DownPak: chaleur et good vibrations pour des
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DownPak: chaleur et good vibrations pour des
MODE D’EMPLOI 17 19 NOVEMBRE 2010 - DENTAL TRIBUNE - N°16 DownPak : chaleur et good vibrations pour des obturations 3D Le succès d’un traitement endodontique nécessite un diagnostic précis, un nettoyage approprié, une mise en forme et une désinfection canalaires, le tout suivi d’une obturation en trois dimensions. Bien que de nombreuses techniques aient été introduites au fil du temps, nous décrivons ici une technique qui utilise un fouloir chaud, dont l’efficacité est renforcée par des vibrations, en un seul appareil sans fil, le DownPak (Hu-Friedy). Le but recherché Une obturation totale garantit une étanchéité complète des canaux pour éviter les fuites coronaires ou vers les tissus périradiculaires. Comme il n’y a toujours pas de matériau d’obturation idéal, la Gutta Percha demeure le principal produit d’obturation en usage aujourd’hui. Il est important d’obtenir une masse homogène de matériau d’obturation de sorte que, lorsque plastifié, il sera bien conforme aux parois canalaires internes. Lorsqu’elle est chauffée, la gutta change sa forme cristalline d’une phase bêta, relativement solide, à une phase alpha où elle devient plus plastique et plus collante adhérant ainsi parfaitement aux parois canalaires. L’historique Plusieurs techniques ont été utilisées pour la mise en place de la gutta percha : le compactage latéral à froid et à chaud, le compactage vertical à chaud, les systèmes injectables, les tuteurs et le compactage thermomécanique. Toutes ces techniques nécessitent des degrés divers de connaissances cliniques et certaines techniques sont plus appropriées selon le système canalaire à obturer. Par exemple : pour une dent avec une racine bifurquée à sa moitié apicale, le compactage latéral à froid ne peut remplir adéquatement l’espace canalaire. Cependant, le compactage vertical ou l’injection de gutta chaud seraient plus adéquats pour sceller ces anomalies anatomiques. L’espoir Depuis les 18 dernières années, le nettoyage et la mise en forme canalaire ont été réalisés avec des limes manuelles et des limes en rotation continue. Malheureusement, en coupe transversale, ces techniques ne font que créer un espace rond. Un dispositif innovant et remarquable est apparu il y a seulement deux mois. Il s’est montré beaucoup plus sûr et plus efficace que tout autre système pour le nettoyage, la mise en forme et la désinfection : l’instrument SAF (Self Adjusting File) (figure 1). Contrairement aux limes NiTi, les limes SAF sont utilisées avec un contre-angle spécial qui produit une oscillation verticale (amplitude de 0,4 mm), à 5 000 mouvements/minute. La partie active de la ligne SAF est un réseau en treillage creux de NiTi abrasif, avec une irrigation intracanalaire directe au travers des composants internes de l’instrument. En cours d’utilisation, ce réseau se comprime en un instrument de la taille d’une lime manuelle n° 20, puis se dilate radicalement pendant le retrait, s’adaptant à la forme interne du canal naturel, qui est rarement rond, en coupe transversale (figure 2). Bien que ce soit le seul appareil endodontique qui ait été démontré simultanément, nettoyer, mettre en forme et désinfecter le canal en trois dimensions tout en alésant, d’une manière conservatrice, la dentine. Résultat : les canaux homothétiques sont nettoyés, désinfectés et mis en forme, y compris la multitude de canalicules, de parois irrégulières et de courbes qui peuvent être obturées en trois dimensions. La notion d’obturer l’ensemble de ces irrégularités du canal naturel est nouvelle en endodontie, ce qui crée de nouveaux défis pour l’obturation tridimensionnelle. Fig. 1 : la lime SAF Le constat Les études in vitro ont démontré que le compactage latéral à froid est environ 25 % moins dense que le compactage latéral à chaud. L’espace canalaire et significativement plus rempli de gutta percha et de ciment quand il est traité par un compactage vertical à chaud au lieu d’un compactage latéral à froid. Le compactage vertical à chaud de la gutta et les obturations sur tuteurs sont de belles façons d’introduire le produit dans le canal. Néanmoins, la plupart des programmes universitaires endodontiques enseignent toujours une obturation utilisant la technique de compactage latéral à froid. Les solutions Afin de minimiser le problème des vides laissés par le compactage latéral à froid, le docteur Howard Martin a développé, en 1986, un appareil doté d’un condenseur chauffé électroniquement à utiliser pour la condensation à chaud et la condensation latérale de la gutta percha. On a constaté que cet appareil, l’EndOtec, accroissait considérablement le compactage de la gutta percha. Une autre étude a révélé que la densité de l’obturation était augmentée de près de 15 % lors de l’utilisation de l’EndOtec ; la chaleur, électroniquement induite sur une pointe ou un fouloir est un moyen efficace de réchauffer la gutta percha pour réaliser une obturation plus dense. Par la suite, le Touch N ’Heat et le System B vont développer ce concept et ont réussi à créer une obturation plus homogène de la gutta percha. Un autre dispositif, utilisé dans toute l’Europe pendant de nombreuses années pour améliorer le compactage latéral du gutta percha, est l’EndoTwinn, semblable à l’EndOtec. C’est une pièce-à-main caloporteuse avec une pointe ou un fouloir chauffés. Pour augmenter l’efficacité des embouts chauffés de l’EndoTwinn, des vibrations sonores ont également été intégrées. Plusieurs études ont rapporté qu’en combinant l’efficacité de chauffage du matériau d’obturation avec l’énergie simultanée des vibrations, le pourcentage moyen de gutta percha canalaire pourrait être sensiblement augmenté. Les perfectionnements de l’EndoTwinn ont conduit à l’introduction du DownPak (figure 3), début 2007. En comparaison, le DownPak permet au clinicien d’utiliser des réglages de température variables et la possibilité de désactiver la fonctionnalité de vibrations, si désiré. Les réglages de température variables deviennent utiles lorsque des matériaux d’obturation différents sont utilisés, comme le Resilon qui se ramollit à une température inférieure à la gutta-percha. Le DownPak est sans fil, léger, sa tenue manuelle bien équilibrée et ergono- Fig. 2 : coupe transversale d'un canal La flèche montre l'espace créé avec une lime NiTi (bleu) par rapport au canal d'origine (rouge). Fig. 3 : le DownPak mique, tous les commutateurs et réglages sont accessibles sur la poignée. Le film d’un traitement • Figure 4 : la radiographie préopératoire montre des récidives carieuses. • Figure 5 : les obturations déposées, les caries nettoyées avec l’exposition pulpaire • Figure 6 : condensation de la gutta au DownPak qui montre cinq canaux • Figure 7 : photographie de la chambre pulpaire, après obturation • Figure 8 : radiographie postopératoire La séquence clinique • Choisir un insert approprié de sorte qu’il atteigne une profondeur intracanalaire de 3 à 5 mm du terminus apical, à frottement doux mais sans blocage. Un stop de silicone peut être fixé sur la pointe comme point de référence pour cette mesure. • Les parois canalaires sont enduites de ciment et un maître-cône de gutta (ou Resilon) est placé dans le canal à la longueur de travail. L’excédent coronaire de gutta est enlevé avec la pointe chauffée du DownPak juste au niveau de l’orifice caméral. • Avec un effort soutenu, l’insert est introduit dans le canal ; avec les modes de chaleur vibrations activés, il est inséré vers le bas de l’espace canalaire, au point prédéterminé, c’est-à-dire 3 à 5 mm du terminus apical. • Après deux à trois rotations rapides de la pointe à 180°, et chauffage pendant 1 seconde, l’insert est retiré, ainsi que tous les excès de gutta. Tous les vides coronaires restant peuvent être obturés avec des cônes accessoires, en appliquant le compactage vertical décrit ci-dessus. Conclusion Fig 4 : ladiographie préopératoire, montre des récidives carieuses. La polyvalence du système d’obturation DownPak et l’efficacité prouvée par ses prédécesseurs rend cette technique d’obturation unique car capable d’obtenir une obturation tridimensionnelle dense, même dans les systèmes canalaires les plus complexes. DT Fig. 5 : les obturations ont été déposées, les caries nettoyées avec exposition pulpaire. Fig 6. : condensation de la gutta au DownPak qui montre cinq canaux. Fig. 8 : radiographie post-opératoire Fig 7. Photographie de la chambre pulpaire, après obturation