« NATurE » ou « NATurEl » - Vieux Télégraphe, grands vins de
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« NATurE » ou « NATurEl » - Vieux Télégraphe, grands vins de
N°24 - SEPTEMBRE 2013 Alors « Nature » ou « Naturel » ? La famille des vins Natures ne s’autorise pas l’utilisation de soufre (SO2), alors que des vins Naturels peuvent être issus d’une vinification et d’un élevage où l’on utilise une faible dose de SO2. « Nature » ou « Naturel » ? L oin d’être un jeu de mots, la question se pose régulièrement et sérieusement à tout passionné et amateur de vins traditionnels, à tout professionnel du vin qu’il soit dans la production ou la distribution. Le reproche que l’on peut faire à ces deux termes est bien sûr d’être trop vagues, imprécis et empreints d’un certain flou artistique ayant pour but d’éviter d’entrer dans les détails de leur substance. Mais aussi et surtout ils ont l’énorme défaut d’introduire une difficulté de classification ; on ne sait pas à quel Saint Bio se vouer. Mais quelle importance ? L’essentiel n’est-il pas que les vins soient issus d’une agriculture respectueuse de la planète ? Mais aussi le vin n’est-il pas naturel par essence même ? On comprendra vite dans ces propos que nous attachons un grand intérêt à produire des raisins et des vins toujours plus près du « Naturel », c’est-à-dire issus d’une viticulture biologique et d’une vinification avec le moins d’intrants possible mais que nous acceptons que nos vins soient aidés dans leur élevage par une faible dose de SO2. Et nous pensons même que pour donner naissance à un vin de Terroir de qualité, où le fruit primaire et les arômes de fermentation ne sont pas des priorités, où par contre les sensations de salinité, de minéralité, de velours et d’élégante structure sont prioritaires, le support SO2 à faible dose est nécessaire. Il nous permet de ressentir avec plus de netteté les arômes délicats, les structures légères, le goût de « Mistral », la droiture, la salinité et autres sensations dont les origines sont directement liées à la qualité du raisin et non pas aux techniques de vinification. Les déviances gustatives que l’on risque de rencontrer sur un vin livré à luimême, sans SO2, ont la caractéristique de masquer les arômes les plus fins du vin au profit d’arômes instables qui évoluent en fonction des latitudes et des températures. Des arômes de déviation tout simplement, qui nous rappellent que le vin est vivant et qu’il ne cesse d’évoluer tout au long de sa vie pour parvenir, si on le laisse vagabonder, à sa phase ultime qu’est le vinaigre. Alors « Nature », pourquoi pas ? Lorsque le vin est créé pour une durée très limitée dans le temps, mais aussi lorsqu’il n’est pas destiné à réaliser de longs voyages… « Naturel », certainement et peu importe à quelle sous-famille le vin appartient, dans la mesure où son créateur peut garantir que tout a été mis en œuvre pour qu’il le soit réellement, de la culture du raisin jusqu’à son élevage. P.S. : les doses de SO2 actif (moléculaire), utilisées aux Vignobles Brunier sur vin rouge et blanc se situent entre 0,35 et 0,60 mg/L. Daniel Brunier EDITEUR :Vignobles Brunier 3, Route de Châteauneuf-du-Pape - 84370 BEDARRIDES - FRANCE Tél. 04 90 33 00 31 - Fax. 04 90 33 18 47 [email protected] RÉDACTION : Daniel Brunier - IMPRESSION : Rullière Libeccio Retrouvez la presse sur www.vignoblesbrunier.fr *Sémaphore : n.m. (de séma- et -phore). Autrefois, émetteur à bras articulés de la télégraphie aérienne de Claude Chappe. MILLÉSIME 2012, un phénomène Avec beaucoup de retard, les commentaires internes sur le millésime 2012 aux Vignobles Brunier sortent enfin. Les raisons en sont diverses et n’ont pas d’intérêt de se voir détaillées dans ces lignes. L’exercice est toujours délicat et un peu fastidieux, il faut se repositionner dans le contexte de la naissance du millésime, soit au lendemain de la récolte 2011, automne 2011, au moment où la vigne s’arrête de pomper sur les réserves hydriques et donc, où ces dernières recommencent à se former pour nourrir le millésime suivant. Un automne tempéré et, malgré un mois de novembre 2011 très pluvieux, qui se solde par un léger déficit en eau. rents cépages, parcelles et lieux-dits furent si nombreuses que nous n’avons jamais ressenti ce stress typique qui envahit l’équipe dès le premier coup de sécateur ; conséquence directe du débourrement de printemps très irrégulier. Et le résultat est surprenant ; quelle consolation extraordinaire face à ce manque de récolte récurrent, à ces caprices de la nature à répétition et à tous ces efforts, ces prises de risques qui nous sont exigées ; le millésime 2012 est un phénomène en matière de fraîcheur de fruits, d’équilibre et d’intégration de sérieuses structures tanniques. Le Pigeoulet rouge explose de fruits rouges très mûrs au nez, c’est très frais, vineux et droit ; en bouche la fraîcheur domine aussi, les fruits rouges partagent le terrain avec le réglisse, c’est gras, long, particulièrement élégant pour un Pigeoulet. On retrouve cette élégance dans Mégaphone, mise en exergue par des arômes floraux bien spécifiques du terroir de St Hippolyte ; le nez est un peu fermé, mais on sent une profondeur supplémentaire, une très belle richesse en bouche et une structure parfaitement intégrée ; la fin est belle et salée. Va suivre un hiver plein de contrastes ; on a eu tendance à le qualifier de doux, mais il nous a aussi apporté une des périodes les plus froides des dernières décennies. En effet décembre et janvier ont été très doux, si bien que certains ceps ont vécu de légères montées de sève. Février est arrivé en nous apportant 10 jours de froid intense, renforcé par un Mistral très puissant ; ce qui, arrivant à la suite d’une période douce, a eu des conséquences énormes sur les végétaux. Nous avons perdu sur l’ensemble de nos vignobles dans cette période-là plus de 15 000 ceps de vigne, principalement de très vieux Grenache, soit ..un phénomène la valeur de 5 hectares, ce qui est tout à fait en matière exceptionnel, et fort heureusement. D’une manière naturelle, pour la surface que nous de fraîcheur exploitons, nous perdons chaque année la de fruits… valeur de 2 hectares, mais quasiment jamais dû au froid. Quand arrive le mois de mars, on se rend compte que le déficit hydrique s’est encore aggravé pour atteindre -30% par rapport à la normale. Le printemps qui suivit fut simplement normal, tant en matière de températures que de pluviométrie ; le retard n’a pas donc été comblé mais la pluviométrie fut suffisante pour accompagner sereinement le départ du cycle végétatif. Un juillet sec et chaud, toujours très favorable à la formation de structures tanniques sérieuses, un mois d’août très chaud et témoin d’un bel épisode pluvieux en fin de mois, favorable à l’accomplissement des maturités et un septembre chaud et venté en début de période suivi aussi par un épisode pluvieux ; voilà schématiquement le profil de la dernière période qui nous a accompagnés jusqu’à la récolte 2012. Les premiers prélèvements ont mis en évidence une hétérogénéité des maturités d’un cep à l’autre, ceci dû au froid intense de février qui a perturbé considérablement la phase de débourrement et a donc créé cette irrégularité difficile à gérer : attendre fut la seule solution. C’est toujours très surprenant comment après plus de 30 récoltes à notre actif, nous nous retrouvons encore face à des situations inconnues, en tous cas différentes et surprenantes. Les vendanges ont débuté début septembre, mais les périodes d’attente entre les diffé- En Pallières Gigondas, rosé et rouges confondus, la récolte ne dépasse pas 17hl/ha, ce sont à peu près les rendements du château d’Yquem en année normale... Pas de souci de densité donc. Encore une fois on touche là aux graves conséquences de la période de froid intense qui a précédé le printemps 2012 ; Terrasse du Diable a un très joli nez frais et réglissénoir, la bouche est dense, ample, tendue, salée et très longue ; les tannins sont très sérieux, légèrement agressifs mais compte tenu de la richesse du vin, l’équilibre est vraiment respecté. Les Racines est un peu plus austère au nez, un peu plus épicé ; la bouche est profonde, fraîche, très « Racines » ; c’est noir, épicé, dominé à la fin là aussi par des tannins légèrement durs, mais la fraîcheur et l’élégance prennent le pas pour offrir une finale très harmonieuse. Les Blancs Châteauneuf-du-Pape 2012 vont marquer leur passage : Clos la Roquète dans son style très ouvert, très élégant et légèrement vanillé au nez ; en bouche sa rondeur et son gras des belles années sont là, associés à une fraîcheur évidente et noble ; la fin est anisée et onctueuse; on peut lui reprocher à ce jour un boisé un peu trop présent en milieu de bouche, mais l’expérience nous permet de dire qu’après quelques mois de bouteilles l’équilibre sera restauré. Le Vieux Télégraphe est très fleurs blanches au nez, fin, élégant, profond ; la bouche est sérieuse, fraîche et complexe ; c’est l’anis et le réglisse qui dominent jusqu’à la fin de bouche ; c’est droit et minéral. Certainement un millésime de garde. Pour rappel, notre production de Châteauneuf-du-Pape rouges s’est réduite à 3 vins depuis le millésime 2011 et à cette occasion Télégramme a pris une position stratégique, tant en qualité qu’en volume de vin produit. En effet, la production des jeunes vignes est maintenant renforcée par des parcelles de vignes âgées de plus de 45 ans, issues du Domaine la Roquète, hors des lieux-dits Piedlong et Pignan ; au nez c’est très ouvert : framboise, fraises très mûres ; en bouche on note une belle harmonie entre richesse et finesse, une salinité, une féminité et une amplitude toutes nouvelles pour ce vin vrai et juteux. Le Vieux Télégraphe rouge est à l’image du millésime avec de superbes fruits au nez, des arômes très noirs, profonds et denses ; la bouche aussi est dominée par les fruits noirs, les épices, le minéral et une salinité toute particulière. Belle ampleur, du velours dense, c’est long et droit. Les tanins sont très présents comme dans l’ensemble des 2012, mais encore une fois ils dessinent harmonieusement la trame du vin ; ils sont mûrs. Piedlong, pour son deuxième millésime, confirme sa grande élégance issue de vieux Grenache, une belle minéralité, sa fraîcheur, une structure tannique assez marquée et bien enveloppée ; une bouche classieuse, on sent le caillou et le Mistral ; une vraie personnalité très aérienne, qui va facilement prendre sa place au sein de notre gamme ; c’est réellement ce que nous ressentons tous ici. Encore un millésime qui apporte à notre encyclopédie un vrai caractère, une réelle personnalité ; c’est beaucoup de bonheur de suivre la naissance de son 31ème millésime avec la même émotion qu’aux premiers. D’une manière générale c’est un millésime qui fait penser à un utopique mariage entre la fraîcheur d’un 2004 et le sérieux d’un 2005. « L’ACCENT » DEVIENT « PIEDLONG » Il y a exactement un an nous vous informions d’un grand changement qui allait s’opérer dans la gamme de nos Châteauneuf-duPape rouges, à savoir que de 4 vins nous la réduisions à 3, avec la disparition à terme de l’étiquette « Domaine la Roquète » classique et la montée en puissance de « Télégramme ». Nous vous disions aussi que notre cuvée spéciale « l’Accent », allait être produite à partir de l’ensemble de nos vignobles de Grenache installés sur le plateau du Piedlong, portant sa production de 4 000 à 30 000 bouteilles et devenant ainsi le seul porte-drapeau du Domaine la Roquète sur des volumes sérieux et de ce fait à un prix plus accessible. Aujourd’hui les grandes lignes n’ont pas changé, elles se sont même affirmées, notre philosophie de vins de Terroirs spécifiques est intacte, l’idée de la gamme de 3 Châteauneuf-du-Pape rouges semble être accueillie très favorablement par l’ensemble de nos partenaires. Télégramme a débuté en France au 1er Avril comme prévu et on peut dire que nous avons de très bons retours, mais il y a un « Mais » : nous avons remis en cause le nom de « l’Accent » au profit de celui de « Piedlong » tout simplement. Au fil des mois qui se sont écoulés depuis la parution du Sémaphore N°23, nous avons essayé de nous convaincre qu’un vin qui existait déjà, avait plus de chances de réussir qu’une création, que l’Accent faisait partie de nous et que nous ne devions pas le laisser tomber, qu’il avait une histoire et qu’il pouvait facilement s’intégrer à notre choix d’associer chacun de nos vins à un Terroir de caractère etc, etc… Nous n’y sommes jamais parvenus. « Piedlong » est arrivé au milieu des discussions et sa personnalité s’est imposée toujours un peu plus, démontant nos arguments en faveur de « l’Accent » les uns après les autres, mais surtout nous apportant sur un plateau, tout ce que nous recherchions depuis notre décision : un lieu unique, sauvage, caillouteux comme il est difficile de l’imaginer, culminant au sommet de l’appellation à l’altitude de 129m, venté comme il n’est pas permis et possédant un sous-sol de rêve pour les étés chauds que nous sommes supposés vivre dans les années à venir, avec son mélange de 70% de galets roulés et 30% de terre considérablement argileuse au-dessous d’un mètre de profondeur. Le tout complanté de Grenache de 70 ans. Quoi demander de plus, la personnalité est là. Nous avons donc changé notre fusil d’épaule et dirigé tous nos efforts en matière de création d’étiquette, sur la mise en scène de « Piedlong », ce qui est toujours une épreuve difficile ; la création d’une étiquette n’est jamais simple, même si on a en tête de créer quelque chose de simple, à l’image de ce que nous aimons. Quant à « l’Accent », il renaîtra peut être un jour de ses cendres, à l’occasion d’une nouvelle expérience, de la mise en avant d’un autre cépage ou d’un autre lieu, ou peut-être pas… Pour l’instant il va rester parmi nous pour promouvoir les millésimes de 2004 à 2010, il nous enseignera sur le potentiel de vieillissement de ce couple Piedlong-Grenache et fera tout simplement partie de l’histoire des Vignobles Brunier. No.24 - SEPTEMBER 2013 So: Nature or Naturel? The family of Vins Natures is allowed to use either zero sulphur (SO2); Vins Naturels, by contrast, can be vinified and aged with a low level of sulphur. “Nature” or “Naturel”? N o wordplay intended: this is a serious question, and one that arises regularly for every traditionalwine enthusiast and for every wine professional, whether in production or distribution. Both these terms can, of course, be criticised for being too vague, to avoid the nitty-gritty of actually stating what they mean. They also, and primarily, have the great drawback of introducing a problem of classification; we no longer know at which bio-altar to kneel. But what does it matter? Isn’t the most important thing to have wines made using farming methods that respect the planet? Then again, isn’t wine intrinsically natural? You will readily understand that we take great care to produce grapes and wines with ever more Naturel methods, i.e. grape cultivation that is organic (in the broad sense of the word), and vinification with the fewest possible inputs, although we do add a small dose of SO2 to help our wines to age. Indeed, we think that creating a quality Vin de Terroir – in which impressions of salinity, minerality, velvet and elegant structure are the priority, rather than primary-fruit and fermentation aromas – requires a little added SO2. With it, we can more clearly sense the wines’ delicate aromas, lightweight frameworks, the “Mistral” taste, the clean straight stance, the saline edge, and other traits that stem directly from the quality of the grapes and not from vinification techniques. The organoleptic deviations that may be encountered in a wine left to its own devices, without SO2, mask the wine’s most subtle aromas in favour of unstable aromas that differ according to latitude and temperature. These are, quite simply, deviant aromas: they remind us that wine is a living thing, evolving constantly throughout its life; and will, if we let it drift, proceed to its final state – vinegar. So, Vin Nature? Why not, if the wine’s intended lifetime is very short, and if it is not shipped great distances… And Vin Naturel? Definitely, and it matters little to which sub-family the wine belongs, providing its producer can guarantee that every effort has been made to ensure that it really is Naturel, from grape growing through to wine ageing. PS: At Vignobles Brunier, the doses of active (molecular) SO2 we use in our red and white wines range from 0.35 to 0.60 mg/l. Daniel Brunier PUBLISHED BY:Vignobles Brunier 3, Route de Châteauneuf-du-Pape - 84370 BEDARRIDES - FRANCE Tél. (33) 490 33 00 31 - Fax. (33) 490 33 18 47 [email protected] EDITOR: Daniel Brunier PRINTED BY: Rullière Libeccio - TRANSLATION: Richard Brandon Check out our press coverage at www.vignoblesbrunier.fr *Sémaphore: n. (from sema- and -phore). In days gone by, an arm-waving transmitter of Claude Chappe’s aerial telegraphy. 2012 VINTAGE: Simply phenomenal Very belatedly, our in-house commentaries on the 2012 vintage at Vignobles Brunier are now out. There are various reasons for the delay, and detailing them here serves no purpose. The exercise is always delicate, and a little laborious. We must step back into the context of the vintage’s origins: just after the 2011 harvest, in autumn, when the vines stop sucking up water and reserves begin to replenish in order to feed the next vintage. This was a temperate autumn, which, despite a very rainy November, left a slight water deficit. The ensuing winter was full of contrasts: there is a tendency to describe it as mild, yet it also included one of the coldest periods in recent decades. December and January were indeed very mild, and a little sap actually rose in some of our vines. Then, in February, came 10 days of intense cold, exacerbated by a fiercely-blowing Mistral – which, following a long mild stretch, had a huge impact on the plants. During this period, across all our vineyards, we lost more than 15,000 vines, mainly very old Grenache, i.e. five hectares’ worth, which, thankfully, is extremely unusual. Every year, we naturally lose two hectares’ worth, but hardly ever because of the cold. When March came, we saw that the water deficit had grown to reach -30%, relative to normal. The spring that followed was simply normal in temperature and rainfall; the water gap was not offset, but it rained enough to smoothly support the beginning of the growth cycle. The red Pigeoulet bursts with very ripe red berries in a nose that is very fresh, vinous and clean; freshness also dominates on the palate, as red berries share the stage with liquorice. It’s rich, long, and particularly elegant for a Pigeoulet. This elegance is also evident in Mégaphone, emphasised by the highly distinctive floral aromas of the Saint-Hippolyte terroir; the nose is a little bit closed, but on the palate you sense extra depth and very attractive richness, as well as perfectly integrated structure, rounded off by an agreeable saline finish. Over at Les Pallières in Gigondas, the yields across the rosé and red wines were no more than 17hl/ha – typical of a normal year at Château d’Yquem. So, no concerns about density. Once again, this shortfall was due to the intense cold that preceded spring 2012. Terrasse du Diable has a winningly fresh nose of liquorice candy. On the palate it’s dense, ample, taut, saline and very long; the tannins are very serious and slightly aggressive, but given the wine’s richness, it is really well-balanced. Les Racines is a little more austere on the nose, with slightly more spice; on the palate it’s deep and fresh, with a very “Racines” feel: dark, spicy, and dominated at the end by slightly hard tannins, but freshness and elegance hold sway to deliver a very harmonious finish. ..in the freshness of its fruit … the 2012 vintage is simply phenomenal… A hot dry July, which always strongly promotes the formation of serious tannic structure; a very hot August, with a copious spell of rain late on, to favour the completion of ripening; and a September that was hot and windy early on, followed by a period of rain – that, in a nutshell, was the run-up to the 2012 harvest. The first berry samples highlighted variable maturity from vine to vine, due to the intense cold of February, which had considerably disrupted the budbreak phase and thus created uneven, hard-tomanage growth: waiting was the only solution. Despite having more than 30 harvests under our belts, it is unfailingly surprising to encounter unknown situations – or, at least, different and unexpected ones. The harvest began in early September, but there were so many waits between varieties, plots and districts that we never felt the stress that typically grips the team when the secateurs start snipping – a direct consequence of the very uneven budbreak back in the spring. The result is surprising – and an extraordinary consolation, coming after repeated crop shortfalls and capricious weather, and after all the effort and risk-taking required of us: in the freshness of its fruit, its balance, and its integration of serious tannic structure, the 2012 vintage is simply phenomenal. The Châteauneuf-du-Pape whites will leave their mark. Clos la Roquète, in its very open style, offers a highly elegant bouquet laced with vanilla; on the palate, it has the rounded fatness of the great years, combined with noble, upfront freshness; the creamy finish has a pinch of aniseed. For the time being, it has overbearing oakiness in the mid-palate; but experience tells us that, after a few months in bottle, balance will be restored. Le Vieux Télégraphe has a heady nose of white blossom, with finesse, elegance and depth; on the palate it is serious, fresh and complex, with aniseed and liquorice dominating through to the finish; it’s clean and mineral. Definitely a vintage for laying down. Be reminded that, since the 2011 vintage, our Châteauneuf-duPape red output has been reduced to three wines; and in the process, Télégramme has acquired strategic status in terms of both quality and volume. The young vines’ contribution has now been reinforced by that from plots of vines aged over 45 years in Domaine la Roquète, excluding the Piedlong and Pignan districts. The nose is wide-open, with jammy raspberry and strawberry notes; the palate attractively harmonises finesse and richness, coupled with a saline edge, a femininity, and a volume that are all new to this honest, juicy wine. Piedlong, now in its second vintage, confirms its great elegance deriving from old Grenache, plus appealing minerality, freshness, and a fairly pronounced and well-wrapped tannic structure; on the palate it’s a class act, you can taste the pebbles and Mistral; a real yet very ethereal personality that will easily take its place in our range. That’s the unanimous impression here at Vignobles Brunier. The Vieux Télégraphe red epitomises the vintage: a superbly fruity nose with very dark, deep and dense aromas; a palate also dominated by dark fruit, with spice, minerality and a highly distinctive salinity. An impressively big frame, dense velvet, long and clean. The tannins are much in evidence, as in all the 2012s, but here too they are ripe, and give the wine a harmonious framework. So, yet another vintage that adds a real character and a real personality to our encyclopaedia. It’s immensely pleasing to be tracking the birth of our 31st vintage, an experience just as emotional as back in our early years. Overall, it’s a vintage that suggests a utopian marriage between the freshness of a 2004 and the seriousness of a 2005. L’Accent becomes Piedlong It’s now a year since we told you about a big change in our range of Châteauneuf-du-Pape reds: moving from four wines to three, with the Domaine la Roquète label ultimately being discontinued, and an expanded role for Télégramme. We also informed you that our special cuvée L’Accent would be made with grapes from all our Grenache vineyards on the Plateau du Piedlong: its output will thus rise from 4,000 to 30,000 bottles, and it will become the sole standard-bearer of Domaine la Roquète, with serious volume and a more accessible price. The shift outlined last year is unchanged, though now further clarified. Our philosophy of specific Vins de Terroir is intact: the idea of a range of three Châteauneufdu-Pape reds seems to have been very favourably welcomed by all our partners; and Télégramme was released in France on 1 April as scheduled, with very good feedback. There’s a “but”, however. We have decided to rename L’Accent and quite simply call it Piedlong. In the months after publishing issue 23 of Sémaphore, we tried to convince ourselves that an existing wine had a greater chance of success than a new one; that L’Accent was part of us and we should not leave it by the wayside; that it had a history, and could easily mesh with our decision to associate each of our wines with a charac- PRESS CUTS WINE ADVOCATE – #203 – 30 OCT 12 – Robert Parker Vieux Télégraphe red 2011 This beautifully made 2011 offers immediate drinkability, which is unusual for Vieux Télégraphe. A deep ruby color is accompanied by notes of pepper, roasted meats, Provençal herbs, black cherries, black currants, tapenade, seaweed and salty sea breezes. This complex, delicious, full throttle Châteauneuf-du-Pape should drink well for 10-15 years. This estate is somewhat unusual in that it has 135 terful terroir, etc, etc. But in fact, we never did manage to convince ourselves... The name Piedlong cropped up in the middle of our discussions, and its personality was always a little more compelling. It dismantled our pro-L’Accent arguments one by one. But most of all, it delivered – on a plate – everything that we had sought since taking our decision: a unique, wild and improbably stony place, with the Appellation’s highest point (altitude: 128m), unspeakably windy, and with a dream subsoil for the hot summers that supposedly lie in store, with its mixture, beyond one metre in depth, of 70% pebbles and 30% clay-rich soil. And it is planted with 70-year-old Grenache. What more could you ask for? It has personality to spare. So we had a change of heart, and focused all our labelling efforts on showcasing Piedlong. Designing a label is always a tough task, even though we want to create something simple, and attuned to the things we love. L’Accent, meanwhile, will maybe rise from its ashes one day, as part of another experiment, or to highlight another locale or grape variety. Then again, maybe not… For now, it will stay with us to promote the 2004 to 2010 vintages, providing insights into the ageing potential of the Piedlong-Grenache couple. And will also, quite simply, be part of Vignobles Brunier’s history. acres of contiguous parcels in the famous La Crau sector of Châteauneuf-du-Pape. It has one of the most precocious terroirs in the appellation, and is often among the first estates to harvest because of La Crau’s microclimate. Piedlong red 2011 The sweet, broad, personality-filled Piedlong red 2011 (a 2500 cs blend of 90% Grenache and 10% Mourvèdre) offers up hints of blueberries, roasted meats, lavender and sautéed porcini mushrooms. Lively, aromatic and displaying lots of potential, this old vine cuvee should drink nicely for 10-12 years. Télégramme red 2011 The estate’s second wine, Télégramme, possesses one of the most innovative and charming labels in the wine world. The 2011 vintage, a blend of 80% Grenache and the rest Syrah, Cinsault and Mourvèdre, has been beefed up by the addition of a lot of the production of Roquète. 10 000 cs of this seductive, fleshy, high-class Châteauneuf-du-Pape, are produced. Aged in concrete tanks and a few foudres, it reveals lots of kirsch, raspberry and floral notes in a medium to full-bodied, fruitforward, charming, seductive style. Drink it over the next 5-7 years.