Ikea condamné pour destruction d`espèces

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Ikea condamné pour destruction d`espèces
FOS
Ikea condamné pour
destruction d'espèces
Le lézard ocellé, la couleuvre
de Montpellier, le bouton d'or,
le héron cendré... seront donc
sortis victorieux de leur bras de
fer avec Ikea. C'est en se désistant de son appel, après une
condamnation en première instance, en mars 2010, que le
géant du meuble en kit, est désormais définitivement condamné, dans le dossier de la plateforme logistique de Fos-sur-Mer,
bâtie sur un terrain commercialisé par le Port autonome de Marseille. Un grand projet économique, générateur d'emplois, qui
passait aussi, selon l'accusation,
par la destruction de plusieurs
spécimens d'espèces protégées,
végétales et animales, sur le site.
Le 30 mars 2010, Jean-Louis
Baillot, le directeur d'Ikea développement, était venu s'expliquer devant le tribunal correctionnel d'Aix, sur les faits de "destruction de végétal non cultivé",
"destruction du milieu particulier d'une espèce végétale protégée non cultivée" et d'une "espèce animale protégée non domestique". Il avait, longuement, plaidé la bonne foi: "Les espèces protégées, on nous les signale après
le démarrage des travaux. Nous
avions fait réaliser des études
d'impact par un bureau d'études. Et nous avons aussi sollicité
l'avis du conseil national de la
protection de la nature, le
CNPN". Le responsable du colosse suédois avait aussi mis en
exergue une tentative de proto-
cole avec les associations de défense de l'environnement.
En 2008, peu après les premiers travaux de défrichement,
un agent de l'Office national de
la chasse et de la faune sauvage
avait, par PV, relevé la destruction de certaines espèces. S'ensuivait une plainte pour destruction d'espèces protégées. Plusieurs associations présentes
également au tribunal avaient
souligné que Ikea avait construit
son dépôt, "en toute connaissance de cause". Pour la défense, assurée par Me Dolfi, "Ikea comparaît avec un réel sentiment d'injustice", d'autant que selon lui,
la société avait pris des mesures
compensatoires, pour 1,7 million d'euros. Une semaine après
l'audience, et les réquisitions du
procureur Pilling de 30000 euros
d'amende, lequel avait déploré
"l'imprudence et la négligence
d'Ikea", le juge Delaunay rendait
son délibéré, confrmant l'amende et accordant 5700 euros pour
les parties civiles. "Ikea a rapidement fait appel de cette décision,
s'offusquant ouvertement de cette décision", selon l'association
Nacicca.
Contacté par nos soins, le port
n'a pas souhaité réagir. Pas plus
qu'Ikea qui participera la semaine prochaine à un comité de pilotage. Ce dernier se penchera
sur la mise en place des mesures
compensatoires, sous l'égide du
sous-préfet d'Istres.
S.P. et E.G.

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