CHRONIQUE VESPASIENNE

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CHRONIQUE VESPASIENNE
CHRONIQUE VESPASIENNE
UNE MERIDIENNE A 10 000 METRES
Atterrissage à 22H30, arrivé au stand à fond la caisse, freinage franc et
massif, les indicateurs de température des freins carbone montent dans
l'orange, coupure des moteurs, débarquement des passagers, pour ceux qui
trainent au fond de l'avion une petite annonce au « public adress » afn qu'ils
s'activent, et enfn me voilà dans l'aérogare avec le reste de l'équipage.
Evidemment la navette de l'hôtel n'est pas là, c'est l'occasion de tenir une
conversation sur les cadres de l'entreprise, le sujet je dois l'avouer est fort
apprécié de notre corporation, c'est l'occasion de tailler des costards sur
mesure, on se dit que certaines oreilles doivent siffer, secrètement j'espère
que des acouphènes du genre sirène de pompiers se glissent dans l'orifce auditif
de certains cadres serviles.
Arrivée de la navette, chargement des bagages, arrêt buffet devant deux
hôtels avant d'atteindre la chambre d'un soir, et oui la navette dessert plusieurs
établissements, rentabilité oblige ! . Déchargement des bagages, prise en
compte de la chambre, ascenseur, ouverture de la porte, ouf je suis arrivé !
23H15 à la pendule, avec le pied droit j'enlève ma chaussure gauche,
balance la pompe en avant, je rate la poubelle de peu mais j'allume bien la lampe
de bureau, la chaussure droite part de traviole pour frapper la vitre, rebondir
sur le lit et venir se loger entre la lampe de chevet et le mur, dans le même
temps arrachage de la cravate sans défaire le nœud pour aller plus vite demain
matin, le pantalon sur les chevilles, je me précipite dans les toilettes, brossage
des dents et...ouf au lit.
On est bien sous la couette...programmation du réveil à 5 heures du mat, et
extinction des feux, il est pas loin de minuit ! Ah les bras de morphée, ils sont si
doux, si protecteurs, si graciles, mes yeux se ferment...
Pour se rouvrir aussitôt, je ne rêve pas ! dans la chambre d'à côté il y a une
partie de jambe en l'air qui se joue ! Mince pourquoi dans cet hôtel ils ont mis les
lits tête bêche ! Pas grave j’attrape la télécommande, je monte le son, et je
zappe : un spectacle d'ado prépubères qui se prennent pour des chanteurs, un
débat sur : Bayrou est-il de droite ou de gauche,Beigbeder qui fait son numéro,
des léopards dans la nature, des policiers, des sirènes, des gars qui courent
après un ballon...bon c'est pas fni à côté !
Allez j'éteins la lumière, je me mets un oreiller sur le crâne je compte les têtes
des directeurs généraux qui tombent dans la panière et je m'endors...
Grelin, grelin ! La sonnerie du téléphone de la chambre résonne. Quoi déjà 5
heure du mat ! J'ai dormi combien ? 3 à 4 heures...ni une ni deux je me redresse
sur mon séant et frappe contre le mur :
–
Debout les amoureux ! C'est l'heure du petit déjeuner !
Une douche vite fait, brossage des dents, je recherche mes chaussures
éparpillées dans la chambre, un dernier coup de poing sur le mur histoire
Parodies et caricatures sont les plus pénétrantes des critiques
d'être sûr d'avoir réveillé les tourtereaux et hop au petit déjeuner.
Une heure et demie plus tard je suis dans mon cockpit à 10 000 mètres, le
soleil se lève, somptueux, un petit café fumant tout en admirant l'astre
rougeoyant, quelques bâillements plus tard et il est temps de faire un petit
somme réparateur d'une nuit trop courte, une petite sieste à dix mille mètres, là
où tout n'est que calme, silence, sérénité...
FUCWRITER
Parodies et caricatures sont les plus pénétrantes des critiques