« NATurE » ou « NATurEl » - Vieux Télégraphe, grands vins de

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« NATurE » ou « NATurEl » - Vieux Télégraphe, grands vins de
N°24 - SEPTEMBRE 2013
Alors « Nature » ou « Naturel » ?
La famille des vins Natures ne s’autorise
pas l’utilisation de soufre (SO2), alors
que des vins Naturels peuvent être issus
d’une vinification et d’un élevage où l’on
utilise une faible dose de SO2.
« Nature » ou
« Naturel » ?
L
oin d’être un jeu de mots, la question se pose régulièrement et sérieusement à tout passionné et amateur
de vins traditionnels, à tout professionnel du vin qu’il soit dans la production
ou la distribution.
Le reproche que l’on peut faire à ces deux
termes est bien sûr d’être trop vagues,
imprécis et empreints d’un certain flou
artistique ayant pour but d’éviter d’entrer dans les détails de leur substance.
Mais aussi et surtout ils ont l’énorme
défaut d’introduire une difficulté de
classification ; on ne sait pas à quel Saint
Bio se vouer. Mais quelle importance ?
L’essentiel n’est-il pas que les vins soient
issus d’une agriculture respectueuse de la
planète ? Mais aussi le vin n’est-il pas
naturel par essence même ?
On comprendra vite dans ces propos
que nous attachons un grand intérêt
à produire des raisins et des vins toujours
plus près du « Naturel », c’est-à-dire
issus d’une viticulture biologique et d’une
vinification avec le moins d’intrants
possible mais que nous acceptons que nos
vins soient aidés dans leur élevage par
une faible dose de SO2. Et nous pensons même que pour donner naissance à
un vin de Terroir de qualité, où le fruit
primaire et les arômes de fermentation
ne sont pas des priorités, où par contre
les sensations de salinité, de minéralité,
de velours et d’élégante structure sont
prioritaires, le support SO2 à faible
dose est nécessaire. Il nous permet de
ressentir avec plus de netteté les arômes
délicats, les structures légères, le goût
de « Mistral », la droiture, la salinité et autres sensations dont les origines
sont directement liées à la qualité
du raisin et non pas aux techniques de
vinification.
Les déviances gustatives que l’on risque
de rencontrer sur un vin livré à luimême, sans SO2, ont la caractéristique
de masquer les arômes les plus fins du vin
au profit d’arômes instables qui évoluent
en fonction des latitudes et des températures. Des arômes de déviation tout simplement, qui nous rappellent que le vin
est vivant et qu’il ne cesse d’évoluer tout
au long de sa vie pour parvenir, si on
le laisse vagabonder, à sa phase ultime
qu’est le vinaigre.
Alors « Nature », pourquoi pas ?
Lorsque le vin est créé pour une durée très
limitée dans le temps, mais aussi lorsqu’il
n’est pas destiné à réaliser de longs
voyages… « Naturel », certainement et
peu importe à quelle sous-famille le vin
appartient, dans la mesure où son créateur peut garantir que tout a été mis en
œuvre pour qu’il le soit réellement, de la
culture du raisin jusqu’à son élevage.
P.S. : les doses de SO2 actif (moléculaire), utilisées
aux Vignobles Brunier sur vin rouge et blanc se
situent entre 0,35 et 0,60 mg/L.
Daniel Brunier
EDITEUR :Vignobles Brunier
3, Route de Châteauneuf-du-Pape - 84370 BEDARRIDES - FRANCE
Tél. 04 90 33 00 31 - Fax. 04 90 33 18 47
[email protected]
RÉDACTION : Daniel Brunier - IMPRESSION : Rullière Libeccio
Retrouvez la presse sur www.vignoblesbrunier.fr
*Sémaphore : n.m. (de séma- et -phore). Autrefois, émetteur à
bras articulés de la télégraphie aérienne de Claude Chappe.
MILLÉSIME 2012, un phénomène
Avec beaucoup de retard, les commentaires internes sur le millésime 2012 aux Vignobles Brunier sortent enfin. Les raisons en sont
diverses et n’ont pas d’intérêt de se voir détaillées dans ces lignes.
L’exercice est toujours délicat et un peu fastidieux, il faut se repositionner dans le contexte de la naissance du millésime, soit au lendemain de la récolte 2011, automne 2011, au moment où la vigne
s’arrête de pomper sur les réserves hydriques et donc, où ces dernières recommencent à se former pour nourrir le millésime suivant.
Un automne tempéré et, malgré un mois de novembre 2011 très
pluvieux, qui se solde par un léger déficit en eau.
rents cépages, parcelles et lieux-dits furent si nombreuses que nous
n’avons jamais ressenti ce stress typique qui envahit l’équipe dès le
premier coup de sécateur ; conséquence directe du débourrement de
printemps très irrégulier.
Et le résultat est surprenant ; quelle consolation extraordinaire face
à ce manque de récolte récurrent, à ces caprices de la nature à répétition et à tous ces efforts, ces prises de risques qui nous sont exigées ;
le millésime 2012 est un phénomène en matière de fraîcheur de
fruits, d’équilibre et d’intégration de sérieuses structures tanniques.
Le Pigeoulet rouge explose de fruits rouges très mûrs au nez, c’est
très frais, vineux et droit ; en bouche la fraîcheur domine aussi, les
fruits rouges partagent le terrain avec le réglisse, c’est gras, long,
particulièrement élégant pour un Pigeoulet. On retrouve cette élégance dans Mégaphone, mise en exergue par des arômes floraux
bien spécifiques du terroir de St Hippolyte ; le nez est un peu fermé,
mais on sent une profondeur supplémentaire, une très belle richesse
en bouche et une structure parfaitement intégrée ; la fin est belle et
salée.
Va suivre un hiver plein de contrastes ; on a eu tendance à le qualifier de doux, mais il nous a aussi apporté une des périodes les plus
froides des dernières décennies. En effet décembre et janvier ont été
très doux, si bien que certains ceps ont vécu de légères montées de
sève. Février est arrivé en nous apportant 10 jours de froid intense,
renforcé par un Mistral très puissant ; ce qui, arrivant à la suite
d’une période douce, a eu des conséquences énormes sur les végétaux. Nous avons perdu sur l’ensemble de nos vignobles dans cette
période-là plus de 15 000 ceps de vigne,
principalement de très vieux Grenache, soit
..un phénomène
la valeur de 5 hectares, ce qui est tout à fait
en matière
exceptionnel, et fort heureusement. D’une
manière naturelle, pour la surface que nous
de fraîcheur
exploitons, nous perdons chaque année la
de fruits…
valeur de 2 hectares, mais quasiment jamais
dû au froid.
Quand arrive le mois de mars, on se rend compte que le déficit
hydrique s’est encore aggravé pour atteindre -30% par rapport à
la normale. Le printemps qui suivit fut simplement normal, tant en
matière de températures que de pluviométrie ; le retard n’a pas donc
été comblé mais la pluviométrie fut suffisante pour accompagner
sereinement le départ du cycle végétatif.
Un juillet sec et chaud, toujours très favorable à la formation de
structures tanniques sérieuses, un mois d’août très chaud et témoin
d’un bel épisode pluvieux en fin de mois, favorable à l’accomplissement des maturités et un septembre chaud et venté en début de
période suivi aussi par un épisode pluvieux ; voilà schématiquement
le profil de la dernière période qui nous a accompagnés jusqu’à la
récolte 2012.
Les premiers prélèvements ont mis en évidence une hétérogénéité des
maturités d’un cep à l’autre, ceci dû au froid intense de février qui
a perturbé considérablement la phase de débourrement et a donc
créé cette irrégularité difficile à gérer : attendre fut la seule solution.
C’est toujours très surprenant comment après plus de 30 récoltes
à notre actif, nous nous retrouvons encore face à des situations inconnues, en tous cas différentes et surprenantes. Les vendanges ont
débuté début septembre, mais les périodes d’attente entre les diffé-
En Pallières Gigondas, rosé et rouges confondus, la récolte ne dépasse pas 17hl/ha, ce sont
à peu près les rendements du château d’Yquem
en année normale... Pas de souci de densité
donc. Encore une fois on touche là aux graves
conséquences de la période de froid intense
qui a précédé le printemps 2012 ; Terrasse
du Diable a un très joli nez frais et réglissénoir, la bouche est dense, ample, tendue, salée et très longue ; les
tannins sont très sérieux, légèrement agressifs mais compte tenu de
la richesse du vin, l’équilibre est vraiment respecté. Les Racines est
un peu plus austère au nez, un peu plus épicé ; la bouche est profonde, fraîche, très « Racines » ; c’est noir, épicé, dominé à la
fin là aussi par des tannins légèrement durs, mais la fraîcheur et
l’élégance prennent le pas pour offrir une finale très harmonieuse.
Les Blancs Châteauneuf-du-Pape 2012 vont marquer leur passage : Clos la Roquète dans son style très ouvert, très élégant et légèrement vanillé au nez ; en bouche sa rondeur et son gras des belles
années sont là, associés à une fraîcheur évidente et noble ; la fin est
anisée et onctueuse; on peut lui reprocher à ce jour un boisé un peu
trop présent en milieu de bouche, mais l’expérience nous permet de
dire qu’après quelques mois de bouteilles l’équilibre sera restauré.
Le Vieux Télégraphe est très fleurs blanches au nez, fin, élégant,
profond ; la bouche est sérieuse, fraîche et complexe ; c’est l’anis
et le réglisse qui dominent jusqu’à la fin de bouche ; c’est droit et
minéral. Certainement un millésime de garde.
Pour rappel, notre production de Châteauneuf-du-Pape rouges
s’est réduite à 3 vins depuis le millésime 2011 et à cette occasion
Télégramme a pris une position stratégique, tant en qualité qu’en
volume de vin produit. En effet, la production des jeunes vignes est
maintenant renforcée par des parcelles de vignes âgées de plus de
45 ans, issues du Domaine la Roquète, hors des lieux-dits Piedlong
et Pignan ; au nez c’est très ouvert : framboise, fraises très mûres ;
en bouche on note une belle harmonie entre richesse et finesse, une
salinité, une féminité et une amplitude toutes nouvelles pour ce vin
vrai et juteux.
Le Vieux Télégraphe rouge est à l’image du millésime avec de superbes fruits au nez, des arômes très noirs, profonds et denses ; la
bouche aussi est dominée par les fruits noirs, les épices, le minéral
et une salinité toute particulière. Belle ampleur, du velours dense,
c’est long et droit. Les tanins sont très présents comme dans l’ensemble des 2012, mais encore une fois ils dessinent harmonieusement la trame du vin ; ils sont mûrs.
Piedlong, pour son deuxième millésime, confirme sa grande élégance issue de vieux Grenache, une belle minéralité, sa fraîcheur,
une structure tannique assez marquée et bien enveloppée ; une
bouche classieuse, on sent le caillou et le Mistral ; une vraie personnalité très aérienne, qui va facilement prendre sa place au sein
de notre gamme ; c’est réellement ce que nous ressentons tous ici.
Encore un millésime qui apporte à notre encyclopédie un vrai
caractère, une réelle personnalité ; c’est beaucoup de bonheur de
suivre la naissance de son 31ème millésime avec la même émotion
qu’aux premiers. D’une manière générale c’est un millésime qui fait
penser à un utopique mariage entre la fraîcheur d’un 2004 et le
sérieux d’un 2005.
« L’ACCENT » DEVIENT « PIEDLONG »
Il y a exactement un an nous vous informions d’un grand changement qui allait s’opérer dans la gamme de nos Châteauneuf-duPape rouges, à savoir que de 4 vins nous la réduisions à 3, avec la
disparition à terme de l’étiquette « Domaine la Roquète » classique et la montée en puissance de « Télégramme ». Nous vous
disions aussi que notre cuvée spéciale « l’Accent », allait être
produite à partir de l’ensemble de nos vignobles de Grenache installés sur le plateau du Piedlong, portant sa production de 4 000
à 30 000 bouteilles et devenant ainsi le seul porte-drapeau du
Domaine la Roquète sur des
volumes sérieux et de ce fait
à un prix plus accessible.
Aujourd’hui les grandes
lignes n’ont pas changé,
elles se sont même affirmées,
notre philosophie de vins
de Terroirs spécifiques est
intacte, l’idée de la gamme
de 3 Châteauneuf-du-Pape
rouges semble être accueillie très favorablement par
l’ensemble de nos partenaires. Télégramme a débuté en France au 1er Avril comme prévu
et on peut dire que nous avons de très bons retours, mais il y a un
« Mais » : nous avons remis en cause le nom de « l’Accent »
au profit de celui de « Piedlong » tout simplement.
Au fil des mois qui se sont écoulés depuis la parution du Sémaphore N°23, nous avons essayé de nous convaincre qu’un vin
qui existait déjà, avait plus de chances de réussir qu’une création,
que l’Accent faisait partie de nous et que nous ne devions pas le
laisser tomber, qu’il avait une histoire et qu’il pouvait facilement
s’intégrer à notre choix d’associer chacun de nos vins à un Terroir
de caractère etc, etc… Nous n’y sommes jamais parvenus.
« Piedlong » est arrivé au milieu des discussions et sa personnalité s’est imposée toujours un peu plus, démontant nos arguments
en faveur de « l’Accent » les uns après les autres, mais surtout
nous apportant sur un plateau, tout ce que nous recherchions depuis notre décision : un lieu unique, sauvage, caillouteux comme
il est difficile de l’imaginer, culminant au sommet de l’appellation
à l’altitude de 129m, venté comme il n’est pas permis et possédant un sous-sol de rêve pour les étés chauds que nous sommes
supposés vivre dans les années à venir, avec son mélange de 70%
de galets roulés et 30%
de terre considérablement
argileuse au-dessous d’un
mètre de profondeur. Le
tout complanté de Grenache
de 70 ans. Quoi demander
de plus, la personnalité est
là.
Nous avons donc changé
notre fusil d’épaule et dirigé
tous nos efforts en matière
de création d’étiquette,
sur la mise en scène de
« Piedlong », ce qui est toujours une épreuve difficile ; la création d’une étiquette n’est jamais simple, même si on a en tête de
créer quelque chose de simple, à l’image de ce que nous aimons.
Quant à « l’Accent », il renaîtra peut être un jour de ses cendres,
à l’occasion d’une nouvelle expérience, de la mise en avant d’un
autre cépage ou d’un autre lieu, ou peut-être pas… Pour l’instant
il va rester parmi nous pour promouvoir les millésimes de 2004
à 2010, il nous enseignera sur le potentiel de vieillissement de
ce couple Piedlong-Grenache et fera tout simplement partie de
l’histoire des Vignobles Brunier.
No.24 - SEPTEMBER 2013
So: Nature or Naturel?
The family of Vins Natures is allowed
to use either zero sulphur (SO2); Vins
Naturels, by contrast, can be vinified
and aged with a low level of sulphur.
“Nature” or
“Naturel”?
N
o wordplay intended: this is a
serious question, and one that
arises regularly for every traditionalwine enthusiast and for every wine
professional, whether in production or
distribution.
Both these terms can, of course, be
criticised for being too vague, to avoid
the nitty-gritty of actually stating what
they mean. They also, and primarily,
have the great drawback of introducing
a problem of classification; we no longer
know at which bio-altar to kneel. But
what does it matter? Isn’t the most
important thing to have wines made
using farming methods that respect the
planet? Then again, isn’t wine intrinsically natural?
You will readily understand that we
take great care to produce grapes and
wines with ever more Naturel methods,
i.e. grape cultivation that is organic
(in the broad sense of the word), and
vinification with the fewest possible
inputs, although we do add a small
dose of SO2 to help our wines to age.
Indeed, we think that creating a quality
Vin de Terroir – in which impressions
of salinity, minerality, velvet and elegant structure are the priority, rather
than primary-fruit and fermentation
aromas – requires a little added SO2.
With it, we can more clearly sense the
wines’ delicate aromas, lightweight
frameworks, the “Mistral” taste, the
clean straight stance, the saline edge,
and other traits that stem directly from
the quality of the grapes and not from
vinification techniques.
The organoleptic deviations that may
be encountered in a wine left to its own
devices, without SO2, mask the wine’s
most subtle aromas in favour of unstable aromas that differ according to
latitude and temperature. These are,
quite simply, deviant aromas: they
remind us that wine is a living thing,
evolving constantly throughout its life;
and will, if we let it drift, proceed to its
final state – vinegar.
So, Vin Nature? Why not, if the wine’s
intended lifetime is very short, and if
it is not shipped great distances… And
Vin Naturel? Definitely, and it matters
little to which sub-family the wine belongs, providing its producer can guarantee that every effort has been made
to ensure that it really is Naturel, from
grape growing through to wine ageing.
PS: At Vignobles Brunier, the doses of active
(molecular) SO2 we use in our red and white
wines range from 0.35 to 0.60 mg/l.
Daniel Brunier
PUBLISHED BY:Vignobles Brunier
3, Route de Châteauneuf-du-Pape - 84370 BEDARRIDES - FRANCE
Tél. (33) 490 33 00 31 - Fax. (33) 490 33 18 47
[email protected]
EDITOR: Daniel Brunier
PRINTED BY: Rullière Libeccio - TRANSLATION: Richard Brandon
Check out our press coverage at www.vignoblesbrunier.fr
*Sémaphore: n. (from sema- and -phore). In days gone by, an
arm-waving transmitter of Claude Chappe’s aerial telegraphy.
2012 VINTAGE: Simply phenomenal
Very belatedly, our in-house commentaries on the 2012 vintage at
Vignobles Brunier are now out. There are various reasons for the
delay, and detailing them here serves no purpose.
The exercise is always delicate, and a little laborious. We must step
back into the context of the vintage’s origins: just after the 2011
harvest, in autumn, when the vines stop sucking up water and reserves begin to replenish in order to feed the next vintage. This was
a temperate autumn, which, despite a very rainy November, left a
slight water deficit.
The ensuing winter was full of contrasts: there is a tendency to describe it as mild, yet it also included one of the coldest periods in
recent decades. December and January were indeed very mild, and
a little sap actually rose in some of our vines. Then, in February,
came 10 days of intense cold, exacerbated by a fiercely-blowing
Mistral – which, following a long mild stretch, had a huge impact
on the plants. During this period, across all our vineyards, we
lost more than 15,000 vines, mainly very old Grenache, i.e. five
hectares’ worth, which, thankfully, is extremely unusual. Every
year, we naturally lose two hectares’ worth, but hardly ever because
of the cold.
When March came, we saw that the water
deficit had grown to reach -30%, relative to
normal. The spring that followed was simply
normal in temperature and rainfall; the water
gap was not offset, but it rained enough to
smoothly support the beginning of the growth
cycle.
The red Pigeoulet bursts with very ripe red berries in a nose that is
very fresh, vinous and clean; freshness also dominates on the palate, as red berries share the stage with liquorice. It’s rich, long, and
particularly elegant for a Pigeoulet. This elegance is also evident in
Mégaphone, emphasised by the highly distinctive floral aromas of
the Saint-Hippolyte terroir; the nose is a little bit closed, but on
the palate you sense extra depth and very attractive richness, as well
as perfectly integrated structure, rounded off by an agreeable saline
finish.
Over at Les Pallières in Gigondas, the yields across the rosé and
red wines were no more than 17hl/ha – typical of a normal year
at Château d’Yquem. So, no concerns about density. Once again,
this shortfall was due to the intense cold that preceded spring 2012.
Terrasse du Diable has a winningly fresh nose of liquorice candy.
On the palate it’s dense, ample, taut, saline and very long; the
tannins are very serious and slightly aggressive, but given the wine’s
richness, it is really well-balanced. Les Racines is a little more austere on the nose, with slightly more spice; on the palate it’s deep and
fresh, with a very “Racines” feel: dark, spicy, and dominated at the
end by slightly hard tannins, but freshness and elegance hold sway to
deliver a very harmonious finish.
..in the freshness of
its fruit … the 2012
vintage is simply
phenomenal…
A hot dry July, which always strongly promotes
the formation of serious tannic structure; a very hot August, with a
copious spell of rain late on, to favour the completion of ripening; and
a September that was hot and windy early on, followed by a period of
rain – that, in a nutshell, was the run-up to the 2012 harvest.
The first berry samples highlighted variable maturity from vine to
vine, due to the intense cold of February, which had considerably
disrupted the budbreak phase and thus created uneven, hard-tomanage growth: waiting was the only solution.
Despite having more than 30 harvests under our belts, it is unfailingly surprising to encounter unknown situations – or, at least,
different and unexpected ones. The harvest began in early
September, but there were so many waits between varieties, plots
and districts that we never felt the stress that typically grips the team
when the secateurs start snipping – a direct consequence of the very
uneven budbreak back in the spring.
The result is surprising – and an extraordinary consolation, coming
after repeated crop shortfalls and capricious weather, and after all
the effort and risk-taking required of us: in the freshness of its fruit,
its balance, and its integration of serious tannic structure, the 2012
vintage is simply phenomenal.
The Châteauneuf-du-Pape whites will leave
their mark. Clos la Roquète, in its very open
style, offers a highly elegant bouquet laced
with vanilla; on the palate, it has the rounded fatness of the great years, combined with
noble, upfront freshness; the creamy finish
has a pinch of aniseed. For the time being,
it has overbearing oakiness in the mid-palate; but experience tells
us that, after a few months in bottle, balance will be restored.
Le Vieux Télégraphe has a heady nose of white blossom, with finesse,
elegance and depth; on the palate it is serious, fresh and complex,
with aniseed and liquorice dominating through to the finish; it’s
clean and mineral. Definitely a vintage for laying down.
Be reminded that, since the 2011 vintage, our Châteauneuf-duPape red output has been reduced to three wines; and in the process,
Télégramme has acquired strategic status in terms of both quality and
volume. The young vines’ contribution has now been reinforced by
that from plots of vines aged over 45 years in Domaine la Roquète,
excluding the Piedlong and Pignan districts. The nose is wide-open,
with jammy raspberry and strawberry notes; the palate attractively
harmonises finesse and richness, coupled with a saline edge, a femininity, and a volume that are all new to this honest, juicy wine.
Piedlong, now in its second vintage, confirms its great elegance
deriving from old Grenache, plus appealing minerality, freshness,
and a fairly pronounced and well-wrapped tannic structure; on
the palate it’s a class act, you can taste the pebbles and Mistral; a
real yet very ethereal personality that will easily take its place in our
range. That’s the unanimous impression here at Vignobles Brunier.
The Vieux Télégraphe red epitomises the vintage: a superbly fruity
nose with very dark, deep and dense aromas; a palate also dominated by dark fruit, with spice, minerality and a highly distinctive
salinity. An impressively big frame, dense velvet, long and clean.
The tannins are much in evidence, as in all the 2012s, but here too
they are ripe, and give the wine a harmonious framework.
So, yet another vintage that adds a real character and a real
personality to our encyclopaedia. It’s immensely pleasing to
be tracking the birth of our 31st vintage, an experience just as
emotional as back in our early years. Overall, it’s a vintage that
suggests a utopian marriage between the freshness of a 2004 and
the seriousness of a 2005.
L’Accent becomes Piedlong
It’s now a year since we told you about a big change in our range
of Châteauneuf-du-Pape reds: moving from four wines to three,
with the Domaine la Roquète label ultimately being discontinued,
and an expanded role for Télégramme. We also informed you
that our special cuvée L’Accent would be made with grapes from
all our Grenache vineyards on the Plateau du Piedlong: its output
will thus rise from 4,000 to 30,000 bottles, and it will become
the sole standard-bearer of
Domaine la Roquète, with
serious volume and a more
accessible price.
The shift outlined last year
is unchanged, though now
further clarified. Our philosophy of specific Vins de
Terroir is intact: the idea of a
range of three Châteauneufdu-Pape reds seems to have
been very favourably welcomed by all our partners; and
Télégramme was released in
France on 1 April as scheduled, with very good feedback. There’s
a “but”, however. We have decided to rename L’Accent and quite
simply call it Piedlong.
In the months after publishing issue 23 of Sémaphore, we tried to
convince ourselves that an existing wine had a greater chance of
success than a new one; that L’Accent was part of us and we should
not leave it by the wayside; that it had a history, and could easily
mesh with our decision to associate each of our wines with a charac-
PRESS CUTS
WINE ADVOCATE – #203
– 30 OCT 12 – Robert Parker
Vieux Télégraphe red 2011
This beautifully made 2011 offers
immediate drinkability, which is unusual
for Vieux Télégraphe. A deep ruby color is
accompanied by notes of pepper, roasted
meats, Provençal herbs, black cherries,
black currants, tapenade, seaweed and
salty sea breezes. This complex, delicious,
full throttle Châteauneuf-du-Pape should
drink well for 10-15 years. This estate
is somewhat unusual in that it has 135
terful terroir, etc, etc. But in fact, we never did manage to convince
ourselves...
The name Piedlong cropped up in the middle of our discussions, and
its personality was always a little more compelling. It dismantled our
pro-L’Accent arguments one by one. But most of all, it delivered –
on a plate – everything that we had sought since taking our decision:
a unique, wild and improbably stony place, with the Appellation’s
highest point (altitude:
128m), unspeakably windy,
and with a dream subsoil for
the hot summers that supposedly lie in store, with its
mixture, beyond one metre in
depth, of 70% pebbles and
30% clay-rich soil. And it
is planted with 70-year-old
Grenache. What more could
you ask for? It has personality to spare.
So we had a change of
heart, and focused all our labelling efforts on showcasing Piedlong.
Designing a label is always a tough task, even though we want to
create something simple, and attuned to the things we love.
L’Accent, meanwhile, will maybe rise from its ashes one day, as
part of another experiment, or to highlight another locale or grape
variety. Then again, maybe not… For now, it will stay with us to
promote the 2004 to 2010 vintages, providing insights into the
ageing potential of the Piedlong-Grenache couple. And will also,
quite simply, be part of Vignobles Brunier’s history.
acres of contiguous parcels in the famous
La Crau sector of Châteauneuf-du-Pape.
It has one of the most precocious terroirs
in the appellation, and is often among
the first estates to harvest because of
La Crau’s microclimate.
Piedlong red 2011
The sweet, broad, personality-filled Piedlong red 2011 (a 2500 cs blend of 90%
Grenache and 10% Mourvèdre) offers
up hints of blueberries, roasted meats,
lavender and sautéed porcini mushrooms.
Lively, aromatic and displaying lots of
potential, this old vine cuvee should drink
nicely for 10-12 years.
Télégramme red 2011
The estate’s second wine, Télégramme,
possesses one of the most innovative and
charming labels in the wine world. The
2011 vintage, a blend of 80% Grenache
and the rest Syrah, Cinsault and Mourvèdre, has been beefed up by the addition
of a lot of the production of Roquète. 10
000 cs of this seductive, fleshy, high-class
Châteauneuf-du-Pape, are produced.
Aged in concrete tanks and a few foudres,
it reveals lots of kirsch, raspberry and floral notes in a medium to full-bodied, fruitforward, charming, seductive style. Drink
it over the next 5-7 years.

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