Grenouille des marais - Portail AGIR forêt
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Les espèces fauniques menacées ou vulnérables La grenouille des marais IMPORTANCE DES ESPÈCES FAUNIQUES MENACÉES OU VULNÉRABLES QU’EST-CE QU’UNE ESPÈCE MENACÉE OU UNE ESPÈCE VULNÉRABLE? Malgré l’abondance de ses milieux naturels, le Québec abrite plusieurs espèces animales en situation précaire. Le terme « menacée » implique que l’espèce est en danger de disparition. Le terme « vulnérable » s’applique à une espèce lorsque sa survie est jugée précaire même si sa disparition n’est pas appréhendée à court ou à moyen terme. Sur le territoire de l’Agence Chaudière, on dénombre actuellement une espèce faunique menacée, une vulnérable et neuf susceptibles d’être ainsi désignées. Ces espèces contribuent à la biodiversité du territoire et sont sensibles aux modifications de leur habitat pouvant être causées par les interventions forest ières. POURQUOI LES PROTÉGER? Plusieurs raisons peuvent être invoquées en faveur du maintien de la diversité des espèces animales. Les espèces en situation précaire ont une valeur écologique, c’est -à-dire que dans un écosystème, chaque espèce a sa place au sein de la communauté qu’elle habite. Par conséquent, la disparition d’une seule de ces espèces ou la modification d’un élément majeur du milieu peut rompre ce fragile équilibre. Par ailleurs, de nouvelles découvertes mettent régulièrement en évidence les rôles souvent insoupçonnés de ces espèces en regard de la santé ou du bien-être des populations humaines. De plus, les gens ont toujours voulu comprendre les différents phénomènes de la nature. Les espèces en situation précaire ont donc également une valeur éducative. Enfin, on leur confère une certaine valeur économique et récréative étant donné que de plus en plus de personnes sont à la recherche et fréquentent des milieux naturels en santé où peuvent être observées des espèces variées. En plus de passer de bons moments, les adeptes de ces activités font rouler l’économie et permettent la création d’emplois. STATUT DE LA GRENOUILLE DES MARAIS § § § § § Nom français : Grenouille des marais Nom latin : Rana palustris Rang subnational (priorité provinciale) : Largement réparti, abondant et apparemment hors de danger dans la province, mais il demeure des causes d’inquiétude pour le long terme (S4) Rang global (priorité mondiale) : Large répartition, abondance et stabilité démontrées mondialement (G5) Statut au Québec : Susceptible d’être désignée espèce menacée ou vulnérable BIOLOGIE DE LA GRENOUILLE DES MARAIS La grenouille des marais adulte mesure entre 5 et 9 cm. Elle est souvent confondue avec la grenouille léopard, bien que quelques caractéristiques nous permettent de les distinguer. Ainsi, la grenouille des marais est parsemée de rangées de taches de formes carrées ou rectangulaires sur le dos et les côtés. De plus, l'intérieur des cuisses de cette espèce est d'un jaune vif ou orangé. Associée surtout aux fo rêts et aux prés, cette grenouille habite les eaux claires et fraîches des ruisseaux, les bras de rivières, les lacs, les étangs et les tourbières à sphaigne. Elle préfère les zones offrant un bon couvert végétal. Pendant l'été, elle peut quitter l'eau pour s'alimenter dans les champs, les prés humides et même les forêts. Grenouille des marais A. Désy Andréanne Désy, biologiste Intérieur des cuisses de la Grenouille des marais A. Désy Des inventaires réalisés au cours des années 1990 ont permis de constater que la grenouille des marais était présente dans plusieurs régions du Québec, principalement dans le sud de la province. Depuis ce temps, certaines populations ont diminué ou même complètement disparu localement. Les principales causes expliquant ces pertes sont la modification de l'habitat par l'industrie forestière et l'expansion des terres agricoles, favorisant la croissance des populations de grenouilles léopards au détriment des grenouilles des marais. En outre, la perte d'habitats de reproduction résultant de l'exploitation agricole et aux fins de villégiature est une autre menace. De Été 2005 Les espèces fauniques menacées ou vulnérables La grenouille des marais plus, l'espèce serait sensible à l'acidification de son habitat. RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES § § L’habitat de la grenouille des marais correspond aux eaux claires et fraîches des ruisseaux, rivières, lacs, et étangs avec végétation aquatique dense et entourées de forêts ou de prairies; Les recommandations suivantes s’appliquent ainsi à tout habitat propice pour l’espèce ainsi qu’à tous les milieux situés à 20 m de part et d’autre, incluant les peuplements forestiers. Éléments à respecter Pour quelles raisons? Effectuer les travaux fo restiers entre le 1er novembre et le 31 mars Les travaux seront ainsi réalisés en dehors de la période de reproduction et d’activité de la grenouille des marais étant donné que cette espèce est sensible aux modifications d’habitat (perturbation du littoral, changement de régime hydrique, etc.) Éviter les cours d’eau lors de la conception des Les ponceaux occasionnent souvent des impacts sur les chemins forestiers, mais lorsque l’aménagement d’un cours d’eau et par le fait même détériorent l’habitat des ponceau est inévitable, préconiser de saines espèces qui y vivent. En plus d’améliorer la durée de vie de pratiques l’ouvrage, une installation adéquate permettra de diminuer l’apport de sédiments. (Voir la fiche technique L’aménagement de traverses de cours d’eau) Conserver une bande riveraine de 20 m (Consulter les Les arbres et arbustes conservés stabilisent les berges, règlements municipaux pour le périmètre de contrôlent l’érosion, filtrent les sédiments et régularisent la protection des rives, du littoral et des plaines température de l’eau. Le couvert forestier protège inondables) où seule la coupe d’assainissement est également le rivage des vents violents, dissimule des permise quantités appréciables d’insectes pouvant servir de nourriture et permet d’éviter l’assèchement du milieu. Effectuer les travaux sur de petites superficies et Ces recommandations permettront d’éviter des perturbations préférablement lorsque le sol est gelé en profondeur d’habitat auxquelles la grenouille des marais est sensible telle la modification du régime hydrique. Éviter les travaux de drainage La grenouille des marais est sensible aux modifications et aux pertes d’habitat causées par l’assèchement des milieux humides. Éviter les travaux de plantation Ce traitement engendre une modification de l’habitat et un drainage y est souvent associé. Éviter le nettoyage des berges des cours d’eau ainsi Les plantes riveraines ou aquatiques offrent un très bon abri que les activités de préparation de terrain (scarifiage) aux poissons ainsi qu’aux organismes dont ils se nourrissent. D’ailleurs, la grenouille des marais s’abrite dans la végétation dense à proximité des milieux humides. Éviter les activités de façonnage et les aires Cette recommandation vise à éviter les perturbations et d’empilement l’amoncellement de déchets de coupes dans l’habitat. Éviter la circulation de véhicules motorisés près des Ces mesures éviteront de perturber le milieu puisque la rives des cours d’eau ou effectuer plutôt les grenouille des marais est très sensible à tout changement de déplacements lorsque le sol est gelé en profondeur son habitat. En outre, la circulation près des rives peut causer des perturbations du littoral et un changement de régime hydrique en détruisant la végétation qui maintient le sol en place et en créant des ornières qui modifient l’écoulement naturel des eaux. Ne pas déverser de produits chimiques et ne pas Ceci est l’évidence même; la pollution affecte directement laver la machinerie dans les cours d’eau la vie aquatique en changeant la composition chimique du cours d’eau et en restant à jamais dans l’eau. D’ailleurs, la grenouille des marais est sensible à la pollution. Andréanne Désy, biologiste Été 2005 Les espèces fauniques menacées ou vulnérables La grenouille des marais Éléments à respecter Respecter les saines pratiques d’intervention Pour quelles raisons? Une bonne gestion des cours d’eau sur votre propriété aura un impact positif sur le milieu ainsi que sur la qualité du réseau de lacs et de cours d’eau de votre entourage. (Voir les fiches techniques L’aménagement de traverses de cours d’eau, Les milieux humides, Les frayères, Les aires d’alevinage, puis Les lacs, rivières, ruisseaux et cours d’eau intermittents) LECTURES SUGGÉRÉES AGENCE DE MISE EN VALEUR DES FORÊTS PRIVÉES DU BAS -SAINT-LAURENT. 2002. Trésors cachés de votre forêt, Guide pour mieux connaître et protéger la biodiversité des forêts privées du Bas-Saint-Laurent. Agence de mise en valeur des forêts privées du Bas-Saint-Laurent et Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent, Québec, 139 p. BEAULIEU, H. 1992. Liste des espèces de la faune vertébrée susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables au Québec. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, 107 p. BIDER, J. R. et S. MATTE. 1994. Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec. Société d'histoire naturelle de la Vallée du Saint-Laurent et ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec, Direction de la faune et des habitats, Québec, 106 p. CDPNQ. 2004. Sommaire de la situation au Québec – Rana palustris. Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, Québec, 4 p. COSEPAC. 2001. Espèces canadiennes en péril. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, 35 p. LONGTIN, B. 1996. Option de conservation, Guide du propriétaire. Centre québécois du droit de l’environnement, Montréal, 100 p. MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES DE LA FAUNE ET DES PARCS. 2004. Espèces fauniques menacées ou vulnérables au Québec – Grenouille des marais. Fiche technique, Québec, 2 p. (http://www.fapaq.gouv.qc.ca/fr/etu_rec/esp_mena_vuln/fiche_esp.asp?noEsp=22) PAQUET, J. et GROISON, V. 2004. Guide terrain - Saines pratiques d’intervention en forêt privée, Nouvelle édition. Fédération des producteurs de bois du Québec, Longueuil, 123 p. (10,00 $) SOCIÉTÉ DE LA FAUNE ET DES PARCS DU QUÉBEC. 1998. Fiche de caractérisation des espèces fauniques menacées ou vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées – Rana palustris. Société de la faune et des parcs pour le ministère des Ressources naturelles dans le cadre des Programmes spéciaux d’assistance financière pour les propriétaires de boisés endommagés par la tempête de verglas de janvier 1998, Québec, 2 p. Andréanne Désy, biologiste Été 2005