la coopération décentralisée un outil indispensable à la
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la coopération décentralisée un outil indispensable à la
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR (U C A D ) FA C U LTE D ES LET T R ES ET D ES SC IEN C ES H U M A IN ES (F L S H ) MASTER II AMENAGEMENT DU TERRITOIRE, DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT LOCAL Présenté par : Sous la direction du: Mariama MANGA Professeur Amadou DIOP Année Académique 2010-2011 1 2 Sommaire AVANT PROPOS …………………………………………………………………........... INTRODUCTION GENERALE……………………......................................................... PREMIERE PARTIE : la coopération décentralisée : une ressource nécessaire pour les collectivités locales……………………………………………………………….................. CHAPITRE I : Pourquoi aller vers une coopération décentralisée ?..................................... CHAPITRE II : une coopération décentralisée diversifiée et très développée avec les pays du Nord……………………………………………………………………………………… DEUXIEME PARTIE : la coopération décentralisée un outil indispensable a la promotion du développement local : le cas du partenariat Grand-Dakar- Berchem – saint - Agathe (Belgique)……………………………………………….……………………….. CHAPITRE I : Présentation du cadre d’étude et du partenariat……………………………. CHAPITRE II : Les Acquis………………………………………………………………… CONCLUSION ………………………………………………………………………….…. BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………….…… LISTE DES SIGLES ET ACRONYME……………………………………………..…… LISTE DES TABLEAUX, CARTES ET GRAPHIQUES……………………….……… ANNEXE………………………………………………………............................................. 3 Avant propos La priorité accordée à la promotion de la démocratie dans les années 90 a ouvert de nouvelles perspectives et facilité l’avènement de la décentralisation dans un grand nombre de pays de la région. Cela implique que l’Etat transfert aux collectivités locales non seulement une partie de son autorité mais également certaines ressources financières et humaines. Or, ce que l’on observe, c’est qu’en dépit des textes juridiques qui existent, ce transfert s’opère à une échelle réduite ; les ressources sont insuffisantes face aux compétences transférées. C’est pourquoi, la coopération décentralisée se propose d’être un outil qui participe à une plus grande cohérence et coordination des acteurs et des projets. Les partenariats de coopération décentralisée lient les collectivités territoriales du Sud et du Nord au travers de projets dans des domaines tels que la gouvernance locale, le développement économique, social, environnemental, culturel et le développement durable. L’étude permettra d’apprécier les opportunités qu’offre la coopération décentralisée dans le cadre de la décentralisation, à travers un bel exemple de partenariat sur lequel la commune d’arrondissement de Grand-Dakar compte beaucoup, pour promouvoir le développement de son territoire. Au terme de notre modeste travail qui constitue une modeste contribution à la promotion de la coopération décentralisée. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire. Au professeur Amadou DIOP, ainsi que les professeurs qui ont participé à notre formation, sans oublier les amis avec qui nous avons partagé une année scolaire riche en expériences. 4 Introduction Générale La coopération décentralisée est une mission légalement consacrée aux collectivités locales comme le stipule l’article 17 du code des collectivités locales qui dit que : « les collectivités locales peuvent dans le cadre de leurs compétences propres, entreprendre des actions de coopération qui donnent lieu à des conventions avec des collectivités locales de pays étrangers ou des organismes publics ou privés de développement ». Il faut dire que cet article vient à point nommé dans un contexte de décentralisation où les collectivités locales font face à une insuffisance de ressources aussi bien financières, que matérielles et humaines. En effet la décentralisation, au sens littéral consiste à transférer certains aspects du pouvoir central vers le niveau local. Cela implique que l’Etat transfert aux collectivités locales non seulement une partie de son autorité mais également certaines ressources financières et humaines. Or, ce que l’on observe en Afrique de l’ouest aujourd’hui, c’est qu’en dépit des textes juridiques qui existent, ce transfert s’opère à une échelle réduite. Selon un article du Club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest, une étude de l’OCDE, montre que moins de 5% des dépenses publiques nationales est consacré à l’enveloppe budgétaire des Collectivités locales au moment où la décentralisation est considérée comme un instrument de lutte contre la pauvreté ; et qui valorise l’initiative communautaire tout en construisant la citoyenneté locale. Mais, en dépit du piétinement qui freine l’avancé de la décentralisation, et les obstacles à surmonter, ce processus est incontournable même si les autorités centrales n’ont pas les moyens de combler les déficits en infrastructures et en services au niveau local, et de faire face aux besoins d’une population en rapide expansion. Pour donc palier à cette situation, il semble que la coopération décentralisée soit un moyen d’aider les collectivités locales qui ont toujours des moyens insuffisants malgré l’appui de l’Etat. Au Sénégal, la coopération décentralisée, trouve son fondement juridique à travers les lois de la décentralisation (1996), qui reconnaissent aux collectivités locales sénégalaises (Communauté rurale, Commune, Région), le droit « à entreprendre des actions de coopération qui donnent lieu à des conventions avec des collectivités locales de pays étrangers »1. Dans la dynamique de décentralisation et d’autonomisation des collectivités territoriales, d’importants accords de coopération ont été signés, dans tous les secteurs du développement, par les différents niveaux de collectivités locales sénégalaises avec des 1 Extrait de l’article 17 du code des collectivités locales, Edition novembre 2003. 5 collectivités européennes notamment françaises, belges, espagnoles, italiennes. Les actions engagées mobilisent une multitude d’acteurs sur le terrain, des collectivités locales (Communauté rurale, Commune, Région), mais également les organisations de la société civile (ONG, organisations Communautaires de Base…) et en appui, les structures déconcentrées de l’Etat. Parce qu’elle s’inscrit dans une dynamique forte de coopération de territoire à territoire, la coopération décentralisée représente un enjeu majeur pour l’appui à la mise en œuvre du processus de décentralisation et du renforcement de la démocratie au Sénégal. Par ailleurs par ses actions, elle s’inscrit totalement dans les stratégies et les politiques de lutte contre la pauvreté, engagées à l’échelon national. Dans le cadre de cette étude, notre démarche sera de montrer toute l’importance que revêt la coopération décentralisée pour les collectivités locales sénégalaises en faisant d’abord ressortir les problèmes auxquels elles sont confrontées et qui justifieraient cette forme de solidarité entre pays Nord et du Sud et les organismes privés ou publics. Ainsi dans la première partie intitulée « la coopération décentralisée : une ressource complémentaire pour les collectivités locale », on va montrer l’inadéquation entre les missions ou compétences assignées à ces dernières et l’insuffisance des ressources dont elles disposent ; on va aussi soulever la problématique pour certaines collectivités à avoir des partenariats et surtout de les dynamiser ; mais aussi de l’importance des outils mis en place pour promouvoir la coopération décentralisée. Dans la deuxième partie de notre étude intitulée « la coopération décentralisée, un outil de développement indispensable à la promotion locale : l’exemple du partenariat GrandDakar-Berchem-Sainte-Agathe », nous ferons ressortir le rôle combien important de la coopération et de l’appui qu’elle apporte aux collectivités locales dans leur quête de développement ainsi que les domaines d’intervention. Nous nous baserons sur l’exemple du partenariat Berchem-Sainte-Agathe et la commune d’arrondissement de Grand-Dakar et voir ce qu’elle a pu avoir comme acquis. 6 I. PROBLEMATIQUE 1. CONTEXTE Au cours des dernières décennies des transformations importantes sont survenues en Afrique de l’ouest, sur les plans social, culturel, institutionnel et politique. Pour n’en citer que quelques-unes : nouveaux modes de gouvernance ; passage du monopartisme au multipartisme ; expansion du secteur informel générateur d’emplois ; ajustements macroéconomiques et structurels; libéralisation des économies ; changement dans la configuration et le rôle des médias ; émergence de la société civile dans ses organisations représentatives, professionnelles ou associatives ; priorité accrue accordée au développement local et au processus d’intégration régionale. C’est dans ce contexte que s’amorce le processus de décentralisation au Sénégal, qui fut d’ailleurs, l’un « des tous premiers laboratoires d’expérimentation » en Afrique de l’Ouest. Cependant plusieurs réformes ont été mises en œuvre par l’Etat, en vue de consolider la décentralisation, processus qui se déroule en plusieurs étapes : De 1960 à 1990 marqué par les réformes institutionnelles avec notamment la création en 1972 des collectivités locales en milieu rural. Aujourd’hui le Sénégal compte 14 régions, 159 communes, et 370 communautés rurales. De 1990 à 1996 avec la loi du 8 octobre 1990 supprimant la commune à statut spécial, désormais le Maire est élu et non nommé par les pouvoirs publics. Ensuite en 1992, la région jusque là simple circonscription administrative devient une collectivité territoriale décentralisée. Et depuis 1996, on voit la consolidation de la décentralisation avec comme principe : Un statut unique pour toutes les régions, Un équilibre entre la décentralisation et la déconcentration, Une meilleure répartition des centres de décisions dans le cadre des ressources disponibles, Un contrôle aménagé à postériori, L’unité nationale, l’intangibilité des frontières et l’intégrité territoriale. Mais l’objectif principal étant bien entendu, le rapprochement des populations aux centres de décision, et la valorisation des particularismes locaux, pouvant être un vecteur de développement. A ce jour 567 collectivités locales se sont vues attribué par la loi 96-07 du 22 Mars 1996, neuf (9) domaines de compétences ci-après : environnement et la gestion des ressources 7 naturelles ; santé, population et action sociale ; jeunesse, sport et loisirs ; culture ; éducation ; planification ; aménagement du territoire ; urbanisme et habitat. Ceci implique d’abord que, les collectivités locales ont le devoir de gérer leurs compétences de manière rigoureuse, équilibrée et transparente ; ensuite, et surtout, les collectivités locales doivent susciter de véritables politiques publiques de développement local soucieuses d’apporter des réponses concrètes aux attentes légitimes des citoyens. Il serait vain d’avoir transféré des pouvoirs si ceux-ci n’étaient mis au service d’un réel progrès social et économique. Toutefois ce transfert de compétences fait face à l’insuffisance des ressources des collectivités locales qui utilisent presque la totalité de leur fond de dotation émanant de l’Etat pour leur fonctionnement. Certes, ce transfert vise la responsabilisation des acteurs locaux et leur implication dans le développement économique, social et culturel de leur collectivité, mais les moyens aussi bien financiers, matériel, et humaines font défaut. Il est donc nécessaire et même désormais indispensable pour les collectivités locales, de se tourner vers la coopération décentralisée pour viabiliser leur localité et améliorer les conditions de vie de leurs populations. 2. JUSTIFICATION Au Sénégal comme dans la plupart des pays en Afrique de l’Ouest, les collectivités locales ne bénéficient pas de ressources suffisantes pour assurer les missions qui leur sont assignées pour promouvoir leur développement local. Pour donc assurer leur viabilité, elles cherchent un appui extérieur à travers la coopération décentralisée, outil indispensable pour le développement local. Selon la Direction de la Coopération Décentralisée (DIRCOD), le Sénégal compterait 112 partenariats actifs : 72 avec la France ; 18 avec l’Espagne ; et 22 avec l’Italie. Mais en réalité le nombre de partenariats serait plus important que ça. Cependant il est important de savoir que ces partenariats mobilisent de gros flux financiers, même s’ils sont inégalement répartis sur l’ensemble du territoire national. D’ailleurs le Sénégal est l’un des pays les plus aidés d’Afrique subsaharienne. Il bénéficie, selon les années, de 350 à 500 milliards de FCFA par an, représentant 9 à 10% de son PIB (source PNUD). L’APD se répartit à 63% en aide multilatérale et 37% en aide bilatérale. Par ailleurs, le Sénégal fait aussi parti des 16 pays éligibles au Millenium Challenge Account 8 (MCA), la nouvelle initiative américaine d’aide au développement. Tout ceci montre bien la diversité de provenance de ressources pour l’appui au développement. Mais au-delà de l’aspect financier, « les collectivités du Nord et du Sud, de par leurs compétences, joue un rôle central dans la mise en œuvre de l’approche territoriale du développement. Celle-ci permet une plus grande cohérence et coordination des acteurs et des projets … », dans plusieurs domaines tels que le développement économique, social, environnemental, culturel et du développement durable. Cependant dans ce contexte de crise économique mondiale et le rôle que joue l’union européenne au sein de l’Europe, les aides se font rares et diminuent en chiffre. Mais souvent, elle va en faveur des pays de l’Est ou vers les pays ayant en commun le pacte méditerranéen, afin de contenir l’immigration. Ce qui nous amène, à nous interroger sur le devenir de cette coopération décentralisée et surtout des collectivités locales qui deviennent de plus en plus nombreux avec les nouveaux découpages. En effet on se retrouve avec une multitude de collectivités alors que les ressources, elles, se font rares. 3. LES OBJECTIFS 3.1 Objectif Générale Dans cette étude, l’objectif général est de montrer la place désormais incontournable qu’occupe la coopération décentralisée dans le processus de la décentralisation au Sénégal en partant de l’exemple du partenariat Berchem-Sainte-Agathe et de la commune d’arrondissement de Grand-Dakar. 3.2 Objectifs Spécifiques Les objectifs spécifiques consistent à : Montrer que les collectivités locales ont besoin de la coopération décentralisée pour promouvoir leur développement ; Voir les domaines d’intervention des partenaires de la coopération décentralisée ; Montrer l’apport du partenariat Berchem-Grand-Dakar dans la commune d’arrondissement à travers le rôle du bureau du développement local (BDL) pour la coordination des missions. 4. HYPOTHESES Nous partons de ces hypothèses suivantes : 9 Le budget issu de la coopération décentralisée vient en appoint au fond alloué par l’Etat dans certaines collectivités locales. Les collectivités bénéficiant de partenariats sont les plus en avance dans le processus de développement local. Grâce à son partenaire au développement, la commune d’arrondissement de GrandDakar a pu initier des projets de développement et de promotion de certaines catégories socioprofessionnelles. 5. Discussion conceptuelle Les hommes ont toujours étudié la géographie afin de mieux connaitre la nature, pour mieux la dominer, mais aussi pour améliorer leur cadre de vie. Ainsi, la géographie ne saurait être dissociée du développement local. Les interventions d’appui au développement local se fondent sur la gestion concertée d’un territoire par ses habitants, en valorisant leurs projets et leurs initiatives. La majorité des partenaires techniques et financiers se sont impliqués dans l’appui au développement local, voyant les administrations centrales incapables d’améliorer les conditions de vie des populations, de gérer de manière équitable et durable les ressources naturelles et de lutter contre la pauvreté. Parallèlement, nombre de pays ont engagé au cours des années 1990 des processus de décentralisation administrative et politique. Dans la majorité des cas, ces réformes visent une plus grande démocratie et un meilleur accès aux services publics pour les habitants. Elles constituent un changement majeur dans les relations entre citoyens et Etat et dans les pratiques d’exercice du pouvoir. Par ailleurs, les collectivités territoriales deviennent les animatrices principales du développement local avec pour rôle, entre autres, de fédérer les initiatives des acteurs locaux, publics et privés, en faveur du développement des territoires concernés. Mais une bonne politique de décentralisation dans nos pays ne peut connaitre un succès sans l’appui des partenaires étrangers. Car si le processus de décentralisation est bien enclenché, les ressources d’accompagnement ce cette politique sont bien insuffisantes. D’où le recours à la coopération décentralisée, désigne l’établissement de relations de long terme entre collectivités territoriales locales (régions, communes, communes d’arrondissement, ou communauté rurales) et étrangères, formalisées par des conventions. Celles-ci définissent les actions de coopération prévues et leurs modalités techniques et financières. La coopération peut prendre des formes diverses : aide au développement, appui institutionnel, gestion commune de biens et de services, coopération transfrontalière 10 ou coopération interrégionale. Néanmoins la réussite d’une bonne politique de décentralisation doit reposer sur une gouvernance locale transparente et généralement comprise comme la démocratisation des processus de décision pour la gestion d’un territoire. 6. METHODOLOGIE Notre approche méthodologique s’articule en trois phases : LA REVUE DOCUMENTAIRE Notre travail de recherche s’est fait au niveau de la bibliothèque centrale de l’université, la bibliothèque de Master ATDDL, au service de coopération et d’actions culturelles de l’ambassade de France, au niveau de la Direction de la Coopération Décentralisée, à la DIRCOD, au niveau de l’ARD de Dakar et sur Internet à travers le logiciel Google. Cette revue documentaire nous a permis de consulter les ouvrages généraux et les ouvrages spécifique traitant des questions de coopération décentralisée et par ricochet des questions de développement et de décentralisation. Nous avons aussi consulté des travaux universitaires tels que les Thèses et Mémoires ayant abordé notre thème d’étude. ENTRETIEN AVEC LES PERSONNES RESSOURCES : Cette étape nous a permis d’entrer en contact avec les personnes à même de nous donner des informations que l’on ne trouve pas dans les ouvrages. L’objectif visé était de recueillir plus d’informations auprès d’acteurs capables de nous édifier sur certaines questions directement liées à notre étude : types d’acteurs, les actions menées, les domaines d’intervention, les attentes et les atouts mais aussi les limites. Cette étape a pu se faire par entretien directement et par contact téléphonique ou par échange d’email, avec entre autres, le Chargé de coopération décentralisée de l’ambassade de Belgique à Dakar Mr Frankvilleman, Mr Mancabou un de responsable du BDL de Grand-Dakar, Mr Damien Gairin-Calvo, Responsable du Pôle de Coopération Non Gouvernementale de l’ambassade de France…. TRAITEMENT Le traitement et la rédaction du mémoire a été fait principalement fait par le logiciel Word. 11 PREMIERE PARTIE LA COOPERATION DECENTRALISEE : UNE RESSOURCE NECESSAIRE POUR LES COLLECTIVITES LOCALES 12 Chapitre I : Pourquoi aller vers une coopération décentralisée ? I. De grandes responsabilités et des moyens insuffisants : La proportion très importante de collectivités locales au Sénégal, due aux multiples découpages qui ont créés pas mal de tensions politiques et sociales. Ce qui pourrait accentuer les problèmes de ces dernières. En effet le Sénégal se retrouve avec 567 collectivités locales : 14 régions, 123 communes, 46 communes d’arrondissements, et 384 communautés rurales pour une superficie de 196.192 km². Ce morcellement du pays suscite bien des questions quant à la viabilité de ces territoires dont la plupart sont dépourvues de ressources suffisantes pour satisfaire la totalité des charges qui leur incombent. 1. Les charges des collectivités locales A travers, la nouvelle phase de la réforme de la politique de décentralisation par la Loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales ; les collectivités locales se sont vues transférer des compétences dans neuf domaines. Le principe est sous-tendu par la volonté du législateur de responsabiliser davantage les collectivités locales tout en maintenant l’autorité et l’unité de l’Etat en lui laissant ses compétences de souveraineté, l’impulsion générale et la coordination des actions de développement économique et social. Les compétences transférées ressortissent aux secteurs ci-après : - Domaine ; - Environnement et gestion des ressources naturelles ; - Santé, population et action sociale ; - Jeunesse, sports et loisirs ; - Culture ; - Education ; - Planification ; - Aménagement du territoire ; - Urbanisme et habitat. D’une façon générale les collectivités locales ont pour rôle de développer économiquement, socialement et culturellement leur territoire. Ces collectivités font donc face à de grandes responsabilités auxquelles elles doivent apporter des résultats qui devront contribuer à changer de manière positive le vécu quotidien des populations et d’améliorer leur cadre de vie. Mais faudrait-il encore que les collectivités locales aient une bonne 13 viabilité, ce qui est loin d’être le cas ; car le transfert de compétences ne s’est pas accompagné d’un transfert suffisant des ressources de la part de l’Etat. 2. L’insuffisance des fonds alloués aux collectivités locales : Comment les collectivités locales feront-elles face à toutes ces responsabilités ? C’est sans doute la grande question qui, alimente le débat sur la viabilité de ces dernières. En réalité, l’enveloppe budgétaire qui est consacrée aux collectivités représente moins de 1% du budget nationale dans un grand nombre de pays en Afrique de l’ouest. Au Sénégal les collectivités locales bénéficie cependant de deux fonds conçus comme les deux instruments essentiels du financement des collectivités locales par l’Etat : Les fonds de dotation de la décentralisation (FDD), qui étaient en 2006 de seulement 6,589 milliards de francs, sont passés à 14, 998 milliards en 2009 puis à 16,233 milliards en 2011. Cependant cette hausse même si elle constitue un effort, est à relativiser car le nombre de collectivités locales aussi a considérablement augmenté. Les fonds d’équipement des collectivités locales (FECL), qui, est le second instrument par lequel l’Etat va apporter son soutien financier. Ce mécanisme date de 1977. C’est en effet la loi de finances de 1977 qui l’a mis en place avec la création d’un compte spécial du trésor nommé Fonds d’équipement des collectivités locales. La définition des ressources fiscales et des transferts, selon l’approche sénégalaise, ne pose pas de problème particulier, au plan conceptuel, c’est l’effectivité de leur apport réel aux collectivités locales qui se heurte à des contraintes tenant, d’une part à la rigidité et à la vétusté de la fiscalité locale peu productive et, d’autre part, au faible montant des fonds de dotation de la décentralisation (FDD) et du fonds d’équipement des collectivités locales (FECL), par rapport à leurs compétences générales et à leurs compétences d’attribution. Le versement du FECL se fait avec beaucoup de retard, du fait de la lourdeur des mécanismes complexes mis en place. Très souvent, c’est vers les mois de Mai ou Juin (voire juillet – Août) que les fonds sont débloqués. Ces retards compromettent l’efficacité des collectivités locales dans la programmation de leurs politiques de développement, bien que cet appui de l’Etat soit encore très utile. L’allocation des fonds de concours aux collectivités locales, sur une longue période a effectivement eu comme résultat d’installer des liens de dépendance très forts entre celles-ci et l’Etat. L'Etat doit aider les collectivités locales en augmentant de manière substantielle les Fonds de Dotation de la Décentralisation et en le mobilisant dans les premiers mois de l'année financière. Cependant, deux séries de facteurs limitent la portée de la compensation financière : en premier lieu, les mesures d’accompagnement des transferts de compétences ne répondent 14 pas à une préoccupation financière d’ensemble. En effet, l’accompagnement au Sénégal des mesures financières est minimal lorsqu’on le compare à celui de la France (qui nous a toujours servi de model en politique de décentralisation), où 24% du budget est destiné au fonds de dotation alors qu’au Sénégal la part réservée par le budget au fonds de dotation est seulement de moins 1%. En second lieu, l’effort n’a pas porté sur le transfert effectif des mesures fiscales. En effet, les textes ont prévu au Sénégal un transfert de fiscalité, ce qui n’est pas encore effectif. 3. Un réseau relationnel très peu développé Il est de nos jours avéré que le développement local ne peut être que du ressort des élus locaux, une adhésion plus massive possible des populations, vivant tant au Sénégal qu’à l’étranger, est indispensable au processus de développement. Aucun élu à lui tout seul, quelque soit son courage et sa bonne volonté, ne pourra régler tous les problèmes auxquels est confronté la population. La plupart des collectivités locales dans leur grande majorité n’exploite pas le volet relationnel que ce soit avec les privé, les ONG ou les natifs influents du terroir ayant des capacités de mobilisation, qu’ils vivent sur place ou à l’étranger. Ce qui pourrait être un bon prétexte pour nouer des partenariats. D’ailleurs, si l’on observe bien, toutes les collectivités sénégalaises qui ont bénéficié des grands travaux de l’alternance sont, soit dirigées par des personnalités bien placées dans le gouvernement et qui bénéficient d’un réseau relationnel bien fourni au Sénégal et à l’étranger. (C’est le cas de BALDE (Ziguinchor), de GUIRASSY (Kédougou), de Macky SALL (Fatick), d’Idrissa SECK (Thiès), d’Oumar SARR (DAGANA) ; soit des villes avec une coloration religieuse comme Touba, Tivaouane, Médina NIASSENE, Médina Diakha... En effet, la diaspora peut beaucoup apporter aux collectivités locales par ses compétences, son expérience dans les sociétés organisées, son relationnel, et sa volonté patriotique d’apporter sa contribution au développement de son pays. Cependant, il faut des dispositifs et des actions assez attractifs et rassurants pour convaincre les personnes tentées. 4. Rôle de l’Etat et ses Projets ou programmes d’appui au développement local Pour accompagner la réforme de la décentralisation, l’Etat a mis en place avec la collaboration des partenaires au développement, de nombreux projets et programmes dont le Programme d’Appui aux communes, le Projet d’Appui à la Décentralisation et au 15 Développement Local, le Programme national de la lutte contre la pauvreté, le PNDL, un programme financé à près de 100 milliards de francs Cfa par la Banque mondiale (qui remplace le PNIR depuis 2006), le Programme national d’infrastructures rurales et l’étude sur la fiscalité locale sont parmi les plus importants. Par ailleurs, l’Etat appuie les collectivités locales dans les domaines suivants : l’affectation dans les régions et les communes de secrétaires généraux et de secrétaires municipaux dont les salaires sont pris en charge par l’Etat ; la mise à disposition des agents travaillant dans les services extérieurs de l’Etat pour servir périodiquement dans les collectivités locales, suite à une convention entre l’autorité locale et le représentant de l’Etat ; la prise en charge par l’Etat des salaires des policiers municipaux. II. Quelques outils mis en places pour faciliter la mise en place des partenariats dans le cadre d’une coopération décentralisée 1. La DIRCOD au service de la coopération décentralisée : Dans le souci de renforcer sa politique de coopération décentralisée, et de la rendre plus efficace, l’Etat sénégalais en collaboration avec ses partenaires, a mis sur pied la direction de la coopération décentralisée (DIRCOD) qui devient ainsi un outil de taille, instituée par décret N° 2003-666 du 25 Août 2003. Le rôle de la DIRCOD (avec ses deux divisions à savoir, le bureau des accords de partenariat et le bureau des études et de la planification), est d’accompagner, les collectivités locales sénégalaises et leurs partenaires étrangers dans le cadre de leurs accords de coopération. Pour bien mener sa mission, la DIRCOD a une base de données numérique très élaborée des partenariats de la coopération décentralisée, une cartographie dynamique, un Guide du partenariat de la coopération décentralisée, et un portail d’information sur la coopération décentralisée. C’est un outil qui permet d’avoir des informations sur l’état de la coopération décentralisée au Sénégal, en temps réel. La mise en place de son site est le fruit d’un bel exemple de partenariat car financée par la coopération française. D’ailleurs, il y’aurait une perspective de partenariat triangulaire entre la France, l’Italie et l’Etat sénégalais pour dynamiser le site et le rendre plus performant. Ce qui faciliterait le suivi et l’évaluation périodique de la politique de coopération décentralisée. 16 2. Les conférences techniques régionales C’est une initiative de la DIRCOD, facilitant la promotion et l’appropriation de la coopération décentralisée et qui vise à « mobiliser les différents acteurs techniques et financiers de chaque région, dans un cadre de réflexion, d’échanges, et de concertation, en vue de redynamiser les partenariats et renforcer les capacités des élus locaux, pour un développement local durable ». C’est donc une rencontre d’échange qui compte venir à bout des problèmes qui constitueraient une entorse au succès de la coopération décentralisée : c'est-à-dire, le manque de coordination des acteurs ; la problématique de la maitrise d’ouvrage et de la passation des marchés dans les partenariats ; le manque de coordination entre les investissements de la coopération décentralisée et les plans sectoriels de développement ou le DSRP du Sénégal. Ce cadre d’échange permet en outre de réguler les interventions des acteurs sur le territoire. « L’idée qui sous-tend pareille initiative est de permettre aux collectivités locales de bénéficier des retombées des discussions entre les différents acteurs du développement autour de thèmes dont la mise en œuvre aiderait à redynamiser ou à mettre en place des mécanismes de promotion de la coopération au niveau de chacune d’elles »2. 3. Les journées de la coopération décentralisée Le ministère en charge de la coopération décentralisée organise annuellement des Journées de la Coopération Décentralisée (JCD). Ces journées sont un moment privilégiées d’échanges entre les différents acteurs. Elles offrent une occasion d’échange entre les élus sénégalais et leurs partenaires, les acteurs non gouvernementaux de la coopération au développement, les partenaires au développement, et les services techniques l’Etat du Sénégal. . Ces journées permettent par ailleurs de voir ce que peut apporter l’expérience française en matière de coopération décentralisée, qui est l’une des plus dynamiques. A cette occasion les différents acteurs reviennent sur les forces et faiblesses des actions de coopération décentralisée menées jusqu'à présent, et livre des pistes pour l'avenir. 2 Tiré d’un commentaire sur un article de seneweb. 17 4. Les plateformes (cadre d’échanges avec les partenaires belges) Le développement d’un territoire résulte des actions de différents intervenants, les collectivités locales quand elles existent, les acteurs économiques, les services de proximité et l’Etat à travers ses politiques sectorielles. Mais pour qu’elles répondent véritablement aux besoins diversifiés des habitants, les orientations du développement et les stratégies à mettre en œuvre doivent être négociées avec l’ensemble des acteurs concernés. De plus, elles doivent prévoir des évaluations régulières des actions afin de vérifier le respect des engagements des différentes parties. Mais bien souvent, les collectivités locales, à qui revient la responsabilité de coordonner ce processus de planification, n’ont pas les compétences suffisantes pour le conduire ou le considèrent comme une simple formalité sans assurer une réelle évaluation. C’est dans la perspective de palier à ces blocages que les collectivités locales sénégalaises et leurs partenaires belges se rencontrent deux fois par an autour de plateformes, soit Nord Sud ou Sud Sud, pour faire le bilan de leurs actions. Ces plateformes sont aussi des moments d’échanges entres les élus pour comprendre les réussites et les échecs de telle ou telle autre collectivité dans la gestion de son projet et en tirer des leçons. En octobre 2011 devait avoir lieu la 5éme plate forme du genre. 18 Chapitre II : une coopération décentralisée diversifiée et très Développée Avec les pays du Nord I. L’exemple des partenariats belges et français dans la promotion du développement local 1. La coopération décentralisée française au Sénégal : Depuis fin 2005, l’appui aux acteurs non gouvernementaux a été renforcé au sein du Service de l’Ambassade de France à Dakar par la création d’un pôle de la coopération non gouvernementale regroupant l’appui aux ONG, le codéveloppement et la coopération décentralisée. Ce pôle est un espace d’accueil et de conseil pour les acteurs non gouvernementaux et a pour mission de : Répondre aux demandes des acteurs non gouvernementaux et mettre à leur disposition l’expertise de la coopération française, Les informer sur les mécanismes français de cofinancement des projets, Promouvoir la capitalisation des expertises, Renforcer la visibilité de la coopération non gouvernementale franco-sénégalaise. Ceci suite de la déclaration de Paris en 2005 qui engageait les acteurs internationaux, nationaux et locaux à harmoniser leurs actions d’aide au développement. Au Sénégal, on compterait environ, 150 partenariats entre collectivités locales françaises et sénégalaises (coopération décentralisée) dont 72 véritablement actifs. Le ministère des Affaires Etrangères et Européennes encourage la coopération décentralisée en offrant aux collectivités territoriales les services de son réseau et par les cofinancements qu’il met en place à hauteur de 35% du montant requis pour l’accompagnement de communes de petite taille. Aussi dans son effort d’aide au développement, Entre 1994 et 2008, le montant total des programmes financés au titre de la coopération décentralisée entre les collectivités locales françaises, et sénégalaises s’élève à 55,5 M€ soit une moyenne de près de 4M€ par an. La contribution du MAEE, aux côtés des collectivités locales françaises et sénégalaises, représente 13 M€ soit près du quart de la contribution (23%) avec une moyenne de 920 000 € par an. Par ailleurs dans le cadre de cette coopération et face à la sensible question de l’immigration, il a été mis sur pied un Programme d’Appui aux Initiatives de Solidarité et 19 de Développement, géré par une direction sénégalaise et cofinancé par la France à hauteur de 90%. Et la création du Fond Social de Développement pour venir en aide aux ONG sénégalaises montre bien que tous leurs acteurs sont concernés. Ce qui d’ailleurs renforce l’idée qu’une bonne politique de décentralisation passe nécessairement par l’implication de tous les acteurs. Cependant il est important de souligner que les partenariats français sont plus nombreux dans la région de Saint-Louis avec 14 partenariats actifs et qui à elle seule récupère 40% de l’appui de la coopération décentralisée destiné au Sénégal, soit 23,2 millions d’Euro. Mais ceci s’explique sans doute par les liens historiques que la France a avec la vieille capitale sénégalaise. Ensuite vient la région de Matam avec 9 partenariats actif et qui bénéficie de 6,9 million d’Euro soit 12% de cet appui au développement. Suivent la région de Thiès (8 partenariats actifs et 6,6 Millions d’Euro) ; de Dakar (14 partenariats actif et 6,1 million d’Euro, soit 11% de la contribution) et de Ziguinchor (14 partenariats actifs, 4,2 millions d’Euro, soit 7% de la contribution), Tambacounda avec 3,2 millions d’Euro, soit 6% de la contribution…. 2. La coopération décentralisée belge au Sénégal : La coopération décentralisée entre la Belgique et le Sénégal même si elle n’est pas aussi développée que celle franco-sénégalaise, elle est tout aussi pertinente. Cette coopération décentralisée compte aujourd’hui 6 partenariats actifs : Anderlecht/ Sam Notaire ; Berchem-Sainte-Agathe/ Grand-Dakar ; Durbuy/ Yène ; Gesves/ Diourbel ; MolenbeekSaint-Jean/ Mbour ; Sambreville/ Ziguinchor. La coopération entre le Sénégal et la Belgique est vieille d’environ quarante ans. Un long compagnonnage qui a vu une aide publique belge au développement connaître une évolution certaine, atteignant en 2010 environ 13 millions d’euro. Ce qui place le Sénégal à la troisième place des pays qui reçoivent le plus d'aide belge au développement, en dehors de ceux avec qui ce pays européen entretient des relations historiques. Le Sénégal est particulièrement bien situé dans la coopération belge en général. En effet, il figure parmi les 18 pays prioritaires pour la coopération au développement de la Belgique au niveau fédéral. Il fait également partie des pays choisis par la Région wallonne en matière de coopération internationale, ce qui s’est traduit par la mise en place d’une délégation Wallonne à Dakar. Et dans le cadre de cette coopération décentralisée la Belgique concentre ses actions au niveau du bassin arachidier (Diourbel, Kaolack, Fatick). En 2006, huit millions d'euros sur les 16 millions investi ont été alloués à ces trois régions. La Belgique fait parti des principaux bailleurs 20 notamment en contribuant au Programme Eau et Assainissement pour tous en vue des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui vise aussi le développement de la démocratie locale et surtout la lutte contre la pauvreté. D’ailleurs dans le but de montrer sa volonté de dynamiser leur coopération, une commission mixte Sénégalo-belge se réunit tous les 4 ans pour déterminer les grand projets ou programme. La coopération décentralisée pour les partenaires belges s’appuie surtout sur la démocratisation des collectivités et l’implication de tous les acteurs au développement. En effet avec le programme CIC, la coopération belge veut contribuer au renforcement des capacités des institutions locales du Sud à prendre en charge leur propre développement. Comme dans le Nord, ce renforcement du niveau local repose sur trois piliers indissociables : une bonne gouvernance politique, une administration efficace, une participation des citoyens dans le processus décisionnel. Ce qui implique : d’une part, l’émergence d’autorités et d’administrations locales efficaces qui agissent comme catalyseur du développement local, et d’autre part, la mise en place de mécanismes permettant une participation citoyenne aux processus de prise de décisions, y compris pour les catégories les plus défavorisées de la population. Dans ces conditions, la décentralisation, en rapprochant les lieux de prise de décision de la population, peut contribuer à une meilleure identification des besoins et à des réponses plus appropriées des autorités en matière de lutte contre la pauvreté. La coopération internationale communale joue dans ce domaine un rôle important et complémentaire aux autres actions de la coopération au développement. D’une façon générale, la CIC peut contribuer à l’amélioration de la pratique démocratique et à la réussite de la mise en œuvre des politiques de décentralisation par son appui au renforcement institutionnel des pouvoirs publics locaux. La coopération entre les communes peut contribuer à la responsabilisation des décideurs locaux à travers des échanges d’expériences et de modes de faire entre le Nord et le Sud. Cette responsabilisation est le signe même d’une bonne gouvernance politique locale dont les caractéristiques principales sont l’obligation de rendre des comptes et la transparence dans la gestion des affaires publiques. 21 II. Les domaines d’intervention de la coopération décentralisée : Il est important de souligner que quelque soit le domaine d’intervention, les pays du Nord comme du Sud signataire de la déclaration de Paris en 2005 se sont engagés à respecter un certain nombre d’objectifs pour améliorer l’efficacité de l’aide, ils ont convenu non seulement d'un ensemble de principes, mais aussi d’une série d’objectifs-cibles à atteindre en 2010. Le processus de suivi mis en place à cet égard constitue une caractéristique importante de la Déclaration de Paris, fournissant un outil permettant aux donneurs et aux pays en développement de se tenir mutuellement responsables des progrès réalisés. Bien que bon nombre des principes qui sous-tendent la Déclaration de Paris aient été mis en œuvre depuis des années, la Déclaration de Paris a permis de rassembler les leçons tirées de l'expérience et de mobiliser l'attention de la communauté international sur la réalisation d'un ensemble d'objectifs-cibles communs. Des réformes touchant à plusieurs aspects clé de la gestion des affaires publiques sont en cours dans la plupart des pays partenaires. Cette déclaration repose sur cinq piliers: l’appropriation, l’alignement, l’harmonisation, la responsabilité mutuelle et la gestion des résultats. Ainsi la coopération décentralisée intervient dans plusieurs domaines tels que : Par exemple dans le cadre de la coopération décentralisée avec la Belgique, le Programme 2001-2006 avait accordé une importance particulière aux secteurs de la santé et de l’hygiène et des infrastructures de base, notamment en hydraulique rurale et assainissement. En outre, un appui avait été apporté au secteur de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’agriculture et de la micro finance. Pour 2007 à 2009, l’amélioration du bien être de la population s’est faite au travers des interventions en hydraulique rurale et assainissement rural et en économie sociale (micro-finance et microassurance-santé). Si l’on prend le cas de la coopération décentralisée franco-sénégalaise, les thèmes de partenariat retenus porte sur : L’Alimentation en eau potable, (construction de puits, forage et châteaux d’eau, station de traitement, réseaux d’adduction d’eau, appui aux comités de gestion, en milieu rural ou urbain) ; le Développement rural (aménagements hydroagricoles, l’augmentation et la diversification des revenus, à l’organisation des filières et à la formation des acteurs économiques, l’allègement des travaux des femmes et la création d’équipements à vocation socioculturelle) ; le Développement urbain (création d’équipements publics, un équipement socioculturel, l’assainissement et la collecte des déchets…) ; l’Education, Jeunesse et Formation Professionnelle (manuels et fournitures 22 scolaires, mise en place d’une bibliothèque ou d’une cantine, ou d’un accès à Internet, actions en faveur de la formation des personnels de l’éducation et l’attribution de bourses d’études) ; la Gouvernance locale (appui institutionnel, renforcement des capacités, exercice des compétences transférées, démocratie locale, amélioration de la gestion municipale avec l’informatisation de l’état civil, fiscalité locale, formation des élus locaux, coopération technique, l’appui à la planification locale) ; la Santé, hygiène et action sociale (les infrastructures sanitaires et l’équipement médical, les actions relatives à la protection maternelle et infantile, la coopération entre établissements hospitaliers, la formation des personnels de santé, de santé publique, l’organisation des mutuelles de santé) ; le Tourisme, culture et patrimoine (préservation et valorisation du patrimoine culturel et architectural, création et échanges artistiques, organisation d’événements). Toute fois, toutes les propositions d’interventions sont évaluées au regard de thèmes transversaux, à savoir l’égalité des chances entre hommes et femmes, l’environnement, l’économie sociale, la lutte contre le VIH/SIDA et le droit des enfants. 23 DEUXIEME PARTIE LA COOPERATION DECENTRALISEE UN OUTIL INDISPENSABLE A LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT LOCAL : LE CAS DU PARTENARIAT GRAND-DAKAR- BERCHEM – SAINTE - AGATHE (BELGIQUE) 24 Chapitre I : Présentation du cadre d’étude et du partenariat Présentation de la commune d’arrondissement de GrandDakar I. 1. Historique : Commune résidentielle située au nord-ouest de la région bruxelloise, ancien village rural intégré à l’agglomération bruxelloise en 1954, d’une superficie de 2,9 km² et une population en augmentation constante qui compte plus de 21.000 habitants, BerchemSaint- Agathe est la commune partenaire de Grand-Dakar qui est l’une des 19 communes d’arrondissement de la Ville de Dakar créée en 1949, elle s’étend sur une superficie d’1 km². Les populations des communes d’arrondissement de Grand Dakar comme de celle voisine de Biscuiterie proviennent des recasements de population en provenance des zones antérieurement contigües au Centre Ville qui ont été par la suite englobées par l’urbanisation en cours, au niveau de la capitale, dans le voisinage du port, des chemins de fer et des activités industrielles etc. 2. Situation géographique : La Commune d’Arrondissement de Grand Dakar est la plus petite commune au plan de la superficie en dehors de celle de Gorée et la quatrième commune d’arrondissement la plus peuplée parmi les 19 qui composent la Ville de Dakar. Cette situation explique le fait que l’occupation de l’espace est très dense. Il n’y existe pas de réserve foncière pour permettre un aménagement conséquent d’espaces pour les besoins collectifs. Les constructions évoluent surtout en hauteur dans l’ensemble du territoire de la commune d’arrondissement. au Nord, par l’Avenue Bourguiba de la place de l’Unité africaine à son intersection avec le Boulevard Dial Diop ; au Sud, par la Rocade Fann / Bel Air comprise entre la rue 13 et la rue 10 ; à l’Est, par l’Avenue Cheikh Ahmadou Bamba de la Rocade Fann /Bel Air à son intersection avec la rue Malick Gaye. La rue Malick Gaye jusqu’aux allées Cheikhna Cheikh Sidaty Aïdara, l’emprise des allées est comprise dans le périmètre de Grand Dakar, puis celles-ci jusqu’à la place de l’Unité africaine ; et à l’Ouest, par le Boulevard Dial Diop (portion comprise entre l’avenue Bourguiba et la Rocade Fann /Bel Air). 25 Carte 1- Les 19 Communes d'arrondissement de Dakar : source BDL LA commune d’arrondissement de Grand-Dakar compte onze (11) quartiers que sont : Sicap Darabis, Quartier Mosquée Maye Kane, Quartier du Marché, Quartier Mosquée El Mansour, Quartier Terrain Diankalar, Quartier Doudou FALL, Niary Tally poste liberté librairie sénégalaise, Niary Tally Baye Mbarrick – Mosquée Mouride, Taïba Grand Dakar, Zone A, Cerf Volant Terrain Foyer. 26 3. Forte pression démographique et problème d’assainissement : De 2002 à 2010, la population de Grand Dakar a connu un accroissement global de Soit de 64.290 à 77.050. Aujourd’hui on l’estime à 78.665, selon les 20%. projections de la DPS. La Commune d’Arrondissement de Grand Dakar est la plus densément peuplée au regard de sa superficie et sa population est en majorité jeune (55%). Elle est également composée en majorité de 52% femmes. Il résulte de cette concentration de population que les réseaux d’assainissement en place désuets (puisque en fonction depuis plus d’un quart de siècle) sont sous dimensionnés par rapport aux populations en place. Ce qui entraine un environnement urbain de plus en plus dégradé et un problème d’assainissement et de gestion des déchets qui devient une grande préoccupation difficile à gérer. Tableau : Evolution de la population de la commune d’arrondissement de Grand Dakar 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 64 290 65 833 67 879 69 314 70 815 72 339 73 886 75 457 77 050 78 665 80 302 81 962 83 642 87 636 Source : DPS 4. Situation socioéconomique de la commune d’arrondissement de GrandDakar : Les ressources de fonctionnement de la commune d’arrondissement de Grand-Dakar comme pour toutes les autres commune d’arrondissement, proviennent de ses recettes fiscales, du produit de l’exploitation de son domaine, des services communaux et des ressources issues de la dotation globale qu’elle reçoit de la Ville de Dakar d’après l’article 23 de la loi n° 86-09 du 22 mars 1996 fixant l’organisation administrative et financière de la commune d’arrondissement et ses rapports avec la Ville, et qui dispose que «la commune d’arrondissement reçoit de la ville, chaque année, une dotation globale suivant des modalités qui seront fixées par décret» Cette année la ville de Dakar lui a attribué 1 milliard de francs CFA. C’est une commune pauvre, avec un taux d’emploi de 1,42 % du volume de l’emploi urbain. Son activité économique tourne autour de petits commerces: boutiques de détail, restaurants, 27 boulangeries, marché. La gestion est assurée par le Conseil municipal. La Commune dispose d’un petit centre de santé de 15 lits (médecine générale, maternité, stomatologie). Des comités de quartiers et 4 associations socioculturelles y sont actifs. Enseignement: 6 écoles primaires publiques et un établissement secondaire public. 5. Les infrastructures de base: En ce qui concerne le réseau de voirie. A part, les cités de la SICAP DARABIS et de la Zone A où il existe un réseau dégradé en partie et envahi par le sable, la commune est également maillée par un réseau de voies bitumées que fréquentent les véhicules de transport en commun et qui permet les échanges entre communes d’arrondissement. Le reste de la CAGD est constitué de rues sablonneuses. Les grandes voies que sont le Boulevard Dial DIOP, Bourguiba et les Allées Cheikh Sidaty Aïdara ceinturent la Commune d’Arrondissement. Le réseau d’éclairage public est nettement insuffisant. La commune prévoit de combler ce gap en relation avec la Ville de Dakar dans le cadre du programme d’éclairage public de l’ensemble des communes sous sa juridiction. Il est à noter que cet éclairage public est inexistant à Taïba ainsi que dans la Zone de Cerf volant. Le réseau d’assainissement apparaît sous dimensionné aujourd’hui avec l’explosion démographique faisant de la CAGD une cité dortoir. Les propriétaires immobiliers construisent de plus en plus en hauteur à cause de la recrudescence des locations sans tenir compte du dimensionnement du réseau existant. Par ailleurs, le canal 4, dans sa traversée du quartier cerf volant, constitue une source d’inquiétude, de pollution. 28 Source : BDL 29 Source : BDL 30 II. L’origine du partenariat et les axes d’intervention prioritaires: 1. L’origine du partenariat : Le Partenariat entre les deux collectivités fut l’aboutissement des démarches d’un expatrier sénégalais vivant à Berchem-Sainte-Agathe, qui dans le souci de voir la commune d’arrondissement de Grand-Dakar améliorer son environnement aussi bien institutionnel qu’économique et social, réussit à intéresser les élus de Berchem-Sainte-Agathe à la commune d’arrondissement de Grand-Dakar. Après une première mission à Dakar des autorités de Berchem-Sainte-Agathe, le 14 novembre 2007, date à laquelle s’est tenu des réunions d’explication quant à l’orientation de cette coopération, La convention de partenariat entre les deux collectivités a été signée en novembre 2008 à Strasbourg lors des Journées Européennes du Développement (JED). Grand-Dakar est d’ailleurs le premier partenaire en coopération décentralisée de BerchemSainte-Agathe qui, est une commune de la Région de Bruxelles-Capitale faisant parti de la Coopération Internationale Communale, qui contribue à favoriser les échanges et la solidarité Nord-Sud. En effet, la coopération internationale communale constitue un outil puissant de sensibilisation aux réalités du Sud dans le Nord. Elle participe au renforcement institutionnel dans les collectivités partenaires du Sud. Ainsi, Berchem-Sainte-Agathe à travers sa position dans la CIC, a mis en place un programme d’aide au développement, à la commune d’arrondissement de Grand-Dakar qui se bat pour promouvoir son développement en dégageant dix (10) besoins prioritaires à satisfaire. 2. Axes d’intervention prioritaire et procédés : L’équipe municipale en place, en collaboration avec son partenaire, s’est basée sur le Plan Local de Développement élaboré en 2002 en l’actualisant à partir d’une étude confiée au cabinet de conseil aux collectivités locales, pour mener sa politique de développement. A cet effet, dix (10) besoins prioritaires avaient été arrêtés par le Conseil municipal: le désensablement des trottoirs ; le désencombrement des choses (matériel et humain) ; la gestion de l’occupation de la population ; l’éclairage public ; la gestion des ordures ; 31 la gestion de la sécurité routière ; la gestion des stationnements ; l’optimalisation des espaces disponibles ; la gestion des eaux usées ; la stabilisation de la chaussée. Il faut cependant noter que les deux collectivités partenaires travaillent en étroite collaboration en déroulant chaque année un plan d’action pour la réalisation de leurs projets. En fait un « Plan d’action annuel (PA) est la partie de la Logique d’intervention du partenariat (LIP) introduit par les partenaires en vue de planifier et préciser les objectifs, les résultats, les activités à exécuter au cours de l’année ainsi que les moyens et le budget nécessaires à chacune de ces activités. Le PA précise également la manière dont le suivi, les synergies et les conventions de collaboration seront concrétisés ». Le PA doit comprendre dans sa présentation les parties suivantes: Un résumé de l’intervention envisagée. La stratégie d’exécution adoptée pour atteindre les Résultats intermédiaires (RI) prévus dans l’année 2009. Les budgets: o par résultats intermédiaires, o par nature des dépenses, o estimation des ressources humaines au Nord et au Sud nécessaires au Plan d'action 2009. La définition et la valeur des IOV. Chronogrammes (planification des activités par résultat). A ce jour trois plans d’action ont été exécuté : celui de 2009, de 2010 et de 2011. Pour un budget global de 113.000 euro soit 73.450.000 franc CFA. 32 Chapitre II : Les Acquis I. Les acquis d’ordre institutionnel 1. La création du BDL Pour renforcer leur collaboration et la capacité de la commune d’arrondissement de Grand-Dakar à pouvoir assurer son propre développement, les deux collectivités ont mis sur pied le Bureau de Développement local (BDL) en 2008. Sa mission essentielle consiste au recensement et au pilotage des projets de la collectivité de Grand-Dakar et veiller à l’atteinte des objectifs fixés en fonction des besoins prioritaires. Le BDL est composé d’une équipe de quatre personnes dont un Permanent Chargé de la Planification, un Conseiller Municipal Chargé de la Micro finance, un Chargé du Management des Projets, et un Chargé du Management des Organisations. C’est un personnel qui a bénéficié d’ateliers de formation de mise à niveau aussi bien à Dakar qu’à Berchem-Sainte-Agathe pour une bonne maitrise des missions qui lui sont assignées. Le BDL est entièrement équipé par le partenaire belge : réalisation d’un site internet, imprimante, photocopieuse, mobiliers de bureau, matériels informatiques. Tout ce qui est frais de fonctionnement est à la charge des autorités locales de Berchem-Sainte-Agathe. Par ailleurs on peut dire que le BDL est le relais entre les deux collectivités partenaires. 2. La formation de personnel Des Ateliers de préparation des formations dans le domaine de la planification, de la gestion des projets, du management des organisations et de la micro-finance ont été organisé afin que l’équipe en place soit plus efficace dans la gestion sa politique de développement en Avril et octobre 2008 respectivement à Dakar et à Bruxelles. 6 personnes ont également bénéficié de ces formations avec l’aide d’experts externes, en matière de micro-finances pour la création d’une Mutuelle d’Epargne et de Crédit(MEC). II. Les acquis socio- économiques. 1. Equipement du dispensaire de la CAGD Les autorités communales de Berchem-Sainte-Agathe offre presque chaque année et ce depuis le début du partenariat du matériel médical au dispensaire de Grand-Dakar. En 2009 elles ont fait un important don de lits pour enfants et adultes, berceaux, biberon, chariots pour médicaments, fauteuils ainsi que de nombreux ustensiles médicaux. 33 Cette année, le dispensaire a reçu un électrocardiogramme et un appareil pour faire des analyses médicaux. Un montant de 983.000 a été déboursé en faveur des femmes pour le dépistage du cancer du sein qui est une maladie qui prend de l’ampleur dans les pays du Sud et qui malheureusement est souvent diagnostiquée tardivement. Ce programme de dépistage est une initiative à saluer et à pérenniser. Photo 1 &2 : du matériel médical offert par la commune de Berchem-Sainte-Agathe. 2. Appui aux femmes moins valides. Grâce, à l’accompagnement du comité de pilotage berchemois, et à la collaboration de la Coopération Technique Belge (CTB), une association de femmes moins valides (Ande Liguye SYPOP) a bénéficié d’un projet alimentaire de production de jus. Ce projet a été sélectionné par la CTB, dont il a reçu 10.000 euros soit 6.500.000 franc CFA. Ainsi pour une professionnalisation de ces femmes désormais productrice de jus de fruit (bissap, gingembre, …) les concepteurs du projet ont aussi entrepris une collaboration avec l’Institut de la Technologie alimentaire, un acteur important de la sécurité alimentaire au Sénégal, avec lequel des accords concrets ont été conclus concernant la formation et l’assistance à apporter à cette association. . Les nouveaux locaux de cette unité de transformation de fruits et légumes, ont été inaugurés officiellement par le Bourgmestre 34 berchemois et le maire de la commune d’arrondissement de grand-Dakar et, des représentants de l’ambassade belge à Sénégal. Dans ces locaux une trentaine de femmes moins valides produisent différents jus de fruits (en respectant les normes de sécurité alimentaire. 3. Création d’une mutuelle d’épargne pour l’appui aux travailleurs du secteur informel et artisans La Commune de Grand-Dakar ne dispose pas de ressources suffisantes pour répondre aux demandes de financement d’une cinquantaine d’organisations associatives actives sur son territoire (ébénisterie, mécanique, imprimerie, transformation des produits locaux, joaillerie, maçonnerie…). Or ces financements permettraient de créer des emplois durables et de qualité. Il était donc essentiel de créer un levier financier local, permettant d’apporter les fonds nécessaires à la création de micro-entreprises. D’où l’idée de créer une caisse d’épargne et de crédit, avec comme but la fourniture de microcrédits aux acteurs de l’économie locale. Des réunions ont été organisées avec ces acteurs: un groupe réunissait les artisans un autre les femmes confectionnant des textiles, et un troisième les femmes qui traitent des produits alimentaires. Ces derniers peuvent désormais jouer un rôle en tant qu’interlocuteurs pour la caisse d’épargne et de crédit en qui attend l’accord du ministère des Finances pour être fonctionnelle. 35 Conclusion Le développement d’un territoire résulte des actions de différents intervenants, les collectivités locales, les acteurs économiques, les services de proximité et l’Etat à travers ses politiques sectorielles. Mais pour qu’elles répondent véritablement aux besoins diversifiés des habitants, les orientations du développement et les stratégies à mettre en œuvre doivent être négociées avec l’ensemble des acteurs concernés. De plus, elles doivent prévoir des évaluations régulières des actions afin de vérifier le respect des engagements des différentes parties. Mais bien souvent, les collectivités locales, à qui revient la responsabilité de coordonner ce processus de planification, n’ont pas les compétences suffisantes pour le conduire ou le considèrent comme une simple formalité sans assurer une réelle participation des intéressés. C’est pourquoi la coopération décentralisée si elle est bien pensée peut aider à promouvoir le local. Mais le plus important dans la coopération décentralisée est le rapprochement des peuples et cet élan de solidarité qui les anime. C’est dans ce cadre qu’on peut situer le partenariat qui lie la commune d’arrondissement de Grand-Dakar à la commune de Berchem-Sainte-Agathe, et dont le bilan tant sur le plan institutionnel qu’économique et social, est largement positif vu les investissements jusque là enregistrés. Cependant, une coopération est sensé être un rendezvous du donner et du recevoir Il est temps que les collectivités sénégalaises se demandent ce qu’elles peuvent bien offrir à leurs partenaires ? 36 BIBLIOGRAPHIE AMADOU DIOP, Développement local, gouvernance territoriale : Enjeux et perspectives, Karthala, 2008, 230 pages. BERNARD HUSSON (CIEDEL), (1996), La coopération décentralisée, légitimer un espace public local au Sud et à l’Est, Colloque du Sénat, 20 pages CHEIKHOU NDIAYE : Les services municipaux et leur gestion : cas de trois villes du Sénégal Kaolack- Thiès-Ziguinchor, Institut Française d’urbanisme, 1989, 157F. 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SERGES (A) et PHILIPPE (D.L) : Coopération décentralisée au développement local urbain en Afrique, Pratique en débat, Volume 1, Paris, 2000, 63 pages. 38 Liste des sigles et acronymes APD : Aide publique au développement BDL : Bureau du développement local CAGD : Commune d’arrondissement de Grand-Dakar CIC : Coopération internationale communale CTB : Coopération technique belge DPS: Direction des prévisions et des statistiques DSRP : Document stratégique de réduction de la pauvreté IOV : Indice objectivement vérifiable JCD : Journées de la coopération décentralisée JED : Journées européennes du développement LIP : Logique d’intervention du partenaire MAEE : Ministère des Affaires Etrangères et Européennes MEC : Mutuelle d’épargne et de crédit ONG : Organisation non gouvernemental OMD : Objectifs du Millénaire pour le développement PA : Plan d’action PLD : Plan local de développement RI : Résultat intermédiaire Liste de cartes et graphiques Carte1 : Les 19 Communes d'arrondissement de Dakar : source BDL Carte 2 : Plan éclairage public de la CAGD Carte 3 : Réseau de la voirie de la CAGD Photos 1 & 2 : du matériel médical offert par la commune de Berchem-Sainte-Agathe 39 TABLE DES MATIERES SOMMAIRE………………………………………………................................................... AVANT PROPOS ………………………………………………………............................. INTRODUCTION GENERALE……………………........................................................1 PREMIERE PARTIE : la coopération décentralisée : une ressource nécessaire pour les collectivités locale..............................................................................................…................8 CHAPITRE I : Pourquoi aller vers une coopération décentralisée ?...................................9 I. De grandes responsabilités et des moyens insuffisants……………………9 II. Quelques outils mis en places pour faciliter la mise en place des partenariats dans le cadre d’une coopération décentralisée………………………………………………….....12 CHAPITRE II : une coopération décentralisée diversifiée et très développée avec les pays du Nord………………………………………………………………………………….…15 I. L’exemple des partenariats belges et français dans la promotion du développement local………………………………………………………………………………………..15 II .Les domaines d’intervention de la coopération décentralisée………………………….17 DEUXIEME PARTIE : la coopération décentralisée un outil indispensable promotion du développement local : le cas du partenariat Grand-Dakar- a la Berchem – saint - Agathe (Belgique)....................................................................................................…...20 CHAPITRE I : Présentation du cadre d’étude et du partenariat………………………….21 I. Présentation de la commune d’arrondissement de Grand-Dakar……………..................21 II.L’origine du partenariat et les axes d’intervention prioritaires.......................................27 CHAPITRE II : Les Acquis…………………………………………………....................29 I. Les acquis d’ordre institutionnel…………………………………………...................…29 II. Les acquis socio- économiques……………………………………………...................29 CONCLUSION ……………………………………………………………….................32 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………................33 LISTE DES SIGLES ET ACRONYME…………………………………….................35 LISTE DES TABLEAUX, CARTES ET GRAPHIQUES…………………...............35 ANNEXE………………………………………………………........................................37 40 41