à cheval gris

Transcription

à cheval gris
fapeyla
à cheval
gris
écrit
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qui devant
qui dessus
qui dedans
c'est à l'intérieur que tout commence
fatras aux mille couleurs éparpillées
une poupée blonde d'enfant
abandonnée
l'avis d'une carte géographique colorée le bruit des bouteilles
de bière qui s'entrechoquent dans le sac plastique tendu cadavres
des bouteilles abandonnées contre le frigo
c'est le vent doux sous le soleil
le flux des voitures
les langues étrangères
c'est une inspiration profonde et éclairée
l'arc en ciel
lacets défaits rompus
noués
desserrés
le cri de la mère
le cri de l'enfant l'éveil
la montre le lit le matelas le drap défait
la première pensée alcoolique forte endormie
premier abandon
premier marchant
premier rythme renouvelé inspiré éclairé rendu
blanc
blanc encore il dit encore
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se tait
devant
dessus
dedans
vide
la terre des pensées grasse riche noire dans la main qui colle glisse
entre les doigts râpe tombe salit la toile rêche montre ta vieille main
travaillée seigneur, homme
le coeur gonfle et pulse
homme parmi les hommes
et les pierres les bouteilles les morts les vents cumulés de tous les
temps trop de mots
le soleil est repris désolé pour de meilleures jambes filtrées
bas guêpière oh ! la prison s'en va oui il est dit sciences bu coule il est dit là
le soleil la guêpière la prison l'enfance
houhouhouhouououou crié par la foule
la foule toujours en liesse filandreuse avide unie par
aussi soeur
groupe d'amis et leur verre pleins
amis parole rires et cris
silence silence
silence respire le passage des voitures le chant des oiseaux les
langues étrangères les rires des amis le coeur qui bat bat
âmes amies
âme infinie
vide
les tableaux du château
les cloisons les salles
les murs les bâtisses les cours
dedans dehors dessus dessous
les hommes
roi enfant-roi roi
qui devant qui dessus qui dedans
allons !
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par les pierres du chemin le chemin
les arbres la colline
la falaise le château la mer
la terre le ciel
rétrécissent se concentrent s'unissent
allons!
à petit pas
des peuples
clopin-clopant
unis désunis
piquent
d'un saut
de puces
les sciences
la matière
s'use en fumée
paille cycle
le monde et l'Afrique et l'Asie et la vieille Europe et l'Australie
et l'Amérique abandonnée laissée à elle-même et l'Europe nouvelle et
l'Afrique nouvelle et l'Asie éternelle et l'Australie et l'Amérique
et la mer
comme le bateau du monde
le nomade
l'étranger
fait son royaume
de la rencontre des rois
le sel
dix autour de la table
entre les colonnes du ciel sous l'horizon à cheval
qui discourent sans fin mangent et boivent rient
lui ni à-reculons connaît donne à voir dit
la fleur l'herbe le soleil la pluie
le bosquet de la colline
la rivière qui scintille
les oiseaux
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les rois qui mangent et boivent peu offrent le monde n'attendent rien disparaissent en queue de peloton et vibrent avec le son (et
ne vibrent pas) le mouvement le terrible mouvement
des fenêtres du château
sentir l'esprit le récipient plein et lourd embrumé comme un lendemain de fête sans enfant les yeux qui pressent pousser sur l'expiration sur les vapeurs les humeurs qui s'extraient s'envolent drôle de
paysage d'aube la ville qui s'éveille et s'agite doucement sous la pluie
pardonnée l'expiration qui balaie les nuages fait frissonner fermer les
manteaux tirer sur les cols et s'éteint posée au bout nous sommes libres
formons le cercle tenons-nous par la main attention la danse c'est le
petit matin du quartier chéri vécu qui frémit bientôt tremble agit c'est
le premier pas l'univers transporté c'est la gravité le poids la masse
qui s'enfonce s'accroche au macadam la ville qui attend l'appel répond
c'est fini le reste se dissout nous abandonne nous dansons les lumières
les voitures les trains les bateaux les avions c'est parti c'est fini nous
remplissons l'esprit kaléidoscope de perles voyons les perles de couleur voyons les trois glaces voyons le rouleau mais la lumière identique de l'aube des yeux du souffle
qui devant qui dessus qui dedans
dit caresse et brûle
vue
agit mais qu'est-ce qu'elle ne fait pas ?
libère
plonger dans les conditions le château
l'étranger est venu s'installer dans notre région
c'est le retour de l'enfant prodigue
la maîtrise des mots du vide
c'est le retour au silence
le château les châteaux tous les hommes sont maîtres salués l a
nature un coeur
plus l'oeil et le reflet dans l'eau
le bâton plonge et brouille
le vent de l'esprit chasse les nuages renvoie à la lumière qui de8
vant qui dessus qui dedans met en mouvement
il faut laisser le temps de s'installer cultiver la persévérance dans
la puissance connaître le frémissement patienter tout vient tout
se fait chut !
rouler dans l'herbe avec les enfants
la colline l'herbe l'arbre dans le mouvement
maîtriser le vide ? le château
c'est l'enseignement c'est l'élève
c'est l'heure de se taire renvoyer au visible au vécu la confiance
la puissance c'est parler dans le sens
notre intimité est là l'oeil
avant la trace vide
ton âme y reconnaît son âme l'âme le vide la lumière du soleil
de l'oeil
la faire éclairer
une fois constamment profondément le silex le tonnerre
la flamme
comment ? posons la question
aux rois aux frères
le château
nous rend nous fait nous conditionne nous envoûte nous nourrit
nous baise nous multiplie c'est l'heure d'une scène de cul bite et con
en action entourés d'un homme une femme leurs familles leurs amis
leurs voisins qui battent des mains et chantent et crient se dispersent et
clamsent la vie est un clin
c'est l'heure de pleurer la seule les autres ne sont que des pleurnicheries mouvement d'eau ici c'est l'eau seulement plonger
nager se noyer se faire eau
parler encore des hommes en masse des hommes en groupe des
rois adoubé étranger nomade
dans le pré
voit dans le pré dans le vent l'herbe onduler
mais cela s'arrêtera
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quand donc cela s'arrêtera-t-il ?
avec le coucher de soleil orange rouge noir rentrer
par le chemin
le chemin seul les pieds
il se voit enfant il se voit homme il se voit vieux maintenant
il est temps sans yeux
une orange une balle un ballon les rois joutent onze contre
onze
il n'aime que le vent et la mer et la terre et le ciel il compte
sur un départ s'abandonne l'esprit tendu
les anges frères pêcheurs rois
sont de tout petits enfants petits enfants tout petits enfants
simples qui pèchent la nuit sur la mer qui scintille avec les étoiles disparaissent le jour et apparaissent la nuit avec la lune les étoiles et la
lampe à pétrole sur le bateau sur la mer qui scintille
il n'est pas revenu
abandonné les a abandonné
reconnaît la source l'esprit tendu
dort lucide
conscience toujours dit fait les anges les hommes
les mondes et tout le tralala mourir aussi crac
rien d'autre à foutre à chaque instant chaque jour tous les jours
il se voit il marche
il se voit aussi l'oeil dedans
on/off lumière seulement
l'esprit tendu l'esprit détendu
l'esprit (rit il faut dire ce qui est chante
danse et tape des mains c'est certain rappelle les bonnes oeuvres mais
ne s'en soucie pas accomplit et s'en va : où ? rit chante danse et tape
des mains rappelle accomplit et s'en va)
c'est le vent c'est le tonnerre
c'est la montagne c'est le marécage
c'est l'eau et le feu
il sourit son visage en a encore les moyens mais son esprit ?
reste les amis
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