la réforme de A à Z - Chambre des Notaires de la Vendée
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la réforme de A à Z - Chambre des Notaires de la Vendée
DOSSIER Fiscalité du patrimoine : la réforme de A à Z C’était une promesse gouvernementale : introduite dans la loi de finances rectificative pour 2011, la réforme de la fiscalité du patrimoine a été adoptée au début de l’été. Le bouclier fiscal est supprimé, l’impôt de solidarité sur la fortune est simplifié et son barème adapté. En contrepartie, les donations et les successions des hauts patrimoines sont plus fortement taxées. N°8 Septembre 2011 A doptée le 5 juillet dernier, la loi de finances rectificative pour 2011 « traduit la volonté, partagée par beaucoup de nos concitoyens, d’instaurer une fiscalité du patrimoine plus juste, plus simple et économiquement plus pertinente, grâce à un rééquilibrage global des modalités d’imposition des hauts patrimoines », explique François Barouin, le ministre du Budget. La réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune constitue l’une des mesures phares de ce texte. Considérée par le gouvernement comme une exception française pénalisante pour l’attractivité fiscale du pays, l’ISF est désormais simplifié et son barème adapté à la réalité économique. ISF allégé Les contribuables dont le patrimoine est inférieur à 1,3 million d’euros ne paieront plus cet impôt dès 2011. Auparavant, le seuil d’entrée dans l’ISF était de 800.000 euros. Cette mesure concernerait directement 300 000 foyers. Pour ce faire, la limite de dépôt de la déclaration et du paiement de l’ISF de l’année est reportée du 15 juin au 30 septembre 2011. A compter de 2012, le barème de l’ISF ne comportera donc plus que deux taux moyens d’imposition : les contribuables dont le patrimoine net taxable est compris entre 1,3 million d’euros et 3 millions d’euros seront imposés au taux de 0,25%. Au-delà, le taux d’imposition passe à 0,50%. Pour calculer votre ISF, il suffira de multiplier votre taux d’imposition avec la valeur de votre patrimoine. S’il est évalué à 2 millions d’euros, votre ISF atteindra 5 000 euros. Pour un patrimoine de 6 millions, l’ISF sera de 30 000 euros. Pour réduire le montant de leur ISF, les contribuables pourront toujours se reporter sur deux dispositifs : La réduction de 50 % d’ISF (dans la limite de 45.000 euros) en cas d’investissement direct ou par le biais d’un holding dans une PME et la mesure en faveur des dons pour les associations sont maintenues. Les modalités déclaratives évoluent elles aussi puisque les contribuables déclarant moins de 3 millions d’euros n’auront qu’à reporter le montant de leur actif net taxable sur leur déclaration d’impôt sur le revenu. Pour les autres, Il faudra continuer à remplir la déclaration ISF. Le texte prévoit enfin un dispositif de décote pour lisser les effets de seuils liés à la taxation au premier euro. Il concerne les patrimoines nets taxables compris entre 1,3 millions d’euros et 1,4 millions d’euros, ainsi que ceux compris entre 3 millions d’euros et 3,2 millions d’euros. Bouclier fiscal aux oubliettes Mesure aussi emblématique que contestée, le bouclier fiscal est supprimé à compter des impôts payés en 2012, au titre des revenus 2011. Il plafonnait jusqu’à aujourd’hui les impôts directs (IR, ISF, CSG-CRDS, taxe foncière) à 50% des revenus. Exit tax - Droit de partage Une nouvelle taxe fait par ailleurs son apparition. Objectif : lutter contre l’évasion fiscale. L’ « exit tax » concerne les contribuables qui transfèrent leur domicile fiscal hors de France. Ils sont désormais imposés au titre des plus-values latentes sur les valeurs mobilières et droits sociaux acquis en France au taux de 19 %. Cette taxe rétroagit à compter du 3 mars 2011. En revanche, Le projet de taxation des résidences des non-résidents français a, lui, été rejeté. Enfin, eux autres mesures devraient permettre d’augmenter les recettes fiscales : le taux de la taxe sur les contrats d’assurancevie est relevé de 20 à 25%. Cet alourdissement concerne les contrats supérieurs à 902.838 euros après abattement de 152.500 euros. Enfin, le droit de partage sera porté de 1,1% à 2,5%. Cette mesure touchera les couples qui divorcent, les familles désireuses de sortir de l’indivision et notamment celles qui ne disposent pas obligatoirement de moyens financiers. Les notaires avaient alerté les services du ministère des Finances, ils ont obtenu au minimum que cette mesure soit reportée au 1er janvier 2012. A de nombreuses reprises au cours du mois de juin dernier, les notaires sont intervenus auprès du législateur pour faire des suggestions. Certaines ont été retenues. Peut-on affirmer que cette loi de finances rectificative est équitable ? Les notaires évitent de se lancer dans un tel débat, ils ont été nommés pour appliquer la loi, rien que la loi. Donations et successions Pour financer la réforme de l’ISF, le gouvernement entend mettre à contribution les détenteurs de hauts patrimoines. Trois dispositions antérieures à la loi TEPA ont ainsi été modifiées : Les donations en franchise d’impôt ne sont plus désormais possibles que tous les 10 ans, au lieu de 6 actuellement. Il est appliqué un correctif transitoire entre les 6 et 10 ans en créant un abattement sur la valeur des biens donnés. Ce lissage permet d’atténuer fortement la charge fiscale pour les futures donations. Les réductions fiscales accordées sur les donations en fonction de l’âge du donateur sont supprimées, sauf pour certaines donations d’entreprises. Pour mémoire, elles atteignaient 50% avant 70 ans, et 30% entre 70 et 80 ans. Rappelons que la donation de son vivant reste toujours une bonne démarche fiscale par le jeu de la réserve d’usufruit qui permet de diminuer sensiblement la valeur des biens donnés et, en conséquence, d’alléger la charge fiscale. Nouveauté : les donations de sommes d’argent aux enfants, neveux et nièces pourront être réitérées tous les 10 ans. Fixée à 65 ans jusqu’à aujourd’hui, la limite d’âge des donateurs est relevée à 80 ans. Enfin, les tarifs applicables aux deux dernières tranches du barème d’imposition des successions et des donations consenties en ligne directe, entre époux ou entre partenaires liés par un pacte civil de solidarité (PACS) est relevé de 5 points. De 35% et 40%, les taux passent désormais à 40% et 45%. 300 000 foyers français ne devraient plus payer d’ISF grâce à la réforme. 91,6 milliards d’euros, c’est le montant du déficit budgétaire envisagé pour l’année 2011. Il reste stable par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale. Mon En faveur des chefs d’entreprise ? Si elle met à contribution les patrimoines les plus importants, la loi de finances rectificative devrait profiter aux dirigeants d’entreprise. Le texte prévoit d’abord l’assouplissement des conditions d’application du pacte Dutreil. Le dispositif permet de bénéficier d’une exonération de droits et d’ISF de 75 %, en cas de transmission des parts ou des actions de sociétés, par décès ou donation. Désormais, l’entrée d’un nouvel associé dans le pacte peut être acceptée au cours de la période de conservation de 2 ans, si l’engagement de conservation est reconduit pour la même durée. Par ailleurs, l’exonération partielle est maintenue pour les autres signataires du pacte en cas de non respect de celui-ci. Il faut néanmoins que les titres détenus respectent la condition liée au pourcentage minimal de détention et qu’ils les conservent jusqu’au terme. La loi de finances rectificative redéfinie enfin le régime d’exonération des biens professionnels à l’ISF. Le texte reconnaît la possibilité pour un dirigeant de détenir et de diriger plusieurs entreprises dans des secteurs d’activité différents. Il permet en outre aux entrepreneurs de ne pas perdre le bénéfice de l’exonération, s’ils augmentent le Consultez le site internet de la Chambre capital de leur entreprise pour financer sa croissance. Départementale des Notaires de la Charente-Maritime : www.chambre-charente-maritime.notaires.fr Notaire magazine édition CHARENTE-MARITIME Mon Notaire magazine