tract SUD Éducation - SUD Education Gers

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tract SUD Éducation - SUD Education Gers
SUD ÉDUCATION
REVENDIQUE
➢ l'avancement le plus rapide pour tous, comme les IPR*,
➢ la création d'échelons supplémentaires.
Si SUD Éducation ne syndique ni les personnels d’inspection, ni les chefs d’établissement,
si SUD Éducation soutient le refus d’inspection,
ce n’est pas par hasard.
SUD Éducation est un syndicat anti-hiérarchie, un syndicat pour l’autogestion et
pour la non-concurrence entre les personnels.
SUD Éducation ne se contente pas de dire « Non à l’évaluation par le chef
d’établissement et à la création d’un grade de profs–chefaillons–évaluateurs ! ».
SUD Éducation refuse l’évaluation des personnels dans son principe !
Nous affirmons que la rencontre avec l’inspecteur doit :
- avoir pour seul but de nous aider à progresser dans notre pratique, et pour cela,
- être totalement dégagée de tout aspect évaluatif,
- se faire sur un pied d’égalité, condition sine qua non d’un véritable échange.
Et pour vous, à quoi devrait servir une inspection ?
Nous voulons des personnels titulaires PRÉPARÉ-E-S ET COMPLÈTEMENT FORMÉ-E-S dès
l’embauche, puis accompagné-e-s dans leur parcours par leurs collègues par le travail collectif
et une formation continue récurrente et de qualité.
Dès lors, quel besoin aurions-nous d’être évalué-e-s ?
Dès lors, quel besoin aurions-nous d’être évalué-e-s ?
Si ce n’est pour créer une hiérarchie et une
concurrence entre les « bons » et les
« mauvais » enseignants sans produire de
solution pour ceux ou celles qui sont en
difficulté, voire avec pour objectif de chasser les
plus fragiles.
Si ce n’est pour mettre les établissements en
concurrence, en renforçant le pouvoir et
l’autonomie du ou de la chef d’établissement, en
lui permettant de recruter les personnels lui/ellemême, et avancer un peu plus vers la disparition
du statut de fonctionnaire.
Dès lors, quel besoin aurions-nous d’être évalué-e-s ?
Si ce n’est pour créer une caste de « superprofs », repéré-e-s et instrumentalisé-e-s par la
hiérarchie, servant à la fois de courroie de
transmission supplémentaire aux décisions
gouvernementales, mais devant aussi « donner
un avis sur leurs collègues ». Ne nous leurrons
pas ! Ces « superprofs » seront les remplaçante-s des IPR disparu-e-s et serviront à compenser
l’absence de compétence pédagogique des chefs
d’établissement.
Ces collègues auront alors une lourde
responsabilité, et une position difficilement
tenable dans un système qui fonctionne à coup
de primes modulées.
*IPR : Inspecteurs Pédagogiques Régionaux
Le refus d'inspection
Sud Education s'est depuis toujours opposé à la
notation, aux inspections infantilisantes, à l'évolution
différenciée des carrières. Nombreux sont les enseignants
qui ont pris le risque de refuser l'inspection ou qui brûlent
d’envie de le faire.
La circulaire Savary du 13 décembre 1983 prévoit dans
son article 9 le droit au refus d'inspection avec pour
sanction l'absence de note. La décision du Conseil d’État
de novembre 1993 invalide la sanction au motif que
l'inspection des enseignants n'a pas de base juridique car
elle n'est ni inscrite dans la loi, ni prévue sous forme de
décret. Elle le sera désormais ! Le nouveau projet de
réforme comble ce vide juridique.
La concurrence
En matière d'avancement, ce même texte
renforce le pouvoir administratif du supérieur
hiérarchique. Il doit donc être considéré comme
excessivement préjudiciable. Par ailleurs, il constitue une
attaque de plus contre le service public de l’Éducation
Nationale. La réforme repose sur une auto-évaluation de
l'enseignant basée sur des objectifs nationaux, ne tenant
donc pas compte des situations locales. Sur le modèle des
7 compétences du Socle Commun pour les élèves,
l'évaluation définit des objectifs déclinés autour de 10
compétences professionnelles. Elle s'inscrit dans la
continuité des réformes ayant pour objectif la mise en
concurrence des établissements scolaires : mise en place
des évaluations en CE1 et en CM2, instauration d'un
Livret Personnel de Compétences… L'enseignant sera
évalué sur sa capacité " à faire progresser chaque élève ".
Par exemple, le résultat de sa propre évaluation dépendra
des résultats de ses élèves aux évaluations (CE1, CM2).
Peut-être sera-t-il tenté par du bachotage ? L'humain
disparaît…
Dès lors, le gouvernement aura à sa disposition un
classement de chaque établissement, de chaque
enseignant, de chaque élève.
L'arbre qui cache la forêt
On imagine sans peine que la dernière pierre sera
la création des Établissements Publics d'Enseignement
Primaire sur le modèle des EPLE. Les futurs directeurs de
ces EPEP disposeront des mêmes prérogatives que les
actuels chefs d'établissements secondaires : notation de
leurs enseignants, recrutement de postes à profil, de
précaires, d'emplois aidés…
Le projet prévoit d'ailleurs dans son article 2 que
« l'autorité hiérarchique peut désigner un autre
fonctionnaire pour mener les entretiens d'évaluations au
sein des écoles ou établissements. » Cette possibilité
ouvre la voie à un transfert permanent de compétences
vers les futurs directeurs d'EPEP. Et, grâce à l'article 4,
ils pourront alors proposer des perspectives d'orientations
professionnelles (réorientations), aux enseignants dont
" la manière de servir " ne leur convient pas. La loi sur la
mobilité des fonctionnaires œuvre déjà dans ce sens.
Le démantèlement
du service public
Pour finir, ce dispositif vise à anéantir notre
capacité de résistance aux réformes. Il instaure une mise
en concurrence entre établissements, entre collègues d'un
même établissement. La mobilité professionnelle
instaurée dans le cadre de la RGPP tente de dynamiter le
statut de la fonction publique. Le statut des EPLE et des
futurs EPEP opère le démantèlement du service public de
l’Éducation Nationale de la maternelle à l'université. C'est
un pas décisif vers le système à l'anglaise. En Grande
Bretagne, le conseil de direction (équivalent des Conseils
d'Administration des EPLE) est absolument autonome
pour son budget et son enveloppe : fonctionnement,
crédits pédagogiques, inspection pédagogique des profs,
salaires, primes des enseignants et des personnels sont du
domaine du chef d'établissement et distribués par lui.
Mobilisation
Nous considérons que l’appel à la mobilisation
sur un jour n’est pas suffisant. Le jour est fort mal choisi,
les perspectives d'une remobilisation en janvier sont
floues… Compte tenu des attaques contre l’ensemble des
services publics et des acquis sociaux, la mobilisation
devrait s’inscrire dans un mouvement interprofessionnel,
pour avoir plus de poids. D’autre part, la riposte doit se
faire à la fois sur l'explicite du texte (nouvelles modalités
d'inspection) et aussi sur l'implicite : comblement d'un
vide juridique et programmation de la territorialisation de
l’Éducation.
On voit bien qu’il y a TOTALE COHÉRENCE de toute la
politique d’éducation de ces dix dernières années :
•
réduction drastique du nombre de fonctionnaires
avec un nouveau statut de personnels en CDI ou CDD,
virables dès qu’ils ne correspondront plus aux lois de
la compétitivité et de la concurrence,
•
transferts de missions de services publics à des
entreprises privées,
•
ingérence des entreprises et des élu-e-s dans les
instances décisionnelles des établissements (lycées
pro. et lycées des métiers, université, EPEP).
La question de l’évaluation des personnels n’est pas une
question corporatiste ; il s’agit de parler de l’école et des
personnels que nous voulons pour nos enfants. Ceux-ci
grandissent et s’instruisent beaucoup par l’exemple que
nous donnons. L’école ne doit pas être le théâtre de
« coups bas » et de « fragilisation » des personnels.
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