4e, Pierre Paul Rubens, L`Erection de la Croix
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4e, Pierre Paul Rubens, L`Erection de la Croix
C. Arnal Histoire des Arts pour l’Histoire Géographie Thématique : Art, mythes et religion Présentation de l’œuvre Titre : L’Erection de la Croix Auteur : Pierre Paul Rubens (1577-1640) Date de réalisation : 1610 Lieu de conservation : Paris, Musée du Louvre Peinture (panneau central d’un triptyque : Huile sur toile Genre : scène religieuse Courant artistique : baroque Catégorie : Arts visuels I Description L’Érection de la Croix est un sujet rarement représenté dans l’Histoire de l’Art. Cette œuvre est le panneau central d’un triptyque. Un triptyque est une œuvre peinte ou sculptée réalisée sur un support composé de trois panneaux, dont les deux volets extérieurs peuvent se replier sur le panneau central. A cette époque, les triptyques sont généralement des œuvres religieuses placées dans les églises, au-dessus d’un autel. 1) Plans Au premier plan, un homme sur la droite hisse la croix. Un chien sur la droite renforce la côté dramatique de la scène. C’est au deuxième plan que prend place l’action principale du tableau. Au centre, le Christ, soulevé de terre, le regard tourné vers l'au-delà, est hissé par ses bourreaux. L’arrière-plan est marqué par la présence d’un arbre derrière lequel on aperçoit le ciel. 2) Couleurs L’intensité des coloris renforce le côté dramatique de la scène. Parmi les ocres, le rouge vif et le bleu accentue l’horreur du moment. La lumière posée sur le corps du Christ ainsi que son vêtement blanc attire l’attention du spectateur et souligne ainsi le caractère divin du personnage, dont le visage est d’ailleurs très paisible. Ceci contraste avec la tension des bourreaux. 3) Composition Le tableau s’organise autour d’une diagonale. C’est une diagonale de muscles, scène gigantesque et violente, qui compose l’ensemble de la scène. Les courbes et les contre-courbes renforcent cette diagonale. Ces hommes, ces bourreaux qui s’affairent à lever la croix, sont des athlètes, qui tirent, poussent, soutiennent, à la limite du déséquilibre. Le drame est accentué par la puissance C. Arnal Histoire des Arts pour l’Histoire Géographie Thématique : Art, mythes et religion musculaire des figures, dans la tourmente des postures, dans l'intensité des coloris, dans l'économie des contrastes de lumière. Le regard du spectateur est dirigé vers le visage du Christ, qui lui regarde hors champ vers le ciel, vers Dieu. II Analyse de l’œuvre • Cette œuvre fut commandée à Rubens par le clergé pour remplacer les œuvres détruites par les protestants. Par cette œuvre Rubens doit affirmer les vérités de la foi catholique. Ainsi l’Eglise, par des représentations grandioses tente de réaffirmer ses dogmes et l’importance de l’image pour l’éducation et l’enseignement des fidèles. • Le triptyque qui se trouvait derrière l'autel devait s'imposer par un format important et susciter la prière et le recueillement. Le tableau d'autel a valeur de sermon. A défaut de le comprendre, le fidèle était touché, affecté par l'image, son regard devait s'y trouver emporté, rempli de compassion. Guidé par ses sens, son esprit devait s'élever de la terre vers le ciel, vers Dieu. La croix semble pencher vers l'avant, effet visuel provocateur invitant le fidèle à s'identifier par le ressenti aux bourreaux. Chacun est ainsi invité à soulever le Christ pour la rédemption (rachat des péchés). • L’exécution du triptyque "l’Érection de la croix" donne à Rubens le statut de véritable maître de la peinture flamande de son époque. L'Erection de la Croix, annonce l'avènement de la période baroque. Période dont Rubens deviendra l'un des phares. Le style baroque multiplie les effets d'illusion, associe la perspective au jeu de la lumière et de l'ombre pour obtenir un nouveau type de réalisme. Tant en peinture qu'en sculpture, l'expression des émotions est intense et insistante Voici une autre œuvre baroque : L’extase de sainte Thérèse d’Avila du Bernin (artiste italien), œuvre réalisée en 1652. L’œuvre illustre un épisode de la vie de la sainte : « J'ai vu dans sa main une longue lance d'or, à la pointe de laquelle on aurait cru qu'il y avait un petit feu. Il m'a semblé qu'on la faisait entrer de temps en temps dans mon cœur et qu'elle me perçait jusqu'au fond des entrailles; quand il l'a retirée, il m'a semblé qu'elle les retirait aussi et me laissait toute en feu avec un grand amour de Dieu. La douleur était si grande qu'elle me faisait gémir; et pourtant la douceur de cette douleur excessive était telle, qu'il m'était impossible de vouloir en être débarrassée ».