Collectif 123 asbl - Festival Alimenterre

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Collectif 123 asbl - Festival Alimenterre
Forum des Alternatives 2013
Collectif 123 asbl
Invitée : Bart - [email protected]
http://www.123rueroyale.be/
Le Collectif 123 asbl est né il y a 6 ans. Il s’agit d’un squat légal organisé en autogestion.
Au-delà de la problématique de l’accès au logement, le Collectif s’intéresse à l’alimentation :
sa (sur)production, (sur)consommation, son transport, sa qualité, le gaspillage etc.
L’asbl a mis sur pied la récupération alimentaire systématique et propose des tables d’hôtes
assorties d’activités socioculturelles (documentaire sur la viande, conférence sur les
semences etc.). Ces activités contribuent autant à l’intégration sociale qu’à la sensibilisation
environnementale des habitants.
Cette initiative a ouvert la porte à la thématique de l’alimentation durable dans un univers où
– précarité oblige – ce n’était pas la préoccupation principale. A travers ces soirées, le
collectif introduit la notion de systémique, du lien entre la société qui gaspille ses ressources
naturelles et celles humaines. On passe du toit à l’assiette. Le degré d’implication varie entre
les habitants, mais ils adoptent tous des petits gestes tels l’utilisation de produits ménagers
naturels.
L’immeuble comprend 65 habitants d’origines et situations diverses. Chacun finance le
maintien de l’immeuble et les charges (eau, électricité, internet) selon ses capacités (principe
de solidarité) et participe aux réunions organisationnelles (gestion collective). L’asbl
regroupe aussi d’autres squats et représente 180 personnes en tout. Ce collectif a acquis
une certaine légitimité, bénéficié de l’intérêt médiatique et d’appuis politiques en périodes
électorales.
1) L’historique du projet
Bart qui représente l’association aujourd’hui est un assistant social qui accompagnait des
personnes sans-abris.
Inspirés par d’autres squats (Kaputt, Hôtel Tagawa, cf : http://www.iteco.be/Action-quoi), des
personnes de tous horizons se sont installées au Gesu (expulsés depuis 04/11/2013, cf.
presse) : réfugiés, sans-abris, anarchistes, étudiants, militants pour les droits sociaux etc.
Bien que l’occupation d’un immeuble ne soit pas une activité criminelle en Belgique (la police
doit être mandatée par un juge pour expulser), les jésuites leur ont vite expliqué que la
propriété privée étant une valeur sacrée, il était préférable de squatter des bâtiments publics.
Un groupe s’est donc emparé du 123 rue Royale (immeuble abandonné en cours de
démolition) et a négocié une convention d’occupation avec la Région Wallonne. Cette
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convention diffère d’un bail et n’implique pas les mêmes droits et obligations. Les squatteurs
ne paient pas de loyer, mais ils entretiennent les installations (ex : le toit a été refait).
Outre les réclamations politiques sur l’accès au logement en région bruxelloise (ils sont si
bien identifiés qu’Infrabel leur a proposé la gestion temporaire de la « Poissonnierie », rue du
Progrès
http://www.dailymotion.com/video/x10j41f_kim-et-lapoissonnerie_news#from=embediframe).
Le collectif 123 asbl récupère des aliments invendables (sur des marchés et même dans des
magasins bio, ex : Marché des Tanneurs/Den Teepot). Ils ont développé des partenariats
(ex : Ethiquable) et obtiennent ainsi des produits de qualité qui auraient dû être jetés car
moins beaux, proches de la péremption ou ne répondant pas aux normes de l’AFSCA. Les
commerçants, eux, réduisent leurs déchets (réalisant ainsi une économie pécuniaire) et
contribuent socialement.
Le Collectif participe aussi aux potagers collectifs de l’Albertine et rue du Boulet, mais la
production seule est insuffisante.
2) Interaction avec le public
La foire aux questions entre le public et le témoin (Bart) s’articule autour de divers axes :
-
La production alimentaire (dates « à consommer de préférence » / agriculture
durable)
-
L’accessibilité à une alimentation durable : de qualité (santé) et respectueuse de la
planète (environnement)
-
La mobilisation et sensibilisation des habitants et du public (société de surproduction,
surconsommation, gaspillage, aseptisation, globalisation)
-
Comment contribuer en tant que citoyen ?
Plusieurs participants proposent de se mobiliser pour:
1) Modifier la législation qui criminalise le « raiding de poubelles » et n’autorise pas le
don de produits « périmés »
2) Organiser le regroupement des restes alimentaires (centralisation par les Banques
alimentaires ?)
3) Mettre en place des pénalités pour la (sur)production (taxes, coût déchets etc.)
Bart est d’avis de ne pas développer une dépendance à la surproduction et plutôt de réduire
le gaspillage sur TOUTE la chaîne depuis la production à la consommation) car la société
crée et justifie la pauvreté par la charité. Car si les ressources gaspillées étaient mieux
distribuées en amont, il y aurait moins de personnes qui doivent se contenter des restes
(alimentaires ou autres). En d’autres mots : la question alimentaire illustre le lien étroit entre
la création de richesses (excessives) et celle de la pauvreté (le manque).
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Après ce témoignage, les participants sont invités à se positionner entre : « faire les
poubelles ? jamais ! » ou « récupération alimentaire et chasse quotidienne au gaspillage ! ».
Bart rappelle que le geste qui compte est de ne pas acheter et qu’il ne faut pas avoir peur
d’ « enlever le pain de la bouche » aux précarisés en fouillant les poubelles.
Q° Public : récupérez-vous des matières premières ou des produits transformé ?
On prend ce qu’on peut – certains veulent mais ne peuvent donner (AFSCA), signent
décharge de responsabilité, à savoir : illégalité du « raiding de poubelles »
Q° public : illégalité = levier contestataire/plaidoyer contre gaspillage alimentaire ?
transformer en objet revendication politique –> changements législatifs
Collectif 123 ne lance pas des plaidoyers mais appuient ceux déjà existants (ex : Steven
condamné pour raiding de poubelles car illégal !), certains habitants plus porteurs (ex :
soutien à Kokopelli sur les semences, organisation d’un débat au 123) = réactifs
Proposition du public de construire ensemble ce plaidoyer, ramener le thème dans la
sphère publique, instaurer un débat grâce à la notoriété médiatique du 123
Animateur explique peu de collectifs dans la récupération (ex : principal acteur « Banques
Alimentaires » car perte de subsides) => + poids à problématique, acteurs à contacter pour
ce plaidoyer
Public discute des enjeux internationaux (USA_Chine), globalisation = aseptisation et dualité
« contre » pas « avec »
Ex : Date de péremption lié au problème juridique qui n’autorise pas le don de nourriture
Guatemala très touché par politiques américaines d’où mbre public intéressé par Collectif
123, quel dévlopmt voulons-nous ? obtenir justice comme ici ? région semi-rurale observe
main mise par Monsanto sur l’agriculture etc. question solidatié vs charité
Point fort : légitimité occupation car sans-abris ou hautement précarisés
Soutien associations (Rassemblement Logement) + appui médiatique + jeu politique (10j avt
élections) – PS, Ecolo
Officialisation adresse importante car allocataires sociaux CPAS ou chômeurs (intervention
juridique)
Textes légaux stipulent que domiciliation possible n’importe où dès 15 jours ? jardin-abri de
bus
Juste constatation de présence (agent police/fonctionnaire)
Q° public : comment s’organise l’autogestion ?
Réunions AG et en sous-groupes (nouvelles demandes, budgets) – horizontal (actif/passif)
Parfois désaccords-> « démissions-licenciements »
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Q° public : levier élargissement public – interactions (désintérêt/peur) ?
Public varié militants, mais aussi étudiants, public précarisé, voisins – vidéos/films
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