LA FRAMBOISE hors- sol - Chambre d`agriculture du Limousin

LA FRAMBOISE horssol
ANNÉE 2009, N° 1
CHAMBRE D’AGRICULTURE DU LIMOUSIN
Marie-Pierre LADIRAT1, Jean-Claude DUFFAUT2, Guillaume MATHIEU3
1Lycée
d’Enseignement Général et Technologique Agricole, Etudiante BTSA, F-19 Objat
d’Agriculture Corrèze, Conseiller expert en cultures sous abris, F-19 Tulle
3Chambre d’Agriculture Corrèze, Chargé d’études économiques, F-19 Tulle
2Chambre
La framboise: présentation de la production
place en 5ème position avec
7 500 t/an (graphique 1). A
noter que depuis une dizaine
d’années, on constate une
forte progression de la production dans les pays de l’Est
de l’UE.
bassins de productions.
Il existe deux systèmes de
productions : hors sol et
plein sol, ce qui permet de
mieux étaler la production et
de rester présent sur les créneaux commerciaux de mai à
décembre.
En France, la production
s’élève à 7 500 t/an ce qui la
place au 11ème rang mondial
(graphique 1). La France importe prés de 20 000 t/an de
framboises pour l’industrie, 5
000t/an pour le marché du
frais et en exporte 2 000 t/
an. On constate donc que la
France a une balance commerciale déficitaire sur le
secteur de la framboise.
Au niveau de l’Union Européenne, la production représente 87 000t/an soit 16% de
la production mondiale en
2004. La Pologne est le 1er
pays producteur de framboises avec 48 000 t/an suivie
par l’Allemagne avec 20 500
t/an et la Hongrie avec
10000 t/an. La France se
La Corrèze est l’un des principaux départements producteurs de framboises avec 600
t/an, elle a vu ses superficies
de plein champ diminuer au
profit de cultures sous abris.
Elle compte 80 producteurs
de framboises, dont 15 produisent 80% de framboises
destinées au marché du frais.
Au niveau départemental,
cette production reste très
minoritaire comparé aux autres productions.
La production française se
répartie principalement sur 3
200000
150000
100000
50000
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Cette étude a pour
but de mettre en
place un réseau de
références techniques et économiques sur la diversification des productions en Corrèze. La
mise en place d’un
référentiel devrait
apporter une aide
aux futurs porteurs
de projet pour leur
installation, ainsi
qu’un appui et un
suivi économique
pour les conseillers
de la Chambre d’Agriculture et les
producteurs dans
leurs activités. L’étude est basée sur la
production de framboise hors-sol sous
abris en Corrèze.
Au niveau mondial, la production s’est élevée à 447
061t/an en 2004, (graphique
1). Le 1er producteur est la
Russie avec 110 000 t/an
soit 25% de la production
mondiale, suivi de la Serbie
Monténégro avec 79 471t/an.
On note une nette progression de la production au Chili
qui se place au 3éme rang
mondial avec 52 000 t/an.
Production (tonnes)
Objectifs
Graphique 1: Répartition de la production de framboise dans le monde ( FAOSTAT, 2005)
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LA FRAMBOISE HORS-SOL
Matériels et méthode
Pour cette étude, 5 producteurs de
framboises hors sol du département
ont été enquêtés de manière individuelle. Au cours de cet entretien, les
données comptables ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire d’enquête, réalisé par la Chambre d’Agriculture. Ensuite, les données ont été
saisies par traitement informatique et
ont été soumises à une analyse statistique à l’aide d’un logiciel de traitement spécifique. Elles sont présentées en euros par m² de SAU (€/m²)
Quelques chiffres clés:
• SUPERFICIE: 19 140 M²
• CA:18,2 € /M²
• MONTANT DES CHARGES 17 €/M²
• MAIN D’ŒUVRE:50% DES CHARGES
• RÉSULTAT COURANT: 1,4 € /M²
• SYSTÈMES DE PRODUCTION DI-
Limite : l’échantillon de producteurs
rencontrés est représentatif mais peu
important. L’analyse de ces données
reste donc limitée.
VERSIFIÉS
surface totale
19 140 m²
Caractéristiques de l’exploitation
La surface moyenne d’un atelier
framboise en Corrèze est de 19 140
m2. Comme le montre la figure 1, elle
se répartie en plusieurs entités en
fonction de l’activité petits fruits.
surface plein air
surface sous abris
5 116m²
16 148m²
surface hors sol
surface plein sol
surface hors sol
5 116m²
2 124 m²
14 024 m²
surface abris chaud
Figure 1: Répartition des surfaces
occupées par l’activité petits fruits
2 864 m²
surface abris hors gel
7 160m²
surface abris froid
Données économiques
4 000m²
Le Chiffre d’Affaires (CA) moyen est
de 348 254 € soit 18.20 €/m².
Ce CA se répartit entre divers ateliers. L’atelier petits fruits représente
82% de ce CA et la framboise occupe 79% de ce dernier
11%
24%
Charges opérationnelles
Charges de structure
10%
Charges en main d'œuvre
Les charges s'élèvent à 16.80 €/m²
Autres charges
soit 92% du CA. Les charges
55%
(graphique 3) principales sont la main
d’œuvre (55%) suivie des charges
Graphique 3: Répartition des charges sur l’exploitation (par rapport au total des charopérationnelles (24%).
ges)
ANNÉE 2009, N° 1
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Données économiques (suite)
Parmi elles, les plus importantes
sont: l’achat des plants (20%), le
chauffage (17%), le conditionnement
(14%) et les frais de transports
(21%). Les charges de structure représentent 10% des charges totales
avec pour les plus importantes l’eau,
20.00 €
le gaz, EDF (14%) et les frais de
gestions et PTT (13%) . Enfin, l’entretien du matériel et des bâtiments
s’élève à 21% des charges de structures.
(MB) de 14.2 €/m² soit 78% du CA
et 12.5 €/m² de valeur ajoutée. L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE)
s’élève à 3.30 €/m2 et le Résultat
Courant (RC) seulement 1.40 €/m2.
Le fort différentiel observé entre la
MB et l’EBE s’explique par les char-
Les Soldes Intermédiaires de Gestion
(SIG), présentent une marge brute
18.20 €
14.21 €
15.00 €
12.47 €
€ par m² 10.00 €
3.32 €
5.00 €
1.83 €
1.42 €
0.00 €
Chiffre d'affaires
Marge brute
Valeur ajoutée
Excédent Brut
d'Exploitation
Résultat
d'exploitation
Résutat courant
Graphique 4: Répartition des soldes intermédiaires de gestion
Les investissements totaux s’élèvent
en moyenne à 196 987 €. Ces investissements sont amortis sur 12 ans
pour les abris et bâtiments, et, sur 7
ans pour le matériel et les équipements tel que les systèmes de chauffage, et l’irrigation. Les annuités s’élèvent en moyenne à 15 850 € /an.
La main d’œuvre occupe une place
importante sur l’atelier. Elle se compose d’une main d’œuvre perma-
Chiffre d'affaires (€)
Les investissements, le financement et la main d’œuvre
1 000 000
y = 49183x - 43742
800 000
R2 = 0.9915
600 000
16 ; 74 6 6 73
12 ; 554 6 0 0
400 000
6; 249 600
4 ; 13 5 0 0 0
200 000
2 ; 55 4 0 0
0
0
5
10
15
20
Nombre d'UTH
Graphique 6: Répartition du Chiffre d’Affaires (€) en fonction du Nombre d’UMO
20
15
10
5
0
janv fevr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Graphique 5: Répartition des UMO sur une année
nente d’environ 4 UMO en moyenne et de
main d’œuvre saisonnière très importante.
Cette dernière est fortement présente sur l’exploitation du mois de mai à juillet puis pour
les récoltes d’automne (graphique 5) . Les pics
de main d’œuvre sont liés à l’importance des
temps de travaux relatifs à la cueillette des
fruits, ce qui peut donner en juin prés de 16
UMO. Enfin, le graphique 6 nous présente la
répartition du CA en fonction du nombre
d’UMO. On peut remarquer que ces deux
variables sont fortement corrélées avec un
coefficient R2>0.99.
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Marie-Pierre LADIRAT1, Jean-Claude
DUFFAUT2, Guillaume MATHIEU3
Par rapport à la dominance de la production bovine, la
mise en place d’une activité annexe à l’exploitation
agricole permet de créer une nouvelle source de revenu. Ainsi, la nouvelle activité apporte de nouveaux
débouchés commerciaux et une sécurité financière
supplémentaire. De plus, la conjoncture agricole actuelle avec les différentes réformes de la Politique
Agricole Commune (PAC), avec notamment le découplage des aides, ainsi que les négociations engagées
avec l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
laissent sous entendre une agriculture de plus en plus
La production de framboises
en Corrèze
ouverte au marché mondial donc à une volatilité des
cours économiques beaucoup plus marquée. Ainsi, la
diversification permet de rendre les exploitations plus
indépendantes financièrement mais aussi plus viables
R ETROUVEZ-NOUS SUR LE
WEB
WWW. SYNAGRI. COM
dans une perspective de long terme.
En ce sens et afin de mener à bien cette étude, un partenariat entre la Chambre d’Agriculture et les Lycées
d’enseignement agricole a été conclu.
Conclusion
La production de framboise en Corrèze reste une production diversifiante importante et elle est devenue
l'affaire d'entreprises spécialisées.
L'étude a été réalisée auprès de 5
d'entre elles. Elle nous montre que
cette production a du se moderniser
pour continuer à exister puisqu’elle a
recours à des itinéraires techniques
en plein sol mais aussi en cultures sur
substrat, à des abris froids ou chauffés et adossée à une gamme étendue
de fruits rouges (fraise, groseille, cassis, mures,...) afin de proposer des
fruits sur une période la plus étalée
possible. Ceci permet en effet de
fidéliser la clientèle comme la main
d'œuvre de récolte mais aussi de réduire les risques commerciaux
et d'étaler les besoins de trésorerie.
Les chiffres sont éloquents : la surface moyenne de production sous
abris de cet échantillon est de 16 148
m², pour un chiffre d'affaire voisin de
350 000 euros et une main d'œuvre
qui représente 55 % des charges ce
qui montre bien l'impact important
sur le tissu économique local.
Ce programme bénéficie de financements provenant du CASDAR et du FEADER
Le maintien de cette production reste
lié à la capacité que vont avoir les
producteurs à se maintenir sur un
marché toujours plus concurrentiel et
aussi à plus long terme à renouveler
les dirigeants de ces entreprises.
Bibliographie:
FAO STATISTICS (Page consultée
le 23 mars 2009). La Division de la
Statistique, [En ligne]. Adresse URL:
http://www.fa o.org/es/e ss/fr/
index_fr.asp