Dossier - Ensatt

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Dossier - Ensatt
Un atelier spectacle
Les ateliers spectacles de l’ENSATT sont l’occasion d’une rencontre entre une promotion
d’étudiants et un créateur renommé qui va à la fois faire œuvre de transmission et créer
un spectacle. Pour l’ensemble des futurs acteurs, concepteurs lumière, son ou costume,
scénographes et techniciens c’est, pendant six semaines d’élaboration et de répétitions et
deux semaines de représentations en public, une formidable opportunité pour un travail
en commun. Ces ateliers spectacles, qui ont lieu la dernière année de cursus, deviennent
ainsi une ultime étape pédagogique avant le grand saut professionnel.
Égaux
Jamais dans l’histoire du monde, la démocratie comme système politique et ensemble de
valeurs n’a été aussi répandue qu’aujourd’hui. Dans le même temps, les sociétés
démocratiques européennes traversent une crise existentielle. Elles doutent
d’elles-mêmes, de leur force, de l’universalité de leurs valeurs. Il leur arrive même d’être
malheureuses.
En 1831, un aristocrate normand, Alexis de Tocqueville, observant le mouvement
d’égalisation des conditions qui touchait l’Europe et les progrès politiques de la
démocratie, partit aux Etats-Unis observer comment y fonctionnaient la société et les
institutions. De ce voyage il tira un livre : « De la démocratie en Amérique ».
Saisissant de clairvoyance, écrit dans un style somptueux, ce texte n’est ni un plaidoyer
pour la démocratie ni un réquisitoire. S’il la considère comme « un fait providentiel »,
auquel il serait vain de s’opposer, il la dissèque sans complaisance. « C'est parce que
je ne suis point un adversaire de la démocratie que je suis sincère envers elle. »
Profondément humain, traversé d’hésitations, de contradictions parfois, c’est un texte qui
appuie là où ça nous fait mal.
Sur scène, une communauté de onze personnes, hommes et femmes, vivront sous nos
yeux dans un espace aux fonctionnalités floues, à l’image des bureaux des grandes
entreprises de la Silicon Valley : à la fois espaces de travail, de loisirs et de vie.
Ils sembleront partager un même enthousiasme et une même foi dans les vertus de la
société démocratique, qui garantit leurs droits individuels, adoucit les mœurs et assure le
bien-être au plus grand nombre.
Il apparaîtra vite que cet enthousiasme masque des dissensions et des inquiétudes
profondes.
Conformisme,
persistantes,
goût
tyrannie
immodéré
de la
de
majorité,
l’ordre,
inégalités
économiques
matérialisme,
despotisme
technocratique : certains trouveront que le prix à payer pour cette vie
démocratique est élevé.
Les mots de Tocqueville seront ceux par lesquels s’exprimeront ces enthousiasmes et ces
doutes. Mais ce sont ces mots aussi qui nous avertiront que tout retour en arrière est
chimérique et dangereux, que du chaos nait rarement la lumière et que c’est au sein
même de cet ordre démocratique que nous devrons trouver les remèdes à notre désarroi.
Biographie de Laurent Gutmann
Laurent Gutmann reçoit une formation de comédien à l’École de Chaillot dirigée par
Antoine Vitez, puis au Théâtre National de l’Odéon, avec notamment Antoine Vitez,
Yannis Kokkos, Aurélien Recoing, Jean-Marie Winling, Andrzej Seweryn… Parallèlement,
et après une Maîtrise de Sciences Politiques, il obtient un DEA de philosophie à Paris X
Nanterre.
Avant de réaliser ses propres mises en scène, il travaille comme assistant de Jean-Pierre
Vincent sur Les Caprices de Marianne et Fantasio d’Alfred de Musset, au Théâtre des
Amandiers à Nanterre (1991 et 1992), et comme comédien dans Jeanne d’Arc au
bûcher, oratorio d’Arthur Honneger et Paul Claudel, mis en scène par Claude Régy à
l’Opéra Bastille.
En 1994, il crée sa compagnie (Théâtre Suranné) avec laquelle il réalise ses propres
mises en scène : Le Nouveau Menoza de Jacob Lenz (1994-95) ; Le Balcon et Ce qui est
resté d’un Rembrandt déchiré en petits carrés et foutu aux chiottes de Jean Genet
(1996), Les Décors sont de Roger H, création collective (1996) ; Le Coup de filet de
Bertolt Brecht (1997), La Vie est un songe de Calderon de la Barca (1997-1998) ; Œdipe
roi de Sophocle, En Fuite – textes de Georges Perec, Nathalie Sarraute et Jean Genet–
(1999) ; Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, En route, création collective
(1999-2000) ; Les Légendes de la forêt viennoise d’Ödön von Horvath (2001). A partir de
1999, la compagnie s’installe en Région Centre, associée à la Halle aux grains – Scène
Nationale de Bois.
En 2002, il est lauréat du concours « Villa Médicis hors les murs » pour un projet de
collaboration à Tokyo avec l’auteur et metteur en scène japonais Oriza Hirata ; dans la
continuité de ce projet, il met en scène India Song de Marguerite Duras, avec des
comédiens japonais, au Théâtre Agora de Tokyo. Il anime par ailleurs de nombreux
ateliers à Orléans, Grenoble, Strasbourg, Lima (Pérou), Barcelone et Tokyo.
En janvier 2004, il prend la direction du Théâtre Populaire de Lorraine qui devient Centre
Dramatique de Thionville-Lorraine puis obtient la labellisation CDN en janvier 2009.
En mai 2004, il présente Nouvelles du Plateau S. d’Oriza Hirata.
Il crée Splendid's de Jean Genet en septembre 2004 et Les Estivants d’après Maxime
Gorki en mai 2005, spectacle de sortie du groupe XXXV de l’Ecole du Théâtre National de
Strasbourg, où Laurent Gutmann a été responsable pédagogique associé.
Il écrit et met en scène La Nuit va tomber, tu es bien assez belle, spectacle à installer
partout.
En janvier 2006, il recrée A Thionville Terre Natale de Daniel Keene, puis en mai de la
même année, Lorenzaccio de Musset dont il assure l’adaptation en langue allemande,
avec la troupe du Saarländisches Staatstheater. En janvier 2007 il crée Chants d’Adieu,
une pièce écrite pour lui par Oriza Hirata. Le spectacle part en tournée trois saisons
consécutives.
Je suis tombé, d’après Au-dessous du Volcan de Malcolm Lowry, a été créé en mars 08
au Centre Dramatique National de Thionville-Lorraine. Laurent Gutmann en a assuré
l’adaptation et la mise en scène.
Depuis 2009, il dirige sa compagnie La Dissipation des brumes matinales avec laquelle il
a récemment créé Le Prince d’après Machiavel et Victor F d’après Frankenstein de Mary
Shelley.
Biographie d’Alexis Henri Clérel de Tocqueville
Homme politique et historien français (1805- 1859)
Alexis de Tocqueville est élevé dans le culte de la
monarchie et le respect de la religion. Il se cultive en
lisant les philosophes du siècle des Lumières.
Après sa licence en droit (1826), il devient juge auditeur
au tribunal de Versailles. Lié par sa famille à la maison de
Bourbon, il pressent des relations difficiles avec le
nouveau souverain, Louis-Philippe Ier. Il préfère alors partir en mission en compagnie de
son ami et alter ego, le comte Gustave de Beaumont (1802-1866) et arrive aux ÉtatsUnis en vue d'y étudier le système carcéral. Mais il est également curieux d'observer
le fonctionnement des institutions américaines afin de mieux appréhender les
évolutions de la vie politique française.
À leur retour, Tocqueville rassemble ses réflexions inspirées de son séjour et se lance
dans la rédaction de son œuvre maîtresse, De la démocratie en Amérique, dont deux
volumes paraissent en 1835, puis deux autres en 1840. En 1838 il est élu à l'Académie
des sciences morales et politiques, puis à l'Académie française trois ans plus tard.
Homme politique complet, il siège d’abord à la Chambre des députés, au Conseil Général
de la Manche puis à l'Assemblée constituante de 1848. En 1851, Tocqueville fait partie
des députés qui s'élèvent contre le coup d'État. Brièvement incarcéré, il est ensuite privé
de ses mandats électoraux. Il reprend alors ses travaux d'historien, qui donneront lieu à
un autre ouvrage majeur, l'Ancien Régime et la Révolution. Le premier volume paraît en
1856, mais Tocqueville meurt avant d'avoir achevé le second. Ses œuvres complètes,
publiées par Gustave de Beaumont de 1860 à 1865, comportent notamment : Histoire
philosophique du règne de Louis XV (1846) et Coup d'œil sur le règne de Louis XVI
(1850).
Aristocrate de naissance, Tocqueville rêvait pour son
pays d'un régime présidentiel à l'américaine. « Je n'ai
point de parti, je n'ai point de cause, si ce n'est celle
de la liberté et de la dignité humaine » affirmait-il
dans une lettre en 1850. Il transposa cet idéal dans
des combats nouveaux pour l'époque. À peine élu
député, il fit sensation en dénonçant le fléau de
l'esclavage et en réclamant son abolition dans les
colonies françaises. En toute occasion, il prit fait et
cause pour les libertés du culte, de l'enseignement et
de la presse.
En savoir plus sur :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/
L’ENSATT
L’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre célèbre ses
soixante-quinze ans en 2016. Plus connue à Paris sous le nom d’« École de la
rue Blanche », l’ENSATT s’est installée en 1997 à Lyon, sur la colline de Saint
Just.
L’ENSATT est une « Ecole-Théâtre » accueillant chaque année environ 160 étudiants en
formation initiale et stagiaires en formation continue annuelle, 70 à 80 professionnels en
formation continue courte ainsi que des étudiants en post-diplôme, des auditeurs libres
et des étudiants étrangers inscrits pour l’obtention du certificat d’études théâtrales
délivré par l’école ou bénéficiaires d’un échange Erasmus.
Y sont enseignés les métiers d’Acteur, d’Administrateur du spectacle vivant, de
Concepteur costume, de Concepteur Lumière, de Concepteur Son, de Costumier options
coupeur ou réalisation et régie de production, de Directeur technique, d’Ecrivaindramaturge,
de
Metteur
en
Scène
et
de
Scénographe.
A
ces
enseignements
professionnels s’ajoute une formation théorique transversale : Arts & Humanités.
L’établissement dispose d’un équipement moderne composé de salles de cours, de
bureaux, d’ateliers de construction de décors, de studios de répétitions, d’enregistrement
et de recherche sonore, d’une salle modulable pouvant accueillir jusqu’à 187 spectateurs,
d’un amphithéâtre extérieur de 500 places et d’un théâtre de 218 places. De par son
équipement, l’école est la seule en France, et peut-être même en Europe, à assurer
l’enseignement de tous les savoirs liés à la création théâtrale. Cette présence, sous un
même toit, de l’ensemble des métiers de la scène permet la mise en œuvre de
laboratoires, d’essais, d’hypothèses, de travaux fictifs et d’ateliers-spectacles confiés à
des metteurs en scène professionnels qui viennent diriger une équipe de création
rassemblée autour d’un projet artistique, conçu et réalisé à l’ENSATT et présenté aux
spectateurs dans l’école ou en itinérance.
Accessibles sur concours et inscrites dans le processus de Bologne (Licence-MasterDoctorat), les formations de l’ENSATT conduisent à la délivrance d’un grade master pour
sept
de
ses
parcours
pédagogiques,
d’une
licence
générale
et
d’une
licence
professionnelle en partenariat avec l’Université Lyon 2 pour deux de ses parcours et d’un
mastère spécialisé en partenariat avec l’INSA pour un de ses parcours.
Etablissement au sein duquel la recherche universitaire et la recherche artistique se
questionnent mutuellement, dans un dialogue ouvrant toujours plus largement le champ
de l’expérimentation, l’ENSATT est aussi un lieu de représentation pour des spectacles
conçus par d’anciens étudiants ou proposés par ses partenaires (Biennale de Danse de
Lyon, Festival Sens Interdits, Biennale Musiques en scène du Grame, CNSMD de Lyon
etc.).
Enfin, développant des relations avec les lieux de formation ou de création en France, en
Europe ou à l’étranger, l’ENSATT prépare l’insertion professionnelle de ses étudiants
durant leur cursus – elle est signataire de la charte ERASMUS – et les accompagne dans
leur recherche d’emploi plusieurs années après la fin de leurs études. Ainsi l’école se
situe-t-elle au croisement de deux mondes : celui de la culture dont est issue la majorité
des intervenants, professionnels en activité, et celui de l’enseignement supérieur et de la
recherche dont le secrétariat d’Etat assure la tutelle de l’école, favorisant son dialogue
avec les universités et les écoles supérieures – l’ENSATT est associée à l’Université de
Lyon (UdL), COMUE de Lyon Saint-Etienne – avec les collectivités territoriales, en
particulier
la
Région
Rhône-Alpes,
ainsi
qu’avec
des
partenaires
européens
et
internationaux.
A l’ENSATT, l’enseignement du théâtre s’élabore ainsi dans un rapport constant entre
pédagogues et étudiants, entre artistes, techniciens et équipe administrative, entre
personnalités du monde du spectacle et publics avertis ou simplement curieux. Il est un
art de son temps, collectif et vivant.
Thierry PARIENTE
Directeur
Distribution
ÉGAUX, d’après De la démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville
Mise en scène : Laurent Gutmann
Assistanat à la mise en scène : Maryse Estier
Acteurs : Ariane Berendt, Marie Brugière, Tristan Cottin, Léo Grange, Léonie Kerckaert,
Amaranta Kun, Lorenzo Nieddu, Marion Pastor, Gabriel Rouvière, Chloé Sarrat et
Alexandre Servage
Conception Lumière : Aline Jobert, Gaspard Gauthier et Lucien Valle
Régie Lumière : Mallory Duhamel et Thibault Gaigneux
Conception Son : Sarah Bradley et Clément Hubert
Régie Son : Margaux Burel et Robert Benz
Techniciens Son : Danae Le Guennic, Camille Vitte, Théo Cardoso, Colombine
Jacquemont, Charlotte Bozzi et Manon Amor
Conception costumes : Camille Bodin
Assistant conception : Maguelone Jacquemond et Laura Moutardier
Régie costumes : Coline Bavois, Philippine Marret et Margaux Haffner
Coupe : Bettina Amstutz, Nina Aubanez, Isabelle Fos-Andre, Océane Gerum, Claire
Gollentz, Laurine Petito, Charlotte Torres et Chloé Vos
Réalisation : Sofia Bencherif, Juliette Le Soudier, Fleur Peyfort, Alice Verron
Habillage : Ludivine Roux et Estelle Boul
Scénographie : Adrienne Romeuf et Marion Savary
Construction : Lisalou Eyssautier, Camille Davy, Mathilde Morant, Lucie Meyer, Julie
Guivarch et Anna Panziera
Régie Plateau : Anouk Audart
Électriciens : Sandrine Sitter, Solange Dinand, Brendan Royer, Agathe Geffroy, Hugo
Fleurance et Aurore Galati

Accompagnement pédagogique
Conseillère pédagogique et artistique : Simone AMOUYAL
Régisseur principal lumière : Éric FARION
Régisseur principal plateau, chef
accessoiriste : Didier THOLLON
Régisseur principal, chef machiniste : Philippe GOUTAGNY
Régisseur principal chef d’ateliers construction : Claude CHAUSSIGNAND
Régisseur son : Nadine HADZIHALILOVIC
Régisseur Multimédia : Pascal BOYADJIAN
Communication : Benjamin BOURGEOIS, Charlotte CHÊNE, Lionel DEMOL

Equipe permanente
Direction : Thierry PARIENTE
Direction générale des services : Antonietta MENDEZ
Direction des études et de la production : Ubavka ZARIC
Direction technique : Yves FAVIER
Et toutes les équipes administratives, techniques et pédagogiques de l'ENSATT.
Informations pratiques
Dates
Du lundi 2 au vendredi 13 mai 2016 à 20h
Représentation supplémentaire mercredi 4 mai à 14h30
Relâche le dimanche
Réservations
Par mail : [email protected]
Par téléphone : 04 78 15 05 07
Tarifs
Tarif plein : 10 €
Tarif réduit : 5 €
Le tarif réduit prend en compte les moins de 26 ans, les étudiants, les demandeurs
d’emploi et les intermittents du spectacle.
Contact
Lionel Demol – Responsable communication
04 78 15 05 19
[email protected]

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