114 ingénierie
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114 INGÉNIERIE Ciel 11° Soleil Table tourn a n t e 3,31 m 01 02 01 Mirror Box, coupe. 02 Ciel et soleil artificiel. CIEL ET SOLEIL ART I F I C I E L S ÉTUDE D’ÉCLAIRAGE NAT U R E L // D e manière pratique, il est difficile de réaliser une étud e d’ éclai rage naturel. Cepend ant, diverses possibilités existent. Les mesures sur site permettent de relever les valeurs réelles de l’éclairement à l’intérieur d’un bâtiment. Les graphiques d’éclairements re p r é s e n t e n t les distributions réelles. Cependant, de telles mesures ne peuvent être effectuées à n’importe quel moment et sous n’importe quelles conditions météorologiques, ce qui limite les 187 ZOOM 03 03 Couverture complète du ciel. 04 Éléments construits. L’éclairage naturel est une composante importante d’un projet d’architecture. Il permet de créer des espaces ‘dynamiques’ en fonction du comportement de la lumière naturelle. Utilisé de manière judicieuse, il est un atout majeur pour le bâtiment. L’utilisation de la lumière du jour permet de mieux maîtriser la consommation énergétique et la relation à l’environnement de la création architecturale. La lumière naturelle peut révéler un bâtiment par son action sur les espaces, les formes, les structures, les matériaux, les couleurs et la signification de l'édifice. Elle est au coeur même de la définition du geste créateur: exprimer, c'est-à-dire mettre en lumière, extraire de l'ombre. possibilités de caractérisation. De plus, elles ne sont possibles qu’après la construction du bâtiment, ce qui n’est guère intéressant lorsqu’il s’agit de conception. L’utilisation de logiciels inform a t i q u e s dans le cadre de la prédiction de la distribution de la lumière est courant. Des logiciels existent et permettent des visualisations par des méthodes de ‘radiosity’ et de ‘raytracing’. Ils donnent assez rapidement et assez facilement des résultats et des animations pour 05 06 07 08 05 Mirror Box. 06 Modèle réduit: vue intérieure. 04 07 Modèle réduit dans la Mirror Box. 08 Répartition de la luminance (0 à 3.000 cd/m 2). Documents: 01–04: © CSTC. Photos: 05–08: © CSTC. l’éclairage artificiel. Cependant, à l’heure actuelle, la simulation de l’éclairage nature l reste très délicate et peu didactique car peu de logiciels l’intègrent de manière correcte. L’étude sur modèles réduits permet de réaliser des mesures sous des conditions lumineuses précises, ce qui rend la comparaison entre divers projets ou diverses configurations de façade possible. Pour étudier l’éclairage naturel sur un modèle réduit, on dissocie l’éclairage provenant du ciel de celui du soleil. Une simple superposit io n des m e s u res réalisées sous un ciel et un soleil artificiels permet d’obtenir les résultats pour des conditions de ciel ensoleillé. M ODÈ LES RÉD UIT S Le Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) dispose d’installations de mesure de l’éclairage naturel sur modèles réduits à sa station expérimentale de Limelette. Il propose deux types de ciels ayant des objectifs différents. // Le premier est un ciel à miroirs ou Mirror Box qui se compose d'une enceinte revêtue de miroirs très réfléchissants et d'un plafond lumineux constitué de tubes fluore s c e n t s m as qués p ar u n ma té riau d iffu san t. La Mirror Box qui simule un ciel couvert a l’avantage d'être très didactique et permet d'étudier des modèles relativement grands tout en limitant la durée des mesures et donc le coût. Le second ciel est un ciel de type dôme qui permet de simuler tout type de ciel. Il se compose d’une source lumineuse et d’une table tournante sur laquelle est positionnée la maquette. La source lumineuse modélisant le ciel est fixe et ne simule qu’une partie de lavoûte céleste (1/145 e). Le dôme complet est reconst itué via 145 angles de vues d i ff é rents qui sont réalisés via un système de double rotation (deux axes ort h o g o n a u x ) . L ' é c l a i rement intérieu r est ainsi calculé en pondérant et en superposant les résultat s obtenus à partir des 145 mesures. Une fois ces mesures réalisées, toute combin aison de ciel peut être interpolée. Les mesures sont automatisées ainsi que la superposition des résultats. Il suffit donc d’un tour complet de 145 rotations pour caractériser l ’ é c l a i rement du modèle, quelle que soit l'heure ou le type de ciel choisis. Le sol eil ar t i f i c i e l s e com pose d e 91 lampes halogènes fi xées au plafond. Le mouvement relatif du soleil est réalisé par la rotation de la maquette autour des deux axes de rotation. L’observation de l’effet induit par le soleil est directe. Elle doit cependant être superposée aux valeurs obtenues lors des m e s u res sous ciel diffus, afin de refléter la réalité obtenue par combinaison du ciel clair avec le soleil. Les modèles sont fixés sur le plateau tournant via un système d’attaches réglables en fonction de la taille du modèle. Une fois le modèle installé, il est correctement orienté et positionné par rapport à la référence donnant le sud géographique. Ces installations permettent ainsi de visualiser, de manière simple, dès le stade de la conception, l’effet de la lumière naturelle sur le bâtiment et sur le confort visuel. C’est un outil except ionne l, uni que en Belgiq ue, élaboré avec le soutien des régions et mis à la disposition des concepteurs et des architectes pour une meilleure con naissance et une m e i l l e u re prédiction de l’éclairage nature l dans les bâtiments. MA GA L I B O D AR T E T AR N A UD D EN E Y E R Magali Bodart est docteur-ingénieur; elle travaille au sein du groupe de re c h e rche ‘Arc h i t e c t u re et Climat’ de l’UCL. Arnaud Deneyer est Ingénieur-architecte; il travaille au CSTC. CSTC Avenue P. Holoffe 21, B-1342 Limelette TEL 02 655 77 11 HTTP:// w w w. w t c b - l i c h t . b e