RBD Cailleuse_Nid d`Aigle plan gestion présentation

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RBD Cailleuse_Nid d`Aigle plan gestion présentation
Réserve Biologique Dirigée de la Cailleuse et du Nid d’Aigle:
Etat des lieux et objectifs du plan de Gestion
D’après « Réserves biologiques domaniales dirigées de la Cailleuse et du Nid d’Aigle : Plan de gestion »
Document Provisoire - S Birckel- 2008La réserve biologique domaniale dirigée de la Cailleuse et du Nid d’Aigle, d’une surface de 176.06 ha (99.95 ha à la
Cailleuse et 76.11 ha au Nid d’Aigle) est située en forêt domaniale de Montmorency (1 969,57 ha ) sur 6 territoires
communaux du Val d’Oise (Béthemont-la-forêt, Taverny, Saint-Leu-la-Forêt, Chauvry, Saint-Prix, Bouffemont.
Elle occupe les parcelles forestières 93 à 100, 91partie, 92 partie et 114 partie d’une part (Cailleuse )et les parcelles 54 partie,
81, 83 à 87 et 103 à 105 d’autre part (Nid d’Aigle).
Contours de la réserve
Le milieu naturel
Contexte géographique, géologique et hydrologique
Elle appartient à la Région Naturelle IFN « Valois et Vieille France ». Son altitude est comprise entre 118 et 189
mètres. Les formations géologiques rencontrées sont résumées dans la coupe géologique ci-dessous.
Le carrefour de la Cailleuse est situé sur une ligne de séparation des eaux s’écoulant :
- vers l’Ouest, par le «ruisseau de la Cailleuse » appelé aussi « ruisseau des Fonds » alimentant le « ruisseau
du Montubois » qui se jette dans l’Oise,
- vers l’Est, par le «ru du Nid d’Aigle » rejoint par le «ru du petit Moulin» qui se jettent dans l’étang de la
Chasse puis le « ru de Corbon ».
Les habitats rencontrés
La synthèse de différentes études en particulier la carte des formations végétales réalisée par Ecosphère en 1998 a
permis de dresser une liste partielle des habitats naturels présents.
- Chênaie-Frênaie-Charmaie mélangée hygro-neutrocline, CORINE Biotopes 41.2
- Sylvofaciès à Châtaignier et Ronce de la Chênaie-Charmaie CORINE Biotopes 41.2
- Chênaie oligotrophe acidicline, CORINE Biotopes 41.5 à :
sylvofaciès à Châtaignier, Fougère aigle et Ronce,
sylvofaciès à Châtaignier et Canche flexueuse,
sylvofaciès à Bouleau verruqueux sur formations landicoles à Callune.
- Forêt de frênes et d’aulnes à Laîche espacée, CORINE Biotopes 44.311, code Natura 2000 91EO*-8
- Aulnaie marécageuse, CORINE Biotopes 44.313
- Tourbières boisées à Bouleau blanc et sphaignes, CORINE Biotopes 44.A1, code Natura 2000 91DO*-1.1
- Mégaphorbiaie forestière acidicline à Scirpe des forêts, CORINE Biotopes 37.21/37.25
- Bas-marais acidiclines à acidiphiles à Trèfle d’eau et Linaigrette à feuilles étroites
- Prairie piétinée à Brunelle commune et Renoncule rampante, CORINE Biotopes DD
- Landes turficoles à Bruyère quaternée, CORINE Biotopes 51.2 code Natura 2000 7120-1
- Habitats aquatiques
La flore
Au moins 345 taxons sont présents dans les deux réserves. Leur répartition par degré de rareté régionale, statuts de
protection et par réserves est la suivante :
Parmi la flore remarquable observée , on peut noter :
3 espèces protégées au niveau régional :
Osmunda regalis
Eriophorum polystachion
Luzula sylvatica
quelques espèces rares ou assez rares dont
Blechnum spicant)
Menyanthes trifoliata.
Vaccinum myrtillus
Erica tetralix
Carex echinata
Lysimachia nemorum.
Les bryophytes (inventaire MNHN Bardat J., Coudreuse J. 2008).
Parmi les 88 espèces relevées, 7 sont assez rares en région Ile de France. Elles appartiennent aux groupes des bois
tourbeux ou des landes tourbeuses.
La faune
Insectes
Odonates
21 espèces ont été observées, la plupart à la Cailleuse. 5 espèces sont déterminantes ZNIEFF et 3 espèces sont
protégées au niveau régional : Cordulegaster annelé, grande Aeshne et Sympétrum jaune.
Lépidoptères
Avec 8 espèces déterminantes ZNIEFF, 2 espèces inscrites à l’annexe II de la Directive «Habitats» (Grand Mars
Changeant, Ecaille chinée), 1 espèce protégée régionale (Grand Sylvain), 1 espèce très rare et 3 rares, l’enjeu
patrimonial à la Cailleuse est élevé pour les Lépidoptères.
Coléoptères
77 espèces ont été identifiées en 2008 le long du ruisseau de la Cailleuse dont 2 espèces déterminantes ZNIEFF pour
l’Ile de France (Megatoma undata et Ampedus pomorum)
Batraciens
3 espèces communes à assez communes en Ile-de-France (grenouilles rousse et agile, triton palmé), et une assez
rare, la Salamandre ont été observées à la Cailleuse et au Nid d’Aigle entre 1998 et 2005
Reptiles
Parmi les 4 espèces observées entre 1998 et 2005, 2 sont assez rares en Ile-de-France, le Lézard des souches et la
Vipère péliade.
Oiseaux
Parmi les 7 espèces présentes, deux sont inscrites à l’annexe 1 de la Directive « Oiseaux » : le Pic noir et le Pic mar.
Les actions déjà entreprises en faveur de la biodiversité
Des actions sont mises en oeuvre depuis 1992, principalement sur le secteur de la Cailleuse et sa zone tourbeuse
pour :
- limiter la dynamique ligneuse sur certains habitats tourbeux,
- favoriser la réapparition de Drosera rotundifolia non revue depuis 1982,
- accroître la quantité d’eau dans les milieux tourbeux,
- créer au niveau des zones de suintements des micro-habitats favorables à l’entomofaune et à l’avifaune.
Synthèse sur l'intérêt du site
Habitats
Parmi les 5 habitats d’intérêt patrimonial, présents, 4 relèvent de la Directive «Habitats Faune Flore» ,2 habitats
étant prioritaires (notés *) :
*Forêt de frênes et d’aulnes à Laîche espacée - Code CORINE : 44.311 Code Natura 2000 : 91EO*-8
*Tourbières boisées à Bouleau blanc et sphaignes - Code CORINE : 44.A1 Code Natura 2000 : 91DO*-1.1
Bas-marais acidiclines à acidiphiles à Trèfle d’eau et Linaigrette à feuilles étroites - Code CORINE : 37.312 ? Code
Natura 2000 : 6410-12?
Landes turficoles à Bruyère quaternée - Code CORINE : 51.2 Code Natura 2000 : 7120-1
Mégaphorbiaie forestière acidicline à Scirpe des forêts - Code CORINE : 37.21/ 37.25
Faune et flore
Les inventaires écologiques ont permis de mettre en évidence la présence de 59 espèces remarquables, celles-ci étant
essentiellement inféodées aux vieilles forêts, aux milieux tourbeux ou para-tourbeux ainsi qu’à l’alternance de
milieux boisés et non boisés.
Les objectifs de la RBD Cailleuse Nid d’Aigle
Les objectifs écologiques
L’objectif prioritaire est la restauration hydrique des habitats tourbeux ou paratourbeux visant à une reprise
de l’activité turfigène. Il s’agit de rétablir un fonctionnement écologique compatible avec le développement des
communautés végétales caractéristiques de la série du Sphagno palustris-Betuletum pubescentis .
Cela passe par la remontée du niveau des eaux pour qui doivent être affleurantes en permanence sur :
- les tourbières boisées à Bouleau blanc et sphaignes,
- les landes turficoles à Bruyère quaternée,
- les bas-marais acidiclines à acidiphiles à Trèfle d’eau et Linaigrette à feuilles étroites.
Des indicateurs permettront de contrôler l’impact des interventions :
- le niveau d’eau mesuré à l’aide de piézomètres
- le nombre d’espèces caractérisant l’activité turfigène
L’objectif secondaire est le maintien dans un bon état de conservation des autres habitats patrimoniaux,
Forêts de Frênes et d’Aulnes à Laîche espacée et Mégaphorbiaies forestières acidiclines à Scirpe des forêts.
Il faut en particulier, augmenter la rétention en eau du sol ainsi que l’éclairement de la strate herbacée.
La lutte contre la dynamique naturelle est également nécessaire dans les mégaphorbiaies, notamment par suppression
des strates ligneuses.
L’indicateur de suivi sera le nombre d’espèces indicatrices de ces deux habitats
Autres objectifs
Objectifs en faveur de la faune sauvage et la flore
Compte tenu du nombre important d’espèces remarquables tant pour la faune que pour la flore, il y a lieu de
conserver, voire d’accroître, les capacités d’accueil de leurs biotopes :
- pour les oiseaux : forêts mâtures associées à des milieux non boisés,
- pour les amphibiens : milieux aquatiques,
- pour les reptiles : lisières et landes,
- pour les odonates : zones de suintements, eaux stagnantes ensoleillées et ombragées, eaux faiblement courantes
- pour les lépidoptères : clairières et quelques zones à bois blanc (ex :le Tremble favorable au grand Sylvain)
- pour les coléoptères saproxyliques : zones de vieux bois à forte diversité structurale, lisières internes
- pour les spermaphytes: maintenir ou améliorer l’état de conservation des habitats hydro- acidoclines et un bon
éclairement de la strate herbacée
- pour l’Osmonde royale: créer des puits de lumière à son aplomb
Objectifs pédagogique et d'accueil du public
Dans les milieux tourbeux, si un piétinement léger est souvent favorable aux stades pionniers, l’intensification du
piétinement fait disparaître les sphaignes et accroît l’érosion (Manneville O.2006).
La sur fréquentation humaine (mais aussi animale), particulièrement au Nid d’Aigle, explique la faible richesse de la
bryoflore. Certains aménagements devrait permettre une meilleure préservation de ces sites. La mise en dérivation de
chemins d’accès, des clôtures sectorielles pourraient permettre de suivre la restauration des substrats, notamment
ceux nécessaires aux espèces terricoles ou humo-terricoles » (Bardat J.,Coudreuse J. 2008)
Il y donc a lieu de réduire les impacts de la fréquentation sur les milieux tourbeux ou para tourbeux sans pour autant
exclure l’homme des réserves naturelles.
Des aménagements spécifiques sont à prévoir pour :
- faciliter le passage des piétons tout en diminuant leur impact sur le milieu lors des traversées de chemins ou
sentiers balisés dans les zones humides,
- limiter le passage des véhicules motorisés,
- conserver la quiétude de certaines zones,
- permettre la découverte de certains milieux tourbeux sans traumatiser la bryoflore.
Le 19 octobre 2011
Le chef de projet Ecologie à l’Agence ONF de Versailles
Elisabeth Royer

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