TlRER SA RÉVÉRENCE LE CHOC DU FUTUR SOLUTlONS
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TlRER SA RÉVÉRENCE LE CHOC DU FUTUR SOLUTlONS
commandité par Fonds Mutuels numérique Octobre 2009 pa r article-vedette vol.1 no 2 philip porado Éditeur exécutif, Groupe Conseiller [email protected] sur les rails Les revers de fortune des clients ouvrent la voie aux conseils intégrés. I [ c l i q ua b l e ] ls voulaient tout avoir, et tout de suite. Mais ils ont aussi dû passer à la caisse ! S’il fallait trouver du bon à la récession actuelle, c’est qu’elle aura peut-être permis à bien des clients de prendre conscience qu’ils dépensaient à outrance, les incitant à consulter leur conseiller pour recouvrer la santé financière. Tirer sa révérence Solutions simples e nca dré Conseilssecours encadré le choc du futur Chaque jour, un milliard de tonnes d’eau circulent ici. Une autre présence fiable et rassurante. Plus que jamais, la force des Fonds Mutuels TD s’impose. Forte de l’appui que lui procure une organisation aux bases solides, Fonds Mutuels TD observe une démarche rigoureuse en matière de gestion des risques. Notre équipe est l’une des plus grandes et des plus réputées au Canada, et nos fonds mutuels se classent constamment parmi les meilleures familles de fonds au Canada selon MorningstarMD. Demandez votre trousse de bienvenue dès aujourd’hui. La baie de Fundy 1-800 -588-8054 www.troussefmtd.ca Les Fonds Mutuels TD sont gérés par Gestion de Placements TD Inc., filiale en propriété exclusive de La Banque Toronto-Dominion, et sont offerts par l’intermédiaire de courtiers autorisés. ® © 2009, Morningstar est une marque déposée de Morningstar Research Inc. Tous droits réservés. Fonds Mutuels TD est une marque de commerce de La Banque Toronto-Dominion utilisée sous licence. de placement, déclare-t-il. Le client doit chercher à comprendre ses motivations. » La discussion Dire au client qu’il est trop dépensier n’est pas chose facile; mais le conseiller a parfois le devoir de mettre les points sur les i. Faute de réduire leurs dépenses, les gens ne feront jamais d’économies et il existe des outils simples pour les aider à épargner. Pour le conseiller, l’important est de cerner les priorités du client [ s u i va n t ] Si votre maison est un fardeau trop lourd pour vous, voyons si vous êtes en mesure de dépenser 30 000 $ pour transformer votre sous-sol en appartement et le louer 1 000 $ par mois. Qu’il s’agisse de la perte d’un des deux revenus du ménage, de primes restées promesses ou d’augmentations de fin d’année tombées dans les oubliettes, ces revers de fortune qui frappent les clients offrent au conseiller l’occasion d’un rapprochement; de simple conseiller en placements boursiers il devient planificateur en bonne et due forme, abordant toutes les facettes de la situation financière de son client. Selon Brent C. van Ryzewyk, directeur chez Barron’s Financial Group à Mississauga (Ontario), la source du problème est la formule « Connaissance du client » car elle ne recueille pas suffisamment d’information pour permettre de comprendre les besoins du client. Lorsqu’ils consultent, la plupart des consommateurs s’attendent à des recommandations substantielles; mais pour ce faire, la formule de connaissance du client doit déterminer davantage que l’horizon temporel ou le profil de risque. « Ces renseignements sont trop sommaires pour une planification qui tienne compte des aléas qui jalonnent un parcours de vie, explique M. van Ryzewyk. Pour établir une planification financière probante, il faut approfondir. » Par conséquent, il a étoffé la démarche de « Connaissance du client » : selon les résultats de son questionnaire, il classe ses clients en trois catégories (vulnérables, capables, ou dotés d’un surplus). « Les vulnérables ont un tas de projets non conventionnels et leur planification ne tient pas la route; ils mettent beaucoup trop d’argent dans leurs REER et sont obligés de puiser dans ces économies en cas de besoin, précise-t-il. En terme de planification, ils tournent en rond. » M. Van Ryzewyk ajoute que ces clients ont également tendance à faire des mauvais choix comme souscrire prématurément une assurance vie permanente alors qu’ils sont trop jeunes et n’ont pas acquis une certaine stabilité de revenus. Et quand survient une période creuse, ils se plaignent d’avoir acheté ces produits à des conseillers uniquement intéressés par leur commission. « Nous essayons de faire en sorte que le consommateur assume une plus grande part de responsabilité dans le processus Selon Harry James, directeur chez Harry James Financial de Markham (Ontario), dire carrément au client où en est sa situation financière comporte un inconvénient de taille : « On risque de l’offenser irrémédiablement », remarque-t-il. Les conseillers croient, à tort, qu’ils doivent sympathiser avec leurs clients et c’est le principal obstacle à une planification financière appropriée du point de vue de M. James. « Invitations à déjeuner ou autres démarches, nous nous efforçons de tisser des liens pour nous faire apprécier; mais ces liens deviennent entrave quant nous devons tirer la sonnette d’alarme et dire au client, par exemple : “Vous vivez à 15 mètres de la gare du train de banlieue et vous dépensez 1 500 $ par mois en contrat de location d’automobile; c’est effectivement une superbe voiture, mais ce n’est pas viable financièrement.” Ou encore : “Vous habitez dans une maison trop grande pour vos moyens.” » La discussion commence par définir clairement sur quels éléments de son budget le client dispose, ou non, d’une latitude. Le loyer ou les versements hypothécaires ne sont pas négociables; en revanche, le client peut mettre une limite aux sommes qu’il débourse dans les grands centres commerciaux toutes les deux semaines (voir la section « Solutions simples »). « Les terribles épreuves que cette débâcle nous a fait subir ont permis aux gens de prendre conscience qu’on finit toujours par payer le prix de dépenses débridées, note Sherry Cavallin, conseillère pour le groupe de gestion financière vancouverois Integrated Planning Group/Assante. Les gens commencent à se rendre compte qu’avoir plein de choses ne mène pas loin; en fait, les choses n’ont qu’un intérêt restreint et de courte durée. » Le problème est exacerbé du fait que les conseillers ont souvent, par les temps 1 0 2 0 0 9 article vedette numérique | CO 3 qui courent, la tâche délicate d’expliquer à leurs clients qu’ils ont attelé la charrue avant les bœufs, alors que leur train de vie aurait dû être déterminé par leurs revenus. Pour ceux qui ont bâti leur clientèle en s’efforçant de plaire à tout le monde, il est bien malaisé de dire aux clients ce qu’ils ne veulent pas entendre. Ce genre d’intervention peut être particulièrement pénible dans le cas de clients à revenu élevé – médecins ou avocats, par exemple – qui risquent d’avoir l’impression que le conseiller est condescendant à leur égard. « Il faut prendre du recul et leur expliquer comment ils en sont arrivés là et pourquoi ils doivent rajuster le cap », souligne M. James. Plutôt que chercher à cerner leurs objectifs de placement, M. Van Ryzewyk demande directement à ses clients ce qu’ils veulent faire de leur argent. Ont-ils l’intention de tout dépenser maintenant (et c’est parfois le cas) ou de constituer une fortune pour leurs héritiers ? La réponse mène à l’essentiel et permet au conseiller de comprendre les motivations du client, qu’il s’agisse de sa situation à court terme ou à long terme. « Cette information est un repère pour déterminer dans quelle mesure un produit est approprié, dit-il. La responsabilisation du client me semble primordiale. La planification vient en deuxième ou en troisième place. » De plus, M. James met en garde contre les solutions qui traitent les symptômes et non les problèmes – comme consolider les dettes d’un client confronté à de sérieuses difficultés de liquidités. Les frais inhérents à ce type d’emprunt finissent parfois par engloutir la valeur nette de ses autres biens, le cas échéant. « Je ne vois pas l’intérêt de remplacer des dettes par un emprunt, explique M. James. Si votre maison est un fardeau trop lourd pour vous, voyons si vous êtes en mesure de dépenser 30 000 $ pour transformer votre sous-sol en appartement et le louer 1 000 $ par mois. Si vous pouvez en retirer 12 000 $ par an, c’est un investissement rentable. » Il ajoute qu’un emprunt de cette sorte est plus rationnel puisqu’il est susceptible de procurer un revenu et que les travaux effectués augmenteront la valeur de revente de la propriété. M. James est d’avis qu’en examinant séparément les rentrées d’argent, puis en analysant comment elles affectent le patrimoine, le conseiller et son client parvien- nent à mettre en place des solutions qui s’attaquent effectivement aux problèmes au lieu de pallier leurs symptômes Tirer sa révérence Il existe plusieurs similitudes entre ceux qui prennent leur retraite et ceux qui ont perdu leur emploi ou doivent composer avec une diminution de revenus. Les uns comme les autres doivent apprendre à vivre avec moins de ressources et les conseillers peuvent appliquer aux futurs retraités ce qu’ils ont appris dans le cas des employés victimes de réductions de personnel. [ s u i v a n t ] Contrairement au préjugé, Mme Cavallin note qu’outrepasser ses possibilités financières n’est pas l’apanage de cadres supérieurs avec des revenus à six chiffres. Elle se réjouit de compter peu de « vulnérables » dans sa clientèle. Cependant, nombre de ses clients qui prévoyaient prendre leur retraite d’ici un an sont confrontés à de graves décisions concernant leur style de vie. Mme Cavallin considère que s’occuper de clients victimes de réductions de personnel ou aux prises avec une diminution de revenus est un exercice formateur qui se révélera fort utile pour guider ceux qui prennent leur retraite. « Évidemment, une personne dont le poste est supprimé n’a pas le choix; mais il est possible de reporter la retraite si les économies sont insuffisantes », précise-t-elle. Beaucoup de ses clients envisagent de tirer leur révérence l’année prochaine et se demandent comment cela se passera. Dans leur cas également, la question est d’apprendre à vivre avec des ressources restreintes, même si la situation est différente. Quoi qu’il en soit, la consultation commence toujours par une discussion sans détour sur les habitudes d’achat du client. Il est difficile de dire d’emblée au client s’il aura assez d’argent pour vivre, car il faut tenir compte de nombreux facteurs. Pour donner une réponse valable, le conseiller doit carrément lui demander : combien allez-vous dépenser chaque mois ? C’est une question très personnelle à laquelle il est impératif d’avoir une réponse plausible pour établir une planification adéquate. « Ce n’est pas que je sois curieuse de savoir ce que vous faites de votre argent, mais il est essentiel que je sache ce que vous faites de votre argent, affirme Mme Cavallin. Je ne peux pas me permettre de répondre : « Avec 1,5 million vous en aurez assez», car les besoins varient considérablement d’une personne à l’autre. » Pour les clients bientôt retraités qui disposent d’un bon coussin, elle recommande généralement une rente; ainsi, une partie de leurs revenus fait plus ou moins office de pension et couvre les dépenses mensuelles. Pour le reste, Mme Cavallin se conforme à la démarche habituelle, c’està-dire constituer un portefeuille diversifié qui comprend des placements productifs. « Les marchés ont un comportement cyclique et les épargnants ne peuvent se passer du potentiel de croissance des titres boursiers », ajoute-t-elle. Cette stratégie s’adapte aisément à ceux qui ont accepté une prime de départ volontaire car ils quittent normalement leur emploi avec une somme considérable. En outre, ils sont nombreux à trouver rapidement un emploi moins rémunéré, ce qui a l’avantage de procurer au ménage au moins un revenu régulier. Toutefois, que le revenu provienne d’un salaire ou d’une rente, un suivi minutieux des dépenses s’impose et l’intervention du conseiller est déterminante pour amener [notes] Cliquer ici pour prendre des notes que vous pourrez sauvegarder ou imprimer. 1 0 2 0 0 9 article vedette numérique | CO 4 solutions simples pa r philip porado Les petits gestes mènent loin et c’est d’autant plus vrai en matière d’épargne. Plusieurs conseillers nous ont confié leurs trucs pour permettre aux clients de se constituer un bas de laine maille après maille. Ces idées pourraient vous être utiles pour inciter vos clients à l’épargne. • Payer les factures à temps. Les sociétés offrent une option de paiement différé pour une simple et unique raison : elles font de l’argent si le compte n’est pas réglé sans délai. Le client peut économiser en étant mieux organisé et en veillant à conserver suffisamment d’argent liquide pour payer intégralement chaque compte. • Rembourser progressivement les dettes. Les frais d’emprunt sont un fardeau pour la plupart des familles. En réduisant ses dettes, le client augmente son argent disponible. • Constituer et conserver un coussin. Les banques réduisent leurs frais, voire les suppriment, si le client conserve un solde minimum dans son compte. Quand le client ne paiera plus ces frais, faites-lui remarquer l’économie qu’il réalise et demandez-lui de verser cette somme tous les mois dans un compte d’épargne. • Emprunter des livres à la bibliothèque; ceux qui lisent dans les transports en commun économisent ainsi 15 $ à 20 $. • Apporter un lunch au travail. Une dépense de 5 $ ou plus chaque par jour finit par compter; pour économiser un peu plus, apporter les boissons au lieu de les acheter dans une machine distributrice; et tant qu’à faire, supprimer 2 ou 3 sorties au restaurant par semaine. • Comparer les prix – qu’il s’agisse d’une chemise, de chaussures ou d’un litre d’es- sence, les détaillants se font la guerre pour attirer les consommateurs. Mais surtout, assurez-vous que le client place effectivement ces petites économies quotidiennes dans un compte d’épargne ou un véhicule similaire [voir la section « Conseil-secours »]. S’ils retirent cet argent de leur portefeuille et le conservent hors d’atteinte, ils pourront compter dessus au moment de faire un placement. Enfin, n’oubliez pas le CELI. Statistique Canada a dénoté un essor des cotisations dans ce véhicule. Les clients qui souhaitent sérieusement épargner en vue d’un placement peuvent commencer à profiter au maximum de ces instruments. Certains ont tourné en dérision le plafond de 5 000 $ par an, mais il faut rappeler au client qu’il s’agit d’une limite annuelle; autrement dit, cela fait 15 000 $ en trois ans, 25 000 $ en cinq ans, et ainsi de suite. Le pécule augmente rapidement. — P.P. les clients à comprendre leur nouvelle situation économique. préfère éviter; mais elle a le mérite d’apporter une meilleure tranquillité d’esprit et la satisfaction de savoir qu’on enraye l’hémorragie. Ce sentiment de maîtrise est inestimable », conclut Mme Cavallin. Dans un autre ordre d’idée, les gens sont obnubilés par la quête des rendements et les conseillers doivent leur faire comprendre que c’est une erreur. M. James a dû rappeler à l’ordre certains clients qui vivaient au-dessus de leurs moyens, bien que leurs placements soient très fructueux. Ils ne savent pas vraiment comment déterminer la durabilité d’un apport de liquidités; ils ignorent où en sont leurs réserves. « Il est facile d’orienter les gens, mais ils doivent y mettre du leur pour accepter et implanter les recommandations, signalet-il. Il importe également qu’ils parviennent à leur propre définition de la réussite. Un nombre incroyable de gens vivent en fonction des critères qui ne sont pas les leurs. Posséder deux automobiles est un luxe, quoi qu’en disent les medias. » M. Van Ryzewyk constate que ce type de comportement de consommation peut aussi mener à de mauvaises décisions de placement, surtout parmi les clients qui croient avoir un horizon temporel éloigné. « Les gens se disent qu’ils n’auront pas besoin de cet argent d’ici 30 ans encore, mais ils ne tiennent pas compte du fait qu’ils dépensent à tout va, ni du risque de chômage ou de crise économique, préciset-il. Auparavant, le principal achat d’une vie était celui d’une maison; aujourd’hui, certains misent leur chemise sur des instruments financiers discutables, avec des conséquences beaucoup plus graves. » Les conseillers doivent être à l’affût de ces cas de figure et en dissuader leurs clients, puis veiller à recommander des solutions au rendement satisfaisant et à moindre risque. M. Van Ryzewyk souligne que la manœuvre permet de conscientiser et de responsabiliser davantage les clients. Objectif frugalité Votre client est un panier percé ? Apprenez-lui la différence entre les dépenses nécessaires et les achats discrétionnaires. [ s u i va n t ] Le moyen le plus simple de sonder le client dans l’optique de réduire son endettement consiste à énumérer ses dépenses et à signaler celles qui sont excessives. Peu de gens ont conscience de l’argent consacré aux cadeaux car ce sont des achats imprévus et généralement guidés par le désir de faire bonne impression sur leur destinataire. « Je m’efforce de rester neutre, explique Mme Cavallin. Au départ, je demande aux clients de remplir une feuille de travail qui énumère tous les déboursés possibles. Ils peuvent ainsi constater comment ils dépensent leur argent. » La liste doit comprendre toutes les dépenses (autos, restos, vêtements non essentiels, boissons, etc.) et préciser leur fréquence. Grâce à cet exercice, les clients voient eux-mêmes dans quoi ils peuvent commencer à couper. « C’est une démarche un peu angoissante que tout le monde Auto-taxage Épargner doit devenir une priorité. S’engager à mettre de côté une somme précise chaque mois est un bon début pour le client. Quant au conseiller, il lui revient de proposer des instruments de placement à la portée du client [ s u i v a n t ] M. James admet la difficulté d’amener les clients à prendre conscience de leur comportement d’achat. Lorsqu’il analyse la situation de ses clients, il constate que la majorité de 1 0 2 0 0 9 article vedette numérique | CO 5 leur argent est englouti par la consommation, ce qu’il appelle des dépenses pour combler des besoins en objets, en plus de l’alimentation, de l’habillement et du logement. « Il existe deux sortes d’argent : l’argent de consommation et l’argent de placements. L’argent de consommation cherche à combler des besoins inexistants », déclare-t-il. « L’ennui, c’est que les gens ne savent pas comment briser la routine, alors ils font des acquisitions qui procurent une satisfaction ponctuelle. » Une solution simple consiste à donner la priorité à l’épargne et à laisser cet argent fructifier. « Pourquoi ne pas imaginer que les impôts ont augmenté de 10 % et mettre cet argent de côté ? Cela règlerait les angoisses financières de bien du monde ! », lance M. James. [Voir la section « Conseil-secours »]. Il arrive que des recommandations judicieuses signifient une baisse de rémunération pour le conseiller. Les clients pris à gorge ont besoin de placements sûrs et les CPG, obligations et autres liquidités sont parfois conseils- PAR secours Comment se fait-il que tant de clients confient être incapables d’épargner ? À mon avis, c’est généralement parce qu’ils attendent la fin du mois pour mettre dans leur tirelire l’argent qui reste. À part, peut-être, les grandes fortunes qui pourraient traverser sans la moindre égratignure plusieurs crises de l’ampleur de celle de 2008, tout le monde devrait faire un peu d’économies chaque mois. Si vous désirez aider vos clients à trouver l’argent nécessaire pour épargner et investir, il est primordial de déterminer combien ils en reçoivent et ce qu’ils en font ensuite. Ce n’est qu’après que vous pourrez avoir une discussion ouverte et honnête sur les moyens de mettre une partie de cet argent en réserve. le seul choix approprié dans leur situation (autrement dit, pas de commissions dignes de ce nom); pour les conseillers, ces périodes de vaches maigres peuvent aussi être l’occasion de prendre conscience que leur apport le plus précieux n’est pas le travail pour lequel ils sont payés. Robert Frances, Président et Chef de la direction du Groupe Financier PEAK à Montréal, rappelle aux conseillers le mérite de la simplicité, en particulier dans le cas de clients surendettés. En ce moment, il note que les conseillers négligent les fonds équilibrés, bien qu’un des aspects positifs de la débâcle actuelle soit d’avoir ramené l’attention des conseillers en placement sur la valeur des rendements garantis. « Les clients ne savent pas ce qu’ils font et les conseillers s’efforcent d’être sophistiqués; ils ont le sentiment de ne pas en faire assez s’ils ne proposent pas une solution inédite, explique-t-il. Mais les gens aiment la simplicité. » Le choc du futur Le conseiller doit passer en revue les avoirs et les contrats de prêt du client et déterminer s’il est surexposé au crédit bon marché. Mme Cavallin et M. James sont tous deux préoccupés par les répercussions d’une éventuelle hausse de taux d’intérêt pendant la reprise économique. En effet, ils affirment qu’une foule de clients ont fait diverses acquisitions partant du principe que les taux hypothécaires ne dépasseront pas les 5 %. « Si les taux hypothécaires devaient faire un bond de 2 %, nous assisterions à une explosion du nombre de personnes incapables de faire face à la musique, explique M. James. Les gens sont persuadés qu’il vaut mieux cotiser au maximum à leur REER, mais c’est un mauvais calcul si cela les empêche de rembourser leur solde de carte de crédit, sur lequel ils paient 18 % d’intérêt. » M. James précise que rien n’est aussi libérateur pour un client que d’avoir davan- Stephanie Holmes-Winton, conseillère, The Money Finder, Halifax. Outre conférer au client un sentiment de sécurité et de protection, les économies ont l’avantage de vous assurer que vos efforts n’auront pas été vains si jamais le client est subitement privé d’une partie ou de la totalité de ses rentrées d’argent. Les économies permettent également de lutter contre le démon du crédit. Les clients qui remboursent leurs dettes avec régularité, mais négligent de prévoir un pécule pour les besoins à court terme, perdent pied dès le moindre imprévu financier [DASH] le chauffe-eau a rendu l’âme, les manuels nécessaires aux études des enfants sont plus chers qu’escompté… Peu importe depuis combien de temps il est libre de dettes, le client est découragé de revenir à la case départ; il risque d’abandonner toute discipline et de replonger dans ses travers dépensiers et l’endettement. Éviter de retomber dans ce cercle vicieux est très satisfaisant et valorisant et pour votre client. Si vous n’avez jamais abordé le sujet avec vos clients, il peut être laborieux de lancer la conversation sur la nécessité d’économiser chaque mois. Voici quelques entrées en matière. › Traitez l’épargne au même titre qu’une facture – Vos clients reçoivent des factures; ils ne leur viendrait pas à l’idée de tergiverser avec leur facture d’électricité mensuelle. Demandez-leur de s’ajouter à la liste des dépenses prioritaires et d’accorder à l’épargne la même gravité qu’à toutes leurs factures mensuelles. Ajoutez un virement au compte d’épargne à la liste des opérations prévues à chaque paie ou toutes les deux paies. › Ouvrez les yeux – Les clients autant que les conseillers se font souvent des illusions sur ce qu’on attend d’eux. Pour ne pas être en reste, de nombreux parents pensent devoir consacrer des sommes considérables (par rapport à leurs revenus) aux activités sportives de leurs enfants; mais en fait, certains des autres parents n’ont pas davantage les moyens de ces activités. Par amour, les gens cherchent à offrir les meilleures chances à 1 0 2 0 0 9 article vedette numérique | CO 6 Pourquoi ne pas imaginer que les impôts ont augmenté de 10 % et mettre cet argent de côté ? Cela règlerait les angoisses financières de bien du monde ! leurs enfants; toutefois, ils ne réalisent pas ce qu’ils risquent de leur faire perdre en dépensant au-dessus de leurs moyens. Les dépenses outrancières ont des répercussions sur toute la famille. Aidez les clients à classer en ordre d’importance ces dépenses chargées d’émotivité. Si les sports sont incontournables et que le client n’a pas de quoi les payer, il faudra puiser cet argent dans un autre budget, celui des vacances par exemple. › Ne laissez rien au hasard – Les gens me disent toujours qu’ils sont incapables de réduire leurs dépenses, mais j’ai constaté que c’est faux dans l’immense majorité des cas. Si vos clients apprennent à reconnaître les dépenses qu’ils peuvent contrôler, ils prennent des décisions plus judicieuses et consacrent leur argent aux choses les plus importantes pour eux. Je demande à mes clients de dresser la liste de toutes leurs dépenses variables et discrétionnaires. Par variables, j’entend les achats nécessaires mais sur lesquels il est possible d’exercer un certain contrôle (essence, épicerie, habillement, coiffeur); quant aux dépenses discrétionnaires, il s’agit de choses que le client pourrait théoriquement supprimer de son vocabulaire (vacances, restaurants, cinéma, musique, DVD). Pour amener le client à contrôler une dépense variable, je lui demande de fixer un montant pour l’épicerie d’une semaine et de ne rien acheter au-delà de cette somme. Pour lui permettre de gérer une dépense discrétionnaire comme des vacances, je lui propose d’ajouter à ses économies men- suelles le douzième du budget de vacances prévu; cette démarche l’aide à savoir où il en est en cas de besoin. Grâce à ces deux exercices, une famille peut réduire ses dépenses d’épicerie de façon notable sans nuire à la santé de personne, et prendre des vacances bien méritées. › Fouillez les fonds de poche – Le plus souvent, c’est dans les conventions de carte de crédit, de marge de crédit, de prêts hypothécaires ou de prêts auto que je déniche le plus d’argent à faire économiser à mes clients. Les gens ont tendance à souscrire toutes sortes d’assurances et si vous ne cherchez pas à connaître tous leurs mouvements de fonds vous ne découvrirez pas ces dépenses. Il n’est pas rare qu’un client paie une centaine de dollars par mois en assurances-crédit. En résiliant ces contrats, il se retrouve avec une somme à faire fructifier. Il ne s’agit pas de dicter au client ce qu’il doit faire ou ne pas faire, ce qu’il peut avoir ou non. Votre rôle est de lui ouvrir les yeux sur sa situation financière et lui montrer comment limiter ses dépenses en connaissance de cause. Les clients sont capables d’apprendre à dépenser leur argent selon leurs priorités, et de laisser tomber les dépenses qui n’avaient aucune importance de toutes façons. De simples petites démarches suffisent à leur démontrer ce qu’ils peuvent accomplir. Si vous réussissez à les ramener sur la bonne voie, ils vous seront éternellement reconnaissants de les avoir aidés à colmater les trous de leur panier. — S.H. tage de rentrées que de sorties d’argent. Il s’étonne que les nouveaux conseillers n’apprennent pas ces notions élémentaires, ajoutant que les soucis financiers affectent indubitablement la santé et la vie privée. « Ces notions font défaut à leur formation, juge-t-il. On se borne à leur apprendre quels fonds communs de placement vendre à un client en fonction de son profil de risque. » De plus, des conseillers et des observateurs de l’industrie s’inquiètent de la facilité avec laquelle la relance rapide des marchés boursiers a corrompu la mémoire des investisseurs : ils ont oublié le coup bas de l’automne dernier ou le désespoir ambiant du mois de mars. Dans ce contexte, les conseillers ont le devoir de remettre sur le tapis l’impératif d’une gestion du risque; si un client mène un train de vie extravagant, le conseiller doit s’efforcer d’y mettre le holà. Il est clair que transformer sa maison en distributeur de billets était une mauvaise idée. Quand les clients en prendront conscience, ils seront prêts à accepter des principes de base comme : oui, il est effectivement préférable de payer ses factures à temps, ou si une affaire semble trop belle pour être vraie, c’est sans doute le cas. « Nous sommes en train d’apprendre toutes ces notions familières à nos parents, mais qui ont échappé à notre génération à cause des faibles taux d’intérêt. Nous y sommes exposés aujourd’hui à cause de la cupidité, du manque d’éthique et de la bêtise, explique Mme Cavallin. Le fait que les gens soient victimes des erreurs commises par d’autres favorisera le retour à des structures financières moins complexes. » en RÉSUMÉ Afin d’aider vos clients à réduire leurs dettes et à épargner davantage : ›Nous avons vu comment aborder ces sujets avec eux. ›Nous nous sommes inspirés des retraités, qui tirent le maximum de leurs revenus limités. › Nous avons évalué, avec nos clients, diverses stratégies de réduction de dépenses. › Nous avons expliqué à nos clients comment adopter de bonnes habitudes d’épargne. › Nous avons examiné l’impact des variations de taux d’intérêt. 1 0 2 0 0 9 article vedette numérique | CO 7