Le Lettre # 15 - WordPress.com

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Le Lettre # 15 - WordPress.com
La lettre d’Archimède
L’actualité de l’Eldo vue par un spectateur
Sommaire
No 15 — 4 juillet 2015
Le Retour de Fabiola
Masaan — Une Mère
Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles
Le film mystère
En bref — Prochains rendez-vous à l’Eldo… et ailleurs
LE RETOUR DE FABIOLA
un film de Jairo Boisier
Samedi 11 juillet 2015, 12 h
Il est parfois difficile de suivre le rythme effréné de la programmation : la semaine dernière, j’ai oublié de
vous signaler la soirée consacrée au Retour de Fabiola, en présence du réalisateur chilien Jairo Boisier.
Heureusement, l’Eldorado programme une nouvelle séance (sans le réalisateur) samedi prochain, ce qui
permet de me rattraper un peu.
Le film se déroule au pied de la Cordillère des Andes. Fabiola, femme d’une trentaine d’années, est revenue dans la petite ville de son enfance après avoir tenté sa chance à Santiago du Chili. Une réputation
sulfureuse la poursuit malgré elle. Embarras pour sa famille, objet de désir pour les hommes, modèle
d’émancipation pour les jeunes femmes, Fabiola qui a tourné le dos à son ancienne carrière aimerait juste
vivre normalement.
Pour ce portrait de femme à un moment charnière de sa vie, Jairo Boisier a choisi une mise en scène sobre,
sans mouvement de caméra comme pour mieux saisir à la fois l’inertie de la société provinciale et l’incertitude de Fabiola. La parole étant comme étouffée, c’est avant tout par les gestes et les regards que les
personnages communiquent, s’opposent ou se livrent : le cadrage prend alors tout son importance, et s’il
est parfois inhabituel, il n’est jamais maniéré. Évitant le misérabilisme et le moralisme, ce premier long
métrage est remarquable par sa finesse d’observation et la délicatesse de sa réalisation. Vous savez ce
qui vous reste à faire samedi prochain après le marché…
Le Retour de Fabiola (La Jubilada ; Chili ; 2012 ; 84’ ; couleur), écrit et réalisé par Jairo Boisier, produit par Jorge López Vidales ; image de Raul
Heuty, direction artistique de Javier Marticorena, montage de Sophie Denize et Alberto Martinez ; avec Paola Lattus (Fabiola), Catalina Saavedra (Georgina), José Soza (Rogelio), Daniel Antivilo (Moises), Henrando Lattus (Tarentula). Distribué par Zootrope Films.
Lu ailleurs
Masaan
Une Mère
Masaan
Masaan (मसान ; Inde, France ; 2015 ; 103’ ; couleur), réalisé par Neeraj Ghaywan, écrit par Varun Grover, produit par Vikas Bahl, Mélita
Toscan du Plantier, Anurag Kashyap, Guneet Monga, Vikramaditya Motwane, Manish Mundra, Marie-Jeanne Pascal, Shaan Vyas ; image
d’Avinash Arun Dhaware, montage de Nitin Baid, musique de Bruno Coulais et Indian Ocean ; avec Richa Chadda (Devi Pathak), Vicky Kaushal
(Deepak Chaudhary), Sanjay Mishra (Vidyadhar Pathak), Shweta Tripathi (Shaalu Gupta), Nikhil Sahni (Jhonta). Distribué par Pathé Distribution. Prix Fipresci et Prix de l’avenir dans la sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2015.
« Masaan » par Vincent Ostria (Les inRocks)
Reste le contexte, le cadre et la dimension documentaire du récit, situé à Bénarès, grande ville
sainte indienne du bord du Gange, qui est un peu le Lourdes de l’hindouisme. Le film s’intitule
Masaan, qui signifie « le bûcher », et désigne l’activité de la famille paria de Deepak : elle construit
et entretient les bûchers funéraires en plein air où sont incinérés les défunts de la ville. Une activité
véritablement dantesque, formidablement rendue par la mise en scène, et même habilement intégrée au récit, lors de sa péripétie la plus tragique.
« La cité des enfants perdus » par Gregory Coutaut (Film de culte)
Or (et on ne l’avait pas forcément vu venir), Masaan fait du vrai, bon cinéma en trouvant un ton
propre et bien particulier : un ton à la fois bienveillant et sombre. Comme un espoir amer dans la
possibilité d’une société machiste à évoluer. Ce n’est pas pour rien que pour les protagonistes, le
chemin vers un avenir meilleur passe par la connaissance et l’apprentissage, pour les hommes
comme pour les femmes. Un dénouement à l’image du film, à la fois ambitieux et émouvant.
Une Mère
Une mère (France ; 2015 ; 100’ ; couleur, 2.35:1 ; 5.1), écrit et réalisé par Christine Carrière, produit par Nicolas Blanc ; image de Jeanne
Lapoirie, montage de Martine Barraqué, musique d’Éric Neveux ; avec Mathilde Seigner (Marie), Kacey Mottet-Klein (Guillaume), Pierfrancesco Favino (Pierre). Distribué par les Films du Losange.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
« Une Mère : la critique » par Alain Spira (Paris Match)
Bien que cette Mommy à la française n'atteigne pas le niveau d'écriture et de réalisation du Xavier
Dolan, ce drame émouvant permet à Mathilde Seigner de tenir à bras le cœur un beau rôle de
mère face au survolté Kacey Mottet Klein qui campe un gamin comme on n'en souhaite à personne, et pourtant…
« La critique lors de la sortie en salle du 24/06/2015 » par Pierre Murat (Télérama.fr)
Au cœur même de leur désolation, [Christine Carrière] se plaît à observer, chez ses personnages,
des moments où, sans défense, ils s'abandonnent brièvement à la tendresse : comme Marie et son
ex. La première fois, joyeux et légèrement ivres, ils égrènent des rêves qu'ils savent impossibles.
La seconde, ils parlent de la façon dont ils aimeraient mourir. Dans ces instants fervents, Mathilde
Seigner et Pierfrancesco Favino sont magnifiques — elle, surtout, qu'on voudrait voir dirigée aussi
bien plus souvent.
L’eau à la grande-bouche
LE PETIT DINOSAURE
ET LA VALLÉE DES MERVEILLES
Reprise à l’Eldorado à partir du mercredi 8 juillet 2015
Il y eut un temps où régnaient sur le monde des dessins animés les Studios Disney. Puis vint Don Bluth,
avec Brisby et le Secret de NIMH (The Secret of NIMH, 1982) qui montra qu’il était possible de faire la
même qualité d’animation que les célèbres studios, Fievel et le Nouveau Monde (An American Tail, 1986)
qui rivalisa en terme de bénéfices, puis Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles (1988) qui prouva
qu’il était possible de créer de nouveaux personnages mémorables. Pour Don Bluth, qui avait travaillé
plus de vingt ans dans les Studios Disney, de La Belle au bois dormant (1959) à Rox et Rouky (1981), il ne
s’agissait pas de renouveler le dessin animé mais de retrouver la qualité et l’esprit des premiers longs
métrages signés Walt Disney qui avaient déclinés lors de la maladie du producteur et des années qui suivirent son décès. Et il y a effectivement de la magie Disney dans ce Petit Dinosaure, histoire d’un petit
« long-cou » (apatosaure ou brontosaure ? je laisse le soin aux spécialistes de trancher) qui fuit la sécheresse et les dangers d’un monde en pleine mutation pour la mythique « vallée des merveilles », paradis
des herbivores. Il ne réussit, et ne peut réussir, que grâce à des camarades trois-cornes, grande-bouche,
volant et queue-à-pointes rencontrés en chemin. Le film est une leçon de tolérance, de fraternité et de
courage que les enfants apprécient toujours et qui n’ennuie pas les parents.
D’autres longs métrages suivirent, plus ou moins réussis. En 1995, les studios Pixar sortirent Toy Story qui
révolutionna le dessin animé pour enfants, et si le huitième film de Don Bluth, le très « disneyien » Anastasia (1997), fut un immense succès, le suivant, Titan A.E. (2000), fut un tel échec qu’il entraîna la fermeture de la société de production Fox Animation Studio. Le temps donnera sans doute raison à Don Bluth
dont les meilleurs films rivalisent avec les meilleures animations actuelles qui nous séduisent souvent par
leurs prouesses techniques, mais qui semblent un peu dépassées lorsque nous les revoyons quelques
années après. Pour l’heure, le charme du Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles agît toujours, et la
nouvelle restauration que présente l’Eldorado devrait nous permettre de (re)découvrir la beauté des décors dessinés par Don Bluth.
Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles (The Land Before Time ; États-Unis, Irlande ; 1988 ; 68’ ; Technicolor, 1.33:1 ; Dolby), réalisé par
Don Bluth, écrit par Stu Krieger d’après une histoire de Judy Freudberg et Tony Geiss, produit par Don Bluth, Gary Goldman et John Pomeroy ;
décors de Don Bluth, montage de John K. Carr et Dan Molina, musique de James Horner ; avec les voix de Stéphanie Lafforgue (Petit-Pied),
Barbara Tissier (la mère de Petit-Pied), Kelly Marot (Céra). Distribué par Splendor Films.
En version française dans le cadre de la programmation Ciné-mômes. Dès 4 ans.
Le film mystère
Cette semaine, ce sera une question de rapidité car je doute qu’un spectateur de l’Eldorado n’ait vu le film mystère
dont l’image ci-dessous est extraite.
La première personne qui nous communiquera le titre du film mystère et le nom de son réalisateur recevra deux
invitations valables à l’Eldorado pour le film (ou les films) de leur choix. Les réponses doivent être remises soit
par mail à [email protected], soit sur papier libre à l’accueil du cinéma (dans ce cas, noter la
date et l’heure, ainsi que son nom et une adresse mail ou postale pour que nous puissions contacter le gagnant).
Le film mystère précédent
Bravo à Alain D. qui est le seul à avoir reconnu Gangs of Wasseypur (2012) d’Anurag Kashyap, film qui avait donné
lieu à une soirée exceptionnelle à l’Eldorado organisée par Collectif Eldo, avec danseuse et petits plats indiens.
Neeraj Ghaywan fut aussi le réalisateur de la deuxième équipe sur Ugly, et Kashyap est l’un des producteurs de
Masaan.
Au vendredi 3 juillet, 462 spectateurs ont donné 35 189 €.
Et vous ?
Informations et modalités de la souscription sur le site Web de l’Eldorado
En bref
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Comme beaucoup de festivals cette année, la quatrième édition des Rencontres de Laignes prévue du 2 au 12 juillet
a été annulée. Pour les détails, lire le billet du 29 juin sur le blog de Jean-Paul Noret (https://jeanpaulnoret.wordpress.com/).
Le critique Aurélien Ferenczi, rédacteur en chef adjoint à Télérama, a publié jeudi dernier le billet « L’Eldorado de
Dijon : une salle exemplaire en difficulté » sur son blog Cinécure.
Prochains rendez-vous à l’Eldo…
Juillet
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Lundi 6, 20 h 15 : Los Olvidados, suivi d’une rencontre avec Manuel Laraz, professeur de cinéma.
Mardi 7, 20 h : Avant-première de Les Mille et Une Nuits, volume 2 : Le Désolé de Miguel Gomes.
Jeudi 16, 20 h : Avant-première de Les Mille et Une Nuits, volume 2 : Le Désolé de Miguel Gomes.
Mardi 21, 20 h : Avant-première de Les Mille et Une Nuits, volume 3 : L’Enchanté de Miguel Gomes.
… et ailleurs
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Dimanche 5 juillet, 11 h 30 : J’ai pas changé de bord, en présence du réalisateur Christian Blanchet dans le cycle
« Voir-Revoir le cinéma d’aujourd’hui » à la Cinémathèque française, salle Georges Franju.
Dimanche 5 juillet, 14 h 30 : Puisque nous sommes nés d’Andréa Santana et Jean-Pierre Duret, présenté par Christian
Blanchet dans le cycle « Histoire permanente du cinéma » à la Cinémathèque française, salle Georges Franju.
Cinéma Eldorado
21, rue Alfred de Musset / 21 000 DIJON
Divia : liane 5 et ligne 12 — Station Vélodi à proximité
Site web : http://www.cinema-eldorado.fr — Courriel : [email protected]
Twitter : @CinmaEldorado — Facebook : CinemaEldorado
La lettre d’Archimède
Site web : https://cinemaeldorado.wordpress.com/la-lettre — Courriel : [email protected]