La Correspondance Commerciale
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La Correspondance Commerciale
Québec, Mars 1926. m B •"• » >,• • • l'« | • > • ' * t f t - ••••' * t t t , T't 17 LA CLE D'OR > » -«-f-T—-—• ^..«••••••••»I.»I 1 • « • • « ' • « . . « . • « . • « . . « . . • « « • • « • • • • • ^ • • • ^ * . > . . « . . « M » n > M < M l ' • ••>• . # ~ + ~ » . . » ~ « < • » • • » • • • • • • • • » . • » • • » • . » • • • - # • > • " • • • ..i..t..i.^^..É..ÉM>.>..â.<..é.*HÉ.i„É^„i^,É^.t..i n i^^„i..i..i..t,.i,.ilii..t,.>.4.l|..|..ê..|..».|..»-»-l-^*'-»-«--» «..«.-•.-•-.••.•..• . • . - • - » - » - • - • - #.••••• """fol • • ^ " * ^ " * " * M La Correspondance Commerciale m » 1I iI ., • — * • « » » ••tut • • « • > « < > • " " " ••••••••••.••••t •• N n'accorde pas, chez nous, assez d'importance à la correspondance commerciale ; on la néglige affreusement dans certains cas assez importants. En règle générale, chez les Canadiens français, la correspondance commerciale est faite d'une façon horrible. Et pourtant, la correspondance est un facteur important dans le commerce. Il ne peut pas y avoir de meilleure — ni de pire — publicité que celle que nos maisons de commerce font par leurs lettres. Cependant, nous ne partageons pas l'opinion que formule M. Jean Rébouli, rédacteur-conseil en correspondance commerciale, dans une étude publiée récemment sur ce sujet dans La Publicité. "On se fait souvent une fausse idée de la correspondance commerciale, écrit M. Rébouli, en s'imaginant que c'est quelque chose de tout à différent de la correspondance privée. Et il arrive que des chefs de maison de commerce ou des employés qui écrivent avec facilité et avec intelligence, quand il s'agit de lettres non-commerciales, se sentent pris au dépourvu, lorsqu'ils ont à rédiger une lettre commerciale. Ils leur semblent qu'ils pénètrent dans un domaine étranger, tout autre que celui de la vie ordinaire, et qu'ici leurs facultés personnelles doivent abdiquer devant des usages et des traditions auxquels il faut obéir aveuglément comme à une sorte de rite." Eh! oui, nous prétendons, à l'encontre de M. Rébouli, que la correspondance commerciale est une chose tout à fait différente de la correspondance privée, qu'elle ne doit pas se servir des mêmes formules, mettre en oeuvre toutes les règles épistolaires, user des mêmes salutations ni des mêmes souscriptions qu'une lettre privée. La lettre commerciale est ni plus ni moins qu'une forme de publicité, la publicité directe, la plus efficace, la plus immédiate. Elle ne doit pas être banale, terne, flasque, mais elle doit être rédigée de façon à capter dès le premier paragraphe la personne à qui elle est adressée. La lettre commerciale doit être le message qui remplace, qui supplée au voyageur de commerce et comme le voyageur de commerce elle doit parler de façon à donner au message qu'elle transmet le même effet que pourrait obtenir le voyageur de commerce en personne. M. Rébouli, poursuivant son argumentation, ajoute : "Le résultat est qu'ils sont mal à l'aise sur ce terrainlà, qu'ils perdent toute initiative et toute liberté d'esprit et que les qualités naturelles de bon sens, de logique et de diplomatie qu'ils manifesteraient soit dans un entretien verbal, soit dans une lettre privée, se trouvent comme annihilées. Et ainsi, ils ne savent, pour ainsi dire, que copier; copier les lettres qu'ils ont vu écrire par leurs collègues, camarades ou concurrents, copier les lettres qu'ils ont trouvées dans les dossiers de correspondance ou qu'on leur a montrées lorsqu'ils ont débuté, copier enfin les lettres qu'ils reçoivent. Quoi d'étonnant que les lettres qu'ils rédigent ne valent pas chers ? Quoi d'étonnant, s'ils ont affaires à " m » i | • . t u * .t • • «..«..«••^•«••«•••..•..«•••••'^••••••••«-•"•-•-••-•"•--••••"•"••••"«'•« :.[£] un chef compétent, ils produisent une impression d'incapacité déplorable, ou que les clients à qui sont adressées ces lettres les jettent au panier, sans même prendre la peine de les lire jusqu'au bout ?" Mais tout cela prouve d'une façon péremptoire que la correspondance commerciale est une affaire tout à fait différente de la correspondance privée. S'il en était autrement pourquoi des "chefs de maison ou des employés qui écrivent avec facilité et intelligence des lettres privées" seraientils à bout de ressources lorsqu'ils sont appelés à rédiger une lettre commerciale ? C'est parce que c'est une toute autre paire de manches. Il arrive souvent que les meilleurs écrivains, les meilleurs journalistes, qui n'ont pas d'entraînement commercial ou publicitaire, sont incapables de rédiger une lettre d'affaires convenable. Le style en sera correct, les règles épistolaires y seront scrupuleusement respectées, mais elles manqueront de vie, d'assaisonnement, de couleur locale, de "pep", —• comme disent les Américains. Il n'y a pas lieu de nous étonner outre mesure, si la correspondance commerciale, chez les hommes d'affaires canadiens français, laisse à désirer, lorsque nous apprenons qu'en France, le pays classique par excellence, cet adjuvant important des affaires y est si "routinier"rsi "automatique", si "médiocre". Pourtant, pour une maison d'affaires, le département le plus important après la comptabilité, c'est bien la correspondance, parce que c'est le département qui est le plus en position d'aiguillonner les ventes par les lettres adressées aux clients, par les instructions transmises aux voyageurs, par les lettres de relance, les lettres de rappel ; c'est aussi, une aide précieuse pour le département de perception, quand les lettres sollicitant des remises sont tournées de telle façon à forcer, sans le froisser, le client retardataire à s'acquitter. Par une correspondance bien faite, bien suivie, bien classifiée, une maison d'affaire se tient constamment en relations avec ses fournisseurs, elle peut profiter des avantages qu'offrent les hausses et les baisses, elle peut jeter les bases et lier des transactions rémunératrices, elle peut souvent se tirer d'une mauvaise affaire. La correspondance commerciale, en un mot, doit être considérée comme cheville ouvrière de toute maison d'affaires et l'on doit apporter à sa rédaction la même attention* la même réflexion, les mêmes efforts que l'on consacre à la rédaction publicitaire. RAOUL RENAULT. Qu'il vou* plaise de mentionner "LA CLE D'OR" en passant vos commandes à nos annonceurs. Merci !