Les atlas de Trudaine - SAINT GEORGES DE DIDONNE et son Passé
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Les atlas de Trudaine - SAINT GEORGES DE DIDONNE et son Passé
archives nationales fiche de recherche 28 Les atlas de Trudaine 1. Orientation bibliographique Guy ARBELLOT, La grande mutation des routes de France au milieu du XVIII e siècle dans les Annales. Économies. Sociétés. Civilisations, 28e année, n° 3, mai-juin 1973, p. 765-791. Stéphane BLOND sous la direction de Daniel NORDMAN, Des hommes, des routes et des ponts au coeur du siècle des Lumières : la collection des atlas de Trudaine, 1738-1780, [Paris] : École des hautes études en sciences sociales, 2004. Roger COQUAND et André BRUNOT, Le corps des Ponts et Chaussées, Paris, C.N.R.S., 1982. Jean PETOT, Histoire de l'administration des Ponts et Chaussées, 1599-1815, Paris, 1958. Antoine de ROUX, Les atlas de Trudaine, une source de premier plan pour la connaissance de la France de l'intérieur dans les années 1750. L'exemple des atlas de la généralité de Bourges dans Portefeuilles de plans. Projets et dessins d'ingénieurs militaires en Europe du XVI e au XIXe siècle. Actes du colloque international de Saint-Amand-Montrond, 2-3 mars 2001, p. 185-196. 2. Historique Les atlas dits « de Trudaine » furent élaborés au XVIIIe siècle, à l’instigation de l’intendant puis directeur des Ponts et Chaussées1 qui leur laissa son nom, assisté de Perronet2. Le but était de dresser une carte générale des routes royales de France, par généralités, en faisant figurer non seulement celles qui existaient déjà, mais aussi les chaussées à construire, en tenant compte des différents tracés proposés. Les travaux de levé prirent quelque trente-cinq années, s’étalant de 1745 à 1780 environ. Chaque route royale fit l’objet d’un dessin précis, incluant en outre toutes les constructions existant sur une étendue de six lieues 3 de part et d’autre de la chaussée : pont, moulin, ferme, grange, hameau, ville ... Les résultats sont cependant inégaux en fonction du zèle apporté par les fonctionnaires royaux à l’exécution de leur mission. Dessinées au XVIIIe siècle, orientées, pourvues d'une échelle (environ 1/8600e), les planches reflètent une géographie d’Ancien Régime, fondée sur une répartition du royaume en des circonscriptions, devenues obsolètes du fait du découpage par l’Assemblée constituante, en 1790, du territoire national en départements dont les noms et les limites ont quelquefois varié. Géographie ancienne, mais aussi incomplète : seule une grosse moitié du royaume est concernée, pour des raisons historiques. 1 2 3 Daniel Charles Trudaine (1703-1769), intendant d'Auvergne (1730), directeur des Ponts-et-Chaussées (1743), fondateur de l'école des Ponts-et-Chaussées (1747) et du corps des ingénieurs des Ponts-et-Chaussées (1750). Jean Rodolphe Perronet (1708-1794), ingénieur, créateur avec Trudaine de l'école des Ponts-et-Chaussées (1747). Une lieue de Paris vaut 2 000 toises, soit 3,898 km. 1 archives nationales Maître d’œuvre de l’opération, Trudaine s’était naturellement tourné vers cette catégorie d’agents royaux qu’il connaissait bien : les intendants. Ceux-ci géraient une circonscription administrative dite « généralité », laquelle était située soit en pays d’élections soit en pays d’états 4. Les pays d'états avaient conservé une assemblée représentative (états provinciaux), qui avait droit de regard sur l’administration générale et fiscale de la province. En particulier, ils votaient au Roi le don gratuit – contribution de la province au budget du royaume – dont ils assumaient la répartition et la levée entre les contribuables de leur ressort, tandis qu’en pays d’élections, ces prérogatives étaient le fait d’officiers royaux, les élus. Or, à la route royale s’attachait un impôt particulier, la corvée, payée en nature (journées de travail). Les pays d’états en étaient exempts, seuls les pays d’élections y étaient soumis. Le levé des planches qui constituent les atlas de Trudaine étant liée, entre autres préoccupations, à celles de la corvée, on comprend dès lors pourquoi la collection ne couvre qu’une partie du royaume, celle représentée par les pays d’élections, auxquels s’ajoutent néanmoins deux autres généralités de pays d’imposition, la généralité de Metz (Trois-Évêchés) et celle de Hainaut-Cambraisis (Valenciennes)5. Ainsi se trouvent exclues de la collection des atlas des régions aussi importantes que la Bretagne, la Bourgogne, le Languedoc et la Provence (pays d’états), mais encore l’Alsace et une bonne partie de la Lorraine, le Roussillon, la Flandre et l’Artois, et la Corse (pays d’imposition). Quant à la généralité de Bayonne et Pau, créée seulement en 1784, elle se trouva, elle aussi, en dehors des limites territoriales du ressort de l’administration Trudaine. 3. Les atlas 1. La collection des atlas de Trudaine La collection des atlas de Trudaine est constituée de 62 volumes qui sont conservés à la section des Cartes, plans et photographies des Archives nationales - site de Paris sous les cotes F14* 8443 à 8507. Cette collection unique totalise plus de 3 000 planches manuscrites soigneusement aquarellées qui permettent de reconstituer les paysages de la France du XVIIIe siècle. Les généralités représentées sont celles de : Paris6 Alençon7 Amiens Auch Bordeaux8 Bourges Caen Châlons[-en-Champagne] Grenoble Hainaut-Cambrésis Limoges Lyon Metz Montauban 4 5 6 7 8 F14* 8443-8449 F14* 8450-8452 F14* 8453-8454 F14* 8455-8456 F14* 8457-8458 F14* 8459-8468 F14* 8469-8470 F14* 8471-8477 F14* 8478-8480 F14* 8481-8483 F14* 8484 F14* 8485 F14* 8486-8488 F14* 8489 On peut rattacher aux pays d’états les pays dits d’imposition : il s’agit des régions annexées sous Louis XIV et ses successeurs, qui avaient conservé, à des degrés variables, leurs institutions locales et un certain pouvoir de décision, notamment en matière fiscale. Ce sont : Trois-Evêchés (Metz), Lorraine et Barrois (Nancy), Franche-Comté (Besançon), Flandres et Artois (Lille), Hainaut et Cambrésis (Valenciennes), Alsace (Strasbourg), Roussillon (Perpignan), Corse. La compétence de l’administration royale des Ponts et Chaussées, initialement limitée aux pays d’élections, s’étendit progressivement grâce à l’action énergique de Trudaine, puis de son fils, Jean Charles Philibert Trudaine de Montigny (1733-1777), qui lui succèda. Si, dans les quatre « grands » pays d’états, routes et ponts continuèrent d’être du ressort des états provinciaux qui recrutaient leur propre personnel, en revanche, dans les « petits » pays d’états et les pays d’imposition, les intendants réussirent plus facilement à imposer leurs vues et la présence d’ingénieurs royaux des Ponts et Chaussées. On peut supposer que, à terme, le pouvoir royal aurait réussi à imposer aux pays d’états la confection des atlas routiers de leur(s) généralité(s). Dont Versailles : F14* 8448. L'article F14* 8450 correspondant à une pièce écrite : "État et toisé général des routes et chemins de la généralité d'Alençon" ne fait pas l'objet d'un fac-similé en salle de lecture. L'article F14* 8457 était déjà en déficit lors de la confection des fac-similés. 2 archives nationales Moulins Orléans Poitiers Riom Rochelle (La) Rouen Soissons Tours F14* 8490-8491 F14* 8492-8493 F14* 8494 F14* 8495-8498 F14* 8499-8501 F14* 8502 F14* 8503-8504 F14* 8505-8507 2. Les instruments de recherche Le lecteur dispose en salle des inventaires : - d'un répertoire numérique détaillé dactylographié intitulé Plans des routes de 22 généralités de France, dessinés de 1745 à 1780, sous la direction de Trudaine et Perronet, qui donne le détail des routes dessinées dans chacun des volumes, par Ch. Schmidt, 1910, 18 p. (référencé en salle des inventaires CP/4) - d’un fichier manuscrit établi anciennement par le service des cartes et plans9, comportant environ 21 000 fiches. Ce fichier conservé en original à la section des Cartes et plans et de la photographie est consultable au CARAN sous forme de microfiches, cotées n° 2 690 à 2 740. Les fiches, classées par ordre alphabétique, recensent l’intégralité des noms de lieux tels qu’ils figurent sur chacune des planches des atlas. C’est dire que le fichier10 rend compte d’une réalité géographique ancienne, et non de la terminologie actuelle. 3. La consultation En raison de leur état matériel, les atlas originaux ont été retirés de la communication. Le lecteur dispose cependant de plusieurs moyens de consultation : - en salle de lecture du CARAN une collection intégrale de fac-similés des atlas originaux est en libre accès ; les clichés couleur, à échelle très légèrement réduite, de très grande qualité permettent un travail semblable à celui qui serait accompli sur les documents originaux, - sur le site Internet des Archives nationales, http://www.archivesnationales.culture. gouv.fr/anparis/ , rubrique « Les fonds d'archives », la base de données ARCHIM > Recherche par dossier thématique fournit, à la rubrique « Atlas de Trudaine », un accès aux images numériques ainsi qu'aux notices. » La consultation des notices est vivement recommandée aux utilisateurs des fac-similés. Auteurs Hélène Servant, conservateur (Cartes et Plans), révisée par Sylvie Nicolas, conservateur (DOC) © Archives nationales, 2008. Mise à jour Juin 2010. 9 On peut placer l’élaboration du fichier dans une fourchette chronologique allant de 1871 à 1940, et vraisemblablement, vers 1890-1914 : d’une part, l’écriture est caractéristique de cette période, d’autre part, on dispose d’éléments géographiques permettant de préciser la datation : la Meurthe-et-Moselle est citée en tant que département, donc on se trouve après 1871 ; mais on parle encore de Charente-Inférieure ; or ce département est le premier à avoir modifié une dénomination jugée péjorative, en 1941. 10 Les fiches renvoient à des cotes autrefois intitulées (parce qu'il s'agit de registres) F 14bis ou F14B qui correspondent aux actuelles cotes F14*. 3