Asie du Sud

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Asie du Sud
Asie du Sud
Faits nouveaux
Bangladesh
Inde
Myanmar
Népal
Sri Lanka
Les pourparlers en vue de solutions durables pour les réfugiés
bhoutanais installés dans des camps au Népal, qui étaient
restés au point mort entre les Gouvernements des deux pays,
ont repris en février 2003. Ils ont débouché sur un processus
de classification conjoint qui a permis de vérifier le statut de
12 000 résidents dans l’un des sept camps situés à l’est du
Népal. Les résultats publiés en juin 2003 ont fait apparaître
que très peu d’occupants (2,4 pour cent) étaient considérés
comme d’authentiques citoyens bhoutanais. Par conséquent,
la plupart des résidents ont fait appel. Le résultat de ces
recours et les modalités de rapatriement des personnes
autorisées à rentrer au Bhoutan devaient être annoncés
lors de la réunion bilatérale organisée à Thimphu en octobre
2003. Au cours de l’année 2003, l’UNHCR a plaidé en faveur
d’un règlement rapide de la situation en proposant aux deux
Gouvernements l’adoption d’une approche globale du problème. L’Organisation a également tenté d’établir une présence au Bhoutan afin de faciliter la réinsertion des rapatriés.
Malheureusement, ces propositions n’ont été retenues ni par
l’un ni par l’autre Gouvernement. Par ailleurs, depuis la reprise
des hostilités entre rebelles maoïstes et forces gouvernementales, les conditions de sécurité au Népal suscitent à nouveau
de vives inquiétudes.
Asie du Sud
A Sri Lanka, l’évolution de la situation politique est demeurée
prometteuse au premier trimestre 2003. Cette amélioration
s’est traduite par le retour d’autres personnes déplacées
(PDI) vers les anciennes zones de conflit. Cependant, le retrait soudain des Tigres libérateurs de l’État tamoul (LTTE) des
pourparlers de paix en avril 2003 a provoqué une baisse de
confiance du public dans le processus de paix. Bien que les
donateurs réunis en conférence internationale à Tokyo en juin
2003 se soient engagés à apporter un soutien considérable
à Sri Lanka, ceux-ci se montrent réticents à verser une aide
avant la reprise des pourparlers de paix.
Au Bangladesh, le rapatriement librement consenti des réfugiés musulmans originaires du Myanmar a repris au premier
semestre 2003. Cette reprise s’explique par la date limite
établie par les deux Gouvernements, qui fixait à juin 2003 la
fin de la principale vague de rapatriements. Elle s’explique
également par la décision du Myanmar de lever les dernières
conditions préalables qui entravaient le retour de la plupart
des réfugiés encore hébergés dans les camps. Au vu de
cette décision, la date limite de rapatriement a été suspendue dans l’attente d’un nouvel examen de la situation à la
fin de l’année 2003. Néanmoins, cette intensification des
mouvements de rapatriement a suscité des inquiétudes
concernant leur caractère librement consenti. L’UNHCR a
soumis la question aux autorités du Bangladesh et accru ses
effectifs dans les camps, afin de renforcer les activités de
suivi de la protection et de s’assurer du caractère librement
consenti des retours.
Objectifs stratégiques
La priorité de l’UNHCR demeure la promotion active de solutions durables au sort des réfugiés et des personnes relevant
de sa compétence dans la région. Bien que les efforts de
l’Organisation soient principalement axés sur le rapatriement
librement consenti, celle-ci recherchera également d’autres
solutions durables avec le concours des gouvernements
concernés. Les besoins des enfants et des femmes réfugiés
conservent une place centrale dans tous les programmes
menés dans les pays.
L’Organisation continuera à réexaminer ses opérations dans la
région, dans l’espoir de mettre un terme aux situations d’exil
prolongées. Ce processus englobera un examen minutieux
de la nécessité et de la faisabilité des activités d’assistance à
long terme. La dépendance vis-à-vis d’une aide extérieure, qui
dure depuis plus de dix ans, a déjà laissé des séquelles sociales et psychologiques chez les réfugiés. L’UNHCR tentera
de ce fait de mettre en place des activités d’autosuffisance en
attendant que des solutions durables soient mises en place.
Depuis la signature de l’accord de paix en 2002, l’amélioration
de la situation à Sri Lanka suscite de véritables espoirs de voir
se dégager des solutions durables, tant pour les 500 000 PDI
restantes que pour les quelque 64 000 Sri-Lankais réfugiés
en Inde. L’UNHCR continuera à fournir une protection et une
assistance de base aux PDI et aux réfugiés de retour chez
eux. Parallèlement, il coopérera avec le Gouvernement sri-
Appel global 2004 de l’UNHCR
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lankais pour garantir le respect des droits des rapatriés et la
conformité des programmes d’assistance avec les priorités
nationales en matière de développement.
Opérations
Les opérations de l’UNHCR au Népal et à Sri Lanka sont
décrites dans les chapitres distincts consacrés à ces pays.
Depuis 1992, l’UNHCR fournit des secours et des services
essentiels à la population réfugiée au Bangladesh, afin de
répondre à ses besoins fondamentaux et de faciliter son rapatriement librement consenti au Myanmar. En septembre 2003,
95 pour cent des 250 000 personnes initialement réfugiées au
Bangladesh avaient regagné leur pays d’origine. Grâce à la
récente décision du Gouvernement du Myanmar de lever les
conditions préalables au rapatriement, les réfugiés désireux
de rentrer pourront probablement le faire. Néanmoins, il est
possible qu’un certain nombre d’entre eux ne souhaitent pas
rentrer ou préfèrent différer leur retour dans l’attente d’une
amélioration de la situation au Myanmar. L’UNHCR reconnaît
que la poursuite des activités d’assistance ne constitue plus
une solution viable pour ce groupe, qui vit dans des camps
depuis plus de dix ans. C’est pourquoi l’Organisation a soumis
au Gouvernement du Bangladesh un projet de programme
d’autosuffisance destiné à ces réfugiés. Ce programme aiderait ceux qui n’ont pas encore pris de décision concernant un
éventuel rapatriement à devenir moins dépendants vis-à-vis
de l’aide extérieure. Il prévoit un développement des possibilités en matière d’éducation, de formation professionnelle et
d’activités génératrices de revenus, et devrait bénéficier à la
fois aux réfugiés et aux communautés d’accueil.
les groupes les plus vulnérables, au sein de la population
récemment rapatriée et dans les communautés d’accueil. Le
dialogue constructif noué avec le Gouvernement du Myanmar
sur les questions liées à la réintégration durable des rapatriés sera consolidé par la poursuite des échanges de vues.
Afin de garantir une planification et une exécution efficaces
des programmes, l’UNHCR procédera à un examen de ses
interventions à la lumière d’indicateurs tant quantitatifs que
qualitatifs. Les activités de constitution de capacités lancées
en 2003, telles que les ateliers sur les droits de l’homme et le
droit des réfugiés destinés aux membres des services gouvernementaux, seront développées en 2004.
Les activités d’assistance aux rapatriés seront principalement
axées sur l’enregistrement, la formation en langue birmane,
la génération de revenus et l’autonomie des femmes et des
jeunes filles. L’objectif des activités opérationnelles consistera
à développer les capacités d’autoprise en charge des individus les plus vulnérables et à promouvoir les droits fondamentaux des rapatriés sur le plan socio-économique. Les activités
communautaires viseront quant à elles à améliorer la communication et l’interaction entre les communautés musulmanes
et non musulmanes, condition indispensable à la réintégration durable des rapatriés. L’UNHCR continuera à favoriser
l’implication de nouvelles organisations dans l’assistance aux
rapatriés et encouragera le financement indépendant de leurs
activités, afin qu’elles poursuivent sur la lancée des progrès
déjà réalisés. Ceci permettra également une réduction accrue
des besoins financiers de l’UNHCR.
Budget (dollars E.-U.)
Asie du Sud
Pays
En Inde, l’UNHCR s’attache à procurer une protection et
une assistance à quelque 11 750 réfugiés urbains, pour la
plupart originaires d’Afghanistan. L’Organisation continuera à
rechercher des solutions durables pour remédier au sort de
ces personnes, en mettant l’accent sur le rapatriement librement consenti et sur la réinstallation. Par ailleurs, les réfugiés
afghans d’origine indienne qui sont entrés sur le territoire
en toute légalité et qui y séjournent depuis plus de dix ans
peuvent obtenir la nationalité indienne. Environ 1 974 d’entre
eux ont déjà exprimé leur désir d’être naturalisés, et 126
cas sont actuellement examinés par les autorités. Tout en
recherchant des solutions durables, l’UNHCR continue de
promouvoir les activités destinées à renforcer les mécanismes de survie des réfugiés et à réduire ainsi leur dépendance
à l’égard de son assistance.
Malgré l’enlisement des pourparlers de paix à Sri Lanka, les
réfugiés tamouls installés dans l’État de Tamil Nadu, au sud de
l’Inde, sont de plus en plus nombreux à exprimer leur souhait
de regagner leur pays. En 2004, l’UNHCR entend continuer à
faciliter le rapatriement des réfugiés par ordre de priorité, mais
l’ampleur des retours dépendra des progrès des négociations
de paix.
Au Myanmar, l’Organisation renforcera ses activités de
suivi sur le terrain au nord de l’État de Rakhine, afin d’aider
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Appel global 2004 de l’UNHCR
Programme annuel
Bangladesh
3 276 601
Inde
3 135 577
Myanmar
3 746 390
Népal
6 108 029
Sri Lanka
Total
8 342 335
24 608 932
Asie du Sud
Sri Lanka : des PDI, de retour dans leur région d’origine, s’apprêtent à commencer une nouvelle vie. UNHCR / R. Wilkinson
Appel global 2004 de l’UNHCR
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