Sciences des sols au programme Masters et formation à distance
Transcription
Sciences des sols au programme Masters et formation à distance
A f r i q u e d u S u d double objectif : former de jeunes scientifiques aux techniques de description des sols et d’évaluation de leur hydrodynamique et, par des expérimentations de terrain, à une meilleure compréhension des phénomènes d’érosions des sols et par voie de conséquence à une évaluation des moyens de conservation de ceux-ci. Les expérimentations in situ ont été réalisées au moyen d’un simulateur de pluie mis au point avec des chercheurs de l’IRD ; les importants résultats obtenus demandaient à être exploités à l’aide d’un outil statistique approprié. Une formation au logiciel libre performant, ade42, développé par l’université Envol du drone Pixy. de vue haute résolution à basse altitude qui ont convaincu le partenaire de l’intérêt de ce fruit du savoir-faire de l’IRD. Au-delà de la production scientifique directement issue des expérimentations (articles, etc.), cette série de formations a préparé l’avenir en attirant des étudiants originaires de tout le cône austral africain et de l’Afrique de l’Est et en en identifiant un certain de Lyon, a ainsi été organisée à l’intention des partenaires. Dans le cadre du suivi éco-hydrologique du bassin versant expérimental sur lequel travaillent l’université et ses partenaires de l’IRD, un autre outil mis au point par un ingénieur de l’Institut a montré son utilité, le drone Pixy. Cette session a été l’occasion d’initier l’équipe de l’IRD au pilotage de l’appareil, mais surtout de produire des prises nombre désireux de poursuivre leur cursus en master ou en thèse. ● 1. La School of Bioresources Engineering and Environmental Hydrology (BEEH) . 2. Analyse de Données Écologiques et Environnementales avec des procédures Exploratoires d’essence Euclidienne. Contact [email protected] Masters et formation à distance Depuis quelques années, les chercheurs de l’IRD participent, sous forme d’actions intégrées à leurs activités de soutien et de formation, au transfert de compétences vers les universités partenaires du Sud, en particulier au niveau master dans le cadre de la généralisation du système LMD (Licence - Master - Doctorat). Alors que certaines de ces initiatives parviennent à maturité, il paraissait utile d’en tirer les premiers enseignements afin d’en faire bénéficier les projets émergents. L ‘objectif de l’atelier organisé au centre IRD France Nord en septembre dernier était, par le partage d’expériences, de nourrir une réflexion sur l’élaboration et la mise en place de masters internationaux dans les pays du Sud. Il s’agissait à la fois d’affiner les modalités d’intervention à ce niveau du département Sou- tien et formation et de présenter certaines initiatives aux chercheurs présents porteurs d’un projet. Six expériences en cours leur ont ainsi été présentées : le master international en entomologie médicale et vétérinaire (Bénin) ; le master régional en océanographie physique et applications (Bénin) ; le master ouest africain en biotechnologies (Dakar) ; le master en biologie végétale (dans le cadre du FSP Sud Expert Plantes) ; le master en gestion intégrée des zones côtières (Dakar) et le master Territoires, environnement et développement (Pérou, Équateur). Aussi la phase initiale du projet a-t-elle été privilégiée : montage institutionnel, choix du modèle économique (coût de l’enseignement, origine des ressources, conditions d’étude, stratégie de pérennisation, etc.), modalités de fonctionnement (cursus et modes d’enseignement, modalités du contrôle des connaissances, type/reconnaissance du diplôme, suivi et évaluation des résultats). Si l’atelier a révélé une relative diversité de situations, il est d’ores et déjà possible d’identifier un certain nombre de conditions sine qua non : identification claire des besoins de formation auxquels le master va répondre ; implication des institutions au plus haut niveau (un accord formel est essentiel) ; soutien financier au démarrage (effet de levier sans lequel rien ne se fait) ; reconnaissance de l’implication des chercheurs au Nord et au Sud par leur institution d’origine ; lien entre les enseignements et les laboratoires dans lesquels les étudiants feront leur stage ; remise à niveau, le cas échéant, des étudiants en début de cursus aux fins d’homogénéisation des promotions ; nécessité d’évaluer périodiquement le master. L’enjeu est d’importance s’agissant de masters à vocation internationale. Outils de transfert de connaissances et de formation de potentiels futurs chercheurs, ils jouent également un rôle essentiel dans la mobilité internationale de « jeunes talents », le rapprochement et la reconnaissance mutuelle entre institutions, professeurs et chercheurs impliqués, autant de facteurs de structuration de l’espace de recherche au Sud. ● Contact [email protected] Vulnérabilités urbaines à Lima « Voilà 3 ans que le Programme andin de formation et de recherche sur la vulnérabilité et les risques en milieu urbain propose un atelier avec les jeunes chercheurs de cette région. Scientifiques juniors et seniors en visite dans un quartier à risque de Lima, à l’occasion de l’atelier Jeunes chercheurs andins sur la vulnérabilité urbaine. Sciences au Sud - Le journal de l’IRD - n° 52 - novembre/décembre 2009 La formation à la recherche et le dialogue entre scientifiques font désormais partie des traditions du programme Pacivur1 », explique le géographe Sébastien Hardy, à propos de l’atelier Jeunes chercheurs andins sur la vulnérabilité urbaine. Cette rencontre, la troisième du genre, s’est tenue en septembre dernier dans la capitale péruvienne. Les premières éditions avaient eu lieu les années précédentes, l’une à La Paz et l’autre à Quito. « Notre objectif est de stimuler et d’élargir la recherche sur la géographie des risques dans la région, et bien sûr de soutenir les étudiants locaux qui travaillent dans ce domaine », précise-t-il. Ainsi treize d’entre eux, issus des trois pays que couvre le programme2, ou y menant leurs travaux, ont partagé leurs expériences durant une semaine avec des chercheurs expérimentés3. « La discussion critique, qui accompagne la pré- sentation des recherches de chacun, est très féconde : elle suscite des mises au point conceptuelles ou méthodologiques. C’est l’occasion, pour les scientifiques seniors, de transmettre très concrètement des connaissances académiques et empiriques à leurs jeunes collègues », affirme-t-il. La pratique des aînés sert également les étudiants dans la préparation du séminaire international, le point d’orgue de cette session de formation. Lors de cette journée particulière, co-organisée à l’institut de géophysique du Pérou, les apprentis chercheurs présentaient leurs travaux à un large public issu de la communauté scientifique locale. « Les chercheurs seniors ont aidé leurs jeunes collègues à élaborer leurs interventions, à se conformer aux règles reconnues de cet exercice », note le géographe. La réunion de tous ces acteurs et le travail collaboratif contribuent aussi à renforcer les liens, à consolider le réseau des recherches andines : « La réalisation de deux travaux de groupe, l’un avec des entretiens fictifs sur les politiques de gestion des risques, et l’autre explorant les bases de données et de bibliographie, a permis de mieux se connaître, tout en apprenant », raconte-t-il. Enfin, illustration de l’attache territoriale du programme Pacivur, des visites de terrain ont été organisées avec les responsables de municipalités et de la protection civile, dans des quartiers à risque de Lima. ● 1. Programme andin de formation et de recherche sur la vulnérabilité et les risques en milieu urbain, 2. Pérou, Bolivie, Équateur. 3. Cinq chercheurs de Pacivur, et deux enseignants-chercheurs d’universités andines. Contact [email protected] © IRD/J.L. Janeau D e 2006 à 2009, l’UMR Biogéochimie et écologie des milieux continentaux de l’IRD, en partenariat avec la faculté d’ingénierie et d’hydrologie1 de l’université du KwaZulu Natal, a organisé 4 formations autour de la conservation des sols. L’appui conjugué de deux services de l’IRD aux missions complémentaires, le département soutien et formation des communautés scientifiques du Sud et la formation permanente, a créé les conditions d’une action complète, du terrain au traitement des données. Les deux écoles d’été (d’hiver dans l’hémisphère austral) organisées en juin 2007 et en octobre 2008 visaient un © IRD/T. Baldet 6 Depuis 2006, l’IRD a développé avec la faculté d’ingénierie et d’hydrologie de l’université du KwaZulu Natal en Afrique du Sud un partenariat équilibré fondé sur la synergie des moyens et des compétences en matière de formation à la recherche par la recherche des communautés scientifiques du Sud. © Mathieu Durand Formation Sciences des sols au programme