Créer un abécédaire

Créer un abécédaire
Aux cycles 2 et 3 aussi…
I. Généralité sur les lettres
Les lettres ont d’abord été des signes. Le a par exemple était une tête de taureau.
Dans un premier temps, le dessin représente le plus fidèlement l’objet réel. Ceci signifie qu’il
existe autant de signes que d’objets. Chez les égyptiens, le taureau était représenté sur
pied.
Petit à petit, on passe du pictogramme à l’idéogramme, c’est à dire que le dessin représente
non seulement l’objet, mais les idées qui lui sont associées (pour le taureau : force, énergie).
Le dessin se réduit, les phéniciens ne représentaient plus qu’une forme stylisée de la tête du
taureau (un ovale avec deux cornes)
Puis, le signe devient phonogramme, il renvoie au son prononcé pour cet objet. Ce
phonogramme s’associe à d’autres signes pour former un mot comme dans les rébus.
Enfin, le signe ne se réfère plus ni à l’objet ou aux idées qui lui sont liées, ni au son de cet
objet, mais seulement au début du son. La tête de taureau devient figurative
puis elle
se retourne progressivement
(c’est l’aleph de alphabet phénicien) pour devenir le A de
notre alphabet.
II. L’abécédaire
L’abécédaire utilise l’alphabet complet dans l’ordre. Il joue soit avec la lettre seule, soit sur
les mots entiers qui commencent par cette lettre. Certains abécédaires complets proposent
la lettre illustrée avec une graphie particulière et plusieurs mots commençant par cette lettre.
Différentes formes d’abécédaires :
Les abécédaires peuvent se différencier selon la technique et selon la représentation qu’ils
véhiculent.
L’abécédaire
représente
→
Seulement les
lettres
Des objets en
rapport avec les
lettres
Les idées
véhiculées par les
objets
Techniques ↓
Dessin et
coloriages
1
La mise en couleur
de la lettre peut
prendre des formes
variées : feutre,
pastel, peinture,
encre, graphisme…
L’objet est
représenté à
l’intérieur de la lettre
ou inclus dans sa
forme
La lettre prend la
forme de l’idée
véhiculée
Ex : le f qui brûle
pour l’idée du feu.
Le mot peut-être
écrit en complément
Valérie Mignot - Conseillère pédagogique départementale pour les arts visuels – octobre 2010
IA10 – http://www.ac-reims.fr/ia10/?-Arts-visuels03 25 76 71 63 - [email protected]
Mise en volume
Lettres, objets ou idées peuvent être représentées en volume : pâte
à sel, papier mâché, fil de fer, assemblages divers…
L’alphabet lui-même peut être représenté en volume (montage
vertical) selon le thème (un arbre alphabet, un immeuble…)
Montage pour représenter la lettre avant la
prise de vue (ex : disposer des carottes en
forme de C) ou prise de vue de situations
présentant la forme de la lettre (ex : poteau
télégraphique en forme de A, les ciseaux
pour le X…)
photo
Former les lettres à
plusieurs avec le
corps et garder une
trace avec la photo
Photos d’objets à
mettre en valeur
dans une « ossature
lettre » ou en fond
derrière la lettre pour
la mettre en valeur.
Photos de situations
représentant l’idée
suggérée. Ces
scènes pourront
composer le corps
de la lettre ou alors
la lettre sera insérée
dans la scène
(montage avec
photofiltre par
exemple)
Dans tous les cas, le travail sur la photo amènera à travailler les
différents plans de l’image : cf fiche outil 2 sur le site de l’IA
http://www.ac-reims.fr/ia10/?Lecture-d-image
A l’aide de magazines, affiches, catalogues, morceau de tissus, de
ficelles, de graines etc…
collage
Mise en valeur par
rapport au fond et au
autres lettres
(harmonie ou
contraste de
couleurs)
Les collages rappellent le thème de
l’abécédaire (lettres fleurs, lettres
animaux….)
III. La démarche
1. Rappeler l’histoire des lettres
Ce travail peut-être mené en lien avec l’histoire et l’histoire des arts. On pourra comparer
notre alphabet à l’alphabet phénicien, observer l’alphabet grec et rechercher la signification
des symboles etc…
L’objectif sera de faire comprendre qu’à l’origine, les lettres étaient des symboles (cf partie I)
2. Se constituer une banque de données
La recherche peut se faire sur document papier et/ou sur Internet
Une première étape peut concerner des documents anciens. Du moyen âge jusqu’à
aujourd’hui, de nombreux documents présentent des lettres de façon figuratives. Les
lettrines par exemple qui mettent en scène la première lettre d’un mot (cf les entêtes de
chapitres).
Cette recherche peut-être enrichie avec des documents contemporains : titre des journaux
pour jeunes enfants, publicité, abécédaires pour enfants.
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Valérie Mignot - Conseillère pédagogique départementale pour les arts visuels – octobre 2010
IA10 – http://www.ac-reims.fr/ia10/?-Arts-visuels03 25 76 71 63 - [email protected]
3. Réaliser des tris et des classements
L’observation des documents amènera à faire différents classements selon ce qui est
représenté et selon les techniques utilisées (se référer au point II).
4. Rechercher des mots en fonction du thème choisi
La partie conception de l’abécédaire démarre par un travail sur le lexique. Elle complète un
travail réalisé dans un autre domaine (pluridisciplinarité).
L’abécédaire permet de travailler dans un même espace le vocabulaire lié à un thème. La
recherche pour les lettres manquantes permet d’élargir le champ lexical.
5. Mettre en place d’une stratégie collective
L’abécédaire doit avoir une unité. Sa mise en place est donc liée à des choix collectifs par
rapport aux techniques retenues et à la représentation souhaitée.
6. Créer
Une bonne préparation en amont permettra un travail individuel serein ou en petits groupes,
chacun sachant s’insérer dans le projet commun (techniques et mode de représentations
communs)
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Valérie Mignot - Conseillère pédagogique départementale pour les arts visuels – octobre 2010
IA10 – http://www.ac-reims.fr/ia10/?-Arts-visuels03 25 76 71 63 - [email protected]