Mardis de l`Environnement Revue d`Actualité
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Mardis de l’Environnement Revue d’Actualité Septembre 2015 Evénements . Depuis l’ère industrielle, les océans se réchauffent. Une étude internationale publiée dans la revue Nature Geoscience, le 17 août dernier, montre que c’est bien l’impact des activités industrielles humaines qui est responsable de l’élévation du niveau des mers, par l’augmentation de leur température qu’elles induisent. Contrairement aux deux derniers millénaires, et particulièrement la période de l’an 800 à l’an 1800, caractérisés par une baisse régulière de cette température, et sous l’effet majeur du volcanisme (les cendres et les gaz produits, qui s’élèvent dans la stratosphère, se transforment en aérosols, lesquels font écran aux rayons solaires). Actuellement, les océans se réchauffent de 0,1 à 0,2°C par décennie. Leur niveau est monté de 19 cm entre 1901 et 2010, et pourrait être encore augmenté de 28 à 100 cm d’ici la fin du siècle (ce phénomène est aussi imputable en partie à la fonte des glaciers – dont le réchauffement climatique, d’origine humaine, est également responsable). . La couche d’ozone se réduit. Une évolution en dents de scie, mais orientée vers la baisse : depuis 2006, avec un pic à 26,6 millions de km2, le trou de la couche d’ozone a tendance à se réduire. De 21 millions de km2 en 2013, il s’est réduit à 20,9 millions de km2 en 2014. Les spécialistes estiment qu’il pourrait avoir totalement disparu en 2060. . Des satellites pour surveiller le réchauffement. Le satellite/mission Merlin, une initiative franco-allemande, qui doit être lancé en 2019, étudiera la concentration et l’évolution du méthane dans l’atmosphère. Un deuxième satellite/mission, Swot, franco-américain, mesurera l’élévation du niveau des mers, à partir de 2010. . La France réduit ses aides au charbon. La ministre de l’Ecologie a annoncé, en septembre, la suppression des aides de l’Etat pour l’exportation des centrales à charbon. Cela concerne l’entreprise Alstom, qui pourrait bénéficier d’aides pour l’investissement dans les énergies renouvelables. . Nouvelle donne gazière en Méditerranée. La découverte d’un énorme gisement de gaz dans les eaux territoriales égyptiennes, par le groupe italien ENI, apporte un changement majeur dans la politique énergétique future de l’Egypte. Ce gisement, baptisé Zhor, a un potentiel de 850 milliards de m3. Il remet largement en question les perspectives annoncées d’exportation de gaz d’Israël vers l’Egypte, à partir des gisements eux aussi découverts récemment, dans les eaux territoriales israéliennes. . La RDC, mauvais élève de l’environnement. La République démocratique du Congo (RDC) a le projet de faire construire le plus grand complexe hydroélectrique du monde, sur le fleuve Congo. Il aurait une capacité de 40 000 MW. Il s’agirait d’une extension, Inga III, et de celles qui devraient suivre, de deux autres barrages déjà existants, Inga I (opérationnel depuis 1972) et Inga II (en activité depuis 1982), lesquels ne fonctionnent qu’à 28% de leur capacité. 22 000 hectares de terres doivent être submergés, et les populations déplacées. L’Afrique du Sud est partie prenante majoritaire dans ce projet, avec plusieurs consortiums de banques internationales, dont certaines sont soupçonnées de fraude et de corruption. Le projet Inga III est estimé à 8,5 milliards $, soit l’équivalent du budget annuel du pays. En RDC, seulement 9% de la population a accès à l’électricité. Parallèlement, la RDC continue à se singulariser dans l’exportation de commerce illégal de bois. Les ONG Global Witness et Greenpeace ont récemment produit des études confirmant l’importance de ce trafic, qui gangrène toute l’exploitation des forêts. Avec 150 millions de km2, soit 60% du bassin forestier d’Afrique centrale, la RDC possède le plus important gisement de bois. La France est son deuxième client à cet égard, derrière la Chine. Il est fortement suspecté que les importations françaises en provenance de RDC sont illégales. Paris commence à peine à prendre des mesures pour faire appliquer un règlement européen de mars 2013 relatif au contrôle de ces importations. . Le Parlement européen interdit l’importation d’aliments d’animaux clonés. Saluée par les adversaires du clonage pour l’alimentation comme une grande victoire, la décision du Parlement européen du 8 septembre est sans ambiguïté : interdiction en Europe de cloner des animaux à des fins d’élevage et d’alimentation, interdiction d’importer en Europe des descendants d’animaux clonés et des produits issus du clonage. Ce vote est néanmoins sujet à un avenir moins certain, puisqu’il doit revenir devant le conseil des ministres européen, puis devant la Commission européenne, laquelle est très hostile aux dispositions qui viennent d’être prises par le Parlement. Les partisans de ces interdictions ont d’ores et déjà appelé à une mobilisation des opinions publiques, pour contrer la Commission. . Massacres de dauphins aux iles Féroé et au Japon. La « chasse traditionnelle » des globicéphales noirs, aux Iles Féroé (Danemark), en juillet, s’est conclue par l’abattage d’au moins 142 cétacés, selon l’ONG Sea Shepherd. Depuis le 1er septembre, et ce pour une durée de six mois, les pêcheurs du port japonais de Taiji rabattent vers le rivage plusieurs centaines de dauphins pour les tuer et vendre leur chair sur les marchés, ou pour les capturer, et en fournir les parcs d’attraction. S’agissant des parcs, les manifestations se multiplient maintenant dans le monde, pour dénoncer l’exploitation des orques et des dauphins. On estime à 343 le nombre de delphinariums dans le monde, à 2 300 le nombre des cétacés en captivité (2 000 dauphins et 300 orques). La France compte 4 delphinariums, dont Marineland, le plus grand parc marin européen. Médias . « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture » de Fabrice Nicolino. Edition Les Echappés. . « Les plus beaux oiseaux de France » de Marc Duquet. Edition Delachaux et Niestlé. . « Menace sur le vin – Les défis du changement climatique » de Valéry Laramée de Tannenberg et Yves Leers. Edition Buchet Chastel. Le fait du mois Un éléphant de plus, pour s’ajouter à une longue liste ? Mais l’animal tué par les braconniers à Sumatra (Indonésie) n’était pas tout à fait ordinaire : prénommé Yongki, il était dressé, utilisé pour contenir ses congénères sauvages en dehors des zones cultivées et pour participer aux patrouilles contre les braconniers. Sa mort a été annoncée le 21 septembre. Il avait été dépouillé de ses défenses, longues d’un mètre. La coloration bleue de sa langue porte le signe d’un probable empoisonnement. Moins de 3 000 éléphants sauvages subsistent à Sumatra.