sourcing cadres, édition 2016
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sourcing cadres, édition 2016
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE N° 2016-30 MAI 2016 – Le sourcing – Sélectionner un candidat – Comparaison des procédures de recrutement selon l’âge du cadre recruté. 1 400 recruteurs interrogés –SOURCING CADRES, ÉDITION 2016– COMMENT LES ENTREPRISES RECRUTENT LEURS CADRES – LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE DE L’APEC– Observatoire du marché de l’emploi cadre, l’Apec analyse et anticipe les évolutions dans un programme annuel d’études et de veille : grandes enquêtes annuelles (recrutements, salaires, métiers et mobilité professionnelle des cadres, insertion professionnelle des jeunes diplômés…) et études spécifiques sur des thématiques clés auprès des jeunes de l’enseignement supérieur, des cadres et des entreprises. Le département Études et Recherche de l’Apec et sa quarantaine de collaborateurs animent cet observatoire. Toutes les études de l’Apec sont disponibles gratuitement sur le site www.cadres.apec.fr rubrique observatoire de l’emploi © Apec, 2016 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901 et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, CFTC Cadres, UGICT-CGT). Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). 03 05 1 –SOMMAIRE– 08 10 12 13 16 17 19 20 21 22 2 24 26 27 28 29 Principaux enseignements Méthodologie – RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING – L’offre d’emploi est utilisée dans 87 % des recrutements de cadres Le marché de l’emploi cadre est plus que jamais transparent Pour la moitié des recrutements de cadres une offre est diffusée sur un site d’emploi cadre La diffusion d’une offre permet d’identifier le candidat finalement embauché dans un recrutement sur deux L’offre affiche le meilleur rendement des différents moyens de sourcing utilisés pour recruter un cadre Un tiers des recruteurs ont utilisé les réseaux sociaux professionnels comme canal de sourcing Les offres recueillent le plus d’opinions favorables Un tiers des entreprises ont recours à un prestataire Que fait un intermédiaire du recrutement ? Encadré : la durée de recrutement de cadre s’allonge quand les entreprises ont recours à un intermédiaire de recrutement – SÉLECTIONNER UN CANDIDAT – Une entreprise sur deux réalise une présélection téléphonique Dans un recrutement sur deux les candidats sont amenés à passer des tests Plus de 9 entreprises sur 10 demandent les diplômes et/ou contrôlent les références Dans près d’un quart des recrutements, les entreprises recherchent des informations sur les candidats via Internet Plus d’un tiers des cadres recrutés sont déjà connus ou recommandés APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 1 3 32 33 34 35 35 36 37 38 38 39 2 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 – ZOOM : COMPARAISON DES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT SELON L’ÂGE DU CADRE RECRUTÉ – Le recours au réseau relationnel et/ou à la chasse est plus fréquent lors du recrutement de cadres de 50 ans et plus Le marché caché favorise les cadres de 50 ans et plus Les jeunes cadres trouvent plus souvent leur emploi en répondant à une offre Les cadres de 50 ans et plus sont plus souvent recrutés grâce au réseau relationnel Suite à une candidature spontanée, 28 % des cadres recrutés ont moins de 30 ans Le recours à un prestataire est plus fréquent dans les recrutements de cadres de 50 ans et plus La présélection téléphonique est plus fréquente lors du recrutement de jeunes cadres Les tests sont plus fréquents pour les cadres de moins de 30 ans La vérification des diplômes est plus fréquente pour les cadres de 50 ans et plus Les cadres de 50 ans et plus sont plus souvent déjà connus de l’entreprise – PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS– – LE SOURCING – L’offre reste plus que jamais le premier moyen de recherche de candidatures mis en œuvre par les entreprises, dans 87 % des recrutements de cadres en 2015. Sa position se consolide chaque année. Le deuxième moyen de sourcing est l’examen des candidatures spontanées, à un niveau stable (63 %). En troisième position, le réseau de relations du recruteur est sollicité par 55 % des entreprises. C’est le seul canal de sourcing, avec la chasse de candidats mais dans une moindre mesure, dont l’usage est plus répandu dans les petites entreprises que dans les grandes. Le recours aux sites de réseaux sociaux continue de progresser, de 6 points en 2015 pour atteindre 34 %. Le marché transparent gagne donc encore du terrain cette année, puisque 87 % des recrutements de cadres en 2015 ont donné lieu à la publication d’une offre d’emploi, contre 85 % en 2014 et 82 % en 2013. Le marché caché (utilisation exclusive des moyens de sourcing les plus confidentiels) ne représente plus que 4 % des opportunités d’emploi cadre. La diffusion d’une offre permet d’identifier le candidat finalement embauché dans un recrutement sur deux (51 % en 2015 contre 53 % en 2014). L’offre demeure de loin le moyen le plus efficace pour recruter un cadre : quand une offre est diffusée, c’est elle qui permet le recrutement dans 58 % des cas (contre 63 % en 2014). Deuxième canal d’embauche, le réseau de relations du recruteur est à l’origine de 17 % des recrutements et affiche un rendement de 30 %. Les réseaux sociaux sont le moyen de sourcing qui a le plus gagné en efficacité entre 2014 et 2015, de 10 % à 16 % : ils sont à la fois plus utilisés et plus souvent à l’origine du recrutement. S’agissant des réseaux sociaux professionnels, les entreprises n’ont jamais été aussi nombreuses à les utiliser dans le sourcing de leurs candidatures (34 %). Depuis 2008, le taux d’utilisation a quasiment été multiplié par trois (12 % en 2008). L’utilisation de ces outils est plus fréquente dans les entreprises de 1 000 salariés et plus, et dans le secteur des activités informatiques. Ce canal est à l’origine d’une part importante des embauches dans ce secteur : 16 % des postes sont pourvus grâce à lui (contre 5 % en moyenne). Les recruteurs utilisent principalement les sites de réseaux sociaux professionnels pour y rechercher directement des candidats potentiels et des candidats qu’ils ne peuvent pas trouver sur les sites d’emploi classiques. Les sites de réseaux sociaux semblent en partie prendre le pas sur les CVthèques classiques, dont l’usage a reculé en 2015. Aussi, les entreprises sont plus nombreuses à diffuser leurs offres via les réseaux sociaux. En 2015, 33 % des entreprises ont eu recours à un prestataire externe lors de leur dernier recrutement de cadre (cabinet de recrutement, cabinet de chasse ou agence d’intérim). Le recours à un intermédiaire est plus fréquent chez les entreprises de 1 000 salariés et plus, et pour recruter en CDI. Dans la grande majorité des cas, les entreprises ont fait appel à un cabinet de recrutement, mobilisé dans 30 % des recrutements. Les cabinets de chasse ont quant à eux été utilisés dans 8 % des recrutements, soit une part qui a doublé entre 2014 et 2015. Enfin, seules 5 % des entreprises se sont appuyées sur une société d’intérim lors de leur dernier recrutement de cadre. APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 3 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING – LA DURÉE DE RECRUTEMENT – En moyenne, la durée de recrutement d’un cadre est de 9 semaines, entre le début de la recherche de candidats et le moment du choix du candidat finalement recruté. Ce délai tombe à moins de 4 semaines pour 30 % des entreprises. Il peut dépasser 9 semaines pour 37 % des entreprises. Aussi, ce délai s’allonge lorsque l’entreprise fait appel à un intermédiaire de recrutement, pour s’établir en moyenne à 12 semaines. – LA SÉLECTION DES CANDIDATS – Durant les différentes phases de sélection, le nombre de canaux utilisés en amont et la nature de ces canaux jouent des rôles importants. Le recours à un intermédiaire de recrutement est également un autre critère déterminant. Lors du dernier recrutement de cadre, une entreprise sur deux a réalisé une présélection téléphonique. Parmi elles, une sur trois l’effectue pour vérifier des informations factuelles (décrites sur le CV ou sur les profils quand il s’agit de candidats repérés sur des sites de réseaux sociaux). Et dans près de deux recrutements sur dix, les entreprises réalisent de véritables entretiens d’embauches. Plus les entreprises utilisent un nombre important de canaux (notamment les CVthèques et les réseaux sociaux professionnels), plus elles sont amenées à faire de la présélection téléphonique. Dans près d’un recrutement sur deux, les candidats sont amenés à passer un ou plusieurs tests (tests de personnalité, de mise en situation professionnelle à travers des jeux de rôle ou des études de cas, de langue ou tests psychotechniques). Aussi, dans près d’un quart des recrutements, les recruteurs déclarent rechercher des informations complémentaires sur les candidats via Internet, à partir des moteurs de recherche ou des sites de réseaux sociaux en ligne. 4 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 – ZOOM SUR LES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT DE CADRES DE MOINS DE 30 ANS ET CEUX ÂGÉS DE 50 ANS ET PLUS – Les offres restent le premier canal d’embauche des cadres, quel que soit leur âge. Mais les jeunes cadres trouvent plus souvent leur emploi en répondant à une offre, tandis que les cadres de 50 ans et plus sont en comparaison plus souvent recrutés grâce au réseau relationnel. Ces derniers bénéficient d’un réseau de relations plus étoffé, sur lequel s’appuyer pour trouver un emploi. Ils ont aussi peut-être davantage besoin d’être soutenus par une relation pour « sortir du lot » et se faire embaucher. Les recrutements du marché caché, pour lesquels l’entreprise utilise exclusivement les moyens de sourcing les plus confidentiels (réseau, cooptation, chasse, et/ou associations d’anciens élèves), apparaissent plus favorables au recrutement des cadres les plus âgés. En revanche, les recrutements les plus visibles pour lesquels une offre a été diffusée sont plus favorables au recrutement de jeunes cadres. Le recours à un cabinet de recrutement ou à un cabinet de chasse est aussi plus fréquent dans les recrutements de cadres de 50 ans et plus que dans ceux de jeunes cadres. Ces intermédiaires sont plus souvent sollicités pour des postes à responsabilités, notamment de direction, qui s’adressent logiquement à des cadres plus expérimentés. Enfin, les cadres de 50 ans et plus sont plus couramment déjà connus de l’entreprise en amont du recrutement que leurs cadets, le plus souvent par le biais de relations professionnelles (clients, fournisseurs, concurrents…). Ils sont aussi plus souvent recommandés, en étant généralement appuyés par une relation de l’entreprise. • – MÉTHODOLOGIE– L’enquête Sourcing cadres est réalisée chaque année par le département études et recherche de l’Apec (depuis 2009). Comme les précédentes, cette huitième édition de l’enquête a pour principal objectif de mieux cerner les pratiques des entreprises quant aux recrutements externes de leurs cadres. Elle s’est ainsi intéressée globalement aux différentes étapes d’un processus de recrutement, des moyens utilisés pour obtenir des candidatures (sourcing) jusqu’à la sélection du candidat finalement retenu (entretiens d’embauche, tests éventuels…). Il s’agit bien ici d’étudier comment les entreprises recrutent leurs cadres. La méthodologie utilisée est identique depuis 2009. Une enquête téléphonique est menée auprès d’entreprises et les entretiens portent sur le « dernier recrutement externe d’un cadre réalisé dans l’entreprise depuis moins d’un an ». Il s’agit de reprendre l’ensemble du processus appliqué au cas concret du dernier recrutement réalisé, seul moyen qui permette d’obtenir des réponses précises (et non du type : « ça dépend du poste », « tout dépend selon que l’on cherche un cadre expérimenté ou un débutant »). Ainsi, ce sont 1 400 entreprises, d’au moins 50 salariés ayant recruté au moins un cadre en externe entre janvier 2015 et février 2016, qui ont été interrogées par téléphone par la société BVA en janvier et février 2016. L’interviewé est la personne chargée des recrutements externes de cadres dans l’entreprise (directeur des ressources humaines, chargé de recrutement, responsable du recrutement, responsable emploi-formation, directeur administratif et financier, directeur d’entreprise, etc.). Les entreprises interrogées sont représentatives des entreprises du secteur privé, selon le critère des effectifs cadres par secteur d’activité. • APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 5 6 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 – RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING– –1– 08 10 12 13 16 17 19 20 21 22 L’offre d’emploi est utilisée dans 87 % des recrutements de cadres Le marché de l’emploi cadre est plus que jamais transparent Pour la moitié des recrutements de cadres une offre est diffusée sur un site d’emploi cadre La diffusion d’une offre permet d’identifier le candidat finalement embauché dans un recrutement sur deux L’offre affiche le meilleur rendement des différents moyens de sourcing utilisés pour recruter un cadre Un tiers des recruteurs ont utilisé les réseaux sociaux professionnels comme canal de sourcing Les offres recueillent le plus d’opinions favorables Un tiers des entreprises ont recours à un prestataire Que fait un intermédiaire du recrutement ? Encadré : la durée de recrutement de cadre s’allonge quand les entreprises ont recours à un intermédiaire de recrutement APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 7 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING – L’OFFRE D’EMPLOI EST UTILISÉE DANS 87 % DES RECRUTEMENTS DE CADRES– En moyenne, en 2015, quatre canaux différents ont été mobilisés par les recruteurs afin d’obtenir des candidatures lors du recrutement de leurs cadres, comme les années précédentes. Les entreprises, qui utilisent le plus de canaux, sont celles des secteurs de l’informatique et de l’ingénierie-R&D, avec une moyenne de 5 canaux différents mobilisés. Aussi, plus du tiers des recrutements de cadres y ont mobilisé plus de 6 canaux différents. C’est également le cas des entreprises de 1 000 salariés et plus : 5 canaux en moyenne et 45 % des recrutements pour lesquels plus de 6 canaux ont été activés. A l’opposé, les recrutements pour lesquels un seul canal est activé sont plus présents dans les entreprises de plus petite taille (11 % des recrutements des entreprises de moins de 100 salariés et 10 % dans celles de 100 à 250 salariés). Ces recrutements «monocanal » représentent 8 % de l’ensemble des recru- tements. Ce sont les entreprises des secteurs du transport-logistique et de la formation initiale et continue qui recourent le plus souvent à un seul canal, dans respectivement 15 % et 12 % de leurs recrutements. Quand un seul canal est mobilisé, c’est majoritairement l’offre d’emploi, dans 54 % des cas, suivie par le réseau de relations du recruteur (22 %). L’usage de l’offre d’emploi a de nouveau progressé cette année (+2 points par rapport à 2014) et a été utilisée dans 87 % des recrutements de cadres en 2015. Elle reste plus que jamais le principal moyen de recherche de candidatures mis en œuvre par les entreprises, le deuxième moyen de sourcing, l’examen des candidatures spontanées, restant stable (63 %) (figure 1). Toutefois, seuls 7 % des recrutements ne font l’objet que d’une diffusion d’offre. –Figure 1– Différents moyens utilisés par les entreprises pour obtenir des candidatures lors de leur dernier recrutement de cadre (plusieurs réponses possibles) 87 % 85 % Diffusion d'une offre 63 % 63 % Examen des candidatures spontanées Utilisation du réseau de contacts du recruteur 55 % 54 % Exploitation d'un vivier de candidatures (anciens stagiaires, candidatures en réserve…) 37 % 39 % 36 % 37 % Utilisation de la cooptation des salariés Utilisation d'un ou plusieurs sites de réseaux sociaux (Viadeo, LinkedIn…) 34 % 28 % 32 % 35 % Consultation d'une ou des CVthèques 22 % 20 % Chasse de candidat Source : Apec, 2016 Contact avec des associations d'anciens élèves Participation à un salon de recrutement 8 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 9% 10 % 7% 7% 2015 2014 L’usage de l’offre est quasi systématique dans les grandes entreprises. En effet, en hausse de 2 points par rapport à l’an dernier, les entreprises de 1 000 salariés et plus ont diffusé une offre d’emploi lors de leur dernier recrutement de cadre en 2015 à hauteur de 98 % d’entre elles. Les plus petites entreprises, celles de moins de 100 salariés sont 79 % dans ce cas, en progression de 2 points par rapport à 2014. L’usage de l’offre croît avec la taille de l’entreprise. La diffusion d’une offre d’emploi est particulièrement importante dans les secteurs des activités informatiques et de l’ingénierie-R&D, avec un taux d’usage respectif de 91 % et de 89 %, en progression par rapport à 2014. Cette progression est liée à la diffusion des offres d’emploi via les réseaux sociaux, dont ces entreprises sont les plus grandes utilisatrices. A l’opposé, ce sont les entreprises des secteurs transport-logistique et santé-action sociale qui diffusent le moins souvent une offre d’emploi lors de leurs recrutements de cadres, dans moins de 8 cas sur 10 (respectivement 79 % et 76 %). L’examen des candidatures spontanées constitue le deuxième moyen le plus utilisé par les entreprises lors de leurs recrutements de cadres, au même niveau qu’en 2014, 63 %. Si elles sont toujours plus activées dans les grandes entreprises que dans les plus petites, l’écart s’est réduit, sous l’effet à la fois d’un moindre usage des entreprises de 1 000 salariés et plus (66 % contre 72 % en 2014) et d’un plus fort des plus petites (de 57 % à 62 % pour les entreprises de moins de 100 salariés et de 59 % à 61 % pour celles de 100 à 249 salariés). On constate également un important recul dans les entreprises des activités informatiques (-12 points à 59 %). Ce recul de l’examen des candidatures spontanées dans ce secteur et dans les entreprises les plus grandes correspond peutêtre à un déplacement de moyens humains vers les réseaux sociaux dont l’usage a fortement progressé en 2015 dans ces deux catégories. Selon les secteurs, le recours aux candidatures spontanées s’échelonne de 56 % (transports-logistique) à 74 % (ingénierie-R&D). Le réseau de relations du recruteur est sollicité dans les mêmes proportions qu’en 2014, par 55 % des entreprises. C’est le seul canal de sourcing, avec la chasse de candidats mais dans une moindre mesure, dont l’usage est plus répandu dans les petites entreprises que dans les grandes (de 62 % pour les entreprises de moins de 100 salariés à 46 % pour les entreprises de plus de 1 000 salariés). Ce moyen permet aux recruteurs de petites structures de sécuriser leurs recrutements de cadres, qui apparaissent comme un moment anxiogène, et de minimiser les coûts (financiers et humains) et les délais. L’activation du réseau de relations du recruteur est plus importante dans les secteurs de la formation initiale et continue (69 %), de la construction (62 %) et de l’hôtellerie-restauration-loisirs (61 %). Les entreprises industrielles et celles de l’ingénierieR&D y ont à l’inverse moins souvent recours que la moyenne, à hauteur de respectivement 49 % et 46 %. 36 % des entreprises ont fait appel à la cooptation en 2015 (contre 37 % en 2014). Celle-ci est particulièrement mobilisée par les entreprises des activités informatiques et de l’ingénierie-R&D, par respectivement 48 % et 47 % d’entre elles. Outre le fait qu’elle leur permet d’atteindre les candidats déjà en poste qu’elles convoitent, la cooptation permet à ces entreprises de pallier des déficits d’attractivité en se servant de leurs salariés comme garants de leur image employeur. Les entreprises de l’hôtellerie-restauration-loisirs, de la formation initiale et continue et de la construction ont aussi plus souvent recours que la moyenne à la cooptation (respectivement 45 %, 40 % et 40 %). Là aussi, c’est très souvent un moyen d’atteindre des candidats en poste pour des secteurs ayant des difficultés à recruter leurs cadres et/ou offrant des conditions d’emploi ou de travail particulières (CDD, temps partiel, vacations…). L’exploitation du vivier de candidatures a été mobilisé par 37 % des recruteurs (contre 39 % en 2014). Il reste particulièrement prisé des entreprises de 1 000 salariés et plus (53 %), qui ont les moyens, notamment humains, de garder à jour ces viviers de candidats. Comme en 2014, les entreprises du secteur de l’ingénierie-R&D sont celles qui mobilisent le plus leur vivier de candidats (49 % d’entre elles). C’est aussi le cas des entreprises de l’informatique, mais cet usage a fortement reculé pour ne concerner plus que 34 % des recrutements de cadres APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 9 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING dans ce secteur. Les ESN (entreprises de services du numérique) ont peut-être trouvé dans les réseaux sociaux, dont l’usage s’est intensifié cette année, une alternative à des moyens de sourcing, comme le vivier de candidatures ou les CVthèques, qui leur permettent une même réactivité. Au global, l’usage des CVthèques a reculé en 2015 de 3 points pour atteindre 32 %, et la baisse est spectaculaire pour les activités informatiques de 74 % à 37 % des cas. Les sites de réseaux sociaux, dont le recours a encore augmenté de 6 points en 2015 pour atteindre 34 %, semblent empiéter sur l’usage des CVthèques. Leur progression est généralisée, très sensible dans les entreprises de 1 000 salariés et plus (de 39 % à 52 %) et quand le cadre recruté est un informaticien (de 47 % à 54 %). Leur usage se maintient à haut niveau pour les entreprises des activités informatiques (59 %) (Cf. page 17). • – LE MARCHÉ DE L’EMPLOI CADRE EST PLUS QUE JAMAIS TRANSPARENT– Les canaux de sourcing utilisés par les entreprises permettent d’opérer un découpage du marché de l’emploi cadre en trois segments (figure 2). Le marché « transparent » » correspond aux cas où une offre d’emploi est publiée. Le marché transparent gagne encore du terrain cette année, puisque 87 % des recrutements de cadres en 2015 ont donné lieu à la publication d’une offre d’emploi, contre 85 % en 2014 et 82 % en 2013. L’offre d’emploi est toutefois rarement le seul moyen de sourcing activé par les recruteurs. De plus, dans 7 % des cas, l’offre est diffusée uniquement sur le site de l’entreprise (ou du groupe), ce qui limite un peu sa visibilité. Le marché « accessible » correspond aux cas où le recruteur ne publie pas d’offre mais utilise des canaux Source : Apec, 2016 –Figure 2– Le marché de l’emploi cadre en 2015 Marché caché Marché accessible à l'initiative du candidat 9% 4% Marché transparent (1) 87 % (1) dont diffusion de l’offre uniquement sur le site de l’entreprise : 7 % 10 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 accessibles aux candidats s’ils en font la démarche : candidatures spontanées, CVthèques et sites de réseaux sociaux. Le marché accessible à l’initiative du candidat représente 9 % du marché en 2015. Le marché « caché » correspond aux cas où le recruteur mobilise uniquement son réseau de relations, la cooptation des salariés, les associations d’anciens élèves ou la « chasse ». Ces opportunités d’emploi sont donc uniquement accessibles aux candidats qui disposent d’un réseau qui les en informe. Le marché caché représente 4 % des recrutements de cadres en 2015. Les opportunités d’emploi cadre non accessibles à l’ensemble des candidats sont devenues extrêmement rares au fil des années et du développement d’Internet. Et, ce sont surtout les entreprises de petite taille qui ont recours au marché caché, avec près d’une opportunité d’emploi sur 10 dans celles de moins de 100 salariés (tableau 1). Plus que la chasse de candidats ou la cooptation, c’est la sollicitation du réseau de relations du recruteur qui participe du marché caché dans les plus petites entreprises. Le réseau de relations leur permet de sécuriser leurs recrutements tout en en réduisant les coûts et les délais. Si son activation en première intention permet de trouver le bon candidat, l’entreprise va alors se dispenser d’activer d’autres moyens de sourcing. Le marché transparent a de nouveau gagné du terrain dans les entreprises de 1 000 salariés et plus au détriment du marché accessible. – Tableau 1– Segments du marché de l’emploi cadre selon la taille de l’entreprise Marché accessible Marché transparent Total Moins de 100 salariés 9% 12 % 79 % 100 % 100 à 249 salariés 5% 11 % 84 % 100 % 250 à 999 salariés 2% 5% 93 % 100 % 1 000 salariés et plus Ensemble <1% 2% 98 % 100 % 4% 9% 87 % 100 % Les entreprises des secteurs de la formation initiale et continue, du transport-logistique et de la banque-assurances sont les moins transparentes sur les opportunités d’emploi cadre (tableau 2), avec 1 sur dix inaccessible aux candidats. En revanche, le secteur de la construction voit son marché caché reculer, ce dernier représentant 7 % des recru- Source : Apec, 2016 Marché caché tements. Le marché accessible aux candidats s’ils en prennent l’initiative y est également en recul, le marché transparent connait donc une importante progression, de 74 % en 2014 à 84 % en 2015. Le plus fort usage de l’offre d’emploi permet aux entreprises de ce secteur, qui connaissent des difficultés de recrutement, d’élargir leur vivier de candidats. • – Tableau 2– Segments du marché de l’emploi cadre selon le secteur d’activité Marché accessible Marché transparent Total Industrie 4% 8% 88 % 100 % Automobile-aéronautiqueautre mat. de transport 3% 8% 89 % 100 % Chimie-pharmacie-énergies - 5% 95 % 100 % 5% 6% 89 % 100 % Mécanique-métallurgie 6% 14 % 80 % 100 % Construction 7% 9% 84 % 100 % Commerce 5% 9% 86 % 100 % Commerce interentreprises 4% 5% 91 % 100 % Distribution 5% 12 % 83 % 100 % Services 4% 8% 88 % 100 % Activités informatiques 1% 8% 91 % 100 % Équipements électriques et électroniques Ingénierie-R&D 2% 9% 89 % 100 % Banque-assurances 9% 9% 82 % 100 % Services aux entreprises Transports-logistique 3% 10 % 87 % 100 % 10 % 10 % 80 % 100 % Hôtellerie-restauration-loisirs 7% 5% 88 % 100 % Formation initiale et continue 11 % 13 % 76 % 100 % Santé-action sociale 1% 9% 90 % 100 % Ensemble 4% 9% 87 % 100 % APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 Source : Apec, 2016 Marché caché 11 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING – POUR LA MOITIÉ DES RECRUTEMENTS DE CADRES, UNE OFFRE EST DIFFUSÉE SUR UN SITE D’EMPLOI CADRE– Les modalités de diffusion des offres d’emploi cadre sont globalement stables entre 2014 et 2015 : dans 87 % des recrutements de cadres, une offre d’emploi est diffusée, et dans 79 % des recrutements de cadre, une offre d’emploi est publiée sur un site externe à l’entreprise. Aussi, dans 58 % des cas, l’offre est diffusée sur le site de l’entreprise, et dans la presse dans 11 % des cas (comme en 2014). La diffusion de l’offre sur le site propre à l’entreprise est logiquement l’apanage des plus grandes entreprises, pour lesquelles elle est quasi systématique (91 %). Elle est aussi largement répandue dans les entreprises des activités informatiques (79 %) et de l’ingénierie-R&D (78 %). 1. Le taux d’équipement s’élève à plus de 80 % pour les entreprises de plus de 5 000 salariés, tandis qu’il n’atteint que 21 % pour les entreprises de moins de 250 salariés. Fondeur Y., Larquier (de) G., Lhermitte F., Quand l’informatique outille le recrutement, Le 4 pages du CEE, janvier 2011, n°76 2. Remarque méthodologique : l’enquête s’est attachée cette année à mieux mesurer la diffusion des offres sur ces sites ; toutefois, leur place est cohérente avec la progression du taux d’usage. 12 La part des entreprises diffusant leur offre sur plusieurs sites a progressé : 14 % des entreprises ont diffusé l’offre sur au moins 4 sites contre 6 % en 2014. Cette tendance concerne toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. La diffusion sur un seul site externe est plus répandue dans les plus petites entreprises et diminue avec la taille, de 47 % pour les entreprises de moins de 100 salariés à 22 % pour les entreprises de 1 000 salariés et plus. Les outils informatisés de diffusion d’offres et de gestion des candidatures permettent aux grandes entreprises de diffuser largement leurs offres d’emploi, et d’emploi cadre en particulier, avec des coûts maitrisés. APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 Ainsi, 27 % des entreprises de 1 000 salariés et plus ont diffusé leur offre d’emploi sur 4 sites et plus, contre 8 % des moins de 100 salariés, moins équipées de ces outils1. La progression de la diffusion des offres d’emploi sur plusieurs sites se fait sous l’influence de la montée en puissance des sites de réseaux sociaux. En effet, si les sites d’emploi cadre restent les plus utilisés, au même niveau qu’en 2014 (50 %), la diffusion de l’offre sur les sites de réseaux sociaux est passée de 5 % à 20 %2. La moitié des recrutements de cadres font donc l’objet de diffusion d’une offre sur un ou plusieurs site(s) d’emploi cadre (Apec, Cadremploi, Cadresonline…), et dans 26 % des cas, sur au moins un site d’emploi généraliste non-cadre (Pôle emploi, Monster…), en hausse de 4 points par rapport à 2014. Les entreprises du secteur de l’hôtellerie-restauration-loisirs sont celles qui diffusent le plus souvent leurs offres sur ces sites, à hauteur de 38 %. Elles sont aussi de fortes utilisatrices des sites de niche et/ou sectoriels, tout comme les structures du secteur de la santé-action sociale. Respectivement 27 % et 35 % de leurs offres sont diffusées sur ces sites (contre 13 % en moyenne), qui leur permettent d’atteindre une audience ciblée. • – LA DIFFUSION D’UNE OFFRE PERMET D’IDENTIFIER LE CANDIDAT FINALEMENT EMBAUCHÉ DANS UN RECRUTEMENT SUR DEUX– Les offres restent, de loin, le premier canal de recrutement des cadres avec 51 % des recrutements de cadres finalisés par ce canal (contre 53 % en 2014) (figure 3). La part des postes pourvus grâce aux offres est stable dans les entreprises de 1 000 salariés et plus (66 % en 2015 contre 67 % en 2014), mais elle est en recul dans celles de moins de 100 salariés (40 % contre 45 %), et ce malgré un taux d’usage de l’offre en progression (tableau 3). Dans un contexte économique incertain, les candidats privilégient peut-être les entreprises de plus grande taille dont la viabilité leur parait plus assurée et dont l’image employeur est plus forte. En revanche, les entreprises de moins de 100 salariés peinent à attirer les candidats via les offres d’emploi et identifient beaucoup plus souvent que les autres le candidat finalement recruté par le réseau de relations du recruteur (26 % des recrutements de cadres contre 17 % en moyenne). La sécurisation qu’offre ce canal de sourcing fonctionne ainsi pour les deux parties : le recruteur sécurise son recrutement et le cadre est rassuré sur la pérennité de l’entreprise et/ou les conditions d’emploi. Au global, le réseau de relations reste le deuxième canal d’embauche des cadres. –Figure 3– Comment est parvenue la candidature du cadre finalement embauché ? 51 % 53 % Offre 17 % 18 % Réseau de relations du recruteur 8% 6% Candidatures spontanées 7% 7% Cooptation CVthèques Chasse Vivier de candidats Associations d'anciens élèves salons de recrutement 5% 3% 4% 4% 4% 5% 3% 3% 1% 1% 2015 2014 Source : Apec, 2016 Sites de réseaux sociaux APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 13 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING Source : Apec, 2016 – Tableau 3– Moyen ayant permis le recrutement selon la taille de l’entreprise Offre Réseau Moins de 100 salariés 40 % 26 % 100 à 249 salariés 50 % 250 à 999 salariés 54 % Candidatures spontanées Cooptation Sites de réseaux sociaux Cvthèques Autres 11 % 9% 3% 4% 7% 100 % 15 % 9% 8% 5% 5% 8% 100 % 17 % 5% 7% 6% 4% 7% 100 % 1 000 salariés et plus 66 % 6% 5% 5% 8% 5% 5% 100 % Ensemble 51 % 17 % 8% 7% 5% 4% 7% 100 % Les offres permettent le plus fréquemment de rencontrer le candidat finalement recruté dans les secteurs de la santé-action sociale et de l’hôtellerie-restauration-loisirs, dans respectivement 59 % et 58 % des cas, certainement en lien avec la forte sollicitation des sites de niche qui permettent d’optimiser la mise en relation entre les recruteurs et les candidats pour ces secteurs dont les métiers sont spécifiques (tableau 4). A l’opposé, les postes de cadres de la formation initiale et continue et des activités informatiques sont plus rarement pourvus via les offres, à hauteur respectivement de 26 % et 33 %. Les formes particulières d’emploi des formateurs et des professeurs (vacations, temps partiels….) favorisent le réseau de relations, qui alimente 38 % des recrutements de ce secteur. Les postes de cadres informaticiens sont aussi moins souvent pourvus que la moyenne par la publication d’offres, malgré l’usage massif qu’en font les entreprises des activités informatiques. Cet usage, servant très souvent à alimenter des viviers de candidatures ou à communiquer, a certainement détourné les candidats des offres des entreprises de ce secteur. Les candidats potentiels préfèrent être approchés directement, ce que les recruteurs font par le biais de trois principaux moyens : les CV- 14 Total APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 thèques, par lesquelles 13 % des postes sont pourvus, la cooptation (15 %) et les réseaux sociaux professionnels (16 %). La hiérarchie de ces trois canaux a été modifiée en 2015, les CVthèques passant derrière les réseaux sociaux. Le secteur des activités informatiques est d’ailleurs le seul pour lequel les réseaux sociaux occupent une telle place, les autres secteurs ne s’écartant pas trop de la moyenne (5 % des candidats recrutés l’ont été par leur intermédiaire). Le réseau de relations est à l’origine de 17 % des recrutements de cadres, à un niveau équivalent à celui de 2014. Outre le secteur de la formation initiale et continue déjà cité, il est plus fréquemment qu’en moyenne à l’origine des recrutements de cadres dans les secteurs de la construction (28 %) et du transport-logistique (24 %). 7 % des postes cadres sont pourvus par le biais de la cooptation des salariés, et plus souvent dans les entreprises des activités informatiques (15 %), de l’hôtellerierestauration-loisirs (14 %) et de la formation initiale et continue (11 %). • – Tableau 4– Moyen ayant permis le recrutement selon le secteur d’activité Réseau Candidatures spontanées Cooptation Sites de réseaux sociaux Cvthèques Autres Total Industrie 54 % 16 % 5% 5% 4% 3% 13 % 100 % Automobileaéronautique et autre mat. transport 62 % 10 % 11 % 4% 2% - 11 % 100 % Chimie-pharmacieénergies 64 % 9% 2% 5% 7% 5% 8% 100 % Équipements électriques et électroniques 52 % 11 % 6% 5% 3% 1% 22 % 100 % Mécaniquemétallurgie 51 % 19 % 5% 10 % 6% - 10 % 100 % Construction 40 % 28 % 7% 9% 4% 3% 8% 100 % Commerce 57 % 19 % 8% 6% 4% 1% 6% 100 % Commerce interentreprises 66 % 12 % 6% 11 % 4% 1% 0% 100 % Distribution 50 % 23 % 8% 3% 5% 1% 9% 100 % Services 50 % 16 % 9% 8% 6% 6% 6% 100 % Activités informatiques 33 % 13 % 7% 15 % 16 % 13 % 3% 100 % Ingénierie-R&D 51 % 10 % 11 % 7% 4% 11 % 7% 100 % Banque-assurances 54 % 19 % 5% 7% 3% - 11 % 100 % Services aux entreprises 55 % 13 % 9% 5% 4% 9% 5% 100 % Transports-logistique 49 % 24 % 7% 10 % - 2% 7% 100 % Hôtellerierestauration-loisirs 58 % 17 % 6% 14 % 1% - 4% 100 % Formation initiale et continue 26 % 38 % 9% 11 % 8% - 9% 100 % Santé-action sociale 59 % 18 % 9% 6% 2% - 6% 100 % Ensemble 51 % 17 % 8% 7% 5% 4% 8% 100 % APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 Source : Apec, 2016 Offre 15 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING – L’OFFRE AFFICHE LE MEILLEUR RENDEMENT DES DIFFÉRENTS MOYENS DE SOURCING UTILISÉS POUR RECRUTER UN CADRE– Comme les années précédentes, l’offre d’emploi reste le moyen le plus efficace pour recruter un cadre. Le rendement de l’offre, calculé par le rapport entre la proportion de candidats recrutés grâce à une offre et le taux d’utilisation de ce canal (soit 51/87 en 2015), s’est toutefois un peu dégradé, sous l’effet d’un plus fort taux d’usage et d’un léger recul de la part des recrutements pourvus par ce biais. Quand une offre est publiée, elle permet le recrutement dans 58 % des cas en 2015 contre 63 % en 2014 (figure 4). merce inter-entreprises (73 %) ou l’automobile-aéronautique (69 %) mais s’avère bien moins efficace pour les recrutements de cadres dans les activités informatiques (37 %) et la formation initiale et continue (34 %). Les raisons de ce faible rendement diffèrent et ont déjà été évoquées : – Les conditions particulières d’emploi d’un certain nombre de postes dans la formation favorisent d’autres canaux, et notamment la cooptation et le réseau de relations du recruteur. Quand la cooptation est activée, elle permet le recrutement dans 27 % des cas (contre 21 % en moyenne) et surtout, quand le réseau de relations est sollicité, c’est lui qui permet d’identifier le bon candidat dans plus d’un recrutement sur 2 (54 % contre 30 % en moyenne). – Le recrutement de cadres par les entreprises des activités informatiques présente une efficacité renforcée des canaux tels que les CVthèques, avec un rendement de 34 % devant la cooptation (30 %) et les réseaux sociaux (28 %). Quelle que soit la taille de l’entreprise, l’offre est le moyen le plus efficace pour recruter un cadre mais cette efficacité a reculé, passant de 70 % à 67 % pour une entreprise de 1 000 salariés et plus et de 59 % à 51 % pour celles de moins de 100 salariés. La notoriété des grandes entreprises et leur attractivité expliquent les plus forts taux de rendement de leurs offres. L’offre a une efficacité supérieure à 60 % dans un nombre important de secteurs, par exemple le com–Figure 4– Rendement des moyens de sourcing utilisés 58 % 63 % Offre d'emploi 30 % 33 % Réseau de relations du recruteur 21 % 20 % Cooptation Chasse 16 % Sites de réseaux sociaux 16 % 10 % 14 % 12 % CVthèques 12 % 10 % Candidatures spontanées Vivier de candidats Associations d'anciens élèves Source : Apec, 2016 Salons de recrutement 22 % 9% 6% 5% 5% 4% 7% 2015 2014 Le rendement est calculé par le rapport entre le taux d’embauche via le canal (moyen ayant permis de rencontrer le candidat recruté) et le taux d’usage (canal utilisé lors du recrutement). Ainsi, quand une offre est utilisée, elle permet de trouver le candidat finalement recruté dans 58 % des cas. 16 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 Le réseau de contacts du recruteur est le deuxième moyen le plus efficace, mais il enregistre aussi un léger recul : quand il est sollicité, c’est par son intermédiaire qu’est arrivée la candidature du cadre recruté dans 30 % des cas, contre 33 % en 2014. Il peut s’agir d’anciens salariés en CDD ou d’intérimaires mais aussi de relations professionnelles via des fournisseurs ou des clients. Le repli concerne les plus grandes entreprises, pour lesquelles le rendement du réseau de relations est passé de 17 % en 2014 à 13 %. En revanche, il présente une plus grande efficacité dans les entreprises de moins de 100 salariés, où quand il est sollicité, le réseau permet de recruter dans 41 % des cas contre 39 % en 2014. Le réseau permet à la fois de sécuriser les recrutements de cadres des petites structures, qui représentent un enjeu important, et d’en réduire le coût, à la fois financier et humain. On retrouve cette préférence pour les candidats issus de leur réseau dans les entreprises des secteurs de la formation initiale et continue (rendement de 54 %), mais aussi dans celles de la construction, de la mécaniquemétallurgie et du transport-logistique, avec une efficacité supérieure à 40 %. Troisième moyen le plus efficace, la cooptation se situe au même niveau qu’un an auparavant, à 21 %. C’est dans les secteurs des activités informatiques et de la formation initiale et continue qu’elle aboutit le plus souvent au recrutement quand elle est activée, à hauteur de respectivement 30 % et 27 %. La cooptation offre cette année une efficacité plus importante que la chasse de candidats, qui recule de 6 points. Cette dernière offre cependant encore un certain rendement quand il s’agit de recruter un cadre de direction : quand la chasse a été activée, elle a permis d’identifier le bon candidat dans 29 % des cas. L’utilisation des sites de réseaux sociaux est le canal de sourcing dont l’efficacité a le plus progressé en 2015, son rendement passant de 10 % à 16 %. Secteur le plus utilisateur des réseaux sociaux pour sourcer des candidats, celui des activités informatiques a vu ses recrutements finalisés grâce à eux quand ils sont activés dans 28 % des cas. Enfin, le recours aux CVthèques, l’examen des candidatures spontanées et l’exploitation d’un vivier de candidatures ont vu leur efficacité augmenter en 2015. • –UN TIERS DES RECRUTEURS ONT UTILISÉ LES RÉSEAUX SOCIAUX PROFESSIONNELS COMME CANAL DE SOURCING– Le recours aux sites de réseaux sociaux dans les recrutements de cadres poursuit sa progression, passant de 28 % à 34 % entre 2014 et 2015. Depuis 2008, le taux d’utilisation a quasiment été multiplié par trois (12 % en 2008). Les difficultés des entreprises à trouver certains profils de candidats, déjà très convoités sur les sites d’emploi classiques, expliquent en partie l’intérêt des recruteurs pour ces outils. Les sites de réseaux professionnels comme LinkedIn et Viadeo proposent en outre une gamme de fonctionnalités réservées aux recruteurs (LinkedIn Recuiter, Viadeo Recruiter) qui les incitent à utiliser ces outils : diffusion d’offres d’emploi, fonctionnalités de recherche avancées, gestion de viviers de candidats, suivi des projets de recrutement… L’utilisation des sites de réseaux sociaux professionnels augmente avec la taille de l’entreprise. La moitié des entreprises de 1 000 salariés et plus ont utilisé ce type d’outil lors de leur dernier recrutement de cadre, contre un quart seulement des entreprises de moins de 100 salariés. Les grandes entreprises disposent généralement d’un service RH dédié au recrutement et d’un budget plus important qui leur permettent de diversifier les moyens de sourcing utilisés. Les entreprises du secteur des activités informatiques sont celles qui ont le plus souvent utilisé les sites de réseaux sociaux professionnels lors de leur dernier recrutement de cadre, à hauteur de 59 % d’entre elles. C’est un moyen pour elles d’atteindre des candidats qui sont très sollicités, et qui ne sont pas nécessairement inscrits sur les CVthèques classiques. Ce canal est à l’origine d’une part importante des embauches dans ce secteur : 16 % des postes sont pourvus grâce aux réseaux sociaux (contre 5 % en moyenne). Les sites de réseaux sociaux présentent une grande efficacité, comme indiqué précédemment. APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 17 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING Les recruteurs utilisent les sites de réseaux sociaux professionnels principalement pour y rechercher directement des candidats potentiels (70 % d’entre eux) (figure 5). Ils sont respectivement 89 % et 82 % à citer cet usage dans les secteurs de la chimie-pharmacie-énergies et la distribution. La proportion atteint 76 % dans les petites entreprises, où les recruteurs peuvent privilégier l’approche directe pour ne pas avoir « trop » de candidatures et donc pour des gains de temps. Dans ces entreprises, les recruteurs sont les dirigeants eux-mêmes dont ce n’est pas l’activité principale3. Les sites de réseaux sociaux peuvent aussi être une alternative à des CVthèques dont l’accès est payant. L’usage des CVthèques a d’ailleurs reculé cette année (-3 points), et ce canal est aussi moins souvent cité par les recruteurs parmi les moyens les plus efficaces dans leurs recrutements de cadres. Les sites de réseaux sociaux semblent ainsi en partie prendre le pas sur les CVthèques classiques comme outil d’approche directe. 3. Avoir « l’embarras du choix » suppose des efforts de recherche supplémentaires pour départager les candidats en lice. Or, selon G. de Larquier, les entreprises sont d’autant plus satisfaites de leurs recrutements qu’elles y consacrent un effort modéré. C’est d’autant plus vrai pour les petites entreprises qui ne disposent généralement pas d’un service RH, et pour les recrutements de non-cadres. Pour en savoir plus : Larquier (de) G., Des entreprises satisfaites de leurs recrutements ?, Connaissance de l’emploi, CEE, n°70, octobre 2009. Cette approche directe permet d’atteindre des candidats en recherche d’emploi mais aussi des cadres en poste qui ne viennent pas sur les sites d’emploi classiques. Cet usage est cité par 60 % des recruteurs. Les recruteurs des secteurs de la distribution et de l’informatique sont ceux qui citent le plus cet usage, à hauteur de 78 % et 73 % d’entre eux. L’an dernier, les recruteurs ont aussi été plus nombreux qu’en 2014 à diffuser une offre d’emploi sur les sites de réseaux sociaux professionnels, que ce soit auprès de leurs contacts (57 %) ou directement sur le site (50 %). Les entreprises de 1 000 salariés et plus utilisent plus qu’en moyenne les sites de réseaux sociaux pour y publier directement leur offre (55 % d’entre elles), et pour la diffuser auprès de leurs contacts (65 %). Ces dernières sont généralement en capacité de gérer un grand nombre de candidatures reçues suite à la diffusion d’une offre. Enfin, les recruteurs utilisent les sites de réseaux sociaux pour vérifier ou compléter les informations mentionnées dans le CV des candidats, à hauteur de 43 % d’entre eux. C’est lorsqu’il s’agit de recruter des cadres en ressources humaines et en direction d’entreprise que les recruteurs citent le plus cette utilisation (dans respectivement 66 % et 68 % des cas). On peut supposer que les cadres de ces fonctions sont très présents sur ce type de sites. • –Figure 5– Rôle joué par les réseaux sociaux dans le recrutement (en % d’entreprises ayant utilisé un réseau social lors de son dernier recrutement de cadre) 70 % Rechercher directement des candidats potentiels 76 % Atteindre des candidats que l'on ne trouve habituellement pas sur les sites d'emploi classiques 51 % Diffuser l'offre d'emploi auprès de vos contacts 51 % 60 % 57 % Publier l'offre directement sur les sites de réseaux sociaux 50 % 48 % 43 % Source : Apec, 2016 Vérifier ou compléter les informations mentionnées dans le CV des candidats 18 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 43 % 2015 2014 –LES OFFRES RECUEILLENT LE PLUS D’OPINIONS FAVORABLES– Les recruteurs ont été interrogés sur les moyens de sourcing qui leur paraissent les plus pertinents pour le recrutement de leurs cadres en général. Malgré une moindre efficacité, les recruteurs sont proportionnellement plus nombreux cette année à citer l’offre d’emploi parmi les deux principaux moyens qui leur apportent les candidatures les plus pertinentes pour le recrutement de leurs cadres, avec 61 % d’entre eux contre 53 % en 2014 (figure 6). L’offre consolide ainsi sa position de premier canal de sourcing de candidatures : moyen le plus utilisé lors d’un recrutement de cadre, elle est le canal le plus efficace et jugé le plus pertinent. L’opinion des recruteurs est particulièrement positive dans les secteurs de la banque-assurances, du commerce inter-entreprises et de la santé-action sociale où elle est plébiscitée par respectivement 73 %, 70 % et 69 % des recruteurs. A l’opposé, les recruteurs des secteurs de la construction et des activités informatiques sont plus sévères avec l’offre, la moitié d’entre eux la citant comme un des deux moyens leur apportant les candidatures les plus pertinentes (respectivement 50 % et 48 %). Les recruteurs des plus grandes entreprises sont les plus favorables à l’offre, à hauteur de 70 % pour ceux des entreprises de 250 à 999 salariés et de 65 % pour celles de 1 000 salariés et plus. Dans celles de moins de 100 salariés, ils ne sont qu’un sur deux à citer l’offre devant le réseau de relations (pour 44 % d’entre eux). Le réseau de relations se place à nouveau en deuxième position des moyens jugés les plus pertinents, cité par 37 % des recruteurs au global (+2 points). Les recruteurs de la construction et du transportlogistique sont les plus positifs, à hauteur de 52 % pour les premiers et de 48 % pour les seconds. Les sites de réseaux sociaux professionnels sont cités par 25 % des recruteurs, ce qui les place en troisième position, devançant pour la première fois les CVthèques, la cooptation et les candidatures spontanées dans l’opinion des recruteurs. En l’espace de deux ans, la proportion de recruteurs citant les réseaux sociaux parmi les deux moyens de sourcing les plus pertinents a doublé. On peut noter que, si les recruteurs des grandes entreprises sont plus nombreux à les citer que ceux des plus petites, l’écart est finalement assez faible compte tenu des différences observées dans les pratiques. Ainsi, les réseaux sociaux sont cités par 28 % des recruteurs des entreprises de 1 000 salariés et plus et par 24 % de ceux des entreprises de moins de 100 salariés. Assez logiquement, les recruteurs des activités informatiques expriment les opinions les plus favorables à l’égard des réseaux sociaux, à hauteur de 39 % d’entre eux. • –Figure 6– Quels sont les moyens qui vous apportent les candidatures les plus pertinentes pour le recrutement de vos cadres ? (2 réponses possibles) Les offres d'emploi 61 % 37 % Votre réseau personnel ou professionnel Les sites de réseaux sociaux 25 % 21 % Les candidatures spontanées Les CVthèques 20 % 16 % Source : Apec, 2016 La cooptation APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 19 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING –UN TIERS DES ENTREPRISES ONT RECOURS À UN PRESTATAIRE– En 2015, 33 % des entreprises sont passées par un prestataire externe lors de leur dernier recrutement de cadre (figure 7). Ce taux reste très stable puisqu’il s’est situé entre 27 % et 33 % depuis 2008. Dans la grande majorité des cas, les entreprises ont fait appel à un cabinet de recrutement (30 %, +3 points par rapport à 2014). Les cabinets de chasse ont quant à eux été utilisés dans 8 % des recrutements, soit une part qui a doublé entre 2014 et 2015. Enfin, seules 5 % des entreprises se sont appuyées sur une société d’intérim lors de leur dernier recrutement de cadre. Le recours à un intermédiaire est plus fréquent dans les entreprises de 1 000 salariés et plus, pour 35 % des recrutements contre 26 % dans les entreprises de moins de 100 salariés. Les grandes entreprises ont en effet généralement plus de moyens alloués au recrutement. Elles utilisent plus les cabinets de recrutement et de chasse, mais ont en revanche moins recours aux sociétés d’intérim qu’en moyenne. Les recrutements sont aussi plus souvent externalisés lors d’un recrutement en CDI qu’en CDD, dans 34 % des cas contre 25 %. Les entreprises consacrent généralement plus de ressources aux recrutements en CDI, le coût d’une erreur de recrutement étant plus élevé pour ces derniers. Les entreprises du secteur mécanique-métallurgie ont le plus fréquemment recours à un cabinet de recrutement, dans 58 % de leurs recrutements, suivies de celles de l’automobile-aéronautique (46 %). C’est le cas aussi lorsqu’il s’agit de recruter un cadre en ressources humaines, dans 43 % des recrutements, et en gestion-finance-administration (39 %). En revanche, cette proportion n’est que de 9 % dans le secteur de la formation initiale et continue et de 12 % dans les activités informatiques. Les cabinets de chasse sont quant à eux plus souvent sollicités pour recruter des cadres en commercial-marketing (12 % des recrutements) et en production industrielle-travaux et chantiers (11 %). Les cadres expérimentés sont particulièrement recherchés et convoités dans ces fonctions, et les « chasseurs de tête » sont un moyen pour les commanditaires d’atteindre ce type de profils. Ainsi, les cadres de moins de 30 ans représentent seulement 16 % des recrutés contre 25 % en moyenne. Les sociétés d’intérim sont plutôt privilégiées dans les secteurs équipements électriques et électroniques, dans 15 % des recrutements, et dans l’automobile-aéronautique (14 %). Les entreprises y ont aussi surtout recours quand il s’agit de recruter en CDD (dans 11 % des recrutements en CDD contre 4 % des CDI), contrairement aux cabinets de recrutement et de chasse qui sont davantage sollicités pour des CDI. Les coûts de prestations des cabinets de recrutement sont aussi généralement plus élevés que ceux des sociétés d’intérim et sont donc généralement réservés aux recrutements en CDI pour lesquels les entreprises investissent davantage. • –Figure 7– Part des entreprises ayant fait appel à un ou des intermédiaires du recrutement (plusieurs réponses possibles) 30 % Un cabinet de recrutement Un cabinet de chasse Une agence d'intérim 27 % 8% 4% 5% 6% Source : Apec, 2016 33 % 20 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 Au moins un de ces intermédiaires 29 % 2015 2014 –QUE FAIT UN INTERMÉDIAIRE DU RECRUTEMENT ?– Les entreprises ayant fait appel à un intermédiaire ont été interrogées sur le rôle joué par ce dernier dans le processus de recrutement, qu’il s’agisse d’un cabinet de recrutement, de chasse ou d’une société d’intérim. L’entreprise peut en effet décider de sous-traiter l’ensemble du processus au prestataire ou seulement une partie. Le prestataire est très souvent sollicité pour obtenir des candidatures, via une approche directe et/ou la diffusion d’une offre (schéma 1). Quand l’entreprise fait appel à un prestataire, ce dernier recherche plus souvent directement des candidats (par de l’approche directe ou de la chasse) qu’il ne publie une offre d’emploi. La diffusion d’une offre par le prestataire est toutefois plus fréquente en 2015 qu’en 2013 (83 % contre 76 %). Il est intéressant de noter que les différents prestataires ne jouent pas tout à fait les mêmes rôles dans le processus de recrutement. Les sociétés d’intérim sont plus sollicitées qu’en moyenne pour trouver des candidatures (via la diffusion d’une offre ou l’approche directe) et les trier, tandis que les cabinets de recrutement et de chasse sont plus mandatés qu’en moyenne pour évaluer les candidats par des entretiens et/ou des tests. En d’autres termes, les entreprises font plutôt appel aux sociétés d’intérim pour « étendre » la recherche de candidats, mais elles ont recours aux cabinets de recrutement et de chasse pour « approfondir» l’évaluation de leurs compétences. Le contrôle des références est quant à lui aussi fréquent, même si les diplômes sont moins souvent demandés par les cabinets de chasse. • –Schéma 1– Les différents rôles joués par le prestataire Le prestataire diffuse une offre d'emploi (83 %) et/ou Le prestataire recherche directement des candidats (91 %) En parallèle, le prestataire : Le prestataire réalise un premier tri sur les candidatures reçues (92 %) - contrôle les références et/ou les diplômes des candidats (76 %) - fait passer des tests aux candidats (59 %) - demande les diplômes des candidats (63 %) - vérifie l'authenticité des diplômes des candidats (38 %) Source : Apec, 2016 Le prestataire reçoit les candidats en entretien (84 %) APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 21 –1– RECHERCHER DES CANDIDATS, LE SOURCING – LA DURÉE DE RECRUTEMENT DE CADRE S’ALLONGE QUAND LES ENTREPRISES ONT RECOURS À UN INTERMÉDIAIRE DE RECRUTEMENT – En moyenne, la durée de recrutement d’un cadre, c’est-à-dire entre le début de la recherche de candidats et le moment du choix du candidat finalement recruté, est de 9 semaines. 37 % des entreprises passent plus de 9 semaines à identifier le candidat « idéal », et pour 30 % des entreprises, le délai moyen de recrutement est inférieur à 4 semaines. Le fait d’avoir recours ou non à un prestataire influe sur la durée de recrutement d’un cadre. Effectivement, ce délai s’allonge lorsque l’entreprise fait appel à un intermédiaire de recrutement, pour s’établir en moyenne à 12 semaines. Et pour plus de la moitié des entreprises ayant fait appel à un intermédiaire, le délai de recrutement dépasse 9 semaines contre 30 % dans le cas contraire. Dans l’immense majorité des cas, l’intermédiaire prend en charge l’ensemble du recrutement, et ce, quel que soit le moment où il est sollicité, en début ou en cours de procédure, ce qui rallonge d’autant la durée du recrutement. En outre, le recours à un intermédiaire est lié à la difficulté du recrutement, facteur supplémentaire d’allongement. Par conséquent, toutes les phases de sélection jusqu’à la présentation de deux ou trois candidats potentiels4 (présélection téléphonique, tests, contrôles des références…) sont prises en charge par l’intermédiaire. Logiquement, le délai est plus long pour ces recrutements. Par ailleurs, le statut du poste joue fortement sur la durée moyenne de recrutement. Ainsi, la durée moyenne de recrutement d’un poste en CDI est de 9 semaines contre 7 semaines pour les postes en CDD. Cela peut s’expliquer par le plus grand nombre d’étapes lors d’un recrutement en CDI et par la prise en compte de plus de précautions que lorsqu’il s’agit d’un CDD. Ce dernier est souvent plus urgent à réaliser. Les délais de recrutement sont plus longs que la moyenne pour les recrutements de postes dits stratégiques, comme ceux de la direction d’entreprise (49 % de ces recrutements ont des durées de recrutement supérieures à la moyenne), et aussi quand le cadre recruté est en activité (39 % pour des cadres en poste recrutés contre 29 % pour des cadres sans emploi recrutés). 4. Le recours à un intermédiaire de recrutement : pratiques et perceptions, Apec, coll. Les études de l’emploi cadre, n°2014-44, juin 2014. 5. De l’offre au recrutement 2015 : les candidatures par offre, Apec, coll. Les études de l’emploi cadre, n°2015-78, novembre 2015. 22 Trois entreprises sur dix mettent moins de 4 semaines pour recruter un cadre. Parmi ces entreprises, 80 % n’ont pas eu recours à un intermédiaire de recrutement. Ainsi, le processus de recrutement pour ces entreprises est simplifié et donc plus court. Le délai est également plus court pour les entreprises n’ayant pas diffusé d’offres d’emploi en amont : elles représentent 53 % de ces recrutements rapides contre 13 % de l’ensemble des recrutements. Emettre une offre d’emploi implique de recevoir des candidatures5 ce qui allonge et complexifie le processus, notamment lors de la sélection des candidats. Le fait que le candidat soit déjà connu ou recommandé en amont simplifie le processus de recrutement et raccourcit la durée du recrutement. Ainsi, 36 % des candidats connus ou recommandés ont été recrutés en moins de 4 semaines contre 29 % dans le cas contraire. APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 – SÉLECTIONNER UN CANDIDAT– –2– 24 26 27 28 29 Une entreprise sur deux réalise une présélection téléphonique Dans un recrutement sur deux les candidats sont amenés à passer des tests Plus de 9 entreprises sur 10 demandent les diplômes et/ou contrôlent les références Dans près d’un quart des recrutements, les entreprises recherchent des informations sur les candidats via Internet Plus d’un tiers des cadres recrutés sont déjà connus ou recommandés APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 23 –2– SÉLECTIONNER UN CANDIDAT – UNE ENTREPRISE SUR DEUX RÉALISE UNE PRÉSÉLECTION TÉLÉPHONIQUE– En 2015, avant de convoquer les candidats en entretien, une présélection par téléphone a été réalisée dans un recrutement sur deux, à un niveau quasiment stable depuis plusieurs années. points et décrocher un entretien en face à face où à l’inverse voir sa candidature définitivement écartée. Par conséquent, les candidats ont donc tout intérêt à anticiper cette présélection pour aller plus loin dans la procédure d’embauche. Le recours à la présélection téléphonique est fortement lié au nombre de canaux utilisés en amont par les entreprises. Ce critère est déterminant : plus les entreprises utilisent un nombre important de canaux, plus elles sont amenées à faire de la présélection téléphonique pendant leur phase de sélection des candidatures. Ainsi, près de 70 % des entreprises utilisant six canaux en amont ont réalisé une présélection téléphonique lors de leur dernier recrutement contre 23 % des entreprises ayant utilisé un seul moyen de sourcing (tableau 5). Ces entreprises qui sollicitent un nombre important de canaux voient la probabilité d’utiliser les CVthèques et les réseaux sociaux augmenter, or la nature des moyens de sourcing mobilisés en amont est également un critère déterminant. Les entreprises ayant utilisé comme moyens de sourcing les sites de réseaux sociaux professionnels ou les CVthèques sont celles qui effectuent le plus fréquemment de la présélection téléphonique, respectivement 67 % et 64 %. Le candidat repéré n’ayant pas envoyé de CV, c’est donc par ce premier contact que le recruteur va vérifier si le candidat est intéressé par le poste et disponible. D’un recrutement à l’autre, les présélections téléphoniques ne sont pas de même type. Près d’une entreprise sur trois effectue cette présélection simplement pour vérifier des informations factuelles (décrites sur le CV ou sur les profils quand il s’agit de candidats repérés sur des sites de réseaux sociaux professionnels). Et dans près de deux recrutements sur dix, les entreprises réalisent de véritables entretiens d’embauches (figure 8). A la différence du premier type de présélection où il s’agit de valider certains points factuels de la candidature (disponibilité, salaire, mobilité géographique,…), ici les recruteurs vont chercher à mieux connaître les candidats afin de réaliser une première évaluation de leur personnalité et de leur « adaptabilité » au poste à pourvoir et/ou à la culture d’entreprise. Ainsi, le recruteur est amené à juger l’attitude globale du candidat. L’entretien par téléphone est donc un moment décisif, il s’agit du premier contact direct avec le recruteur. A l’issu de cet entretien, le candidat peut marquer des –Figure 8– Avant de convoquer les candidats en entretien, vous même ou quelqu’un de votre entreprise a-t-il procédé à une présélection par téléphone ? –Tableau 5– Recours à la présélection téléphonique selon le nombre de canaux utilisés en amont par l’entreprise Oui, simplement pour vérifier des informations factuelles 32 % Non Source : Apec, 2016 Source : Apec, 2016 50 % 24 Oui, il s'agissait de véritables entretiens d'embauches 18 % APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 1 canal 23 % 2 à 3 canaux 38 % 4 à 5 canaux 51 % 6 canaux et plus 68 % Ensemble 50 % 68 % des entreprises utilisant six canaux en amont ont réalisé une présélection téléphonique lors de leur dernier recrutement contre 23 % des entreprises ayant utilisé un seul moyen de sourcing. Il est donc logique que cette épreuve soit plus courante dans les secteurs des activités informatiques (64 %) et de l’ingénierie R&D (62 %), dont les entreprises utilisent largement les réseaux sociaux professionnels et les CVthèques. A l’inverse, des secteurs comme celui de la formation initiale et continue et de la santé-action sociale utilisent beaucoup moins la présélection téléphonique (respectivement 29 % et 30 %) (tableau 6). –Tableau 6– Recours à une présélection téléphonique selon le secteur d’activité Autre point à relever, les entreprises de grande taille ont davantage recours que les PME à la présélection par téléphone. Ainsi près de six entreprises sur dix de 1 000 salariés et plus ont effectué une présélection téléphonique lors de leur dernier recrutement contre moins d’une entreprise sur deux pour les entreprises de moins de 250 salariés (tableau 7). Ces grandes entreprises détiennent d’importants moyens financiers et humains, et par conséquent des services de ressources humaines dédiés aux recrutements, ce qui favorise une meilleure prise en charge de la présélection téléphonique. • 46 % Automobile-aéronautique et autre mat. de transport 54 % Chimie-pharmacie-énergies 46 % Équipements électriques et électroniques 37 % Mécanique-métallurgie 43 % Construction 42 % Commerce 52 % Commerce interentreprises 53 % Distribution 52 % Services 51 % Activités informatiques 64 % Ingénierie-R&D 62 % Banque-assurances 58 % Services aux entreprises 52 % Transports-logistique 43 % Hôtellerie-restauration-loisirs 54 % Formation initiale et continue 29 % Santé-action sociale 30 % Ensemble 50 % 64 % des entreprises du secteur des activités informatiques ont eu recours à une présélection téléphonique lors de leur dernier recrutement de cadre Moins de 100 salariés 46 % De 100 à 249 salariés 45 % De 250 à 999 salariés 53 % 1 000 salariés et plus 59 % Ensemble 50 % 59 % des entreprises de 1 000 salariés et plus ont eu recours à une présélection téléphonique lors de leur dernier recrutement de cadre contre 46 % des entreprises de moins de 100 salariés Source : Apec, 2016 Industrie Source : Apec, 2016 –Tableau 7– Recours à une présélection téléphonique selon la taille d’entreprise APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 25 –2– SÉLECTIONNER UN CANDIDAT – DANS UN RECRUTEMENT SUR DEUX LES CANDIDATS SONT AMENÉS À PASSER DES TESTS– Ces épreuves peuvent prendre la forme de tests de personnalité (23 % des recrutements). Les entreprises font passer ces tests surtout pour les postes en gestion-finance-administration (32 %) et en ressources humaines (27 %). Les entreprises conduisent également des tests de mise en situation professionnelle (jeux de rôle, exercices, études de cas) censés évaluer la maitrise des compétences requises pour le poste à pourvoir (21 %). Ce type de test est plus fréquent pour les postes en informatique (26 %) et dans le secteur des activités informatiques (36 %). Dans une moindre mesure, les candidats ont été soumis à des tests de langue et des tests psychotechniques dans respectivement 16 % et 11 % des recrutements. Les tests de langues sont plus fréquents lors des recrutements dans la fonction commercial-marketing (22 %). Lors de leur dernier recrutement de cadre, près d’une entreprise sur deux (47 %) déclare avoir soumis les candidats reçus en entretien à un ou plusieurs tests, un taux quasiment stable depuis 2012 (tableau 8). Source : Apec, 2016 –Tableau 8– Les candidats reçus en entretien ont-ils passé … Des tests de personnalité 23 % Des tests de mise en situation professionnelle 21 % Des tests de langue 16 % Des tests psychotechniques 11 % Au moins une de ces quatre formes de test 47 % 26 Industrie 56 % Automobile-aéronautique et autre mat. transport 56 % Chimie-pharmacie-énergies 58 % Equipements électroniques et électroniques 66 % Mécanique-métallurgie 51 % Construction 35 % Commerce 43 % Globalement, ces épreuves sont plus courantes dans les entreprises industrielles, plus précisément dans les secteurs des équipements électriques et électroniques (66 %), chimie-pharmaciesénergies (58 %) et automobile-aéronautique-autres matériels de transport (53 %) (tableau 9). A contrario, les tests sont moins usités pour recruter dans le secteur de la santé-action sociale (31 %). La pratique des tests est également plus courante dans les grandes entreprises : 57 % des entreprises de 1 000 salariés et plus ont recours aux tests contre 44 % des entreprises de moins de 100 salariés (tableau 10). Les procédures de recrutement sont davantage formalisées et les budgets attribués au recrutement se renforcent avec la taille de celles-ci. Commerce interentreprises 54 % Distribution 35 % Services 46 % Activités informatiques 57 % Ingénierie-R&D 41 % Banque-assurances 44 % Services aux entreprises 54 % Transports-logistique 35 % Moins de 100 salariés 44 % Hôtellerie-restauration-loisirs 47 % De 100 à 249 salariés 43 % Formation initiale et continue 43 % De 250 à 999 salariés 49 % Santé-action sociale 31 % Ensemble 47 % APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 –Tableau 10– Recours aux tests selon la taille de l’entreprise Source : Apec, 2016 Source : Apec, 2016 –Tableau 9– Recours aux tests selon le secteur d’activité de l’entreprise 1 000 salariés et plus 57 % Ensemble 47 % Enfin, le recours aux tests est plus fréquent lorsque l’entreprise externalise la sélection des candidats à un intermédiaire de recrutement, dans 59 % des recrutements externalisés contre 43 % traités sans faire appel à un intermé- diaire du recrutement. Pour une très grande majorité de ces entreprises, l’ensemble du processus est confié à l’intermédiaire6. Les phases de sélection des candidats sont donc sous traitées par l’intermédiaire de recrutement. • 6. Le recours à un intermédiaire de recrutement : pratiques et perceptions, Apec, coll. Les études de l’emploi cadre, n°2014-44, juin 2014. – PLUS DE 9 ENTREPRISES SUR 10 DEMANDENT LES DIPLÔMES ET/OU CONTRÔLENT LES RÉFÉRENCES– Une fois le processus de recrutement avancé, les entreprises sont amenées à examiner les informations décrites sur le CV du candidat. L’objectif pour l’entreprise est de s’assurer que le candidat remplit toutes les qualifications et compétences du poste à pourvoir. Les entreprises ou l’intermédiaire de recrutement (lorsque ce dernier se charge de la sélection) peuvent effectuer plusieurs types de contrôles : la demande des diplômes (82 %) par l’obtention des photocopies des diplômes et/ou le contrôle des références du candidat auprès d’anciens employeurs (64 %). Une partie des recruteurs ayant fait la demande des diplômes vérifient aussi leur authenticité (41 %). Au global, les diplômes et/ou les références sont vérifiés dans plus de 9 recrutements sur 10 (figure 9). –Figure 9– Part des recrutements où les diplômes des candidats sont demandés et/ou vérifiés, et /ou leurs références sont contrôlées par l’entreprise ou le cabinet Contrôle les références des candidats auprès d'anciens employeurs 41 %1 82 % 64 % Au moins un de ces types de contrôle 92 % Source : Apec, 2016 Demande les diplômes des candidats (1) Dont 41 % vérifient l’authenticité des diplômes des candidats APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 27 –2– SÉLECTIONNER UN CANDIDAT Plusieurs combinaisons sont possibles entre ces différents types de contrôles. Deux sont majoritaires. Dans 29 % des recrutements, les 3 cas de figures sont réunis c’est-à-dire que les recruteurs demandent à la fois les diplômes, vérifient –Schéma 2– Combinaisons les plus fréquentes entre les différents types de contrôle Demande les diplômes des candidats 82 % (2) (3) Source : Apec, 2016 (1) Contrôle les références des candidats auprès d'anciens employeurs 64 % Vérifie l'authenticité des diplômes des candidats 41 % (1) 29 % des recruteurs demandent les diplômes et vérifient l’authenticité des diplômes et contrôlent les références. (2) 26 % des recruteurs demandent les diplômes et contrôlent les références. (3) 11 % des recruteurs demandent les diplômes et vérifient leur authenticité. leur authenticité et contrôlent les références des candidats auprès d’anciens employeurs (schéma 2). Et dans 26 % des cas, les diplômes sont demandés et les références sont vérifiées. On relève d’autres cas mais minoritaires : 16 % des recruteurs font la démarche de ne demander que les diplômes et 11 % demandent les diplômes et vérifient leur authenticité. Et seuls 9 % des entreprises ou des intermédiaires de recrutement contrôlent exclusivement les références des candidats. Au final, les recruteurs soumettent leurs candidats à un de ces contrôles dans plus de 9 cas sur dix. Ces phases de contrôles sont quasiment systématiques quand l’intermédiaire de recrutement se charge de la phase de sélection, pour 97 % des recrutements externalisés contre 88 % dans le cas contraire. Enfin, le contrôle des diplômes ou le contrôle des références est quasi systématique dans le secteur de la santé-action sociale (98 %). Dans ces deux domaines, il s’agit en effet de métiers le plus souvent réglementés qui nécessitent des diplômes particuliers pour exercer. • – DANS PRÈS D’UN QUART DES RECRUTEMENTS, LES ENTREPRISES RECHERCHENT DES INFORMATIONS SUR LES CANDIDATS VIA INTERNET– A partir des moteurs de recherche ou des réseaux sociaux en ligne, les recruteurs peuvent rechercher des informations via Internet. Cela permet une lecture complémentaire au CV du candidat, de sa personnalité et de ses pôles d’intérêts (personnels ou professionnels). En 2015, 23 % des entreprises déclarent avoir cherché des informations sur les candidats sur Internet lors de leur dernier recrutement de cadre, une part qui ne cesse d’augmenter depuis 2012 (17 %). 28 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 Le canal utilisé en amont par les entreprises joue une fois encore un rôle important dans cette phase. Assez logiquement, les entreprises ayant utilisé les sites de réseaux sociaux comme moyen de sourcing sont celles qui recherchent le plus fréquemment des informations sur les candidats via Internet. Elles sont un peu plus d’une sur trois dans ce cas, contre deux fois moins dans le cas contraire. Le recours aux CVthèques favorise également la recherche sur Internet (29 % des entreprises y ayant eu recours). • En lien avec les canaux utilisés, les recherches d’informations via Internet sont plus courantes dans les entreprises du secteur des activités informatiques (35 %) qui utilisent le plus fréquemment les sites de réseaux sociaux et les CVthèques. Cette pratique est également plus répandue pour les postes de directions d’entreprise (35 %). Les recruteurs prennent beaucoup de précautions sur ces postes généralement assez stratégiques. Ils vont donc chercher à avoir les informations les plus précises possibles sur le candidat. Enfin, les recherches sur Internet sont un peu plus fréquentes lorsque le cadre recruté était sans emploi au moment de l’embauche. • – PLUS D’UN TIERS DES CADRES RECRUTÉS SONT DÉJÀ CONNUS OU RECOMMANDÉS– Près d’une entreprise sur deux mobilisant le réseau relationnel ou la cooptation de salariés ont embauché un candidat connu ou recommandé. Et les trois quarts des entreprises n’ayant pas diffusé d’offre ont recruté un candidat connu ou recommandé. Par conséquent, quand le candidat est connu ou recommandé, peu de canaux ont été activés. Le réseau de relations joue ici un rôle de garant de sécurisation des recrutements par lequel l’entreprise renforce sa confiance et peut logiquement faciliter le processus de recrutement. Effectivement, toutes les phases de sélections comme le recours à la présélection télépho- nique ou les tests sont moins fréquents quand le cadre recruté était déjà connu ou recommandé (respectivement dans 44 % et 40 % des cas contre 53 % et 51% dans le cas contraire). Tous ces facteurs contribuent à écourter la durée du processus de recrutement. Dans 40 % des recrutements où le délai de recrutement est inférieur à 4 semaines, les candidats recrutés étaient finalement connus ou recommandés. 2013 2014 2015 23 % 22 % 21 % Candidat connu et recommandé 8% 5% 7% Candidat recommandé mais non-connu 6% 7% 7% 37 % 34 % 35 % Candidat connu et non recommandé Candidat connu et/ou recommandé Source : Apec, 2016 – Tableau 11– Proportion des candidats connus de l’entreprise et/ou recommandés par une personne de l’extérieur parmi les candidats recrutés –Figure 10– Comment ce candidat était-il connu ? Était-ce par … D’autres relations professionnelles 53 % 14 % Des clients /fournisseurs 9% Des relations personnelles Des stages/apprentissage 8% Des concurrents 7% Des missions d’intérim ou des CDD 7% Autre Source : Apec, 2016 Le réseau relationnel demeure une des clés d’accès à l’emploi même si près de 9 recrutements sur dix (87 %) ont donné lieu à une diffusion d’offre d’emploi. Effectivement, dans 35 % des recrutements (34 % en 2014 et 37 % en 2013), le cadre recruté était connu de l’entreprise et/ ou recommandé par un tiers au moment du processus du recrutement (tableau 11). 28 % des entreprises indiquent que la personne embauchée était connue d’un collaborateur de l’entreprise avant le début du recrutement. Dans plus de la moitié des cas, le candidat est connu grâce à une relation professionnelle (directeur, salarié…) et, dans une moindre mesure, il s’agit d’une relation client/fournisseur de l’entreprise (14 %) (figure 10). Aussi, 14 % des entreprises déclarent que le candidat finalement embauché a été recommandé par une personne extérieure de l’entreprise. Parmi les candidats recommandés, les deux tiers ont été présentés au recruteur par une relation de l’entreprise (client, fournisseur, etc.) (figure 11). 1% APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 29 –2– SÉLECTIONNER UN CANDIDAT Les petites entreprises embauchent plus souvent des cadres déjà connus et/ou recommandés. 44 % des entreprises de moins de 100 salariés ont embauché un candidat qui était connu ou recommandé, soit deux fois plus que les entreprises de 1 000 salariés et plus (tableau 12). Dans une petite entreprise, l’embauche d’un candidat de confiance, car déjà connu, permet de limiter les risques, notamment lorsqu’il s’agit de personnes cooptées par les salariés. Cela constitue aussi une façon d’optimiser le coût et la durée du processus de recrutement. dés. Aussi, la part des candidats connus ou recommandés parmi les candidats recrutés croît avec l’âge de ces derniers : 45 % des cadres recrutés âgés de plus de 50 ans étaient déjà connus ou recommandés au moment du recrutement, contre 33 % des candidats âgés de moins de 40 ans (tableau 13). D’une part, les candidats les plus âgés disposent d’un réseau relationnel plus important de par leur expérience professionnelle et d’autre part, ces candidats sont plus exposés aux difficultés de recrutement que les plus jeunes. Par conséquent, ils ont davantage besoin d’une recommandation pour passer les barrages du CV et se faire recruter. • Enfin, s’agissant des cadres de direction, la moitié des candidats recrutés sont déjà connus ou recomman- –Figure 11– Ce candidat a été recommandé par une personne extérieure, de quelle manière ? Le candidat a été présenté par une relation de l’entreprise (client, fournisseur…) 66 % Vous avez appelé d’anciens employeurs du candidat 44 % Le candidat a joint une recommandation à sa candidature 21 % Source : Apec, 2016 Le candidat a été recommandé sur un site de réseau social professionnel 11 % 30 –Tableau 13– Proportion des candidats connus et/ou recommandés parmi les candidats recrutés selon l’âge Moins de 100 salariés 44 % Moins de 30 ans 32 % De 100 à 249 salariés 34 % De 30 à 39 ans 33 % De 250 à 999 salariés 34 % De 40 à 49 ans 38 % 1 000 salariés et plus 22 % Ensemble 35 % APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 Source : Apec, 2016 Source : Apec, 2016 –Tableau 12– Proportion des recrutements pour lesquels le candidat recruté était connu de l’entreprise et/ou recommandé selon la taille de l’entreprise 50 ans et plus 45 % Ensemble 35 % – ZOOM : COMPARAISON DES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT SELON L’ÂGE DU CADRE RECRUTÉ (MOINS DE 30 ANS OU 50 ANS ET PLUS)– –3– 32 33 34 35 35 36 37 38 38 39 Le recours au réseau relationnel et/ou à la chasse est plus fréquent lors du recrutement de cadres de 50 ans et plus Le marché caché favorise les cadres de 50 ans et plus Les jeunes cadres trouvent plus souvent leur emploi en répondant à une offre Les cadres de 50 ans et plus sont plus souvent recrutés grâce au réseau relationnel Suite à une candidature spontanée, 28 % des cadres recrutés ont moins de 30 ans Le recours à un prestataire est plus fréquent dans les recrutements de cadres de 50 ans et plus La présélection téléphonique est plus fréquente lors du recrutement de jeunes cadres Les tests sont plus fréquents pour les cadres de moins de 30 ans La vérification des diplômes est plus fréquente pour les cadres de 50 ans et plus Les cadres de 50 ans et plus sont plus souvent déjà connus de l’entreprise APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 31 –3– ZOOM : COMPARAISON DES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT SELON L’ÂGE DU CADRE RECRUTÉ (MOINS DE 30 ANS OU 50 ANS ET PLUS) Les entreprises ont été interrogées sur le profil du candidat embauché lors de leur dernier recrutement de cadre (âge, sexe, situation professionnelle au moment du recrutement). Les réponses obtenues ont permis de comparer les procédures de recrutement selon l’âge du candidat au moment de son recrutement. Parmi les cadres recrutés, la majorité était âgée de 30 ans à 49 ans au moment du recrutement. 25 % avaient moins de 30 ans et 8 % 50 ans et plus. La part des cadres de moins de 30 ans dans les embauches est plus élevée dans les entreprises des secteurs de l’ingénierie-R&D (39 %) et de l’informatique (35 %). Les sociétés d’ingénierie et les ESN (entreprises de services du numériques) recrutent en proportion beaucoup de jeunes cadres. Ces entreprises fonctionnent comme un « sas » où ces derniers font leurs armes avant de se diriger souvent vers les entreprises utilisatrices, qui proposent généralement des conditions de travail plus avantageuses. Les cadres de 50 ans et plus sont quant à eux proportionnellement plus nombreux à être recrutés dans les secteurs de la formation initiale et continue (20 % des recrutés) et de la santé-action sociale (12 %). L’analyse des procédures de recrutement selon l’âge de la personne recrutée vise à répondre aux questions suivantes : • Comment se déroulent les procédures de recrutement (moyens de sourcing activés, canaux d’embauche, épreuves de sélection, recours ou non à un intermédiaire…) selon qu’elles aboutissent à l’embauche d’un cadre de moins de 30 ans ou de 50 ans et plus ? • Certaines procédures de recrutement sontelles plus favorables aux cadres de moins de 30 ans ou de 50 ans et plus ? – LE RECOURS AU RÉSEAU RELATIONNEL ET/OU À LA CHASSE EST PLUS FRÉQUENT LORS DU RECRUTEMENT DE CADRES DE 50 ANS ET PLUS– Les entreprises ayant recruté un cadre de moins de 30 ans ont utilisé en moyenne plus de canaux différents pour rechercher leurs candidats que celles ayant recruté un cadre de plus de 50 ans (5 moyens différents contre 4). En particulier, elles ont davantage activé les canaux les plus visibles et/ou accessibles aux candidats. Ainsi, une offre a été diffusée dans près de 90 % des recrutements de cadres de moins de 30 ans, contre dans seulement 75 % des recrutements de cadres de 50 ans et plus (figure 12). Les canaux les plus confidentiels, qui s’adressent à une audience très limitée, ont en revanche plus souvent été mobilisés dans les recrutements des cadres 32 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 les plus âgés. Ainsi, le réseau relationnel et la chasse de candidat ont été activés respectivement dans 58 % et 25 % des recrutements ayant abouti à l’embauche d’un cadre de plus de 50 ans, contre 48 % et 19 % pour celui d’un cadre de moins de 30 ans. Ces deux canaux sont fréquemment mobilisés pour atteindre des cadres très expérimentés, en particulier pour des postes de direction d’entreprise. C’est un moyen pour les recruteurs d’élargir leur recherche à des candidats « passifs » qui ne sont pas en recherche d’emploi, et de se rassurer sur les compétences recherchées à travers leur réseau relationnel qui joue le rôle de garant. • –Figure 12– Moyens de sourcing utilisés lors des recrutements de cadres selon l’âge des recrutés 89 % Recrutements de cadres en activité 75 % Recrutements de cadres sans emploi 69 % 51 % 58 % 48 % 44 % 35 % 25 % 34 % 25 % 27 % 34 % 20 % 19 % 25 % 16 % 10 % 4% ré se au sp on nc de ta ie Exp co ns lo né nt es st ita ac ag ti ts ia on du ire d s, 'un re cr ca v ut nd iv eu i id er Co r a ns d t u e ul r e c ta s a n tio en d n ré ida d'u se tu Ut rv res ne e… ili ou sa ) tio de sC n de Vt hè la qu co e( op s) t Ut at ili io n de sat de ré ion ss se d al au 'un ar x ié so ou s cia pl ux usi Co pr eur of s nt es sit ac sio e( ta Ch nn s) ve as el c s se de sa de ss c an oc di ia Pa tio da rti t ns cip d'a at nc io ie n ns à un él èv sa es lo n de re cr ut em en t (a Source : Apec, 2016 du n tio Ut il isa Ex am en de s ca nd id at ur es Di ffu sio n d'u ne of fre 2% 89 % des recrutements ayant abouti à l’embauche d’un cadre de moins de 30 ans ont donné lieu à diffusion d’une offre contre 75 % de ceux ayant donné lieu à l’embauche d’un cadre de 50 ans et plus – LE MARCHÉ CACHÉ FAVORISE LES CADRES DE 50 ANS ET PLUS– Les procédures de recrutement des cadres les plus âgés sont ainsi moins transparentes, ce qui s’explique en partie par le fait que les cadres de plus de 50 ans sont surreprésentés dans la fonction direction d’entreprise. Ces derniers représentent 15 % des recrutés contre 8 % en moyenne dans l’ensemble des recrutements. Or, les recruteurs mobilisent de préférence les canaux les plus confidentiels pour recruter dans cette fonction. C’est un moyen pour eux de sécuriser leurs embauches, à travers le réseau qui joue le rôle de garant, et de préserver la confidentialité du recrutement. –Figure 13– Âge des cadres recrutés selon le degré de transparence du marché 25 % Marché transparent 7% 27 % Marché accessible 13 % Marché caché 11 % 19 % Cadres de moins de 30 ans Source : Apec, 2016 L’opacité du marché, à travers une utilisation exclusive des moyens de sourcing les plus confidentiels (réseau, cooptation, chasse, et/ou associations d’anciens élèves), est plus favorable au recrutement des cadres les plus âgés. Ainsi, les recrutements du « marché caché » aboutissent à l’embauche d’un cadre de 50 ans et plus dans 19 % des cas, contre seulement 8 % en moyenne (figure 13). En s’adressant à un public restreint, l’entreprise semble laisser plus de chances aux cadres les plus âgés d’être embauchés. Cadres de 50 ans et plus 25 % des recrutements du « marché transparent » aboutissent à l’embauche d’un cadre de moins de 30 ans, et 7 % à l’embauche d’un cadre de 50 ans et plus APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 33 –3– ZOOM : COMPARAISON DES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT SELON L’ÂGE DU CADRE RECRUTÉ (MOINS DE 30 ANS OU 50 ANS ET PLUS) Mais plus les recrutements sont accessibles à une large audience, moins les cadres de 50 ans et plus sont présents parmi les recrutés. Ainsi, les recrutements du « marché accessible » (utilisation des candidatures spontanées, CVthèques et/ou sites de réseaux sociaux sans diffusion d’une offre) aboutissent à l’embauche d’un cadre de 50 ans et plus dans 13 % des cas. Et, lorsqu’une offre a été diffusée, seuls 7 % des cadres recrutés ont 50 ans et plus. Les recrutements les plus visibles réduisent donc les chances des cadres les plus âgés d’être embauchés. Ces derniers sont sans doute soumis à une plus forte concurrence quand une offre est publiée. Peut- être répondent-ils aussi moins souvent aux offres d’emploi, considérant qu’ils seront plus souvent écartés par les recruteurs ? Les recrutements du « marché accessible » (utilisation des candidatures spontanées, CVthèques et/ou sites de réseaux sociaux sans diffusion d’une offre) sont quant à eux les plus favorables au recrutement de cadres de moins de 30 ans. Ils aboutissent à l’embauche d’un cadre de moins de 30 ans dans 27 % des cas. Les CVthèques et sites de réseaux sociaux sont particulièrement utilisés par les ESN, qui recrutent plus de jeunes cadres qu’en moyenne. • – LES JEUNES CADRES TROUVENT PLUS SOUVENT LEUR EMPLOI EN RÉPONDANT À UNE OFFRE– Les offres restent le premier canal d’embauche des cadres, quel que soit leur âge. Les cadres de moins de 30 ans sont toutefois plus souvent recrutés suite à la diffusion d’une offre que leurs ainés, dans 55 % des cas contre 46 % en pour les cadres de 50 ans et plus (51 % en moyenne tous âges confondus) (figure 14). Notons que la réponse à une offre d’emploi reste le principal moyen utilisé par les jeunes diplômés pour rechercher un emploi7. 7. Les jeunes diplômés de 2014 : situation professionnelle en 2015, Apec, coll. Les études de l’emploi cadre, n°2015-67 La candidature retenue provient aussi plus souvent des candidatures spontanées, des CVthèques ou du vivier interne lorsque le cadre recruté a moins de 30 ans (dans 17 % des cas). Ces canaux sont en effet privilégiés par les jeunes cadres lorsqu’ils recherchent un emploi. Ces canaux ne sont en revanche que très rarement à l’origine de l’embauche d’un cadre de 50 ans et plus, dans seulement 5 % des cas. • –Figure 14– Comment est parvenue la candidature du cadre finalement embauché ? 55 % Offre 46 % 10 % Réseau de relations du recruteur 33 % 6% 7% Cooptation 9% Candidatures spontanées Chasse CVthèques Vivier de candidats Source : Apec, 2016 Sites de réseaux sociaux 34 3% 2% 7% 8% 2% 8% 0% 3% 1% Cadres de moins de 30 ans Cadres de 50 ans et plus 55 % des recrutements de cadres de moins de 30 ans ont été finalisés grâce à la diffusion d’une offre, contre 46 % des recrutements de cadres de 50 ans et plus. APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 – LES CADRES DE 50 ANS ET PLUS SONT PLUS SOUVENT RECRUTÉS GRÂCE AU RÉSEAU RELATIONNEL– Le réseau relationnel du recruteur est plus souvent à l’origine des embauches des cadres de 50 ans et plus, dans un tiers des cas contre 10 % des embauches de cadres de moins de 30 ans. De même, les cadres recrutés de 50 ans et plus sont plus souvent approchés par le biais de la chasse que leurs cadets (7 % contre 2 %). Plusieurs explications peuvent être avancées : • Les recruteurs privilégient leur réseau de relation et la chasse lorsqu’ils cherchent à recruter des cadres expérimentés, en particulier pour les postes de direction. C’est un moyen d’atteindre des candidats en poste, qui sans cela ne postuleraient pas, et de se rassurer sur la fiabilité du candidat pour des postes à responsabilités. • Les cadres de 50 ans et plus bénéficient d’un réseau relationnel plus étoffé, sur lequel ils peuvent s’appuyer pour trouver un emploi. • Les cadres de 50 ans et plus ont peut-être davantage besoin d’être appuyés par leur réseau de relations pour « sortir du lot » et se faire embaucher, les recruteurs pouvant avoir un a priori négatif sur les cadres les plus âgés. • Les cadres de 50 ans et plus mobilisent moins les canaux les plus « classiques » pour rechercher un emploi, partant du postulat qu’ils seront certainement écartés du tri de CV. • Ils sont aussi moins enclins à changer d’entreprise que leurs cadets, et sont donc moins souvent dans une démarche proactive de recherche d’emploi. Pour les recruteurs, le réseau relationnel est dès lors un moyen d’atteindre ces candidats « passifs ». Ainsi, seuls 3 % des cadres de 50 ans et plus ont changé d’entreprise en 2014, contre 18 % des moins de 30 ans8. • 8. Panorama des mobilités professionnelles des cadres, Apec, coll. Les études de l’emploi cadre, n°2015-63 – SUITE À UNE CANDIDATURE SPONTANÉE, 28 % DES CADRES RECRUTÉS ONT MOINS DE 30 ANS– Les cadres recrutés grâce aux candidatures spontanées et aux offres sont plus jeunes qu’en moyenne, pour respectivement 28 % et 26 % des cadres recrutés moins de 30 ans offre (figure 15). Cela converge avec l’utilisation de ces deux principaux moyens par les jeunes cadres dans leur recherche d’emploi. En revanche, les cadres de moins de 30 ans représentent seulement 12 % des recrutés grâce à la chasse. De même, les cadres recrutés grâce au réseau de relations du recruteur sont plus rarement de jeunes cadres comparativement aux autres canaux d’embauche (15 % contre 25 %). Ces moyens de sourcing sont plus souvent mobilisés pour des postes à responsabilités, par les recruteurs qui s’adressent logiquement à des cadres expérimentés. Les cadres recrutés par le biais du réseau relationnel et de la chasse sont plus âgés qu’en moyenne. Les candidatures spontanées sont en revanche le plus rarement à l’origine de l’embauche d’un cadre de 50 ans et plus, dans seulement 3 % des cas. Ce canal est sans doute moins utilisé par les cadres les plus âgés pour rechercher un emploi. • APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 35 –3– ZOOM : COMPARAISON DES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT SELON L’ÂGE DU CADRE RECRUTÉ (MOINS DE 30 ANS OU 50 ANS ET PLUS) –Figure 15– Âge des cadres recrutés selon le canal d’embauche 26 % Offre 8% 28 % Candidatures spontanées 3% 15 % Cooptation 16 % Réseau de relations du recruteur 21 % 7% 12 % Chasse 16 % 25 % Ensemble Source : Apec, 2016 8% Cadres de moins de 30 ans Cadres de 50 ans et plus 26 % des cadres recrutés suite à la diffusion d’une offre avaient moins de 30 ans au moment du recrutement, et 8 % avaient 50 ans ou plus. – LE RECOURS À UN PRESTATAIRE EST PLUS FRÉQUENT DANS LES RECRUTEMENTS DE CADRES DE 50 ANS ET PLUS– Le recours à un cabinet de recrutement ou à un cabinet de chasse est plus fréquent dans les recrutements de cadres de 50 ans et plus que dans les recrutements de jeunes cadres. Ainsi, un cabinet de recrutement a été mobilisé dans 34 % des recrutements de cadres de 50 ans et plus, contre seulement 20 % des recrutements de cadres de moins de 30 ans (tableau 14). L’entreprise a mandaté un cabinet de chasse dans 8 % des recrutements de cadres de 50 ans et plus contre 5 % des recrutements de cadres de moins de 30 ans. • – Tableau 14– Part des entreprises ayant fait appel à un ou des intermédiaires selon l’âge des cadres recrutés Recrutements de cadres de moins de 30 ans Source : Apec, 2016 Un cabinet de recrutement 36 Une société d'intérim Un cabinet de chasse Au moins un de ces intermédiaires APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 Recrutements de cadres de 50 ans et plus Ensemble des recrutements 20 % 34 % 30 % 5% 2% 5% 5% 8% 8% 22 % 35 % 32 % Ces intermédiaires sont plus souvent sollicités pour des postes à responsabilités, notamment de direction, qui s’adressent logiquement à des cadres plus expérimentés. Les entreprises consacrent en effet plus de moyens pour les postes « stratégiques », dont le coût d’une erreur de recrutement serait très élevé. A contrario, les sociétés d’intérim sont plus souvent intervenues dans les recrutements des cadres de moins de 30 ans que de leurs ainés (5 % des cas contre 2 %). Ces intermédiaires sont peu sollicités pour les recrutements de cadres très expérimentés. – LA PRÉSÉLECTION TÉLÉPHONIQUE EST PLUS FRÉQUENTE LORS DU RECRUTEMENT DE JEUNES CADRES– Les jeunes cadres ont plus souvent été soumis à une présélection téléphonique que leurs aînés (58 % contre 34 %), qu’il s’agisse d’une simple vérification des éléments factuels ou de véritables entretiens d’embauche (figure 16). Ceci s’explique essentiellement par un effet de structure : les jeunes cadres sont surre- présentés dans les secteurs de l’ingénierie-R&D et de l’informatique (respectivement 39 % et 35 % des recrutés), secteurs qui ont le plus recours à la présélection téléphonique de par les moyens de sourcing utilisés (Cf. page 24). • –Figure 16– Avez-vous eu recours à une présélection téléphonique ? Entreprises ayant recruté un cadre de 50 ans et plus Ensemble des entreprises 36 % 21 % 31 % 42 % 22 % 13 % 66 % 18 % 50 % Oui simplement pour vérifier des informations factuelles (disponibilité pour le poste, etc.) Oui il s’agissait de véritables entretiens d’embauche par téléphone Non Source : Apec, 2016 Entreprises ayant recruté un cadre de moins de 30 ans 36 % des entreprises ayant recruté un cadre de moins de 30 ans ont procédé à une présélection téléphonique pour vérifier des informations factuelles. APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 37 –3– ZOOM : COMPARAISON DES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT SELON L’ÂGE DU CADRE RECRUTÉ (MOINS DE 30 ANS OU 50 ANS ET PLUS) – LES TESTS SONT PLUS FRÉQUENTS POUR LES CADRES DE MOINS DE 30 ANS– Au global, les cadres de moins de 30 ans sont davantage soumis aux tests que leurs aînés (48 % d’entre eux contre 43 %) (tableau 15). Les tests de mise en situation professionnelle sont les plus fréquents (dans 27 % des cas), suivis des tests de langue (20 % des cas). Les tests de mise en situation professionnelle sont les plus utilisés dans les fonctions informatique et communication-création, où l’on retrouve une part importante de jeunes cadres parmi les recrutés. De même, les tests de langue sont surtout utilisés lors des recru- tements en communication-création, ce qui explique que les jeunes cadres y soient plus souvent soumis. Les cadres de 50 ans et plus sont en revanche plus soumis aux tests de personnalité que leurs cadets (22 % des cas contre 16 %) ainsi qu’aux tests psychotechniques (11% des cas contre 6 %). Ces tests sont surtout utilisés pour recruter en ressources humaines. Or, les cadres de 50 ans et plus représentent 13 % des recrutés dans cette fonction. • – Tableau 15– Usage des tests selon l’âge des cadres recrutés Cadres de moins de 30 ans Tests de langue 20 % Ensemble des cadres 16 % 16 % 6% 11 % 11 % Tests de mise en situation professionnelle 27 % 14 % 21 % Tests de personnalité 16 % 22 % 23 % A passé au moins un test 48 % 43 % 47 % Tests psychotechniques Source : Apec, 2016 Cadres de 50 ans et plus 20 % des cadres de moins de 30 ans ont été soumis à des tests de langue. – LA VÉRIFICATION DES DIPLÔMES EST PLUS FRÉQUENTE POUR LES CADRES DE 50 ANS ET PLUS– Les cadres les plus jeunes et les plus âgés font aussi souvent l’objet d’un contrôle des références, dans 89 % et 88 % des cas (tableau 16). De même, le diplôme est aussi souvent demandé pour les cadres de moins de 30 ans que pour leurs aînés, dans 80 % des recrutements. Les cadres de 50 ans et plus sont en revanche davantage soumis à une vérification de leurs diplômes. Ceci s’explique sans doute par une surreprésentation des cadres de 50 ans et plus parmi les recrutés dans la fonction santé-social-culture, dont les recrutements donnent le plus souvent lieu à une vérification des diplômes (dans 60 % des recrutements de cette fonction). • – Tableau 16– Contrôle des références et des diplômes selon l’âge des cadres recrutés Source : Apec, 2016 Cadres de moins de 30 ans Cadres de 50 ans et plus Ensemble des cadres Contrôle des références par l’entreprise et/ou le cabinet 89 % 88 % 92 % Demande des diplômes par l’entreprise et/ou le cabinet 80 % 80 % 82 % Vérification des diplômes par l'entreprise et/ou le cabinet 38 % 44 % 41 % 89 % des cadres de moins de 30 ans recrutés ont été soumis à un contrôle des références par l’entreprise et/ou le cabinet. 38 APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 –LES CADRES DE 50 ANS ET PLUS SONT PLUS SOUVENT DÉJÀ CONNUS DE L’ENTREPRISE– Les cadres de 50 ans et plus étant plus souvent recrutés grâce à leur réseau de relations, il est logique qu’ils soient plus souvent déjà connus par l’entreprise en amont du recrutement. C’est le cas pour 37 % d’entre eux contre seulement 25 % des cadres de moins de 30 ans (tableau 17). L’embauche ou la réembauche de personnes qui sont déjà connues et qui ont fait leur preuve est un moyen pour l’entreprise de gagner du temps, d’alléger les épreuves d’évaluation et de sécuriser ses recrutements. Les cadres les plus âgés sont aussi plus souvent recommandés que leurs cadets, à hauteur de 21 % d’entre eux contre 10 % des cadres de moins de 30 ans. Les cadres les plus âgés bénéficient d’un réseau de relations plus étendu du fait de leur expérience professionnelle, leur permettant ainsi de sortir du lot des candidatures reçues. Mais cela peut être aussi le signe d’une plus forte sélectivité des recruteurs vis-à-vis de ces cadres, qui doivent davantage compter sur leur réseau pour passer le tri de CV et obtenir un emploi. On notera que les plus jeunes cadres sont moins souvent déjà connus et/ou recommandés qu’en moyenne, ces derniers n’ayant pas nécessairement un carnet d’adresses très étoffé. – Tableau 17– Proportion de candidats connus de l’entreprise et/ou recommandés par une personne de l’extérieur parmi les cadres recrutés Cadres de 50 ans et plus Ensemble des cadres Candidat connu 25 % 37 % 28 % Candidat recommandé 10 % 21 % 14 % Candidat connu et/ou recommandé 32 % 45 % 35 % Source : Apec, 2016 Cadres de moins de 30 ans 25 % des cadres de moins de 30 ans recrutés étaient déjà connus de l’entreprise en amont du recrutement. Les cadres de 50 ans et plus sont plus souvent connus par le biais de relations professionnelles (clients, fournisseurs, concurrents, autres relations professionnelles) que les cadres les plus jeunes (tableau 18). Ces der- niers sont en revanche plus souvent connus par le biais de stages/apprentissages, de relations personnelles et de contrats temporaires (CDD, intérim). – Tableau 18– Comment ce candidat était-il connu ? Cadres de moins de 30 ans Ensemble des cadres Des stages/apprentissage 29 % - 8% Des clients/fournisseurs 11 % 21 % 14 % 2% 9% 7% D’autres relations professionnelles 33 % 56 % 53 % Des relations personnelles Des concurrents Source : Apec, 2016 Cadres de 50 ans et plus 11 % 10 % 9% Des missions d’intérim ou des CDD 8% 4% 7% Autre 6% - 1% - - 1% 100 % 100 % 100 % Ne sait pas Total Parmi les cadres de moins de 30 ans qui étaient connus en amont du recrutement, 29 % l’étaient par le biais des stages ou de l’apprentissage. APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 39 –3– ZOOM : COMPARAISON DES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT SELON L’ÂGE DU CADRE RECRUTÉ (MOINS DE 30 ANS OU 50 ANS ET PLUS) Les cadres de 50 ans et plus recommandés ont plus souvent été présentés par une relation de l’entreprise que leurs cadets (80 % des cas contre 61 %) (tableau 19). Introduite ou appuyée par une relation, la candidature n’est plus tout à fait anonyme. En revanche, la recommandation a plus souvent été recherchée par le recruteur en appelant d’anciens employeurs pour les jeunes cadres, dans 38 % des cas contre 32 % pour les cadres de 50 ans et plus. C’est un moyen pour le recruteur de se rassurer sur les compétences du candidat a priori sélectionné. Enfin, les cadres les plus jeunes et les plus âgés ont joint une recommandation à leur candidature dans respectivement 12 % et 11 % des cas, ce qui est plus rare que pour l’ensemble des cadres tous âges confondus (21 %). – Tableau 19– De quelle manière le candidat finalement recruté a-t-il été recommandé ? Plusieurs réponses possibles Source : Apec, 2016 Cadres de moins de 30 ans Cadres de 50 ans et plus Ensemble des cadres recommandés Vous avez appelé d’anciens employeurs du candidat 38 % 32 % 44 % Le candidat a joint une recommandation à sa candidature 12 % 11 % 21 % Le candidat a été recommandé sur un site de réseau social professionnel 4% 12 % 11 % Le candidat a été présenté par une relation de l’entreprise (client, fournisseur…) 61 % 80 % 66 % 5% 0% 4% D’une autre manière Parmi les cadres de moins de 30 ans qui étaient recommandés, 38 % l’étaient car le recruteur a appelé d’anciens employeurs du candidat. En résumé, les procédures de recrutements des cadres de moins de 30 ans et de 50 ans et plus se distinguent par quelques traits saillants (tableau 20) : – Tableau 20– Principaux traits saillants des recrutements de cadres de moins de 30 ans et de 50 ans et plus Source : Apec, 2016 Cadres de moins de 30 ans 40 Cadres de 50 ans et plus Principaux canaux privilégiés : offres et candidatures spontanées Principaux canaux privilégiés : offres et réseau Recours aux agences d'intérim Recours aux cabinets de recrutement et/ou de chasse Candidat moins souvent déjà connu et/ ou recommandé Candidat plus souvent déjà connu et/ou recommandé Recommandation plus souvent recherchée par le recruteur Recommandation plus souvent présentée par le cadre APEC – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016 N° 2016-30 MAI 2016 – SOURCING CADRES, ÉDITION 2016– ISSN 2273-8819 MAI 2016 La diffusion des offres d’emploi sur les réseaux sociaux contribue à ce que l’offre accentue encore cette année sa place comme principal moyen de sourcing des candidatures lors des recrutements de cadres. Ainsi, en 2015, 87 % des recrutements de cadres ont donné lieu à la publication d’une offre, en progression de 2 points par rapport à 2014. Les réseaux sociaux sont le moyen de sourcing dont la progression est la plus importante cette année, +6 points par rapport à 2014, à hauteur de 34 %. Cette croissance est largement due aux entreprises du secteur des activités informatiques, qui en font le plus large usage (59 %) et pour lesquelles ils font preuve d’une certaine efficacité. L’étude a été réalisée par le département Études et Recherche de l’Apec : Pilotage de l’étude : Laurence Bonnevaux Analyse et rédaction : Kaoula Ben Messaoud, France Lhermitte. Maquette : Daniel Le Henry. Direction du département : Pierre Lamblin. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 POUR CONTACTER L’APEC 0 809 361 212 www.apec.fr EDOBSA0130–05.16 DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H