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Pays Basque LUNDI 17 MARS 2008 I Muvrini. Les Corses seront sur la scène de la Gare du midi, le vendredi 28 mars PHOTO ARCHIVES PATRICK BERNIÈRE MUSIQUE. Les Corses d’I Muvrini reviennent au Pays Basque et se produiront le vendredi 28 mars à Biarritz avec toujours la même force : celle qui en a fait le groupe phare de la world music française I Muvrini élargit le cercle : Propos recueillis par Christophe Berliocchi onghjornu, cume stai, a ti passi ? » (1) À l’autre bout du fil, Jean-François Bernardini, le leader charismatique d’I Muvrini, répond par l’affirmative. Pour les petits mouflons (le nom du groupe en corse), 2008 est une nouvelle année de succès, marquée par la sortie d’un album en novembre dernier (« I Muvrini et les 500 choristes ») et une tournée internationale, qui s’arrêtera, encore une fois, à Biarritz, le vendredi 28 mars. Depuis son studio de la Haute-Corse, à Tagliu Isulaccia, « Jeff » Bernardini explique les tenants et les aboutissants de ce nouvel album pronant la diversité avant le départ de la tournée en Allemagne (2). Il parle aussi, un peu, de son île… «B 3 « Sud Ouest ». Vous avez commencé votre tournée par l’Allemagne, y-a-t-il une raison ? Jean-François Bernardini. C’est la première fois que nous nous produisions en Allemagne, un pays où nous avions chanté à l’occasion de la tournée Night of the Proms. C’était aussi une occasion de débuter cette tournée avec les 500 choristes (qui sont basés dans l’est de la France) et qui ne nous suivrons pas partout par la suite. 3 Cette tournée, comme la précédente Alma en 2005, s’arrête à Biarritz, après un passage dans les zénith et même ParisBercy… Oui, nous aimons nous produire dans cette salle, très chaleureuse. Et puis vous connaissez nos liens très forts avec le Pays Basque. Chez vous, pour ce formidable public basque, nous sommes un peu moins exotiques qu’ailleurs, nous partageons des valeurs communes, nous nous y sentons bien, comme chez nous… 3 Pour revenir à l’album, il a connu un très bon démarrage... C’est vrai, l’album a été disque d’or en trois mois et ce succès nous a touchés, car ce disque est différent des précédents. 3 On retrouve des duos avec des artistes de variété (Tina Arena, Anggun) ou lyrique (Sarah Brightman), vous reprenez « Amsterdam » de Brel, j’imagine que sur l’île de Beauté, l’accueil a été mitigé dans le milieu traditionnel du chant corse, non ? Disons que nous avions la volonté avec cet album d’élargir encore plus le cercle, et tant pis si les gardiens du temple polyphonique grincent des dents ; depuis longtemps, le public a reconnu les siens. En France, la variété est un gros mot. Or, la musique, c’est tout sauf la banalité. Il faut du cœur, de l’âme, de la force pour chanter… Et l’audace d’ouvrir les portes. 3 Tout en conservant son identité ? Bien sûr, depuis plus de vingt ans, I Muvrini transporte la beauté des chants corses sans se laisser enfermer dans les clichés du folklore. Nous n’avons jamais prôné le repli identitaire. Notre musique est vivante, mouvante. Nous aimons aussi être là où l’on ne nous attend pas. 3 Tina Arena qui chante en Corse, « A voce rivolta », c’est pas mal ! Voilà, tout sauf le confinement, au risque de s’enfermer. Tina Arena est venue l’été dernier à Tagliu Isulaccia dans notre studio tout neuf pour enregistrer ce morceau en langue corse. Il est important que nos compositions soient mises sur la place publique. Car nous avons toujours fonctionné ainsi, par les rencontres, avec des artistes venus d’univers différents mais de grand talent (NDLR, Sting, Véronique Sanson, MC Solaar, les Zoulous, Mory Kanté...), avec lesquels nous partageons des valeurs fortes, l’amitié, la liberté. Nous sommes fidèles à l’envie de découverte et de partage depuis nos débuts… 3 Parlez-nous de la rencontre avec les 500 choristes. Nous nous sommes déplacés chez eux en Lorraine, toujours dans ce même souci d’ouverture. Nous avons enregistré là-bas, dans un grand théâtre que nous avions loué pour le week-end. Une vraie complicité s’est nouée, loin des lois du marketing. 3 Il y a trois ans, pour votre venue à Biarritz, nous vous avions posé cette même question : comment est la situation sur l’île de Beauté ? C’est un peu toujours la même histoire, relayée à l’envi par les médias d’ailleurs, celle des gendarmes et des voleurs. Au moment des élections sur l’île, on a senti une sorte d’impasse, d’impuissance, la violence est revenue ; or ces vieilles recettes ne fonctionnent plus, nous sommes contre toute forme de violence. La révolution silencieuse marche par la création, la culture, les mentalités qui se transforment. Le bras de fer qui semble s’être à nouveau enclenché sur l’île ne réglera aucun problème… (1) Bonjour, comment vas-tu, ça va bien ? (2) L’entretien a été réalisé avant le début de la tournée, débutée le 22 février. Le concert pratique Neuf sur scène Le programme. Il n’y aura pas les 500 choristes sur la scène de la Gare du midi. Mais toujours cette même chaleur et intensité que dégage le groupe corse en live. Des chants corses, polyphoniques, traditionnels, des morceaux du dernier album, plus électrique, le set 2008 des Mouflons s’annonce enthousiasmant. « Nous serons neuf sur scène », détaille Jeff Bernardini qui sera bien sûr accompagné de son frère Alain : « Il s’agit d’un spectacle visuel et musical, avec beaucoup de nouveaux titres, énormément de chants polyphoniques, toute la mosaïque de notre diversité. C’est une invitation au voyage, au cœur de la Corse emblématique, fière de ses racines et de ses spécificités, mais qui toujours s’enrichit de celles des autres. Chaque fois que nous nous produisons au Pays Basque, nous ressentons une vraie force. » Billetterie. Vendredi 28 mars à la Gare du midi à 20 h 30. Placement assis numéroté. Tarifs : 1re série, 44 euros (frais de location inclus), 2 e série, 39,50 (frais de location inclus). Locations aux endroits habituels. Renseignements auprès de Prolymp, 05 59 43 96 96.