Article du journal LA LIBRE BELGIQUE

10/11/2010
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CO URT-SAINT-ÉTIENNE | IMMIGRATIO N
Leur voyage du Djebel à la Dyle
L aurenc e D umonc eau
Mis en ligne le 09/11/2010
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“Du Djebel à la Dyle” retrace l’immigration marocaine dans la région. Le livre mènera à des
animations destinées aux plus jeunes.
Quand je suis arrivé aux usines Henricot, je ne comptais pas y rester,
juste gagner de l’argent pour pouvoir faire des affaires en rentrant au
Maroc. Mais le salaire suffisait juste à manger. Une fois qu’on a
passé une année, on savait qu’on allait continuer ici",témoigne Jelloul
El Mahi dans le livre Du Djebel (NdlR : montagne) à la Dyle qui retrace
l’immigration marocaine via divers témoignages et qui a pour objectif de
garder une trace du vécu de ces ouvriers à transmettre aux plus jeunes.
Mireille Andries, journaliste qui a coordonné la démarche, précise : "Un
ouvrage qu’il n’a pas été évident de créer. Si les témoignages étaient passionnants et poignants, ils
étaient décousus. Il a donc fallu trouver d’autres témoins, se focaliser sur les usines Henricot, ajouter le
regard des femmes, des enfants et des responsables des usines". Le découpage s’est ensuite effectué
autour de mots-clés déclinés autour de la lettre M. Au final, le livre se veut un carnet de notes évoquant un
voyage dans le temps et l’espace. "Ce projet est né lors de l’événement Identités croisées, marquant les
40 ans d’immigration marocaine en Brabant wallon", révèle Pierre Anthoine. Le directeur du Centre
régional d’intégration du Brabant wallon poursuit : "à cette occasion, l’exposition des photos de Jocelyne
Nassogne a rencontré un vif succès, grâce à la qualité des images, mais aussi par les messages qu’elles
véhiculent. Cette expo a permis à des parents et grands-parents d’expliquer ces moments douloureux
de leur histoire familiale à leurs enfants. C’est en voyant ces conversations s’engager que nous avons
eu l’idée de réaliser ce livre." Jocelyne Nassogne a reçu son premier appareil pour ses 18 ans. "Plus
tard, j’ai remporté le premier prix d’un concours photo, mais voir ce livre qui reprend mes photos, cela
me fait plaisir !"
Elle précise : "Je connaissais un contremaître de Henricot qui faisait partie du Camera Club de Wavre.
Et il m’a invitée à projeter mes dias de voyages, pour distraire les ouvriers marocains. Après la
projection, les ouvriers m’ont demandé de les photographier, afin d’envoyer ces clichés à leur famille.
J’ai été très proche de ces Marocains séparés de leur famille car, pendant la guerre, j’avais moi aussi
été séparée de mon père. Ensuite, dans les années 50, j’ai beaucoup voyagé en Europe : en France,
Italie puis en Afrique. Je n’ai qu’un seul regret : je ne suis jamais allée au Maroc."
Le projet devrait à présent se poursuivre lors d’animations, basées sur le livre, afin d’enseigner aux plus jeunes
l’histoire de l’immigration de leur région. L’ouvrage est disponible au centre culturel d’Ottignies et au centre
régional d’intégration du Brabant wallon à Tubize.
C et article provient de http://www.lalibre.be
www.lalibre.be/article_print.phtml?art…
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