tout mon amour - Châteauvallon
Transcription
tout mon amour - Châteauvallon
TOUT MON AMOUR Création collective « Les Possédés » dirigée par Rodolphe Dana De Laurent Mauvignier Avec Simon Bakhouche, Julien Chavrial, David Clavel Emilie Lafarge, Marie-Hélène Roig Costumes - Sara Bartesaghi Gallo / Lumières - Valérie Sigward Assistanat à la mise en scène - Raluca Vallois /Régie générale- Wilfried Gourdin Durée : 1h20 Vendredi 1er avril 2016 à 20h30 Production : Collectif Les Possédés. Coproduction : Scène nationale d’Aubusson- Théâtre Jean Lurçat, La Ferme du Buisson - Scène nationale de Marne-la-Vallée, Théâtre de Nîmes, Festival d’Automne à Paris, La Colline - Théâtre national, Nou- veau Théâtre d’Angers - Centre dramatique national Pays de la Loire. Avec le soutien du Théâtre Garonne - Toulouse, du Parvis - Scène nationale de Tarbes Pyrénées et du Fonds SACD Théâtre. / Avec l’Aide à la création de textes dramatiques du CNT et l’aide à la création du Conseil Général de Seine-et-Marne / Le Collectif Les Possédés bénéficie du soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France, Ministère de la Culture et de la Communication. / Le texte de la pièce a paru aux Éditions de Minuit. Le Collectif Les Possédés est associé à La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée, à la Scène nationale d’Aubusson - Théâtre Jean-Lurçat et au Théâtre de Nîmes. 1 À la mort de son père, un homme revient dans le village où il a passé son enfance. Sa femme l’accompagne. L’enterrement terminé, une jeune fille se présente à eux et prétend être Élisa, leur fille, disparue dix ans plus tôt, à l’âge de six ans. La Mère refuse de la croire. Le Père doute et demande à leur fils, resté à Paris, de les rejoindre. Le Père, la Mère et le Fils se retrouvent alors tous les trois dans la maison familiale. Avant de répondre à la question de l’identité de la jeune fille, c’est d’abord le rendez-vous d’une famille, qui doit affronter ses démons et régler ses comptes, entre les vivants bien sûr, mais aussi avec les disparus, qu’ils soient mort (le grand-père) ou kidnappé (Elisa). A la fois intrigue psychologique et drame familial, Tout mon amour interroge les liens secrets entre un homme et une femme qui ont traversé la perte d’un enfant et sont confrontés au retour possible de cet enfant, mais dans le corps d’une inconnue, une jeune fille. Et si cette Elisa était vraiment leur enfant ? Quelle place, alors, pour le Fils? Quelle place pour lui, de toute façon, entre des parents aveuglés par l’absence ? Et si l’important n’était pas de savoir si la jeune fille est vraiment Elisa ? Si l’important était ailleurs, par exemple dans la décision de croire à l’impossible ou de se refuser obstinément à croire au possible ? Est-il seulement envisageable de faire le deuil d’un enfant et de cette enfance qui, quoi qu’il en soit, est perdue ? Jusqu’où est-on prêt à croire par amour ? LA RENCONTRE - Rodolphe Dana J’ai découvert Laurent Mauvignier en 1999, au moment de la parution de son premier roman Loin d’eux. Ce fut pour moi une révélation littéraire. Au cours de ma lecture, une énigmatique et chaleureuse familiarité s’est établie entre le livre et moi. J’ai “reconnu” son écriture, comme j’aurais “reconnu” un ami oublié depuis longtemps. Ou, pour être plus exact, un nouvel ami. Par la suite, j’ai obéi à cette nécessité imprévisible et enivrante qu’exercent parfois sur vous les mots. Je les ai lus à haute voix. En refermant le livre, j’étais certain d’avoir découvert une nouvelle langue, puissante, âpre et poétique. En 2009, comme un aboutissement naturel, je portais Loin d’eux à la scène… Depuis, nous avons rencontré Laurent Mauvignier et travaillé, en sa présence, à la genèse de sa première pièce de théâtre Tout mon amour. Une fois établie une version satisfaisante du texte, nous sommes entrés en répétition. Mais sans l’auteur. J’ai compris que cette phase de recherches, d’erreurs et de doutes, ne pouvait se faire en sa présence. Cette période d’appropriation de l’œuvre par les acteurs est, à l’égard de l’auteur, une injuste mais nécessaire dépossession. Mauvignier nous a donc confié son texte. Depuis, avec la plus grande clarté et vitalité possibles, nous travaillons à révéler toute l’obscure folie contenue dans cette stupéfiante histoire d’amour. Parent proche du Pays Lointain de Lagarce ou de Loin d’eux, Tout mon amour est une variation sur les bouleversements causés par la disparition d’un enfant et son hypothétique retour. Trop longtemps noyée dans la mélasse silencieuse des secrets et des non-dits, la parole se révélera d’une cruauté inouïe. L’amour n’exclut rien, ose tout, parfois jusqu’à devenir atroce. Mais jamais par méchanceté, toujours par nécessité. Par ricochets, la pièce traite aussi de la mémoire et de l’oubli. A la nécessité du souvenir s’opposera la nécessité de l’oubli. Quoiqu’il en soit, le présent demeurera explosif, invivable, parce que certains deuils sont impossibles. En attendant, ça lutte, ça sourit, ça rit même parfois, parce qu’aucun drame, aussi émouvant soit-il, n’échappe à l’ordinaire et absurde quotidien. 2 L’ECRITURE Laurent Mauvignier L’écriture de Tout mon amour s’est déroulée en plusieurs étapes. Le sujet, au départ (l’histoire d’une jeune fille qui revient dans sa famille dix ans après sa disparition) était prévu pour le cinéma. J’avais commencé l’écriture d’un traitement, et, pendant plusieurs mois, je butais sur l’impossibilité de trouver une résolution dramatique satisfaisante, des motivations aux personnages qui soient plausibles. J’avais une sorte de “coeur noir” du récit, sa route principale, ses bifurcations, mais impossible de faire fonctionner le tout. J’ai donc renoncé au scénario. Comme je n’arrivais pas pour autant à me défaire de cette histoire, dont la trame me hantait, je me suis résolu à la reprendre, non pas en partant des scènes, puisque je n’arrivais pas à les articuler entre elles, mais en questionnant les personnages, en les laissant parler, tour à tour, un peu comme j’avais fait pour certains de mes romans. Mais là où il ne s’agissait pas d’un roman, c’est que chacun a pu très vite intervenir pour couper la parole à l’autre, pour raconter sa version de l’histoire. Ainsi est née la première mouture de ce qui est devenu Tout mon amour. (…) J’ignore si la façon dont Les Possédés s’emparent de Tout mon amour est la seule possible, même si la pièce a été écrite avec les voix des uns et des autres en tête, mais je sais que, sans ce travail, sans ces rencontres, elle n’aurait pas vu le jour. Il faut en effet soulever tellement d’inconnu et de mystère pour écrire une pièce de théâtre, que cela me semble presque impossible à un auteur, seul, chez lui. Il faut le concours de ceux qui vont faire vivre l’ensemble, il faut ce regard de vérité – ne serait-ce, par exemple, que pour juguler la nécessité et la pertinence des didascalies, dont on peut avoir besoin dans l’écriture, comme d’une béquille, alors qu’elles peuvent s’avérer assez vite superficielles et inutiles. EXTRAITS DE PRESSE Les acteurs jouent sur le fil, formidables équilibristes où chacun tente de (re)trouver sa place. Interruption, altercation, action. Dans ce corps-à-corps où jamais personne n’a le dernier mot, le tragique sourd de tous côtés, suinte par tous les pores, s’entend jusque dans les silences. C’est aux limites du supportable, du dicible. Et la direction d’acteurs de Rodolphe Dana sublime l’affrontement familial, loin du déballage sordide en vogue. Le fait divers devient tragédie par l’alchimie des mots et le jeu des corps. C’est juste bouleversant. L’Humanité Un metteur en scène libre, un écrivain courageux et des acteurs généreux ont façonné une pièce hardie qui interroge l’humain dans ses archaïsmes. Télérama Sortir 3 Les personnages sont sur le plateau (...) comme sur un espace d’affrontement. Les paroles s’échangent durement, mais les gestes aussi. Gestes de bagarre, d’impuissance plutôt que de haine, mouvements de bataille mais de protection aussi. Le Figaro Un deuil et une disparition sont au coeur d’une fine intrigue familiale imaginée par le romancier Laurent Mauvignier et magnifiquement mise en scène et interprétée par le Collectif Les Possédés. (...) Une création collective dirigée par Rodolphe Dana, servie par cinq excellents comédiens, en particulier Marie-Hélène Roig, éblouissante dans le rôle de la mère. La Montagne LE COLLECTIF LES POSSEDES Depuis sa création en 2002, le Collectif Les Possédés, constitué de 9 comédiens, suit la voie d’un théâtre qui s’intéresse profondément à l’humain : ses travers, ses espoirs, ses échecs, ses réalisations, sa société… Prospecter, creuser, interroger ce que nos familles, ce que nos vies font et défont, ce qui rend si complexe et si riche le tissu des relations humaines qui enveloppe nos existences. Ainsi, pour les textes qu’il monte, le collectif creuse l’écriture : c’est d’abord l’approche par une vue d’ensemble qui s’affine en fonction de la richesse des regards de chaque acteur, du degré d’intimité créé avec la matière en question et de la singularité des perceptions de chacun. Une aventure intérieure collective vers les enjeux cachés d’un texte, ses secrets et ses mystères. Approcher l’auteur et son œuvre pour, alors, s’en détacher, se délivrer de sa force et de son emprise afin de faire apparaître sa propre lecture, son propre théâtre. Les membres du collectif se connaissent depuis longtemps, presque tous issus du Cours Florent, et la relation étroite qui les unit sert un jeu qui laisse la part belle à leurs propres personnalités. C’est certainement leur marque de fabrique : un théâtre qui privilégie l’humain et la fragilité qui le constitue. C’est donc assez naturellement que des auteurs comme Jean-Luc Lagarce ou Anton Tchekhov, grands explorateurs de la condition humaine de leurs époques respectives, ont pris place dans le répertoire du collectif. Les membres permanents du collectif sont : Laurent Bellambe, Julien Chavrial, David Clavel, Rodolphe Dana, Katja Hunsinger, Emilie Lafarge, Nadir Legrand, Christophe Paou et MarieHélène Roig. 4 LAURENT MAUVIGNIER Diplômé de l’école des Beaux-arts, il publie son premier roman en 1999, Loin d’eux, aux éditions de Minuit, qui publie ses ouvrages suivants, parmi lesquels Apprendre à finir (2000), prix du livre Inter en 2000, Seuls (2004) ou Le Lien (2005). Laurent Mauvignier définit luimême son travail comme une tentative de saisir le réel dans sa dimension indicible, de “mettre des mots sur la souffrance, l’amour ou le manque ” et s’inspire tantôt de faits divers ou tantôt d’événements historiques. Ainsi, la tragédie du stade de Heysel lui sert de point d’ancrage pour la rédaction de Dans la foule en 2006 ; la guerre d’Algérie lui inspire le roman. Des Hommes, paru en 2009 et couronné par le prix des libraires 2010 et le prix des librairies Initiales. Son roman Ce que j’appelle oubli (2011), puise encore dans le terreau du réel puisqu’il est librement inspiré d’un fait divers survenu à Lyon en décembre 2009. Il y déroule sur une soixantaine de pages une seule et longue phrase sans ponctuation, sans début ni fin. En 2010, Laurent Mauvignier est nommé chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. RODOLPHE DANA Après des études à l’Ecole Florent, il devient l’un des premiers compagnons de route d’Eric Ruf et de la Compagnie d’Edvin(e) et participe à la création du Désavantage du Vent en 1997 (CDDB). En 1998, il joue dans Marion de Lorme, mis en scène par Eric Vigner (CDDB). En 2000, il joue dans le Decameron, mis en scène par Bérangère Jannelle (CDDB). En mars 2001, il co-écrit et joue dans Egophorie, au Volcan, au Havre. Au printemps 2002, il joue dans Cave Canem conçu par deux danseurs : Annie Vigier et Franck Apertet (Festival de Danse d’Uzès). En mai 2004, il joue dans Une Saison Païenne, adaptée d’Une saison en enfer de Rimbaud et mis en scène par Cyril Anrep (Comédie de Reims). En 2008, il dirige une création collective, Hop La ! Fascinus du Cheptel Aleïkoum, Les Octavio et Les Possédés (Théâtre du Peuple à Bussang). En juin 2002, avec Katja Hunsinger il fonde le Collectif Les Possédés et signe la première mise en scène, Oncle Vania de Tchekhov (La Ferme du Buisson) ; il y tient aussi le rôle d’Astrov. Puis il dirigera les créations suivantes: deux pièces de Jean-Luc Lagarce, Le Pays Lointain (2006, La Ferme du Buis- son), dans lequel il tient le rôle de Louis et Derniers remords avant l’oubli (2007, Théâtre Garonne à Toulouse) dans lequel il joue le rôle de Pierre (en alternance avec David Clavel) ; Loin d’Eux (2009, Théâtre Garonne), un texte de Laurent Mauvignier qu’il interprète seul en scène et mis en scène par David Clavel ; Merlin ou la Terre dévastée de Tankred Dorst (2009, La Ferme du Buisson) où il tient le rôle de Merlin ; Bullet Park d’après John Cheever (2011, au Théâtre de Vidy Lausanne); Tout mon amour de Laurent Mauvignier (2012, Théâtre Garonne à Toulouse) et Voyage au Bout de La Nuit (2014, Scène Nationale d’Aubusson – Théâtre Jean Lurçat). Depuis 2010, il siège également à la Commission du Centre National du Théâtre. Le collectif Les Possédés a présenté : Pays lointain, de Lagarce (Théâtre couvert-2009) Voyage au bout de la nuit, de Céline (Théâtre couvert-2015) à Châteauvallon 5