groupe externe de suivi de la conformite environnementale
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Décembre 2005 RAPPORT DU GROUPE EXTERNE DE SUIVI DE LA CONFORMITE ENVIRONNEMENTALE (ECMG) SECONDE VISITE POSTERIEURE A L’ACHEVEMENT DU PROJET Novembre 2005 Projet de Développement Pétrolier Tchad Cameroun Projet de renforcement des capacités de gestion environnementale dans le secteur pétrolier, Cameroun Projet de renforcement des capacités du secteur pétrolier, Tchad December 2005 Rapport préparé par: D'Appolonia S.p.A.. Membres de l’équipe «ECMG»: Roberto Carpaneto – Leader de l’équipe ECMG, spécialiste de l’ingénierie des oléoducs et Hygiène/Sécurité/Environnement Paolo Lombardo – Coordinateur de l’équipe ECMG, ingénieur environnementaliste Frédéric Giovannetti – Socio économiste Jean Le Bloas – Ingénieur environnementaliste William J. Johnson – Spécialiste en Sciences de la Terre Lori A. Conzo – Ecologue Eugenio Napoli – Ingénieur environnementaliste OBJET: Seconde visite postérieure à l’achèvement du Projet, par l’équipe ECMG D’Appolonia, Novembre 2005 INTRODUCTION 1. Le présent rapport résume les observations effectuées au cours de la seconde visite postérieure à l’achèvement du Projet (du 6 au 17 novembre 2005) du Groupe Externe de Suivi de la Conformité, désigné par le sigle ECMG1, au Plan de Gestion Environnementale pour le Projet Tchad / Cameroun de Développement Pétrolier et d’Exportation, et de suivi des deux projets Banque Mondiale d’Assistance Technique et de Renforcement de Capacité pour le Tchad et le Cameroun2. 2. En conformité avec les termes de référence de l’ECMG, D’Appolonia est sous contrat pour poursuivre le suivi au cours de la phase exploitation du Projet, et postérieurement à l’Achèvement du Projet. Le travail à réaliser comprend une visite 1 2 La liste des abréviations se trouve à la fin du présent texte. Dans le cadre d’un contrat avec la Société Financière Internationale (SFI), D’Appolonia S.p.A. (D’Appolonia) basée à Gênes (Italie) agit en tant que Consultant chargé du suivi externe de la conformité du Plan de Gestion Environnementale du Projet de Développement Pétrolier Tchad Cameroun. Désigné comme « Groupe Externe de Suivi de la Conformité Environnementale » ou par son abréviation anglaise « ECMG », ce Groupe est chargé de produire une évaluation indépendante de la conformité des activités du Consortium Pétrolier [Esso Exploration and Production Chad Inc. (EEPCI), Petronas Carigali (Chad EP) Inc., et Chevron Petroleum Chad Company Ltd.], de « Tchad Oil Transportation Company S.A. » (TOTCO) et de « Cameroon Oil Transportation Company S.A. » (COTCO) avec leurs obligations contractuelles au titre du Plan de Gestion de l’Environnement – PGE et des engagements en matière environnementale inclus dans les Documents Financiers du Projet et les documents de la Banque Mondiale qui s’y réfèrent. D’Appolonia est également chargée de suivre la bonne exécution des deux Projets Banque Mondiale d’Assistance Technique et de renforcement des capacités institutionnelles au Tchad et au Cameroun (WBTA en anglais). Ce suivi fait l’objet d’un contrat parallèle entre la Banque Mondiale et D’Appolonia. Dans le cadre de ce contrat, D’Appolonia doit assurer le suivi des composantes suivantes: au Tchad le projet de renforcement des capacités du secteur pétrolier, dans le cadre du CTNSC, et au Cameroun le Projet de renforcement des capacités de gestion environnementale dans le secteur pétrolier (Projet CAPECE). Le présent rapport comprend les observations relatives aux deux contrats précédemment cités. Le Groupe des Financiers et la Banque Mondiale utiliseront l’information communiquée par D’Appolonia, ainsi que d’autres sources, pour déterminer - en fonction des dispositions des Documents Financiers et des Documents des Projets Banque Mondiale - si le Consortium pétrolier, TOTCO et COTCO sont en conformité avec le Plan de Gestion Environnementale et les Engagements Environnementaux contractuels. La Banque Mondiale, en fonction des dispositions des Documents de Projet de la Banque Mondiale, détermineront également si les projets de renforcement des capacités des deux Etats sont mis en oeuvre dans les délais et si plus particulièrement, les engagements des deux gouvernements au titre du PGE sont satisfaits. Le fait que D’Appolonia ait été engagée ne change pas les pratiques habituelles de la Banque Mondiale et du Groupe des Financiers en matière de consultation avec les ONG au niveau local et international, avec les universités, les services gouvernementaux et d’autres sources. 2 Décembre 2005 annuelle après la Date d’Achèvement du Projet, jusqu’au remboursement complet de la dette principale du Projet. Une seconde visite annuelle peut être réalisée, à la discrétion du groupe des prêteurs. 3. Au titre de son contrat avec le groupe des prêteurs, la Banque Mondiale et le Consortium, D’Appolonia, en tant que Groupe Externe de Suivi de la Conformité au PGE, a également l’obligation de continuer à assurer l’examen, les observations et les rapports relatifs aux projets d’assistance technique de la Banque Mondiale durant la période d’activité de ces projets. Les actions à réaliser sont essentiellement celles menées durant la phase de construction, avec toutefois les changement suivants : 1) la fréquence des visites de terrain est réduite à une par an (programmée) et une seconde par an (discrétionnaire) et 2) les fréquences des rapports sont réduites en conséquence. 4. Le Projet de Développement Pétrolier et de Transport Tchad-Cameroun, désigné par « Projet d’Exportation Tchadien », a atteint sa pleine capacité de production. Au Cameroun, toutes les installations sont pleinement opérationnelles. Au Tchad, l’installation centrale de traitement (CTF) et les équipements qui lui sont liés sont désormais achevés et opérationnels. Les activités de construction actuelles sont essentiellement liées au forage de puits supplémentaires dans les trois champs principaux de l’OFDA (Komé, Bolobo and Miandoum) et à leur connexion aux installations de traitement du pétrole brut. Ce processus, appelé « infilling », devrait aboutir à la construction de 60 puits supplémentaires environ. La seconde visite après l’achèvement s’est concentrée sur les actions menées COTCO au Cameroun et par EEPCI/TOTCO au Tchad pour gérer les aspects sociaux et biophysiques liés à la phase exploitation et aux chantiers supplémentaires menés dans l’OFDA. L’ECMG durant cette mission a également fait le point sur l’efficacité des équipes PGE dans la gestion des problèmes dans leur interaction avec les autres équipes d’exploitation. Les activités menées durant cette mission ont notamment été les suivantes3 : • • • • • • • • 3 Examiner la situation du contrôle de l’érosion, de la revégétalisation, du suivi de la faune sauvage et de la gestion de l’accès induit sur différents tronçons de l’emprise ; Visiter les principales installations fixes au Tchad comme au Cameroun ; Rencontrer les représentants du CPSP et du Ministère de la Culture au Cameroun ; Visiter le parc national de Campo Ma’an ainsi que quelques communautés concernées par la mise en oeuvre du Plan pour les Peuples Autochtones et rencontrer la FEDEC (Fondation pour le Développement et l’Environnement) au Cameroun ; Rencontrer les représentants d’ONGs au Cameroun et au Tchad ; Rencontrer les représentants du Gouvernement du Tchad et ceux du FACIL (Fonds d’Actions Concertées d’Initiative Locale) au Tchad ; Rencontrer dans les deux pays les équipes du Projet (COTCO au Cameroun et EEPCI/TOTCO au Tchad) responsables du suivi de la conformité avec le PGE et examiner les documents de suivi correspondants ; Tenir deux réunions de présentation couvrant à la fois le Projet d’Exportation Tchadien et les deux projets de renforcement de capacité, ainsi que la FEDEC, avec les représentants de EEPCI/TOTCO, COTCO et leur personnel PGE, les représentants du gouvernement tchadien, les représentants des prêteurs (Société Financière Internationale, et Banque Mondiale), centrée sur les principales Voir l’Annexe A pour le détail des activités quotidiennes de la mission. 3 Décembre 2005 conclusions, la rectification d’inexactitudes éventuelles et une première discussion sur les mesures correctives envisageables4. 5. La réunion de conclusions relative au Projet d’Exportation Tchadien s’est tenue à N’Djaména, Tchad, le 16 novembre 2005 ; la réunion relative aux deux projets de renforcement de capacités s’est tenue le 17 novembre 2005. C’est l’information présentée durant ces réunions qui constitue la base du présent rapport. L’information, les observations et les opinions exprimées dans ce rapport sont propres à D’Appolonia. Elles sont rédigées indépendamment du Consortium Pétrolier, de TOTCO, de COTCO, du Groupe des Financiers, des partenaires institutionnels tchadiens et camerounais et du Groupe de la Banque Mondiale. 6. Les activités de terrain présentant les plus grands risques d’impact environnemental direct lors de la mission correspondent aux chantiers en cours dans l’OFDA, notamment la construction des plates-formes de puits, les canalisations principales et secondaires, ainsi que les travaux de forage et les routes d’accès y relatives. En outre, le Consortium conduit actuellement l’exploration de ressources nouvelles, ainsi que la mise en production de champs satellites (Nya, Moundouli et Poudouguem) à proximité de l’OFDA, qui nécessitent des oléoducs supplémentaires et de nouveaux puits. Ces dernières activités ne relèvent pas du champ d’investigations de l’ECMG. OBSERVATIONS LIEES AU PGE Points d’ordre général L’organisation PGE pour la phase Opération est en place aussi bien au Tchad qu’au Cameroun, et une récente restructuration des deux équipes a récemment été menée à bien par EEPCI/TOTCO et par COTCO. Cependant, sur la base des observations faites dans l’OFDA, l’ECMG est préoccupé par le fait que le personnel et les moyens affectés au PGE sont limités face au nombre croissant de sites où ont lieu des activités de construction ou d’exploitation, et par l’absence de personnel PGE dans les équipes des principaux entrepreneurs de construction ou d’entretien intervenant dans l’OFDA. Le Consortium a pris la décision de placer des Camerounais et des Tchadiens en position de responsabilité. L’ECMG adhère pleinement à cet objectif, mais estime que face à l’étendue et à la variété des activités de construction et d’exploitation menées actuellement dans l’OFDA et à l’exploration et à la mise en place concomitantes d’autres champs, l’équipe PGE du Tchad doit recevoir un soutien de la part de spécialistes expérimentés, y compris des expatriés. Au Tchad, une année après l’émission du Certificat d’Achèvement, des problèmes importants de conformité ont été observés : • 4 L’emprise globale du Projet dans l’OFDA est nettement plus grande que prévu, ce qui entraîne des impacts sur l’occupation des sols également plus importants. La restitution des terrains est plus lente que ce qui est indiqué dans le PGE, bien que le rythme de remise en état se soit dernièrement amélioré. Ces conditions constituent Les représentants du Gouvernement camerounais n’ont pas assisté à ces réunions de conclusions. 4 Décembre 2005 • • • une importante non-conformité avec le PGE, et se traduisent par des impacts plus forts que ceux qui étaient prévus par le PGE : o L’emprise permanente est deux fois plus grande que les prévisions du PGE, o Le nombre de ménages non viables est plus de trois fois plus grand que les estimations du PGE. Il a été observé que la stratégie de restauration des revenus mise en œuvre par le Consortium ne fait pas l’objet d’un suivi suffisant, et une évaluation complète est nécessaire conformément aux obligations du PGE. Des conditions non-conformes ont été également observées sur plusieurs zones d’emprunt et plates-formes de puits, ce qui ne minimise pas les risques et les impacts pour la santé et la sécurité des communautés environnantes. Concernant la poussière, les mesures compensatoires sur lesquelles les différentes parties étaient tombées d’accord sont appliquées de manière variable le long des routes de l’OFDA, et il a été observé que la production de poussière était importante, ce qui est susceptible d’occasionner des impacts sur la santé publique, la qualité de l’air, la végétation et la sécurité des transports. Dans les deux pays, il a été observé que la gestion de l’emprise de l’oléoduc était satisfaisante. Les plans de contrôle de l’érosion et de revégétalisation sont disponibles, et les activités correspondantes sont en cours. Les zones de gestion de l’accès induit sont suivies de manière suffisante, quoiqu’une augmentation des activités menées par des tiers, notamment la coupe de bois, soit observée dans la zone comprise entre Nanga Eboko et Bélabo. Le Projet doit renforcer son approche sur le terrain, pour empêcher la dégradation de cette zone et pour minimiser les possibilités d’accès à l’emprise de l’oléoduc. Au Cameroun, des difficultés importantes ont été observées dans la gestion de la FEDEC, ainsi que dans la mise en œuvre de ses deux programmes (Plan pour les Peuples Autochtones, PPA, et programme lié aux deux parcs nationaux). La FEDEC est l’outil dont s’est doté le Projet pour se conformer aux politiques de la Banque Mondiale relatives aux Habitats Naturels (OP 4.04) et aux Peuples Autochtones (OP 4.20). Si la FEDEC n’est pas en mesure d’atteindre les objectifs et principes que le PGE lui assigne, le Projet risque de ne pas pouvoir se conformer avec ces deux Politiques Opérationnelles de la Banque, et ceci pourrait être considéré comme une non-conformité importante avec les engagements du PGE. Le projet de renforcement de capacité au Tchad et le Fonds d’Actions Concertées d’Initiative Locale (FACIL) sont dans une situation critique. Ces deux programmes ont épuisé leurs fonds au début 2005, et aucun accord n’a été obtenu sur un financement supplémentaire éventuel de la Banque Mondiale, alors que la Banque avait accepté que le crédit en cours de négociation (d’un montant de USD 10 M) soit transformé en subvention. Aucune action de renforcement de capacité n’a été menée en 2005, et le personnel est dépourvu de motivation, tant au siège de N’Djaména que sur le site à Komé. La même situation vaut pour le personnel du FACIL à Bébédjia. L’organisation actuelle et les moyens de terrain du CTNSC ne permettent pas de faire face à l’étendue des activités d’exploration, de construction et de production dans le pays, en particulier de celles menées dans le cadre du projet de Doba, des projets satellites de NyaMoundouli et de l’exploration entreprise dans d’autres zones menées par le Consortium et par d’autres compagnies pétrolières. Dans l’ensemble, ceci résulte dans l’inaptitude du CTNSC à assurer un suivi convenable des activités pétrolières en cours. 5 Décembre 2005 Les observations particulières et les domaines de préoccupation sont soulignés dans les paragraphes qui suivent. 7. Organisation PGE Observations: Les équipes PGE spécifiques à la phase opération sont en place au Tchad comme au Cameroun, et une réorganisation récente des deux équipes a été présentée à l’ECMG. Au Cameroun, l’organisation PGE dispose de personnel entièrement camerounais à l’exception du directeur PGE. La transition entre les phases construction et opération a été réussie, et l’organisation apparaît en mesure de fournir une supervision suffisante aux activités PGE du Projet. Comme indiqué plus loin dans les paragraphes correspondants du rapport, certaines améliorations apparaissent nécessaires dans les actions PGE au Cameroun, mais globalement, l’équipe est motivée et les moyens sont suffisants pour gérer les problèmes connus et maintenir un niveau satisfaisant de conformité avec les principes du PGE. Au Tchad, les problèmes, au demeurant limités, liés à l’oléoduc, sont gérés de manière satisfaisante. Cependant, dans l’OFDA, la situation est beaucoup plus complexe, car des chantiers de construction s’y poursuivent, en rapport notamment avec le programme « d’infilling » dans l’OFDA et avec le rythme accru des activités d’exploration et de développement de champs pétroliers nouveaux. L’organisation PGE est totalement mobilisée sur le terrain, et a subi dernièrement une réorganisation substantielle, avec la mise en place d’équipes distinctes en charge de l’exploitation, de la construction des infrastructures d’infilling, de l’exploration, et de la construction des champs satellites (Nya Moundouli, en cours de construction). Le personnel expatrié expérimenté est cependant beaucoup trop limité en regard du niveau et du rythme des activités dans l’OFDA et les champs supplémentaires, alors que le personnel national demeure en phase d’apprentissage. Les ressources disponibles sont limitées face au nombre croissant de sites où des activités de construction ou de production sont en cours. En outre, à l’exception de l’entreprise de forage Pride Forasol, les principaux entrepreneurs n’ont pas d’équipe environnementale interne, au contraire de ce qui avait été appliqué pendant la phase construction. L’ECMG considère qu’il y a un déphasage, ou une mauvaise intégration, entre les différentes équipes d’exploitation et l’équipe PGE, particulièrement au Tchad. Il a également été rapporté qu’il n’y avait pas de plans environnementaux pour les entrepreneurs, au contraire de ce qui avait été appliqué pour tous les entrepreneurs principaux de la phase construction. Du fait de l’importance de cet aspect, un paragraphe spécifique est consacré, en plus des observations ci-dessous, aux ressources humaines et matérielles consacrées aux questions socio-économiques (chapitre 13 ci-dessous). Recommandations: 7.1 EEPCI/TOCTO et COTCO doivent assurer que les équipes d’exploitation et les équipes PGE ont des objectifs communs et travaillent de manière intégrée. 7.2 EEPCI doit s’assurer que tous les entrepreneurs intervenant dans l’OFDA (et leurs sous-traitants) connaissent le PGE et le mettent en œuvre. 7.3 L’équipe PGE de EEPCI doit avoir plus de pouvoir de décision, et suffisamment de capacité de supervision des diverses activités de construction et d’exploitation. Ceci peut être réalisé par la mise en place d’un personnel expatrié plus nombreux pour faire face au rythme accru des activités dans l’OFDA, et d’une main d’œuvre plus nombreuse que ce qui était prévu lorsque le PGE initial a été conçu. 6 Décembre 2005 7.4 Il doit être exigé de chacun des principaux entrepreneurs la mise en place d’une véritable équipe PGE convenablement formée. Questions socio-économiques 8. Utilisation des terres par le Projet et restitution des droits d’usage dans l’OFDA au Tchad Stratégie du Projet : Plates-formes de puits : Selon le PGE5, les plates-formes de puits doivent être partiellement remises en état. Après restauration finale, leurs dimensions doivent être comprises entre 58m x 47m (2,700 m2) et 94m x 47m (4,400 m2). La partie remise en état doit être restituée aux usagers d’avant la construction. Emprise d’ensemble du Projet dans l’OFDA : Selon les estimations présentées dans le PGE6, l’emprise d’ensemble du Projet dans l’OFDA est répartie comme suit : • Terrains nécessaires à la construction : 2,133 ha • Terrains nécessaires en permanence pour l’exploitation : 756 ha • Terrains à remettre en état et restituer aux usagers d’avant la construction : 1,377 ha - Dont terrains disponibles avec certaines restrictions : 591 ha - Dont terrains disponibles sans restrictions : 786 ha Observations : Taille et remise en état des plates-formes de puits La situation précédemment rapportée par l’ECMG n’a pas changé, malgré l’engagement du Consortium d’apporter une solution à cette non-conformité (voir les précédents rapports de l’ECMG), engagement qui fut pris lorsque le Certificat d’Achèvement fut émis (août 2004) : • • Les plates-formes qui ont été réhabilitées présentent une surface deux fois plus grande que celle sur laquelle le Consortium s’était engagé dans le PGE (8,250 m2 au lieu de 4,400 m2); En outre: - Le rythme de remise en état des plates-formes déjà forées est lent, comme présenté plus loin dans ce rapport (chapitre 16), - Plusieurs plates-formes construites avant 2005 et qui n’ont pas été forées n’ont pas été remises en état, - Le Projet a indiqué qu’il y avait actuellement une discussion interne avec les équipes d’exploitation sur l’application éventuelle de restrictions à la portion remise en état des plates-formes de puits (par exemple l’interdiction du brûlage des chaumes après récoltes). Restitution des droits d’usage des terres 5 6 PGE, Partie Tchad, Volume 3, section 3.4 PGE, Partie Tchad, Volume 3, section 3, Tableau 3.1 7 Décembre 2005 Comme relevé par l’équipe PGE du Consortium, la restitution des droits d’usage aux usagers d’avant la construction progresse trop lentement. Des terres qui ont été réhabilitées il y a longtemps (par exemple l’emprise de l’oléoduc) n’ont toujours pas été formellement retournées à leurs usagers d’avant la construction. EEPCI/TOTCO a préparé un processus dit de « quitus » pour régler ce problème, en impliquant les chefs locaux et le CTNSC en plus des propriétaires traditionnels des terrains concernés. L’équipe PGE du Consortium a également préparé une demande de changement selon le processus de gestion du changement, pour appliquer les restrictions relatives à la plantation d’arbres sur l’ensemble de la largeur de l’emprise de l’oléoduc (c’est à dire 30 mètres au lieu des 15 mètres prévus par le PGE). La raison de ce changement est que les limites de la bande de 15 mètres ne sont pas matérialisées sur le terrain, et les paysans de ce fait ne savent pas où les restrictions s’appliquent et où elles ne s’appliquent pas. “Infilling” La production de pétrole dans les trois champs de Komé, Bolobo et Miandoum n’atteint pas les projections initiales. Le Consortium a de ce fait commencé la mise en œuvre d’un programme dit « d’infilling », qui consiste à forer des puits supplémentaires dans les trois champs (en plus des champs satellites actuellement en construction à Nya-Moundouli et Poudouguem, ce dernier étant situé entre les champs de Bolobo et Miandoum dans l’OFDA). Il est prévu que 60 puits supplémentaires environ seront construits dans le cadre de ce programme « d’infilling ». Le nombre actuel de plates-formes de puits dans l’OFDA est de 347, déjà plus élevé que le chiffre de 300 environ qui figurait dans le PGE. Emprise d’ensemble du Projet dans l’OFDA : Selon les chiffres fournis par le Consortium à l’ECMG en novembre 2005, l’emprise totale du Projet est la suivante : Terrains nécessaires en permanence pour les aménagements et installations du Projet : Réel – Novembre 2005 1,395 ha Estimation du PGE 756 ha Terrains utilisés durant la construction, restitués ou devant être restitués aux usagers d’avant la construction – Sans restrictions Réel – Novembre 2005 341 ha Estimation du PGE 786 ha Terrains utilisés durant la construction, restitués ou devant être restitués aux usagers d’avant la construction – Avec certaines restrictions Réel – Novembre 2005 1,181 ha Estimation du PGE 591 ha Globalement, l’emprise d’ensemble qui résulte de ces différentes composantes est plus grande que prévu, et les impacts sont donc plus importants également. En outre, la restitution des terres est plus lente qu’indiqué dans le PGE. Ces conditions constituent une non-conformité d’importance avec le PGE. Le Projet a émis une nonconformité de niveau 2 en relation avec la lenteur de la restitution des terrains. Le rythme de la remise en état et de la restitution a nettement augmenté depuis l’émission de cette non-conformité. 8 Décembre 2005 Ménages non-viables Le nombre actuel de ménages classés comme non-viables selon les critères du PGE7 est de 483 (estimation initiale du PGE: 150). Impacts actuels sur les terres par rapport aux prévisions du PGE Les observations présentées ci-dessus représentent une augmentation significative dans les impacts réels par rapport à ce qui était prévu dans le PGE : • • L’emprise permanente est environ deux fois plus grande que les estimations du PGE, Le nombre de ménages non-viables est plus de trois fois plus grand que ce qui était prévu dans le PGE. Les stratégies de restauration des revenus telles qu’elles ont été mises en œuvre jusqu’à présent étaient basées sur des impacts relativement limités sur la terre et les niveaux de vie. L’ECMG considère que ces stratégies doivent maintenant être revues et modifiées pour tenir compte du changement considérable dans l’étendue des impacts sur les terres (détails dans la section suivante du présent rapport). Recommandations : 8.1 Suivre l’emprise du Projet conformément aux recommandations du précédent rapport de l’ECMG (« Suivre trimestriellement l’emprise globale du Projet en utilisant le modèle de présentation contenu dans le PGE (volume 3, tableau 3.1) ») – (Consortium). 8.2 Remettre les plates-formes de puits en état pour respecter la taille prévue par le PGE (Consortium). 8.3 Compenser les usagers de terrains affectés par les restrictions supplémentaires imposées sur les terrains restitués (oléoduc et plates-formes de puits) ou ne pas imposer ces restrictions (Consortium). 8.4 Accélérer le processus de restitution formelle des droits d’usage aux usagers d’avant la construction, selon la procédure de quitus agréée par le CTNSC 9. Restauration des revenus et moyens d’existence dans l’OFDA (Tchad) Stratégie du Projet : Sur la base des impacts estimés lors de la préparation du PGE, plusieurs stratégies de restauration des revenus ont été préparées et sont mises en œuvre, les ménages nonviables ayant la possibilité de sélectionner l’une des options suivantes : • • • 7 réinstallation physique (c’est à dire la construction d’un nouveau domicile dans un emplacement de leur choix dans un village voisin), l’accès à un projet de formation aux techniques agricoles améliorées, formation non agricole (c’est à dire la formation en vue d’une activité non agricole génératrice de revenus), Les ménages affectés par l’acquisition des terrains sont classés comme non-viables lorsque les terrains qui leur restent ne sont plus suffisants – dans le cadre des pratiques agricoles traditionnelles - pour assurer leur subsistance. Lorsque la surface de terre disponible est de moins de 2/3 de corde (environ 3300 m2) par personne, le ménage est considéré comme non-viable. Un ménage non-viable devient éligible aux mesures de réhabilitation des revenus, n plus de la compensation monétaire qui est payée à tous les ménages qui perdent des terres du fait du Projet. 9 Décembre 2005 • formation dans le cadre d’un emploi. Observations : Organisation des activités Le Consortium a récemment retenu JMN, société française de consultants, pour assurer la coordination de ces différentes composantes sous la responsabilité générale de l’organisation PGE du Consortium. L’ONG internationale ORT (Organisation internationale de Recherche et de formation Technique) demeure responsable du programme d’agriculture améliorée. Répartition des paysans éligibles selon les différentes composantes Le nombre total de ménages non-viables est de 483. La répartition de ce total selon les différents programmes de restauration des revenus est présentée au tableau cidessous : Agriculture améliorée 212 Formation non agricole 144 Réinstallation “Conquête des terres” 39 25 Formation sur le tas et emploi 13 50 En cours d’évaluation Réinstallation Le Consortium a pris récemment la décision de remplacer les anciennes maisons de réinstallation (celles construites entre 2000 et 2003), qui étaient de qualité médiocre, par des habitations améliorées. Ces maisons comprennent désormais des murs de briques stabilisées et leur qualité d’ensemble est nettement meilleure. Ceci constitue une avancée très positive. Les ménages réinstallés ne font pas l’objet d’un suivi spécifique du Projet en matière de restauration des revenus. Programme agriculture améliorée Ce programme, en cours, est mis en œuvre par ORT. Cette dernière dispose désormais d’une présence importante sur le terrain, avec des animateurs basés dans les villages. Une subvention d’équipement de 500 00 FCFA, destinée exclusivement à l’achat de matériel agricole, est versée à chaque paysan éligible. Certains résultats ont déjà été atteints, en particulier en matière de gestion de la matière organique. Au cours de la mission, il a été de nouveau rapporté à l’ECMG que l’ORT était à court de fonds. Ceci est un problème à répétition, déjà observé en 2003 et en 2004, que le Consortium s’était engagé à résoudre de manière définitive avant l’émission du Certificat d’Achèvement en août 2004. En conséquence de ce manque de fonds, certains paysans déclarés éligibles en 205 n’ont pas encore reçu leur dotation de petit matériel, alors même qu’ils ont entamé la formation. ORT rapporte également des difficultés pour payer son personnel. 10 Décembre 2005 Les paysans qui suivent le programme d’agriculture améliorée ne font pas l’objet d’un suivi spécifique du Projet en matière de restauration des revenus. Formation non agricole Au cours de la présente mission, l’ECMG a interrogé plusieurs anciens stagiaires de la formation non agricole, hommes et femmes, dans différents villages de l’OFDA. Il est apparu clairement que tous ne sont pas en mesure de gagner leur vie à partir de leur nouvelle activité. Ils continuent généralement à pratiquer l’agriculture et ont des difficultés diverses à établir leur nouvelle activité : il n’existe aucun système de crédit dans la zone qui leur permette d’acheter de l’équipement, et ils n’obtiennent guère d’assistance technique – voire pas du tout – de la part du Consortium ou de leur organisme de formation. En outre, ces personnes ne font pas l’objet d’un suivi spécifique du Projet en matière de restauration des revenus. Conquête des terres Cette catégorie récemment introduite comprend des personnes qui sont éligibles (nonviables), mais qui obtiennent eux-mêmes des terres cultivables, généralement de la part de parents. Après s’être assuré que des terres peuvent effectivement être acquises (« conquises ») par ces ménages, le Consortium apparaît les exclure des programmes de restauration des revenus. Ces ménages ne font pas l’objet non plus d’un suivi spécifique du Projet en matière de restauration des revenus. Autres programmes susceptibles d’apporter un soutien à la restauration des revenus des personnes affectées par le Projet Comme cela était déjà rapporté en décembre 2004, le dispositif de micro-crédit du FACIL ne dispose pas de fonds, et est incapable de fournir des prêts aux paysans, ceci pour des raisons qui sont détaillées dans le chapitre du présent rapport consacré au programme de renforcement de capacités. Il a également été rapporté à l’ECMG que le dispositif de micro-crédit soutenu par la Société Financière Internationale démarrerait prochainement un programme d’élevage de volailles dans certains villages de l’OFDA, et a été en contact avec l’ORT dans cette perspective. Evaluation de la stratégie de restauration des revenus Le PGE8 présente les obligations du Consortium en matière de suivi et évaluation. En particulier, il dispose qu’une évaluation des actions de réinstallation et de compensation doit être réalisée « à la fin du premier cycle agricole après l’achèvement de la construction des installations fixes ». Cette évaluation doit être entreprise pendant la présente saison sèche, en conformité avec le mécanisme décrit dans le PGE, qui implique le Gouvernement du Tchad. L’OFDA doit être donnée une absolue priorité dans cette évaluation9. Elle doit être basée sur les éléments suivants : • 8 9 Prendre en compte l’augmentation des impacts sur les terres dans l’OFDA, ainsi que les prévisions actuelles du Consortium d’augmenter encore le nombre de puits (« infilling »), et le nombre de routes d’accès et de canalisations en conséquence ; Volume 3, Tchad, Chapitre 8 L’étude de 2003 menée par GEPFE est suffisante pour les villages situés en dehors de l’OFDA. 11 Décembre 2005 • • • • Evaluer les résultats de la stratégie de restauration des revenus, sur la base d’une enquête complète des ménages affectés, en particulier de ceux qui sont classés comme non-viables et sont passés au travers de l’une ou l’autre des composantes des programmes de restauration des revenus ; Examiner la stratégie actuelle de compensation, réinstallation et restauration des revenus appliquée dans l’OFDA vis-à-vis des objectifs des politiques internationales applicables et du PGE ; Proposer des révisions à cette stratégie de compensation, réinstallation et restauration des revenus si nécessaire ; Proposer des mesures de rattrapage en tant que de besoin, et les transcrire en un plan d’action comprenant des mécanismes de mise en oeuvre, un calendrier et un budget. Les termes de référence de cette évaluation devront être préparés dès que possible et soumis aux prêteurs et au gouvernement du Tchad pour approbation. L’évaluation elle-même devrait avoir lieu dans le premier trimestre de 2006, et être menée par une équipe de consultants indépendants et expérimentés, comprenant un socio-économiste chargé de mesurer les indicateurs socio-économiques liés à la restauration des revenus, et un spécialiste de la réinstallation pour examiner la stratégie actuelle et concevoir les mesures de rattrapage. Recommandations: 9.1 Faire en sorte que des fonds suffisants soient mis à la disposition de l’équipe de terrain d’ORT en temps et en heure et que les budgets mis à la disposition de l’ORT correspondent au nombre de paysans à former (Consortium). 9.2 Mettre un terme à l’approche dite de « conquête des terres », et enrôler les paysans correspondants dans l’une des composantes du programme de restauration des revenus prévue dans le PGE (Consortium). 9.3 Mettre en œuvre dès que possible une évaluation complète de la stratégie de compensation, réinstallation et restauration des revenus, conformément aux exigences du PGE et aux détails figurant ci-dessus (Consortium). 10. Compensation régionale et communautaire Stratégie du Projet : Cet élément du programme de compensation du Projet est destiné à compenser les pertes communautaires telles que les impacts sur les ressources forestières non commerciales, (fruits, baies,…), les autres ressources naturelles (par exemple le miel), ainsi que les dérangements divers. Observations : Cameroun : L’ECMG a observé qu’un nombre significatif de bâtiments construits au titre du programme de compensation régionale au Cameroun sont affectés par divers défauts, tels que les suivants : • • • Mauvaise construction des captages de sources, Profondeur insuffisante des puits ouverts, Salles de classe ou autres bâtiments communautaires demeurant inachevés. 12 Décembre 2005 Ceci entraîne l’insatisfaction des villages concernés, qui dans plusieurs cas observés par l’ECMG est absolument fondée, car les entrepreneurs chargés de la construction n’ont pas livré des bâtiments de qualité suffisante ou adéquate. En outre, l’intervention d’un entrepreneur en particulier, dont le contrat a été dénoncé en cours d’exécution par COTCO, entraîne d’autres problèmes, non réglés, liés au paiement de sous-traitants locaux et de la main d’œuvre villageoise. COTCO a certes dénoncé le contrat, mais les villageois perçoivent ce problème comme relevant de la responsabilité de COTCO, et s’attendent à ce qu’ils soient réglés par COTCO. Dans certains cas, les attentes des villageois ont probablement été trop importantes, et ne pouvaient être satisfaites dans le cadre des allocations budgétaires disponibles pour la compensation régionale. Un exemple caractéristique est celui du village d’Ebaka, proche de PS3, où la construction d’un terrain de football mal nivelé entraîne des plaintes car les villageois s’attendaient à beaucoup mieux, alors que le site fourni par le village ne permettait pas de construire un terrain correct sans terrassements coûteux, bien au-delà des possibilités du budget disponible. La plupart de ces questions – mais pas toutes – ont été identifiées, soit directement par COTCO, soit par les ONGs impliquées dans le processus du bilan social (voir cidessous). La majorité de celles observées par l’ECMG nécessitent des travaux limités et simples pour que le projet soit conforme à l’objectif (par exemple puits à approfondir pendant la saison sèche, compléments limités à des travaux de maçonnerie). Certaines nécessiteront cependant le recrutement d’entrepreneurs expérimentés (par exemple les problèmes généraux concernant les captages de sources). Tchad Au Tchad, l’ECMG a visité avec satisfaction des projets communautaires qui répondent à des besoins évidents et sont déjà bien gérés par le village bénéficiaire. Certains défauts ont également été constatés, le Consortium en étant habituellement informé. Un plan pour remédier à ces défauts est en place, et doit être désormais étendu à tous les projets qui sont affectés de tels problèmes (tels que les forages délivrant une eau de qualité médiocre). Recommandations: 10.1 Vérifier la présence éventuelle d’imperfections pour tous les projets de compensation régionale/communautaire et identifier des solutions pour chacun des problèmes détectés. Mettre en place des moyens suffisants dans chacun des deux pays pour mener à bien cette revue. 10.2 Réparer immédiatement les défauts qui ne nécessitent que le recours à des compétences locales, en permettant par exemple aux CRO (Agents de Liaison Communautaire) du Consortium de recruter directement des artisans locaux. Par exemple : Les puits qui le nécessitent pourront être surcreusés pendant la prochaine saison sèche par des puisatiers locaux, Les petits défauts sur des bâtiments peuvent être réparés par des maçons locaux. 10.3 Identifier les problèmes plus importants qui nécessitent le recrutement d’entrepreneurs fiables (en particulier l’amélioration des captages de sources). 10.4 Identifier et régler les problèmes laissés en suspens par l’entrepreneur dont le contrat a été dénoncé au Cameroun du fait de sa médiocre performance. 13 Décembre 2005 11. Plaintes et clôture sociale Stratégie du Projet : A la suite de recommandations de l’ECMG, le Projet au Cameroun a préparé une procédure de clôture sociale impliquant à la fois le Gouvernement et COTCO, et suivi par une ONG indépendante. Au Tchad, le processus a été préparé mais demeure à mettre en œuvre. Observations : Cameroun La clôture sociale a été achevée en 2004 au Cameroun. L’ECMG a cependant observé que de nombreuses plaintes demeurent pendantes. En plus des plaintes au niveau villageois relatives à la compensation régionale dont il est question dans le paragraphe précédent, les plaintes individuelles comprennent des problèmes relatifs à la remise en état de terrains agricoles, de contaminations ou de dommages à des points d’eau, et des doléances relatives à la compensation de certaines cultures. Certaines des plaintes examinées sur le terrain par l’ECMG paraissent fondées. L’ECMG a vérifié qu’elles avaient été dûment reçues par COTCO, parfois depuis longtemps, mais le plaignant demeurait sans information sur l’issue finale. Il apparaît donc que le processus de la clôture sociale n’a pas clôturé de manière efficace toutes les plaintes relatives à la construction. En plus de ces observations de terrain, l’ECMG a également noté ce qui suit : • • La gestion des plaintes est très centralisée. Les CRO sur le terrain n’ont pas de flexibilité ou d’autonomie pour résoudre les questions même les plus simples. Ils rapportent les plaintes au siège de COTCO à Douala, et ne sont pas impliqués dans le processus de résolution. Le siège n’est pas soumis à la pression de la population, ce qui évite le favoritisme et assure la cohérence des solutions, mais ceci a également pour conséquence des retards importants dans la résolution des problèmes. Cette approche avait tout son sens pendant la construction, car les plaintes étaient alors nombreuses et la cohérence dans leur résolution était essentielle. Mais il apparaît désormais que de nombreux problèmes relativement mineurs pourraient être réglés plus efficacement par les CRO en liaison avec les plaignants. Le suivi documentaire des plaintes est insuffisant : une base de données existe à Douala, mais il a été observé que les CRO sur le terrain ne disposent pas toujours de documents à jour sur la situation des plaintes, et qu’ils ne peuvent de ce fait pas apporter une information exacte aux plaignants sur la situation de leurs plaintes. Le Consortium a pris une initiative positive en associant 5 ONGs camerounaises au suivi et à la résolution des plaintes. Ce processus, dit de bilan social, vise à examiner périodiquement la situation des plaintes identifiées par les ONGs comme non résolues, avec ces ONGs et le CPSP (représentant le Gouvernement du Cameroun). Tchad Au Tchad, il existe moins de plaintes liées à la compensation et à la construction. L’ECMG considère que le Consortium devrait pour l’instant donner la priorité à l’amélioration des programmes de restauration des revenus et au contrôle des impacts 14 Décembre 2005 sur les terres dans l’OFDA. La clôture sociale pourrait être reportée jusqu’à ce que des solutions appropriées soient apportées et mises en œuvre pour traiter ces questions plus importantes. Recommandations : 11.1 Améliorer le suivi documentaire des plaintes au Cameroun, et faire en sorte que les documents actualisés de suivi des plaintes soient à la disposition de tous les CROs (Consortium). 11.2 Décentraliser aux CROs une part du processus de décision relatifs aux plaintes, et leur permettre de traiter et régler les plaintes jusqu’à un certain niveau financier (Consortium). 12. Gestion des relations communautaires au voisinage des installations permanentes au Cameroun Observations: Cameroun Par comparaison avec les visites précédentes, une certaine détérioration des relations entre le Projet et les villages voisins a été observée près de PS3 (village de Ebaka). Un autre exemple de cette détérioration réside dans le fait que près de PS2 à Dompta, une installation du Projet (l’ancien camp de Willbros), dont le transfert au Gouvernement était en cours, a été pillé par des individus non identifiés, dont certains vivent probablement dans les villages voisins. Actuellement, les relations communautaires près des installations permanentes du Projet (PS2, PS3 et PRS/FSO) sont gérées presque exclusivement par les CROs, avec une implication très limitée du personnel de direction de l’exploitation, tel que par exemple les directeurs de zone de maintenance. Les CROs sont certes en relation avec ces directeurs, mais n’ont pas de pouvoir de décision, et sont sous la responsabilité de la direction PGE à Douala. Du point de vue des relations communautaires, les trois installations permanentes du Projet sont d’une nature similaire à des exploitations minières ou industrielles qui sont là pour longtemps, alors que l’oléoduc ne présente lui d’impacts négatifs perceptibles que durant la construction. L’ECMG considère qu’une approche différente des relations communautaires devrait maintenant être adoptée pour les installations permanentes du Cameroun, en recherchant une implication plus grande du personnel d’exploitation et en décentralisant la prise de décision vers une équipe locale constituée du directeur de zone de maintenance et du CRO. Une autre recommandation est d’établir une relation proactive avec les communautés plutôt que d’attendre les plaintes et d’y réagir. Dans ce but, il est recommandé, à l’image de nombreuses mines en Afrique d’établir des comités de voisinage impliquant les chefs et notables des villages voisins, des représentants du CPSP (Gouvernement du Cameroun), le directeur de zone de maintenance et le CRO, et éventuellement des ONGs camerounaises à une étape ultérieure. Tchad Une approche similaire pourrait constituer un objectif de long terme dans l’OFDA mais paraît prématurée au présent stade. 15 Décembre 2005 Recommandations: 12.1 Impliquer le personnel d’exploitation (Directeurs de zones de maintenance) dans les relations avec les villages voisins des installations permanentes du Projet (PS2, PS3, et PRS/FSO) – Consortium 12.2 Propose et mettre en place des comités de voisinage comprenant des représentants des villages voisins, le CPSP, la direction d’exploitation des installations permanentes et les CROs (Consortium). 13. Moyens alloués aux questions sociales dans les deux pays pour la phase exploitation Observations : Cameroun Au Cameroun, les moyens sont globalement suffisants pour gérer les problèmes socio-économiques. COTCO a recruté un agent supplémentaire qui sera affecté à la gestion des plaintes. Comme mentionné ci-dessus dans les paragraphes traitant de la compensation régionale et des plaintes, l’ECMG considère que l’organisation PGE du Cameroun gagnerait à donner plus d’autonomie aux CROs : • en matière de gestion des plaintes (ils devraient être autorisés à régler les petits dossiers eux-mêmes et rendre compte a posteriori plutôt que demander une autorisation pour tout), • pour s’occuper des petits défauts des projets de compensation régionale. Tchad Le département socio-économique attaché à l’équipe PGE du Tchad est actuellement déployée sur une vaste zone, comprenant l’oléoduc de Komé jusqu’à la frontière camerounaise, l’OFDA, les champs satellites de Nya-Moundouli, et les travaux d’exploration en cours sur la zone de Krim-Krim au nord de Moundou et à l’est de Sahr dans le Moyen-Chari. Des agents supplémentaires (en particulier des LCCs – contacts communautaires locaux – spécifiques), ont été recrutés pour s’occuper de ces extensions. Le département socio-économique apparaît cependant manquer de personnel étant donné son déploiement sur ces zones vastes et éloignées. En outre, il a été observé un manque de véhicules. L’entrepreneur principal responsable des actions d’entretien dans l’OFDA et le long de l’oléoduc sera prochainement remplacé par le Consortium. L’expérience passée de tels changements d’entreprises montre qu’une rigueur accrue sera nécessaire dans le suivi du recrutement et de la conformité avec les politiques d’embauche du Consortium. Le Consortium a également pris la décision de placer des Tchadiens dans des positions de responsabilité, ce qui vaut pour le département socio-économique. L’ECMG adhère à cet objectif, mais considère, du fait en particulier de l’étendue et de la variété des activités de construction et d’exploitation en cours dans l’OFDA et de l’exploration dans les autres champs, le département socio-économique de l’équipe tchadienne PGE a encore besoin de soutien de la part de spécialistes expatriés expérimentés. Ceci peut être obtenu par des missions courtes de tels spécialistes. L’une de leurs premières tâches pourrait être la préparation de procédures de suivi de la restauration des revenus et des termes de référence de l’évaluation mentionnée cidessus dans le rapport. Il est également recommandé de renforcer la formation du 16 Décembre 2005 personnel socio-économique, en particulier des jeunes cadres tchadiens très motivés qui gèrent actuellement ce département. Recommandations : 13.1 Donner plus d’autonomie aux CROs au Cameroun, dans la perspective des recommandations faites plus haut dans le présent rapport – voir chapitres 10, 11 et 12 (Consortium). 13.2 Soutenir l’équipe socio-économique au Tchad (Consortium), sous la forme de : • missions courtes de spécialistes expérimentés pour la préparation de procédures de suivi de la restauration des revenus et des termes de référence de l’évaluation mentionnée au chapitre 9 du présent rapport, • formation supplémentaire pour le personnel tchadien. 13.3 Allouer du personnel pour suivre la conformité du nouvel entrepreneur principal avec les politiques d’embauche (Consortium). 13.4 Revoir le nombre de véhicules alloué à l’équipe socio-économique à Komé (Consortium). 14. Installations temporaires au Cameroun Stratégie du Projet : Le PGE (10) prévoit que « lorsque les Entrepreneurs chargés de la construction et de la logistique quittent un site où les travaux de construction sont terminés, les infrastructures de soutien seront mises hors service si leur utilisation n’est plus nécessaire ». Le PGE indique également que ces zones seront remises en état sauf dans les cas où le Gouvernement ou les communautés voisines souhaitent conserver une installation du Projet pour l’utiliser continûment (Evaluation environnementale – Résumé exécutif et actualisation, page 3-11). Les ponts temporaires mis en place pour assurer la construction de l’oléoduc au Cameroun dans les zones écologiquement sensibles doivent être enlevés une fois que les travaux sont terminés, en conformité avec le Plan de Gestion de l’Accès Induit (11), et/ou parce que leur conception en tant qu’édifices temporaires ne permet en principe pas d’assurer leur durabilité et leur sécurité à long terme. Observations : Camps, aires de stockage et ponts temporaires Un accord a été obtenu en juillet 2004 entre COTCO et le CPSP pour la cession des installations temporaires du Projet mises en place durant la phase construction. Ces installations sont les suivantes : • • • Des installations situées sur le domaine privé de l’Etat, Des installations situées sur le domaine national, Des ponts temporaires. COTCO a achevé en décembre 2004 les mises à niveau prévues par l’accord avec le CPSP concernant l’aire de stockage et la piste d’atterrissage de Meidougou, comprenant la réhabilitation des sols et les clôtures. Les autres installations 10 11 PGE, Documents annexes, Volume 1, Chapitre 8 PGE, Cameroun, Volume 1, Annexe D 17 Décembre 2005 temporaires, dont notamment les camps, n’ont pas été remises à niveau, après le nettoyage de la fin de la construction car elles doivent être transférées en l’état au Gouvernement. Elles consistent généralement en une plate-forme de latérite, sur laquelle les structures en béton (bâtiments ou plates-formes) et les clôtures sont restées en place. Une inspection conjointe COTCO/CPSP des installations temporaires a été effectuée en juin 2005, et un consultant camerounais a été recruté par le CPSP pour conduire une évaluation environnementale de ces installations. Cette évaluation a apparemment été soumise au CPSP et mise à la disposition de la Banque Mondiale mais ses résultats ne sont pas connus de COTCO. L’ECMG a visité plusieurs aires de stockage et sites de camps (Ntoua, Lolodorf, Nanga Eboko, Belabo, et Dompta) : • • Les aires de stockage ont été suffisamment remises en état, et la revégétation y est correcte, à l’exception de celle de Lolodorf qui présente une repousse minimale de la végétation, et de vastes surfaces de sol nu ; Les anciens camps de construction ne sont pas entretenus, et de nombreux bâtiments se détériorent. Certaines zones sont affectées par l’érosion (par exemple camp de Lolodorf), et un vandalisme important est également observé, particulièrement à l’ancien camp Willbros de Dompta. Malgré cette situation, il n’y a pas de plans précis pour l’usage futur de ces zones, et les terrains correspondants n’ont pas été retournés à leur usage initial. Les installations temporaires comprennent également trois ponts provisoires construits par COTCO pendant la phase de construction, et qui doivent être transférés au Gouvernement. Le processus de transfert n’est pas achevé. L’ECMG a visité le pont sur la rivière Mougué, et a constaté qu’il se détériore rapidement, avec un risque pour la sécurité des véhicules et des piétons. L’information disponible indique que les protocoles d’accord pour le transfert des installations temporaires préparé par COTCO demeurent à signer pour que le transfert de propriété soit transféré formellement au Gouvernement du Cameroun. Cette question demeure en suspens près d’un an après la dernière visite de l’ECMG en décembre 2004. Les dossiers de transfert ont été préparés il y a deux ans maintenant. Pont sur la Rivière Lom Le pont provisoire sur la Lom a été démonté en juin 2003, en conformité avec le PGE et le plan de gestion de l’accès induit. Les villages voisins étaient opposés à ce démontage, et le Gouvernement, la Banque Mondiale et COTCO s’étaient alors engagés à fournir une compensation aux quatre villages affectés. COTCO a achevé les travaux sur lesquels elle s’était engagée (puits à pompe, assistance à l’établissement d’une forêt communautaire, et nettoyage de l’ancienne route entre Lom et Mbitom. Comme indiqué dans les précédents rapports de l’ECMG, des actions supplémentaires avaient été discutées avec les villages avant démontage du pont, puis définies par le Gouvernement et la Banque Mondiale, avec utilisation éventuelle des fonds du Programme National de Développement Participatif (PNDP). Après plus de deux ans, aucun progrès n’a été rapporté dans la mise en œuvre de ces mesures complémentaires. 18 Décembre 2005 Recommandations : 14.1 Préparer et mettre en œuvre les mesures complémentaires promises pour compenser les effets socio-économiques du démontage du pont sur la Rivière Lom (Gouvernement du Cameroun /Banque Mondiale) – Recommandation renouvelée. 14.2 Faciliter et suivre le processus de transfert de propriété au Gouvernement du Cameroun, afin d’assurer l’utilisation finale des infrastructures temporaires en accord avec les protocoles signés (CPSP). - Recommandation renouvelée 14.3 Du fait du retard du Gouvernement dans le processus de transfert des installations temporaires, COTCO et le CPSP (en coordination étroite avec les ministères concernés) devraient de nouveau analyser et mettre à jour l’ensemble des documents liés aux ponts, aux aires de stockage et autres installations, en préparant des fiches synthétiques pour chaque site. Une réunion devrait ensuite être tenue dossier par dossier, pour préparer des décisions avec signature immédiate d’un protocole d’accord. Si ceci ne peut être obtenu dans un délai raisonnable, sur lequel les parties – y compris la Banque Mondiale - devraient se mettre d’accord, alors les sites devraient être réhabilités par COTCO et remis dans leur état et leur usage initial conformément aux obligations du PGE. 15. Atténuation des non conformités de niveau III liées à l’archéologie au Cameroun Stratégie du Projet: A la suite des deux non conformités de niveau III déclarées par le groupe Banque Mondiale mi 2003 et liées aux aspects archéologiques, il a été demandé à COTCO de préparer et de mettre en œuvre un programme acceptable d’atténuation. Comme indiqué par la note du Groupe Banque Mondial sur les non-conformités archéologiques, « COTCO doit le faire en collaboration avec le Gouvernement du Cameroun ». COTCO a pris des engagements fermes sur la mise en œuvre d’un programme d’atténuation en trois points : • • • COTCO doit tout d’abord publier un rapport scientifique complet résumant les observations et les points qui pourraient faire l’objet de recherches complémentaires le long de l’oléoduc. Ce rapport doit être revu par des experts locaux et internationaux. En outre, un séminaire doit être tenu au Cameroun pour examiner différents aspects du programme archéologique du Projet avec la communauté archéologique camerounaise. Deuxièmement, COTCO doit financer les études doctorales de deux étudiants camerounais en archéologie, y compris une assistance pour leurs études de terrain et pour la poursuite de l’analyse de sites favorables découverts durant la construction de l’oléoduc. Troisièmement, un laboratoire de conservation doit être construit doit être établi par COTCO pour loger les trouvailles de la construction de l’oléoduc, et soutenir les travaux archéologiques futurs dans le pays. Observations: Le directeur PGE de COTCO, le Ministère de la Culture et la Banque Mondiale ont apporté des informations sur la situation du programme archéologique au Cameroun, qui est la suivante : 19 Décembre 2005 • • • • Le procès-verbal de réception du laboratoire de conservation a été signé par le Gouvernement le 15 février 2005. Dans le cadre de cet accord, des gardiens sont pris en charge par COTCO jusqu’au 31 décembre 2005. COTCO a préparé un plan de publication du livre archéologique, qui sera discuté avec le CPSP et le Ministère de la Culture, ainsi qu’avec la partie tchadienne. Le manuscrit est disponible en anglais et français. Il a été indiqué que le Ministère de la Culture avait fourni ses commentaires au CPSP en novembre 2005. La publication du livre devrait intervenir en 2006. Les résultats du travail mené au Cameroun n’ont pas pour l’instant été présentés comme prévu à la communauté scientifique camerounaise dans le cadre d’un séminaire. COTCO prévoit de faire une proposition sur l’organisation de ce séminaire au Ministère de la Culture dès que les problèmes liés à la publication du livre archéologique sont résolus. Les deux étudiants camerounais en archéologie qui doivent bénéficier d’une bourse n’ont pas encore été sélectionnés, mais COTCO a mis en place la bourse à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) depuis plus d’un an. Un premier étudiant, qui avait déjà commencé ses travaux en étant supporté par COTCO, n’est apparemment pas reconnu par le Ministère de la Culture, qui s’est engagé à retenir 4 candidats avant la mi-décembre 2005, sur la base de leurs besoins actuels. Recommandations: 15.1 Les parties concernées (à savoir le Ministère de la Culture du Cameroun, le CPSP, COTCO, l’ULB et les trois auteurs du livre) éventuellement avec l’aide d’un facilitateur extérieur tel que la SFI, doivent se réunir pour discuter et obtenir un accord sur la résolution des problèmes qui restent sur les bourses et la publication. Cette réunion pourrait se tenir à l’ULB dès que possible et devrait aboutir à un protocole d’accord définissant les deux bourses, les améliorations à apporter au manuscrit, les contributions supplémentaires éventuellement nécessaires, et les conditions à la finalisation du livre. 15.2 Le Ministère de la Culture devrait permettre au premier étudiant formé dans le cadre des bourses COTCO d’achever ses études au Cameroun. Santé et Sécurité 16. Sécurité des travailleurs et des communautés Stratégie du Projet : Les procédures de santé et sécurité sont actuellement mises en oeuvre sur la base du système de gestion de la sécurité du Projet, et conformément aux engagements du Projet de fournir un environnement sûr, avec notamment équipements de protection individuelle (EPI) adaptés, à tous les niveaux y compris ceux des entrepreneurs et de leurs sous-traitants. Le Projet s’est engagé à mettre en place une signalisation de sécurité et des barrières autour de toutes les zones de construction et installations pour éviter les blessures et les accidents. Le Projet s’est également engagé à éviter la création d’habitats supplémentaires pour les vecteurs, y compris la création de mares d’eau stagnante. Observations : 20 Décembre 2005 L’usage des équipements personnels de sécurité est généralisé et le plus souvent adapté, en particulier là où une main d’œuvre importante est présente. Au cours de la visite de l’ECMG, l’équipe recrutée pour couper de l’herbe par un sous-traitant à la vanne du PK 174 au Tchad a été observée ne disposer d’aucun équipement de protection (lunettes de sécurité, gants, etc.…). Des mesures relatives à la santé et à la sécurité ont été mises en œuvre ou sont en cours de mise en œuvre sur plusieurs installations et sont généralement correctes. Comme indiqué dans le rapport précédent, des situations de non conformité ont été observées à plusieurs zones d’emprunt de la zone de Komé, y compris entre autres KBP6 et la sablière 4 de Doba. Selon le tableau d’inventaire des zones d’emprunt de l’OFDA fourni par le Projet, ces zones d’emprunt ne sont pas utilisées et seraient restaurées ou partiellement restaurées. De grandes mares liées à l’accumulation d’eau de pluie ont été observées sur ces sites. Pour assurer la conformité avec le PGE, l’eau stagnante doit être évitée car elle crée un environnement favorable pour le paludisme et pourrait promouvoir la multiplication des moustiques à la période où les autres étendues d’eau stagnante ont déjà séché. En outre, les zones d’emprunt qui ne sont pas totalement réhabilitées doivent être considérées comme des chantiers en activité, même lorsqu’elles ne sont pas utilisées, et doivent de ce fait être contrôlées sur le plan de l’accès des tiers et des risques pour les communautés environnantes. L’ECMG a également visité plusieurs plates-formes de forage dans l’OFDA. Sur plusieurs de ces sites, les clôtures des têtes de puits ont soi-disant été volées, mais il a été observé qu’elles n’avaient pas été remplacées. Des câbles à haute tension non protégés ont également été observés sur plusieurs de ces plates-formes. Des fosses à boues n’étaient pas réhabilitées plusieurs mois après la fin du forage. Elles n’étaient ni gardiennées, ni clôturées, et soit remplies d’eau et de boues, soit inutilisées, plus d’un an après leur excavation, avec des pentes quasi verticales. Les conditions non conformes observées actuellement sur plusieurs plates formes de puits ne minimisent pas les risques et impacts pour la santé et la sécurité des communautés locales. Recommandations : 16.1 Eviter les situations où des zones d’emprunt de l’OFDA peuvent se prêter à l’accumulation de grandes mares d’eau stagnante, en remblayant suffisamment les parties qui ne sont plus exploitées et en s’assurant que les sites sont convenablement et rapidement réhabilités et fermés par les entrepreneurs et leurs sous-traitants. 16.2 Des mesures d’atténuation convenables doivent être entreprises d’urgence sur toutes les plates-formes de puits et autres installations non clôturées, pour minimiser les risques pour les communautés environnantes. La fermeture et la remise en état des fosses à boues doit être placée en priorité et accélérée. 16.3 COTCO et TOTCO doivent s’assurer, au Cameroun comme au Tchad, que les villageois recrutés pour les travaux d’entretien sur l’emprise de l’oléoduc sont dotés d’équipement de protection élémentaire (lunettes, gants, etc…). 21 Décembre 2005 17. Contrôle de la poussière dans l’OFDA Stratégie du Projet : La stratégie globale de contrôle de la poussière pour l’OFDA a été finalisée par le Projet en mars 2004, à la suite d’un examen par le CTNSC. Les mesures d’atténuation pour l’OFDA comprennent l’arrosage en tant que mesure provisoire, et les traitements à la mélasse ou à l’enrobé bicouche en tant que mesures permanentes. Les zones de l’OFDA devant recevoir un traitement permanent ou provisoire ont été sélectionnées par le Projet selon des critères fondés sur les chantiers futurs, la circulation actuelle et prévues, l’emplacement des récepteurs, et la sécurité. Un comité conjoint a été établi par le CTNSC et EEPCI pour évaluer les besoins et négocier des mesures efficaces de contrôle de la poussière, en tenant compte de l’avancement du Projet et des chantiers en cours. Observations : Contrôle de la poussière - Tchad Une actualisation de la stratégie de contrôle de la poussière sur les routes de l’OFDA (environ 36 km) a été remise par EEPCI. Ce plan comprend l’usage de l’arrosage et des mélasses, et envisage l’application d’un stabilisateur de sol (Soiltac™). Ce stabilisant est un produit chimique sans risques connus pour la santé (émulsion d’acétate de polyvinyle), et devrait durer plus longtemps sur les routes que les mélasses, qui ne tiennent pas suffisamment sous les fortes pluies. Cette stratégie actualisée a été préparée par EEPCI seule. Le CTNSC n’en a été informé que quelques jours avant la visite de l’ECMG. Le CTNSC a également rapporté que les molasses n’ont pas été appliquées en 2005, ceci étant en contradiction avec les informations fournies par EEPCI, qui font état de deux applications entre novembre 2004 et mars 2005. Au cours de la mission, l’ECMG a pu évaluer l’état des pistes dans l’OFDA entre Doba, Komé 5, Komé Base et Miandoum. Pendant la visite de l’ECMG, seul l’arrosage était pratiqué sur les routes de l’OFDA, car les mélasses, mesure agréée de contrôle de la poussière, n’étaient pas disponibles (il était prévu qu’elles arrivent fin novembre 2005, soit plusieurs semaines après la fin de la saison des pluies). Le Projet était également en train de tester le stabilisant, pour application éventuelle, sur un court tronçon de route dans le secteur de Moundouli. Le contrôle de la poussière constituait un problème essentiel pour l’émission du Certificat d’Achèvement. En dépit de l’engagement pris par EEPCI de faire du contrôle de la poussière dans l’OFDA l’une des priorités de l’exploitation et d’y apporter un soin tout particulier, comme cela était le cas précédemment, des problèmes de poussière importants ont été observés partout dans l’OFDA, mais tout particulièrement le long de la route principale de l’OFDA. Comme cela a été observé à plusieurs occasions, l’arrosage n’est pas efficace. La visibilité était considérablement et dangereusement réduite le long des routes utilisées par les véhicules du Projet, affectant la végétation et les cultures. Un impact net sur la qualité de l’air était donc visible dans l’OFDA au cours de la visite de l’ECMG. 22 Décembre 2005 L’ECMG considère la situation actuelle comme une non conformité significative avec les engagement pris par le Projet lors de l’émission du Certificat d’Achèvement, et note en particulier ce qui suit : • • • • Le mécanisme de comité conjoint entre EEPCI et le CTNSC n’a pas été mis en œuvre au cours de l’année 2005 ; Les mesures de contrôle de la poussière ne sont pas mises en œuvre de manière complète ou suffisante ; Les mesures faites par le Projet excèdent les concentrations maximales pour les particules en suspension de moins de 10 µm (PM10) : la moyenne arithmétique annuelle est de 71,2 µg/m3 alors que la valeur figurant dans l’annexe 17 de l’accord de prêt est de 50 µg/m3. L’ECMG est préoccupé par le fait que les impacts le long de la route principale et dans certains villages pourrait se trouver significativement au dessus des limites pour PM10 et des valeurs internationales pour les particules en suspension totales, pour la matière particulaire en suspension, et pour les critères de dépôt de poussières La situation actuelle induit un risque important pour les communautés environnantes et pour l’hygiène et la santé des travailleurs, avec des risques de troubles respiratoires, et limite la visibilité, affecte la radiation solaire et la sécurité routière. Les impacts éventuels sur les villageois et leurs biens, ainsi que les dommages éventuels pour les cultures, les arbres et buissons, devraient également être évalués. Postérieurement à la mission, l’ECMG a été informé du fait que le traitement stabilisant était en cours de test sur 7 km de routes dans l’OFDA, et qu’un examen technique et économique des alternatives de suppression de la poussière était en cours. Recommandations : 17.1 EEPCI doit mettre en œuvre de manière complète et coordonnée les mesures de contrôle de la poussière comme l’engagement en avait été pris en 2004. 17.2 En tenant compte des impacts persistants en terme de poussière occasionnés par les chantiers actuels dans l’OFDA et la circulation qui y est liée, EEPCI doit conduire une évaluation quantitative des impacts potentiels de la poussière dans la zone, des dégâts pour les communautés locales, et fournir la preuve que les impacts sont atténués et compensés en tant que de besoin. L’impact doit être évalué sur la base des normes applicables et pertinentes, notamment les PM10, ainsi que des valeurs guides pour les TSP/SPM, et les critères de dépôt de poussière. 17.3 Le comité conjoint CTNSC/EEPCI doit reprendre ses activités pour suivre les conditions le long des routes avant et après les mesures de contrôle prévues par le Projet, et pour négocier les mesures futures de contrôle de la poussière à adopter, si nécessaire. 18. Hygiène et installations de récréation dans les camps Stratégie du Projet : La stratégie du Projet consiste à fournir des logements sains et sûrs aux employés des entrepreneurs et aux visiteurs. La spécification générale du projet GPS-001 présente des spécifications pour les camps et installations y afférentes, exige que les portes 23 Décembre 2005 aient des serrures, soit avec clés soit automatiques à codes) et ouvrent de l’intérieur vers l’extérieur. Le PGE établit les espacements entre les lits, mais ne limite le nombre d’occupants par construction. Il établit les nombres de sanitaires, pour permettre de satisfaire aux besoins religieux et aux coutumes de la main d’œuvre. La spécification GPS-001 (Camps et installations) exige également que des salles de récréation soient fournies avec des livres et des périodiques dans des langages appropriés. Observations: L’ECMG a été informé qu’une non conformité de niveau II a été enregistrée par l’organisation PGE d’EEPCI à la fin d’octobre 2005, après qu’une inspection à Komé Base observe que l’entretien du camp et la restauration étaient non-conformes au PGE, en particulier dans les logements des TCN (« Third-Country Nationals », c'està-dire ni tchadiens, ni expatriés issus des pays industriels), et dans les salles de restauration. La non-conformité était essentiellement due à de mauvaises conditions d’hygiène dans les logements, et au manque d’entretien et de réparations des sanitaires. L’ECMG a visité les blocs en question, notamment le bloc O (logement pour 60 personnes), Q (60 personnes), N (18 personnes) et T (32 personnes). L’ECMG s’est vu remettre des chiffres concernant le nombre de sanitaires par habitant. En plus des différentes situations de non-conformité observées par l’organisation PGE de EEPCI, l’ECMG a observé ce qui suit : • • • • • Les bâtiments de 60 personnes ne sont pas conformes au plan du nombre de lavabos disponibles. Les travailleurs vivant dans ces blocs faisaient leur lessive dans les sanitaires, et ont indiqué qu’ils faisaient ainsi pour éviter des problèmes allergiques causés par l’imprégnation de leur linge à la perméthrine qu’effectue la blanchisserie du camp. Le lavage et le séchage du linge dans les espaces de vie (seule solution) n’est pas hygiénique. Comme indiqué par l’équipe PGE, les moustiquaires ne sont pas toujours en place (mais l’équipe PGE a indiqué que certains travailleurs ne souhaitent pas les utiliser). La salle de récréation n’était pas fournie en livres ni périodiques récents (le plus récent datait d’août 2005). Les conditions dans les bâtiments de 60 personnes sont en général très mauvaises, sans confort et sans privauté entre les différentes couches. Enfin, comme indiqué par l’équipe PGE, la ventilation du conteneur dans lequel le traitement à la perméthrine est effectué est clairement insuffisante. Ce conteneur n’est pas une installation convenable pour une telle opération. Recommandations: 18.1 EEPCI et le CTNSC doivent suivre de manière plus systématique la conformité avec les règles d’hygiène des camps et installations (GPS-001) et des services de restauration (GPS-002), notifier les non conformités aux entrepreneurs et sous-traitants, puis s’assurer que les actions correctives sont mises en œuvre. 18.2 Les bâtiments de 60 personnes doivent être divisés en deux, pour permettre un meilleur entretien et de meilleures conditions d’hygiène. 24 Décembre 2005 18.3 18.4 L’entrepreneur doit organiser son service de blanchisserie de sorte à ce que les sous-vêtements et similaires soient lavés séparément des vêtements qui sont soumis à l’imprégnation. L’imprégnation des vêtements à la perméthrine doit être effectuée dans une salle ventilée de manière adéquate. Environnement biophysique et gestion environnementale 19. Protection des ressources en eau Stratégie du Projet : Le PGE comprend des exigences relatives à la protection des ressources en eaux souterraines : installation de puits de contrôle autour des décharges contrôlées du Projet, et suivi des puits villageois environnants afin de pouvoir s’assurer que les prélèvements d’eau pour les activités du Projet n’affectent pas ces ressources, ni en qualité ni en quantité. Le PGE contient également une prescription relative aux prélèvements d’eau de surface, qui ne doivent pas excéder 10 % du débit ou du volume du cours d’eau. Si la consommation d’eau du Projet a un impact négatif sur une ressource villageoise, les habitants affectés sont fondés à disposer d’une ressource alternative. Le Projet a préparé un Programme de Suivi des Ressources en Eau, qui comprend les 8 composantes suivantes : 1 Inventaire des usages de l’eau souterraine et superficielle avant le démarrage des prélèvements du Projet. 2 Suivi des ressources en eau de surface ou souterraine pendant les prélèvements. 3 Suivi de l’eau prélevée dans les puits et forages du Projet. 4 Suivi à l’échelle régionale des eaux souterraines dans l’OFDA; 5 Suivi des ressources en eau souterraine et superficielle au voisinage des installations permanentes du Projet au Cameroun. 6 Suivi de l’eau souterraine sur les sites de décharge du Projet. 7 Suivi des effluents liquides rejetés directement dans les cours d’eau. 8 Suivi des effluents liquides rejetés depuis l’installation flottante de stockage et de chargement (FSO). Observations : La protection des ressources en eau est une composante clé pour le Projet dans son ensemble. Les plans de suivi préparés par le Projet pour l’OFDA, les installations permanentes, et les décharges de déchets solides au Cameroun et au Tchad ont été convenablement mis en œuvre et la documentation est convenable. Dans les paragraphes qui suivent, les données relatives aux prélèvements effectués en 2005 pour chacune des composantes du plan de suivi sont analysées. Le Projet rapporte qu’il effectue un suivi de la qualité des eaux de surface sur 4 points de prélèvement proches de la zone de Komé 5, ainsi qu’entre les champs de Miandoum et Bolobo. Les actions de suivi des effluents liquides relatives aux composantes 6 et 7 du plan de suivi des eaux sont également analysées dans le chapitre relatif à la gestion des déchets. 25 Décembre 2005 Prélèvements d’eau de surface et souterraine dans l’OFDA Les enregistrements relatifs à la consommation d’eau dans l’OFDA ont été fournis par le Projet. Globalement, c’est un volume total de 205 000 m3 environ d’eau souterrain qui a été prélevé en 2005 pour la consommation humaine, principalement issu des puits de Komé 5 (50%) et de Komé Base (43%). Les prélèvements d’eaux souterraines et superficielles pour le contrôle de la poussière et les chantiers étaient de 24 000 m3 en 2005, issus principalement du puits K3 (15 073 m3). Le plus grand volume d’eau de surface a été prélevé de la Rivière Nya (5 421 m3). Les prélèvements d’eau des autres cours d’eau utilisés par le Projet sont compris entre 400 et 1 000 m3/an. Composante # 3 –Suivi de l’eau souterraine prélevée dans les puits et forages du Projet pour la consommation humaine Le suivi de la qualité de l’eau potable a été effectué en accord avec la composante n°3 du programme de suivi des eaux. L’analyse des paramètres généraux (pH, chlore résiduel et libre, conductivité, turbidité et coliformes fécaux) a été effectuée dans les laboratoires du Projet au Tchad et au Cameroun une ou deux fois par semaine sur les prélèvements et traitements d’eau souterraine destinée à la consommation humaine. Les résultats de la période fin août – début octobre 2005 ont été mis à la disposition de l’ECMG. Les installations comprennent les zones de Komé 5, Komé Base, l’installation Parker-Esso, la station de Miandoum, la cuisine des non-résidents, la décharge de Komé 4 et l’aéroport. Plusieurs concentrations faibles en chlore résiduel (entre 0,0 et 0,5 mg/l) ont été détectées sur l’installation Parker Esso, la décharge de Komé 4 et sur le point de prélèvement de l’aéroport. Des valeurs de pH relativement basses (entre 5,1 et 6,2) sont également décelées sur les mêmes emplacements et sur la station de Miandoum. Ces valeurs sont probablement liées aux conditions naturelles (sols fortement latéritiques). Les valeurs limites de l’OMS indiquent que la gamme préférable pour le chlore résiduel est 0,6 à 1 mg/l, avec un maximum à 5 mg/l. Les valeurs de l’OMS pour le pH sont 6.5 à 8.5. Les valeurs mentionnées plus haut ont été détectées correctement par le Projet, et des mesures de correction sont mises en œuvre pour assurer la conformité aux valeurs de l’OMS : des agents de correction du pH (soude, hypochlorite de sodium) sont ajoutés, cependant que de l’hypochlorite de calcium est ajouter pour augmenter le chlore résiduel. Composante n° 4 – Programme de suivi régional des eaux souterraines dans l’OFDA (Tchad) et autour des installations permanentes (Cameroun) Les analyses d’eau souterraine dans l’OFDA et autour des installations permanentes au Cameroun doivent être réalisées tous les six mois pour les paramètres généraux (niveau de l’eau, pH, conductivité, turbidité, fer), et tous les deux ans pour un ensemble plus large de composants (métaux et composés organiques) par méthode TerrAttesT®, et pour les hydrocarbures totaux (HT) et les hydrocarbures polycycliques aromatiques (HPA). 26 Décembre 2005 Les mesures du niveau des eaux souterraines, effectuées mensuellement, ont également été remises par le Projet. Les niveaux mesurés de l’eau souterraine sur les installations permanentes rendent compte des variations saisonnières entre saison sèche et saison pluvieuse. Le prélèvement des eaux souterraines pour les paramètres généraux est effectué tous les trois mois par le Projet. Les échantillons sont analysés sur site pour le pH, la température, la conductivité, la turbidité et le fer), les chlorures, sulfates, nitrates, nitrites, l’ammonium, le manganèse et les coliformes fécaux. Les résultats des campagnes de prélèvement suivants ont été remis par le Projet : • • • • • • Janvier – Mars 2005 : première campagne de prélèvements sur les piézomètres de l’OFDA et les puits traditionnels de Komé, Miandoum et Bolobo ; Avril – Mai 2005 : seconde campagne de prélèvements sur les puits traditionnels de l’OFDA ; Juin 2005 : seconde campagne sur les piézomètres de l’OFDA ; Juillet 2005 : troisième campagne de prélèvements sur les puits traditionnels ; Août 2005 : troisième campagne sur les piézomètres de l’OFDA ; Octobre 2005 : quatrième campagne de prélèvements sur les puits traditionnels. Un programme de prélèvement d’eau souterraine a été préparé par le Projet pour traiter spécifiquement du puits K223 (installation de test de boues de forage). Les eaux souterraines y ont été prélevées mensuellement et analysées sur site pour les mêmes paramètres que ceux suivis dans les campagnes trimestrielles sur les puits de l’OFDA. Des prélèvements effectués en octobre 2005 ont également été analysés pour les hydrocarbures totaux, suivant une recommandation de l’ECMG. Une étude de caractérisation des eaux souterraines a été réalisée par une société internationale de consultants en février 2005, comme suit : • • • Prélèvements sur les piézomètres de l’OFDA et analyse des paramètres généraux, des hydrocarbures totaux et des métaux ; Prélèvements sur les sites de K223 et de l’ancienne station service de Komé Base (FFS1 et FFS2) et analyse des paramètres généraux, des hydrocarbures totaux et analyse étendue TerrAttesT® ; Prélèvement sur 17 puits traditionnels (sélectionnés parmi les 29 suivis) et analyse des paramètres généraux, des hydrocarbures totaux et des métaux. Les analyses chimiques ont été effectuées par un laboratoire agréé externe, cependant que les paramètres généraux étaient dosés sur site. Cette étude de caractérisation a également compris l’analyse chimique de quatre points de prélèvement situés le long des rivières Loule, Pende et Nya et la caractérisation chimique de l’eau de production sur les puits de réinjection des champs de Miandoum et Komé. Sur la base des résultats des analyses chimiques fournis, aucun des échantillons d’eau souterraine analysée ne montre un impact du Projet. En particulier, les hydrocarbures totaux sont au dessous des seuils de détection dans tous les échantillons analysés. 27 Décembre 2005 Une comparaison sur les hydrocarbures totaux entre les résultats du laboratoire extérieur (campagne de février 2005) et ceux des analyses sur site menées par le Projet (campagne d’octobre 2005) montre une différence significative dans les résultats. En particulier, lorsque des concentrations d’hydrocarbures totaux étaient mesurées par le Projet dans la gamme comprise entre 4 et 8 ppm (soit 4000 à 8000 µg/l), les résultats du laboratoire extérieur par chromatographie gazeuse sont sous les seuils de détection (100 µg/l). L’équipement d’analyse sur site apparaît d’une précision insuffisante pour fournir des données utilisables sur la qualité des eaux souterraines. Certaines concentrations ont été détectées au dessus des valeurs OMS pour des paramètres généraux tels que les nitrates, le manganèse et le fer, sur un nombre limité d’échantillons prélevés à la fois sur des piézomètres et sur des puits traditionnels. Des valeurs de pH et de turbidité supérieures aux limites OMS ont également été mises en évidence sur plusieurs sites, comme cela avait déjà été le cas en 2004. Comme indiqué plus haut, ces valeurs sont liées aux conditions locales de gisement des eaux souterraines, ou à une vidange insuffisante dans les prélèvements faits sur des puits traditionnels, ainsi qu’à des problèmes consubstantiels au fait de prélever dans de tels puits (forte teneur en matières en suspension, par exemple plus de 1000 unités NTU au puits de Karkou). Composante n° 5 – Suivi des eaux souterraines au voisinage des sites de décharge du Projet (installation centrale de traitement des déchets de Komé et décharge de PS-3 à Bélabo) La composante n° 5 du plan de suivi des ressources en eau contient des lignes directrices et des engagements relatifs au suivi des eaux souterraines au voisinage des décharges du Projet. Le programme d’échantillonnage prévoit une tournée par an, avec un ensemble de paramètres qui comprend ceux suivis dans les autres programmes de suivi des eaux souterraines. Les piézomètres situés sur l’installation centrale de traitement de déchets de Komé figurent dans la liste des points suivis au titre de la composante n° 4 du programme de suivi des eaux. Aucun problème particulier n’a été détecté sur ces piézomètres. Les résultats du suivi des piézomètres voisins de la décharge de PS3 montrent des valeurs inférieures aux seuils de détection pour tous les paramètres analysés (méthode TerrAttesT®), à l’exception des diméthyl-phtalates (probablement du fait d’une contamination des échantillons par l’équipement de prélèvement), et des hydrocarbures totaux, détectés dans tous les échantillons à des concentrations comprises entre 130 et 330 µg/l. Ces résultats témoignent d’une contamination des échantillons, issue soit du site, soit de procédures incorrectes de prélèvement, de conservation des échantillons ou de décontamination. Il n’a pas été obtenu de données complémentaires sur ces piézomètres proches de PS3. Composante n° 6 – Suivi des effluents liquides rejetés directement dans les cours d’eau La majorité des effluents issus du traitement des eaux usées et les eaux pluviales sont rejetés par des dispositifs d’infiltration (tertres ou tranchées). Les détails relatifs au suivi des effluents rejetés par dispositifs d’infiltration sont présentés dans le paragraphe relatif au traitement des déchets. 28 Décembre 2005 Au cours de la visite de novembre 2005, un seul rejet dans les eaux de surface a été identifié sur le réseau principal de collecte des eaux de pluie de Komé 5, qui regroupe la station de collecte, l’unité centrale de traitement (CTF) et la zone de PS1. Les eaux de pluie sont gérées sur ce site au moyen d’un système de collecte double : • Un système de collecte interne, comportant des vannes de sécurité, une station de relevage des eaux huileuses, et des séparateurs, collecte les eaux de pluie potentiellement polluées ; • Pendant la saison des pluies, et uniquement après qu’une analyse chimique (hydrocarbures totaux) ait été effectuée sur la station de relevage, les eaux pluviales traitées sont rejetées dans un fossé extérieur, qui collecte également des eaux issues des zones non revêtues et des routes. Le fossé extérieur comporte un batardeau qui peut être utilisé en cas de déversement extérieur, et se rejette finalement dans la rivière Loulé. Les effluents peuvent cependant s’infiltrer avant d’atteindre le rejet, puisque ce fossé n’est pas revêtu. Un rejet direct d’eaux pluviales issues des installations ne peut se produire qu’en cas de fortes pluies. Selon la composante n°6 du plan de suivi des eaux, les effluents rejetés occasionnellement doivent être caractérisés avant leur rejet dans les eaux de surface, cette caractérisation portant sur une série de paramètres listés dans le plan de suivi (pH, DBO5, huiles et graisses, métaux, etc.…). Le Projet analyse actuellement les hydrocarbures totaux dans cet effluent à la station de relevage pour évaluer s’il est nécessaire de le faire transiter par un séparateur situé à l’aval (ce qui est requis si la concentration excède 20 mg/l, conformément aux règles de la Banque Mondiale applicables aux effluents). Au Cameroun, COTCO a approuvé au second trimestre 2005 un plan de suivi des séparateurs, qui prévoit d’analyser deux fois par an les effluents issus de tous les séparateurs. Les résultats disponibles pour les hydrocarbures sur les séparateurs de PS2 et de PRS sont nettement inférieurs aux limites requises. Composante n° 7 – Suivi des effluents liquides rejetés directement depuis le vaisseau flottant de stockage et de chargement (FSO) La composante n° 7 est relative aux effluents liquides rejetés depuis le FSO, issus du séparateur Huile / Eau installé à bord. La conformité avec les normes MARPOL 73/78 pour les huiles et graisses doit être évaluée avant tout rejet dans le milieu marin. COTCO a confirmé qu’il n’avait pas été rejeté d’eau de production depuis avril 2004. Une procédure de changement a été lancée par COTCO en 2005 pour modifier les procédures d’échantillonnage et d’analyse telles qu’elles sont prévues par la composante n°7, en éliminant la nécessité de produire un échantillon moyen prélevé deux fois par an et en permettant plutôt de prendre des échantillons toutes les fois qu’un rejet est effectué par le séparateur du FSO. Une évaluation en profondeur de la qualité de l’eau produite, ainsi que la calibration de l’équipement de suivi de la présence d’huiles sur le FSO ont été également entreprises, et l’équipement en place apparaît correctement calibré. 29 Décembre 2005 Recommandations : 19.1 Envisager de modifier le programme de suivi des ressources en eau en incluant les hydrocarbures totaux en tant que paramètre standard à analyser sur des points à sélectionner (en plus du puits K223) pour chaque campagne de prélèvement dans l’OFDA et autour des installations permanentes (Recommandation renouvelée). La sélection de ces points sur lesquels analyser les hydrocarbures totaux doit être basée sur la proximité aux sources (tels que la CTF, les unités de traitement, les puits de réinjection, les stations de collecte et les manifolds). 19.2 Continuer à utiliser périodiquement un laboratoire extérieur agréé pour la caractérisation des échantillons d’eau souterraine (notamment pour les hydrocarbures totaux et les huiles et graisses). L’équipement d’analyse des hydrocarbures totaux et des huiles et graisses actuellement disponible sur le site n’est ni suffisamment précis ni suffisamment juste, pour l’analyse des eaux souterraines. Les procédures de manipulation des échantillons et les temps maximaux de conservation doivent être scrupuleusement respectés. 19.3 Conformément aux exigences de la composante n°4 du plan de suivi des eaux, mener à bien la campagne exceptionnelle de prélèvement (prévue une fois tous les deux ans), en analysant tous les échantillons d’eau souterrain par la méthode étendue TerrAttesT® , ainsi que pour les hydrocarbures totaux et les polycycliques aromatiques. 19.4 COTCO n’a apparemment pas évalué la source de contamination par les hydrocarbures totaux détectée en 2004 dans les prélèvements issus des piézomètres de la décharge de PS3. Il est important de fournir la preuve que la décharge de PS3 n’a pas d’effet sur la qualité des eaux souterraines, en recherchant de nouveau les hydrocarbures totaux, et en mettant en oeuvre des procédures adéquates de prélèvement et de décontamination, ainsi que le prélèvement d’échantillons destinés au contrôle de qualité. 19.5 Envisager d’appliquer les exigences de la composante n°6 du plan de suivi des eaux pour le rejet des eaux pluviales traitées issues de la CTF et de la station de collecte pendant la saison des pluies. 19.6 Conduire dès que possible une évaluation du nombre actuel de piézomètres et vérifier s’il n’est pas nécessaire d’augmenter ce nombre pour faire pièce au nombre accru de puits de production de pétrole dans l’OFDA. 20. Gestion des déchets Stratégie du Projet : La gestion des déchets telle qu’elle est définie dans le PGE inclut l’éducation et la formation, le recyclage des déchets, leur transport, leur traitement, leur stockage, leur élimination et le contrôle des déchets solides et dangereux (décharge de déchets dangereux, décharge de déchets solides, incinérateur de déchets dangereux), le suivi des eaux souterraines, enfin la collecte et le traitement des eaux usées et le suivi des effluents. Plusieurs installations de gestion des déchets ont été construites et sont actuellement utilisées par le Projet pour éliminer les déchets produits aussi bien au Cameroun qu’au Tchad. 30 Décembre 2005 L’installation centrale de gestion des déchets de Komé (KWMF) collecte à la fois les déchets dangereux et non dangereux produits dans l’OFDA. Cette installation dispose toujours d’un incinérateur municipal. A Bélabo, le Projet a construit une décharge contrôlée destinée aux déchets dangereux. Un incinérateur extérieur est utilisé par le Projet à Douala pour traiter les déchets dangereux produits au Cameroun. Les déchets solides banals sont éliminés dans des fosses spéciales, dans des lieux correctement sélectionnés, alors que les déchets dangereux produits sur les installations permanentes sont actuellement stockés dans des zones spécifiques, puis expédiés vers les installations de traitement du Projet (décharge de Bélabo ou incinérateur extérieur de Douala). Observations: Gestion des déchets, Cameroun L’ECMG a visité l’installation de traitement des déchets proche de PS-3 à Bélabo. Les lixiviats collectés dans la cellule à déchets dangereux de cette installation sont analysés par COTCO avant et après traitement, et les résultats de ces analyses, mis à disposition par COTCO, apparaissent conformes aux normes applicables. L’installation de traitement de déchets de Bélabo est actuellement organisée en trois zones : • La zone de stockage provisoire des déchets dangereux, à partir de laquelle tous les déchets triés issus des installations permanentes (y compris le FSO) sont envoyés vers la décharge de déchets dangereux ou vers l’incinérateur extérieur de Douala ; • La décharge de déchets dangereux elle-même ; • Une décharge de déchets banals, où les déchets non dangereux et non incinérables, tels que le ciments, les gravats, les plastiques et verres non recyclables, les ferrailles et pneus, ainsi que les cendres issues de l’incinérateur municipal de PS-3 sont enterrés. Il a été observé que l’installation de traitement des déchets était convenablement clôturée et gardiennée. La cellule à déchets dangereux était convenablement revêtue de membranes étanches. Le site de décharge de déchets banals était également convenablement recouvert de terre, étalée chaque soir. La tenue de l’installation était bonne. En général, la gestion des déchets à PS3 est convenable. Un petit incinérateur domestique est situé dans l’installation et utilisé pour éliminer les déchets incinérables de nourriture et autres produits sur PS3. La zone de stockage de déchets dangereux et d’huiles usées est correctement située à l’intérieur d’un bassin de rétention. Les déchets dangereux stockés étaient convenablement triés, avec un double confinement (fûts + conteneurs revêtus). Les fûts étaient convenablement étiquetés. Les kits anti-déversement et les extincteurs étaient en place. Un séparateur collecte les eaux de pluie issues des deux zones, ainsi que du secteur où sont stockés les carburants et lubrifiants. Le séparateur a été examiné, et un film huileux a été observé dans la chambre aval. 31 Décembre 2005 Le personnel de l’installation tient des enregistrements mensuels des quantités de déchets collectées, conformément aux exigences du PGE et du plan de gestion des déchets de COTCO. A septembre 2005, en plus des 56,5 tonnes (environ) de déchets dangereux éliminés dans la décharge de Bélabo, de l’ordre de 17,5 tonnes de déchets dangereux ont été envoyés à l’incinérateur de BOCOM (principalement des gravats contaminés par des hydrocarbures, et des produits carboliniques expirés). Gestion des déchets, Tchad Installation centrale de gestion des déchets de Komé (KWMF) A l’heure actuelle, la KWMF constitue l’installation de traitement des déchets de l’OFDA, conjointement avec l’incinérateur municipal de Komé Base. Cette installation est dotée de : • • • • • • • • • • Une zone de tri, où les déchets sont triés manuellement en vue de leur élimination ou de leur stockage ; Une zone de compactage des déchets ; Un incinérateur municipal ; Un incinérateur à déchets dangereux ; Une aire de landfarming, pour le bio-traitement des sols contaminés par des hydrocarbures issus de l’OFDA ; Une cellule d’élimination des déchets banals, destinée aux cendres de l’incinérateur municipal ; Une cellule à déchets dangereux ; Deux réservoirs de collecte des lixiviats ; Des réservoirs de stockage des huiles recyclées ou usées ; Plusieurs aires de stockage non revêtues. Les données relatives aux quantités de déchets réceptionnés et éliminés ou recyclés à la KWMF ont été fournies par le Projet. Selon cette documentation, à octobre 2005, environ 3 800 tonnes ont été réceptionnées, et réparties comme suit : • • • 40 % stocké en fût ou entassé ; 30 % recyclé ; 30 % traité sur site. En particulier, un total de 1 068 tonnes de déchets municipaux ont été incinérées par les deux incinérateurs de déchets non dangereux situés à la KWMF et à Komé Base. L’incinérateur à déchets dangereux continue à n’être pas opérationnel du fait de problèmes techniques. Le dernier lot de déchets dangereux incinéré l’a été en novembre 2004 (environ 6 tonnes de liquides, serpillières et coussins huileux). Lors de la visite, certaines pièces de rechange manquaient. Du fait de ces problèmes récurrents et non résolus, les déchets dangereux continuent de s’accumuler à la KWMF. Les deux incinérateurs de déchets non dangereux ont également connu des problèmes techniques entre février et août 2005. 32 Décembre 2005 L’entretien de l’équipement de traitement des déchets de Komé est délicat, du fait de différents facteurs, notamment la disponibilité des pièces de rechange, l’âge et la taille des deux incinérateurs municipaux, la demande accrue en terme de volumes produits pendant la construction, la conception non satisfaisante de certains composants (notamment concernant l’incinérateur à déchets dangereux). L’approvisionnement en pièces de rechange est extrêmement lent. La cellule à déchets non dangereux est actuellement utilisée pour éliminer les cendres produites par les incinérateurs municipaux. Le personnel de la KWMF a indiqué qu’en 2005, ces derniers ont été également utilisés pour incinérer les boues des stations d’épuration du camp de Komé 5 (voir également le paragraphe sur le traitement des eaux usées ci-dessous). Les boues n’avaient pas été caractérisées sur le plan chimique avant incinération. La cellule à déchets dangereux est actuellement utilisée pour stocker provisoirement les boues et sols contaminés par des hydrocarbures issus des travaux de dépollution autour du puits K223. Ces matériaux n’ont jamais été caractérisés sur le plan chimique, et les options de traitement n’ont pas encore définies. Il est indiqué qu’une nouvelle cellule à déchets dangereux, deux fois plus grande que l’existante, sera construite sur ce site. Les lixiviats produits par la décharge sont collectés et stockés provisoirement sur le site dans des réservoirs dédiés, pour élimination ultérieure dans le puits d’injection K223. Les tests effectués sur les lixiviats en octobre 2005 ont été mis à la disposition de l’ECMG par le Projet. Les observations supplémentaires suivantes ont été faites : • • • • • • • Comme recommandé, EEPCI a amélioré la zone de tri des déchets par la mise en place d’une toiture ; Certains déchets dangereux et non dangereux, à part le bois et les ferrailles, sont stockés dans des fûts dont l’étiquetage est inadéquat ou absent. Les fûts ne sont pas toujours correctement scellés, et certains fûts ont été observés ouverts ; Du fait du mauvais étiquetage des fûts, l’identification des types de déchet contenu dans chaque fût n’est actuellement possible qu’à partir d’un signe d’identification générale pour chaque type de déchet. Cependant, durant la visite, il a été vérifié que certains fûts n’étaient pas bien placés ; Les fiches de sécurité (MSDS) des déchets ne sont pas aisément disponibles sur le site, et le personnel ne paraît pas convenablement formé sur leur utilisation ; Un programme de recyclage est en préparation, en coopération avec l’ONG EPSO 2000 à N’Djamena (voir paragraphe ci-dessous) pour recycler les ferrailles et les déchets plastiques ; Les huiles usagées stockées sur le site sont éliminées par injection dans l’oléoduc. Selon les données disponibles, 4 600 kg ont été ainsi éliminés en 2005 ; Les programmes de donation aux villages voisins sont en place, et les données y afférentes ont été mises à la disposition de l’ECMG. Globalement, environ 1 150 tonnes de déchets ont été données en 2005, essentiellement du bois, du plastique et des ferrailles. 19 tonnes de déchets de cuisine ont été données en 2005 au village de Komé Atan. 33 Décembre 2005 L’ECMG est préoccupé par les problèmes techniques récurrents et non résolus liés aux incinérateurs de la KWMF, et à la pression sur cette installation due à l’augmentation de la main d’œuvre et au rythme de construction et d’exploration plus élevé que prévu à cette phase du Projet. La manipulation des déchets et leur stockage nécessitent également des améliorations. EPSO 2000 – N’Djamena L’ONG locale EPSO 2000 à N’Djamena a récemment reçu des déchets de EEPCI, notamment 34 balles de plastiques broyés. Les déchets plastiques (principalement les bouteilles), les ferrailles, le bois et les déchets de papier sont recyclés par des procédés simples, pour produire des produits tels que : • • • Des briques et pavés, obtenus par mélange à chaud de sable et de plastique ; Des briques de combustible obtenues par compaction de papier et de bois ; Divers objets ménagers obtenus par recyclage des verres et ferrailles. Selon EPSO 2000, la demande locale de tels produits est relativement élevée, et les donations de EEPCI permettraient d’augmenter l’activité de l’ONG. Il a été également rapporté que la SFI envisage de soutenir cette activité. EEPCI et EPSO 2000 envisagent la possibilité d’ouvrir un bureau à Bébédjia pour minimiser les coûts de transport depuis Komé. Cette initiative présente certainement un potentiel important, mais l’ECMG a observé que la situation actuelle ne remplit pas les conditions les plus élémentaires d’hygiène et de santé/sécurité. Elle requiert une assistance soutenue de la part de tiers pour remplir les conditions de la SFI et du Projet. Il a été également observé que certains fûts provenant d’EEPCI contenaient des déchets mal triés, ce qui augmente les risques pour la santé et la sécurité, et affecté la productivité. Bio-traitement des sols contaminés par des hydrocarbures à la KWMF Le site de landfarming traite actuellement un mélange des sols contaminés par des hydrocarbures issus de divers déversements survenus dans le passé sur différents chantiers, et les sables contaminés issus de la zone de tests des boues du puits K223 avant sa mise à niveau. Les volumes de sols traités sont de l’ordre de 300 m3, étalés sur une plate-forme de latérite de 3000 m2 (épaisseur moyenne de sol : 10 cm). Selon les informations disponibles, le landfarming a démarré en décembre 2004. Dans les 6 derniers mois (jusqu’en juin 2005), l’arrosage et le travail du sol ont été réalisés une ou deux fois par semaine, en limitant l’arrosage à 50 – 80% de la capacité du sol traité, afin de minimiser la percolation. L’arrosage a été suspendu en juin au début de la saison des pluies, cependant que le travail du sol était poursuivi régulièrement. Afin de suivre l’efficacité du processus de bio-traitement, une campagne d’échantillonnage des sols était prévue trimestriellement pour collecter des échantillons moyens représentatifs issus de la zone de landfarming. Du fait de problème de conservation, aucun des 12 résultats de décembre 2004, janvier et mars 34 Décembre 2005 2005 des analyses effectuées au laboratoire PGE de Douala n’a été validé. Seuls les résultats d’une campagne de prélèvements effectuée en juin 2005 par un laboratoire extérieur sont disponibles, avec une concentration moyenne en hydrocarbures totaux de 5 000 ppm. Les actions à mener dans le futur sur ce site comprennent l’arrosage et le travail du sol régulier, et le prélèvement d’échantillons supplémentaires pour évaluer l’efficacité du bio-traitement en conformité avec les normes applicables établies par le Projet, qui indiquent que le traitement peut être considéré comme achevé si : • • La décroissance cumulée dans la concentration en hydrocarbures totaux durant la dernière période de 2 semaines est inférieure à 10% de la décroissance totale depuis le début du traitement ; La concentration résiduelle en hydrocarbures totaux ne pose aucun risque pour la santé humaine et pour l’environnement. Gestion des eaux usées sur les installations permanentes et dans l’OFDA Collecte des eaux pluviales et traitement des eaux huileuses Les installations permanentes au Cameroun et au Tchad disposent de systèmes de collecte par caniveaux ouverts, et de séparateurs à hydrocarbures pour traiter les eaux pluviales potentiellement polluées par les rejets, déversements et fuites d’hydrocarbures. L’ECMG a examiné ces systèmes sur la station de collecte, l’installation centrale de traitement CTF, et la PS1 à Komé 5, ainsi que la PS3 à Bélabo. Les eaux pluviales sur ces sites sont gérées par un système de collecte double ; un système interne, qui comporte une station de relevage, un séparateur et des vannes de sécurité, collecte les eaux potentiellement polluées issues des zones de procès ; un fossé externe collecte les eaux traitées issues du système interne et les eaux pluviales issues des zones non revêtues et des routes, et les évacue à l’extérieur des installations. Comme recommandé en 2004, les stations de relevage ont été équipés d’une écrémeuse qui collecte les huiles récupérées dans la chambre principale. Ces huiles sont ensuite injectées dans l’oléoduc. Les résultats des analyses sur les effluents et les volumes éliminés sur la station de relevage de Komé 5 entre juillet et octobre 2005 ont été fournis par EEPCI. Environ 2 035 m3 d’effluents traités ont été évacués vers le fossé extérieur. La concentration en hydrocarbures de ces effluents était sous la limite de 20 mg/l édictée par les normes de la Banque Mondiale. Station service Mobil de Komé Base et centrale à béton Comme indiqué dans le 11ème rapport de visite de l’ECMG, plusieurs améliorations ont été apportées à la gestion des eaux pluviales potentiellement contaminées. A la suite de l’installation des vannes de sécurité et d’échantillonnage à l’aval du séparateur et au remplacement du système d’infiltration par un drain à ciel ouvert permettant l’observation des eaux rejetées, un auvent a été installé sur le site en 2005 comme recommandé. 35 Décembre 2005 Les formulaires d’inspection des séparateurs ont été fournis par le Projet pour la période comprise entre août et septembre 2005. En dépit de quelques observations mineures rapportées par les moniteurs PGE de EEPCI durant leurs inspections, l’installation a été notablement améliorée depuis la phase de construction et elle est maintenant convenablement gérée. L’analyse des hydrocarbures totaux sur les effluents n’a pas été réalisée en 2005 avant leur rejet dans le système de drainage à ciel ouvert. Des insuffisances ont été observées dans la gestion des eaux de lavage issues de la centrale à béton, située à Komé Base, qui fonctionne actuellement pour d’importantes activités de construction. Ces eaux de lavage ont été observées dans un fossé à l’extérieur de la clôture. De telles eaux stagnantes, fortement basiques, constituent un risque pour la santé des personnes et du bétail. Stations de traitement des eaux usées L’ECMG a visité la station de traitement des eaux usées du camp de Komé 5, qui comporte plusieurs réservoirs de sédimentation et unités de traitement biologique. Les effluents traités sont éliminés par un champ d’infiltration. Un lit de séchage des boues existe également sur ce site, les boues séchées étant envoyées à la KWMF pour élimination, et les eaux issues du filtrage préalable des boues avant séchage étant renvoyées dans le traitement. Une configuration similaire fonctionne à PS3 sans problème particulier. Les observations suivantes ont été faites: • • • • • Certaines mises à niveau ont été effectuées par EEPCI en 2005 : les unités de traitement de Komé 5 ont été clôturées et l’unité de filtration améliorée. Les lits de séchage, qui n’étaient pas utilisés en 2004, étaient opérationnels lors de la visite ; Les boues séchées sont incinérées dans l’incinérateur municipal de la KWMF (9 800 kg en 2005). Au contraire de ce qui a été rapporté par COTCO au Cameroun, ces boues ne sont pas testées par EEPCI avant élimination, et la décision de les incinérer est prise sur la base d’une inspection visuelle. L’équipe PGE n’est pas suffisamment impliquée dans cette décision ; Selon les analyses d’effluents effectuées entre août et octobre 2005, les coliformes fécaux étaient « trop nombreux pour pouvoir être comptés », ceci alors même que l’unité de Komé 5 est surdimensionnée. Des résultats similaires ont été rapportés pour les stations d’épuration de la station de collecte de Miandoum et celle de Komé Base. Ces stations d’épuration semblent donc ne pas parvenir à abattre la charge bactérienne de l’effluent ; Il avait été indiqué que la chloration était inefficace, et avait été suspendue par TCM au début de 2005, apparemment sans que l’équipe PGE soit informée. EEPCI a par la suite indiqué que l’argument de TCM pour suspendre la chloration était de permettre une poursuite de la biodégradation dans le champ d’infiltration, mais ceci ne fut pas autorisé par la direction PGE. EEPCI a également informé l’ECMG que la chloration était de nouveau pratiquée, et qu’elle permettrait d’éliminer les coliformes fécaux ; Il a été indiqué que des quantités importantes de matières plastiques rejetées dans les toilettes des camps avaient un impact sur l’efficacité des unités de traitement ; 36 Décembre 2005 • Le champ d’infiltration n’était pas clôturé. Des obstacles provisoires ont été placés pour empêcher les véhicules de pénétrer dans cette zone, mais des problèmes pourraient survenir en saison des pluies lorsque la capacité de drainage est réduite. Gestion des fluides de forage Des formulaires de fermeture des plates-formes de forage préparés par les superviseurs forage de Esso ont été fournis à l’ECMG pour les forages effectués en juillet, septembre et octobre 2005. Tous les tests menés sur les boues de forage étaient selon ces documents en conformité avec la norme de 3 000 ppm de chlorures. Installation de K223 pour la gestion des boues issues des essais sur forages Cette installation est destinée au stockage temporaire des sables huileux issus des puits de l’OFDA. Après qu’ils aient été séchés dans une fosse à ciel ouvert, ces sables sont envoyés à la KWMF pour traitement et élimination, cependant que l’eau huileuse est pompée et stockée dans plusieurs citernes avant d’être réinjectée dans le puits d’injection à environ 1600 mètres de profondeur. Au cours de la visite de décembre 2004, l’ECMG avait soulevé le problème de l’insuffisance de la rétention sur la fosse de stockage (une simple membrane), où les boues huileuses sont stockées. Le besoin d’un programme de suivi des eaux souterraines comprenant les hydrocarbures totaux avait également été mentionné. Cette installation a été améliorée en mars 2005 comme suit : • • • • L’ancienne fosse de lavage destinée au stockage temporaire et à la décantation des fluides de forage a été enlevée ; Le sous-sol contaminé a été excavé sous l’ancienne membrane, et transporté à la KWMF pour stockage et élimination. Ces terres n’ont pas l’objet d’analyses, et sont actuellement stockées dans la cellule à déchets dangereux. Les options de décontamination de ces terres n’ont pas été envisagées par EEPCI ; Une nouvelle fosse de lavage avec revêtement en béton a été installée ; Des prélèvements d’eau souterraine ont été pris sur trois piézomètres installés sur le site (un en amont et deux en aval) ; les hydrocarbures totaux n’y étaient jamais présents au dessus du seuil de détection. Recommandations : 20.1 COTCO doit envisager de placer une toiture au dessus du stockage des huiles usagées de PS3, pour réduire le débit entrant dans le séparateur à hydrocarbures. 20.2 EEPCI doit envisager de préparer et mettre en œuvre un plan de suivi des séparateurs à hydrocarbures similaire à celui préparé par COTCO. 20.3 Le tri des déchets, leur confinement, et leur étiquetage à la KWMF doit être notablement amélioré, en donnant la priorité aux déchets dangereux et en conformité avec les exigences du PGE. 20.4 Soit l’incinérateur à déchets dangereux de la KWMF doit être réparé d’urgence et rendu opérationnel de façon régulière, soit une solution alternative doit être identifiée en conformité avec le PGE et mise en œuvre par EEPCI. 20.5 EEPCI, ainsi que la SFI, doit envisager de préparer un plan de travail et un budget pour amener EPSO 2000 en conformité avec des conditions 37 Décembre 2005 élémentaires de santé et de sécurité. En outre, EPSO 2000 doit être soutenue pour mener une analyse de la demande de ses produits à Bébédjia. 20.6 Prélever les effluents et analyser les hydrocarbures totaux pour le séparateur de la station service de Komé Base avant de rejeter les eaux pluviales traitées dans le champ d’infiltration pour contrôler l’efficacité du dispositif. 20.7 Collecter convenablement les eaux de lavage de la centrale à béton de Komé Base et éviter qu’elles ne coulent à l’extérieur de l’installation. 20.8 Gérer correctement les stations d’épuration de l’OFDA, les mettre à niveau, ou les remplacer, pour assurer un traitement convenable de la charge bactérienne (coliformes fécaux) conforme aux normes applicables. 20.9 Mettre en place des programmes de formation environnementale spécifiques pour le personnel de l’OFDA sur l’utilisation des installations des camps, pour limiter les pratiques inadéquates qui affectent l’efficacité des unités de traitement. 20.10 Les boues séchées issues des unités de traitement sont actuellement éliminées par incinération cependant que les cendres sont placées dans la cellule à déchets non dangereux de la décharge. D’autres options d’élimination telles que l’épandage ou le compostage devraient être évaluées sur la base d’une caractérisation chimique complète, pour réduire la charge devant être incinérée ou éliminée à la KWMF. 20.11 Le champ d’infiltration doit être clôturé pour réduire les risques d’intrusion de tiers. 20.12 Les options de décontamination des sols et boues pollués retirés des travaux de terrassement au site de K223 doivent être examinées et sélectionnées. 21. Prévention et réaction aux déversements pétroliers Stratégie du Projet : Le PGE comporte des exigences relatives à la réponse aux déversements de carburants et limiter l’impact environnemental de tels déversements. Les six Plans Particuliers de Zones (PPZ) requis pour chacune des zones du projet et chaque organisation d’intervention au Tchad et au Cameroun (c’est à dire l’OFDA, les quatre zones d’entretien de l’oléoduc et la zone offshore) sont maintenant disponibles sur site et opérationnels. Observations : L’ECMG a visité la zone de stockage des équipements de réaction aux déversements à Komé 5. L’équipement est approprié, et les exercices de réaction et les sessions de formation du personnel sont régulièrement entrepris aussi bien dans l’OFDA que le long de l’oléoduc. Au cours de la visite de site, l’équipement de réaction déployé le long du fossé de collecte des eaux pluviales autour de l’unité centrale de traitement (CTF) a également été inspecté. Le fossé extérieur qui évacue les eaux vers la rivière Loulé a été doté d’un boudin flottant absorbant et d’une vanne guillotine d’interception qui peut être fermée en cas de déversement. Selon la liste fournie par EEPCI, seul un déversement de plus d’un baril est survenu dans l’OFDA en 2005 : environ 480 litres de pétrole brut se sont répandus à partir d’une vanne au puits K-324. De l’ordre de 400 litres auraient été récupérés. Cet incident a été fermé par un rapport du 17 mars 2005. 38 Décembre 2005 EEPCI a fourni un exemplaire de la 2nde révision (version provisoire) du PPZ de l’OFDA. La version finale de cette révision est attendue pour le second trimestre 2006. L’examen par l’ECMG indique que ce plan ne comprend par les points de contrôle tactique supplémentaires identifiés en 2004 par EEPCI à la suite d’une recommandation spécifique portant sur l’amélioration de l’efficacité et du niveau de détail des PPZ. Selon les indications fournies par EEPCI, le PPZ révisé devrait inclure le champ de Moundouli. Recommandations : 21.1 S’assurer que le PPZ révisé pour l’OFDA contienne au minimum les points de contrôle de déversement supplémentaires identifiés en 2004. En outre, EEPCI doit envisager de continuer à actualiser ce nombre de points de contrôle pour prendre en compte le nombre accru de puits et de canalisations lié au programme en cours « d’infilling ». 22. Protection des terrains et des sols Stratégie du Projet : Les exigences du PGE liées à la phase exploitation comprennent un processus de suivi continu des terres utilisées par le Projet. La conception du Projet a priorisé des sites déjà affectés par des activités humaines pour positionner les équipements du Projet et les installations de production de pétrole. La reprise des terrains de l’emprise de l’oléoduc par leurs anciens usagers doit également faire l’objet d’un suivi. Des règles ont été définies pour limiter les impacts sur les sols, y compris la gestion des sites d’extraction nécessaires aux activités de construction et d’entretien routier, et le débroussaillage, ainsi que pour contrôler et atténuer l’érosion et remettre en état les terrains perturbés par le Projet le long de l’oléoduc, dans l’OFDA et sur les installations temporaires. Observations: Remise en état et fermeture des sites Les observations relatives à l’usage des sols et à leur restitution dans l’OFDA, à l’état des installations temporaires, à la remise en état des plates-formes de forage, ainsi qu’au contrôle de l’érosion le long de l’oléoduc sont présentées aux paragraphes 8, 14, 16 et 25. Gestion des zones d’emprunt dans l’OFDA L’ECMG s’est concentré sur les sites d’extraction d’agrégats dans l’OFDA. EEPCI a remis un tableau récapitulatif des sites d’extraction situés dans l’OFDA, qui inclut les informations relatives à leur surface totale, à la surface restant à réhabiliter, aux pourcentages de réhabilitation et de retour. Une évaluation de la situation des zones d’emprunt est actuellement mené par l’équipe PGE d’EEPCI. Sur la base de l’inventaire disponible, le nombre de zones d’emprunt ouvertes dans l’OFDA par le Projet est de 43, dont : • • 10 sont utilisées ; 19 ne sont pas utilisées, sans pour autant être remises en état. 39 Décembre 2005 Plus de 65% des zones d’emprunt ouvertes depuis le début du Projet demeure à remettre en état. La taille des zones d’emprunt est variable, mais 10 de celles qui ne sont pas remises en état sont d’une surface supérieure à 100,000 m2 pouvant atteindre 500,000 m2 (comme dans le cas de KBP1, KBP4, KBP9, MBP8/16). Certaines zones d’emprunt ont été ouvertes en 2001 et n’ont jamais été remises en état. Des incohérences ont été observées dans les données actuelles, comme cela avait déjà observé en 2004 : certaines zones d’emprunt décrites comme remises en état (par exemple la sablière 4 de Doba, ne le sont pas en réalité. L’ECMG a également observé que certains sites d’extraction sont remis en état par un entrepreneur donné, puis réouverts par un autre. Des sites ont également été observés où des demandes multiples d’extension ont été approuvées par le Projet (par exemple KBP6, située près du village de Béro I, a été ouverte en 2002, jamais totalement remise en état, réouverte en 2004, puis étendue deux fois en 2005 après approbation de ces demandes d’extension par l’organisation PGE). Les évaluations environnementales initiales (Environmental Baseline Assessments EBAs) relatives à ces nouvelles zones d’emprunt ou à des extensions de sites opérationnels ont été mises à disposition de l’ECMG : elles apparaissent en amélioration par comparaison avec la visite précédente. L’ECMG observe qu’en 2004, le Projet avait indiqué qu’un plan de remise en état des zones d’emprunt était prêt à être mis en œuvre. L’observation actuelle indique cependant que la gestion actuelle des zones d’emprunt n’est pas en conformité avec le principe de minimisation des impacts et des surfaces figurant dans le PGE. Comme indiqué dans le chapitre 16 du présent rapport, certaines zones d’emprunt dont le fond était couvert d’eau stagnante ont été également observées ce qui constitue un danger. Recommandations : 22.1 EEPCI doit préparer un plan de remise en état des zones d’emprunt existantes et inutilisées, comprenant un calendrier, puis le mettre en œuvre de manière cohérente et en assurer le suivi. 22.2 EEPCI doit requérir un plan de remise en état avec un calendrier pour toute demande supplémentaire d’exploiter un site d’extraction. 22.3 Le personnel d’EEPCI et les entrepreneurs de l’OFDA doivent être au courant de la situation actuelle de la remise en état réelle sur chaque zone d’emprunt de l’OFDA, pour limiter les impacts concernant les zones d’emprunt remise en état. 22.4 EEPCI doit continuer à améliorer les évaluations environnementales initiales (EBAs) pour tous les nouveaux sites, en particulier les nouveaux sites d’extraction, et assurer une supervision par du personnel expérimenté, pour qu’elles soient d’une qualité acceptable. 23. Protection de la qualité de l’air Stratégie du Projet : Les engagements relatifs à la protection de la qualité de l’air et liés aux installations permanentes au Cameroun et au Tchad sont précisés par le PGE et l’annexe 17 de l’accord de coordination de crédit, qui indique que les différentes actions suivantes 40 Décembre 2005 doivent être réalisées régulièrement à partir de la date d’achèvement du Projet (fixée au 28 octobre 2004 par le Projet) : • • • • Campagne de suivi des émissions des cheminées pour le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote et les particules tous les trois ans ; Actualisation de la modélisation de la dispersion dans l’air à partir de l’unité centrale de traitement (CTF) sur une base annuelle ; Programme trimestriel de suivi de la qualité de l’air ambiant pour le dioxyde de soufre et les particules au moyen des unités mobiles de suivi de la qualité de l’air ambiant disponibles au Tchad et au Cameroun ; Programme continu de suivi de la qualité de l’air ambiant pour les oxydes d’azote au moyen des unités mobiles. Les émissions des cheminées et l’air ambiant doivent être en conformité avec les limites précisées dans l’annexe 17 pour le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote et les particules inférieures à 10 µm (PM10). Si une non-conformité est détectée, le suivi des émissions sera réalisé annuellement jusqu’au retour à la conformité. Observations : Analyse des émissions à la source Un rapport avait été préparé par un spécialiste sur des analyses des émissions à la source conduites entre mai et juillet 2004. A l’époque, toutes les émissions analysées étaient conformes aux valeurs figurant dans l’annexe 17 de l’accord de coordination de crédit. Il n’a pas été réalisé de tests supplémentaires en 2005. Actualisation de la modélisation de la dispersion autour de la CTF Cette actualisation doit démarrer en novembre 2005. Le modèle prendra en compte les résultats des mesures des émissions faites en juin 2004, et fournira des cartes montrant les concentrations maximales prédites au niveau du sol. Ces cartes pourront être utilisées par EEPCI et COTCO pour positionner convenablement les unités de mesure mobiles pendant les campagnes de suivi de la qualité de l’air ambiant. Torchage De grandes quantités de gaz naturel lié à la production du pétrole brut sont toujours récupérées dans l’OFDA. Ce gaz est en partie utilisé pour la centrale énergétique de l’OFDA, et en partie brûlé par torchage. Les données actualisées relatives aux quantités de gaz brûlé en 2005 ont été fournies, et sur ces bases, les observations suivantes sont faites : • • • Les volumes torchés sont de 1,4 million de pieds cube par jour, contre une estimation de 1,1 million. La prédiction selon laquelle le volume diminuerait sensiblement avant mai 2005 (études de réservoir menées en 2004) ne s’est pas réalisée. Il est vraisemblable que les volumes de gaz récupéré ne vont pas diminuer dans le futur proche, sous l’effet de « l’infilling » actuellement en cours et des champs satellites. Les volumes torchés seraient actuellement sous l’influence essentiellement des gaz à faible pression du réservoir de Bolobo. Certaines actions d’atténuation pour réduire ces volumes sont actuellement à l’étude, mais aucune action n’a été prise. 41 Décembre 2005 Les observations préliminaires effectuées n’ont pas permis de tirer des conclusions. Selon le PGE, le Consortium s’engage à minimiser le torchage et à maximiser la récupération et le recyclage du gaz naturel associé à la production de pétrole brut (PGE, Tchad, Volume 1, chapitre 2). Qualité de l’air ambiant sur les installations permanentes au Cameroun Le suivi a été effectué à PS2 et PS3. Les résultats disponibles témoignent de concentrations qui demeurent sous les limites applicables pour tous les paramètres mesurés. Qualité de l’air ambiant dans l’OFDA, Tchad Les rapports relatifs au suivi de la qualité de l’air dans l’OFDA effectué aux premier, second et troisième trimestre 2005 ont été fournis à l’ECMG. En ce qui concerne les limites de qualité de l’air telles qu’édictées par l’annexe 17 de l’accord de coordination de crédit, la moyenne arithmétique annuelle des concentrations en PM 10 dépasse la valeur limite (71.2 µg/m3 au lieu de 50 µg/m3). Les observations suivantes sont faites sur la base des documents fournis : • • • Au cours des campagnes d’échantillonnage, la remorque de mesure était positionnée à l’intérieur de la clôture de la CTF, au lieu d’être placée à proximité des sites où le modèle indique que les concentrations maximales de polluants seront atteintes au niveau du sol. Le chapitre 1.0 de l’annexe 17 indique que les concentrations maximales doivent être mesurées hors des limites de propriété des installations du Projet. Bien que EEPCI ait indiqué que cette décision a été prise pour garantir la sécurité de la remorque, le site où les mesures ont été effectuées n’est pas conforme aux exigences du Projet. Le dioxyde de soufre n’a pas été mesuré en 2005. La décision a été prise par la direction PGE de EEPCI car l’incinérateur à déchets dangereux n’était pas opérationnel lors des prélèvements. Il n’est donc pas possible d’évaluer la conformité avec les engagements de l’annexe 17 relatifs au dioxyde de soufre dans l’air ambiant dans l’OFDA. Sur la base de l’interprétation communiquée par EEPCI, les concentrations (moyenne annuelle) en PM10 non-conformes sont liés à des vents de sable qui seraient survenus durant les mesures. L’ECMG est cependant préoccupé par le fait que la poussière produite par la circulation importante le long des routes de l’OFDA ait pu se refléter dans les mesures, ce qui confirmerait que la poussière constitue un problème à traiter en priorité (voir le paragraphe 17 du présent rapport). Recommandations : 23.1 L’étude de réduction du torchage devrait être finalisée pour mettre en œuvre des mesures appropriées de réduction du torchage conformément aux engagements du PGE. 23.2 Le dioxyde de soufre doit être mesuré trimestriellement à partir de la prochaine campagne de prélèvement, conformément aux engagements du PGE. 23.3 La qualité de l’air ambiant doit être mesurée à la KWMF, conformément au PGE. 42 Décembre 2005 23.4 23.5 24. Les sites de mesure pour les prochaines campagnes trimestrielles doivent être retenus pour mesurer des concentrations maximales correspondant aux résultats du modèle actualisé de dispersion dans l’air à l’extérieur de la limite de propriété des installations du Projet. La surveillance en continu de la remorque pendant 24 heures consécutives au moins doit être envisagée si des problèmes de sécurité se posent. L’impact de la poussière engendrée par la circulation du Projet le long des routes de l’OFDA doit être évaluée en termes de PM10 par EEPCI, pour fournir des données initiales qui permettront d’évaluer l’efficacité des mesures de contrôle de la poussière. Mesures et analyses dans l’OFDA Observations: L’ECMG a examiné les données fournies pour 2005 et relatives aux échantillons de sols et d’eaux usées. Certains problèmes ont apparemment affecté la gestion des échantillons et les équipements. En particulier, les échantillons de sols collectés au puits d’injection K223 n’ont pu être validés du fait de temps de conservation trop longs. Semblablement, des effluents issus de l’ancienne station Mobil n’ont pu être analysées (hydrocarbures totaux) du fait de problèmes avec l’analyseur. Selon le personnel PGE, les laboratoires PGE et de la CTF devraient être prochainement fusionnés. Ce processus devrait améliorer les capacités de l’organisation PGE à mener une large gamme d’analyses grâce au matériel disponible à la CTF. Recommandations: 24.1 L’équipe PGE devrait être impliquée dans la conception, la gestion et les activités du laboratoire commun à Komé. 24.2 Les analyses relatives au pétrole et à l’environnement doivent être convenablement séparées en terme de matériel et de gestion du laboratoire pour éviter la contamination des échantillons. 24.3 L’analyse sur les eaux souterraines étant une composante essentielle du suivi environnemental du Projet, l’équipe PGE doit continuer à utiliser des laboratoires extérieurs certifiés pour ces analyses chimiques sur les eaux souterraines. 25. Contrôle de l’érosion Stratégie du Projet : Sur la base des prescriptions du PGE relatives au contrôle de l’érosion et à la revégétalisation, et à la suite de la mise en œuvre du plan de suivi de l’érosion à long terme (annexe H du manuel de ROW de COTCO d’avril 2004 et annexe I du manuel de ROW de EEPCI/TOTCO de juillet 2004), des inspections aériennes mensuelles et des vérifications au sol sont menées le long de l’oléoduc. En particulier, le suivi après la saison des pluies est effectué par le Projet pour identifier les actions correctives à prendre le long de l’oléoduc. Sur la base des résultats de ces inspections, des dispositifs spécifiques de contrôle de l’érosion et de la sédimentation sont mis en place ou entretenus par les équipes d’entretien. 43 Décembre 2005 Les inspections aériennes mensuelles et le suivi au sol sont menés par le personnel de COTCO ou de TOTCO/EEPCI. Au Cameroun, où l’érosion est plus problématique, les informations collectées durant cette surveillance et les inspections sont stockées dans la base de données de suivi de COTCO. Celle-ci contient des informations relatives au contrôle et à la gestion de l’érosion, à la gestion de l’accès induit, et à la revégétalisation. Les actions correctives sont spécifiées, et la base de données est actualisée régulièrement. Une colonne de statut montre si les problèmes identifiés sont ouverts, clôturés ou bien en cours de traitement. Cette approche de traçage permet au Projet de suivre les observations nouvelles ou existantes le long de l’oléoduc. Au Tchad, l’information est également traitée par le personnel de TOTCO/EEPCI. Observations : L’ECMG a examiné les questions de gestion et de contrôle de l’érosion sur plusieurs zones le long de l’oléoduc. Au sud du Cameroun (aire de maintenance 4, qui correspondait au spread 2 au cours de la construction), les berges de la Kienké (PK 1066), de la Lokoundjé (PK 1010) et de la Mougué (PK 997) sont bien stabilisées avec une végétation dense, incluant des espèces ligneuses, et une prédominance d’espèces pionnières telles que Musanga. Ces traversées de rivières sont toutes définies comme d’importance majeure par le PGE. Les enrochements utilisés pour stabiliser les berges sont presque entièrement recouverts de sédiments et de végétation. L’ECMG a également visité les collines de Mbikiliki près du PK 990, l’une des zones les plus raides dans la MA4, où des problèmes d’érosion avaient été observés dans le passé après la remise en état de l’emprise (informations issues de la surveillance aérienne). Quelques plaques de latérite nue ont certes été observées dans cette zone, mais les berges anti-érosives sont en place et en général, la pente est stable avec une repousse significative de la végétation. La zone la plus problématique au Cameroun en ce qui concerne l’érosion depuis le début du projet est le PK 255 correspondant à l’escarpement du rift de Mbéré (“grand W”). En 2004, comme mentionné dans le précédent rapport de l’ECMG, le Projet avait décidé de prendre une approche passive vis-à-vis du contrôle de l’érosion dans cette zone sensible. Des mesures importantes avaient été mises en œuvre dans le cadre de la restauration initiale, leur entretien et leur mise à niveau n’étaient pas effectués dans le cadre de l’exploitation. Lors de la visite de l’ECMG, la zone de l’escarpement témoignait de problèmes sérieux d’érosion en gouttière sur plusieurs pentes, et le câble fibre optique avait été exposé à plusieurs reprises depuis la saison des pluies 2005. Plusieurs mesures de contrôle de l’érosion ont échoué dans cette zone (par exemple digues et gabions emportés, sacs de sable déchirés et inefficaces), et la revégétalisation est minimale. Dans les derniers mois, le Projet a pris la décision de changer d’approche, et a produit un document intitulé « Propositions de réparation et d’entretien dans le grand W », qui propose un plan de trois ans pour réparer les dommages encourus et prévenir la poursuite de l’érosion sur ces pentes. COTCO a rapporté que ce plan, qui précise des mesures de contrôle de l’érosion telles que la construction de digues, de gabions, de couvertures anti-érosives, et de semis, pour chacune des six collines de la zone de l’escarpement sera examiné et mis en œuvre avec un consultants camerounais spécialisé. Les mesures de revégétalisation seront soulignées dans un plan de 44 Décembre 2005 revégétalisation, document séparé qui précisera les techniques de revégétalisation pour la zone de la vallée de la Mbéré au sens large. Dans la zone de l’escarpement, qui est d’un accès difficile, le semis sera manuel. Au Cameroun également, quelques problèmes d’érosion ont été observés sur certains sites d’installations temporaires. Ce sujet est examiné dans le paragraphe 14 du rapport. Au Tchad, l’érosion n’est pas apparue comme un problème le long de l’emprise de l’oléoduc. COTCO a indiqué qu’un nouveau dispositif photographique est disponible pour la surveillance aérienne, comme recommandé. Cependant, COTCO a rapporté que son usage n’est pas autorisé pour l’instant par le Gouvernement, et que de ce fait il n’est pas encore opérationnel. Recommandations : 25.1 Mettre en oeuvre dès que possible les « Propositions de réparation et d’entretien dans le grand W » avec le consultant local au Cameroun. 25.2 Envisager toutes les fois que c’est possible la participation des villageois dans la revégétalisation et les actions de contrôle de l’érosion. 25.3 Le Projet doit tenter d’accélérer l’approbation du nouveau système photographique par le Gouvernement du Cameroun, pour améliorer les méthodes de surveillance aérienne le long de l’oléoduc. 26. Revégétalisation Stratégie du Projet : La stratégie du Projet en matière de suivi de la revégétalisation de l’emprise de l’oléoduc au cours de la phase exploitation est traitée dans plusieurs chapitres des plans de gestion de COTCO et de TOTCO/EEPCI. Par exemple, pour le Cameroun, le plan de suivi du contrôle de l’érosion et d’entretien (annexe H du plan de ROW de COTCO), le plan de gestion de l’accès induit (annexe N) et le plan de maintenance dans les zones humides et étendues d’eau couvrent tous des aspects liés à la revégétalisation. Pour le Tchad, le plan de suivi du contrôle de l’érosion et d’entretien (annexe H du plan de ROW de TOTCO) et le plan de maintenance dans les zones humides et étendues d’eau couvrent certains des aspects liés à la revégétalisation. Le suivi de la revégétalisation le long du ROW devait également avoir lieu dans le cadre du plan de suivi de la Chromoleana (annexe J du plan de ROW de COTCO) et du plan de revégétalisation pour le nord Cameroun, mais le Projet a changé d’approche pour certains des objectifs décrits dans ces documents, comme indiqué plus bas. Comme décrit dans le paragraphe 25 de ce rapport pour ce qui concerne le contrôle de l’érosion, la revégétalisation le long du ROW est suivie dans le cadre de la surveillance trimestrielle aérienne et des inspections de suivi de routine au sol. Les informations collectées le long de l’ensemble de l’oléoduc sont rassemblées par le personnel PGE de COTCO et de TOTCO/EEPCI comme indiqué plus haut dans le paragraphe 25 du présent rapport. 45 Décembre 2005 En ce qui concerne la maintenance de l’emprise, le personnel d’exploitation recrute des entrepreneurs locaux, qui à leur tour recrutent des travailleurs villageois locaux non qualifiés pour couper la végétation à une trentaine de centimètres une fois par an. Ces activités ont lieu après la saison des pluies. La première année (2004), la végétation a été coupée dans l’emprise du système (de 10 mètres de large), et la seconde année (2005), elle n’a été coupée que dans une bande de 2 mètres sur l’axe. Les CROs au Cameroun et LCCs au Tchad assistent l’entrepreneur dans le recrutement des villageois, et vérifient la conformité de ces embauches avec les normes du PGE. La revégétalisation des anciennes routes d’accès du Projet et des installations temporaires (camps des travailleurs et aires de stockage) a été prise en compte dans le cadre des mesures initiales de remise en état prises par le Projet (scarification et remise en place de la terre végétale) à la fin de la phase construction. Observations : Au Cameroun, l’ECMG a visité des sections de l’oléoduc entre Kribi et Lolodorf (MA-4), Nanga Eboko et Belabo (MA-3), et près de la vallée du rift de Mbere (MA2). Les sites visités entre Kribi et Lolodorf montrent une repousse importante de la végétation, avec des espèces ligneuses pionnières et des buissons déjà bien établis Entre Nanga Eboko et Belabo, la repousse des herbes et buissons est significative, mais dans certaines zones, des massifs d’arbustes envahissants (Chromoleana odorata) dominent complètement, avec peu ou pas d’espèces ligneuses. Deux ans après les premières mesures de restauration de ces zones, des plaques de sol nu sont toujours présentes, montrant des sols fortement latéritiques sans terre végétale. La revégétalisation de l’emprise près du rift de Mbéré, qui est l’une des zones les plus difficiles à restaurer au Cameroun, s’est améliorée depuis la dernière visite de l’ECMG en décembre 2004. Les sites visités par l’ECMG montrent une bonne croissance d’herbes, buissons et l’apparition d’espèces ligneuses éparses. La couverture herbacée est cependant inégale. Des plaques de buissons envahissants ont été observées (C. odorata) ; leur apparition est récente. La présence de cette plante, identifiée par les moniteurs PGE de COTCO, contredit les évaluations faites il y a deux ans par un consultant du Projet qui indiquaient à l’époque que cette plante était peu encline à se propager aussi loin vers le nord. En fait, elle s’établit bien, même si son comportement en tant qu’espèce envahissante est mal connu dans ce climat particulier. Comme mentionné plus haut, COTCO avait à l’origine préparé un plan de suivi de Chromoleana après que l’ECMG ait fait part de ses préoccupations en rapport avec cette espèce envahissante. Sur recommandation de l’ECMG, ce plan avait défini une approche de suivi double : 1) pour déterminer si cette espèce se propageait au nord de la rivière Lom, zone où elle était précédemment absente, 2) si cette espèce apparaissait empêcher la repousse des arbres dans la zone entre Nanga Eboko and Belabo, particulièrement sensible puisque correspondant à un habitat de gorilles et chimpanzés, avec en outre coupe de bois et braconnage. Comme noté plus haut, COTCO a rapporté que C. odorata a été identifié au nord de la rivière Lom, et même dans la zone de la vallée de Mbéré, mais COTCO ne relevait 46 Décembre 2005 plus le remplacement possible de C. odorata par des espèces locales dans la zone sensible entre Nanga Eboko et Belabo. Comme mentionné plus haut, COTCO a préparé un plan de revégétalisation du ROW pour le nord Cameroun, qui a adopté une approche expérimentale pour évaluer l’étendue de la revégétalisation au nord Cameroun. A l’intérieur de « zones prioritaires » (des secteurs peu ou mal revégétalisés), des parcelles pilotes sont traitées en utilisant une combinaison de techniques (travail du sol, semis, fertilisation). Certaines actions dans ce sens ont été prises fin 2004 et début 2005, mais depuis COTCO a préféré préparer un plan sur 3 ans pour la revégétalisation pour la zone du rift de Mbéré. Ce plan est encore en phase initiale de préparation, mais consistera en semis hydraulique, semis manuel et collecte de semences d’espèces locales. Ce plan accompagne les « Propositions de réparation et d’entretien dans le grand W » et sera mis en œuvre par le consultant local sélectionné. Dans la suite de la saison des pluies 2005, l’équipe PGE de COTCO procédait à des tests de semis hydraulique sur certaines sections de l’oléoduc dans la zone du rift de Mbéré, y compris sur des parties situées au niveau de l’escarpement. Ces dernières montrent des signes de pousse satisfaisante de la végétation, mais globalement cette méthode nécessitera plus de temps pour être évaluée. COTCO a indiqué à l’ECMG que dans les zones inaccessibles en véhicule, le semis pourrait être effectué manuellement avec l’aide de villageois recrutés sur place. Dans la zone comprise entre le rift de Mbéré et Komé au Tchad, l’emprise est bien revégétalisée compte tenu du climat relativement aride. La couverture herbacée est bonne, avec quelques buissons. L’entretien est en cours, grâce à des équipes recrutées localement. Recommandations : 26.1 Pour la zone comprise entre Nanga Eboko et Belabo : • Là où la terre végétale est pauvre et où la cuirasse est visible en surface, le Projet doit évaluer en coopération avec un spécialiste de la bio-restauration l’établissement des espèces ligneuses, particulièrement dans les zones sujettes à l’envahissement par des bosquets denses de buissons. • Un plan de restauration envisageant le semis et la plantation devrait être défini pour ces zones à problèmes. 26.2 Pour la zone du rift de Mbéré : • Le plan de revégétalisation doit être finalisé dès que possible en liaison avec le consultant local. • COTCO ne doit pas perdre de vue l’esprit du plan de revégétalisation initialement préparé pour le nord Cameroun. Les plots d’essai ne seront plus utilisés mais le Projet devrait définir un mécanisme pour suivre et évaluer la progression et le succès des techniques de revégétalisation appliquées dans cette zone (semis hydraulique par rapport au semis manuel, durabilité de la couverture herbacée, apparition d’espèces ligneuses, présence de buissons envahissants, etc…). • Dans le cadre du plan de revégétalisation, dans les zones où la densité des buissons envahissants (C. odorata) augmentent (comme celle observée par l’ECMG au PK 274, COTCO devrait définir une stratégie pour remplacer 47 Décembre 2005 • • 27. ces buissons par arrachage sélectif et transplantation ou semis d’espèces locales. COTCO doit soutenir et favoriser autant que possible la participation des villageois dans les actions de revégétalisation. COTCO (et TOTCO) devront évaluer les possibilités de collecte de semences d’espèces locales destinées à être utilisées dans les actions de revégétalisation dans cette zone. Gestion de l’accès induit Stratégie du Projet : Conformément au PGE, le Plan de Gestion de l’Accès Induit préparé spécialement pour la phase de construction a été actualisé pour la phase exploitation, et inclus dans le plan de gestion du ROW de COTCO (avril 2004, annexe N). Le plan actualisé, désormais intitulé Plan de zone de gestion de l’accès induit (Plan IAMA) a été préparé en vue de « poursuivre l’évaluation de l’efficacité des mesures empêchant l’accès mises en place après la construction, et … documenter les modifications faites au contrôle de l’accès induit dans les premiers temps de la phase exploitation ». Le plan de suivi pour les zones de gestion de l’accès induit est similaire à ce qui a été décrit dans les paragraphes 25 et 26 du présent rapport pour le suivi de l’érosion et de la revégétalisation. La surveillance aérienne et la vérification au sol sont réalisées mensuellement, avec une enquête détaillée au sol réalisée en plus trimestriellement dans les zones de gestion de l’accès induit. Les résultats du suivi de l’accès induit sont introduits dans la banque de données de suivi de COTCO ? et les incidents sont suivis dans le temps jusqu’à ce que le problème soit considéré comme clôturé. Le suivi sur le terrain est réalisé conjointement par les moniteurs PGE et les inspecteurs de terrain du CPSP. Lorsqu’une activité illégale telle que la coupe de bois ou le braconnage est détectée dans l’emprise de l’oléoduc, la procédure consiste à envoyer une lettre formelle au siège du CPSP à Yaoundé, pour informer le Gouvernement de l’incident et demander son intervention pour résoudre la question. Observations : Au cours de la visite de site, l’ECMG a visité plusieurs routes d’accès et des sections d’oléoduc dans les zones de gestion de l’accès induit entre Nanga Eboko et Belabo puis dans la zone du rift de Mbéré. L’équipe PGE a rapporté qu’à la demande de villageois, elle avait décidé de laisser certains portails ouverts en permanence dans la zone comprise entre Nanga Eboko et Belabo (accès PK 693, PK 687, et PK 656). L’équipe PGE a observé des activités de coupe de bois à caractère commercial le long de ces accès depuis le début de la phase exploitation. Le braconnage est également observé dans cette zone (présence de douilles et de cartouches), mais aurait diminué depuis les observations faites au début de la phase exploitation. Au cours de la visite de terrain, l’ECMG a observé des traces de bûcheronnage important sur deux sites distincts au voisinage du PK 687. Sur l’un de ces sites, les bûcherons semblaient rouvrir une piste d’accès du Projet qui avait été remise en état (PK 685-684). Il est rapporté que les bûcherons utilisent l’emprise pour le stockage des planches ainsi que pour l’accès dans d’autres zones qu’entre Nanga Eboko et la Lom. 48 Décembre 2005 Dans la zone du rift de Mbéré, l’accès par des tiers ne semble pas constituer un problème. Par contre, plusieurs cas d’accès non autorisé par le personnel d’exploitation de COTCO ont été décelés, notamment lorsqu’ils ont traversé en véhicule une cour d’école pour éviter d’ouvrir un portail à un point d’accès. Le Projet a émis un rapport de non-conformité en liaison avec cette observation, et ce problème semble être résolu dans la mesure où l’accès par la cour d’école a été bloqué. Deux demandes de changement ont récemment été approuvées par le Projet pour rouvrir deux accès dans cette zone alors qu’ils avaient été remis en état à la fin de la phase construction. L’une de ces routes (PK 257) sera utilisée pour l’accès à la zone de l’escarpement des équipes de maintenance, l’autre (PK 232) sera utilisée comme sortie de secours pour la PS2. Des portails ont été installés sur chacune de ces routes. La coordination entre les moniteurs du CPSP et l’équipe PGE est meilleure en ce qui concerne les questions liées à la gestion de l’accès induit. Cependant, le siège du CPSP n’a pas fourni ou n’a fourni que peu d’informations à la suite des lettres envoyées par COTCO au sujet du bûcheronnage illégal. COTCO indique que lorsque des activités illégales sont observées, les moniteurs CPSP et PGE sont parfois plus efficaces dans la recherche d’une solution directement sur le terrain que lorsqu’une plainte officielle est déposée au niveau central du Gouvernement pour qu’une action soit prise par ce dernier. Recommandations : 27.1 La zone de gestion de l’accès induit comprise entre Nanga Eboko et Belabo est l’une des plus sensibles traversées par le Projet, avec notamment un habitat de gorilles et chimpanzés. Cette zone est affectée par du braconnage, du bûcheronnage, et l’invasion d’espèces envahissantes le long de l’emprise de l’oléoduc. Afin de prévenir la dégradation plus avant de ce secteur, COTCO doit renforcer son approche sur le terrain pour gérer les impacts cumulatifs qui l’affectent. Les recommandations suivantes sont faites : • Le portail de l’accès du PK 687 doit être maintenu fermé. L’ECMG ne voit pas de raisons suffisantes pour qu’il soit laissé ouvert, dans la mesure où la route ne paraît pas être utilisée (une grosse bûche la bouche de toute façon un peu plus loin). L’extension et l’échelle actuelle du bûcheronnage dans la zone font que COTCO doit prendre toutes les précautions pour décourager ce type d’activités, en tenant compte du fait que les bûcherons utilisent d’anciens accès pour accéder à l’emprise. • Le portail de l’accès du PK 656 doit être déplacé de sorte à ce qu’il puisse bloquer l’accès tout en laissant la piste qui rejoint la route d’accès libre pour permettre aux villageois d’accéder à leurs champs. • Afin que les villageois soient incités à protéger ces forêts, COTCO pourrait envisager de soutenir un programme de forêts communautaires dans cette zone pour améliorer la sensibilité des communautés villageoises vis-à-vis de ces questions. Cette approche a été soutenue dans la zone de la Lom par le Projet, et pourrait également être ici couronnée de succès. • Toutes les activités de bûcheronnage, particulièrement sur l’emprise ellemême, doivent être découragées aussi vigoureusement que possible en coordination avec le Gouvernement. • Les tendances depuis le début de la phase exploitation relatives au bûcheronnage et au braconnage doivent être analysées sur la base des 49 Décembre 2005 27.2 28. données de terrain et présentés sous forme graphique dans les rapports trimestriels du Projet. Depuis le début de la phase exploitation, le processus de gestion du changement a été utilisé à de nombreuses reprises pour rouvrir des accès dans les zones de gestion de l’accès induit alors qu’ils avaient été remis en état à la fin de la construction et étaient censés selon le PGE rester fermés. L’ECMG comprend le besoin relatif aux deux nouveaux accès dans la zone du rift de Mbéré, mais le nombre de routes rouvertes par le Projet dans des zones de gestion de l’accès induit définies par le PGE est important et constitue un changement significatif par rapport aux conditions de la fin de la phase construction quand toutes les routes furent remises en état. Compte tenu des difficultés rencontrées avec les accès actuellement ouverts, et l’engagement pris d’atténuer et limiter les impacts potentiels sur le braconnage, le bûcheronnage et l’exploitation agricole dans ces habitats sensibles, la réouverture d’accès supplémentaires n’est recommandée dans aucune des zones de gestion de l’accès induit. Fondation Environnementale Objectifs et Responsabilités: Ainsi qu’il est indiqué à la Section 7, “Impacts et Mesures d’Atténuation”, du Sommaire Exécutif et mise à jour de l’Evaluation Environnementale du Projet d’Exportation Tchadien, la Fondation Environnementale (Foundation for Environment and Development in Cameroon [FEDEC]) est listée parmi les plans d’atténuation des impacts potentiels du Projet qui sont inévitables. Les plans d’atténuation des impacts comprennent : Le Plan pour les Peuples Autochtones (PPA) et son financement sur une période de 28 années, par une contribution de COTCO d’un montant de 600.000 $EU ; Un programme de soutien aux deux parcs nationaux de Campo-Ma’an et de Mbam et Djérem (Offsite Environmental Enhancement Program, OEEP) par une contribution additionnelle de COTCO d’un montant de 2.900.000 $EU. Le PGE pour le Cameroun indique au Volume 4 les détails du rôle de la FEDEC, ses responsabilités et ses procédures opérationnelles, de même que la contribution capitale de COTCO à la FEDEC. Le but de la FEDEC est de fournir un soutien financier à long terme pour la conservation écologique et les programmes de soutien aux deux parcs nationaux récemment créés, et aux programmes de développement pour les Pygmées Bagyéli et Bakola. Observations: La Fondation Bien que la contribution financière de COTCO soit clairement établie dans le PGE et qu’elle ait été versée à temps, des difficultés significatives dans la gestion de FEDEC et dans la mise en œuvre des trois programmes (PPA, Campo-Ma’an et MbamDjérem) ont été constatées par ECMG et représentent un vrai risque pour la mise en œuvre effective des mesures d’atténuation prévues. FEDEC est en effet l’approche et l’outil conçus pour que le Projet respecte les Politiques Opérationnelles de la Banque 50 Décembre 2005 (OP), relatives aux Habitats Naturels (OP 4.04) aux Populations Indigènes (OP 4.20). Si la FEDEC ne réalise pas effectivement les objectifs et les principes stipulés dans le PGE, le Projet risque de ne pas satisfaire aux Politiques Opérationnelles de la Banque. La FEDEC a 3,5 années d’existence (depuis mai 2002) et le groupe ECMG a signalé et discuté les difficultés en cours dans ses précédents rapports de suivi. Cependant, durant la visite de novembre 2005, de nombreuses observations critiques sont faites, qui méritent toute l’attention du Consortium et la préparation par ce dernier d’un plan de mesures correctives: Il n’y a pas eu de fonds additionnels levés par la FEDEC jusqu’à novembre 2005. Ce point était un aspect important discuté dans le PGE, et on en attendait qu’il contribue à la durabilité des mesures d’atténuation. A la connaissance d’ECMG, il n’y a pas eu de nouveaux contacts avec des institutions, donateurs ou contributeurs potentiels, au cours des douze derniers mois. PPA: Les quatre actions de court terme (cartes d’identité & citoyenneté, santé, éducation, agriculture), qui ont obtenu d’importants résultats jusqu’à avril 2005, se sont arrêtées depuis lors sur le terrain, avec de sérieuses conséquences négatives sur le programme PPA et les communautés Pygmées, bien que des fonds fussent disponibles à la FEDEC, selon les informations obtenues. Cette situation est particulièrement critique, si l’on considère également que, malgré les mécanismes de monitoring supposés être en place (par la FEDEC elle-même, par le Gouvernement, par COTCO et par la Banque Mondiale), cette situation soit devenue évidente à toutes les parties seulement au cours de la réunion conjointe de la mission ECMG/SFI en novembre 2005. Parc de Campo-Ma’an: Les contraintes financières ont été mises en avant par l’organisation de mise en œuvre WWF (World Wildlife Fund), mais un problème additionnel semble provenir des capacités limitées des parties à définir leurs actions prioritaires, en considération du faible budget disponible. On observe qu’en septembre 2005, le paiement des salaires des 25 écogardes avait 5 mois de retard. Cette situation a eu de sérieux effets négatifs sur la lutte anti-braconnage. Bien que cette situation ait été récemment corrigée, elle est due au paiement tardif par FEDEC au bénéfice de WWF. Parc de Mbam-Djérem: Les contraintes financières ont aussi été mises en avant par l’organisation de mise en œuvre WCS (Wildlife Conservation Society), et des effets négatifs sur la lutte anti-braconnage ont également été relatés. Le retard dans la préparation et la mise en œuvre du Plan de gestion du parc est un autre problème sérieux. Les contraintes financières auxquelles la FEDEC fait face en termes de budget annuel limité ont aussi été aggravées par le taux de change entre le Dollar EU et le Franc CFA au cours des dernières années. Cela a eu un sérieux effet sur le budget et le plan d’action pour 2005 et mérite d’être évalué par le Consortium. Il n’y a pas d’évidence d’améliorations dans la coopération entre la FEDEC et le Gouvernement du Cameroun (le CPSP), et ceci malgré l’implication du Gouvernement dans le Conseil d’Administration de la FEDEC. Ce facteur affecte aussi l’efficience des mesures d’atténuation. Il est rapporté que les difficultés dans les relations sont encore amplifiées par le récent partage des responsabilités (auparavant concentrées dans le MINEF) entre le MINEP et le MINFOF. La prochaine réunion du Conseil d’Administration de la FEDEC est prévue pour le début décembre 2005. Durant cette réunion, selon la Présidente du Conseil 51 Décembre 2005 d’Administration, d’importantes décisions devraient être prises, relatives notamment aux contraintes budgétaires et aux priorités, aux problèmes de gestion et de comptabilité, au remplacement d’un membre du Conseil. Le nouvel Administrateur de FEDEC est en place depuis mai 2005 (l’ancien Administrateur est part en septembre 2004). Les observations de terrain et constats sur les trois Programmes en cours sont détaillés ci-dessous. Programme PPA Il nous a été rapporté que le Facilitateur de Développement Communautaire (CDF) avait arrêté ses activités de terrain depuis avril 2005, étant arrivé à la fin de son contrat de trois ans financé par COTCO. Depuis cette date, le salaire du CDF a été payé sur le budget de la FEDEC, mais apparemment cette prise en charge ne comprend pas les dépenses pour les activités de terrain. Cependant, comme on peut le lire dans le rapport du CDF couvrant la période allant de mai 2002 à avril 2005, les quatre activités de court terme (Cartes d’identité & Citoyenneté, santé, éducation, agriculture) présentent un bilan de résultats significatifs à avril 2005, la situation actuelle étant caractérisée par le fait que les composantes n’ont pas progressé et que des assistances se sont arrêtées ou ont sérieusement diminué. Nous avons noté en particulier: (1) L’activité Cartes d’identité & Citoyenneté s’est arrêtée. Jusqu’à avril 2005 un total de 772 cartes d’identité a été délivré à des citoyens adultes des communautés Bagyéli & Bakola des zones de Bipindi, Lolodorf et Kribi. Cette activité recevait sur le terrain un appui de COE (Centre d’Orientation Educative, une ONG Italienne spécialisée dans l’éducation et l’intégration) et un appui financier de l’ambassade du Canada en plus de celui fourni par la FEDEC. Les réalisations sur la période comprennent aussi l’assistance aux communautés pour l’inscription sur les listes électorales de 321 citoyens Bagyéli & Bakola pour les élections d’ octobre 2004. (2) L’appui financier de FEDEC aux soins médicaux et au diagnostic médical pour les Bagyéli & Bakola s’est aussi arrêté aux environs du 2ème trimestre 2005. Le Centre de santé de Bandévouri que nous avons visité n’était plus approvisionné en médicaments gratuits pour les Bagyéli & Bakola de la zone (soit environ 500 personnes sur 10 campements). L’assistance financière à l’hôpital de Ngovayan et à ses infirmières (Les petites soeurs de Jésus) a cessé en décembre 2004. Le directeur de l’hôpital estime qu’un montant de 5 à 6 millions de Francs CFA est nécessaire pour fournir des soins médicaux aux 500 Bagyéli & Bakola vivant dans la zone. Les deux Centres de santé de Nkouambpoer et de Bidjouka qui étaient très actifs en 2004 pour fournir des soins de santé, de vaccination et des campagnes de sensibilisation sur l’hygiène de base les MST, doivent souffrir de la même situation de manque d’appui financier du PPA. Cela devrait être vérifié d’urgence. (3) Dans le domaine de l’éducation, le projet intitulé Projet pour l’éducation et l’intégration citoyenne des Bagyéli & Bakola est considéré par la FEDEC comme la priorité du programme PPA. Pour l’année scolaire 2004-2005 un total de 209 52 Décembre 2005 enfants étaient inscrits dans différentes écoles. Cependant, l’appui de la FEDEC pour l’année scolaire 2005-2006 en cours n’a pas été fourni. Le groupe ECMG a constaté par exemple, que l’école publique de Bandévouri avait seulement un enfant Bagyéli présent en classe, sur un total de 15 inscrits. Dans une autre école dirigée par FONDAF, une ONG spécialisée dans les soins aux enfants et l’éducation, les 118 élèves présents sont tous des enfants Bagyéli. Il a été observé que FONDAF obtenait de bons résultats avec les Bagyéli. L’ECMG a rencontré le directeur adjoint de FONDAF, qui lui a indiqué que l’école manquerait bientôt de fonds. A l’école publique de Ngoyang, il nous a été dit par les responsables que 70 enfants Bagyéli assistaient aux classes. Cependant, le directeur de l’école nous a rapporté que la FEDEC n’avait pas fourni d’aide financière depuis mai 2005. Plusieurs élèves ne pourront sans doute pas s’inscrire aux examens à cause de l’impossibilité où ils étaient de payer les 5,000 Francs CFA de frais d’inscription. (4) Une situation similaire a été observée avec l’appui de FEDEC à la production agricole, lequel fut actif sur près de trois années, depuis 2003 jusqu’à avril 2005. Les services apportés comprenaient la fourniture de semences sélectionnées, de plants de fruitiers et d’outils, de formation et d’appui pour la création de champs de culture autour des campements Bagyéli & Bakola, ainsi que des maisons pilotes dans les zones de Lolodorf, Bipindi et Kribi. Certains sites ont reçu une coopération des Services de l’Agriculture de Lolodorf et de Kribi. ECMG a visité des exemples de réalisations de champs et de jardins bien délimités, avec des droits reconnus aux Pygmées par leurs voisins Bantous, bien qu’il soit reconnu que la question foncière demeure un sérieux problème pour les communautés Bagyéli & Bakola. Alors que l’ECMG observait que le financement du PPA par FEDEC était arrêté depuis six mois, il était constaté que le “monitoring des activités du PPA” était toujours en cours par ERE Développement, sous un financement CPSP/CAPECE. Le fait que la composante monitoring ait continué, alors qu’il n’y avait aucune activité du PPA en cours sur le terrain, est une indication claire de la faiblesse des mécanismes de suivi interne, ainsi que de la déficience des relations entre la FEDEC et le CPSP. Cette situation n’a pas permit l’identification à temps des dysfonctionnements ni permit de prendre des mesures correctives après avril 2005. Le programme habitations, financé en parallèle par COTCO, s’est achevé en décembre 2004 avec un total de 25 maisons pilotes achevées dans 20 campements de la zone Kribi, Bipindi et Lolodorf. Les 25 maisons construites dans le cadre de ce programme ont été très appréciées par les communautés Bagyéli & Bakola. Il y a beaucoup d’autres demandes pour de telles maisons améliorées, mais elles n’ont pas pu être satisfaites en 2005, à cause du manque de financement et d’encadrement technique. L’absence du terrain du CDF de FEDEC n’a pas permit la continuation d’un tel programme additionnel. Avec une aide financière de la SFI, la FEDEC a reçu un rapport de mission en octobre 2004 établi par un anthropologue senior, le Dr A. Froment, avec des recommandations pour préparer un “Plan stratégique de Développement à Long Terme pour les Bagyéli & Bakola”. Le rapport intitulé “Réflexion sur le rôle de la FEDEC dans le Plan pour les Peuples Autochtones Vulnérables dans la zone Kribi-Lolodorf, Cameroun”, examine les questions importantes qui se posaient au programme PPA en octobre 53 Décembre 2005 2004, et fournit un ensemble cohérent de conclusions sur la situation des communautés Bagyéli & Bakola, sur les réalisations du PPA, ainsi que des recommandations pour la stratégie de la FEDEC. Ce rapport met l’accent, entre autres questions, sur trois conditions essentielles pour les futures actions à long terme: “Les Pygmées doivent: * obtenir des titres de propriété sur la terre qu’ils occupent; * créer des activités génératrices de revenus; * être non pas seulement consultés sur les objectifs du programme PPA, mais en faire partie intégrante comme acteurs, au sein d’un Comité de Pilotage”. Sa principale recommandation est de préparer une description de l’état initial, établissant la situation actuelle afin de pouvoir suivre les progrès qui seront réalisés au cours des trois prochaines décennies, et les progrès spécifiques du PPA. Il apparaît qu’il n’y a pas eu de progrès au cours des douze derniers mois en direction d’un tel plan à long terme ni des recommandations du Dr. Froment. Parc National de Mbam-Djérem La WCS (Wildlife Conservation Society) a travaillé comme Organisation d’exécution pour le parc national de Mbam-Djérem durant près de trois années, depuis février 2003. Le groupe ECMG a eu l’occasion de rencontrer le Directeur des programmes WCS au Cameroun pour discuter de la situation actuelle du Parc, au cours d’une réunion tenue au siège de la FEDEC à Yaoundé. Il a été relaté à ECMG que la viande de brousse commerciale provenant du braconnage est un problème sérieux du parc, et que les éco-gardes responsables des patrouilles de lutte anti-braconnage et de la confiscation des gibiers saisis ne sont pas gérés comme ils devraient l’être. Il semble que les écogardes reçoivent différentes instructions de la part du Directeur de Projet WCS ainsi que du Conservateur avec une coordination insuffisante entre les deux parties. Ainsi qu’il a été relaté à ECMG, lorsque la viande de brousse confisquée est vendue aux enchères, il n’y a pas de procédures en place pour suivre les fonds ainsi générés par ces ventes. L’actuel Conservateur est rarement au poste du Parc, et WCS n’a pas le mandat ni le pouvoir pour gérer cette situation. WCS a indiqué qu’ils continuent à faire face à des difficultés financières pour couvrir les activités nécessaires à maintenance d’un parc d’une telle importance. Les contraintes budgétaires son tune des principales raisons qui empêchent WCS de remplir complètement son mandat, ainsi qu’il est dit dans le récent rapport d’avancement de WCS (couvrant la période janvier à juin 2005). Les fonds FEDEC disponibles pour 2006 pourront couvrir seulement les frais de base pour le Parc (les salaires des écogardes et du directeur, les frais de fonctionnement marginaux). Un Plan de gestion du Parc en version provisoire est prévu pour être remis en fin novembre 2005, mais il apparaît qu’il y aura encore beaucoup à faire pour sa finalisation; notamment, le Plan doit encore être présenté et accepté par les partenaires et acteurs locaux des environs du Parc, ce qui sera probablement un processus long. Il est rapporté que la communication est meilleure entre les Ministères chargés de l’Environnement et WCS. Le groupe ECMG a été informé que des réunions 54 Décembre 2005 mensuelles sont tenues entre WCS et les Ministères MINEP et MINFOF, au cours desquelles les activités de gestion du parc sont discutées et décidées. Parc National et UTO de Campo-Ma’an La WWF (World Wildlife Fund) a travaillé comme Organisation d’exécution pour le parc national de Campo-Ma’an durant près de trois années, depuis février 2003. ECMG a tenu deux réunions avec FEDEC, WWF et des agents de MINEP & MINFOF au cours de cette visite. La première rencontre a eu lieu au village de Campo au poste forestier MINEP-MINFOF, avec le Conservateur du Parc cet l’équipe WWF, et la seconde s’est tenue à Kribi avec le Directeur du projet pour WWF. Nos deux interlocuteurs - le Conservateur du Parc et le Directeur du projet pour WWF - ont rapporté qu’à septembre 2005, les salaires des 25 écogardes avaient cinq mois de retard de paiement (trois mois ont été payés par FEDEC très récemment). Selon les deux parties, cette situation a eu des effets sérieux sur le contrôle du braconnage dans le Parc. Il apparaît que les fonds de la FEDEC disponibles pour 2006 pourront couvrir seulement les frais de base pour le Parc (les salaires des écogardes et du directeur, les frais de fonctionnement marginaux). La capacité des gardes à contrôler le braconnage est une question critique. Après la fermeture définitive de la compagnie HFC La Forestière de Campo en avril 2004, des concessions d’exploitation ont été données à des compagnies forestières, comprenant notamment la SCIEB (unité UFA-025 à l’ouest du Parc) et WIJMA (UFA-024 à l’est du Parc). La concession d’exploitation de l’unité UFA-023 (à l’est du Parc) a été donnée à une autre compagnie (Bubinga). Il a été rapporté à ECMG qu’environ 300 employés avaient été licenciés par HFC, et que cela avait eu un impact important sur l’accroissement de la pauvreté dans la zone, ainsi que sur l’accroissement de la pression du braconnage sur le parc. De plus, les projets communautaires d’appui socio-économique, qui faisaient partie des mesures d’atténuation incluses dans le Cahier des Charges de HFC, ne sont plus en vigueur. Les nouvelles compagnies (SCIEB et WIJMA) apportent au parc une protection minime, due à la définition vague des mesures d’atténuation contenues dans leurs Cahiers des Charges. La route qui traverse le parc n’est plus entretenue (elle l’était auparavant HFC) par les deux compagnies forestières, car elles n’utilisent pas cette route. L’ECMG a visité cette route et confirme qu’elle est dans un état médiocre; après la prochaine saison des pluies, il est très probable que la végétation aura presque entièrement recouvert plusieurs sections. WWF et le Conservateur ont indiqué que cette situation a des conséquences sur leurs activités, car la route était importante pour la surveillance antibraconnage. De plus, les deux ponts situés sur la partie est de la route (près des villages de Nyabissan et de Ebianemyong) sont détruits, limitant ainsi l’accessibilité du Parc et le contrôle du braconnage par les éco-gardes. Sur les dix anciens gardes rouges de HFC, seulement deux pour la SCIEB sont postés à la porte d’entrée ouest du parc, et deux pour WIJMA à la porte d’entrée est. Malgré les difficultés logistiques et budgétaires du Parc de Campo Ma’an, il est constaté que WWF continue à aller de l’avant. En août 2005, WWF a soumis le draft final d’un Plan d’Aménagement (en Français) qui serait au stade de l’examen final par le MINEP et le MINFOF, le CPSP et la Banque Mondiale : le Plan d’Aménagement du Parc National de Campo-Ma’an et de sa zone périphérique, août 2005). FEDEC a 55 Décembre 2005 aussi indiqué que ce plan actualisé devait encore être présenté aux communautés Bagyéli & Bakola avant finalisation. En parallèle avec ce Plan, WWF a indiqué qu’un plan de financement est en cours de préparation, qui présentera trois types de scénarios de financement : un qui permettra à WWF de réaliser seulement des activités de base par les écogardes ; un second qui permettrait la mise en œuvre partielle des activités de gestion du Parc; et un troisième qui permettrait la mise en œuvre complète du Plan d’Aménagement du Parc. Recommandations 28.1 Général 1) Après plus de trois ans d’existence de la FEDEC, le Consortium doit établir une évaluation exhaustive des réalisations, des capacités administrative et financière de la Fondation à atteindre les objectifs tels qu’ils sont définis dans le PGE. 2) Le Membre manquant du Conseil d’Administration, à recruter, devrait être une personne motivée et disponible, ayant les compétences, l’énergie et l’intérêt pour accroître les capacités du Conseil d’Administration. 3) Le Conseil d’Administration de la FEDEC devrait clarifier les rôles et les responsabilités de chaque personnel clé de la Fondation, tel que cela est défini dans le PGE (Volume 4, Partie I, section 6.0), et plus spécialement le mandat de l’Administrateur et les fonctions du CDF. La communication interne et les mécanismes de fonctionnement de la FEDEC devraient être significativement améliorés. 4) La FEDEC devrait renforcer et améliorer ses efforts de recherche de nouveaux financements. Cette tâche devrait être clairement traitée dans la lettre de mission de l’Administrateur (recommandation répétée). 5) La FEDEC et le CPSP devraient se réunir périodiquement pour partager les informations et coordonner leurs activités relatives au programme PPA et aux deux parcs nationaux, ainsi que cela est prévu dans le Document de Projet du CAPECE (voir paragraphes 10, 29, 36, 37 et 49). La Banque Mondiale devrait être plus effective sur ce point et améliorer son suivi. 28.2 Programme PPA 1) Le prochain Conseil d’Administration de la FEDEC devrait prendre des mesures immédiates pour redémarrer les activités prioritaires de terrain dans les domaines de la santé et de l’éducation; et s’assurer que le CDF retourne immédiatement sur le terrain. 2) COTCO devrait considérer la continuation de son appui financier à une seconde phase du programme habitation pour les communautés locales. 3) La FEDEC devrait renouveler le contrat du CDF et s’assurer qu’un budget suffisant est disponible pour couvrir les coûts des activités de terrain ainsi que l’appui logistique. Comme recommandé par ECMG dans ses précédents rapports, le CDF doit être basé sur le terrain pour de longues périodes, et préférablement être basé à temps plein à Kribi, avec des facilités et un équipement adéquat, pour être le point central de la mise en œuvre du PPA. Il est recommandé qu’une description détaillée des fonctions et missions de ce poste soit préparée, qui tiendra compte de la 56 Décembre 2005 préparation du Plan d’Action à Long Terme pour les Pygmées (voir cidessous). 4) FEDEC et les autres parties prenantes impliquées dans le PPA devraient donner la priorité à la préparation du “ Plan d’Action à Long Terme pour les Pygmées”, tel que recommandé dans le rapport préparé par le Dr. Froment. FEDEC devrait prendre la direction de cette tâche (répétition de recommandation). Les parties devraient discuter les objectifs raisonnables, pragmatiques, les voies pour incorporer des objectifs durables du PPA pour le long terme. 5) FEDEC devrait donner la priorité à la préparation d’une description de l’état initial de base, établissant la situation actuelle des communautés Bagyéli & Bakola, afin de pouvoir suivre les progrès qui seront réalisés au cours des trois prochaines décennies, ainsi que les progrès spécifiques du PPA, comme recommandé dans le rapport de l’anthropologue senior (répétition de recommandation). 28.3 Parc National de Mbam-Djérem 1) WCS devrait préparer un programme provisoire des activités nécessaires pour finaliser le Plan de gestion du Parc, associé à un calendrier et à un budget, pour une revue par FEDEC en début 2006. 2) Un processus devrait être établi pour garantir que les fonds obtenus de la vente aux enchères de la viande de brousse saisie sont gérés de manière rigoureuse et sont utilisés pour les besoins du Parc. 3) Les Ministères MINEP et MINFOF devraient convenir ensemble que les écogardes seront placés sous l’autorité directe du Directeur de Projet WCS, en coordination avec le Conservateur. 4) Le plan de financement pour les besoins d’un Parc National de cette taille devrait être repensé: • FEDEC devrait travailler avec WCS pour préparer un plan triennal de financement, pour le début 2006 (comme cela est fait par WWF). • Le Consortium devrait intervenir pour définir avec FEDEC et WCS un mécanisme pour améliorer le financement du Park. 5) Pour ce qui est des activités de gestion du Parc, les nouveaux rôles du MINEP et du MINFOF devraient être clarifiés par le Gouvernement du Cameroun et communiqué aux parties. 28.4 Parc National de Campo-Ma’an 1) Le Plan d’Aménagement du Parc National de Campo-Ma’an doit encore être formalisé: • Les ministères (MINEP/MINFOF), le CPSP, et la Banque Mondiale devraient finaliser leur revue pour début 2006 (ce processus dure depuis deux ans). • Le WWF devrait présenter le plan aux partenaires locaux qui n’ont pas encore été consultés (notamment les Communautés Bagyéli & Bakola) en décembre 2005. 2) WWF doit établir un budget des coûts basé sur les priorités – c’est-à-dire que, avant toute dépense additionnelle, les salaires et les coûts de fonctionnement journaliers pour les écogardes doivent être assurés. FEDEC doit procéder à une revue rapide du budget trimestriel soumis par 57 Décembre 2005 WWF, et doit s’assurer que les écogardes soient payés avant les autres activités. 3) La Banque Mondiale devrait intervenir pour s’assurer que les concessions forestières périphériques (particulièrement la SCIEB [UFA 25] et WIJMA [UFA 24 et 21]) mettent en œuvre effectivement les clauses de leurs Cahiers des Charges, et que leurs actions sur le terrain atteignent au moins les standards qui étaient définis pour HFC. 4) WWF dispose de ressources financières trop faibles pour maintenir en état un Parc National de cette dimension, spécialement étant donné la faible contribution gouvernementale à cet effort. La protection du Parc nécessite un appui additionnel, et un plan de financement pour soutenir un Parc National de cette taille doit être repensé : • WWF devrait finaliser le plan de financement pour décembre 2005 (il est en cours). • Le Consortium devrait intervenir pour définir avec FEDEC et WWF un mécanisme pour l’amélioration du financement de ce Parc. 5) Pour ce qui est des activités de gestion du Parc, les nouveaux rôles du MINEP et du MINFOF devraient être clarifiés par le Gouvernement du Cameroun et communiqué aux parties. 58 Décembre 2005 PROJET DE RENFORCEMENT DES CAPACITES, TCHAD 29. Conditions et Objectifs du Projet: Le Projet Banque Mondiale de Renforcement des Capacités du Gouvernement tchadien dans le secteur pétrolier a trois objectifs spécifiques : − Gérer le développement des ressources pétrolières de façon durable sur les plans environnemental et social, en commençant par le Projet Pétrolier de Doba au Sud du Tchad ; − Minimiser et compenser les impacts négatifs éventuels, environnementaux et sociaux, sur la région productrice et fournir aux résidents de la région des occasions d’améliorer leurs conditions de vie ; − Etablir un cadre efficace pour des investissements ultérieurs dans le secteur pétrolier, et s’engager effectivement avec ces investisseurs. Parmi les principaux indicateurs de l’efficacité du Projet de Renforcement des Capacités figurent les suivants : − Suivi effectif par le Gouvernement de la mise en œuvre du Projet pétrolier de Doba ; − Mise en œuvre effective du Plan de Gestion Environnementale du Projet pétrolier de Doba 12 ; − Amélioration des infrastructures sociales et création d’emplois dans la région13 du projet pétrolier (cet indicateur comprend implicitement la mise en œuvre du projet FACIL et des Mesures d’Urgence, ainsi que la préparation du Plan de Développement Régional, PDR). Pour le court terme, les actions prévues comprennent notamment la prise en charge de l’impact de l’immigration vers les chantiers du Projet, sous la forme d’investissements sociaux (équipements sanitaires, approvisionnement en eau, gestion des ressources en bois de chauffe et prévention des MST et du SIDA). 30. Observations En novembre 2005, le Projet Tchadien de Renforcement des Capacités, ainsi que la composante FACIL (Fonds d’Actions Concertées d’Initiative Locale) étaient tous les deux dans une situation très critique. Le Projet est dépourvu de fonds depuis début 2005, et aucun accord n’a encore été convenu sur le financement additionnel de la Banque Mondiale. La Banque a indiqué qu’une lettre de demande pour un financement supplémentaire avait été envoyée par le Gouvernement à la Banque Mondiale en juillet 2004 ; le document donnant la structure et le contenu du financement supplémentaire (une subvention) de 10 Million US Dollars a été finalisé seulement en été 2005. En raison de contraintes procédurales devant être remplies par le Gouvernement du Tchad, la Banque a indiqué que les négociations formelles pour la préparation de l’Accord de Crédit n’ont pas pu avancer avant la fin octobre 2005. Dans l’attente de la finalisation de la Lettre de Politique Sectorielle pour la période 2005-2008, que la Banque considère comme une condition pour la négociation du 12 Document d’Evaluation de Projet, mars 2000, page 2 59 Décembre 2005 financement supplémentaire, la date d’achèvement du crédit original a été prorogée jusqu’au 30 avril 2006. La Banque a indiqué que la récente décision par le Gouvernement du Tchad d’amender la Loi sur la Gestion des Revenus Pétroliers avait ajouté de nouvelles difficultés, et contribué à accroître les délais de mise en place. A notre connaissance, il n’y a pas eu d’autres négociations sur le financement supplémentaire (subvention) à ce jour, au moment de la mission ECMG. Le Projet de Renforcement des Capacités Tchad n’a pas fait de progrès significatifs depuis la précédente mission ECMG en décembre 2004 Toutes les activités du FACIL sont arrêtées depuis le début de 2005 à cause du manque de fonds. Il n’a pas été pris en compte les attentes fortes des populations locales, en termes de nouvelles écoles, d’infrastructures villageoises et de microcrédits, ce qui semble avoir créé une atmosphère de mécontentement et de perte de confiance, avec des effets négatifs sur la volonté de rembourser les crédits. La Banque Mondiale rapporte que, à cause de deux nouveaux projets (Projet d'Appui au Développement Local [PROADEL] financé par la Banque Mondiale, et du projet SFI d’appui aux petites entreprises) en cours de préparation et qui couvriront les activités que réalisait le FACIL, il a été convenu entre le Gouvernement et la Banque qu’il ne serait pas prévu d’autre financement pour le FACIL dans le cadre du financement supplémentaire, excepté pour l’achèvement d’une sélection de projets existants (parmi ceux approuvés par le Comité de Pilotage). La Banque a aussi indiqué que les problèmes lies au non remboursement de fonds devront être traités par le Gouvernement du Tchad. Le personnel du CTNSC paraît démotivé tant au niveau du siège que sur le site de Komé. La même situation est observée pour le personnel du FACIL à Bébédjia. Les salaires de sept cadres du CTNSC et de l’Unité de Projet Doba sont directement payés par la Banque Mondiale; les salaires des autres personnels en place sont payés par le budget du Gouvernement. Il n’y a pas (au moment de la mission ECMG) de budget de fonctionnement disponible. En plus des problèmes financiers présentés ci-dessus, l’organisation actuelle du CTNSC et ses ressources disponibles sur le terrain, ne sont objectivement pas en mesure de suivre adéquatement l’extension des activités d’exploration, les activités de construction et de production en cours dans le pays, et particulièrement celles relatives au Projet pétrolier Doba et à ses projets satellites Nya-Moundouli, aux activités d’exploration dans d’autres champs pétroliers potentiels conduites par le Consortium et d’autres Compagnies pétrolières. Bien que le Consortium et la SFI / Banque Mondiale aient contribué au développement d’un document en anglais intitulé “Guidelines to demonstrate compliance with the EMP principles for oil fields in Chad”, en novembre 2005, le résultat global correspond à un très faible monitoring des activités en cours. De plus, le CTNSC ne relate pas de progrès significatifs de la composante formation au cours de l’année 2005, à l’exception de séminaires et d’ateliers organisés par la Banque Mondiale, quand cela a été possible, sur des sujets spécifiques demandés par le Gouvernement. Une certaine formation a aussi été donnée directement par des agents de la Banque. Le Plan de Développement Régional (PDR) a été complété par le nouveau consultant recruté en fin 2004 pour améliorer et compléter le premier rapport préparé par un autre consultant, mais qui a été considéré comme insuffisant par toutes les parties. Au 60 Décembre 2005 moment de la visite de ECMG, la version finale du PDR n’était pas encore disponible, car le nouveau consultant n’avait pas été payé. Nous avons appris qu’un paiement aurait été fait par CTNSC durant la mission ECMG, ce qui devrait permettre à CTNSC de recevoir la version finale du PDR. La participation du CTNSC à la gestion du secteur pétrolier reste limitée, et ses capacités ont diminué au cours de la dernière année. La coordination entre le CTNSC et le Ministère du Pétrole est clairement insuffisante et nécessite une amélioration substantielle. Le Directeur de Programme de la Banque Mondiale, basé à N’Djaména, est en charge de la coordination de tous les projets liés au pipeline Tchad-Cameroun. L’équipe de la Banque a été renforcée par une Economiste Senior en Energie (appartenant à la Division Politique Pétrole et Gaz de la Banque), qui est basée à Washington, et qui a travaillé sur ce projet depuis la revue à mi-parcours d’octobre 2003. Elle a remplacé le précédent Task Team Leader depuis octobre 2005. Par ailleurs un Operations Officer a rejoint récemment l’équipe et traite les tâches administratives du projet. La Task Team Leader est aussi appuyée par un spécialiste en environnement. De plus, un Conseiller Technique du Ministère du Pétrole, sous contrat SFI, est arrivé en fin octobre 2005, et est aussi en poste à N’Djaména. La Banque Mondiale a indiqué que l’Unité Pétrole Doba travaille à l’amélioration de la capacité du Ministère du Pétrole à analyser les différentiels du prix du brut et les documents nécessaires qui s’y rattachent. Le Chef de l’Unité de Projet Doba, basé à N'Djaména, coordonne à la fois les aspects économiques et techniques du Projet. L’équipe technique est composée d’un superviseur sur site et d’un groupe comprenant 10 inspecteurs (à la base de Komé et sur le terminal flottant FSO). Situation et Résultats du Projet Tchadien de Renforcement des Capacités – Général Siège du CTNSC et Coordination Nationale à N’Djaména: Après le départ du Secrétaire Exécutif en septembre 2004 et jusqu’à novembre 2005, le Président du CTNSC a tenu la fonction de Secrétaire Exécutif et la procédure de sélection et de recrutement d’un nouveau Secrétaire Exécutif n’a pas progressé à cause du manque de financement. Au moment de la visite d’ECMG , une équipe de quatre personnes était toujours en place, plus le Président / Secrétaire Exécutif. Ultérieurement, le groupe ECMG a été informé qu’en novembre 2005 le Gouvernement aurait nommé comme Secrétaire Exécutif, le même cadre senior qui occupait ce poste jusqu’à septembre 2004. La Coordination Nationale comprend toujours une équipe de onze personnes : le Coordinateur National, son adjoint, quatre agents de communication, trois experts, un comptable et un assistant administratif. Les personnels des deux structures CTNSC et Coordination Nationale paraissent très démotivés à cause des incertitudes de la situation financière actuelle. La coordination entre les diverses entités - Coordination Nationale, siège CTNSC, CTNSC sur site, et FACIL - est faible et s’est aggravée tout au long de 2005 par les attentes et incertitudes sur les financements additionnels de la Banque Mondiale. Le Gouvernement fournit actuellement les fonds pour payer les salaires, mais ce financement pourrait se terminer en fin décembre 2005. 61 Décembre 2005 Le manque persistant d’accès à internet pour l’équipe sur site du CTNSC est objectivement un handicap majeur de sa capacité à communiquer effectivement et régulièrement avec N’Djaména (avec la Coordination Nationale et le siège du CTNSC). Alors que la plupart des contacts avec les représentants de l’industrie pétrolière (EEPCI et les autres compagnies pétrolières) ont lieu à N’Djaména, la connaissance des problèmes techniques des projets pétroliers sur le terrain est détenue par le CTNSC sur site basé à Komé. Programme de Formation: Le programme de formation finalisé en fin 2004 par une collaboration entre la Coordination Nationale, le CTNSC et des experts de la Banque Mondiale, n’a pas fait de progrès en 2005. Ce constat mérite d’être relevé si on le compare aux différentes sessions de formation sur le tas délivrées par Esso pour environ 120 de ses techniciens au cours du second trimestre 2005 à Komé et à N’Djaména. Le Plan National de Réaction aux Déversements Accidentels d’Hydrocarbures (PNIDAH): La version du PNIDAH remise en septembre 2004, a été revue par le Consultant canadien sur la base des commentaires du CTNSC. Le PNIDAH est toujours en cours d’examen par le Gouvernement. Un appui technique permettrait d’accélérer et d’améliorer la revue du document et ultérieurement, son approbation formelle par le Parlement. Le processus administratif doit encore traduire ce document en termes opérationnels (décrets d’application, organisation et budget). Système de Gestion de l’Information Environnementale (EMIS): Cette composante n’a pas enregistré de progrès depuis la remise par le Consultant du rapport provisoire au début de 2003. Un spécialiste en environnement de la Banque Mondiale a procédé en mars dernier à une évaluation du « système » fourni au CTNSC. Il a constaté que le système n’est pas utilisable et ne correspond pas aux besoins du CTNSC. De plus son utilisateur formé a quitté son poste au CTNSC. Le plan d’action et de formation des experts nationaux (avec l’appui de la Banque Mondiale) qui devait commencer en mars 2005, n’a pas été mis en œuvre. L’avenir du CTNSC : Cette étude n’a pas progressé en 2005. Le dossier du projet de construction des bureaux du Gouvernement à Komé 5 a aussi été arrêté en janvier 2005. Communications: Aucune activité significative de communication par la Coordination Nationale n’a été rapportée en 2005, bien que l’équipe communication, comprenant quatre personnes, continue à percevoir les salaires payés par le Gouvernement. En début 2005, le CTNSC a rencontré les ONG pour discuter de leur participation dans le processus de clôture sociale. Cependant, cet effort n’a pas eu de suite à cause du manque de fonds. Les relations de travail entre le CTNSC et l’équipe PGE du Consortium: Des réunions mensuelles entre le CTNSC et les équipes PGE du Consortium continuent d’être prévues à N’Djaména ou à Komé, bien qu’il soit indiqué que la participation récente du CTNSC ait été plus irrégulière. D’une manière générale les communications entre le CTNSC et le Consortium sont toujours insuffisantes, 62 Décembre 2005 et devraient être plus efficaces en termes de suivi des questions restées en suspend (par exemple le problème de contrôle de la poussière ; le programme d’amélioration des routes à Bébédjia [comprenant la section de route urbaine et la voie de contournement créée par le Projet] ; la communication régulière par Esso de ses statistiques de santé et de sécurité). La Supervision sur Site du CTNSC et ses Activités Le personnel CTNSC sur site: Depuis la dernière mission ECMG en décembre 2004, le nombre du personnel est passé de cinq à une équipe de six membres, comprenant le Superviseur sur Site, deux socioéconomistes, un agent en santé publique, un ingénieur en génie civil et un agent cartographe. Le cartographe était préalablement en poste pendant deux ans au siège du CTNSC à N’Djaména. Le processus de sélection et de recrutement pour d’autres postes sur site a été interrompu à cause du manque de financement. La plupart du personnel sur site paraît démotivé, inactif et très critique vis-à-vis de la situation actuelle, justifiant leur inaction par le manque de budget de fonctionnement et de per diem. Les salaires de l’équipe de terrain, à l’exception de celui du Superviseur sur Site qui est pris en charge par la Banque Mondiale, ont été payés par le Gouvernement depuis le début de 2005, bien que cet appui financier risque de s’arrêter à la fin décembre 2005. ECMG a constaté que l’équipe de terrain ne soutient plus le Superviseur sur Site, dans l’exécution du mandat de monitoring des activités, et que ses membres ne souhaitent pas coordonner leurs déplacements sur le terrain avec l’équipe PGE de Esso tant que le paiement de leur per diem ne sera pas garanti. La plupart des membres de l’équipe de terrain sont logés à Bébedjia et ne viennent plus travailler aux bureaux du CTNSC à Komé. On constate donc que le seul membre du CTNSC actif sur le terrain est le Superviseur sur Site, qui se débat dans la situation actuelle, mais fait de son mieux pour réaliser au moins quelques unes des tâches de monitoring et de production de rapports d’activités avec les moyens disponibles. Les bureaux sur site du CTNSC: En décembre 2004, « le groupe ECMG a été très déçu de constater que l’équipe de terrain est toujours logée dans les mêmes bureaux inadaptés, dans de très mauvaises conditions de travail, et ceci malgré l’engagement pris en mai 2004 par le représentant d’EEPCI lors de la réunion de clôture de la mission ECMG (closeout meeting) ». Un Accord d’appui logistique signé en 2000 entre le Consortium et le Gouvernement du Tchad stipule que le Consortium fournira “…des bureaux meublés pour le CTNSC et la Direction du Pétrole, sur la période allant jusqu’à mars 2006”. Un nouvel Accord d’Appui Logistique entre EEPCI et le Gouvernement a été signé le 27 septembre 2005, qui remplace le précédent Accord. La validité de cet Accord est d’une année et il est renouvelable seulement pour une année supplémentaire. Un espace de bureaux à Komé 5 a, enfin, été mis à la disposition du CTNSC par EEPCI en début novembre 2005. Cependant, au moment de la visite de ECMG, les équipements de base de ces bureaux, tels qu’une salle de réunion, ou l’accès à internet, n’étaient pas encore fournis. La Banque Mondiale a indiqué que le 63 Décembre 2005 financement de la réhabilitation des bureaux donnés par le Consortium est prévu dans le cadre de la Subvention. Le contrôle de la poussière dans l’OFDA: Ainsi que discuté à la Section 17 du présent rapport, le contrôle de la poussière est un problème critique, et l’action du Gouvernement en la matière est insuffisante. La collaboration entre le CTNSC et le Ministère des Travaux Publics est déficiente sur ce dossier. Village de Komé Atan: L’équipe sur site du CTNSC a fourni une assistance limitée au village, et notamment aux deux instruments de gestion communautaire en place (le comité de gestion des deux puits d’eau, et le système de gestion des déchets solides). On n’observe pas d’amélioration des conditions sanitaires, et la restructuration recommandée pour le village n’a pas progressé. En 2004, le CTNSC supervision sur site avait préparé les plans pour un Centre Communautaire. Ce projet est toujours au stade de l’appel d’offres pour la construction, car le CTNSC doit toujours payer les services du Cadastre et il n’y a pas de fonds disponibles. Dans le secteur de la santé, signalons que Esso a fourni un appui pour la réhabilitation et l’équipement du Centre de Santé de Komé village. Plan d’Occupation du Sol dans la zone pétrolière (OFDA): La préparation du Plan d’Occupation du Sol pour l’OFDA n’a pas progressé depuis août 2003, à l’exception de quelques contributions de la part de la Direction du Cadastre. Le contrôle par le Gouvernement de l’occupation du sol dans la zone des champs pétroliers est minimale et largement insuffisante pour gérer effectivement l’emprise croissante des infrastructures du Projet et des équipements de production. ECMG a observé que même des outils de base, tels que les cartes de l’OFDA figurant l’implantation des installations de production de pétrole avec leurs infrastructures, ne sont pas encore disponibles au CTNSC, bien qu’un cartographe du CTNSC soit en poste à Komé depuis le début de 2005. Champs satellites de Moundouli & Nya: La communication entre le CTNSC et EEPCI sur la gestion environnementale et sociale semble maintenant établie; cependant, depuis 2004, le CTNSC n’a pas été en mesure de suivre effectivement les importantes activités de construction en cours, d’autant que le CTNSC n’est pas aujourd’hui présent sur le terrain. Compte tenu de ces contraintes de déplacement, Esso a indiqué qu’il était d’accord pour que le CTNSC sur site se joigne à ses agents PGE en charge du traitement des compensations individuelles et des réclamations. La composante “ Mesures d’Urgence” La plupart des mesures prévues dans le cadre de cette composante du Projet ont été réalisées, mais plusieurs entrepreneurs n’ont pas été complètement réglés (pour les travaux réalisés). Cette situation a eu des effets négatifs sur la maintenance de certaines des infrastructures construites (par exemple, le système d’alimentation en eau de Bébedjia). Assainissement Urbain de Doba et Bébédjia: Certains travaux complémentaires et d’ajustement doivent encore être réalisés dans le cadre du projet d’assainissement urbain, par exemple augmenter la capacité hydraulique de 64 Décembre 2005 certaines sections de canaux de drainage principaux. Comme signalé par ECMG depuis 2003, les trois sites de décharge pour déchets solides (deux à Doba, et un à Bébédjia), conçus comme des plateformes de compostage, ne sont pas utilisés, en raison d’une conception inadaptée et du manque de moyens de la municipalité. Comme partie du Projet de Renforcement des Capacités, il devrait être de la responsabilité du CTNSC, avec l’appui de la Banque Mondiale, de collaborer avec les deux municipalités pour trouver des solutions de transfert et de mise en décharge des déchets, et d’appuyer les ONG engagées dans les services de précollecte d’ordures ménagères. La Banque Mondiale et le CTNSC sont convenus de deux lignes budgétaires pour couvrir l’achèvement des travaux d’assainissement urbain ainsi que pour la gestion des déchets solides à Doba et Bébédjia dans le cadre de la subvention de 10 Million US Dollars. Alimentation en eau urbaine de Bébédjia: Le réseau d’alimentation en eau achevé en janvier 2004 est toujours opérationnel, mais une des deux pompes est en panne depuis plus de quatorze mois. Elle n’a pas encore été réparée, car l’entrepreneur n’a pas été réglé (observation déjà faite en décembre 2004). Le comité de gestion de l’eau a toujours besoin d’un appui substantiel, et un audit financier de la gestion doit encore être fait. Le Secteur Santé: Le projet de réhabilitation et d’équipement de l’hôpital de Doba est toujours au stade du dossier d’appel d’offres. La construction du nouveau centre de santé à Doba a été achevée en septembre 2004, mais le centre ne peut pas être connecté au réseau d’électricité et ne dispose pas de groupe électrogène. Le moniteur santé du CTNSC a participé à une campagne de vaccination contre la poliomyélite durant le second trimestre 2005. Cette campagne a reçu le soutien de Esso. Durant le même trimestre, Esso a continué la mise en oeuvre des activités du programme de santé communautaire CHOP (Community Health Outreach Program). “Gestion durable des ressources naturelles (forestières)”: L’AEDE (Agence pour l’Energie Domestique), l’ONG spécialisée responsable de la mise en œuvre du projet, a achevé en 2004 les études dans les six villages pilotes de Békondjo, Bendoh, Djeun, Doungabo, Karoua et Mboh-Nya. Il est prévu de confier à l’AEDE un nouveau contrat pour un suivi du projet et pour des activités complémentaires, qui pourra être mis en œuvre lorsque les fonds additionnels de la Banque Mondiale seront disponibles. Composante “Fonds d’Actions Concertées d’Initiative Locale – FACIL” Une équipe FACIL de quatre personnes est toujours en place. Les salaires de deux personnes de l’équipe sont couverts par les fonds de la Banque Mondiale (le directeur et le comptable), et les deux autres salaires sont payés par le Gouvernement. Il n’y a pas de budget disponible pour le fonctionnement. De ce fait, il n’y a eu aucun suivi ou autres activités de terrain au cours des 12 derniers mois. Un montant limité (environ 234.000 US Dollars) est attendu dans le cadre du financement additionnel de la Banque. Ce montant couvrirait environ six mois de frais de fonctionnement. Un crédit additionnel de 1.193 Million CFA Francs avait été demandé par le CTNSC, mais il n’a pas été approuvé par le 65 Décembre 2005 Gouvernement conformément aux décisions sur le financement des activités du FACIL telles que discutées ci-dessus. • La composante “Micro-crédit” est dans une impasse. Les problèmes financiers du FACIL ont eu un impact direct sur l’attitude des bénéficiaires pour le remboursement de leurs crédits. A novembre 2005, sur le montant total de 350 Millions Francs CFA de crédits alloués, seulement 80 Million Francs CFA avaient été remboursés par les cinq agents intermédiaires. Le FACIL a poursuivi en justice un agent intermédiaire pour récupérer sa dette. • Il a été rapporté que le projet FACIL doit toujours environ 80 Millions Francs CFA à des entreprises ayant des marchés de construction de diverses infrastructures. Ce montant serait couvert par le solde du crédit original de la Banque Mondiale. • En décembre 2004, le portefeuille FACIL des projets d’infrastructure déjà approuvés par le Comité de Pilotage comprenait: (i) sept écoles comprenant au total 24 salles de classes (construites) auxquelles s’ajoutent quatre projets d’écoles au stade de l’appel d’offres ; (ii) cinq ouvrages hydrauliques de franchissement au stade de l’appel d’offre ; (iii) trois centres de santé ; (iv) un programme de 29 forages d’eau ; (v) la création de neuf centres de micro crédits dans les Cantons. En termes de coûts le portefeuille des projets approuvés représente un total d’environ 950 millions FCFA (de l’ordre de 1,85 millions US$). Le montant total des projets d’infrastructures achevés est de 586 millions FCFA. Le programme du portefeuille ci-dessus était établi au bénéfice des cinq Cantons (parmi les 13 cantons que compte la zone du Projet) qui n’ont encore reçu aucune infrastructure villageoise au titre du FACIL. L’annulation de ce portefeuille provoquera probablement encore plus de mécontentement dans les communautés villageoises et de perte de crédibilité du FACIL. • La Banque Mondiale a indiqué qu’il est proposé d’analyser l’expérience acquise par le FACIL ainsi que les leçons acquises, et d’étudier le transfert du savoir-faire et de l’expérience vers les nouveaux projets PROADEL et SFI / Petites et Moyennes Entreprises. Situation du Plan de Développement Régional, PDR Le Consultant a achevé la préparation de la version finale du PDR, laquelle n’avait pas encore été soumise au CTNSC au moment de la visite ECMG, à cause du retard de paiement du Consultant. Le CTNSC a alors indiqué qu’un paiement partiel venait d’être fait, et que le Consultant était disposé à remettre le document dès réception du paiement. ECMG a été informé ultérieurement que le rapport avait été remis au Gouvernement en décembre 2005. 31. Recommandations 31.1 En vue de sauvegarder ce qui est possible du Projet Tchadien de Renforcement des Capacités, il est urgent que le Gouvernement (la Coordination Nationale et le Ministère du Pétrole) se réunisse avec la Banque Mondiale pour traiter les deux objectifs suivants : (i) discuter et résoudre les problèmes qui empêchent 66 Décembre 2005 la mise en place du financement supplémentaire (subvention) de 10 Millions US$ ; et (ii) prendre toutes les mesures requises pour permettre une utilisation avisée du reliquat du crédit original, pour les besoins urgents (par exemple, le paiement de l’entreprise qui a réalisé le projet d’infrastructures eau potable de Bébedjia et qui attend ce paiement avant de réparer la pompe en panne; le paiement permettant d’obtenir le rapport final du PDR; l’appui technique qui permettrait au Gouvernement d’approuver le rapport PNIDAH et la préparation du plan opérationnel pratique; l’appui pour permettre certains suivis de terrain, particulièrement le processus de clôture sociale, etc.). 31.2 Le Gouvernement du Tchad devrait immédiatement intervenir pour résoudre les problèmes posés par l’équipe sur site du CTNSC. Les activités de terrain doivent reprendre dès que possible et le Superviseur sur Site devrait être soutenu par les membres de l’équipe qui sont disposés à travailler. La situation actuelle d’inaction et de faible capacité est sérieuse, étant donné le rythme croissant des activités du Consortium dans les champs satellites, les activités d’exploration de nouveaux champs potentiels (dans la zone de Sahr, du Lac Tchad, et de la région de Bongor), et l’engagement de suivre la conformité des activités de développement pétrolier avec les principes du PGE. 31.3 Aussitôt que les problèmes de personnel sont résolus, la formation technique sur le tas pour l’équipe sur site du CTNSC doit être mise en œuvre, dès que possible, avec l’appui technique direct des spécialistes de la Banque Mondiale, et selon les besoins. Les agents à former devraient comprendre uniquement les personnes motivées et engagées, et la formation devrait couvrir les aspects suivants: Procédures de travail (méthodes de base et réglementations). Plan d’occupation des sols ; Suivi et enquêtes socio-économiques ; Bases sur l’industrie pétrolière et gazière ; Gestion de l’environnement dans l’industrie pétrolière. 31.4 Le Gouvernement, en collaboration avec la Banque Mondiale, doit élaborer une définition claire du futur rôle et des capacités réelles du CTNSC au-delà de décembre 2005. L’opinion d’ECMG est que, au moins pour la période du court terme, la taille du CTNSC devrait être réduite pour y inclure seulement des agents très motivés dirigés par l’actuel Superviseur sur Site. 31.5 Aucun investissement additionnel ne devrait être consacré au système EMIS tant qu’un technicien Tchadien formé et motivé ne sera pas disponible. 31.6 EEPCI doit remplir complètement ses obligations telles qu’elles sont définies dans l’Accord d’Appui Logistique, en fournissant les équipements de base pour les bureaux du CTNSC, tels que accès à internet, etc. 31.7 La communication du CTNSC avec le Consortium doit être améliorée. Les reunions mensuelles doivent être tenues régulièrement, et les minutes de chaque réunion écrites en français doivent être adressées à toutes les parties (CTNSC, Coordination Nationale, EEPCI). 67 Décembre 2005 31.8 La préparation du Plan d’Occupation du Sol pour l’OFDA devrait recevoir une priorité, dès que les nombreux problèmes en suspend liés à la situation actuelle du CTNSC et de son personnel, tels que décrits ci-dessus, auront été résolus. La nécessité de développer un Plan d’Occupation du Sol simple, a été présentée par ECMG depuis juin 2003, mais à ce jour même les cartes de base ne sont pas disponibles à CTNSC. Le manque d’action de la part du Gouvernement et de compréhension de l’importance de ce plan, est un problème critique, si l’on considère l’emprise spatiale croissante du Project dans l’OFDA et dans les champs satellites. 31.9 Le CTNSC devrait être tenu pour responsable de la gestion durable, du fonctionnement et de la maintenance des nouveaux équipements (systèmes d’alimentation en eau, d’assainissement et de gestion des déchets) construits avec les fonds du Projet dans les Municipalités de Doba et Bébédjia. Ceci est plus particulièrement important le système d’alimentation en eau de Bébédjia et le fonctionnement du comité de gestion de l’eau correspondant. 31.10 Il est apparent que le projet FACIL tombe. A ce stade, le CTNSC, la Coordination Nationale, et la Banque Mondiale devraient travailler ensemble pour sauvegarder les résultats et les acquis, de manière à ce que la mise en œuvre du Plan de Développement Régional puisse en bénéficier. Dans le cadre de cet effort, les projets de construction, déjà approuvés par le Comité de Pilotage et localisés dans les cinq Cantons qui n’ont pas encore reçu de projets communautaires FACIL (Donia, Miladi, Komé, Béboni et Mbaïsaï), devraient être mis en œuvre dès que possible. 31.11 Les responsabilités du CTNSC pour le monitoring environnemental et social dans les nouvelles zones d’exploration pétrolière, doivent être clairement définies par la Coordination Nationale, et portées à l’attention de toutes les compagnies pétrolières travaillant dans le pays. Ce processus devrait être conduit en accord et avec le soutien du Ministère du Pétrole. La Banque Mondiale devrait en faire une priorité et faciliter le processus, de manière à s’assurer que les directives environnementales et sociales sont respectées et que les futurs développements pétroliers potentiels satisfont les obligations environnementales et sociales requises pour l’usage du Système de Transport Tchad-Cameroun. 31.12 Le Projet de Renforcement des Capacités peut aider à corriger la situation observée par ECMG dans l’OFDA, mais à plus long terme, le financement par le Gouvernement des activités du CTNSC, très probablement à partir des revenus pétroliers, est essentielle et doit être planifiée. Le Gouvernement du Tchad devrait travailler à assurer le financement du CTNSC au-delà de la période de 12 mois du Projet de Renforcement des Capacités. 32. Note sur les ONG au Tchad Au cours de cette visite une réunion a été tenue à N’Djaména avec le GRAMP/TC (Groupe de Recherches Alternatives et de Monitoring du Projet Pétrole TchadCameroun) et avec le CPPN (Coordination Projet Pétrole - Nationale), à laquelle assistaient également le CTNSC représenté par le superviseur sur site. En plus de 68 Décembre 2005 quelques clarifications données sur le mandat d’ECMG, les principaux sujets discutés sont les suivants : • Clôture sociale, compensation individuelle et communautaire: En fin 2004, des recommandations étaient faites à EEPCI, au Gouvernement du Tchad et à la Banque Mondiale pour mettre sur pied un mécanisme solide pour la clôture sociale. En début 2005, la Coordination Nationale demandait aux deux ONG GRAMP et CPPN de participer activement à l’ensemble du processus de la clôture sociale. ECMG a constaté que les activités ont été discontinues à cause de l’incapacité pour le CTNSC de couvrir les frais de fonctionnement et les per diem. • Le Plan National de Réaction aux Déversements Accidentels d’Hydrocarbures (PNIDAH): Les ONG ont procédé à la revue du Plan, ont organisé des réunions et défini des recommandations. Elles ont exprimé des inquiétudes concernant le retard pris par le Gouvernement pour effectuer la revue et approuver le Plan, pour préparer un « Plan opérationnel » avec les décrets d’application correspondants. Le groupe ECMG a observé que les ONG semblent avoir de meilleures relations de travail avec le CTNSC et avec le Consortium. La pratique d’échange d’informations et de documents entre les ONG et les autres parties, particulièrement avec le CTNSC sur site, s’est améliorée. Malgré les contraintes financières, la collaboration entre EEPCI, CTNSC et les ONG, sur la clôture sociale, devrait être reprise dès que possible. Les leçons apprises de COTCO et des ONG Camerounaises sur le traitement des réclamations et des problèmes spéciaux devraient être mises à la disposition de la partie Tchadienne. 69 Décembre 2005 CAMEROUN, (CAPECE) 33. PROJET DE RENFORCEMENT DES CAPACITES Objectifs et Conditions du Projet Le Projet Banque Mondiale de Renforcement des Capacités dans le domaine pétrolier au Cameroun (CAPECE) doit développer et établir au Cameroun une capacité nationale de gestion environnementale et de suivi du Projet Pétrolier Tchadien. Le CAPECE prévoit que les résultats suivants seront obtenus : ¾ Des normes environnementales nationales seront établies pour le secteur pétrolier, ¾ Le projet de construction de l’oléoduc satisfait aux normes environnementales, ¾ Le Gouvernement du Cameroun développe sa capacité à suivre et à pallier les impacts environnementaux des grands projets d’infrastructure ou d’énergie, ce qui est une condition pour la poursuite d’investissements étrangers durables dans le pays ;et ¾ L’information sur la mise en œuvre des politiques environnementales et sociales est diffusée à tous les partenaires concernés. Le Gouvernement du Cameroun a établi par Décret 97-116 du 7 juillet 1997 le Comité de Pilotage et de Suivi du Pipeline (CPSP) sous l’égide de la SNH, la Société Nationale des Hydrocarbures. Le CPSP est une institution interministérielle mandatée pour superviser et suivre tous les aspects environnementaux et sociaux de la construction et du fonctionnement de l’oléoduc. Le CPSP a deux branches, le Comité de Suivi (CS) qui est l’organe de pilotage, de suivi et le bras administratif ; et le Secrétariat Permanent (SP), qui est le bras opérationnel du CPSP. En plus de suivre la construction de l’oléoduc dans le cadre des exigences correspondantes de protection du public et de l’environnement, le Gouvernement camerounais est responsable pour préparer un plan national de réaction aux déversements accidentels d’hydrocarbures. Il est aussi chargé du suivi de la mise en œuvre du Plan pour les Peuples Autochtones (PPA) pour les peuples habitant la forêt traversée par l’oléoduc dans la partie atlantique de son tracé ; ainsi que de la mise en œuvre et du suivi des deux projets de renforcement environnemental dits « hors-site » destinés à compenser de façon globale les pertes de biodiversité dans la forêt côtière atlantique et la forêt intermédiaire, dans les parcs nationaux de Campo-Ma’an et de Mbam et Djérem 34. Observations Les observations présentées ci-dessous sont basées sur les informations limitées que le groupe ECMG a pu collecter durant sa courte visite, laquelle a consisté principalement en une réunion conjointe CPSP- COTCO - ECMG tenue à Douala le 10 novembre 2005. Participaient à cette réunion le Secrétaire Permanent du CPSP ainsi que deux membres du Secrétariat Permanent, le responsable PGE de COTCO et trois membres de son staff. Une évaluation du projet CAPECE a été réalisée par la Banque Mondiale à la mioctobre 2005. Les résultats de cette évaluation n’ont pas été mis à la disposition de l’ 70 Décembre 2005 ECMG. Nous avons toutefois noté que la date d’achèvement du CAPECE, prévue au 31 décembre 2005 serait prorogée jusqu’à décembre 2006. Les principales observations sur la situation du Projet Camerounais de Renforcement des Capacités en novembre 2005 sont les suivantes: La mise en œuvre du Plan de Formation du CAPECE a peu progressé en 2005. Il a été noté que, durant l’évaluation du CAPECE par la Banque Mondiale en octobre dernier, le CPSP et la Banque sont convenus que le Plan de Formation devrait se concentrer sur les agents du Gouvernement qui sont effectivement impliqués dans les activités de supervision du pipeline sur le terrain. Ce plan devrait être mis en œuvre en 2006. Le Plan National d’Intervention en cas de Déversement Accidentel d’Hydrocarbures (PNIDAH), soumis le Consultant durant le second trimestre 2003, a été amélioré et finalisé sur période de deux années. Cet effort a inclus notamment un examen au cours de deux séminaires tenus à Yaoundé et à Douala en 2004, ainsi que des appuis apportés par des compagnies pétrolières et par l’Institut Français du Pétrole (IFP). Toujours sous un financement du CAPECE, la phase finale de préparation d’un Manuel Opérationnel est en cours de contrat entre le CPSP et un centre français (le CEDRE) spécialisé dans le contrôle de la pollution des eaux marines et continentales. Le CPSP a indiqué que ce Manuel Opérationnel serait disponible à la fin du premier trimestre 2006. La version finale du Système de Gestion de l’Information Environnementale (EMIS) a été remise en 2004, mais doit encore être améliorée. Le système EMIS est installé dans les locaux du CPSP et est utilisé pour les données collectées sur le terrain par les moniteurs du Gouvernement. Les améliorations sont apportées au système par un sous-traitant local du consultant, lors de la saisie et du traitement des données venant du terrain. Les Décrets d’Application de la Loi sur la Protection de l’Environnement en milieu Pétrolier, n’ont toujours pas été finalisés, alors que le système de transport par oléoduc est opérationnel et en exploitation depuis octobre 2003. Le CPSP a annulé le contrat avec le consultant sélectionné. En accord avec la Banque, le CPSP a décidé de faire appel aux services d’un consultant local qui va compléter les Décrets avec l’appui des ministères concernés, particulièrement le MINEP. Sur la base des informations limitées obtenues, le plan de suivi environnemental et de gestion des impacts sur les zones côtière et maritime n’est encore disponible, alors que le terminal FSO est exploité depuis plus de deux années. On constate de ce fait que le suivi environnemental du Gouvernement n’est pas effectif dans cette zone. ECMG a été informé que, dans le domaine de la santé publique, durant l’évaluation du CAPECE par la Banque en octobre dernier, le CPSP et la Banque avaient convenu que les activités santé mettraient l’accent sur les aspects relevant du contrôle du VIH-SIDA le long du corridor de l’oléoduc. Ainsi que discuté à la Section 14 du présent rapport, le Gouvernement a retardé le transfert convenu des installations temporaires du Project - de COTCO au 71 Décembre 2005 Gouvernement, aux autorités locales et/ou aux collectivités – dans de telles proportions de délai, que la détérioration des structures ou autres pertes sont maintenant évidentes. Il en résulte que les terrains non plus ne sont pas disponibles pour les usages anciens par les communautés locales, et on observe un mécontentement croissant des communautés sur cette question. Depuis l’enlèvement du pont sur la rivière Lom en juin 2003, aucun progrès n’a été fait concernant les autres mesures de compensation qui avaient été discutées par le Gouvernement et la Banque Mondiale avec les représentants de ces mêmes communautés. ECMG observe que l’équipe de la Banque Mondiale avait informé, après la mission de décembre 2004, qu’elle examinerait la situation du Plan de Développement Communautaire proposé, sur la base d’un rapport de mission de l’équipe chargée du PNDP. 35. Concernant le programme pour les communautés Bagyeli/Bakola, le contrat de services pour appuyer et suivre la mise en œuvre du Plan pour les Peuples Autochtones (PPA), est toujours en cours d’exécution par la firme locale de Consultants ERE Développement. Durant cette mission, ECMG made a effectué une visite de terrain dans la zone du PPA (Kribi, Bipindi, Lolodorf) avec le Facilitateur du Développement Communautaire (CDF) de la FEDEC. Plusieurs problèmes sérieux ont été constatés, dont l’occurrence remonte à avril 2005, comme présenté et discuté à la Section 28 du présent rapport. La faible coordination et collaboration entre le CPSP et la FEDEC et le suivi inadéquat du Consultant chargé du monitoring du programme PPA have n’ont pas permis d’identifier ces problèmes ni d’apporter à temps les mesures correctives nécessaires. La coopération entre le CPSP, la FEDEC et le MINEP/MINFOF concernant les deux parcs nationaux (Campo-Ma’an et Mbam & Djérem) apparaît toujours comme insuffisante. Recommandations 35.1 Le CPSP devrait prendre les mesures nécessaires pour accélérer la mise en œuvre du Plan de Formation du CAPECE, pour les moniteurs de terrain du Gouvernement. ECMG recommande de nouveau que le plan donne la priorité à la formation sur le tas, notamment aux tâches de suivi environnemental de la zone littorale et de la zone maritime du terminal FSO, à la gestion du Plan National d’Intervention en Cas de Déversement Accidentel d’Hydrocarbures (PNIDAH), à la gestion des zones d’accès induit. 35.2 Les Décrets d’Application de la Loi sur la Protection de l’Environnement en milieu Pétrolier devraient être enfin finalisés et mis en vigueur. ECMG a été informé par le CPSP que leur finalisation était en cours. 35.3 Le CPSP devrait conduire un suivi environnemental de conformité (au PGE) avec une spéciale attention donnée au monitoring de la zone côtière de Kribi, et à la zone maritime autour du terminal FSO. 35.4 Concernant le secteur de la santé, (1) on manque toujours de données de base sûres obtenues par la réalisation effective de l’enquête séro-épidémiologique sur une sélection de maladies infectieuses et parasitaires dans les zones 72 Décembre 2005 affectées par le Projet; (2) le Ministère MINSANTE et le CPSP devraient s’assurer que les cinq points focaux de santé le long du corridor sont opérationnels; et (3) ils devraient réaliser effectivement les campagnes d’information et de sensibilisation VIH/SIDA et MST tout le long du corridor, et prendre toutes les mesures nécessaires pour contrôler le risque d’extension du VIH/SIDA le long du corridor (répétition de recommandation). 36. 35.5 Les relations de travail entre le CPSP et la FEDEC ne sont pas satisfaisantes. Le CPSP doit renforcer son engagement et améliorer sa collaboration avec la FEDEC pour la mise en oeuvre effective du programme PPA, et avec MINEP et MINFOF pour l’appui à long terme aux deux parcs nationaux. Le CPSP (et l’équipe de la Banque Mondiale) devraient réaliser que ces mesures d’atténuation du PGE sont sérieusement compromises, et qu’il y a un engagement du Gouvernement à soutenir effectivement ces actions. Si les activités du programme PPA et des deux parcs ne sont pas réellement mises en oeuvre, pour le long terme et de manière durable, le Projet et le Gouvernement risquent une situation sérieuse de non-conformité avec les objectifs de base du PGE. 35.6 Le CPSP, en collaboration avec COTCO, devrait accélérer le processus de transfert des installations temporaires du Projet. Le CPSP devrait s’assurer que les installations temporaires transférées par COTCO soient effectivement et convenablement utilisées pour les usages retenus, et plus spécifiquement au bénéfice des communautés villageoises locales. Si ce processus ne peut pas être réalisé dans un laps de temps raisonnable, à convenir par les parties, y compris par la Banque Mondiale, les sites des installations temporaires devraient être rendus à leur état initial par COTCO et retournés à leurs conditions et usages initiaux, conformément aux engagements du PGE. Note sur les ONG au Cameroun Durant cette visite au Cameroun, ECMG a eu l’opportunité de rencontrer les ONG Camerounaises, au siège du Centre pour l’Environnement et le Développement (CED). Ont également participé à cette rencontre trois représentants de COTCO, dont le directeur PGE. Les ONG qui ont participé à la réunion sont les suivantes: CED; FOCARFE (Fondation Camerounaise pour une Action Rationalisée des Femmes sur l’Environnement); CIPRE (Centre International de la Promotion de la Récupération); CEW (Cameroon Environmental Watch); RELUFA, Global Village, PECUSA et CARFAD (Centre Africain de Recherche Forestière Appliquée au Développement). En plus de certaines préoccupations exprimées sur la périodicité annuelle du mécanisme de monitoring indépendant mis en place par les bailleurs, durant la phase exploitation, les principales questions discutées durant la réunion sont les suivantes: • Concernant la clôture sociale, les ONG expriment leur inquiétude au sujet des nombreuses réclamations qui n’ont pas encore été traitées. Durant la réunion, COTCO a soumis un draft de Convention pour la participation des ONG au processus de traitement social (voir à la Section 11 du présent rapport), convention 73 Décembre 2005 • • • • comprenant des propositions de méthodes et de classification pour le traitement des réclamations. Concernant le Plan National d’Intervention en cas de Déversement Accidentel d’Hydrocarbures (PNIDAH), les ONG mettent en avant le fait que ce plan n’est pas encore opérationnel, et qu’il y a des demandes d’information et de consultation publique, en particulier pour ce qui concerne la zone littorale et la zone maritime. Les ONG expriment leurs interrogations au sujet des retards du CAPECE et des résultats du suivi du Projet. Les exemples suivants ont été mentionnés: retards dans le transfert des installations temporaires; retards des Décrets d’Application de la Loi sur la Protection de l’Environnement en milieu Pétrolier. Concernant le programme PPA pour les communautés Bagyéli & Bakola, les ONG indiquent que plusieurs importantes questions n’ont pas encore été correctement abordées, telles que l’accès à la terre, les services de santé, et la nécessité d’un plan à long terme pour ces communautés. Il a été dit également que la communication de la FEDEC sur le PPA a été insuffisante. Les ONG considèrent que la communication concernant le Certificat d’Achèvement délivré par ECMG en 2004 a été insuffisante. 74 Décembre 2005 Liste des Acronymes et Abréviations AEDE: CAPECE: Agence pour l’Energie Domestique et l’Environnement (Chad) Cameroon Petroleum Environment Capacity Enhancement : Projet camerounais de renforcement des capacités de gestion environnementale dans le domaine pétrolier COE : Centre d’Orientation Educative (ONG active au Cameroun) COTCO: Cameroon Oil Transportation Company – Société de transport de pétrole du Cameroun CPMT: Chad Project Management Team – Equipe de direction du projet tchadien Chad Export Project: Chad/Cameroon Oil Development and Transportation Project Projet Tchad Cameroun de développement et de transport de pétrole CS: Comité de Suivi (CS, Comité Inter ministériel au titre du CPSP, Cameroun) CPSP: Comité Permanent de Pilotage et de Suivi du Pipeline (CPSP) CPPL: Commission Permanente Pétrole Locale (ONG, basée à Moundou) CTNSC: Comité Technique National pour le Suivi et le Contrôle, Tchad CHOP: Community Health Outreach Program – Programme d’activités sanitaires en direction des communautés DEFAP/MINEF: Direction de la Faune et des Aires Protégées (MINEF Cameroun) DT: David Terrassement ECMG: External Compliance Monitoring Group EPC: Engineering, Procurement Construction – Ingénierie fourniture et construction EMIS: Environmental Management Information System – Système de Gestion de l’Information Environnementale EEPCI: Esso Exploration and Production Chad Inc. EIE: Etude d’impact environnemental (EIA en anglais) ECMG: External Compliance Monitoring Group – Groupe externe de suivi de la conformité environnementale EMIS: Environmental Management Information System EMP: Environmental Management Plan (PGE en Français) FSO: Floating Storage and Offloading – Vaisseau de stockage et de chargement (terminal de Kribi) FACIL: Fonds d’Actions Concertées d’Initiative Locale FEDEC: Fondation pour l’Environnement et le Développement au Cameroun FOCARFE : Fondation Camerounaise pour une Action Rationalisée des Femmes sur l’Environnement GCA: Groupe de Coordination et d’Action des ONG au Cameroun GPS: General Project Specification – Spécification Générale de Projet GRAMP/TC: Groupe de Recherches Alternatives et de Monitoring du Projet Pétrole TchadCameroun JSA: Job Safety Analysis – Analyse de sécurité par tâche JSCP: Job Specification Coordination Procedure – Procédure de spécification et de coordination travaux MST: Maladies Sexuellement Transmissibles MINEF: Ministère de l’Environnement et des Forêts MINEP : Ministère de l’Environnement et la Protection de la Nature (Cameroon) MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune (Cameroon) MINMEE: Ministère des Mines, de l'Eau et de l'Energie MINTP: Ministère des Travaux Publics OFDA: Oil Field Development Area – Zone de développement des champs pétroliers 75 Décembre 2005 ORT: OFDA: OMS: ONG: PGE: PNDP: PNLS: PPA: PDR: PS1: PS2: PS3: ROW: SNH: SP: TCM: TOTCO: UFA: ULB: UTO: WCS: WWF: Organisation internationale de Recherche et de formation Technique Oil Field Development Area – Zone de développement des champs pétroliers Organisation mondiale de la Santé Organisation Non Gouvernementale Plan de Gestion de l’Environnement Plan National de Développement Participatif Plan National de Lutte contre le SIDA Plan pour les Peuples Autochtones (IPP en anglais) Plan de Développement Régional, Tchad Pump Station No. 1(Station de pompage) Pump Station No. 2 Pump Station No. 3 Right-of-Way (emprise du pipeline) Société Nationale des Hydrocarbures Secretariat Permanent (du CPSP, Cameroun) Tchad Cameroun Maintenance (entreprise, Tchad) Tchad Oil Transportation Company S.A. Unité Forestière d’Aménagement Université Libre de Bruxelles Unité Technique Opérationnelle (UTO Campo-Ma’an) Wildlife Conservation Society World Wildlife Fund 76 December 2005 ANNEXE A ACTIVITES DURANT LA MISSION Entre le 5 et le 17 novembre 2005, le groupe ECMG de D’Appolonia a effectué sa douzième mission de suivi du Projet d’Exportation Tchadien au Tchad et au Cameroun, et des programmes de renforcement de capacités au Tchad et au Cameroun. Les activités ont été les suivantes : - - - - - - - 5 novembre : Trois membres de l’ECMG arrivent à Douala ; 6 novembre : Départ de Douala et visite du parc de Campo Ma’an, avec des représentants de COTCO, de la SFI, de la FEDEC et du WWF ; 7 novembre : réunion à Kribi avec l’équipe PGE de COTCO dans la matinée et avec la FEDEC et le WWF dans l’après-midi ; le socio-économiste de l’ECMG arrive à Douala ; 8 novembre : Visite de campements Bagyeli et du ROW entre Kribi et Lolodorf. Réunion sur les aspects socio-économiques à Douala. 9 novembre : réunion à Yaoundé avec la FEDEC et le WCS sur le parc national de Mbam Djérem et sur le PPA dans la matinée. Le socio-économiste de l’ECMG visite le ROW dans la zone de Yaoundé (Mbankomo-Ngoumou), puis retourne à Douala. Deux membres de l’ECMG se rendent à Nanga Eboko dans l’après-midi, cependant qu’un autre rencontre les ONGs camerounaises à Yaoundé. 10 novembre : Le membre de l’ECMG demeuré à Yaoundé se rend à Douala pour rencontrer le CPSP et le Ministère de la Culture. Deux membres de l’ECMG visitent l’emprise entre Nanga Eboko et Belabo. Le socio-économiste se rend à Belabo et passe la journée à visiter des villages dans cette zone. Un cinquième membre de l’ECMG arrive à N’Djamena dans la soirée. 11 novembre : Trois membres de l’ECMG vont par avion de PS3 à PS2 le matin, puis le groupe se sépare, visitant l’emprise au sud de PS2 et des villages dans la zone de Dompta. Le membre du groupe présent à Douala rencontre le CPSP et le Ministère de la Culture. Le membre de l’ECMG présent à N’Djamena examine des documents au bureau PGE de EEPCI. 12 novembre : Trois membres de l’ECMG se rendent en voiture à Komé depuis PS2, en visitant l’emprise sur plusieurs sites. Le membre de l’ECMG présent à Douala se rend à N’Djamena par avion. Le cinquième se rend à Komé le matin et visite les installations de la CTF et de PS1. 13 novembre : L’équipe se regroupe à Komé. Quatre membres de l’ECMG participent à une réunion avec l’équipe PGE de EEPCI dans la matinée. Dans l’après-midi, le socio-économiste visite des villages de l’OFDA, cependant que les trois autres membres visitent des sites de chantiers et d’exploitation dans l’OFDA. Un membre de l’ECMG participe à une réunion avec l’équipe du CTNSC et du FACIL à Bebedjia. 14 novembre : Le socio-économiste de l’ECMG continue les visites de terrain dans l’OFDA, cependant que trois autres membres poursuivent les visites des chantiers et sites d’exploitation. Le dernier membre de l’ECMG participe à une réunion avec le superviseur sur site du CTNSC puis se rend à N’Djaména par avion pour y rencontrer les ONGs tchadiennes. 77 Décembre 2005 - - 15 novembre : quatre membres de l’ECMG poursuivent les visites de terrain dans l’OFDA. Un membre participe à des réunions à N’Djaména avec le CTNSC, la Coordination Nationale et le Ministère du Pétrole. 16 novembre : L’équipe se rend de Komé à N’Djaména par avion. La réunion de clôture relative au projet d’exportation tchadien se tient à N’Djaména dans l’aprèsmidi, pour présenter les observations de l’ECMG sur la FEDEC et le projet d’exportation tchadien. Les personnes présentes comprennent des représentants du CTNSC, de la Direction Générale du Consortium, de la direction PGE, des représentants du groupe Banque Mondiale et de la SFI. Les représentants du gouvernement camerounais n’ont pu participer à cette réunion. Trois membres de l’ECMG quittent le Tchad. La réunion de clôture relative aux projets de renforcement de capacité se tient à N’Djaména pour présenter les observations de l’ECMG relatives à ces deux projets. Les participants comprennent les représentants du Gouvernement tchadien (CNPP, CTNSC, Direction du Pétrole), un représentant d’EEPCI/PGE, des représentants du groupe Banque Mondiale et de la SFI. Les représentants du gouvernement camerounais n’ont pu participer à cette réunion. 78