Claude Viallat

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Claude Viallat
Claude Viallat
© Marc Domage
Sans titre, 1971
FIAC HORS LES MURS - JARDIN DES PLANTES
Claude Viallat est un artiste français né en 1936.
Il est un des membres fondateurs du mouvement
Supports Surfaces crée en 1970. Sa production
hérite des bouleversements des années 1960 et des
révoltes estudiantines de mai 1968 marquées par un
désir d’émancipation et par une nouvelle génération
d’artistes influents et innovants. Son œuvre est
composée de plusieurs productions distinctes tant
dans le choix des matériaux que des techniques : des
toiles souples sans châssis, des filets, des peintures
de tauromachie sur support de bois. Ces différentes
productions constituent selon les propres mots de
l’artiste « des fragments d’une seule et même œuvre ».
Ce filet daté de 1971, est un cordage rouge composé
de nœuds bleus, suspendu à l’horizontale au dessus
d’une des allées du Jardin des Plantes. On y retrouve
plusieurs constantes de son travail. La répétition d’une
forme, mise au point en 1966 et utilisée comme une
empreinte, est ici figurée par le nœud, avatar en relief.
S’en suivent le choix d’un matériau pauvre et l’intérêt
pour l’action qu’il opère sur l’objet. Le contact avec le
matériau donne du sens : l’action de nouer les cordes
convoque le tissage et le tressage, des techniques
ancestrales. Cette volonté de retrouver un geste
primitif traduit un refus de la virtuosité technique des
artistes comme pour mieux désacraliser et réformer
l’art. Dans cette perspective, il se limite volontairement
aux couleurs primaires, ici le rouge et le bleu. Par là,
on peut voir sa volonté de réduire au maximum les
moyens utilisés, de trouver les solutions minimales et
de réaliser par la couleur un processus d’élévation du
matériau, aussi humble soit-il. Il s’agit d’une œuvre
souple et mobile, facile à transporter, qui questionne la
nature du tableau de chevalet.
Viallat refuse une production destinée aux
appartements bourgeois. Emancipée du mur, il
souhaite extraire son œuvre des musées et s’écarter du
caractère précieux et sacralisé de l’œuvre d’art. Le lieu
et la méthode d’accrochage participent également au
sens de l’œuvre, son exposition en plein air la sort de
l’institution officielle. L’œuvre, selon l’artiste, « prend
l’espace », elle est immédiatement perceptible et
présente. Toutefois, ce souhait de rénover une tradition
picturale n’est pas sans contradiction. Refuser le génie
créateur de l’artiste, le fonctionnement et le système
du monde de l’art, se confronte souvent à ses propres
limites.
Joséphine Dumoulin et Marion Herbaut
Élèves de l’École du Louvre
Depuis 2010, les étudiants de l’école du Louvre participent à une opération originale de médiation, en lien avec le plus large
public. Cet exercice pédagogique de terrain, est également l’opportunité pour l’Ecole de réaffirmer son implication dans l’étude
et la diffusion de l’art contemporain. Retrouvez toutes les notices rédigées par les étudiants à cette occasion sur www.fiac.com