GRAND PARIS DES BUS
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GRAND PARIS DES BUS
Ca h ier d ’a c teu rs Novembre 2016 GRAND PARIS DES BUS un nouveau réseau pour Paris Depuis 15 ans 29% d’offre de transport en + ont été réalisées mais seulement 1,7 % d’augmentation des effectifs à la ratp … 4.500 bus constituent le parc RATP, 1.584 bus roulent sur les lignes parisiennes mais seulement 922 sont stationnés et maintenus dans Paris Faire du « Droit à la mobilité pour tous » une réalité en Région Ile-de-France, organiser la mobilité urbaine dans une ambition de réponse aux besoins exponentiels de déplacements, en portant la question des impacts environnementaux et d’un développement durable, revêt des enjeux impliquant un important développement des réseaux de transports collectifs et des infrastructures qui leur sont dédiées, leur modernisation et leur adaptation aux besoins d’aujourd’hui comme aux enjeux de demain. Dans ce contexte, le réseau de Bus a un rôle central tout à la fois pour assurer un maillage entre les gares et stations des réseaux ferrés comme pour permettre une desserte « fine » des territoires. De plus, ce réseau de transport permet une adaptation rapide et à moindre coût face aux nouveaux besoins de déplacements au regard de l’aménagement du territoire. A Paris, il est nécessaire de rééquilibrer l’offre de transport, cette dernière ayant été définie en 1950. Ce rééquilibrage doit prioritairement bénéficier aux arrondissements périphériques de la capitale, notamment ceux de l’est, qui sont, au regard de la ré-urbanisation, sont insuffisamment desservis, alors que la croissance de la population et des emplois y est la plus importante. Les mutations urbaines de ces dernières décennies appellent à repenser l’organisation des réseaux de transports, à améliorer les échanges entre les différents modes dans le cadre d’une vision multimodale des réseaux et faciliter les déplacements entre Paris et la banlieue où réside une partie importante des salariés travaillant dans la capitale, cela implique de «casser» la barrière du périphérique en prolongeant un certain nombre de lignes de bus dans une vision de connexion périurbaine. Pour ces raisons et au regard de ces enjeux, la cgt-ratp soutient le principe de restructuration du réseau de bus parisien qui doit se traduire par une augmentation significative de l’offre de service, le maintien d’un haut niveau de qualité, du nombre de matériels affectés aux lignes concernées. La CGT-RATP est aussi attentive et exigeante quant aux conditions de réalisation de cette mutation en termes d’impacts sur l’emploi et les conditions de travail. Au travers ce cahier d’acteurs, la CGT-RATP souhaite intervenir dans le débat public et pointer un certain nombre de problématiques que la restructuration doit prendre en compte, tout en avançant nos propositions et réflexions. CGT-RATP 85 rue Charlot 75140 Paris Cedex Contact : Jacques ELIEZ 01 44 78 53 61 [email protected] cgt-ratp.fr LES EFFECTIFS DU SERVICE PUBLIC : un enjeu décisif Un haut niveau de qualité de service implique des moyens et avant tout des effectifs à la hauteur des besoins. Le réseau Bus a, en effet, souffert dans un passé récent d’une situation marquée par de nombreuses suppressions de services par manque de personnel. A l’occasion de la signature du contrat STIF-RATP 2016-2020, cette situation a été en partie rectifiée, avec l’engagement d’augmenter de 250 unités les effectifs de conduite, décision qui a eu aussitôt des impacts positifs sur le respect de l’offre de transport prévue. Pour que le futur réseau parisien se traduise dans les faits par un meilleur service, il faut donc veiller à un dimensionnement suffisant des effectifs dans les différents métiers concernés : •Les machinistes-receveurs assurant la conduite. •Les personnels de la maintenance des bus, où il est indispensable de mettre fin aux suppressions de postes (en moyenne 80 par an) qui se traduisent par des indisponibilités de matériel roulant. • Les personnels en charge de la régulation des lignes et de l’information des voyageurs, qui, malgré quelques renforts obtenus suite à leur mobilisation, demeurent sous-dimensionnés au regard de leur tâche qui tend à se complexifier. • L’encadrement de proximité et les métiers de soutien dans les terminus. Il convient, en outre, d’examiner l’opportunité de recréer au sein de la RATP une brigade d’agents chargés de la surveillance des itinéraires, dotés de capacités de verbalisation du stationnement illicite, afin de faire respecter les « sites propres » et les couloirs réservés qui conditionnent la vitesse commerciale des lignes, la régularité et donc la qualité de service BESOIN DE NOUVEAUX CENTRES-BUS à Paris La question du remisage des bus revêt un enjeu stratégique majeur. L’abandon, il y a 30 ans, de plusieurs centres-bus dans Paris intra-muros (dont les surfaces ont été alors livrées à la spéculation immobilière) a conduit à un déficit important de surfaces pour garer et entretenir les matériels. Entre le nombre de bus circulant à Paris et le nombre de bus qui y sont remisés, il y a ainsi aujourd’hui un écart de près de 700 véhicules. Ceci se traduit par des coûts supplémentaires pour les acheminer chaque jour de la banlieue vers leurs itinéraires parisiens. Si la restructuration du réseau se traduit par une offre accrue, l’enjeu que constituent le remisage des matériels et leur maintenance, se posera avec encore plus d’acuité. A cela, il faut ajouter le passage au bus électrique qui implique une augmentation des capacités de remisage de l’ordre de 15 % par rapport aux standards actuels, notamment pour installer les postes de charge nécessaires. Pour la cgt-ratp, ce sont 8 centres-bus supplémentaires qu’il faut envisager de construire pour l’ensemble du réseau rapt, au moins 2 doivent être prévus dans Paris intra-muros. Ces investissements doivent être décidés au plus vite et engagés dès 2017. Au regard des besoins, il conviendra aussi que la création de ces infrastructures soit mixée avec des projets de logements sociaux et d’équipements publics à l’instar de ce qui a été fait lors de la récente modernisation du centrebus de Lagny LE DÉVELOPPEMENT DE L’EMPLOI INDUSTRIEL pour assurer la transition énergétique Le projet plan « Bus 2025 » prévoit qu’à son terme, le parc d’autobus de la RATP serait composé à 100 % par des matériels n’émettant plus de particules (80 % électrique et 20 % bio-gaz). Si l’objectif d’avoir des bus « propres » n’est pas contestable, ce plan soulève cependant plusieurs problèmes : Les constructeurs français et européens ont pris du retard sur le passage au bus électrique. Seuls les chinois sont aujourd’hui en mesure de fournir des matériels de ce type en très grand nombre (La capacité de production maximum chez Bolloré : 200 bus par an). La filière industrielle française d’autobus, qui concerne des milliers d’emplois directs et induits, est, de fait, menacée si le temps nécessaire à son adaptation et à la mise en place d’investissements dans l’appareil productif n’est pas garanti. Plus de 700 bus hybrides ont été commandés par le STIF avant la décision sur le plan Bus 2025. Ils seront livrés d’ici 2018. Il serait ubuesque de les abandonner après à peine quelques années de service… Toutes les difficultés liées à la technologie de l’électrique ne sont pas réglées. Ainsi, le recyclage des batteries en fin de vie demeure une question en suspens tout comme la question de l’alimentation des matériels lors de leur charge (Le parc bus électrique de la RATP correspondant à une tranche de centrale nucléaire). La CGT-RATP considère, au regard de ces raisons, qu’ il faut étaler le calendrier du « plan Bus 2025 » sur 5 années supplémentaires minimum portant celui-ci à 2030 pour l’objectif d’un parc constitué à 80 % de matériels cher électriques et 20% de matériels bio-gaz. Un bus électrique est aujourd’hui plus qu’un bus « Norme Euro6 » (500.000 € contre 250.000 €… 370.000 € pour un hybride). Ce surcoût est, certes, appelé à diminuer dans la durée avec la fabrication en grande série, pour autant, il demeurera un sur-investissement assumé par la collectivité. L’adaptation des centres bus de la RATP pour l’accueil des matériels électriques et au gaz nécessite de lourds investissements dans les infrastructures et en terme de formation professionnelle. Parallèlement, l'Etat doit, avec les principaux acteurs concernés (les industriels, mais également le STIF et la RATP) prendre en urgence les initiatives permettant de créer un nouveau standard qui s’appliquerait en France mais aussi au niveau européen et qui permettrait d’engager la mutation de la filière du bus vers cette transition énergétique UN PROGRÈS POUR les usagers et aussi pour les salariés La qualité de service est une nécessité et un gage de modernité étroitement liée aux conditions de travail des salariés qui, chaque jour, œuvre à la réalisation de leurs missions de service public. Or, le projet de restructuration des bus parisiens va impliquer des évolutions nécessaires dans l’organisation du travail pour des milliers de personnels de la RATP. Elles ne doivent pas être le « cheval de Troie » d’une dégradation de leurs conditions de travail et de recherche de gains de productivité contre l’emploi. Les métiers concernés (conduite, maintenance, ré- gulation, encadrement) sont structurants du projet de mutation portés par la refonte du réseau. Parmi les plus exposés d’entre eux, le métier de machiniste-receveur fait face, quotidiennement à des risques spécifiques (agressions, incivilités) ainsi qu’à des impacts sur la santé constatés par les taux de maladie et de morbidité qui sont bien supérieurs à la moyenne nationale. Il faut donc que ce projet soit conduit dans un souci d’une articulation conjuguant niveau de service offert aux usagers et amélioration de la qualité de vie au travail des salariés DES CONTRAINTES TECHNIQUES à prendre en compte L’organisation d’un réseau Bus dans un environnement urbain dense appelle à la bonne prise en compte des contraintes spécifiques. La RATP a, dans ce domaine, un grand savoir-faire d’ingénierie. Notre entreprise publique est, par nature et au regard de sa longue expérience en capacité de penser les réseaux de demain. Nous portons sur cette dimension une attention particulière, notamment pour ce qui est des conditions d’exploitation des différentes lignes. Par exemple,la question de la longueur de chacune des lignes doit être une préoccupation au regard de la densité urbaine qui implique, inévitablement des dispositions d’exploitation adaptées, les contraintes et risques d’incidents/ accidents étant démultipliés. Il faudra donc veiller à ce que chaque ligne du nouveau réseau soit exploitable dans de bonnes conditions, ce qui appelle aussi à anticiper les investissements pour les aménagements de voirie nécessaires SON FINANCEMENT : besoin de mobiliser de nouvelles ressources La restructuration du réseau de bus parisien, ses impacts, la perspective d’augmentation de l’offre en banlieue et plus particulière en deuxième couronne, le renforcement du réseau de nuit, le plan bus va appeler à la mobilisation de nouvelles ressources financières. Ce n’est pas aux usagers des transports d’en assumer le coût. Si nous voulons maintenir un réseau accessible à tous, la tarification des transports collectifs doit demeurer attractive, c’est là aussi l’un des enjeux de l’accessibilité de tous les Franciliens et des voyageurs « occasionnels » (Paris étant la première destination touristique d’Europe) aux modes de la mobilité. La solution réside donc dans l’augmentation des ressources et pas dans une course inconsidérée à la baisse des coûts de production du transport, celle-ci se traduisant systématiquement par des suppressions d’emplois, ce qui impacte de manière très forte et directe la qualité du service que sont en droit d’attendre les usagers d’un réseau sûr, moderne et efficace. LA CGT-RATP prop o s e : Une augmentation du Versement Transport acquitté par les entreprises, en faisant passer le taux appliqué à Paris et dans les Hauts-de-Seine de 2,85 % à 3,5 %, là où sont concentrées les sièges sociaux des grandes sociétés qui réalisent les profits les plus importants et dont l’implantation leur fait bénéficier le plus de l’accessibilité aux transports collectifs. M€* se pacts forts sur le car il s’agit d’un im % s 5 de 5, à ec % av e 10 al ci de et so vie économique structurant de la taux le plus bas. du r ie fic né bé it à ce titre, il do es g ra n d es su rd s g in rk pa s le an e ta x e su r collectifs de dépl es od La cr éa ti on d ’u m s le r se ri i une quesle s afin de favo fa ce s co m m er ci a t de la voiture individuelle. C ’est là auss en cements au détrim nnementaux. ro vi tion d’enjeux en + 100 M€* 500 M€* b li c u tr a n s p o r t p u élément a é u q li p p a A V t d u ta u x d e T ice de première nécessité et qui est un national, Un a b a is s em en rv PIB + 135 + + 100 M€* co ta xe su r les po id s lou rd s, l’é de , ce an Fr e-d Ile en , La mi se en pla ce en 2007. enelle de l’environnement » comme cela a été décidé lors du « Gr * de recettes pour le STIF