Soldat français inconnu
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Soldat français inconnu
Soldat français inconnu ©oufti mhenrion 10/2014 « La mort en masse, les corps vite enfouis dans la hâte et le désordre sans qu'à la fin on puisse bien se souvenir à quel camp ils appartenaient, et puis le temps passant, le front et la guerre éloignés, les habitudes reprennent leur droit. Parce qu'on est en automne, le paysan laboure puis sème son champ. Que faire alors de toutes ces bornes plantées, trop fragiles tumuli que seules parfois les croix signalent ? » Près d’un tiers des dépouilles des soldats identifiés sont retournées dans leurs communes d’origine au printemps 1921 (a). Les corps non identifiés se comptent par centaines de milliers. Les « disparus » aussi. « Au début de la guerre, les plaques d’identité mises en service en 1883 et que chaque soldat portait généralement au poignet n’étaient fournies qu’en un seul exemplaire prélevé du corps lorsqu’il était retrouvé. Si ce dernier n’était pas immédiatement récupéré et inhumé avec des signes identificatoires durables, il était assuré de retomber dans un anonymat venant gonfler les statistiques de disparitions. L’utilisation de doubles plaques – une étant rapportée et l’autre devant rester sur le corps – apparues en 1916 améliora quelque peu les défaillances du début du conflit. » (b) Un disparu célèbre est Alain-Fournier, né en 1886, demi-pseudonyme d'Henri-Alban Fournier, l’auteur du roman célèbre Le Grand Meaulnes. On porta Fournier disparu près de Verdun, le 22 septembre 1914. Son corps fut retrouvé et identifié en 1991. (c) Le 31 mai … 2013 étaient découverts près de Verdun les restes de 26 soldats français, dont 7 sont formellement identifiés. Leurs dépouilles auraient été ensevelies par un bombardement. (d) Un soldat inconnu parmi d’autres a été choisi le 8 novembre 1920 par Auguste Thin, soldat de deuxième classe alors âgé de vingt et un ans. C’est le soldat inconnu qui repose sous l'arc de Triomphe à Paris. 1,3 million de soldats français tombent au champ d’honneur (e). On compte avec les morts les "disparus" dont les corps n'ont jamais été retrouvés ou identifiés. Ils sont environ 250 000 en France, vainement recherchés par leurs familles (f). A voir ou revoir, « La vie et rien d’autre », un beau film de Bertrand Tavernier (1989) qui raconte la difficile recherche d’un mari disparu, au lendemain de la Grande Guerre. (a) Terrain Revue d’ ethnologie de l’Europe n°20 mars 1993 La mort. La fouille des champs d'honneur. La sépulture des soldats de 14-18, par Y. POURCHER (b) http://www.revue-quasimodo.org/PDFs/9%20-%20 HardierJagielski.pdf (c) http://www.soldatsdefrance.fr/09-1914-Alain-FOURNIER-28ans_a528.html (d) http://www.opex360.com/2013/06/01 (e) http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ spip.php?rubrique16 (f) http://suite101.fr/article/bilan-des-pertes-humaines-de-la-premiereguerre- mondiale-a24053 Crédit photographique (1) http://biblogotheque.wordpress.com/2010/11/12/1914-1918combats-et-combattants-premiere-partie/ (2) http://www.numerama.com (« La vie et rien d’autre »)