Xavier Grall par Mir.. - Le Printemps des Poètes

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Xavier Grall par Mir.. - Le Printemps des Poètes
Relire Xavier Grall
« donne-moi la liberté du vent ».
Jean Grenier
Aujourd’hui, en ces temps de ténèbres, relire Xavier Grall, le grand poète breton disparu en
décembre 1981, est d’une brûlante actualité.
Homme profondément bon, habité d’une foi évangélique, il a mis toute la chair de son âme, son
souffle immense, dans ses plus beaux poèmes, souvent aussi dans les plus humbles billets de ses
chroniques journalistiques aimées par tant de lecteurs.
« les hommes sont comme les arbres : ils ont besoin de racines *» justifie cet amoureux fou de sa
Bretagne. Mais amoureux, il le fut aussi des pays du Maghreb pour la splendeur de leur lumière.
Avant tout, c’est d’un monde ouvert et libre, sans murs ni frontières, dont il rêve. Monde d’où aurait
disparu cette haine qui fait partout de l’homme le bourreau de son semblable.
« Tant de mains furent tendues. Et qui furent coupées, mais il y a toujours des poètes comme Tahar
pour transfigurer la souffrance la mort *»
Ecoutons aussi la voix de celui qui fit l’atroce expérience de la barbarie, Abdellatif Laâbi : « la poésie
est tout ce qui reste à l’homme pour proclamer sa dignité ».
Tahar Ben Jelloun et lui, grands écrivains francophones, ne sont-ils pas les frères en humanité de
Xavier Grall ?
Puissions-nous alors, chaque matin comme ces merveilleux poètes, guetter en espérance « l’aube
exaltée ainsi qu’un peuple de colombes » (Arthur Rimbaud, Le bateau ivre).
Mireille Guillemot, Plomelin le 14/01/2016
*citations de Xavier Grall