BILL HALEY

Transcription

BILL HALEY
BILL HALEY
L’HEURE
BELGE
TOURNÉE
1958
Bill Haley le 31 octobre
1958 à l’aéroport
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n 1958, Bill ne caracole plus aux sommets des
hit-parades. Elvis Presley lui a ravi sa couronne éphémère de premier roi du rock. Et beaucoup de fans lui préfèrent également Jerry Lee
Lewis, Fats Domino, Little Richard, Buddy Holly,
Gene Vincent, Chuck Berry ou Eddie Cochran.
Mais sur scène, Bill Haley et son orchestre donnent
leur pleine mesure, loin du formatage et du début
d’un affadissement qui va léser bientôt tous les
grands pionniers. Elvis reste le numéro un, mais à
son retour de l’armée il doit mettre de l’eau dans
son rock, comme l’a chanté Eddy Mitchell qui l’a
largement imité en cela depuis ! Heureusement,
grâce aux spectacles vivants, la vérité de la
musique, ce rythme obsédant qui ensorcelle peut
encore s’exprimer sans entraves. Mis à part les
casseurs ici et là, une caractéristique assez souvent liée à l’homme qui le premier a fait connaître à
une immense échelle ce rock’n’roll qui a marqué le
siècle écoulé : Bill Haley.
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BILL HALEY & LA BELGIQUE
Comme un peu partout en Occident, c’est Bill qui
convertit instantanément toute une jeunesse au
rythme qui fascine. La Belgique, depuis toujours
fortement américanisée, bénéficie de nombreux
disques de rhythm’n’blues depuis le début des
années 50. La marque bruxelloise Ronnex inonde
les cafés et fêtes foraines avec ses 78 et 45 tours
d’artistes noirs et blancs méconnus, de Camille
Howard (boogie) à Johnny Jano et Pat Cupp (rockabilly). Little Richard est le plus gros vendeur de la
fameuse marque au label jaune. Son regretté
patron s’appelle Albert Van Hoogten. Son frère
René dirige une autre compagnie du même genre
à Anvers, Moonglow, dont certaines éditions R&B
et rockabilly rarissimes s’arrachent aujourd’hui par
les collectionneurs. Sous l’étiquette Ronnex paraissent en Belgique des enregistrements Essex de Bill
Haley, bien avant son accession à la gloire. Puis il
se trouve distribué par Omega, une sous-marque
de Decca, une sorte d’équivalent belge de CID. En
1957, Brunswick prend ensuite le relais. Les ventes
sont énormes, Bill Haley est l’empereur des jukeboxes et des champs de foire. Le film « Rock
Around The Clock » entraîne plus de liesse typiquement bruxelloise et bon enfant que d’émeutes.
Le 10 mars 1957, un show est prévu à Anvers. Il se
trouve annulé à la dernière minute, suscitant l’amertume que l’on devine. Cette date est étrange,
puisque c’est ce 10 mars que Bill donne sa dernière
prestation en Angleterre dans une Albion qui se
montre perfide avec lui, au Dominion Theater à
Londres, d’où démarre sa conquête ratée de l’île le
6 février. Après s’être déroulée sous les meilleurs et
triomphaux auspices pendant plusieurs jours, y
compris en Ecosse et en Irlande, elle s’achève en
eau de boudin. En 1958, après s’être rendus dans
des contrées aussi inhabituelles que l’Argentine et
même le Pérou, Bill Haley et ses Comets inaugurent leur périple européen à Milan, le 2 octobre.
Cette fois les accords sont sérieux : les fans belges
ne seront plus oubliés ! Les dates sont prises en
charge par le Benelux Théâtre, dirigé par Robert
Bylois, un fameux agent (décédé) qui aura l’excellente fortune de s’occuper de Salvatore Adamo par
la suite.
Le 1er novembre, l’édition francophone de la revue
Juke Box publie une courte lettre enthousiaste de
Robert Bylois où il fait état des deux concerts milanais à guichets fermés. Il conclut : « Si la tournée
continue comme ça, ce sera fantastique. » C’est
Bruxelles qui doit accueillir la star en premier, le 30
octobre. La ligne de démarcation Wallonie/Flandre
divise la presse au moment d’annoncer l’événement. Plus d’une semaine avant son concert dans
la Cité Ardente, la Gazette de Liège du 31 octobre
publie un article alarmiste : La fièvre du rock ! Le
quotidien – qui ignore Bruxelles – fait état d’une
salle évacuée par 300 policiers à Stuttgart. Ainsi
que de troubles à Berlin, Hambourg et Essen. Les
valeureux Liégeois sont priés de recouvrir leur
vaillance d’une chape de crainte ! En revanche, le
même jour, un autre journal disparu, Vooruit (En
avant), sous une autre plume anonyme, déplore
une surenchère des journalistes. Le directeur du
Palais des Sports de Berlin (Herr Kraeft, non
nommé) se vante d’un formidable succès et d’une
salle pleine à craquer, tout en déniant que le lieu eût
été démoli. Et Vooruit complète l’écho par une
déclaration de Bruno Coquatrix, qui qualifie d’invention la nouvelle de l’arrestation d’une cinquantaine de jeunes après des troubles à l’Olympia. Le
reporter termine en dénonçant carrément l’exploitation de ces faits grossis par la presse et par... les
courtiers chargés d’assurer les salles, et qui profitent de ces nouvelles alarmantes pour augmenter
les primes réclamées aux directeurs accueillant des
spectacles de rock’n’roll ! Ceci laisse perplexe,
puisqu’il est connu que le Palais des Sports de Berlin a bel et bien été dévasté le 26 octobre. Des
reportages photographiques ont abondé, y compris dans Paris Match. Les images d’actualité ont
été diffusées régulièrement, notamment dans le
documentaire sur Arte du 14 décembre 2003 sur
les 50 ans du rock. Les hooligans berlinois déchaînés apparaissent même dans une vidéo de la
« Beatles Anthology » ! Sans que l’origine de l’endroit ne soit dévoilée ! Et l’on sait que des dégâts
ont été commis à l’Olympia les 14 et 15 octobre,
même si les rapports des journalistes ont différé largement.
LES COMETS
Toujours est-il que le jeudi 30 octobre à la mi-journée, Bill et ses musiciens débarquent à l’aéroport
de Zaventem. Avec lui il y a Francis Franny Beecher,
le guitariste soliste virtuose. L’autre star des Comets, l’ami des fans, est l’explosif saxo ténor Rudy
Pompilli avec son cousin ou son frère Al Pompilli à
la contrebasse (les spécialistes de Haley le présentent comme son cousin, alors que sur scène Bill
le désigne comme Rudy’s little brother). Les compagnons des tout débuts sont Billy Williamson à la
guitare steel et Johnny Grande au piano auxquels
se joint Joe Oliver, guitariste rythmique, également
chanteur occasionnel et polyglotte, donc interprète pour toute l’équipe. Enfin Ralph Jones est à la
batterie. Aujourd’hui Franny Beecher et Johnny
Grande se produisent encore et on est sans nouvelles d’Al Pompilli. Les autres sont décédés. A la
contrebasse, la grand-mère pour reprendre l’argot
des musiciens, Al Pompilli remplace depuis
quelques semaines Al Rex qui a quitté les Comets
pour désaccord financier.
La journée du 30 octobre est épique. A 14h30, Bill
Haley vient signer ses disques aux fameuses galeries Anspach, dont tous les jeunes Bruxellois des
années 50/60 se souviennent avec la larme à l’œil.
A 17 h, le concert se déroule au Palais des BeauxArts, à deux minutes de la Gare Centrale. Un
endroit justement renommé, rebaptisé Bozar
depuis quelque temps par des cuistres de la politique. Le soir un gala télévisé a lieu dans un endroit
bruxellois excentré, le Théâtre Américain, érigé
quelques mois plus tôt à proximité de l’Atomium,
pour l’Exposition Universelle. La représentation des
Beaux-Arts ne suscite que très peu d’échos dans
la presse. Dans les quotidiens bruxellois, seul Olivier Delville – grand spécialiste de cinéma – se fend
d’une critique assez sympathique dans Le Soir :
Foulard publicitaire français de 1956 (67x67cm).
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