L`écologie industrielle en pratique

Transcription

L`écologie industrielle en pratique
L’écologie industrielle en pratique
L’éco-bâtiment de l’Herbier du Diois
Une industrie écologique
Tijlbert VINK
Directeur de l’Herbier du Diois
L’Herbier du Diois a développé une filière
de transformation de plantes aromatiques.
L’entreprise, localisée à Châtillon-en-Diois,
a fait le choix de se doter de bâtiments de
stockage écologiques en harmonie avec
l’agriculture et les valeurs qu’elle défend.
A L’HERBIER DU DIOIS, 48
SALARIÉS SE CONSACRENT AUX
PLANTES AROMATIQUES, THÉS ET
ÉPICES
BIOLOGIQUES.
ILS
RASSEMBLENT, TRANSFORMENT
ET METTENT À DISPOSITION DES
INDUSTRIELS ET COMMERÇANTS
PLUS DE 350 VARIÉTÉS DE
PLANTES. CRÉÉE EN 1983,
L’ENTREPRISE DEVIENT À PARTIR
DE 1992 LE PREMIER MAILLON
ENTRE LA PRODUCTION ET LES
COMMERÇANTS.
RÉALISATION DE LA FICHE:
Juin 2012
DERNIERE MODIFICATION :
Mai 2016
L’Herbier du Diois commercialise 350 variétés de plantes sous différentes formes
(coupées, infusées et en poudre). Le stockage des plantes génère des contraintes
spécifiques de température d’où le challenge de concevoir un bâtiment peu gourmand en
énergie pouvant maintenir une température inférieur à 14°C toute l’année. Un apport
régulier de matière réfrigérée à -24°C permet de maintenir une inertie thermique et
donc une température adaptée au stockage des plantes dans un espace de 2000m² et de
12m de haut. Un puits canadien, ou puits climatique, permet d’apporter de la fraicheur ou
de la chaleur, selon la saison.
L’ossature bois et l’isolation paille permettent de répondre aux exigences agroalimentaires et industrielles de respect et de réduction d’impact sur l’environnement. Les
matériaux sont d’origine locale: du Vercors (mélèze) et des Hautes-Alpes (paille).
Le bâtiment produit sa propre énergie grâce à 1900m² de panneaux photovoltaïques.
L’eau chaude sanitaire provient de panneaux solaires thermiques. Les eaux des toitures
sont récupérées et alimentent une mare.
Les machines ont été remplacées par des outillages plus performants et moins
gourmands en énergie : le kilo séché coûte 19ct au lieu de 1€ habituellement. Ces
machines nécessitent néanmoins une main-d’œuvre mieux formée, et donc plus
coûteuse.
Un coût à l’innovation
Tijlbert Vink, dirigeant de l’entreprise, a fait appel à un cabinet d’architecte et à une
assistance à maitrise d’ouvrage pour la conception du bâtiment. Ce dernier a nécessité
l’expertise de 7 bureaux d’étude (fluide, béton, ossature bois, thermique,etc.).
Le coût du bâtiment s’élève à 2900K€. L’optimisation de la surface de la toiture par le
déploiement de 1900m² de panneaux solaires photovoltaïques a, quant à lui, coûté
1500K€.
L’Herbier du Diois a pu bénéficier d’aides auprès de collectivités comme la Région, le
Département et l’Europe. « Obtenir ces aides a monopolisé une personne à temps plein
pour la gestion des procédures et ça a à peine permis la compensation du coût des
études », précise-t-il.
Coût global de l’investissement
ASSOCIATION BIOVALLEE
Écosite - 96 ronde des Alisiers
26400 Eurre
Tél. : +33 (0)4 26 52 11 22
[email protected]
biovallee-association.fr
Retrouvons-nous sur :
Facebook / Twitter / YouTube
5 millions d’euros, soit:
• Un bâtiment éco-construit
• 1900m² de panneaux photovoltaïques
• Des machines moins gourmandes en énergie
Un projet, une éthique
SARL TOURET
L'HERBIER DU DIOIS
26410 Châtillon-en-Diois
Tél. : 04 75 21 25 77
Fax : 04 75 21 25 76
Mail: [email protected]
www.herbier-du-diois.com
ZOOM SUR L’ENERGIE
Nombre de KwH produits par les
panneaux solaires : 268 965
Nombre de KwH consommés par
l’Herbier : 211 126
Le choix de construire un éco-bâtiment industriel correspond au chemin logique de
l’entreprise de continuer à produire bio, en diminuant le plus possible son impact sur
l’environnement. Le contexte global de changement climatique et de mise en danger des
ressources naturelles guide les choix de l’entreprise. Pour Tijlbert Vink, « c’est une
manière de ne pas négliger le pays en développant une industrie plus respectueuse »: il
fait le lien entre l’esthétisme du bâtiment et la beauté des paysages environnants. Cette
construction est également l’expression d’une volonté d’indépendance face aux grandes
industries énergétiques, en pariant sur une augmentation des coûts de l’énergie à
l’avenir.
Un projet très/trop novateur ?
En 2006-2007, la démarche de construction d’un bâtiment écologique était peu parlante
pour les gens car très novatrice. En raison de son aspect novateur, le coût du bâtiment a
été deux fois plus élevé que pour un conventionnel. A l’époque, « les artisans ont profité
de cette nouvelle manne pour expérimenter, pas toujours de manière très efficace ou
sérieuse, de nouvelles techniques de travail », explique T. Vink. Aujourd’hui, l’écologie
industrielle bénéficie d’une visibilité plus importante créant un certain effet de mode et
maintenant des coûts importants à la construction.
Industrie rime avec respect
L’achèvement du projet permet de faire la démonstration que l’industrie peut être une
activité saine pour l’environnement mais aussi pour le travail des salariés. Les qualités
thermiques et acoustiques du bâtiment permettent d’obtenir des conditions de travail
quotidiennes plus agréables. La création d’un tel bâtiment, en accord avec les principes
écologiques, permet de renvoyer une image positive et valorisante au personnel.
Aujourd’hui, le bâtiment permet de produire plus d’énergie que celle consommée (voir
encadré à gauche). Il permet aussi le stockage de CO² dans ses matériaux de construction.
Savoir s’entourer
Une telle démarche nécessite de savoir s’entourer des bons professionnels (banquiers,
architectes, bureaux d’étude, etc.) pour minimiser les prises de risques: « 45 emplois en
dépendent », précise T. Vink. Le mécénat peut être une solution pour améliorer les
conditions de financement. Pour Vink, il faut s’armer de beaucoup d’énergie et de
disposer d’une « ouverture aux nouvelles technologies, trucs et astuces » pour mener à
bien le projet. Vis-à-vis des salariés, une incompréhension peut apparaître: « rien n’oblige
d’investir autant dans un bâtiment alors que les salaires auraient pu être augmentés »,
explique-t-il. Enfin, il pointe le fait que l’investissement requis est viable mais seulement
sur le long terme. Les coûts liés au projet sont également répercutés sur d’autres postes
de dépenses, tels que la formation des salariés à l’utilisation de nouvelles machines, ellesmêmes plus chères.
PRESENTATION DES ADHERENTS DE L’ASSOCIATION BIOVALLEE
ET MISE EN VALEUR DE LEURS PRATIQUES ET SAVOIR-FAIRE EN
DÉVELOPPEMENT DURABLE
A VOUS DE JOUER !
QUE VOUS SOYEZ ADHERENT ET/OU ACTEUR LOCAL
CONSULTEZ LES PORTRAITS ET PARTAGEZ LE VOTRE
ASSOCIATION BIOVALLEE
Écosite - 96 ronde des Alisiers
26400 Eurre
Tél. : +33 (0)4 26 52 11 22
[email protected]
biovallee-association.fr
Retrouvons-nous sur :
Facebook / Twitter / YouTube

Documents pareils