L`expertise judiciaire
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L`expertise judiciaire
L’expertise judiciaire GEORGES ATAYA Les tribunaux font appel à professionnels de l’informatique pour assister dans leur travail et apporter connaissances nécessaires à compréhension de l’affaire en jeu. des les les la Dans le domaine pénal, les tribunaux correctionnels traitant des délits font appel à des experts qui apportent au juge d’instruction des preuves à charge et à décharge de l’accusé. Dans les autres domaines, les tribunaux de première instance et les tribunaux de commerce font appel à des experts pour éclairer le juge des détails “techniques” relatifs à des conflits entre parties. Il pourra s’agir d’une dispute suite à une livraison de matériel, de logiciel ou de service. Il n’y a actuellement pas d’accréditation d’experts e n Belgique. Les juges choisissent les experts sur base d’une liste qu’ils maintiennent personnellement. Dans d’autre pays, accéder au titre d’expert nécessite de prouver son autorité et son expertise dans le domaine à expertiser. On est alors repris sur une liste officielle. Il est fréquent que les avocats des parties ou les parties elles-mêmes choisissent les experts parmi leurs connaissances. Le bouche à oreille fonctionne bien dans ce cas. S’il n’existe actuellement pas en Belgique de méthode reconnue pour mener la mission, le déroulement est bien réglementé par la loi judiciaire. Celle-ci décrit les échanges entre l’expert et les parties ainsi qu’entre l’expert et le juge qui l’a nommé. Les experts sont tenus de respecter une neutralité à toute épreuve faute de quoi ils seront simplement récusés. La loi défi nit aussi les méthodes de paiement par la provision qui devra être consignée aux greffes jusqu’à la fi n de la mission. indépendant du nom de l’expert choisi. Une méthode de travail adéquate devra pouvoir éliminer l’aléatoire. Plusieurs experts se sont récemment regroupés au sein de la chambre belge des experts en informatique (bcie.be). Ils proposent d’appliquer des méthodes de travail empruntés au monde de l’audit en informatique. On a en effet constaté qu’une mission d’expertise est similaire à une mission d’audit. Réussir une telle mission consiste à procéder d’une manière ordonnée. Les questions posées à l’expert devront dans ce cas se traduire en un plan de travail d’audit et en une définition du périmètre de l’expertise. Un rapport final sera ensuite produit et aura intégré les différents éléments constatés ainsi que les remarques et déclarations vérifiées des parties. L’absence de méthode reconnue génère actuellement un nombre important de retards dans les missions, des demandes de contreexpertise à répétition et des frustrations des parties. Georges Ataya ([email protected]) est professeur à la Solvay Business School, vice-président de l’IT Governance Institute et administrateur délégué de ICT Control SA-NV. Les méthodes de travail, quant à elles, sont laissées au libre choix de l’expert et ceci emmène souvent à des frustrations et des malentendus. Il est en effet souhaitable par le justiciable que le résultat de l’expertise soit Paru dans le magazine IT Professional N° 70 du 06/05/2009 (www.itprofessional.be)