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Westminster & City News
NUMÉRO 35
Du 4 au 10 septembre 2015
ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
POLITIQUE MONETAIRE ET FINANCES PUBLIQUES
La Spending Review et l’Autumn Statement seront publiés le 25 novembre – Le chancelier de l’Échiquier
présentera devant la Chambre des communes les deux documents, qui seront accompagnés de nouvelles prévisions
économiques et de finances publiques réalisées par l’Office for Budget Responsibility. La Spending Review, qui
fixera la programmation des finances publiques jusqu’en 2020, doit détailler 20 Md£ d’économies dans les dépenses
de fonctionnement des ministères (hors les budgets sanctuarisés que sont la défense, l’éducation, la santé et l’aide
au développement). Ces économies s’ajoutent aux 5 Md£ de recettes liées à la lutte contre l’évasion fiscale et aux
12 Md£ de baisse de dépenses sociales, qui doivent permettre de dégager un excédent public à l’horizon 2019-20.
Les ministères concernés par la consolidation budgétaire ont dû transmettre le 4 septembre au Treasury deux
propositions de coupes, à hauteur de 25 % et 40 % de leurs budgets de fonctionnement.
Le comité de politique monétaire vote à 8 voix contre 1 pour le statu quo – Le comité a voté à l’unanimité pour
le maintien du stock d’obligations d’État acquises par création monétaire à 375 Md£, et à 8 voix contre 1 pour
laisser le taux directeur inchangé à 0,5 % (vote de Ian McCafferty pour une hausse de 25 pdb). Comme c’est le cas
depuis août, les minutes ont été publiées en même temps que la décision de politique monétaire, au lendemain de
la réunion du MPC. Cette réunion était la première à laquelle participait Gertjan Vlieghe, qui a remplacé David
Miles comme membre externe. Le comité reste confiant sur la robustesse de la croissance britannique (portée par
le rebond des salaires, le desserrement des conditions de crédit et la confiance des consommateurs et des
entreprises), mais souligne les risques baissiers sur l’inflation et la croissance liés à la dégradation du contexte
international, en particulier en Chine.
Le NAO critique le manque de cohérence dans la gestion des participations financières de l’État – Le rapport
du National Audit Office indique que l’État contrôlait le capital de 54 entreprises pour un montant de 222 Md£ au
31 mars 2015, contre seulement 32 en 2008. Si la participation de l’État dans les banques (Lloyds et RBS) se réduit,
d’autres actifs financiers augmentent, en particulier le portefeuille de prêts étudiants qui atteindra 100 Md£ en 2018.
La NAO appelle à une gestion unifiée de ce portefeuille. Le gouvernement a annoncé en mai le rapprochement des
agences UK Financial Investments (qui gère les participations dans les sociétés financières et dépend du Treasury)
et ShareHolder Executive (qui gère celles dans les autres sociétés et est rattaché au BIS) au sein d’une nouvelle
holding publique, UK Government Investments.
COMMERCE ET INVESTISSEMENT
Les exportations de biens sont au plus bas depuis 2010 en juillet – Selon l’ONS, le déficit commercial (biens et
services) s’est élevé à 3,4 Md£ en juillet, contre 0,8 Md£ en juin. La détérioration de la balance commerciale
s’explique par le creusement du déficit des biens, qui atteint 8,5 Md£ (+2,6 Md£). Les exportations atteignent
22,8 Md£, au plus bas niveau mensuel depuis septembre 2010 et en forte baisse par rapport à juin (-2,3 Md£), alors
que les importations ont légèrement augmenté (+0,3 Md£ à 33,9 Md£). La faiblesse des exportations s’explique
surtout par la chute des ventes à l’étranger de produits semi-finis (-1,0 Md£), notamment chimiques (-0,6 Md£), et
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de produits finis (-0,8 Md£, dont -0,3 Md£ pour les automobiles). L’excédent pour les services reste stable, à
7,7 Md£. Sur les 7 premiers mois de l’année 2015, le déficit commercial reste toutefois en recul (15,2 Md£ en 2015
contre 21,5 Md£ en 2014). Le déficit avec la France pour les biens s’établit à 0,5 Md£ en juillet 2015, et à 3,5 Md£
depuis le début de l’année (contre 4,0 Md£ sur la même période en 2014).
Le nombre de fusions-acquisitions impliquant des entreprises britanniques recule au T2 – L’ONS a recensé
93 fusions-acquisitions d’une valeur supérieure à 1 M£ impliquant au moins une entreprise britannique au 2e
trimestre 2015, contre 118 au 1er trimestre. Il y a eu 46 fusions-acquisitions entre entreprises britanniques, 21
acquisitions d’entreprises britanniques par des entreprises étrangères et 26 acquisitions d’entreprises étrangères par
des entreprises britanniques. La valeur totale des opérations a toutefois augmenté, à 20,9 Md£ contre 17 Md£ au
T1. Cette hausse est notamment liée au rachat de l’assureur de Guernesey Friends Life par le britannique Aviva,
qui représente 56 % de la valeur totale des achats de sociétés étrangères par des entreprises britanniques.
INDICATEURS MACROECONOMIQUES
La production industrielle se replie à nouveau en juillet – La production industrielles a baissé de 0,4 % en juillet,
après une diminution de 0,4 % en juin. L’acquis de croissance pour le 3ème trimestre s’élève à -0,6 %, après +0,7 %
au T2. Le repli de juillet reflète en particulier la baisse de la production manufacturière : cette dernière diminue de
0,8 % (la plus forte baisse mensuelle depuis mai 2014), après une augmentation de 0,2 % en juin, notamment en
raison de la chute de l’activité dans le secteur des métaux (-5,7 %) et des équipements de transports (- 2,2 %). Sur
un an, la production industrielle augmente de 0,8 % tandis que la production manufacturière recule de 0,5 %.
Le nombre de prêts accordés via le dispositif Help to Buy atteint un record en juin 2015 – En juin, 4 745 prêts
participatifs (equity loan) Help to Buy ont été accordés en Angleterre, d’un montant total de 220,1 M£, pour l’achat
de biens immobiliers dont la valeur totale s’élève à 1,1 Md£. Il s’agit du chiffre mensuel le plus élevé depuis le
lancement du dispositif en avril 2013. Les prêts participatifs permettent un partage des risques (à la hausse comme
à la baisse) entre l’État et l’acheteur : ce dernier remboursera in fine le prêt obtenu (jusqu’à 20 % de la valeur du
bien) à hauteur de 20 % de la valeur du marché. Au total, l’État a accordé 56 402 prêts (dont 82 % à des primoaccédants), pour un montant de 2,4 Md£ et une valeur totale des biens à l’achat de 12,2 Md£.
Les prix immobiliers repartent à la hausse en août – Selon les données du prêteur immobilier Halifax, les prix
ont augmenté de 2,7 % sur un mois en août (plus forte hausse mensuelle depuis mai 2014), après une baisse de
0,4 % en juillet. Les prix accélèrent en glissement annuel, à 9,0 % en août, après 7,8 % en juillet.
ACTUALITÉ FINANCIÈRE
REGULATION FINANCIERE
George Osborne demande un changement de traité pour garantir les droits des États hors zone euro – Dans
une interview à l’hebdomadaire New Statesman, le chancelier a indiqué que la préservation des intérêts des pays
non membres de la zone euro était « probablement le sujet le plus important » de la renégociation en amont du
référendum sur le maintien Royaume-Uni dans l’UE. Le Treasury met en avant les limites du système actuel, en
citant l’exemple de la localisation des chambres de compensation traitant en euro et l’utilisation du mécanisme
européen de stabilité financière, auquel l’ensemble des membres de l’UE participent, pour accorder un prêt à la
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Grèce en juillet. Lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques de la chambre des Lords,
George Osborne a en outre estimé que les réglementations européennes dans le domaine financier mettaient à mal
la compétitivité de l’UE dans son ensemble. Il a souligné le risque d’une délocalisation des activités financières,
notamment à Zurich, New-York et Singapour, pour échapper à une réglementation trop stricte.
Le nouvel impôt sur les banques pourrait rapporter deux fois plus que prévu au Treasury – Selon le cabinet
d’audit EY, l’impôt additionnel de 8 % sur les bénéfices des banques qui sera introduit au 1er janvier 2016 pourrait
rapporter 12 Md£ sur la période 2016-2020, contre 6 Md£ annoncés par le Treasury (qui se basait sur un échantillon
de 10 banques). La différence tiendrait notamment à une sous-estimation du rythme de croissance des bénéfices des
nouveaux entrants. Le parti travailliste a déposé un amendement visant à revoir le nouveau cadre de taxation des
banques, afin que celui-ci n’ait pas d’effets néfastes sur la concurrence dans le secteur bancaire.
La FCA critique le manque de progrès sur le contrôle du marché des matières premières – La Financial
Conduct Authority a mené une revue des progrès effectués en termes de contrôle et de gouvernance sur le marché
des matières premières par 12 établissements financiers. La FCA considère que « de nombreuses sociétés n’ont pas
tiré les leçons des récentes affaires d’abus de marché (Libor, marché des changes) ». Elle relève une sous-estimation
du risque de manipulation, plusieurs établissements jugeant le marché des matières premières trop liquide et profond
pour être réellement vulnérable. Par ailleurs, elle indique que plusieurs sociétés n’ont pas procédé à une analyse des
risques internes et n’ont pas mis en place de procédures pour détecter d’éventuelles manipulations. La FCA va
poursuivre la surveillance des acteurs du marché mais n’a pas pris de sanctions à ce stade.
BANQUES ET ASSURANCES
Le nombre de banquiers gagnant plus de 1 M€ au Royaume-Uni a baissé de 23 % en 2013 – Selon les chiffres
de l’Autorité bancaire européenne, 2 086 employés du secteur financier ont gagné plus de 1 M€ au Royaume-Uni
(en nette baisse par rapport aux 2 714 en 2012), soit près de deux tiers du total de 3 178 dans l’UE (contre 3 530 en
2012, soit une baisse de 10 %). Le Royaume-Uni devance nettement l’Allemagne (397 en 2013, 212 en 2012), la
France (162) et l’Espagne (133). La diminution du nombre de hauts salaires en euros dans la finance au RoyaumeUni s’explique en partie par la baisse de la livre par rapport à l’euro en 2013 (-2,7 %). La proportion d’employés
du secteur financier gagnant plus de 1 M€ reste particulièrement élevée au Royaume-Uni (0,49 % en 2013, contre
0,11 % en moyenne dans l’UE). Les chiffres pour l’année 2014 seront publiés d’ici la fin 2015.
Standard Chartered envisage de réduire de 25 % le nombre de ses cadres supérieurs – La banque britannique
va supprimer 250 postes de « managing director » sur les 1 000 existants. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du
plan de simplification de la structure de la banque annoncé en juillet 2015 par le nouveau directeur général Bill
Winters. 4 000 postes ont déjà été supprimés en 2015, soit 5 % du nombre total d’employés (90 000).
BOURSES ET MARCHES
JP Morgan quitte le marché à la criée du London Metal Exchange – La banque américaine va désormais
négocier sur la plateforme électronique, sur laquelle a lieu la grande majorité du volume de transactions, et non plus
sur le traditionnel « ring » du LME. Seuls 9 membres continuent de traiter directement sur l’un des derniers marchés
à la criée du monde, dont Société Générale Newedge. Le LME contrôle 80 % du négoce mondial des futures sur
les métaux industriels et est détenu par la bourse de Hong Kong, qui l’a racheté pour 2,2 Md$ en 2012.
Directeur de la publication : Alain de Cointet
Service économique régional de Londres
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dans cette publication.
Rédigé par : Guillaume de Conihout, Pauline Ennouchy,
Thomas d’Yvoire
Revu par : Emmanuel Bétry
Version du 10 septembre 2015
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