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11 janvier 2016 Rapport éclair Tribulations des marchés boursiers chinois et mondiaux, prise 2 La nouvelle année a plutôt mal commencé pour les marchés boursiers et encore une fois, ce sont des préoccupations d’outre-mer qui en sont la cause. En fin de session le 8 janvier, le S&P/ TSX était en baisse de 4,34 % en 2016, le S&P 500 de 5,96 % et l’indice MSCI mondial des actions de 5,20 %. Le catalyseur principal de ce repli a d’abord été la baisse de 7 % du marché boursier de Shanghai lundi le 4 janvier, qui a déclenché les interrupteurs automatiques nouvellement mis en place, suivi d’une autre chute de 7 % mercredi, menant à une fermeture du marché pour la journée. À la fin de la première semaine de l’année, le marché boursier chinois s’était replié de 9,97 %. Bien que ce qui survient dans ce marché boursier chinois plutôt fermé ne devrait pas avoir d’impact significatif sur le reste du monde, il en est autrement ces jours-ci parce que les investisseurs sont préoccupés par le contexte mondial et les craintes quant aux perspectives économiques chinoises, qui sont perçues comme un des principaux risques à court terme. Nous sommes d’avis que ces tendances récentes du marché boursier chinois en disent plus sur les facteurs techniques de ce marché que sur l’économie du pays. Malgré ces facteurs techniques, certains perçoivent cette baisse des actions chinoises comme un autre symptôme des problèmes spécifiques à la Chine. Un marché boursier chinois en chute libre touche les investisseurs particuliers qui détiennent des actions et qui sont les consommateurs au cœur de la transition économique en cours. De plus, on craint que les Chinois puissent tenter de régler leurs problèmes en dévaluant encore plus leur devise. Puisque le yuan est partiellement relié au vigoureux dollar des États-Unis, il s’est apprécié contre la plupart des autres devises. La dépréciation anticipée pourrait engendrer d’autres sorties de capitaux. Pour mieux comprendre la situation actuelle, il est utile d’examiner de plus près le marché boursier chinois. La Bourse de Shanghai est la plus importante des deux bourses de la Chine continentale qui comprend aussi le plus petit marché bousier de Shenzhen où se transigent les actions des sociétés de plus petite taille. Hong Kong possède aussi son propre marché boursier depuis le début des années 1900 mais il demeure encore presque complètement à l’abri de La clé de notre expertise : la recherche approfondie Rapport éclair l’influence directe des autorités de la Chine continentale. L’investissement boursier en Chine est encore une activité relativement nouvelle puisque ces concepts capitalistes n’étaient pas permis sous l’ancienne doctrine communiste. La Bourse de Shanghai a ouvert dans sa forme actuelle en 1990 et s’est développée rapidement. Selon le classement de la Fédération mondiale des bourses, elle aurait été la 7e plus importante en 2014. Les données plus récentes indiquent qu’elle se classerait maintenant au 5e rang. Elle n’est toutefois pas aussi ouverte que les bourses de New York (NYSE), le Nasdaq OMX, de Tokyo ou de Londres, les quatre plus importantes places boursières, ou que le marché de Hong Kong. La participation directe des investisseurs étrangers est limitée par les contrôles des capitaux et le gouvernement chinois intervient plus fréquemment dans les opérations des bourses que dans les places boursières plus ouvertes. L’investissement institutionnel, autre que celui du gouvernement qui intervient directement ou indirectement, y est en outre plus limité qu’ailleurs. La plupart des actions chinoises sont détenues à 85 % (selon une estimation) par des investisseurs au détail qui ont relativement peu d’expérience en matière de placements. Un graphique de l’indice Composite de la Bourse de Shanghai depuis 1992 montre une appréciation constante, sans plus, jusqu’en 2006. En 2005, le gouvernement a interdit tout premier appel public à l’épargne (PAPE) pendant un an alors qu’il convertissait les titres qu’il détenait dans les entreprises d’État en actions offertes au public. C’était sa façon de résoudre en partie une crise bancaire qui s’étirait. On s’est retrouvé alors en 2006 avec un inventaire de PAPE qui ont propulsé le marché boursier de Shanghai, amenant même l’indice à plus du triple de sa valeur à un sommet vers la fin de 2007. Ce sommet tient aujourd’hui encore. Le marché s’est ensuite enrayé jusqu’en 2008 alors que la crise mondiale du crédit s’est aggravée, même si la Chine en a été moins affectée que bien d’autres pays. Le marché s’est relevé modestement en 2009-2010 puis est resté stable jusqu’en 2014. C’est alors que la Bourse de Shanghai s’est redressée de son creux et a crû de 64 % jusqu’à son sommet de la fin de 2014 avant de poursuivre sur son élan et d’y ajouter un bond de 53 % au début de 2015 jusqu’au sommet du 12 juin. Bien qu’en partie cette poussée ne soit qu’un rattrapage du marché boursier chinois dans le contexte de la reprise boursière mondiale qui a suivi la crise de crédit, le gouvernement y a aussi contribué en utilisant de nouveau le marché boursier pour résoudre d’autres problèmes. Pour aider certaines entreprises à faire face à des problèmes financiers, le gouvernement a favorisé les PAPE et les nouvelles émissions d’actions pour qu’elles puissent réduire leur endettement. Les PAPE chinois ont constitué une des principales raisons expliquant la poussée boursière de 2014-2015. Après avoir atteint son sommet en juin 2015, le premier mouvement de correction d’un marché surévalué a été exacerbé par l’intervention du gouvernement pour freiner la chute. Les autorités ont resserré les critères des ventes à découvert et de transactions marginées (dont on avait abusé) et dans certains cas, ont même interdit arbitrairement à certains investisseurs de vendre leurs actions. Ces interventions ont incité plusieurs autres investisseurs à se dépêcher de vendre pour se soustraire au même traitement. Les autorités ont aussi mis en place des interrupteurs automatiques, semblables à ceux d’autres marchés, quoique plus contraignants. Au cours de l’été, le gouvernement est aussi intervenu dans le marché en achetant directement des actions, en forçant les compagnies qu’il contrôle à en faire autant et en influençant d’autres investisseurs à acheter. Tous ces gestes ont contribué à restaurer le calme au marché, mais l’effet ne fut que temporaire. Rapport éclair Bourse de Shanghai – Indice de prix (Rendement total; 1992-01-01=100) 2470 2070 1670 1270 870 470 70 1992 1996 2000 2004 2008 2012 2016 Source : Bloomberg Finance L.P., Addenda Capital Un des éléments techniques derrière le repli de cette semaine en Chine provient du fait que l’interdiction de vendre s’appliquant aux actionnaires majeurs en force depuis l’été dernier, allait expirer le 8 janvier. Les nouveaux interrupteurs automatiques sont aussi devenus un problème alors que les ventes s’intensifiaient plus la baisse s’approchait du seuil déclencheur (i.e. -7 %). Ces interrupteurs automatiques sont en voie d’être modifiés. Ce n’est pas un marché ouvert et l’intervention du gouvernement a engendré des transactions insolites qui n’ont rien à voir avec les compagnies en question ou l’économie. La promotion par le gouvernement des PAPE en 2014-2015 a encouragé les investisseurs particuliers à prendre beaucoup plus de risques que ce qui se fait ailleurs dans les marchés ouverts. Cela a aussi contribué à déclencher la chute des cours boursiers et les interventions supplémentaires du gouvernement ont causé plus de pression de vente. Les Chinois possèdent encore la capacité et les fonds pour gérer les baisses de leur marché et nous croyons qu’ils continueront à le faire, mais l’intégrité du marché boursier de Shanghai, dans une perspective mondiale, est mise à rude épreuve. Le plan du gouvernement de transformer l’économie, d’une dépendance sur l’exportation vers plus d’accent sur la consommation, a été partiellement compromis par les pertes importantes subies par les investisseurs particuliers. Leurs dépenses seront contraintes par la baisse de leurs épargnes. Nous demeurons d’opinion que la correction boursière ne reflète pas les tendances de l’économie chinoise. Le marché a crû de plus de 100 % alors que l’économie ralentissait en 2014 et au début de 2015. La baisse du marché depuis ce temps ne traduit pas la conjoncture économique mais pourrait peut-être contribuer à ralentir la croissance davantage. Mais surtout, nous et d’autres investisseurs mondiaux sommes inquiets quant aux prochaines interventions possibles du gouvernement dans leurs marchés boursier, de dette ou de devise. Nous estimons que c’est l’incertitude quant aux prochains gestes du gouvernement qui a provoqué la réaction des marchés mondiaux au cours des derniers jours. Cette réaction pourrait s’atténuer si le gouvernement parvient à contrôler le marché boursier à court terme, mais certaines questions restent en suspens. Rapport éclair La quête constante de valeur ajoutée Addenda Capital est une entreprise de gestion de placements qui propose des solutions à sa clientèle institutionnelle et privée à valeur nette élevée. Nous offrons des services d’experts pour une vaste gamme de classes d’actif. Notre mission consiste à ajouter de la valeur au moyen de l’innovation, de la discipline et de l’intégrité, en plus d’entretenir des relations étroites avec nos clients. addenda-capital.com © Addenda Capital inc., 2016. Tous droits réservés. Toute reproduction de ce document est interdite sans autorisation préalable.