Vin : les ventes de rosé s`envolent aux Etats-Unis

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Vin : les ventes de rosé s`envolent aux Etats-Unis
Vin : les ventes de rosé s’envolent
aux Etats-Unis
MARIE-JOSÉE COUGARD / JOURNALISTE | LE 26/04 À 18:50, MIS À JOUR À 19:21
Les exportations de rosé de Provence outre-Atlantique ont bondi de 57% en 2015 (l’abus d’alcool nuit à la santé, à consommer avec modération) DR
Les exportations de rosé de Provence outre-Atlantique ont bondi de
57% en 2015. Le prix moyen est de 20 dollars la bouteille.
Le rosé de Provence continue de se singulariser. Après avoir été le seul vin français à afficher des
ventes en hausse pendant les années suivant la crise financière, il s’est distingué en 2015 avec une
progression record de ventes aux Etats-Unis. Un marché que les Bordelais tentent de reconquérir non
sans quelques difficultés, après l’avoir délaissé pour l’Asie. L’année dernière, les exportations de rosé
de Provence ont fait un bond de 57% en volume aux Etats-Unis. Les prix aussi ont augmenté, mais
dans une moindre mesure (+10%), selon le Conseil interprofessionnel des vins rosés de Provence
(CIVP).
Pour tous les vins, les Etats-Unis sont une destination stratégique en raison de leur position de premier
consommateur mondial et des perspectives de croissance encore très confortables. Le marché
américain suscite aussi les convoitises parce que les vins étrangers y sont très bien valorisés. Dans le
cas du rosé de Provence, c’est tout à fait remarquable. Une bouteille de rosé de Provence se vend 20
dollars la bouteille au consommateur quand un rosé blush californien est proposé entre 5 et 6 euros. « Nous bénéficions d’un engouement pour des vins moins sucrés, plus secs et plus terroir que les
Californiens », ​commente Eric Dufavet, le directeur général du CIVP.
En France, le rosé de Provence est commercialisé au prix de 4,62 euros en supermarché, pour un prix
au départ de la cave de 2,80 euros. Selon Olivier Brun, producteur récoltant à Luc en Provence (Var),
qui sillonne les Etats-Unis en quête de clients pour son Château de Brigue, « les américains ont le
double avantage d’acheter de gros volumes et de régler à la commande. En France, on ne compte plus
les retards de paiement ».
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Stratégie de valorisation de la région
Les succès remportés aux Etats-Unis sont le fruit d’« un gros travail de marketing » effectué sur place
pendant des années. Depuis 2009, la région a multiplié les rencontres avec les sommeliers, les
distributeurs et la presse. « Nous avons organisé de nombreuses formations et emmené les viticulteurs
sur place, notamment grâce aux crédits européens à l’exportation ». Olivier Brun, lui, n’hésite pas à se
rendre aux Etats-Unis cinq à six fois par an et à y rester parfois un mois. « Les importateurs apprécient
le contact, les dégustations et la capacité à répondre à des grosses commandes de 5.000 à 30.000
caisses », précise- t -il.
Aidés pour 50% de leur effort commercial à l’export, les producteurs de rosé de Provence ont bénéficié
d’aides européennes de 250.000 euros par an. La parité euro dollar a fait le reste. Les Etats-Unis sont
le premier client de la Provence, dont ils achètent 36% des vins exportés.
L’exportation de rosé ne se développe pas uniquement outre-Atlantique. Elle résulte d’une politique
globale. « C’est une stratégie de valorisation de la région et un objectif que nous poursuivons depuis
des années ». Elle s’est traduite dans les chiffres par un doublement sur la période 2011-2015, de 11 à
21%, de la part de vin commercialisé à l’étranger. Le CIVP table sur une nouvelle bonne année à
l’exportation en 2016. « La demande est en hausse. La production aussi de l’ordre de 1% par an »,
précise Eric Dufavet, qui dit « ne pas ressentir les effets de la concurrence d’autres rosés aux EtatsUnis... »
@CougardMarie