ENVN - Maladies réputées contagieuses ou à
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ENVN - Maladies réputées contagieuses ou à
1 Pr J-P GANIERE - ENVN - Maladies réputées contagieuses ou à déclaration obligatoire SALMONELLOSE DE LA POULE ET DE LA DINDE DEFINITION La salmonellose des volailles, anciennement dénommée paratyphose (paratyphoïd salmonellae), est essentiellement définie comme la maladie causée par l'infection par des salmonelles autres que le sérovar Gallinarum-Pullorum (agent de la typhose-pullorose) 1. ESPECES AFFECTEES - La salmonellose concerne la plupart des espèces animales, dont la poule (Gallus gallus), la dinde (Meleagridis gallopavo) et les autres oiseaux, et l'Homme. REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET IMPORTANCE (poules et dindes) - Universellement répandue, comme la salmonellose des autres espèces animales. - Importance hygiénique : la filière avicole, par le biais de la consommation d’œufs et d’ovoproduits (contaminés notamment par S. Enteritidis ou Typhimurium), ou celui de la consommation de viande de volailles, est une source importante toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Les sérovars les plus fréquemment incriminés sont Typhimurium, Enteritidis 2, Hadar, Virchow et Infantis. - Importance économique : les infections salmonelliques des volailles sont souvent inapparentes. Leur importance est essentiellement liée à leur impact hygiénique (justifiant l’élimination en Europe des troupeaux reconnus infectés par les sérovars les plus dangereux) et aux limitations commerciales. - La prévention des TIAC chez le consommateur est devenue une préoccupation nationale et européenne. Elle implique une maîtrise de l’infection dès la production primaire et la transmission aux abattoirs des informations sanitaires d’élevage. - La lutte contre les salmonelloses a été initiée en France dès les années 1980, et visait seulement au départ les infections à S. Enteritidis et S. Typhimurium chez la poule 3. Les mesures appliquées ont permis de réduire considérablement l’incidence de ces infections (le taux d’infection des troupeaux de poules pondeuses était estimé en 2004-2005 à 4% pour S. Typhimurium et 3,5% pour S. Enteritidis, et 1 Typhose et pullorose représentaient il y a une trentaine d'années, un véritable fléau. Des mesures de lutte draconiennes appliquées en particulier dans les élevages de poule où la maladie était très répandue, ont permis, du moins en Europe et en Amérique du Nord, leur quasi-disparition ; mais le vide biologique créé aurait favorisé le développement des autres salmonelles. 2 - S. Enteritidis est la première cause de TIAC en Europe (52,2% en 2005), devant S. Typhimurium (9,1% en 2005). 3 - Initiée dans les années 1980 dans l’ouest de la France par les accouveurs, la lutte contre les infections à S. Enteritidis et S. Typhimurium dans l'espèce Gallus gallus a été renforcée en 1992 par l’organisation d’un contrôle officiel hygiénique et sanitaire (COHS) avant de devenir MRC en 1995 et objet d’une prophylaxie collective obligatoire en 1998. Noter aussi, actuellement en vigueur dans la filière Palmipèdes (élevages de palmipèdes destinés à la production d’œufs à couver et établissements d'accouvaison) l’existence d’un COHS visant le dépistage des infections par S. Pullorum-Gallinarum, S. Enteritidis et S. Typhimurium dans ces établissements, et l'assainissement et/ou le contrôle des établissements infectés. Mise à jour : 31 mai 2008 2 celui des poulets de chair en 2005-2006 à 0,5% pour S. Typhimurium ou S. Enteritidis) 4, et par voie de conséquence réduire celle des TIAC correspondantes. Le programme de lutte a été renforcé en 2006, notamment pour répondre aux obligations communautaires 5 et satisfaire les objectifs fixés 6. La lutte contre ces infections repose sur des programmes de lutte fondés sur le dépistage systématique des infections à Salmonella dans les troupeaux concernés et la mise en place de mesures appropriées pour les assainir et prévenir la contamination du consommateur. Ces programmes doivent permettre en outre d’atteindre les objectifs communautaires précédemment évoqués. - Les actions de lutte sont facilités par l’inscription de l’infection de certains sérotypes dans la liste des MRC ou des MDO chez la poule et la dinde. - MRC : les infections par S. Enteritidis, S. Hadar, S. Infantis S. Typhimurium, S. Virchow, S. Infantis chez la poule (futurs reproducteurs et reproducteurs, poulettes futures pondeuses et pondeuses d’œufs de consommation) et la dinde (futurs reproducteurs et reproducteurs) ont été inscrites dans la liste de MRC. Cette liste va être sous peu étendue aux infections par S. Enteritidis et S. Typhimurium chez le poulet de chair. - MDO : La déclaration de toute infection salmonellique, quelque soit le sérovar de S. enterica isolé, diagnostiquée chez la poule (futurs reproducteurs et reproducteurs, poulettes futures pondeuses et pondeuses d’œufs de consommation, et prochainement dès 2008 le poulet de chair) et la dinde (futurs reproducteurs et reproducteurs) a été rendue par ailleurs obligatoire (sans donner lieu à des mesures de police sanitaire). ETIOLOGIE - Les bactéries visées sont des entérobactéries appartenant au genre Salmonella, espèce enterica et sous-espèce I (spp enterica), regroupant plus de 1400 sérovars, les plus importants chez la poule et la dinde étant, compte tenu de la fréquence des cas de TIAC chez l’Homme) Enteritidis, Typhimurium, Hadar, Virchow et Infantis - Isolement (utilisation de milieux d'enrichissement et sélectifs adaptés), culture et identification aisés. Leur identification en tant que sérovars est obtenue par agglutination sur lame avec des sérums monospécifiques anti O et anti H 7. Intérêt épidémiologique de la caractérisation du lysovar. 4 - Une enquête de prévalence effectuée à la demande de l’UE en France à partir d’un échantillon national de 511 troupeaux de poules pondeuses d’œufs de consommation en 2004-2005 à révélé que 17 % étaient infectés par des salmonelles (pour une moyenne de 30,8% dans l’ensemble des pays de l’UE), 4% étant infectés par S. Typhimurium, 3,5% par S. Enteritidis et 0,9% par S. Infantis. Une enquête analogue réalisée en 2005-2006 sur des poulets de chair (381 troupeaux testés) a révélé un taux global d’infection de 6,2% (moyenne européenne : 23,7%), le taux d’infection par S. Typhimurium ou S. Enteritidis étant seulement de 0,5%. 5 - En application des dispositions du Règlement (CE) n° 2160/2003. Ce règlement vise à mettre en œuvre des mesures propres à détecter et contrôler les salmonelles et autres agents zoonotiques à tous les stades pertinents de la production, de la transformation et de la distribution, en particulier au niveau de la production primaire, de manière à réduire leur prévalence et le risque qu’ils représentent pour la santé publique. Il fixe ainsi des objectifs communautaires de réduction de la prévalence des sérovars de salmonelles les plus importants en santé publique. 6 - Des objectifs communautaires ont été fixés afin de réduire le pourcentage maximal de cheptels infectés, dans l’ensemble des pays de l’UE, par les principaux sérovars de salmonelles chez les poules pondeuses (Règlement 1168/2006 de la Commission du 31 juillet 2006), les reproducteurs (Règlement 1003/2005 de la Commission du 30 juin 2005) et les poulets de chair (Règlement 646/2007 de la Commission du 12 juin 2007). Le pourcentage minimal de réduction des cheptels positifs de poules pondeuses adultes pour S. Enteritidis et S. Typhimurium est fixé à 10% par an à partir de 2008 pour un taux de prévalence inférieur à 10% l’année précédente, avec une perspective d’obtenir moins de 2% de cheptels infectés. Le pourcentage maximal de cheptels de reproducteurs (pondeuses d’œufs à couver) de l’espèce Gallus gallus restant positifs pour S. Enteritidis, S. Typhimurium, S. Infantis, S. Hadar et S. Virchow doit être réduit à une valeur inférieure ou égale à 1% au 31 décembre 2009 dans l’ensemble des pays de l’UE. Le pourcentage maximal de cheptels de poulets de chair restant positifs pour S. Enteritidis et S. Typhimurium doit être réduit à une valeur inférieure ou égale à 1% au 31 décembre 2011. 7 - Formule antigénique des sérovars visés par la réglementation : S. Enteritidis (O :1, 9,12 ; H : g, m), S. Typhimurium (O :1, 4, 5,12 ; H : i - 1, 2), Hadar (O :6, 8 ; H : z, 10 – e, n, x), Virchow (O :6, 7 ; H : r – 1, 2) et Infantis (O :6, 7 ; H : r – 1, 5). 3 - L’infection des oiseaux est d’abord essentiellement digestive : la plupart des sérovars se limitent à coloniser le tractus intestinal 8, généralement sans symptôme apparent. Toutefois, divers événements (stress, facteurs favorisants, autre infection sous-jacente, une dose infectante importante, l’acquisition d’un plasmide de virulence…), peuvent permettre à la bactérie de traverser la barrière digestive et d’induire, en particulier chez le jeune, une maladie systémique (paratyphose) : c’est le cas en particulier pour Typhimurium ou Enteritidis (souches virulentes porteuses d’un plasmide de virulence). Certains sérovars, c’est le cas de S. Enteritidis, sont en outre adaptés à la poule 9 chez laquelle ils provoquent régulièrement une infection systémique et colonisent les ovaires et l'oviducte en l'absence de signe de maladie. Certaines souches, c’est le cas par exemple S. Enteritidis PT4, peuvent en outre acquérir des propriétés invasives très marquées (même observation pour certaines souches de S. Typhimurium). - Emergence de souches multirésistantes aux antibiotiques. ETUDE CLINIQUE . Incubation : mal définie (24 à 48 h minimum). Le développement de la maladie cliniquement exprimée succède à la colonisation du tractus digestif, mais reste rare par rapport à la proportion importante des sujets infectés. . Symptômes - Non spécifiques (et similaires quel que soit le sérovar), ils sont observés essentiellement sur les poussins et dindonneaux de moins de 15 jours et sont rares sur les oiseaux de plus de 4 semaines. - Morbidité et mortalité : habituellement inférieures à 20% dans les lots affectés, mais exceptionnellement peuvent approcher 100%. - Formes septicémiques (jeunes): symptômes généraux marqués (les oiseaux sont abattus, les plumes ébouriffées, les ailes tombantes, les yeux mi-clos, hésitant à se déplacer) et diarrhée. Des atteintes oculaires (conjonctivite, opacité de la cornée) sont aussi décrites. - Formes localisées: diarrhée importante et abattement plus ou moins marqué. - Troubles de la ponte : S. Enteritidis et Typhymurium peuvent provoquer, en particulier chez la poule, une chute de ponte, une diminution de la fertilité et de l'éclosabilité et une mortalité accrue des jeunes. . Lésions - Non spécifiques, elles varient entre l'absence complète et l'atteinte septicémique avec hypertrophie et congestion de nombreux viscères (foie, rate, poumons, reins), et éventuellement péricardite exsudative. - Lésions d'entérite (avec parfois péritonite et périhépatite) et notamment de typhlite. - Présence éventuelle de foyers punctiformes de nécrose sur les viscères (foie, poumon...). - Sac vitellin non résorbé chez les poussins. EPIDEMIOLOGIE . Analytique 8 - S. Gallinarum-Pullorum se singularise en revanche par son adaptation poussée à certaines espèces (poule en particulier) et son aptitude à engendrer une infection systémique à l’origine d’une entité clinique spécifique appelée typhose-pullorose. 9 - La poule apparaît très sensible à S. Enteritidis : la DI est faible, de l’ordre de 103-4 UFC/poule, et l’excrétion massive (106/g de fientes). Mise à jour : 31 mai 2008 4 - Sources de germes: pratiquement illimitées (oiseaux, autres animaux domestiques, rongeurs, eaux, aliments, etc.). Chez les oiseaux infectés, noter en particulier la colonisation de l'intestin (les cæcums en particulier) par les salmonelles et chez les poules pondeuses infectées par Enteritidis et parfois Typhimurium, la possibilité de l'infection des ovaires. Le portage inapparent ou chronique est habituel. Certains oiseaux peuvent excréter des salmonelles, de façon continue ou intermittente pendant de longues périodes (plusieurs mois). Les matières virulentes principales sont les fientes. La production d’œufs contaminés chez les poules pondeuses infectées naturellement par S. Enteritidis est de l'ordre de 1,5 à 2 %. - Salmonelles : bactéries très résistantes dans l'environnement (sols, lisier...) et les produits contaminés (oeufs, carcasses, cadavres). - Transmission horizontale directe et indirecte. Transmission verticale par l'intermédiaire des oeufs contaminés (transmission ovarienne pour certains sérovars ou contamination de la coquille lors du passage dans le cloaque). - Rôle de l'âge : la maladie se déclare seulement lorsque les poussins (poulets ou dindonneaux) sont infectés dans les heures qui suivent l’éclosion. Une maladie systémique sévère ne peut pas être reproduite chez des adultes immunocompétents; - Rôle des facteurs favorisants : transports et stress divers entraînent une multiplication accrue des salmonelles dans l'intestin, augmentant leur excrétion et favorisant leur diffusion dans l'élevage. Ils permettent également à la maladie de s'exprimer. . Synthétique - Maladie enzootique dont l'entretien est favorisé par la fréquence des porteurs sains et la large contamination de l'environnement. - Importance de la contamination des établissements producteurs d’œufs à couver et d'accouvaison dans la diffusion de l'infection. - Noter que dans les établissements infectés en l'absence d'épisode clinique, la proportion de sujets hébergeant des salmonelles est de l'ordre de 2,5 à 8% (en tenir compte pour déterminer le nombre de prélèvements à réaliser pour détecter l'infection). Après abattage, la proportion de carcasses contaminées peut s'élever en revanche à 70% ou plus. DIAGNOSTIC . Essentiellement expérimental fondé sur l'isolement, l'identification et le typage des salmonelles. - Chez les poussins mourant en phase septicémique, les salmonelles peuvent être isolées à partir du foie, de la vésicule biliaire ou du sac vitellin. - L'intestin, et surtout le contenu cæcal, ou chez les sujets vivants des fientes, sont également utilisés pour la détection des porteurs. . Contrôles sérologiques A la différence de S. Gallinarum-pullorum pour laquelle le dépistage sérologique est réalisé en pratique, la plupart des salmonelles, dont le tropisme est surtout digestif, génèrent peu ou pas de réponse sérologique détectable. L’infection par S. Enteritidis chez la poule s'avère particulière, en raison d’une systématisation plus fréquente de l’infection chez cette espèce : des tests ELISA sont ainsi utilisables pour détecter les troupeaux infectés par S. Enteritidis (cette possibilité existe aussi pour S. Typhimurium). NB : Au delà du simple diagnostic, le dépistage primordial des troupeaux infectés passe par la 5 recherche systématique des salmonelles dans des prélèvements adaptés à chaque situation : prélèvements de garnitures de fonds de boîtes réalisés lors de la livraison des oiseaux livrés dans une exploitation, prélèvements de fientes fraîches, chaussettes 10 pour les troupeaux élevés au sol, chiffonnettes frottées sur les surfaces exposées (éclosoir, surface des tapis à déjections, fonds des cages, etc. (selon des procédures réglementaires), échantillons de coquilles brisées provenant des éclosoirs… La détection d’une contamination verticale vraie sera bien plus efficacement détectée dans l’éclosoir que chez les reproductrices ou a fortiori sur les œufs : en effet, on considère que seulement 0,1% à 1% des œufs pondus par une poule infectée par S. Enteritidis sont contaminés. La transmission horizontale très rapide des salmonelles parmi les poussins d’un éclosoir permet d’augmenter très significativement la sensibilité de la détection. Ces prélèvements doivent être traités 11. dans des laboratoires agréés. TRAITEMENT - Le traitement antibiotique des salmonelloses visées par la réglementation est interdit. - Les traitements antibiotiques (quinolones…) réduisent le portage, mais ne le suppriment pas. PROPHYLAXIE . Sanitaire - défensive : .Importance de la maîtrise sanitaire des élevages, tenant compte des multiples sources d'infection (eau, aliments, visiteurs, rongeurs, insectes, etc.) et notamment des oiseaux et des oeufs issus d'élevages non indemnes). .Importance du contrôle systématique et régulier des élevages fondé sur l'étude bactériologique de prélèvements réalisés sur un nombre significatif de sujets (analyses de fientes, étude de carcasses à l'abattoir) et l'environnement (contrôles d'ambiance : murs, fonds de cages, eau d'abreuvoir...) en mettant l'accent notamment sur les établissements en amont de la filière chair (producteurs d’œufs à couver) et les poules pondeuses. - offensive : .En cas de foyer, l’élimination de la totalité du troupeau infecté et la destruction des oeufs 12 associés à une désinfection des locaux et matériel contaminés et un vide sanitaire sont souvent le seul moyen de permettre d'éliminer l'infection. Le traitement de l'ensemble du lot, possible, est souvent illusoire et ne permet pas l’éradication de l’infection. Il est interdit en France, en cas de suspicion d’une infection de la poule ou de la dinde par des sérovars visés par la réglementation, afin de ne pas interférer avec les opérations de contrôle bactériologique. . Médicale - Des vaccins à agents inactivés et modifiés contre S. Enteritidis et S. Typhimurium ont été développés chez la poule. Ils permettent de réduire, sans les supprimer, la multiplication de S. Enteritidis et Typhimurium dans le tractus digestif (donc de limiter l’excrétion) et le risque de localisation de S. 10 -Chaussettes constituées de jersey stérile imbibées de liquide stérile, chaussées pendant une durée suffisante pour couvrir une surface suffisante au sol. 11 - L’isolement est réalisé sur milieux sélectifs après une phase d’enrichissement. L’identification est fondée sur des tests biochimiques et sérologiques. Des outils moléculaires (PCR) ont été aussi développés pour l’identification générique du genre Salmonella et l’identification des principaux sérovars ou biovars tels que S. Enteritidis, S. Typhimurium, S. Gallinarum et S. Pullorum. 12 - Les œufs produits par un troupeau infecté peuvent être mis sur le marché après avoir subi un traitement thermique garantissant la destruction des salmonelles. Mise à jour : 31 mai 2008 6 Enteritidis dans les ovaires. Ils provoquent des interférences avec le dépistage sérologique (voire bactériologique pour les vaccins vivants). - La vaccination peut être une alternative intéressante pour réduire l’excrétion et la circulation bactériennes, notamment dans les zones où le taux d’infection des troupeaux est élevé (supérieur à 10%). - La vaccination est réglementairement possible en France avec des vaccins inactivés 13 sur les volailles de rente en filière ponte, sur les reproducteurs en filière chair au stade multiplication et sur les poulets de chair 14. L’emploi de vaccins vivants 15 n’est envisageable que sur des poules futures pondeuses d'œufs de consommation dans des sites de ponte contaminés depuis 2 ans au moins. REGLEMENTATION SANITAIRE . Depuis février 2006 16, la nomenclature des MRC concerne la poule (Gallus gallus) et la dinde (Meleagridis gallopavo). Elle inclut : - les infections par S. Enteritidis, Typhimurium, Hadar, Virchow et Infantis dans les troupeaux de futurs reproducteurs et reproducteurs chez Gallus gallus (en filières chair et ponte) ou Meleagridis gallopavo ; - les infections par S. Enteritidis et Typhimurium dans les troupeaux de poulettes futures pondeuses et pondeuses d’œufs de consommation, et prochainement dans les troupeaux de poulets de chair. En outre, l’isolement de tout autre sérovar de S. enterica dans ces mêmes troupeaux est soumis à déclaration obligatoire, les infections correspondantes ayant été ajoutées à la nomenclature des MDO 17. . Futurs reproducteurs et reproducteurs (filières ponte et chair), et poulettes futures pondeuses et pondeuses d’œufs de consommation. Un programme national de lutte 18 institue des mesures de prophylaxie obligatoire et de police sanitaire dans les troupeaux de reproduction (production d’œufs à couver) en filière chair 19 et dans les 13 - Les vaccins disposant actuellement d'une AMM en France sont : -« Nobilis Salenvac » (Intervet), vaccin adjuvé (hydroxyde d’aluminium) à agent inactivé (S. Enteritidis lysotype 4) contre l’infection par S. Enteritidis (voie intramusculaire). -« Nobilis Salenvac T » (Intervet), vaccin adjuvé (hydroxyde d’aluminium) à agents inactivés (S. Enteritidis lysotype 4 et S. Typhimurium DT104) contre l’infection par S. Enteritidis ou S. Typhimurium (voie intramusculaire). -« Gallimune® SE + ST » (Merial), vaccin adjuvé (huile de paraffine) inactivé (S. Enteritidis lysotype 4 et S. Typhimurium DT104) contre les infections par S. Enteritidis et S. Typhimurium (voie intramusculaire). 14 - Réglementairement en France, la vaccination contre la salmonellose des volailles de reproduction (c.-à-d. destinées à la production d’œuf à couver) est interdite en filière ponte d’œufs de consommation, mais autorisée (avec des vaccins inactivés) chez les volailles de rente (c.-à-d. destinées à la ponte d’œufs de consommation). En filière chair, seule est possible la vaccination des volailles de reproduction (c.-à-d. destinées à la production d’œuf à couver) au stade multiplication (elle est interdite au stade sélection), et sur les poulets de chair. 15 - Cas du vaccin vivant Nobilis SG 9R (Intervet) préparé à partir d’une souche rough de S. Gallinarum (souche 9R) administrée à 2 reprises chez les poulettes à partir de 6 semaines et au moins 8 semaines plus tard (au maximum 2 semaines avant l'entrée en ponte). Son indication, limitée aux infections par S. Gallinarum et S. Enteritidis, est la réduction de l'excrétion bactérienne chez les futures pondeuses d’œufs de consommation. La souche a néanmoins la capacité de diffuser dans l’élevage, occasionnant des séroconversions dans des lots (pondeuses par exemple) élevés à proximité de lot vacciné. 16 - Décret 2006-178 du 17-02-2006 portant création d’une liste de maladies réputées contagieuses et modifiant le code rural (art. D.223-21 du CR). 17 - Décret 2006-179 du 17-02-2006 portant création d’une liste de maladies à déclaration obligatoire et modifiant le code rural (art. D.223-1 du CR). 18 - Ces dispositions correspondent à la transcription de la Directive 2003/99/CE du Parlement européen et du Conseil du 17 novembre 2003 sur la surveillance des zoonoses et des agents zoonotiques, modifiant la décision 90/424/CEE 7 troupeaux en filière ponte d’œufs de consommation (production des œufs à couver et des œufs de consommation) 20. L’exécution de ce programme concerne les troupeaux de plus de 250 volailles. Il est conditionnée par : -la déclaration obligatoire des élevages auprès des EDE (attribution à chaque élevage d’un numéro national d’exploitation), -la déclaration, au DDSV, de mise en place d’un nouveau lot de poules (mentionnant son origine), et de sortie (mentionnant sa destination), -la tenue correcte du registre d’élevage (qui doit retracer tous les mouvements de volailles…) -la désignation d’un VS par l’éleveur, -le dépistage obligatoire des infections salmonelliques,-la déclaration obligatoire de toute suspicion d’infection salmonellique, -l’adhésion facultative des éleveurs à une charte sanitaire. - Charte sanitaire La charte sanitaire 21 définit des normes d’installation et de fonctionnement visant à prévenir l’apparition et l’extension des infections salmonelliques. Elle fait l’objet d’une convention individuelle passée avec le préfet (DDSV) et d’un engagement écrit d’en respecter les normes. Elle permet à l’aviculteur de bénéficier d’aides financières pour le dépistage et des indemnités d’abattage. - Mesures de prophylaxie obligatoire : dépistage systématique 22 -Le dépistage systématique vise : .les infections à S. Enteritidis, Hadar, Infantis, Typhimurium et Virchow pour les reproducteurs en filière chair et en filière ponte ; .seulement les infections à S. Enteritidis et Typhimurium pour les poulettes futures pondeuses d’œufs de consommation et les pondeuses d’œufs de consommation (volailles de rente). -Il comporte la réalisation de prélèvements périodiques (réalisés sous la responsabilité du VS) 23 et du conseil et abrogeant la directive 92/117/CEE du Conseil et l’application des mesures édictées par les Règlements (CE) n° 2160/2003 du parlement européen et du conseil du 17 novembre 2003 sur le contrôle des salmonelles et d’autres agents zoonotiques spécifiques présents dans la chaîne alimentaire et n° 1003/2005 du 30 juin 2005 de la commission du 30 juin 2005 portant application du règlement précédent en ce qui concerne la fixation d’un objectif communautaire de réduction de la prévalence de certains sérotypes de salmonelles dans les cheptels reproducteurs de Gallus gallus. 19 - Arrêté du 26 février 2008 relatif à la lutte contre les infections à Salmonella dans les troupeaux de reproduction de l'espèce Gallus gallus en filière chair et fixant les modalités de déclaration des salmonelloses aviaires, visées à l'article D. 223-1 du code rural, dans ces mêmes troupeaux, et Arrêté du 26 février 2008 relatif aux modalités de la participation financière de l'Etat à la lutte contre les infections à Salmonella dans les troupeaux de reproduction de l'espèce Gallus gallus en filière chair. 20 - Arrêté du 26 février 2008 relatif à la lutte contre les infections à Salmonella dans les troupeaux de l'espèce Gallus gallus en filière ponte d'œufs de consommation et fixant les modalités de déclaration des salmonelloses aviaires, visées à l'article D. 223-1 du code rural, dans ces mêmes troupeaux, et Arrêté du 26 février 2008 relatif aux modalités de la participation financière de l'Etat à la lutte contre les infections à Salmonella dans les troupeaux de l'espèce Gallus gallus en filière ponte d'œufs de consommation. 21 - Cette charte édicte des normes de protection et d’aménagement des locaux, ainsi que des normes de fonctionnement et d’hygiène (désinfection des oeufs à couver, introduction obligatoire d’animaux provenant d’établissement adhérant eux-mêmes à la charte, nettoyage et désinfections réalisés selon un protocole écrit, tenue à jour d’un cahier d’élevage où sont portés les protocoles et dates de désinfection, les programmes et dates de vaccination, les performances et courbes de ponte, les traitements et interventions diverses, les résultats des opérations de dépistage, etc.). 22 - Ces mesures impliquent une déclaration préalable d’activité au préfet (DDSV) des propriétaires des troupeaux et établissements d’accouvaison concernés. Ces derniers doivent en outre tenir à jour des documents d’enregistrement (à conserver pendant 2 ans) précisant l’origine, la destination et dates de mouvement des lots d’animaux et d’œufs possédés. Un VS est désigné pour y assurer les opérations réglementairement requises. 23 - Il s’agit, selon le cas, de prélèvements de fonds de boîtes lors de la livraison des oiseaux, d’échantillons de fientes et/ou de chiffonnettes, destinés à des examens bactériologiques. Des prélèvements d’œufs et de tissus sont aussi réalisables lors d’examens de confirmation d’infection. Mise à jour : 31 mai 2008 8 traités dans des laboratoires accrédités 24. -Ce dépistage, à la charge des éleveurs, est forfaitairement subventionné à la condition que ces derniers adhèrent à la charte sanitaire facultative. Les résultats sont conservés au moins 2 ans. - Mesures de police sanitaire -En cas d’examen positif, le DDSV place sous surveillance (APMS) les troupeaux suspects et fait procéder à la réalisation de prélèvements de confirmation réalisés par le VS lui-même. Lorsque l’infection est décelée dans un couvoir ou un éclosoir, un enquête établit le(s) troupeau(x) fournisseur(s) des oeufs supposés contaminés (des prélèvements y sont alors réalisés). Si la suspicion concerne des pondeuses d’œufs de consommation, des œufs sont également prélevés pour analyse. Ces opérations sont également mises en œuvre lorsque la suspicion est consécutive à des cas de toxi-infection alimentaire (exemple d’une TIAC reliée à la consommation d’œufs…). Aucune entrée ou sortie d’oiseaux et/ou d’œufs ne sont alors autorisées en attendant les résultats. Tout mouvement de fientes et matériel est interdit depuis le site suspect. Une enquête épidémiologique est réalisée pour déterminer éventuellement d’autres sites infectés. -Si les résultats sont confirmés, ces établissements sont placés sous arrêté préfectoral portant déclaration d’infection. Cet arrêté prévoit notamment : .L’élimination des troupeaux infectés (élimination possible à l’abattoir 25), soit sur ordre de l’administration dans cas des reproducteurs en filières chair et ponte et des poulettes futures pondeuses d’œuf de consommation, soit à la demande de l’éleveur pour les pondeuses d’œuf de consommation (élimination non obligatoire). .la destruction ou le traitement assainissant 26 de leurs œufs (pour les élevages de rente produisant des oeufs de consommation, la mise sur le marché des oeufs traités par la chaleur, donc vendus à des casseries, est envisageable comme alternative à l’abattage des pondeuses. Si les analyses pratiquées sur les œufs de consommation sont positives, on procède au retrait des œufs mis sur le marché à partir de 21 jours 27 précédant la date de l’APMS .la destruction des aliments stockés sur le site d’élevage consommés par les volailles contaminées. L’APPDI est levé après accomplissement des mesures précédentes, nettoyage et désinfection 28, vide sanitaire et contrôles bactériologiques montrant l’élimination de l’infection. Des indemnités d’abattage sont attribuées aux éleveurs dans la mesure où ils adhèrent à la charte précédemment évoquée. . Poulets de chair 24 - Les laboratoires doivent être accrédités selon le programme COFRAC. 25 - Sur demande au DDSV, les volailles peuvent être acheminées, sous laissez-passer vers un abattoir. Cette possibilité nécessite au préalable 1) des recherches bactériologiques destinées à vérifier, à partir de prélèvements de muscles réalisés par le VS sur 20 volailles, l’absence d’infection salmonellique généralisée, 2) des recherches de substances antimicrobiennes à partir de 5 des prélèvements précédemment réalisés, 3) une visite de l’élevage concerné (examen ante-mortem) par le VS, 72 heures au plus avant le départ pour l’abattoir. En cas d’infection salmonellique systémique des carcasses, ces dernières doivent être détruites ou subir un traitement thermique assainissant. Les viscères des volailles sont détruits ou traités. La chaîne d’abattage doit être nettoyée et désinfectée immédiatement après passage du lot contaminé. 26 - Dérogation éventuelle accordée par le DDSV (traitement thermique des oeufs). 27 - Si des oeufs de ce lot ont été incriminés dans une TIAC, les autorités procèdent au rappel des œufs mis sur le marché à partir de 28 jours précédant la date de l’APMS. 28 - Le stockage et l'épandage des déjections animales et des eaux de nettoyage ne doivent pas constituer une source de contamination pour l'environnement et tenir compte de la protection sanitaire des autres exploitations. 9 La réglementation vise à maintenir en France un faible taux d’infection salmonellique des élevages de poulets de chair 29 , sachant par ailleurs qu’à partir de décembre 2010 30 les viandes fraîches de volaille ne pourront être mises sur le marché aux fins de la consommation humaine, à moins qu'elles ne satisfassent au critère suivant : «Salmonelles : absence dans 25 grammes». Un projet d’arrêté fixe un programme national de lutte (démarrage dès janvier 2009) contre les infections à salmonelles dans les troupeaux de poulets de chair ayant pour objet : -le dépistage systématique des infections à Salmonella spp. dans les troupeaux de poulets de chair ; -la décontamination des lieux d'élevage des volailles infectées par S. Enteritidis et S. Typhimurium et le traitement approprié de leurs effluents ; -la gestion des viandes de volailles issues des troupeaux infectés. Un dépistage obligatoire 31 est réalisé dans chaque exploitations (contenant au moins 250 poulets) dans les 3 semaines précédant l’abattage sur le dernier site d’élevage avant l’envoi à l’abattoir. La présence de S. Enteritidis ou S. Typhimurium dans les fientes entraîne le placement sous arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS) et la réalisation, par le VS, de prélèvements de confirmation de 20 volailles dans les muscles desquelles sont recherchés ces sérovars. Dès l’APMS, le troupeau est séquestré et est acheminé vers l’abattoir sous laissez-passer. Le chantier de nettoyage et désinfection du site est obligatoire et son efficacité doit être vérifiée par le VS 32 pour lever l’APMS. Si les muscles sont positifs, le troupeaux est placé sous arrêté préfectoral portant déclaration d’infection (APPDI). Outre les mesures prévues sous APMS, les viandes issues sont thermisées. . Dindes Aucune mesure n’est encore appliquée, les programmes de maîtrise des sérovars précédemment désignés devant être opérationnel seulement en 2010. Une étude de prévalence de l’infection salmonellique dans les troupeaux de dindes de chairs 33 et de dindes reproductrices a néanmoins été menée en France en 2006-2007. Les résultats émanant des divers pays de l’UE permettront la fixation d’objectifs communautaires de réduction de prévalence de ces sérovars chez la dinde. 29 - L’objectif communautaire fixé pour S. Enteritidis ou Typhimurium (moins de 1% d’élevages infectés) d’ici le 31 décembre 2011 est déjà atteint en France : selon l’enquête communautaire menée en 2005-2006 dans les troupeaux de poulets de chair, la prévalence de S. Enteritidis ou S. Typhimurium était de 0,3% en France (avec une prévalence de Salmonella spp. de 6,2%). 30 - Objectifs fixés par le Règlement (CE) n°2160/2003 du parlement européen et du conseil du 17 novembre 2003 sur le contrôle des salmonelles et d’autres agents zoonotiques spécifiques présents dans la chaîne alimentaire. 31- Le dépistage est constitué pour chaque troupeau de deux paires de chaussettes réunies pour ne constituer qu’un échantillon. Pour les troupeaux en libre parcours, les échantillons ne doivent être collectés que dans la zone située à l'intérieur du poulailler. Dans les bâtiments de moins de 100 volailles où il n'est pas possible d'utiliser des paires de chaussettes, celles-ci peuvent être remplacées par des chiffonnettes. Toute présence d’inhibiteur entraîne le classement du lot comme infecté. 32 - Leur efficacité doit être vérifiée par un contrôle visuel de la qualité du nettoyage et par un contrôle bactériologique négatif des bâtiments, des parcours et des abords vis-à-vis de Salmonella, avant le repeuplement des locaux. Les contrôles doivent être effectués par le vétérinaire sanitaire du troupeau suivant des modalités précisées par instruction ministérielle. Les prélèvements et analyses font l’objet d’une participation financière de l’Etat. 33 - Les sérovars les plus fréquemment isolés chez la dinde de chair dans les pays de l’UE sont, par ordre de fréquence décroissante, S. Bredeney, S. Hadar, S. Derby, S. Saint-Paul et S. Kottbus. Seuls S. Hadar et S. Derby sont fréquemment la cause d’infections salmonellique chez le consommateur. En France, la prévalence d’infection salmonellique s’élevait à 1,6% des troupeaux de dindes reproductrices (205 élevages testés), 0,5% hébergeant S. Enteritidis ou Typhymurium, et 13,3% des troupeaux de chair (326 testés), 3,8% hébergeant S. Enteritidis ou Typhymurium. Mise à jour : 31 mai 2008