Biographie

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Sommaire
Mot du maire de Tonnerre
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Manifestations autour du Chevalier d’Eon
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Exposition : le Chevalier d’Eon, un aventurier de Lumières
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Le vieil hôpital Notre-Dame des Fontenilles
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Comité d’honneur
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Comité scientifique
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Biographie de Charles-Geneviève d’Eon de Beaumont
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Le mot du maire
Le chevalier d ’Eon : un aventurier des Lumières
A l’évocation du thème des animations de l’année 2007 à Tonnerre, un journaliste m’a récemment
interpellé avec inquiétude: « Vous n’avez pas peur ? N’est-ce pas un sujet un peu délicat, voire scabreux… ? ».
Mon interlocuteur faisait évidemment allusion à l’ambiguïté sexuelle du chevalier d’Eon.
Sans en être vraiment étonné, cette réaction, assez habituelle, me permet quelques explications :
Aujourd’hui, au XXIme siècle, s’il y a un sujet dont on peut parler librement, c’est bien celui de cette
ambiguïté. Mais, il faut bien le dire, je n’ai jamais réellement pensé au chevalier sous cet aspect, étant bien
certain, comme tous mes concitoyens tonnerrois, que nous avons bel et bien affaire à un homme, et qui plus est,
à un homme bien plus intéressé à la condition humaine en général, qu’à la sexualité de l’homme et de la
femme en particulier.
Les archives de l’état-civil de Tonnerre, dont je suis le gardien en tant que maire, depuis bientôt six ans,
et le comportement du Chevalier, me le confirment pleinement.
Non seulement les Tonnerrois ne craignent pas d’évoquer l’histoire du chevalier d’Eon mais ils en sont
fiers !
Ses études au plus haut niveau, le début de sa carrière politique auprès du roi dès ses vingt ans, agent
politique incontournable, écrivain … il s’agit d’un homme tout à fait exceptionnel.
Ce qui intéresse les chercheurs et un public de plus en plus nombreux, ce sont les redoutables mystères qui
entourent une vie passionnante et passionnée.
Officier courageux, bretteur redoutable, diplomate remarquable, homme de lettres accompli et… dame
pieuse ! En vérité le chevalier d’Eon est un personnage bien plus extraordinaire que la variété de sa garde-robe
ne le laissait pressentir. Il méritait bien que sa ville natale lui rende un hommage appuyé en plaçant une année
entière sous le signe de ce véritable aventurier des Lumières.
Raymond HARDY
Maire de Tonnerre
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Manifestations autour du Chevalier d' ’Éon
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Samedi 10 février : défilé costumé du carnaval de Griboudin, aux couleurs du XVIIIme siècle.
Ecrits et Dits : festival littéraire
·† Mardi 8 mai à 13h : pièce de théâtre de Thierry Debroux sur le Chevalier d’Éon par la
compagnie Les baladins d’Éon et Le théâtre de la Résurgence, à la salle polyvalente, suivie
d’un repas.
·† Mardi 8 mai à 20h : projection du film « Le carrosse d'or » de Jean Renoir.
·† Jeudi 10 mai à 20h30 : « Des on-dit», création de musique improvisée à partir de lettres du
chevalier d’Eon, par l’Ensemble de musique de Vincent Maire avec la vocaliste Anne Le Goff.
·† Vendredi 11 mai : balade littéraire sur les pas du Chevalier d’Eon. Départ devant l’office du
tourisme – Place Marguerite de Bourgogne.
·† Samedi 12 mai à 14h30 : table ronde « Comment le Chevalier d’Eon « s’habille » en femme »,
au cinéma-théâtre.
·† Dimanche 13 mai : salon du livre et concours d’arts plastiques inspiré par le Chevalier.
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Vendredi 29 et samedi 30 juin : théâtre musical, création originale de l'école de musique sur le
Chevalier d’Éon, à la salle polyvalente.
Samedi 28 juillet à 11h : inauguration de l’exposition « Chevalier d’Éon : un aventurier des Lumières »,
au vieil hôpital Notre-Dame des Fontenilles, en présence d’une délégation britannique et américaine.
Samedi 28 et dimanche 29 juillet : spectacle d'escrime artistique par la compagnie de Maître Durvin,
à plusieurs reprises au cours de ces journées.
Samedi 28 juillet à 14h30 : conférence « Le Chevalier d’Eon, dragon du roi et diplomate »,
de Messieurs Luyt, Le Tellier et Moreau de Balasy, à la salle polyvalente.
Du samedi 28 juillet au dimanche 2 septembre : exposition « Chevalier d’Éon : un aventurier des
Lumières », au vieil hôpital Notre-Dame des Fontenilles à Tonnerre. Entrée libre.
Samedi 22 et dimanche 23 septembre : parcours de jeux et d’énigmes autour du chevalier, proposé
par le Club Marguerite de Bourgogne, au camping municipal.
Du vendredi 12 octobre au samedi 3 novembre : exposition patrimoniale sur le XVIIIme siècle
réalisée par la bibliothèque municipale, à l’Espace Bouchez.
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Le chevalier d ’Eon : un aventurier des Lumières*
Exposition au vieil hôpital Notre-Dame des Fontenilles, à Tonnerre,
du 28 juillet au 2 septembre 2007
Cet enfant de Tonnerre a traversé son siècle comme une comète, éclairant à la fois les relations
diplomatiques, les rapports hommes-femmes et les sciences humaines. Sans doute n’a-t-il pas été le seul au
cours de ce brillant XVIIIme siècle français mais il en demeure sans doute l’une des plus singulières figures,
grâce à l’incertitude savamment entretenue sur son sexe.
Sa ville de naissance rend hommage à celui dont elle a toujours su ce que le registre d’état-civil lui
affirmait, à savoir qu’il était bien un homme. Tout l’événementiel local de l’année 2007 a été placé sous le
signe du chevalier. Le temps-fort de cette programmation demeure toutefois l’exposition organisée par la
conservation des musées au vieil hôpital Notre-Dame des Fontenilles, orgueil architectural de la ville, plus
vieux d’un siècle que les Hospices de Beaune. Cette exposition mettra en scène les principaux événements
de l’existence tumultueuse du chevalier/chevalière et tentera d’expliquer la psychologie compliquée de ce
personnage.
Les documents et souvenirs mis en scène proviennent des collections du musée municipal de
Tonnerre, de la Brotherton Library de l’université de Leeds (Royaume-Uni) et de collections privées de
familles apparentées au chevalier d’Eon qui n’ont encore jamais été exposées au public.
L’entrée à l’exposition sera libre.
Contact presse : Juliette Pialoux, 03 86 55 49 13, [email protected].
* Ce titre est emprunté à l’ouvrage qu’Alexandre Stroev a consacré au Chevalier d’Eon. Que l’auteur soit ici remercié de son autorisation.
Duel d’escrime entre la chevalière d’Eon
et le chevalier de Saint-George
Le chevalier d’Eon
par Latour
L’épée du chevalier offerte
par le roi George III
d’Angleterre
Nous tenons à votre disposition des images en haute définition.
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Le vieil hôpital Notre-Dame des Fontenilles
Le Vieil Hôpital Notre-Dame des Fontenilles est l'un des plus anciens et des plus vastes monuments
hospitaliers de la France médiévale, il a cent ans de plus que l’Hôtel-Dieu de Beaune. Il est dû à une
fondation de Marguerite de Bourgogne, belle soeur du Roi Saint-Louis, qui se retira à Tonnerre en 1287
âgée de 37 ans, après la mort de son époux, Charles d'Anjou, Roi de Naples et de Jérusalem.
La construction dura trois années, l'édifice fut achevé en 1293. Ses proportions sont grandioses, à
l'origine 101 mètres de long (de nos jours 90m après les remaniements du XVIIIme siècle), 18,50 mètres de
large et une hauteur de presque 20 mètres.
Le plafond lambrissé et la gigantesque charpente en forme de carène de vaisseau renversé sont faits
avec des chênes qui proviennent de la forêt de Maulnes, tout comme les pierres des murs. Le toit pentu
est recouvert de 4500m2 d’ardoises.
La salle pouvait contenir quarante lits de malades alignés le long des murs et séparés par des
cloisons de bois, ce qui était suffisant pour une ville de la taille de Tonnerre. Au-dessus des alcôves courait
une galerie qui servait à surveiller les malades. Chaque jour, la messe était célébrée à l’autel qui se trouve au
fond de la salle.
Marguerite de Bourgogne fit également édifier à côté de l’hôpital sa propre demeure, ensemble
aujourd’hui entièrement détruit, dont ne subsistent que quelques fragments de carreaux émaillés conservés
au musée de l’hôpital.
Au centre de la chapelle, on remarque un mausolée édifié en 1828, là où en 1308 fut enterrée la
Reine, dans un tombeau de cuivre et de bronze, détruit en 1793.
Au dessus du maître-autel de la chapelle, se dresse une "Vierge au Buisson ardent", beau specimen
de la statuaire des confins de Bourgogne et Champagne du XIVme siècle.
Au sol, le regard est attiré par une curiosité astronomique : un gnomon ou méridienne (1784).
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Comité d ’honneur
M. Raymond Hardy, maire de Tonnerre
M. Henri de Raincourt, sénateur, président du conseil général de l’Yonne
M. le duc de Clermont-Tonnerre
Comtesse Eric de Béru
Comte Jean de La Chauvinière
Baron Jehan de Drouas
M. Hubert Pinsseau, conseiller honoraire à la Cour de cassation
Mme Marie-Guyslaine Devigny-Pinsseau, fille du biographe du Chevalier
M. Jean-Paul Gruhier, industriel et collectionneur
M. Philippe Camus, ancien propriétaire de la maison du Chevalier
M. François Moreau de Balasy, écrivain
M. Xavier Paul-Renard, industriel
M. Bernard Chevignard, professeur à l’université de Bourgogne
Comité scientifique
M. Philippe Luyt, éditeur et parent du chevalier d’Eon
M. Patrick Regnault de Beaucaron, parent du chevalier d’Eon
M. Claude Renouard, conservateur départemental du patrimoine
Mme Christine Rolland, historienne, conservateur du patrimoine
Mme Elisabeth Chaussin, historienne et anthropologue
Professeur Simon Burrows, de l’université de Leeds (Royaume-Uni)
Professeur Valerie Mainz, de l’université de Leeds (Royaume-Uni)
M. André Matton, historien
M. Robert Biton, président de la Société d’archéologie et d’histoire du Tonnerrois
Mme Anne-Marie Mercier-Faivre, de l’IUFM de Lyon
M. le professeur Alexandre Stroev, de l’université de Paris IV Sorbonne-nouvelle
M. Serge Le Tellier, président de la société historique du VIme arrondissement de Paris
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Le chevalier d ’Éon
Éléments biographiques
N
é à Tonnerre (aujourd’hui dans l’Yonne), le 5 novembre 1728 d’un avocat au
Parlement, conseiller du roi et propriétaire de vignes, il est admis en 1743 au collège
Mazarin, dit des Quatre-Nations (qui abrite aujourd’hui l’Institut de France). Cet établissement
aristocratique ne compte que trente élèves triés sur le volet. Il termine sa vie d’étudiant parisien
six ans plus tard, titulaire d’un doctorat en droit civil et en droit canon pour lesquels il lui aura
fallu obtenir une dispense d’âge. Cette même dispense lui sera d’ailleurs nécessaire pour s’inscrire
comme avocat au parlement de Paris.
Il se met alors à l’écriture et publie successivement plusieurs ouvrages qui le font reconnaître
parmi les plus brillants esprits de Paris. Ses diplômes – et de solides relations familiales – font de
lui, dès l’âge de vingt-et-un ans, le censeur royal pour l’Histoire et les belles lettres, poste très
envié puisqu’il permet d’accorder – ou de refuser – le Privilège du Roy.
La légende voudrait que le roi l’ait remarqué et pris pour une femme alors qu’il en avait revêtu le
costume pour un bal. Quoi qu’il en soit, il est recruté au sein du « Secret du Roy » (le gouvernement
parallèle de Louis XV) et envoyé en Russie en 1755 sous le nom – et le costume – de Mademoiselle
Lia de Beaumont. Le succès de sa première mission diplomatique lui vaut la confiance du roi et une
deuxième mission, cette fois-ci officielle et sous les habits de son sexe.
Nommé capitaine des Dragons, il sert pendant la guerre de sept ans dans l’armée du Rhin sous la
direction du maréchal comte de Broglie et se distingue par plusieurs faits d’armes.
En 1763, il est envoyé en Angleterre avec le titre de « Secrétaire de l’Ambassade de France pour la
conclusion de la paix générale ». C’est lui qui rapporte à Versailles le traité de paix, ce qui lui vaut
d’être reçu dans l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, la dignité dont il sera sans doute le plus
fier dans toute sa vie et qu’il portera également sur ses habits féminins. Il n’a que trente-cinq ans
lorsqu’il retourne à Londres avec cette fois le titre de ministre plénipotentiaire.
La nomination de M. de Guerchy à la tête de l’ambassade va transformer sa vie dans la mesure où
la lutte sourde entre les deux hommes va devenir publique et le scandale embarrasser jusqu’à
Versailles.
Ecartelé entre les ordres contradictoires de sa hiérarchie du ministère des affaires étrangères et
ceux que lui fait passer secrètement le roi, son comportement l’expose à de vives critiques.
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Guerchy met alors en doute publiquement qu’il soit un homme et une princesse russe, installée
depuis peu à Londres, prétend le reconnaître comme étant Lia de Beaumont, rencontrée autrefois
à Saint-Petersbourg. Le chevalier d’Eon voit alors son sexe faire l’objet de paris de plus en plus
élevés de la part des Anglais.
Beaumarchais est envoyé en mission à Londres pour récupérer notamment les documents signés
du roi que le chevalier d’Eon détient, ce qui permet à ce dernier de rentrer en France. Toutefois,
Louis XVI, roi depuis 1774, est persuadé que celui-ci est une femme et exige qu’il revête des
habits féminins.
La reine Marie-Antoinette lui envoie sa couturière, Rose Bertin, afin qu’elle lui confectionne un
trousseau digne de Versailles.
Celui qu’il faut à présent appeler « Mademoiselle la chevalière d’Eon » va désormais conserver
une identité qui n’était pas la sienne mais qu’il va tenter d’incarner au mieux.
De retour à Tonnerre pendant plus de huit ans, notre héros va s’intéresser à la culture de la vigne
(il a puissamment contribué au succès du vin de Tonnerre en l’expédiant à toutes ses
connaissances européennes). Il écrit sur de nombreux sujets qui témoignent d’une culture
véritablement encyclopédique. Il entretient également une abondante correspondance avec
nombre de brillants esprits du siècle des Lumières.
Afin de récupérer ses affaires, en particulier sa volumineuse bibliothèque, il retourne à Londres
où il conservera des habits qui ne lui sont pourtant plus imposés. Il se porte volontaire, mais en
vain, pour aller faire la guerre en Amérique aux côtés des insurgés.
Espérant obtenir de la Révolution de pouvoir rentrer en France en officier, ou même en femme,
il voit rapidement sa ruine consommée car la rente royale ne lui est plus versée et ses propriétés
bourguignonnes lui sont confisquées puisqu’il est classé parmi les Emigrés.
Il gagne alors sa vie en vendant ses collections et sa bibliothèque chez son ami James Christie et
en s’exhibant dans des combats d’escrime qu’il gagne le plus souvent, jusqu’à ce qu’un fleuret
cassé lui cause une blessure grave qui mettra fin définitivement à cette « carrière », à l’âge de
soixante-huit ans.
Pendant encore plusieurs années il mène une vie étroite, dans une gêne financière croissante.
Le 18 octobre 1810, le chirurgien de George III, Copeland, et le père Elysée, celui du roi Louis
XVIII alors en exil, assistés de plusieurs aristocrates français et anglais, peuvent témoigner lors
d’un examen post mortem de son véritable sexe… sans parvenir à mettre fin aux rumeurs !
Il est enterré en Angleterre, dans le Middlesex…
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