Capitalisation de l`opération test des petits ruminants
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Capitalisation de l`opération test des petits ruminants
CAPITALISATION DE LA MISE EN PLACE DES PETITS RUMINANTS (CHEVRES NAINES) DANS LA ZONE DU PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL DU KANEM ( PRODER-K) Dans les zones rurales du Tchad en général et dans la région du Kanem en particulier, le petit élevage est pratiqué aussi par les femmes, il leur permet souvent de se prendre en charge et de subvenir non seulement à leurs besoins mais aussi à ceux des enfants. Les enfants sont initiés à ce concept d’élevage depuis leur jeune âge. La mise en place des opérations tests de petits ruminants vise à améliorer le régime alimentaire des enfants à travers la consommation du lait et à fournir entre autres des matières organiques nécessaires pour enrichir les champs de culture, à valoriser au mieux les résidus de récolte et des travaux ménagers (son et résidus alimentaires) et enfin, à générer des revenus substantiels nécessaires pour payer les soins de santé, la scolarisation des enfants et les besoins quotidiens de la famille. Le petit ruminant en somme est une source d’économie à laquelle on fait appel en beaucoup des circonstances : achat de vivres et besoins familiaux, manifestations religieuses et réception d’hôte de marque. Le projet a mis en place l’opération test, suite à la demande des GIE. L’objectif de cette capitalisation est de faire ressortir les points saillants sur l’opération test de petit ruminant, afin de dégager des perspectives d’amélioration. Sites expérimentaux Le petit ruminant a été mis en place en juin 2008, soit 11 mois, au profit de 80 ménages, soit 400 personnes touchées. 7 groupements féminins ont bénéficié de cette opération à savoir : Performance de reproduction L’élevage de petit ruminant concerne principalement la race naine importée de la zone soudanienne du pays. Le poids des mâles adultes se situe entre 25 et 30 kg, celui de la femelle entre 23 et 28 kg. Le poids moyen à la naissance est de 2 kg, à un mois il est de 3,9 kg. Cette race a une taille moyenne de 40 à 60 cm au garrot. La femelle atteint la puberté vers cinq à six mois. La durée de la gestation est comprise entre 145 et 155 jours. La première mise bas intervient entre 10 à 12 mois avec des variations selon les conditions d’élevage et du milieu. L’intervalle entre deux gestations successives menées à terme est généralement variable. Les naissances gémellaires et bisannuelles sont fréquentes et se poursuivent pour une bonne femelle cinq à six mois. La fréquence de mise bas double, triple ou quadruples augmente à partir de la première mise bas (généralement unique) et se poursuit jusqu’en fin de carrière. Ce caractère tient absolument de la pureté de la race. Deux chèvres des sites (Barkadroussou, Arbatiré), ont donné trois chevreaux par portée à la seconde gestation ; il est probable que ces femelles pourront donner quatre petits par portée. Adaptation La période d’observation et d’adaptation a duré 1 à 2 mois. La chèvre pouvait ensuite être maintenue seule ou associée aux autres chèvres de la race sahélienne que possèdent les groupements. Santé Les chèvres ont développé une maladie dont les symptômes observés étaient : la diarrhée sanglante, larmoiement et jetage. Le premier mois correspond à une quarantaine sommaire où toutes les affections diagnostiquées sont traitées. La prophylaxie s’est limitée à la vaccination contre le charbon bactérien et la peste de petit ruminant (PPR). Pendant le suivi, les animaux sont déparasités et les malades traités aux antibiotiques. Pour renforcer leurs états sanitaires, des vitamines ont été enregistrées à tous les animaux. Alimentation L’alimentation est basée sur le pâturage naturel et les résidus de récolte et de la cuisine. La formulation de la ration avec ces aliments varie selon les saisons. En saison sèche, les chèvres sont laissées en divagation dans le village et broutent les herbes sèches ou les résidus de récolte. Les animaux reçoivent, en outre des sous produit (son de maïs etc.). Ces suppléments alimentaires ne sont pas toujours disponibles. Il n’y a non plus d’incorporation de nutriments spécifiques sous forme de vitamines ou oligoéléments. C’est pourquoi, le projet avait mis à la disposition des GIE de la provende comme complément alimentaire au moment de la période de soudure. L’eau est de bonne qualité provenant des puits traditionnels ou de forages. En saison de pluie, les enfants conduisent les animaux en brousse loin des champs. La ration est essentiellement constituée par les fourrages naturels verts. La supplémentation protéique en sous-produits agro-industriels est nécessaire à cette période. Mais compte tenu du coût élevé de ces sous-produits, un accent particulier est de plus en plus mis sur l'utilisation des légumineuses fourragères comme supplément protéique. A cet effet, ces insuffisances alimentaires déjà évoquées nécessitent des compléments alimentaires, en sousproduits agro-industriels (tourteau de coton etc) et en complément minéral vitaminé Habitat Il n’existe pas de bergerie avec toiture et ouverture bien aménagée, capable de protéger les animaux contre les intempéries ; Tout de même, les GIE ont construit des abris (enclos) pour protéger leurs animaux. Situation de petits ruminants après une année d’élevage Nombre Mortalité de mise Inter adultes Zone Villages en place zone M F M F Kamkalaga 1 5 2 Kamkalaga Wadjangamata 1 5 1 1 Sud Wadichagra 1 5 3 Fassaladjoul Amkoadegueci 1 5 1 1 Amsilep Arbatiré 1 4 1 1 Nord Mao Koumbagari 1 6 1 - Adule vivant Jeune vivant M 1 1 - M 1 4 1 4 5 1 Capitalisation de l’opération test des petits ruminants F 3 4 2 4 3 6 F 4 5 3 2 2 - Femelle gestants 2 3 2 2 2 4 2 Nokou Barkadroussou Total 1 7 5 35 1 5 3 11 2 2 24 2 18 2 18 15 Légende : M=mâle, F=femelle Dans le tableau ci-dessus, on observe qu’il y a 42 petits ruminants mis en place, dont 7 mâles et 35 femelles. Juste après la mise en place de ces animaux, nous avons enregistré une perte de 13 têtes dont 4 mâles. Deux têtes sont mortes avant l’intervention de la délégation régionale de l’élevage de Mao et les 11 têtes après le traitement. L’effectif actuel est de 62 têtes, dont 20 mâles. Parmi les 42 femelles. Il faut également signaler la mortalité de 16 chevreaux dont les causes sont citées dans le tableau ci dessous : Mortalités des chevreaux Nombres des chevreaux Stress de transport (mise bas juste après la mise en 6 place) Avortement : 3 Insuffisance du lait (sous alimentation de la mère) 4 Mise bas sans assistance (naissance avec 3 l’enveloppe fœtale) Total 16 Cause de mortalité Dans une période de 11 mois, sur un effectif initial de 42 têtes, nous avons actuellement un effectif de 62 têtes soit une augmentation de 20 têtes (47 ,6% d’augmentation). N.B : Ces animaux sont très prolifiques et rustiques. Cette opération test mérite d’être reconduite à d’autres groupements ou bénéficiaires individuels. Analyse de témoignage des bénéficiaires Bénéficiaires I. Nous avons accueilli avec satisfaction la mise en place de l’opération test. Cette opération revêt une importance capitale pour nous, dans la mesure où elle contribue à l’augmentation de nos revenus et à l’amélioration de l’alimentation de nos enfants à travers la consommation du lait. Nous avons eu beaucoup de demandes de la part des villages voisins et même de loin pour l’achat des chevreaux. Nous attendons à ce que notre troupeau s’agrandisse afin que nous puissions décider de la conduite à tenir. La chèvre naine est réputée prolifique parce qu’elle met bas deux à trois voire même quatre petits par portée et elle a un cycle très court d’une durée de 4,5 à 5 mois. Par contre, la race sahélienne donne rarement trois à quatre petits par portée. Mais elle est laitière par rapport à la naine. La provende que le projet a mise à notre disposition nous a permis de faire face à la période de soudure. Pendant cette période, auparavant les animaux souffraient de la sous alimentation. Mais nous avons constaté que nos animaux étaient en embonpoint. Capitalisation de l’opération test des petits ruminants 3 Nous souhaitons continuer avec cette activité, beaucoup des groupements sollicitent l’élevage de cette race si le projet pourrait appuyer ces groupements. Pour la bonne conduite de nos animaux, nous demandons au projet de renforcer nos capacités sur la culture de la luzerne. Bénéficiaire II. La chèvre naine se multiplie rapidement, ça nous permettra de constituer notre troupeau en laps de temps. Pour un effectif initial de 6 têtes malgré les pertes que nous avons enregistré, au bout de 11 mois de la mise en place des animaux, nous sommes aujourd’hui à un effectif de 13 têtes. Nous constatons que la naine a un cycle court et donne plus des petits que la race locale. En plus elle s’adapte facilement au contexte de la zone. Par manque de pâturage et surtout au moment de la période de soudure nos animaux se confrontent souvent à cette difficulté. La luzerne que le projet a mise à notre disposition nous a beaucoup soutenus durant cette période, ainsi que la provende. Au regard de l’importance de la chèvre naine, nous souhaitons une augmentation de l’effectif pour augmenter nos revenus et diversifier nos activités. Nous demandons au projet de renforcer nos capacités sur la conduite de l’élevage, ainsi que sur la culture de la luzerne. Quelques conseils pour la phase vulgarisation ¾ Construire un abri pour les animaux ; ¾ Ne pas laisser les femelles gestantes à terme aller au pâturage ; ¾ La nécessité d’un apport en luzerne dans l’alimentation des petits ruminants. Conclusion La conduite de l’opération test petits ruminants a permis d’insuffler un certain dynamisme aux GIE féminins qui peuvent par ce biais entreprendre des actions des productions et générer des revenus. L’action pourra être reconduite en vulgarisation auprès des GIE féminins et individuellement. Capitalisation de l’opération test des petits ruminants 4