Jeudi 25 NOVEMBRE à 20h30 à Utopia Bordeaux, 5 place

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Jeudi 25 NOVEMBRE à 20h30 à Utopia Bordeaux, 5 place
Jeudi 25 NOVEMBRE à 20h30 à Utopia Bordeaux, 5 place Camille Jullian,
www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 15 • Soirée organisée et animée par ATTAC 33
Première projection du film suivie d'un débat avec Philippe Mühlstein, cheminot,
syndicaliste, membre du Conseil scientifique d'Attac France, Bernard Péré, Conseiller régional
du Lot et Garonne, Éric Halgand, cheminot, syndicaliste, et Denise Cassou, porte-parole de
la Coordination Vigilance LGV. Pour cette soirée, achetez vos places à l'avance, à partir
du Samedi 20 Novembre (le film est programmé ensuite jusqu'au 30 novembre).
CHEMINOTS
Film documentaire de Luc JOULÉ
et Sébastien JOUSSE
France 2010 1h20
avec des cheminots de la Région PACA
et la participation exceptionnelle de Ken
Loach, Raymond Aubrac et l’historien
Robert Menchérini…
Les cheminots sont souvent en première
ligne dans les mouvements de contestation, donc de grève. On connaît la sémantique des présentateurs télé, à coup
de « corporatisme », « usagers pris en
otages », « privilèges sociaux », etc. Les
préjugés, peut être plus que sur tout autre
métier, vont bon train (c’est facile comme jeu de mots, je sais). Mais que saiton d’eux réellement ? Pas grand chose.
Quelle est l’évolution de leur condition et
l’impact sur les usagers de l’ouverture à
la concurrence du transports des voyageurs (pour le fret, c’est déjà le cas depuis 2007, dans l’indifférence presque
générale) ?
L’immense mérite de ce film, initié par le
Comité d’Entreprise SNCF de la région
PACA, est de montrer avec précision et
sans manichéisme les cheminots dans
toute la diversité de leur travail. Des cheminots filmés entre 2006 et 2009, période charnière parce qu’elle a vu l’ouverture à la concurrence du privé pour le fret
et un certain nombre de transformations
fondamentales.
On voit se dérouler le travail au quotidien et contrairement à ce qu'on pourrait craindre, c’est palpitant. Au diable
les préjugés colportés par la propagande antisyndicale : être cheminot est un
métier trépidant, nécessitant une sacrée
dose d’initiative et de sang froid. On découvre un chef d’escale jonglant avec
les téléphones pour assembler des trains
malgré le matériel défectueux, un agent
organiser une « correspondance sauvage », allant jusqu’à repérer les voyageurs
en perdition. On voit à l'œuvre des gens
amoureux de leur travail, pleins d’envies
et d’imagination.
Mais peu à peu la machine à détruire
la motivation se met en marche : c'est
la dévalorisation par la sectorisation de
plus en plus grande des tâches, c'est
cet isolement croissant ayant pour but
le passage vers la privatisation de certains secteurs, comme dans cette scène ubuesque où le conducteur d’une
locomotive Veolia avance tel un fantôme, sourd aux consignes, dans la gare de triage de Miramas, ou encore cet
agent commercial dépressif de la hotline
IdTGV qui annonce à un client incrédule
qu’à la SNCF il n’existe pas.
Et tout cela est d’autant plus terrible
que les réalisateurs ont l’intelligence de
le remettre dans une perspective historique, avec le témoignage de Raymond
Aubrac, qui rappelle combien la SNCF
a été considérée par le Conseil National
de la Résistance comme les artères et
les veines de la France. Ou dans une
perspective internationale quand les
cheminots constatent, en regardant The
Navigators, le film de Ken Loach, les
conséquences tragiques de la privatisation en Angleterre, autant pour les usagers (le train anglais est probablement
un des moins sûrs d’Europe) que pour
les cheminots définitivement précarisés.
Et là ils prennent conscience (et nous
avec) que cette privatisation vampire qui
ne dit pas son nom sonne le glas d'une
certaine conception du service public et
d'un organisme de transport ferroviaire
au service de tous.
Attac33 : [email protected]
Coordination vigilance LGV :
[email protected]