Samedi 15 novembre - 16h Salle des concerts Alban Berg (1885
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Samedi 15 novembre - 16h Salle des concerts Alban Berg (1885
Samedi 15 novembre - 16h Salle des concerts Alban Berg (1885-1935) Suite lyrique pour quatuor à cordes 27’ 1 pause Franz Schubert (1797-1828) Quintette à cordes en ut majeur op. 163, D. 956 Allegro ma non troppo Adagio Scherzo : Presto Allegretto 53’ Marc Coppey, violoncelle Quatuor Prazák Václav Remes, violon Vlastimil Holek, violon Josef Kluson, alto Michal Kanka, violoncelle Durée du concert (pause comprise) : 1h40 PROGRAMME SAMEDI 15 NOVEMBRE - 16H Allegretto gioviale Andante amoroso Allegro misterioso Adagio appassionato Presto delirando Largo desolato Jean-Jacques Groleau 3 Franz Schubert On a souvent dit que le Quintette à cordes de Schubert Quintette D. 956 était l’un des sommets absolus de toute la musique de chambre. Composé immédiatement après sa neuvième Composition : 1828. et ultime symphonie, « la Grande », et dans la même Effectif : 2 violons, alto, 2 violoncelles. tonalité d’ut majeur, l’œuvre fut vraisemblablement Éditeur : P. A. Spina. achevée en septembre 1828. Ce n’est qu’en 1850 qu’aurait eu lieu la première audition publique, au Musikverein de Vienne. Schubert adopte délibérément ici une écriture très orchestrale, utilisant toutes les ressources de timbre et de profondeur sonore du second violoncelle pour conférer à l’œuvre un caractère romantique jusqu’alors inouï. Dans le premier des quatre mouvements de l’œuvre, le temps s’étire et tendrait à se faire espace. Le caractère mystérieux des premiers accords laisse place à un lyrisme ineffable. L’ Adagio était, pour le pianiste Arthur Rubinstein, l’une des plus belles musiques du monde. Bouleversant de simplicité et d’humilité, il est un peu comme le chant silencieux de l’âme. On est loin des exaspérations structurelles, rythmiques et motiviques des derniers quatuors de Beethoven. Murmures, diminuendos, decrescendos, tout concourt à tendre l’âme vers une sombre inquiétude, de même que le parcours tonal, d’une incertitude jamais vraiment levée, d’une audace parfois surprenante, tel ce passage brutal de fa mineur à mi majeur, comme une vision immense, comme une fenêtre soudainement ouverte sur on ne sait quel infini… Et la prétendue insouciance du finale ne trompera personne : l’appel des ténèbres reste prégnant, et seule une joie de façade relance la machine populaire. Un espoir, ténu. COMMENTAIRES 2 QUATUORS ET CORDES Alban Berg On sait que seule sa mort prématurée empêcha Suite lyrique Alban Berg de composer un troisième quatuor à cordes, commande que lui avait passée la Bibliothèque du Congrès Composition : 1925-1926. de Washington en 1934. Après la libération tonale Création : le 8 janvier 1927 à Vienne du Quatuor op. 3 (1910/1911), la Suite lyrique fait figure par la Quatuor Kolisch de manifeste. Composée entre 1925 et 1926, dédiée (Neues Wiener Streichquartett). Dédicace : à Alexander von Zemlinsky. à Alexander von Zemlinsky, elle ne fut créée que l’année Éditeur : Universal Edition. suivante, le 8 janvier 1927, par le Quatuor Kolisch. Tandis que l’opus 3 ne possédait que deux mouvements, la Suite lyrique se développe en six mouvements tour à tour sériels et non sériels, les mouvements vifs se faisant de plus en plus vifs, les mouvements lents se faisant de plus en plus lents. L’esprit de la Suite est proche de la Symphonie lyrique de Zemlinsky (1922) à laquelle le titre fait immédiatement penser. Elle lui emprunte en outre l’une de ses deux citations textuelles (l’autre étant empruntée à Tristan et Isolde de Richard Wagner). Il n’est pas anodin de remarquer que l’œuvre commence par un mouvement noté Allegretto gioviale pour finir par un Largo desolato. Avec cette œuvre, Berg passe un cap important dans son évolution vers le dodécaphonisme sériel, que Schönberg venait d’utiliser pour la première fois en 1923 (Suite pour piano op. 25). Le grand succès que la Suite lyrique rencontra immédiatement tient peut-être à la souplesse que Berg montra dans son utilisation de la série, qu’il modifie en cours de route pour éviter une trop grande symétrie. On sait aujourd’hui, grâce à la découverte d’un autographe, que cette œuvre est bien, comme l’avait pressenti Adorno, un « opéra latent », puisque Berg y a secrètement livré l’impossible amour qu’il vouait alors à la femme d’un de ses amis, Hanna Fuchs – utilisant, entre autres, leurs initiales B-A-F-H comme élément structurant de sa partition. 4 BIOGRAPHIES Marc Coppey Né à Strasbourg, élève de Philippe Muller au Conservatoire de Paris, Marc Coppey étudie avec János Starker aux États-Unis et bénéficie également des conseils de Paul Tortelier. Il est lauréat de plusieurs concours internationaux : le Concours International Bach de Leipzig (1er prix et prix spécial de la meilleure interprétation de Bach), le Concours International de Douai (1er prix), le Concours de Musique de Chambre de Florence, le Concours ParisotStarker (Brésil) et il reçoit en 1992 le prix Juventus du Conseil de l’Europe. Remarqué dès 1989 par Yehudi Menuhin, Marc Coppey fait ses débuts à Moscou puis à Paris dans le Trio de Tchaïkovski avec Yehudi Menuhin et Victoria Postnikova. Depuis, il a été invité par Mstislav Rostropovitch au festival d'Evian et il s'est produit dans les grands festivals français et européens ainsi qu'à Londres (Wigmore Hall), Berlin (Schauspielhaus), Paris (Salle Pleyel, Théâtre de la Ville, Théâtre des Champs-Elysées, Théâtre du Châtelet…), Dublin, Prague, Moscou (Grande salle du Conservatoire Tchaïkovski) ou Saint-Pétersbourg. Il a joué en soliste sous la direction d'Emmanuel Krivine, Theodor Guschlbauer, John Nelson, Raymond Leppard, Erich Bergel ou Asher Fisch, et en musique de chambre aux côtés de Maria-João Pires, Stephen Kovacevich, Nicholas Angelich, Michel Beroff, Augustin Dumay, Victoria Mullova, David Grimal, Gérard Caussé, János Starker, Michel Portal, Paul Meyer, Emmanuel Pahud ou les Quatuors Prazák et Talich. Entre 1995 et 2000, Marc Coppey a fait partie du Quatuor Ysaÿe et s'est produit avec cette formation dans les salles les plus prestigieuses du monde entier. Très attaché à la musique d'aujourd'hui, Marc Coppey a donné en première audition des œuvres de Krawczyk, Lenot, Monnet, Reverdy et Tanguy et il créera prochainement des œuvres de Campo, Hurel et Leroux. Marc Coppey a enregistré des œuvres de Beethoven, Debussy, Emmanuel, Fauré, Grieg et Strauss. Il a gravé récemment l’intégrale des Suites de Bach et un disque consacré à Dohnányi avec David Grimal, Michel Béroff et Gérard Caussé ainsi que le Quintette de Schubert avec le Quatuor Prazák. Marc Coppey enseigne aux Conservatoires de Paris et Strasbourg et joue sur un violoncelle de Goffredo Cappa datant de 1697. Quatuor Prazák Le Quatuor Prazák s’est constitué, comme fréquemment pour les ensembles de Bohême, durant les études au Conservatoire de Prague de ses différents membres (1974-78). En 1978, le quatuor remporte le Premier Prix du Concours International d’Evian, puis le Prix du Festival du Printemps de Prague l’année suivante. Ses membres décident alors de se consacrer totalement à une carrière de chambristes. Ils travaillent à l’Académie de Prague (AMU) dans la classe de musique de chambre du Professeur Antonín Kohout, le violoncelliste du Quatuor Smetana, puis avec le Quatuor Vlach, enfin à l’Université de Cincinnati auprès de Walter Levine, le leader du Quatuor LaSalle. Ils suivent alors les traces des ensembles désireux de se familiariser avec le répertoire moderne, en particulier celui de la Seconde École de Vienne. Aujourd’hui, les Prazák se sont imposés dans tout le répertoire d’Europe Centrale, que ce soit celui des œuvres de Schönberg, Berg, Zemlinsky et Webern, qu’ils programment lors de leurs tournées en Europe (en particulier en Allemagne) conjointement aux quatuors de la Première École de Vienne, ceux de Haydn, Mozart, Beethoven et Schubert, que dans celui de la BohêmeMoravie d’hier et d’aujourd’hui, les œuvres de Dvorák, Smetana, Suk, Novák, Janácek, Martinu, Schulhoff... ainsi que des compositeurs contemporains qu’ils analysent à la lumière de leur expérience du répertoire international, de Haydn à Webern. En 1986, le violoncelliste Michal Kanka a pris la succession de Josef Prazák. Suite à leur contrat d’exclusivité avec le label PRAGA DIGITALS, ils se sont fait connaître sur le plan mondial et se sont définitivement hissés au premier rang des ensembles internationaux, à l’instar de leurs aînés américains (Juilliard et LaSalle) et européens (Alban Berg Quartett). Ils ont entrepris une intégrale des quatuors de Beethoven (2000-2003). Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon - Rédacteur en chef : Pascal Huynh - Rédactrice : Gaëlle Plasseraud - Secrétaire de rédaction : Sandrine Blondet - Équipe technique Régisseur général : Didier Belkacem - Régisseur plateau : Serge Reynier - Régisseurs lumières : Guillaume Ravet - Valérie Giffon Régisseur son : Gérard Police.