Rapport du forum Construction assistée et réaménagement de
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Rapport du forum Construction assistée et réaménagement de
Secrétariat de la la Table sectorielle du Logement Unité de Construction de Logements et de Bâtiments Publics (UCLBP) Octobre 2013 L’UCLBP sollicite la compréhension des intervenants qui estimeraient éventuellement que leurs propos n’ont pas été fidèlement relatés dans ce rapport. Elle décline par ailleurs toute responsabilité en ce qui concerne le contenu des interventions des uns et des autres. Exception faite évidemment des interventions assurées au non de l’Unité. L’UCLBP tient à remercier M. Patrick RÉMA pour la rédaction de ce rapport. 1 1. Introduction 2. Propos d’ouverture Michel PRESUME Directeur de la Division de Bâtiments Publics Directeur exécutif a.i de l’UCLBP 3. Les activités de la Division de Logements de l’UCLBP Odnell DAVID Directeur de la Division de Logements à l’UCLBP 4. L’intégration des quartiers précaires dans une démarche de planification urbaine Rose-May GUIGNARD Urbaniste Sr. Cellule Urbanisme et Habitat, Secrétariat technique du CIAT Débat 5. De l’accessibilité dans le réaménagement de quartier et le logement en Haïti Alexis JOSEPH Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH) Débat 6. Construction Assistée et Supervisée/Réaménagement de quartiers Sully GUERRIER Directeur de l’Aménagement de la Gestion du territoire (Mairie de Port-auPrince), porte-parole des Mairies de Delmas, Pétion-Ville et de Port-au-Prince Débat 7. Approche du MTPTC sur l’aménagement des quartiers précaires Jocelyne DESINOR Chef de Service de la Section Planification Urbaine Ministère des Travaux Publics Transport et Communication Débat 8. Construction Assistée Chervin JOSEPH Coordonnateur des activités. Bureau Technique d’Evaluation des Bâtiments (BTEB), Ministère des Travaux Publics Transport et Communication Débat 9. Travaux en atelier Dirigés par Gédéon CHARLES et Yves Michel THOMAS 10. Conclusion 2 INTRODUCTION « Construction assistée et réaménagement de quartiers informels », c’est autour de ce thème que le premier forum-débat de la Table sectorielle du Logement s’est tenu, le 19 septembre 2013, à l’hôtel Montana, à Pétion-Ville. Les intervenants furent exclusivement des représentants d’institutions nationales étatiques : M. Odnell David (UCLBP), Mme Rose-May Guignard (Secrétariat technique du CIAT), M. Alexis Joseph (du Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées, BSEIPH), M. Sully Guerrier (Mairie de Port-au-Prince, prenant la parole au nom des maires de Delmas, de Pétion-Ville et de Port-au-Prince), Mme Jocelyne Désinor (MTPTC), et M. Chervin Joseph (MTPTC). Plus d’une soixantaine de participants venant de différentes institutions ont pris part aux débats : des représentants des Ministères des Affaires Sociales et du Travail, du Commerce et de l’Industrie, de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales ; d’institutions nationales comme l’EPPLS, la DINEPA ; d’organisations de la société civile, du secteur privé, et d’organisations internationales et non gouvernementales. Les interventions ont permis aux différentes institutions nationales de faire ressortir leurs prérogatives, de faire part de leurs expériences relativement à la problématique de la construction assistée et du réaménagement de quartiers informels. Les intervenants en ont profité pour émettre quelques suggestions de différents ordres qui peuvent aider les institutions étatiques à mieux répondre aux besoins de la collectivité nationale. Très animés, les échanges et discussions suite aux interventions ont permis d’apporter des éclaircissements ou de réaffirmer des conceptions divergentes sur des projets en cours et la stratégie adoptée pour lier construction et réaménagement des quartiers précaires. Le rapport suivant est une synthèse des interventions et de ces discussions qui ont lieu durant cette journée. Qu’il puisse répondre convenablement à ses objectifs de permettre au public de prendre connaissance des questions qui ont été soulevées et débattues au cours du forum ! 3 1.- Propos d’ouverture Michel PRESUME Directeur de la Division de Bâtiments Publics Directeur Exécutif a.i de l’UCLBP Le forum-débat organisé par le secrétariat de la Table sectorielle du Logement, autour du thème « Construction assistée et réaménagement de quartiers informels » a été ouvert par M. Michel Présumé assurant l’intérim à la Direction Exécutive de l’UCLBP en l’absence de M. Harry ADAM. Après les salutations d’usage, il a établi le contexte de la réalisation de ce forum dont l’objectif est de susciter des réflexions afin d’apporter des solutions à la problématique de la construction dans le pays, après le séisme du 12 janvier 2010, afin que chacun partage leurs actions et leur compréhension de cette problématique. Selon M. Présumé, le besoin en logements des familles haïtiennes est devenu encore plus préoccupant après le tremblement de terre du 12 janvier. Il a fait remarquer que l’une des caractéristiques fondamentales du secteur du logement ayant toujours prévalu est l’autoconstruction qui demeure l’initiative individuelle d’un ménage de se faire construire sa propre maison. « Malheureusement, la faiblesse des capitaux mobilisables et les difficultés de l’accès à une main-d’œuvre qualifiée font que les investissements consentis par ces ménages, fruit de dur labeur, s’avèrent pour la plupart incertains », a-t-il noté, tout en présentant la construction assistée comme l’une des réponses adéquates à cette situation. C’est une thématique qui est débattue au sein d’un groupe de travail de la Table sectorielle du Logement, a fait savoir M. Présumé qui, par ailleurs, s’est interrogé sur la nécessité d’améliorer le bâti en prenant en compte le cadre de vie des familles. Il a aussi posé la question du réaménagement des quartiers informels et de leur intégration dans le tissu urbain et sur le fait de permettre aux autorités locales et régionales de redonner ses lettres de noblesse à la planification urbaine. M. Présumé a également souligné la nécessité de prendre en compte dans les constructions la question de l’accessibilité universelle, la possibilité d’intégration et d’épanouissement des citoyennes et citoyens en situation de déficience dans l’environnement bâti et le milieu urbain. 2.- Les activités de la Division de Logements de l’UCLBP 4 Odnell DAVID Directeur de la Division de Logements à l’UCLBP Le Directeur de la Division de Logements à l’UCLBP, Odnell David qui intervenait sur le thème : « Construction assistée et aménagement des quartiers informels » a, dans sa présentation, mis l’accent sur deux aspects. D’abord une présentation de l’Unité de Construction de Logements et de Bâtiments Publics (UCLBP), ensuite, sur les activités de la « Division de Logements ». Il a fait brièvement un état des lieux de la situation au lendemain du 12 janvier 2010 en prenant en compte l’apport des ONG en dehors de l’implication de l’Etat. Pour pallier ce problème, la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) a été mise sur pied. A la fin de son mandat, l’UCLBP a été créée pour répondre au besoin de coordination des interventions de la reconstruction dans le contexte post séisme, a rappelé Monsieur David, avant de présenter la structure organisationnelle de L’UCLBP qui comporte une direction exécutive et trois grandes divisions : - Division de Bâtiments Publics ; - Division de Relogement et de Réhabilitation quartiers ; - Division de Logements. Elles sont toutes les trois appuyées par une cellule administrative et financière et une cellule de passation de marché. Comme attribution, la Division de Bâtiments Publics assure la coordination de la mise en œuvre des travaux sur différents chantiers. A titre d’exemples, il a évoqué la Cité administrative au centre-ville de Port-au-Prince, la construction de Bâtiments et Places publiques ; le Centre de convention et Bord de mer Jacmel, des hébergements de secours etc. La Division de Relogement et de Réhabilitation, de son côté, assure la coordination des interventions de tous les acteurs impliqués dans les programmes de retour des déplacés et la supervision des projets de réhabilitation de quartiers précaires affectés par le séisme. Ceci, afin d’offrir un meilleur cadre de vie à la population, a rappelé Odnell David. Il a souligné que tous les travaux réalisés, en ce sens, tiennent compte des risques environnementaux. Dans cette optique, un plan de prévention des risques a été élaboré pour définir les zones qui peuvent être construites ou pas. Il va sans dire que ces travaux dans les quartiers précaires ont généré de nombreuses opportunités d’emplois, a précisé M. Odnell David. 5 Pour la Division de Logements, sa mission est de planifier, coordonner et développer le secteur du logement, à travers l’élaboration d’une politique nationale de logement et de l’habitat (PNLH). Cette politique vise à créer les conditions nécessaires pour dynamiser le secteur en Haïti et développer une offre diversifiée de logements en vue d’améliorer le cadre de vie des populations urbaines et rurales. Cette division coordonne la mise en œuvre des projets de logements : Village Lumane Casimir ; Village Zoranger ; Logements sociaux Larco ; Caracol-Projet Ekam ; Projet logement Haut Damier CEMEX (156) et le Village Bosco à Gressier (180). C’est aussi à elle que revient la tâche de piloter la Table sectorielle du Logement qui est un espace de concertation et d’échanges entre l’UCLBP, les représentants des institutions publiques, les partenaires techniques et financiers (PTF), les ONG, les organisations de la société civile, et le secteur privé dans la recherche d‘un consensus et des voies et moyens pour le développement durable du secteur du logement. Six groupes de travail thématique ont ainsi été mis sur pied dans le cadre de la table sectoriel. Il s’agit de : • Groupe Sites et Services (en activité) ; • Auto construction/Construction assistée (en activité); • Canaan (en activité); • Foncier, Normes et lignes directrices; • Abris et contingence (qui a été abandonné pour des raisons de duplication entre autres). 3.- L’intégration des quartiers précaires dans une démarche de planification urbaine Rose-May GUIGNARD Urbaniste Sr, Cellule Urbanisme et Habitat, Secrétariat technique du CIAT Dans son intervention Mme Rose-May Guignard a fait une rapide présentation du Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire (CIAT) qui répond à la nécessité de coordination des actions d’au moins six ministères intervenant dans des champs ayant un impact sur l’aménagement du territoire. Pour montrer l’importance d’une telle structure, elle a avancé que les ingénieurs qui font les routes ne comprennent pas nécessairement les implications sociales de celles-ci. C’est donc pour cela qu’il convient de faire appel aux urbanistes pour combler ce déficit. Parler de l’intégration des quartiers précaires dans une démarche cohérente de la planification urbaine, est fondamentale dans un atelier sur la construction. Car la maison 6 est la première unité dans l’aménagement du territoire : « Quand on a quatre maisons, on a un bloc. Avec cinq blocs on a un quartier et avec dix quartiers, c’est une agglomération, une ville », a-t-elle posé d’entrée de jeu. Tout en prenant soin de ne pas utiliser le concept «urbanisme» lequel à son avis est l’objet de trop de confusions, Mme Guignard a brossé succinctement la situation légale de la planification urbaine en Haïti : « On a des lois d’urbanisme. L’une des plus connues c’est celle de 1937 reprise en 1963. Haïti n’est pas le seul pays de la Caraïbe à avoir des lois qui datent des années 1960, sans adaptation à la réalité actuelle », a-t-elle rappelé, en proposant de réviser les lois pour refléter la façon dont on vit en 2013. Elle a souligné, par ailleurs, qu’il n’existe pas de lois-cadre d’urbanisme, malgré son importance pour l’aménagement du territoire. Il y a aussi une carence d’outils de gestion du territoire, a-telle noté. « Ce qu’on a, c’est le permis de construire et le permis de lotir. Malgré cela, des informations révèlent que depuis dix ans personne n’a adressé au Ministère des Travaux Publics Transports et Communications une demande de permis de lotir », a-telle fait savoir. Quant aux permis de construire, c’est un problème national. Le système prévu pour son obtention ne fonctionne pas. Il faut un grand projet pour permettre au système de recommencer à travailler, a conseillé Rose-May Guignard. Elle a souligné que le CIAT fait face à un grand défi. L’institution élabore des plans d’urbanisme, des schémas d’aménagement à plusieurs échelles, cependant, ils ne sont pas mis en œuvre. Dans un contexte pareil, elle se pose la question : Comment s’assurer que les décisions prises sont cohérentes avec les enjeux à une échelle plus grande ? Ne serontelles pas jugées superflues dans les années à venir par d’autres ? « C’est là, le grand enjeu et pour nous c’est capital. Donc nos actions doivent être cohérentes dans l’espace et dans le temps ». Elle a rappelé que, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de plan d’aménagement urbain pour la région métropolitaine qui ait été validé. Il y a très peu dans le pays, d’ailleurs, a-t-elle précisé. « Mais on fait des actions sur le territoire, notamment avec l’UCLBP, le MTPTC afin de trouver une stratégie pour que ces actions soient cohérentes ». En abordant la question de la démarche de la planification urbaine ? Elle a présenté les étapes à suivre : 1 - Faire le diagnostic, cela suppose une compréhension de l’aire où l’on intervient et identifier des éléments qu’il ne faut absolument pas rater. Par exemple la délimitation du quartier dans tout ce que cela implique: • avoir les données sociodémographiques ; 7 passer son temps à réfléchir aux enjeux de risques environnementaux; prendre en compte la question de la mobilité, voirie, éclairage public, l’assainissement, l’éducation, la culture, l’économie, la situation de l’habitat. Il faut aussi lancer l’enquête foncière. Après le diagnostic, il faut entrer dans la phase de l’analyse de ce qui est possible pour l’amélioration des conditions de vie des résidents du quartier, établir des objectifs avec les autorités concernées. Elle a précisé que sur le plan technique, les documents d’urbanisme sont: • carte de localisation du quartier; • plan de quartier ; • plan d’affectation des sols et son règlement sommaire; • carte des risques ; • carte des réseaux; • carte de la voirie ; • situation foncière; • carte des espaces. • la carte du bâti pour les projets ayant une composante logement. • • 2- Identifier les projets prioritaires. Cela concerne le dossier technique d’Avant-Projet. Il doit comprendre : • les plans, coupes, et détails des ouvrages ; • l’étude d’impact environnemental; • la maquette ou perspectives du projet ; • les dispositions techniques envisagées ; • le budget, le phasage et le calendrier estimatifs des travaux. Pour ce qui concerne le processus de validation de ces projets, Mme Guignard a avancé qu’il est difficile en 2013 de faire la navette entre les ministères pour avoir des sceaux et une signature. Cependant, il est plus facile d’avoir des discussions techniques avec les cadres des ministères pour les informer de ce qui se passe sur leur territoire, des décisions qui sont prises et s’assurer qu’elles sont partagées. Dans le processus d’élaboration de schéma d’aménagement, elle a souligné qu’il y a trois phases: Diagnostic urbain qui doit être présenté à la communauté et à toutes les instances qui vont statuer sur les propositions. Ces schémas d’aménagement doivent être vus par un comité technique. De celui-ci provient un rapport technique qui indiquera à la mairie si elle doit valider ou non le schéma d’aménagement. 8 Présentation du document d’urbanisation aux maires qui doivent valider Présentation des Projets, qui malheureusement se fait, dans beaucoup de cas, avant les deux premières étapes, a fait remarquer Mme Guignard. En conclusion, elle a dit penser qu’il y a beaucoup de difficultés en matière de a planification urbaine en Haïti. Mais il y a des manières de procéder pour les contourner. Elle a préconisé une approche souple de concertation et de consultation avec tous les acteurs. Débat L’intervention de Mme Guignard a suscité de nombreuses questions et remarques au sein l’assistance. . Elles ont par exemple porté sur la clarification du terme de quartiers précaires ou, sur des cas précis, dont celui de Canaan. En ce qui concerne Canaan, Rose May Guignard croit qu’il y a lieu de réfléchir sur une planification urbaine de ce territoire, et s’assurer que les questions de l’eau, de l’assainissement, de mobilité, de système de gouvernance locale sont réglées. M. Odnell David a souligné que Canaan est un cas particulier : « C’est un phénomène urbain qui se développe de manière anarchique. Là, la population s’est organisée pour vivre, mais cela s’est fait sans accompagnement de l’Etat. C’est une priorité pour le gouvernement. Celui-ci va apporter une réponse à cette situation, car il est matériellement impossible de les délocaliser ». M. Présumé, de son coté, a précisé que l’UCLBP a une grande responsabilité dans ce dossier. D’ailleurs, il y a des études qui ont été réalisées à cet effet et il y a un avantprojet de plan directeur disponible. 4.- De l’accessibilité dans le réaménagement de quartier et le logement en Haïti Alexis JOSEPH Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes handicapées (BSEIPH) Pour introduire le thème à débattre : « De l’accessibilité dans le réaménagement de quartiers et le logement en Haïti », M. Joseph a commencé par définir l’accessibilité comme l’ensemble des caractéristiques que doit avoir un environnement, un produit ou un service pour être utilisé dans des conditions de confort, de sécurité et d’égalité pour tous et en particulier, pour les personnes handicapées. Puis, il a décliné les différentes étapes franchies par Haïti en matière d’intégration des personnes handicapées : • la création du Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH), le 13 mars 2007 ; 9 • • • la ratification par le Parlement haïtien de la Convention des Nations-Unies relatives aux droits des personnes handicapées et de la Convention Interaméricaine pour l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les personnes handicapées. la loi sur l’Intégration des personnes handicapées votée le 5 mai 2010 par la chambre des députés et le 13 mars 2012 par le Sénat de la République, l’introduction des notions d’accessibilité dans le Code National du Bâtiment et dans les attributions de l’UCLBP, etc. Avec le tremblement de terre du 12 janvier 2010 le nombre de personnes à déficience ayant augmenté, il convient de profiter de la reconstruction pour adapter l’environnement physique, c’est-à-dire, adopter le concept d’accessibilité comme principe d’aménagement, a-t-il conseillé. Dans le contexte où l’on parle de construction assistée, il a dit croire qu’il y a lieu de travailler à l’amélioration de la qualité des constructions en termes de sécurité et de confort d’usage. Pour cela, il propose la promotion des normes, l’accompagnement à la mise en application des normes, le contrôle de qualité et suivi des constructions. Illustrations à l’appui, il a présenté ce qui doit être considéré comme standard minimal pour un logement accessible. « Il est vrai qu’on ne peut pas contraindre quelqu'un à rendre sa maison accessible, toutefois la loi fait obligation à tous propriétaires ayant des maisons destinées à être données à bail de les aménager de manière à rendre tout ou partie des installations accessibles aux personnes handicapées », a rappelé M. Joseph. Pour ce qui concerne la mise en œuvre des infrastructures accessibles dans les quartiers, il a proposé la démarche qui consiste à identifier les barrières et les obstacles liés à la configuration de l’environnement physique, et à respecter les normes et standards d’accessibilité avant de proposer des solutions d’aménagement. Il croit que cela permettra d’améliorer la sécurité fonctionnelle (escaliers réguliers, mains courantes, absence de pente raide, etc.), la création de nouveaux espaces, l’aménagement paysager et l’amélioration de la qualité d’usage. Débat La question d’accessibilité a suscité beaucoup de discussions, notamment sur sa mise en œuvre, tenant compte de toutes les difficultés auxquelles le pays fait face. Un des participants, s’est interrogé sur ce qui devait être la priorité, surtout lorsque les 10 règlements font exigence aux chauffeurs de se garer sur les trottoirs ? Une question qui trouve sa réponse dans la nécessite d’avoir une société inclusive où l’on intègre les personnes handicapées, selon l’intervenant qui croit qu’il ne faut pas négliger de sensibiliser les autorités sur ce dossier. Il est vrai que dans la logique d’auto-construction, où les gens prennent leur propre initiative de construction, la question d’accessibilité devienne problématique. Le représentant du BSEIPH souligné qu’il s’agit d’une question d’avenir qui concerne tout le monde indistinctement car, « nous sommes tous de potentielles personnes à mobilité réduite », citant en exemple, tous ceux qui l’ont devenu au 12 janvier 2010. Tout le monde est conscient que la tâche est difficile, notamment en matière de révision et respect des normes, cependant Mme Guignard du CIAT a proposé la revue des projets et la validation par des comités techniques et donner la possibilité au public de faire des recommandations. 5.- Construction Assistée et Supervisée/Réaménagement de quartiers Sully GUERRIER Directeur de l’Aménagement de la Gestion du territoire (Mairie de Port-au-Prince), porte-parole des Mairies de Delmas, Pétion-Ville et de Port-au-Prince. M. Guerrier a commencé son intervention par une remarque sur le thème retenu pour le forum en y ajoutant «supervisé». Cela devrait être : « Construction assistée, supervisée et réaménagement de quartiers informels », pour mieux faire ressortir le rôle des municipalités, a-t-il souligné, tout en rappelant que la délivrance du permis de construire est une prérogative des mairies. Il a dressé d’emblée un triste tableau de la situation du logement en Haïti au 21e siècle où des bâtis non conformes abritent « pêle-mêle » des individus de tout genre sans considération pour l’environnement. En ce sens, l’orientation vers la construction assistée de logement est devenue primordiale. Toutefois, elle doit être supervisée par les mairies, a-t-il précisé. D’ailleurs, celle de Port-au-Prince s’est déjà dotée d’une nouvelle Direction de l’aménagement et de la gestion du territoire dans cette perspective. M. Guerrier a mis l’accent sur l’aspect légal de la question qui donne le droit aux mairies d’intervenir dans ce domaine. Il a cité en exemple le décret du 22 octobre 1982 sur l’organisation communale ; la loi du 17 août 1995 (article 8) sur les chantiers en violation du non-paiement de la taxe du droit d’alignement ; celle du 19 septembre 1982 sur 11 l’adoption d’une politique cohérente d’aménagement du territoire et de développement et le décret du 2 juin 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement de la collectivité municipale. Depuis, de nombreux efforts ont été faits pour renforcer les prérogatives des maires dans les limites de leur territoire, notamment en matière de perception de taxes, a-t-il souligné. M. Guerrier a cité, en exemple : • les feuillets de fermeture de chantier (Réf : AGT/GM/MPAP) ; • les pièces exigibles pour l’obtention d’un permis de construction ; • es relevés des inspecteurs ou agents municipaux qui devraient servir de base de données pour l’obtention, avant et après, du permis de construire. « Nous devons insister sur la carence technique qui rend inapte toute velléité d’implication réelle des mairies dans la perception de taxes sur le bâti », a affirmé Sully Guerrier. Il a aussi signalé la faiblesse administrative et financière des services de génie municipaux de se doter de matériels pouvant les aider à accomplir leur mission correctement. Toutefois, il a souligné les efforts de la commission municipale de Delmas pour gagner la bataille de la perception de taxes. « Quand la municipalité est faible les firmes étrangères et locales en profitent pour assurer leur domination et leur mépris des employés municipaux », a regretté M. Guerrier qui a estimé nécessaire de passer en revue, dans son intervention, la question du réaménagement de quartiers dans le contexte de la reconstruction. Plus de trois ans après le tremblement de terre il croit que les résultats ne sont pas honorables. Il a dit regretter que les constats faits montrent que les mairies sont totalement tenues à l’écart dans le processus de reconstruction du pays. « Elles sont uniquement sollicitées quand il y a un problème dans un quartier avec un citoyen qui fait obstacle à un projet. Mais, c’est souvent pour contraindre les récalcitrants et non pour prendre part à la mise en œuvre du projet », a-t-il remarqué. Il a toutefois mis un bémol en soulignant que maintenant les choses prennent une autre tournure avec des ONG qui invitent les mairies aux séances de réunions sur la question de construction. Par ailleurs, il a évoqué un problème de refus de soumission de plans qui concerne les ONG, les firmes privées et les institutions publiques. Il a insisté sur le fait que c’est extrêmement important dans la mise en œuvre des politiques des municipalités. Aussi a-til profité du forum pour : Demander à tous les concernés de se plier à ce principe 12 Solliciter des séances de formation pour les cadres des municipalités, de meilleures conditions de travail, incluant une révision salariale Exprimer leur besoin d’être prise en charge par les instances hiérarchiques, avec un regard du Parlement en matière de lois qui concernent le fonctionnement des mairies. Revoir les limites de certaines taxes A son avis cet ensemble de propositions peut aider aux municipalités de mieux accomplir leur mission. Débat Comme cela a été le cas pour les autres interventions, la présentation de M. Guerrier a donné lieu à de nombreuses réactions. D’abord, la nécessité pour la population et tous les acteurs de la construction, en particulier, d’être bien informés du rôle des mairies. Aujourd’hui, les mairies commencent à se diriger vers les firmes de construction pour ce dossier. Bon nombre d’entre elles commencent à se faire à l’idée qu’il faut prendre en compte dans leurs factures le coût du permis de construction, a précisé Sully Guerrier. M. Odnell David a avancé que le permis de construire est délivré après validation du Ministère des Travaux Publics, Transports, et Communications (MTPTC). Mais malheureusement, l’Etat haïtien a perdu le contrôle de cette procédure, a regretté M. Odnell David qui a souligné, par ailleurs, le fait que la corruption occupe une place importante dans la délivrance du permis de construire. Conscient de la situation, le MTPTC compte prendre toutes les mesures nécessaires pour la régulariser, a fait savoir Mme Jocelyne Désinor, qui en a profité pour souligner que cela fait belle lurette qu’aucune demande d’avis n’a été adressée au Ministère. Elle a annoncé pour bientôt, une grande réunion avec les municipalités sur ce sujet. Mais sur ce dernier point un problème se pose à entendre M. Sully Guerrier : « Notre problème c’est le temps que cela prend pour avoir l’avis technique du MTPTC. On a un cas précis avec la construction de l’hôtel Mariott à Port-au-Prince, où le MTPTC a pris environ cinq mois pour nous donner son avis technique ». Il a dit avoir proposé au ministère de déléguer des ingénieurs dans les mairies pour faire ce travail de validation. Point de vue soutenu à quelques différences prêt par un participant qui croit que l’aspect de validation technique pouvait être laissé aux ingénieurs municipaux, ne serait-ce que pour une quantité de mètre carrés précis. Un autre participant a, pour sa part, proposé de prendre en compte les maçons et tous les autres professionnels impliqués dans la construction. 13 Si M. Guerrier a présenté le permis de construire comme un outil de perception de taxes, ce ne fut pas l’avis de plusieurs des participants au Forum. Rose-May Guignard a rappelé que le permis de construire n’a pas été créé avec l’idée d’être une source de revenus pour les municipalités, mais pour s’assurer que les bâtiments sont techniquement bien construits et répondent au plan d’extension et d’embellissement de la commune. Toutefois un participant a essayé de couper la poire en deux en soulignant que le permis est à la fois un service qui, cependant, permet aux mairies de collecter de l’argent. Il en a profité pour complimenter les contrôleurs financiers territoriaux, qui, selon lui, fournissent un très bon travail. 6.- Approche du MTPTC sur l’aménagement des quartiers précaires Jocelyne DESINOR Chef de Service de la Section Planification Urbaine Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications Dans son intervention Mme Jocelyne Désinor a d’abord présenté le Service de Planification Urbaine (SPU) au sein du Ministère des Travaux Publics Transports et Communications (MTPTC). Le SPU est sous le contrôle de la Direction des Travaux Publics (DTP) avec pour mission d’élaborer, à la fois, des schémas d'aménagement, des plans directeurs pour les centres urbains et ruraux et des règlements d'urbanisme et de construction. Le service évalue les rapports des directions régionales et prépare des documents contractuels relatifs aux études sur les équipements urbains. Selon Madame Désinor, le MTPTC n’est pas directement impliqué dans les travaux de réaménagement des quartiers. C’est un champ d’intervention sous la coupe de «l’international», notamment à travers les ONG. Toutefois, le MTPTC a établi un cadre de coordination pour améliorer leur intervention afin d’éviter d’avoir des projets fragmentés. Elle a avancé que le MTPTC s’intéresse surtout à l’amélioration de l’environnement et du cadre de vie de la population, notamment en ce qui concerne les besoins de base des populations tels la voirie, l’eau, l’électricité, l’assainissement, et des voies permettant l’accès au secours (pompier, ambulance, police etc…) Elle a aussi fait état du rôle du MTPTC dans l’aménagement des quartiers précaires. Celui-ci fait l’inventaire des acteurs impliqués dans le processus, constitue une base de données et met à jour la cartographie des interventions sur la zone métropolitaine de Portau-Prince. Le MTPTC assure aussi le développement d’un cadre normatif et opérationnel pour standardiser le mode de planification des quartiers informels et organiser des ateliers 14 sur des thèmes spécifiques pour rédiger un cahier de charge sur les plans d’aménagement. Pour cela, Madame Désinor a informé qu’un dispositif de suivi pour la validation des projets a été adopté, conjointement avec le CIAT et l’UCLBP : Le Guide du Professionnel. Les étapes de la Planification Urbaine. Ce guide a pour rôle d’assurer la révision technique des plans d’aménagement à différentes étapes de leur élaboration. Débat La présentation de Jocelyne Désinor a été suivie de nombreuses questions notamment de clarification. Une interrogation a porté sur les critères de base pour l’amélioration des services offerts aux populations pour changer leur cadre de vie. Parmi ces critères Madame Désinor note la rénovation des voies piétonnes et des percements pour le désenclavement. Cette manière de procéder fait partie de la stratégie du gouvernement qui est de restructurer les quartiers précaires pour les intégrer à la ville, tenant compte du fait qu’il est irréaliste de penser à faire table rase de ces quartiers. En ce sens, l’Etat est en train de prendre le leadership de la question a fait savoir Odnell David. Par ailleurs, Clément Bélizaire (Directeur de la Division de Relogement et Réhabilitation, UCLBP) a souligné la difficulté de mobiliser les habitants pour qu’ils comprennent que le quartier est un ensemble d’équipements privés et un ensemble d’équipements collectifs et qu’il faudrait se mettre d’accord que la conception de « Chacun pour soi et Dieu pour tous » n’est pas la solution. Il a recommandé aux intervenants dans les quartiers précaires de se tourner vers les autorités locales pour mieux interagir avec les structures sociales et étatiques dans les quartiers concernés. 7.- Construction Assistée Chervin JOSEPH Coordonnateur des activités. Bureau Technique d’Evaluation des Bâtiments (BTEB) Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications Créé après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le Bureau Technique d’Evaluation des Bâtiments (BTEB), entité directement attachée à la direction des travaux publics du MTPTC, avait pour mission d’évaluer rapidement les bâtiments des zones affectées et d’informer les habitants de l’état de la sécurité des leurs logements. Pour cela, il a utilisé un code de couleur indiquant la situation du bâtiment. Selon l’état du bâtiment, il peut être marqué de la couleur rouge pour dire que l’accès y est interdit et non « à démolir », contrairement à ce que prétendaient certains, le jaune pour signaler la nécessité de réparation et le vert qui signifie que la maison peut être habitée. 15 Les techniciens avaient aussi pour mission de collecter des données qui devraient servir à la reconstruction, a indiqué Chervin Joseph. Ils se sont servis de la méthode ATC- 20, avec comme autres éléments d’information en plus sur le bâti visité (type, taille, matériaux, emplacement, usage…). Ces données sont utilisées dans le cadre du projet 16/6, a fait savoir Chervin Joseph. A travers cet exercice, le MTPTC, par l’intermédiaire du BTEB avait projeté d’évaluer, 100 000 bâtiments en 3 mois, cependant il est parvenu à en évaluer 200 000 pour cette période. En tout, 415 000 maisons ont été évaluées avec une marge d’erreur négligeable. Suite à l’évaluation des bâtiments, les données montrent que ce sont les maisons résidentielles à usage unique qui étaient les plus touchées. Ce travail leur a permis de constater un ensemble d’irrégularités dans les constructions. Chervin Joseph cite en exemple des bâtiments qui allaient être étendus sans que cela n’ait été prévu à la base. Le succès de la phase d’évaluation a conduit à réorienter et redimensionner la mission du BTEB, selon Chervin Joseph. Ainsi 58 ingénieurs ont été formés en construction parasismique à titre de réponse aux besoins en matière de construction. Le BTEB a aussi créé des modules de formation, un guide de réparation et un autre sur la construction de petits bâtiments en maçonnerie chaînée. Le Bureau projette également de continuer la formation des ingénieurs pour qu’ils soient en mesure de former d’autres professionnels de la construction, dont les maçons, les charpentiers et les ferrailleurs. M. Joseph, a, par ailleurs, souligné les difficultés rencontrées avec les mairies dans ce projet. Celles-ci manifesteraient un refus de collaboration. Malgré tout, 10 000 professionnels en construction ont été formés. Débat A la question portant sur son appréciation (évaluation) de ce qui se fait actuellement sur le terrain en matière de construction, M. Chervin Joseph a expliqué qu’il y a eu beaucoup de progrès, notamment en ce qui concerne le ferraillage. Les faiblesses constatées concernent surtout le mélange des matériaux. Les gens peines à décaisser l’argent nécessaire pour que ce soit correct. D’ailleurs, les constats montrent qu’une grande majorité de maisons effondrées le 12 janvier 2010 n’était pas construites à l’aide de plan et de bons matériaux. Il a profité pour souligner que la construction assistée n’est pas une construction supervisée. 8. Travaux en atelier 16 Dirigés par Gédéon CHARLES et Yves Michel THOMAS (UCLBP) A la fin des différentes présentations et séances de débats, des travaux en atelier avec trois groupes de participants issus de secteurs d’activités divers ont eu lieu. Les membres des groupes devaient réfléchir sur la thématique de la construction assistée en répondant à une question précise : « Dans le contexte urbain haïtien, principalement de l’aire métropolitaine, faut-il lier construction assistée avec réaménagement de quartier ?, si oui, quelle serait la meilleure stratégie de mise en œuvre ? ». Après une vingtaine de minutes de concertation, les membres de chaque groupe ont désigné un rapporteur pour présenter leur point de vue de la question. Groupe 1 Ben Noble Internews/ONU-Habitat Rapporteur La première présentation a été assurée par Ben Noble. Tous les membres de son groupe ont estimé nécessaire de lier la construction assistée avec le réaménagement des quartiers précaires. Selon lui, la reconstruction a été l’occasion pour beaucoup de partenaires d’intervenir sur la question du logement dans les quartiers sans tenir compte de l’aménagement. Ce qui a donné lieu à des problèmes avec les communautés. Il a souligné la nécessité pour l’Etat de jouer son rôle, tout en ayant un regard attentif sur l’auto-construction et disposant d’un véritable plan d’aménagement pour les quartiers. « Si l’Etat fait un plan de réaménagement d’un quartier et intervient sur ce quartier il faut assurer un contrôle et un suivi du respect du plan prescrit, de même de la qualité des constructions, en particulier des logements ». Il a souligné qu’il est important de mesurer les progrès mais aussi de favoriser un contrôle de l’urbanisation continu. « C’est principalement aux autorités publiques d’assurer ce suivi et à veiller au respect de l’aménagement ». Il a aussi noté qu’il était nécessaire de développer une culture de prévention en sensibilisant les gens sur les risques et en les informant de ce qu’il faut faire pour bénéficier de l’assistance technique du MTPTC dans la construction de leurs logements. Si l’Etat met en œuvre un programme de construction assistée il faut que la population puisse savoir comment ils peuvent en bénéficier, où ils doivent s’adresser et selon quelles conditions. Le public doit être informé dans les media et dans les municipalités 17 des modalités d’un tel programme. « Il est important de communiquer avec la population en lien avec le suivi du respect des plans d’aménagement et de la construction assisté pour éviter que les populations des quartiers ne reconstruisent dans des zones interdites ». Groupe 2 Marie Denise D. Lauré CRF (Croix-Rouge française) Rapporteur Marie Denise Lauré qui fait office de rapporteur pour son groupe soutient qu’il est de bon ton de lier construction assistée avec le réaménagement de quartiers, les deux activités doivent se faire simultanément. Au nom de celui-ci, Marie Denise D. Lauré a élaboré les éléments qui devraient constituer la stratégie à adopter. D’abord elle a posé ce principe que la construction assistée renvoie à deux cas: • L’individu qui souhaite s’investir lui-même dans la construction ou la reconstruction de sa maison • Les institutions (nationales ou internationales) qui font la donation ou offrent une assistance financière, technique. En ce sens, son groupe a recommandé : Renforcement des normes et des capacités des autorités à faire respecter celles-ci Lancement d’une campagne de sensibilisation de la population sur ce qui est un titre de propriété et sur la nécessité de bien construire, surtout dans le cas de l’autoconstruction. Le groupe croit qu’il faut faire comprendre à la population qu’une maison bien construite aide à valoriser un quartier. Groupe 3 Frédérique Siegel Architecture for Humanity Rapporteur Elle a synthétisé en cinq points clés ce qui a été discuté dans son groupe de travail. - D’emblée, elle a posé le séisme du 12 janvier 2010 comme une opportunité unique qu’il faut saisir. C’est certes, un évènement tragique, où il y a eu beaucoup de maisons 18 effondrées, mais cela a créé de l’espace pour envisager certains travaux de réaménagement, qui autrement, seraient difficiles d’entreprendre. - Ensuite, elle a invité les autorités étatiques et tous les autres partenaires impliqués dans la reconstruction de tirer des leçons des expériences passées. - Puis, elle a souligné l’importance de la sensibilisation de la population sur le respect des normes de construction, notamment en investissant beaucoup plus dans les matériaux. - Elle a proposé de former les professionnels de la construction pour que la qualité des logements soit améliorée maintenant et pour les générations futures. - Finalement, elle a conseillé de subventionner certains projets de construction pour inciter les gens à respecter les schémas d’aménagement définis pour leur quartier. 19 CONCLUSION Les différentes présentations et séances de discussions autour de la thématique du jour «Construction assistée et réaménagement de quartiers informels», ont permis aux participants d’exprimer leurs préoccupations sur la situation du logement en Haïti et de proposer certaines pistes de solutions. Les interventions ont fait état de la faible régulation du secteur du logement en Haïti. Toutefois, les efforts consentis par les acteurs impliqués dans le secteur laissent augurer d’un changement dans le secteur de la construction de logements. La formation destinée aux professionnels de la construction et leur accompagnement dans le cadre de l’approche «construction assistée», l’intégration de la dimension aménagement de quartiers dans les projets de construction et la sensibilisation sur la nécessité de construire de bâtiments accessibles, témoignent de cette volonté d’impulser un nouvel élan à ce secteur. Le Forum a permis à chacun d’exprimer ses points de vue et de participer aux discussions qui s’inscrivent dans une dynamique de modification des pratiques courantes en matière de construction. Pour finir, il est important de souligner que tous les participants ont unanimement appelé à lier les programmes et projets d’appui à la construction/réparation de logements (construction assistée) avec le réaménagement de quartiers. 20