le Pays et l`agglomération de Saint

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le Pays et l`agglomération de Saint
Synthèse blog – Côtes d’Armor 2020
Pays de Saint Brieuc
13 septembre 2007
Le 27 juin 2007 et le 13 septembre 2007 à Saint-Brieuc, plus de 1000 personnes se sont
rendues dans six réunions citoyennes organisées par le Conseil général des Côtes d’Armor,
dans le cadre de Côtes d’Armor 2mille20. Les participants ont pu prendre connaissance
d’initiatives et débattre autour d’une dizaine de thématiques.
Voici quelques idées forces et messages de la rencontre organisée à Saint-Brieuc qui avait
pour thématique :
« Une agglomération briochine structurée et reconnue pour un développement durable et
solidaire des Côtes d’Armor. »
Qu'on se le dise : le Pays et l'agglomération
de Saint-Brieuc se développent !
Le Pays et l'agglomération de Saint-Brieuc sont sortis depuis longtemps de la crise des
années 80. Ce sont des territoires dynamiques économiquement, avec cependant
quelques bémols...
« Mon souhait est que nous puissions cheminer sur les perspectives du département et de
l’agglomération dans un esprit serein et constructif avec tous les acteurs ». Bruno Joncour,
maire de Saint-Brieuc et président de la Communauté d'
agglomération de Saint-Brieuc
(Cabri), a ouvert cette soirée de débat sur un bref retour en arrière. Il a rappelé que ce
territoire était le fruit d'
une histoire déjà ancienne initiée par les acteurs locaux et qu'
il devait
être acteur, aujourd'
hui, de son propre développement. Mais quelle est et quelle doit être la
place de ce territoire en Bretagne ?
Pour Loïc Cauret, président du Syndicat mixte du Pays de Saint Brieuc, il doit se positionner
comme un territoire pivot de la Bretagne nord, avec en son sein, une agglomération forte et
structurée. « Le Pays de St Brieuc comporte trois entités très différentes : une agglomération
de 110 000 habitants, un littoral et des communes rurales. Une des premières grandes réussites
du Pays de Saint-Brieuc, c’est précisément d’avoir dépassé la simple confrontation entre le rural et
l’urbain pour avancer vers une reconnaissance commune de leur complémentarité. »
Quelle est la réelle évolution de ce territoire ? Pour certains des témoins intervenus pour
initier le débat, le Pays et l’agglomération briochine, après la crise des années 80, sont
aujourd'
hui en plein développement...
Jacques UGUEN, président du Conseil de développement du Pays de Saint-Brieuc et de la
Communauté d’agglomération, explique tout d'
abord que la zone d’emploi de Saint-Brieuc a
connu une hausse de plus de 2 % de l’emploi salarié en 2006 et que l’agglomération est
desservie par des voies de communications performantes. A mi chemin entre Brest et Rennes,
sa vitalité ne doit cependant pas, selon lui, « conduire à une logique défensive de rivalité
envers les deux métropoles ». Quoi faire dans ce cas? « Il faut se différencier et définir
d’autres voies de développement. L’agglomération a des atouts pour cela : le cadre de vie, le
littoral, un territoire à la fois urbain et rural, une vie associative dense, un dynamisme
culturel et une forte identité. » Le Conseil de développement propose ainsi de créer des
formations qui répondent aux besoins locaux, de valoriser les métiers agricoles, de modifier
l'
organisation des transports dans l'
agglomération (parkings relais en périphérie), de
reconquérir le centre ville, de mieux utiliser les ressources locales, de promouvoir une
agriculture durable et de proposer un cadre de vie de qualité et des services pour faire venir de
nouveaux habitants.
Jean-Charles MINIER, directeur de Cap Entreprise, président de la commission Attractivité
de l’Agence de développement économique du Pays de St Brieuc, confirme ces données
encourageantes : en 2006, St-Brieuc a été la première zone régionale en terme de croissance
d’emplois (+3,2 %). Depuis 20 ans, le solde naturel du département est, pour la première fois,
positif. Le taux de chômage est l’un des plus faibles au niveau régional... « Le message est
donc positif, il faut maintenant que les habitants en soient les ambassadeurs. » Pour
convaincre la population, qui a conservé une image d'
un territoire en crise, la commission
travaille actuellement sur un outil de communication.
Côté agriculture, les chiffres sont moins éloquents. Danielle EVEN, membre des instances
dirigeantes de la Chambre d’agriculture et conseillère municipale à Saint-Donan, explique
qu'
il est quasiment impossible aujourd'
hui de renouveler les départs des chefs d'
exploitation et
des salariés, malgré une présence encore forte et jeune de l'
agriculture sur le Pays. « C’est
pourquoi, il faut ouvrir des débats sur la formation et sur l’attractivité de ces métiers. » Selon
elle, l’agriculture est au centre de la vie locale et des nouveaux défis : alimentaire, énergétique
et environnemental. Seulement, l’urbanisation tend à faire disparaître les exploitations
agricoles ou à perturber leur fonctionnement. « La terre n’est pas un bien inépuisable. Les
terres artificialisées sont irrémédiablement perdues. »
Un peu moins optimiste encore, Manuela CHARLES, directrice de l’Association des foyers
d’accueil et membre du Conseil de développement, a elle aussi un certain nombre de
propositions à faire, car il y a urgence : la paupérisation des familles monoparentales et des
jeunes notamment, s'
accélère. Ainsi, elle pense que chacun, élus et citoyens, doit mieux
connaître les mécanismes de la pauvreté. Elle regrette l'
inflation des textes de loi qui nuit à
l'
efficacité de l'
action sociale et souhaiterait plutôt une plus grande concertation entre les
acteurs concernés et une participation des bénéficiaires à la définition des actions qui les
concernent.
Créer un territoire où il fait bon vivre
Venu de Rennes, Jean OLLIVRO, président de Bretagne prospective, géographe et professeur
d’université, a apporté un regard extérieur qui en a surpris plus d'
un dans l'
assemblée. Il
constate tout d'
abord, qu'
ici comme ailleurs en France, une confusion permanente règne entre
les logiques de chiffres et les logiques de qualité. « Ce n’est pas parce qu’une ville compte 10
millions d’habitants qu’ils y sont heureux. Il faut plutôt penser articulation et mixité, services
et emplois. » Il poursuit en indiquant que les grandes métropoles ne seront jamais un modèle
de durabilité du fait de l'
étalement de leurs périphéries, gourmandes en transports, que les
villes moyennes ont dans ce cadre un rôle important à tenir, qu'
une économie basée
uniquement sur l'
accueil des personnes âgées court à la faillite et que les jeunes doivent
absolument rester ou revenir au Pays, car ils en sont les futurs décideurs... Ne laissant pas de
répit à son auditoire, il propose tout simplement de créer un nouveau modèle breton de
développement urbain. « Pourquoi ne pas agir différemment en privilégiant la mixité entre
habitants, les services et emplois afin de véhiculer une image d’une ville solidaire...? Il faut
créer une utopie, un territoire où il fait bon vivre à l’écart des idées reçues. »
La parole étant donnée ensuite à la salle, Claude Saunier, sénateur des Côtes d'
Armor, a
énoncé les enjeux qu'
il entrevoyait pour la Bretagne : faire face à la mondialisation,
promouvoir le développement durable et favoriser l'
innovation. L'
innovation, André Pochon,
président de VivArmor, pionnier de l'
agriculture durable, remarque que la Bretagne s'
y est
déjà lancée depuis longtemps via notamment le CEDAPA. Il est persuadé que l'
avenir de
l'
agriculture ne se fera qu'
à travers des exploitations à taille humaine, proches du
consommateur, notamment à cause des pollutions engendrées par le modèle agricole breton
depuis 30 ans. Néanmoins, certains participants soulignent les efforts des agriculteurs pour
limiter les impacts de leurs activités sur l'
eau.
Diverses autres propositions ont été apportées par l'
assemblée : décentraliser l'
Ecole Nationale
Vétérinaire de Maisons-Alfort dans le Zoopôle, mieux associer les personnes directement
concernées par les projets d'
urbanisme, insérer Saint-Brieuc dans une dynamique régionale
complémentaire aux autres pôles urbains, mieux valoriser des atouts comme la proximité de la
mer, se présenter comme territoire d'
accueil des stagiaires, améliorer le lien entre la recherche
(du Zoopôle notamment) et les entreprises, se lancer dans la construction d'
habitats de haute
qualité et peu couteux... Des propositions qui seront maintenant étudiées par le Conseil
général.

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