Cédric CHRISOSTOME 24 ans – Narbonne IUFM PARIS Stow
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Cédric CHRISOSTOME 24 ans – Narbonne IUFM PARIS Stow
Cédric CHRISOSTOME 24 ans – Narbonne IUFM PARIS Stow Munroe Falls High School J’ai eu vent de cette opportunité lors de la réunion de rentrée, début septembre à l’IUFM. Sans hésiter, j’ai postulé, d’une part pour m’immerger dans la culture américaine afin de découvrir un système différent du notre d’un point de vue éducatif mais plus généralement. D’autre part, cette opportunité me permettait de plonger en plein cœur de la culture sportive américaine telle qu’on la perçoit de France. Enfin, considérant que parler couramment anglais est indispensable dans la société actuelle, que ce soit à buts professionnels, culturels ou même touristiques, cette expérience était le meilleur moyen de perfectionner mon niveau. Akron (Ohio) ; me voila donc parti pour trois mois dans un nouveau pays, dans une nouvelle culture, nouveaux modes de vie, langage différent, différentes méthodes d’enseignement…Trois premiers mois à l’Université d’Akron afin de mieux comprendre les rouages du système américain que ce soit au niveau politique, économique, culturel ou relatif au système éducatif et paf le grand saut… …le grand saut ; direction le lycée (Stow Munroe Falls High School) pour prendre les reines de deux classes et « devenir » enseignant américain. Le terme est bien choisi car ce fut pour moi un nouveau départ, réinitialiser ce qui a été appris auparavant pour se fondre dans la culture américaine. J’entends par là un nouveau mode de fonctionnement ; pas de programme mais seulement six « recommandations » dont les deux principaux objectifs sont de bouger et de participer, quarante minutes d’EPS quotidiennes pendant un semestre (puis plus rien pendant quatre années), classes composées d’étudiants d’âges différents, évaluations et méthodes d’enseignement différentes mais surtout enseignement dans une langue étrangère… Ce fut réellement un défi car mon niveau d’anglais était scolaire, il fallut donc beaucoup travailler pour préparer ses leçons d’une part en conservant une part « d’américanisation » dans le déroulement, mais aussi traduire le vocabulaire spécifique lié à l’activité ou les expressions courantes mais fort utiles pour diriger un groupe. Se former au contact de ma « mentor teacher », des autres enseignants EPS et de ma « supervisor » (sorte d’inspectrice) ; observer, questionner, analyser, produire, remédier. Demander le pourquoi des choses, prendre du recul par rapport au système français pour penser autrement et ne pas seulement chercher à comparer, à juger. Se mettre dans la peau d’un enseignant américain avec ses qualités et ses défauts, raisonner différemment. Innover, en s’inspirant de ce qu’il se fait là-bas, en s’imprégnant du mode de fonctionnement américain où l’apprentissage par le jeu est de rigueur (« Learning by playing ») et où la culture de la réussite est prédominante. Mais surtout, réaliser cela en y saupoudrant quelque peu son savoir faire français, en y apportant une pincée de contenus, en y ajoutant quelques ingrédients issus de sa formation personnelle, de son vécu. Lors de la première semaine, les questions qui me venaient à l’esprit étaient confuses : comment calquer une leçon française en terre américaine ? Pourquoi proposer quelque chose ici alors que je ne le fais pas en France ? Pourrais-je proposer une leçon à « l’américaine » à mes collégiens français ? Au fil du temps passé là-bas, je compris que le mot « culture » était la clé de mes réponses, En effet, je me rendis compte qu’il était inutile de vouloir faire du « français avec de l’américain et de l’américain avec du français » ; les différences culturelles sont trop importantes pour cela. Il était alors question de trouver des liens, rapprocher, unir mais sans jamais les confondre, sous peine d’être obstiné dans un même système sans jamais chercher à s’adapter… Demander le pourquoi des choses, prendre du recul par rapport au système français pour penser autrement et ne pas seulement chercher à comparer, à juger. Ici, les différences sont légions…Cette expérience américaine va à coup sur fortement influencer la suite de ma carrière ; j’ai eu la chance de prendre du recul sur les années de formation poursuivies en STAPS et en IUFM et de comparer deux systèmes foncièrement différents. Je pense profondément que la découverte d’une nouvelle façon de voir l’EPS, et plus particulièrement dans un pays étranger, peut permettre d’améliorer la qualité de l’enseignement et comprendre l’évolution de notre discipline et son avenir.