Pour une certaine idée de la diversité
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Pour une certaine idée de la diversité
9 LA SPIRALE. Larry Goldings, organiste qui a travaillé avec Al Jarreau, Norah Jones, Maceo Parker ou encore Solomon Burke, se produit samedi à La Spirale, à Fribourg (21 h). Il se produira au côté du batteur Bill Stewart et du guitariste Peter Bernstein, avec qui il a enregistré une majorité de ses quinze albums. www.laspirale.ch. Si on sortait La Gruyère / Jeudi 8 mars 2012 / www.lagruyere.ch Pour une certaine idée de la diversité Cirque, musique, danse, humour… ÉQUILIBRE-NUITHONIE. Les deux sites d’Equilibre et de Nuithonie poursuivent leur saison sur un rythme effréné. Et avec succès, puisque les spectacles d’Emil (Trois anges, lundi 12 mars) et des Ballets jazz de Montréal (Jack in the box et Les chambres de Jacques, mardi), affichent complet. Demain vendredi et samedi, Equilibre accueille Donka, de la Compagnie Finzi Pasca. Un spectacle estampillé «nouveau cirque» et sous-titré Une lettre à Tchekhov, où la compagnie du Tessinois Daniele Finzi Pasca (par ailleurs fondateur du Teatro Sunil) rend hommage à l’auteur de La mouette. Vendredi également, mais dans la salle Mummenschanz de Nuithonie, les Nouveaux monstres présenteront Ex æquo. Pour créer cette musique, le duo formé de Léon Francioli (contrebasse et piano) et Daniel Bourquin (saxophone et clarinette basse) s’est inspiré d’œuvres de résidents de la Fondation Eben-Hézer, à Lausanne. EB www.equilibre-nuithonie.ch Lambchop ou l’art de puiser aux racines FRI-SON. Une chance: ils font plus d’un mois de tournée 11 flowers, du Chinois Wang Xiaoshuai, arrive à Fribourg après avoir été primé dans plusieurs grands festivals internationaux. FESTIVAL DE FILMS. Près de 120 œuvres du monde entier seront projetées du 24 au 31 mars au 26e Festival international de films de Fribourg. Western et Bangladesh sont notamment à l’honneur. ÉRIC BULLIARD ● ENVIE D’OUVERTURE Nouveau directeur artistique, à la suite d’Edouard Waintrop, Thierry Jobin présentait hier à la presse son premier Festival international de films de Fribourg (FIFF). Avec l’envie de «défendre la diversité dans les salles de cinéma. En Suisse, la part de marché des films non américains et non européens n’est que de 2,2 %…» Au total, 118 films de 47 pays seront projetés à Fribourg, du 24 au 31 mars, dont 38 premières suisses, 10 premières européennes et quatre premières mondiales. Règle de base pour établir ce programme: «Trouver de bons films avant tout, pas des premières à tout prix.» La qualité d’abord, en évitant les «films prétextes. Nous aurions pu, par exemple, présenter le premier film jamais réalisé au Sud-Soudan, mais il n’était pas regardable…» ● LA COMPÉTITION Douze longs métrages de douze pays seront en lice pour le Regard d’or. Sont notamment représentés trois pays qui ont une production «très forte» cette année: les Philippines, le Mexique et l’Iran. Les autres proviennent de Chine, du Brésil, d’Egypte, de Corée du Sud, de Taïwan, d’Argentine, d’Afrique du Sud, d’Israël et de Jordanie. Certains, comme 11 flowers, du Chinois Wang Xiaoshuai, ont déjà été primés dans des festivals internationaux. D’autres, comme One two one, de Mania Akbari (Iran), que Thierry Jobin qualifie de «sublime», sont simplement arrivés par la poste… ● HORS COMPÉTITION Salt, projeté en ouverture «représente bien ce que nous voulons faire, selon Thierry Jobin. C’est un western, avec une mise en abyme, une réflexion sur le cinéma et un regard sur une réalité sociale, politique, judiciaire.» Cette œuvre de l’Argentin Diego Rougier «aurait pu être produite par les frères Coen…». En clôture, le FIFF proposera un autre film latino-américain, Miss Bala, qui a représenté le Mexique aux Oscars. Parmi les autres longs métrages hors compétition, à signaler Tahrir 2011, un film sur le printemps arabe, «le meilleur que nous ayons trouvé sur ce thème». ● WESTERN DE PARTOUT Nouveauté du Festival: les sections reviendront à chaque édition, avec des contenus différents. Pour le film de genre, le western est cette année à l’honneur, avec seize films du monde entier. Dont des raretés comme Lemonade Joe, d’Oldrich Lipsky (1964) ou Antonio das Mortes, de Glauber Rocha, présenté lors du premier FIFF en 1981 et des classiques, comme Rashomon, de Kurosawa. Comme pour chaque section, un débat sera également consacré au western, le vendredi 30 mars. ● L’ISLAM AU CINÉMA Dans la section Décryptage, le FIFF va s’interroger sur la manière dont l’islam est représenté au cinéma. Avec, entre autres, une comédie française, Dernier maquis, de Rabah Ameur-Zaïmeche, My beautiful laundrette, de Stephen Frears, ou encore Pierre et Djemila, de Gérard Blain. «Un film de 1986, qui n’est jamais sorti en VHS ni en DVD et qui a suscité le débat à l’époque.» ● À EXPLORER Avec Nouveaux territoires, le FIFF souhaite «chercher là où le grand marché des festivals ne va pas». Cette année, coup de projecteur sur le Bangladesh. «C’est la première fois qu’un festival occidental montre huit films de ce pays. Au début, nous avions peur qu’ils n’aient pas le niveau, mais c’est du vrai grand cinéma.» ● AILLEURS VU D’ICI Dans la nouvelle section Diaspora, le festival propose à une personnalité de Suisse de programmer des œuvres de son pays d’origine. Le dessinateur de presse Patrick Chapatte en a sélectionné six du Liban, d’où vient sa mère. L’occasion de (re)voir West Beyrouth, récompensé au FIFF en 1999, Caramel ou encore Et maintenant on va où? ● CARTES BLANCHES Instaurée par Edouard Waintrop, la carte blanche aux festivals de Suisse se poursuit et a été proposée à Locarno. Son directeur Olivier Père a choisi de projeter Cutters’way, d’Ivan Passer (1981). Le cinéaste tchèque, installé à Hollywood, sera présent à Fribourg. Autre carte blanche, celle attribuée à Georges Schwizgebel, cinéaste d’animation qui a sélectionné des courts et des longs métrages, dont Tatsumi, d’Eric Khoo, réalisateur de Singapour, habitué du FIFF où il a remporté le Regard d’or en 2009 avec My magic. Une exposition sera également consacrée à Georges Schwizgebel à la Bibliothèque cantonale et universitaire. grammation. Citant Truffaut, Thierry Jobin a souligné: «Un film populaire raté est toujours mieux qu’un film d’auteur raté.» Qu’ils soient d’horreur, d’action ou érotique, ils en disent long sur leur pays: Cuchera décrit le monde des narcotrafiquants philippins, The raid montre l’intervention de troupes d’élite dans le quartier d’un baron de la drogue de Djakarta et Sex and zen: extreme ecstasy est «le premier film grand public 3D interdit aux moins de 18 ans. Il a fait plus d’entrées à Hongkong et Taïwan qu’Avatar…» ● ET ENCORE Avec Passeport suisse, le festival entend mettre en lumière des cinéastes helvétiques qui ont réalisé des documentaires loin de chez eux. On y découvrira un film de Hans Vogel réalisé en 1936 en Chine, un des premiers à montrer ce pays. Un hommage sera également rendu à l’auteur et producteur jurassien Pierre-Alain Meier, à travers six films (dont l’extraordinaire Memoria del saqueo, de Fernando Solanas, qui a fait l’ouverture du FIFF en 2004). Pierre-Alain Meier sera présent durant le festival. A noter enfin que trois œuvres réalisées ou produites par Jacky Goldberg, Mohammad Rasoulof et Golam Rabbany Biplob (membres du jury) seront projetées durant la semaine. ● EN CHIFFRES Pour cette 26e édition, le FIFF peut compter sur un budget de 1,9 million de francs, soit 200 000 francs de plus qu’en 2011. L’objectif est de réunir à nouveau 30 000 spectateurs dans les salles du Rex et de Cap’ciné. Les billets sont en vente dès aujourd’hui. ■ ● PLACE AU POPULAIRE Sous l’intitulé Séances de minuit, le festival s’ouvre à des films inhabituels dans la pro- Programme complet sur www.fiff.ch. Billetterie: www.starticket.ch à travers toute l’Europe et deux seules dates en Suisse, dont une à Fribourg: les Américains de Lambchop font halte à FriSon, ce dimanche. Venu de Nashville, Tennessee, Lambchop revisite depuis près de vingt ans les racines de la musique américaine. Autour de Kurt Wagner, chanteur à la voix envoûtante et fragile, ses sonorités puisent dans les tréfonds du Sud, du côté de la country, du folk, de la soul… Le tout avec la classe des plus grands songwriters. Il en résulte une musique doucement cabossée, à la fois traditionnelle et furieusement moderne, tendre et puissante. Ici, tout est nuance et subtilité. Pas franchement joyeux, mais d’une beauté fulgurante. Formé d’une dizaine de musiciens (qui vont et viennent), Lambchop vient de sortir Mr M, nouvel album d’une discographie sans tache. En première partie se produira Cortney Tidwell, chanteuse également issue de Nashville, Tennessee. EB Fribourg, Fri-Son, dimanche 11 mars, 19 h. www.fri-son.ch EN BREF ●●● FRIBOURG Le film vert fait son festival La 7e édition du Festival du film vert s’ouvre ce vendredi au cinéma Rex, à Fribourg, avec le film Dirt, documentaire américain qui s’intéresse aux impacts environnementaux, économiques, sociaux et politiques de la pollution des sols. La manifestation se tient du 9 au 18 mars dans plus de 20 villes de Suisse romande. Au total, 140 projections de 39 films sont programmées. www.festivaldufilmvert.ch. NOUVEAU MONDE Avec Fauve, le multi-instrumentiste Demain vendredi (21 h) le Nouveau Monde, à Fribourg, accueille Fauve. Musicien érudit, ce multi-instrumentiste lausannois de talent (Nicolas Julliard de son vrai nom) a sorti cet automne son deuxième album, Clocks’n’clouds. MARIONNETTES Un spectacle et une exposition Le Théâtre des marionnettes de Fribourg propose samedi (17 h) et dimanche (15 h), Polichinelle, par la compagnie Pile poil au millimètre. Invité pour la première fois à Fribourg, le marionnettiste toulousain Eric Seban perpétue la pratique des bouffons du Moyen Age, en reprenant ce personnage issu de la tradition napolitaine. Il a commencé par présenter son spectacle en se déplaçant avec son âne, de ville en village. En parallèle, le Musée suisse de la marionnette expose, jusqu’au 10 juin, sa collection de marionnettes birmanes à fils. Soit une vingtaine de pièces, dont la plupart ont été confectionnées au XVIIIe siècle. Du mercredi au dimanche, de 10 h à 17 h. www.marionnette.ch. CORMINBŒUF La chanson des 4 saisons se met à l’opérette Sous le titre Un amour d’opérette, la Chanson des 4 saisons, dirigée par Louis-Marc Crausaz, propose un spectacle réunissant 40 choristes, trois musiciens et cinq danseuses, avec des textes d’Amélie Baechler et Nicolas Couchepin, dans une mise en scène de François Menétrey. Les airs sont tirés de Verdi, Donizetti, Mozart, Offenbach, Lecoq… A découvrir à la halle polyvalente de Corminboeuf, samedi 10 mars (20 h 15) et dimanche 11 (17 h), à la salle communale de Middes le vendredi 16 (20 h 15), à La Tuffière, à Corpataux le samedi 17 (20 h 15). Réservations: Fribourg Tourisme, 026 350 11 00. SAINT-MICHEL «Cantate» et «Magnificat» par le chœur Arsis Accompagné de l’orchestre baroque Capriccio Basel, le chœur Arsis donne ce samedi à 20 h un concert en l’église St-Michel de Fribourg. Fort d’une quarantaine de chanteurs âgés de 20 à 30 ans, cet ensemble créé il y a un peu plus de cinq ans par son directeur Pierre-Fabien Roubaty propose le Magnificat en ré majeur BWV 243 et la Cantate BWV 131 de Jean-Sébastien Bach.