curtains - Devildead

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CURTAINS
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Titre original : CURTAINS
Année : 1982
Nationalité : Canada
Acteurs : John Vernon, Samantha Eggar, Linda Thorson, Anne Ditchburn, Lynne Griffin, Sandee Currie,
Lesleh Donaldson, Deborah Burgess & Michael Wincott
Réalisateur : Jonathan Stryker (Richard Ciupka)
Scénario : Robert Guza Jr.
Musique : Paul Zaza
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Afin de travailler le rôle principal d'Audra, un film très
attendu sur la folie, Samantha Sherwood ([P-45783TIK>Samantha Eggar[/P>) se fait délibérément interner dans
un hôpital psychiatrique via la complicité du réalisateur Stryker
([P-25965-TIK>John Vernon[/P>). Celui-ci la laisse
malheureusement à son sort... Quelques année plus tard, il
organise une audition de six actrices pour la reprise du rôle.
Malheureusement, elles commencent toutes à se faire
assassiner, tandis que Samantha revient elle aussi pour obtenir
le rôle coute que coute.
1980. Le producteur [P-40786-TIK>Peter Simpson[/P> (LE
BAL DE L'HORREUR et ses suites) vient de virer le
réalisateur Rex Bromfield de la fin du tournage de MELANIE.
Il demande au jeune directeur photo belge [P-42760TIK>Richard Ciupka[/P>, alors étoile montante, de terminer
les derniers jours. Content du boulot, il lui propose dans la
foulée de réaliser CURTAINS, un slasher horrifique avec [P45783-TIK>Samantha Eggar[/P> (CHROMOSOME 3, LES
DOIGTS DU DIABLE) et le très prolifique et respecté [P25965-TIK>John
Vernon[/P>
(FANTASTICA,
UNE
JOURNEE PARTICULIERE, SIX MINUTES POUR
MOURIR). Il accepte, malgré les ondes négatives autour du
producteur, réputé difficile. [P-40786-TIK>Peter Simpson[/P>
déclare que CURTAINS "est dirigé vers un public adulte", car
il fut "nerveux quant aux échecs répétés de films destinés aux
teenagers, comme LE MONSTRE DU TRAIN". Mal lui en
prend, car le film va subir plusieurs problèmes qui n'aboutiront
pas à ce qui était prévu au départ. Ce qui commença par [P7372-TIK>Céline Lomez[/P> (PLAGUE, THE KISS) une
actrice à l'accent français prononcé, éjectée au bout de
quelques jours et remplacée au pied levé par [P-31195TIK>Linda Thorson[/P> (Tara King dans CHAPEAU MELON
ET BOTTES DE CUIR). Ciupka va alors voir son premier film
partir en jus de boudin.
La vision de CURTAINS, sorti uniquement chez nous en
VHS, demeure agréable dans le sens où l'on assiste à un thriller
"whodunit" mâtiné d'atmosphère d'épouvante plutôt soigné.
Visuellement élaboré, doté d'une photographie précise et
travaillée... il s'agit d'un petit budget, mais clairement, on voit
tout l'argent à l'écran, et même plus. Ecrit par [P-43748-
TIK>Robert Guza Jr[/P>, qui venait de scénariser LE BAL DE
L'HORREUR,
acteurs crédibles... dont une [P-45783TIK>Samantha Eggar[/P> remarquable et un [P-25965TIK>John Vernon[/P> parfait en réalisateur ambigu et
manipulateur. Un emballage amusant, à base de rideaux qui se
lèvent sur les scènes, voulant à la fois jouer sur le tableau de la
théâtralisation des meurtres, le jeu réel/fiction et l'aspect de
double lecture théâtre et cinéma. Et surtout un flair visuel
évident qui placent CURTAINS au-dessus de la mêlée des
films réalisés à cette époque.
Malgré tout, des aberrations et incohérences vont rapidement
faire leur apparition. Des personnages arrivant par la petite
porte (un tout jeune [P-36193-TIK>Michael Wincott[/P>) et
disparaissant comme par enchantement sur un skidoo une
bouteille d'alcool dans le ventre... pour ne plus revenir. Un
début déséquilibré dans l'hôpital psychiatrique qui marque une
entrée en matière beaucoup trop longue. Une incursion
fantastique avec une poupée maléfique arrivant comme un
cheveu sur la soupe... pour repartir, sans aucun rapport avec
l'histoire. Si ce n'est sa présence sur l'affiche du film. Puis une
fin en dépit du bon sens, un chute de corps du haut d'une
maison, qui réussit à effectuer un triple alto arrière pour une
trajectoire en arc de cercle et revenir s'encastrer dans une
fenêtre un étage plus bas ! Sans compter un montage avec des
erreurs. Comme par exemple le plan de coupe de la maison à
29mn41 montrant clairement la fenêtre du premier étage brisée.
Alors que la scène de chute depuis cette fenêtre n'intervient
que beaucoup plus tard dans le film. En effet, CURTAINS est
pétri de perles indigentes et incompréhensibles qui aboutissent
à un bordel bien fumeux. Ceci n'empêche cependant pas le
film de tenir la route du fait du grand professionnalisme de la
mise en image et du jeu des acteurs.
En fait, il existe deux films en un. Le premier tourné par [P42760-TIK>Richard Ciupka[/P> et le second tourné deux ans
après par le producteur, mécontent du produit présenté. Il va
donc chambouler le scénario original, jouer au puzzle avec les
scènes déjà tournées et donner une direction différente à
l'ensemble. Cela fait que les premières minutes et le dernier
quart d'heure du film sont remplacés. [P-40786-TIK>Peter
Simpson[/P> va rappeler une partie du casting (dont certains
ont changé de coiffure voire pris du poids!) pour diriger
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CURTAINS vers l'internement de Samantha au début du film
et la fin en slasher. Les scènes tournées en 1980 ne
correspondent pas avec la photographie et le ton de celles
tournées plus tard. Ce qui est visible avec la scène de la voiture
écrasant la première actrice après la 24ème minute), qui est en
fait la première de ce qui reste du tournage initial. Même le
maquilleur Ed French y va de son commentaire, indiquant que
[P-45783-TIK>Samantha Eggar[/P> refusa le maquillage
qu'elle devait porter pour la créature, et que le tout se termina
avec un masque de tueur porté tout au long du film.
Plusieurs fins seront par ailleurs tournées, comme les photos
de tournage et le récit de [P-30808-TIK>Lesleh Donaldson[/P>
en attestent, et on se demande aussi pourquoi celle qui reste a
été choisie. Des décisions de production et de narration
difficilement acceptables. Ce qui aboutira au fait que [P-42760TIK>Richard Ciupka[/P> refusa d'apposer son nom, ne
reconnaissant pas ce qu'il avait signé et tourné. Le film sera
finalement réalisé par "Jonathan Stryker", qui est le nom du
personnage de [P-25965-TIK>John Vernon[/P>. Le film sortira
dans une petite indifférence, sombra pour revenir via les belles
heures des vidéoclubs où il rencontra un certain succès, jusqu'à
de nombreuses rediffusions télé. D'où une certaine attente de
fans qui ont permis la sortie d'une édition en Blu-ray.
Synapse Films s'occupe du lancement en haute définition sur
le marché mondial. Un Blu-ray codé A, en 1080p et MPEG4 AVC. Le format original 1.85:1 passe au 1.78:1 comme il est
devenu habituel, et agrémenté d'un remixage sonore en DTS
HD Master Audio 5.1 alors que le film fut mixé en mono à
l'origine. La durée complète est de 89mn07. Et le résultat est
surprenant d'un point de vue visuel. De très rares poussières,
mais un superbe travail sur la restitution des couleurs, le niveau
de contrastes, le naturel des peaux. Une définition impeccable
respectant à la fois le grain d'origine 35mm du film, notable
surtout à la fois sur les scènes extérieures et de nuit quant à
l'expérience cinéma. La scène de patinage de [P-30808TIK>Lesleh Donaldson[/P> (à partir de la 42e mn) est un
modèle en ce sens : le blanc éclatant de la glace et de la neige,
l'attaque au ralenti qui permet de déceler le niveau de détail et
les couleurs choisies. Du très beau boulot, d'autant qu'il s'agit
d'un des tous meilleurs moments du long métrage.
Idem côté sonore : on aurait pu craindre qu'un passage en
5.1 non compressé d'une piste mono puisse y perdre de son
naturel. il n'en est rien, tant l'apport en effets sonores multidirectionnels donnent un plus à l'ensemble. La musique de [P40201-TIK>Paul Zaza[/P>, malgré son peu d'affect pour celleci, s'avère dynamique, tout comme le rendu des dialogues,
clairs et limpides. Le mixage original mono encodé sur deux
canaux est également disponible, là aussi en DTS HD Master
Audio. Il se trouve lui aussi de très bonne facture. Cette édition
est cependant réservée aux spectateurs connaissant la langue
anglaise : aucune option francophone ne se trouve sur la
galette. Seuls de sous-titres anglais optionnels.
Donaldson[/P>, pensant qu'il s'agit d'une bonne chose si
personne ne voyait le film, excellentes clientes, brillantes,
drôles et avec beaucoup de recul sur la destinée du film. [P40201-TIK>Paul Zaza[/P>, qui espérait être viré, et le monteur
du film reviennent aussi sur cette expérience à part, surtout sur
le travail de sauvetage et transition vers la version finale qui a
requis une sacrée dose d'imagination pour transformer une
scène vers une autres à la signification radicalement différente :
la scène du corps encastré dans la fenêtre est à l'origine [P36193-TIK>Michael Wincott[/P> fonçant avec son skidoo dans
la maison. Ce qui donne dans la version finale un corps chutant
du premier étage et décrivant une hyperbole vers la fenêtre du
bas ! Magie du montage. Ce documentaire est absolument
impératif à visionner après le film, et un des meilleurs
récemment élaboré.
Puis un document d'époque sur le réalisateur racontant son
passage de directeur photo à celui de réalisateur. Un look
d'époque, à la qualité quelque peu fatiguée même si diffusée en
HD. Mais un témoignage pris sur le vif plus qu'intéressant.
Vous aurez aussi la possibilité d'écouter le commentaire audio
de [P-32265-TIK>Lynne Griffin[/P> et [P-30808-TIK>Lesleh
Donaldson[/P>, aidées par un modérateur sachant relancer la
machine quand les actrices semblent à bout d'anecdotes (assez
riches ceci dit!). Là aussi, comme dans le documentaire, les
deux actrices ne sont pas avares à la fois sur leur carrière tout
comme ce qui s'est passé le long du tournage.
Enfin, cerise sur la gâteau, des interviews audio d'époque du
producteur [P-40786-TIK>Peter Simpson[/P> et de [P-45783TIK>Samantha Eggar[/P>, le tout en DTS HD Master Audio
2.0, pendant environ 55mn. Il faut vraiment tendre l'oreille, car
la qualité audio ne se trouve pas au rendez-vous. Mais la rareté
du document l'emporte. Pendant les 44 premières minutes, [P40786-TIK>Peter Simpson[/P> se remémore le tournage et
dans un langage assez cru, parle des actrices dont [P-2798TIK>Ann Ditchburn[/P>, "la danseuse qui ne savait pas jouer"
mais qui selon lui, était superbe car dotée "d'un cul de
danseuse, les fesses les plus fermes qui existent". Classe ! Les
journalistes tentent bien de tirer quelques vers du nez du
producteur mais Simpson reste impassible quant aux
différentes absurdités du film. Si ce n'est que la poupée, qui ne
sert plus à rien à l'arrivée, est "très inquiétante". [P-45783TIK>Samantha Eggar[/P> s'étend elle de 44mn49 à 55mn25
plus sur sa carrière qu'autre chose. Le film annonce original
aussi en haute définition complète le tout.
Au final, un produit erratique, absurde mais qui garde un
charme indéniable : CURTAINS n'est pas le film initialement
prévu et ne restera pas dans les annales du film de genre,
l'horreur y en étant quasi absente par la même occasion. Sauf
du fait de sa destinée particulière, son remontage aberrant et
son atmosphère visuellement splendide. Cette édition Blu-ray
lui rend un hommage vibrant, tout à fait mérité et d'une qualité
évidente. Pour les fans qui parlent anglais, cette édition est un
must.
Synapse a également élaboré une belle brochette de bonus :
typiquement ce que chaque fan est en droit d'attendre d'une
édition comme celle-ci. Tout d'abord le documentaire en HD
"The Ultimate Nightmare : the making of Curtains" qui revient
en profondeur sur le déroulé des événements. [P-42760TIK>Richard Ciupka[/P> s'y livre de manière libre, sans
rancoeur particulière mais avec une mémoire d'éléphant, ayant
beaucoup d'éloges sur ses acteurs. Tout en prenant très à coeur
son nouveau rôle de metteur en scène puisqu'il s'agissait de
son premier films. Tout comme les actrices [P-32265TIK>Lynne Griffin[/P> (toute heureuse d'échapper à sa
condition de sempiternelle victime !- et [P-30808-TIK>Lesleh
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Francis Barbier
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