les capacités des communes, associations et services extérieurs de l’Etat en matière de formulation, de gestion, de suivi et d’évaluation des projets de coopération décentralisée. 3