Écrire un roman historique

Écrire un roman historique
1) Le travail préparatoire : premiers choix et recherche documentaire.
Des choix énonciatifs : récit historique ou autobiographie fictive ?
Ecrire un roman dans une classe, c'est en premier lieu se mettre d'accord sur des choix énonciatifs (écrire à la 3ème
personne, à la 1ère personne ?) mais aussi sur des genres (aventure, policier, récit d’initiation, récit fantastique…)
ou des tonalités (ton sérieux, humoristique, épique, mélodramatique…).
Lire pour mieux écrire, écrire pour mieux lire : les activités de lecture
Pour mener à bien le travail préparatoire, on a en effet besoin d'aide. Quoi de mieux alors que de chercher dans les
livres eux-mêmes les secrets de leur fabrication? Parallèlement au travail d'écriture, les élèves entament la lecture
de romans historiques pour la jeunesse.
La lecture devient ainsi une enquête. Les enfants découvrent, au-delà du plaisir de lire, une lecture “ critique ” qui se
préoccupe aussi des stratégies de l'écrivain et qui cherche des réponses à des problèmes d'écriture : comment
commencer ? Comment présenter un personnage ? Comment mener un dialogue ?...
La recherche historique : élaboration de fiches documentaires
Ecrire un roman historique, c'est aussi fonder un rapport nouveau au document et à la recherche historique.
2) La construction d’outils : de la trame aux cahiers des charges
Différentes formes de trames
Il s’agit d’organiser un synopsis et de construire une trame générale du récit, trame encore très souple et susceptible
d’évoluer. Cette trame peut prendre diverses formes et reste affichée en grand format sur les murs de la classe tout
au long du travail de rédaction.
TRAME DU ROMAN
Situation initiale
Evénement perturbateur
Rebondissement
Situation finale
Par ce travail préparatoire, les enfants prennent conscience de quelques règles qui organisent le déroulement d'une
intrigue. La répartition verticale des situations et les arbres narratifs manifestent ainsi un travail de réflexion sur le
récit. Les élèves perçoivent qu'il ne faut pas résoudre trop vite les difficultés de ses héros, sous peine de voir
l'histoire tourner court. On multiplie donc les obstacles et le récit prend forme. De même, pour éviter les
personnages qui apparaissent sans qu'on sache pourquoi dans le récit, on cherche quels sont les buts de
chacun. Progressivement, la notion de cohérence textuelle se construit...
La définition des personnages
D’autres séances sont consacrées aux personnages du récit. Il faut non seulement les inventer et leur donner une
fonction narrative (héros, méchant,…) mais surtout leur donner une personnalité, une profondeur psychologique et
historique. La classe peut produire des cartes d’identité de personnages, qui permettent de rappeler leurs
caractéristiques, leurs qualités ou défaut, et de préciser leurs relations avec les autres personnages. Là encore, le
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C Naudin – CPAIEN Royan – décembre 2014
genre historique facilite ce travail préparatoire. La réflexion historique sur l’époque permet en effet de mieux saisir les
modes de vie des personnages, de prévoir l’arrière-fond social sur lequel ils se meuvent et finalement d’étoffer le
système des personnages du récit.
Ainsi campés, les personnages peuvent commencer à vivre dans la tête des enfants. On peut les dessiner, les jouer,
improviser théâtralement quelques scènes importantes... Que voyaient, que sentaient des enfants de cette époque ?
Comment pensaient-ils ? Comment parlaient-ils ? Où pouvaient se rencontrer des personnages appartenant à
des classes sociales différentes ?... autant de questions à se poser avant ou pendant l'écriture... De la sorte, non
seulement les élèves développent leurs capacités à faire vivre des personnages de fiction, mais ils
s’interrogent aussi sur les moyens rhétoriques de les faire exister sur le papier.
On constate qu’on peut éviter de fastidieuses descriptions ou de trop longs portraits en caractérisant ses
personnages à travers leurs paroles ou leurs actes plutôt qu'en multipliant les adjectifs : de nouvelles scènes
s’imposent alors, qui ne sont plus nécessitées par l’intrigue elle-même, mais par cette caractérisation active des
personnages. Les fiches produites sont aussi des aide-mémoire : on peut les emporter quand on a une partie du
roman à écrire. C'est avec le synopsis le document de référence de chaque groupe d'écrivains.
Le découpage en chapitres
Il ne reste plus alors qu'à découper en chapitres, en songeant à la dynamique générale du récit. Où seront les temps
forts, les moments dramatiques ?...
Les cahiers des charges, le premier jet
Le découpage en chapitre ouvre la voie à l’écriture : il devient possible de se répartir les scènes par groupes et de
commencer à rédiger. Pour avoir une idée précise des critères de réussite, un « cahier des charges » peut être
réalisé. Il s’agit d’une fiche, le plus souvent courte, qui résume les principales contraintes d’écriture imposées par le
récit et, parfois, propose des idées de scènes ou des expressions recueillies en grand groupe. Ainsi, le maître peut
organiser à sa convenance l’articulation entre les moments d’écriture et les leçons de vocabulaire, de conjugaison,
voire d’orthographe, tout en étant sûr que le projet amènera un réinvestissement de ces dernières.
Exemple :
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C Naudin – CPAIEN Royan – décembre 2014
3) De l’écriture à la réécriture : découvrir le travail de l'écrivain
Ecrire un roman, c'est enfin découvrir qu'on ne peut guère écrire d'un seul jet, que l'écriture suppose des
aménagements, des corrections, des amendements, tout un travail parfois un peu fastidieux mais que la perspective
d'être publié rend nécessaire...et accepté. Les élèves apprennent graduellement à gérer les brouillons, à améliorer
leur textes à partir des remarques des camarades et du maître.
Les différentes unités du texte sont ensuite raccordées, ce qui amène les enfants à s'intéresser à des chaînes de
cohérence plus longues.
Document réalisé à partir du travail mené par Thierry PRIEUR (Professeur de Lettres à l’I.U.F.M. de Rouen)
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